- Traite des Blanches
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La traite des Blanches est un trafic de femmes intéressant les femmes d'origine européenne ou autres (femmes « blanches »). Il correspond à un esclavage sexuel et connaît trois acceptions.
Sommaire
Dans la Rome antique
La traite des blanches dans la Rome antique n'est ainsi pas distincte de l'esclavage sous la Rome des Empereurs.
Dans la civilisation islamique
Article connexe : Traite orientale.La traite des esclaves blanches est essentiellement liée à la culture du harem, celle de l'ère ottomane en particulier.
Les esclaves européens proviennent de rafles lors d'expéditions en Europe, essentiellement des pays bordant la Méditerranée, des territoires sous domination ottomane et des pays voisins de ces territoires, mais aussi du Royaume-Uni et parfois d'Europe du Sud. Ils étaient ensuite exposés sur des marchés, excisés[réf. nécessaire], puis achetés par les trafiquants dans de lointains pays, même très loin des terres d'islam. La plupart de temps, c'étaient des sultans qui approvisionnaient leurs harems en esclaves. Sinon, les esclaves finissaient dans les mines de sel ou dans les champs de canne à sucre.[réf. nécessaire]
Au Xe siècle, le perse Ibn al-Faqih (en) écrit : « De la mer occidentale, arrivent en Orient les esclaves hommes, Romains, Francs, Lombards et les femmes romaines et andalouses ».
Du temps de l'Empire ottoman, les femmes très blanches, principalement des Circassiennes, étaient très appréciées.[réf. nécessaire]
Le mouvement orientaliste a repris ce thème en peinture au XIXe siècle en portraitisant des femmes circassiennes au harem.
Dans les réseaux de proxénétisme contemporains
Avant 1950 l'expression « traite des Blanches » désigne l'envoi régulier et organisé de prostituées européennes vers les maisons closes d'Amérique latine. Ce phénomène est transatlantique mais comparable à la « remonte » limitée à la France. Au-delà des femmes françaises étaient concernées des Espagnoles, des Polonaises, des Russes etc.
Les personnes sont trompées et abusées hors de leurs frontières ; on leur fait miroiter des mirages de profits dans la sphère occidentale, qui se transforment en une horreur parfois liée à la drogue et au manque, mais souvent à la violence (viols, tabassage, « dressage », torture, simulacre d'exécution, chantage sur la famille...). Les niveaux de règlements exigés par les passeurs font partie de l'endettement organisé pour maintenir des jeunes femmes sous la coupe des souteneurs qui vont les encadrer, et les maintenir dans un état de dépendance et d'isolement vis-à-vis d'un pays dont elles ne parlent pour la plupart pas la langue : c'est de l'esclavage.
La Rumeur d'Orléans
Le thème de la traite des Blanches est analysé dans l'ouvrage sociologique La Rumeur d'Orléans d'Edgar Morin. Il apparaît en effet au cœur de la rumeur antisémite qu'il a étudiée selon laquelle des jeunes filles utilisant les cabines d'essayage des magasins du centre-ville orléanais tenus par des Juifs étaient enlevées dans le but d'être revendues comme esclaves quelque part hors du territoire français, après avoir été droguées et transportées en sous-marin dans la Loire.
Article détaillé : Rumeur d'Orléans.Au cinéma
- Terre promise, film franco-israélien d'Amos Gitaï (2004).
- Esclaves Sexuelles, documentaire canadien de Ric Esther Bienstock, qui retrace le cheminement des victimes depuis le départ de leurs pays, tout en apposant un visage sur cette réalité et en y exposant les conséquences.
- Matrioshki : le trafic de la honte, téléfilm belge de Guy Goossens et Marc Punt (2004) (des proxénètes belges engagent 9 lituaniennes comme danseuses).
- Sex Traffic, téléfilm de David Yates (2004) (deux sœurs roumaines partent, avec un petit ami, travailler à l'ouest. Il les vend à des proxénètes).
- Human Trafficking, film canadien de Christian Duguay, 2005. Une fiction qui plonge le spectateur dans le monde du proxénétisme et de la traite des blanches.
- Taken, film français de Pierre Morel, 2008 (titre québécois : L'enlèvement).
- La Vie nouvelle, film français de Philippe Grandrieux, 2002.
Voir aussi
Bibliographie
Ouvrages anciens
- (fr) René Cassellari, La Traite des blanches et le vice, étude sociale et révélations, avec une préface du détective René Cassellari, Détective Magazine, Paris, 1914, 32 p.
- (fr) L. Layrac, La traite des blanches et l'excitation à la débauche, V. Girard et F. Brière, Paris, 1904
- (fr) Vittorio Levi, La prostitution chez la femme et la traite des blanches, Imp. Castiglione, Naples, 1912, 128 p.
- (fr) Albert Londres, La Traite des blanches ; suivi de La Traite des noires, Union générale d'éditions, Paris, 1984, 438 p. (ISBN 2-264-00640-4)
- (fr) F. Tacussel, La traite des blanches, J. Bonhoure, Paris, 1877, 36 p.
- (fr) Clotilde Dissard, « La traite des blanches », in La Fronde, n° du 16 août 1899.
Ouvrages contemporains
- Marie Paoleschi, Marie La Jolie - De Marseille et de Pigalle à Buenos Aires, Rio, Caracas, Saïgon, Biskra ... Sur les Chemins de la Traite des Blanches, Robert Laffont, 1979, 351 p.
- (en) Claudia Aradau, Rethinking trafficking in women : politics out of security, Palgrave Macmillan, Basingstoke, 2008, 225 p. (ISBN 978-0-230-57331-4)
- Jean-Michel Chaumont, Le mythe de la traite des blanches. Enquête sur la fabrication d'un fléau, La Découverte, Paris, 2009, 324 p. (ISBN 978-2-7071-5809-3)
Articles connexes
- Articles décrivant les phénomènes liés à l'esclavage sexuel :
- Esclavage | Esclavage moderne | Traite des Blanches | Femmes de réconfort | Call girl
- Prostitution | Proxénétisme | Tourisme sexuel
Lien externe
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