San-Franciscain

San-Franciscain

San Francisco

Page d'aide sur l'homonymie Cet article concerne la ville californienne. Pour les autres significations, voir San Francisco (homonymie).

San Francisco est la quatrième commune la plus peuplée de Californie, sur la côte occidentale des États-Unis, derrière Los Angeles, San Diego, et San José. La ville est située à l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco, entre l'océan Pacifique à l'ouest et la baie de San Francisco à l'est. Les limites administratives de la municipalité et du comté de San Francisco sont identiques. San Francisco est la ville américaine la plus dense en population après New York. Quatorzième ville du pays, elle compte près de 744 041 habitants dans les limites de la commune[1] et quelque 7 168 176 habitants dans l'agglomération[2].

Les principaux symboles de la ville sont le pont du Golden Gate, l'île d'Alcatraz, la Transamerica Pyramid, la Coit Tower et les cable cars. Elle est aussi connue pour ses quartiers chinois, gay et hippie ainsi que ses nombreuses collines. Elle représente un foyer culturel, économique et touristique majeur en Californie.

Sommaire

Histoire

La période précolombienne

Les plus anciennes traces d'occupation humaine sur le territoire de la ville actuelle remontent à environ 3 000 ans avant J.-C.[3] Les premiers habitants connus de la région de la baie de San Francisco sont les Amérindiens Ohlone (terme indien signifiant « le peuple de l'ouest »).

Après la découverte de l'Amérique

Le navigateur anglais Francis Drake longe la côte californienne en 1579, mais il n'entre pas dans la baie de San Francisco. Les Espagnols sont les premiers Européens à explorer et à coloniser la région, en faisant un établissement renforçant leur domination sur l'océan Pacifique, le « lac espagnol », avec leurs possessions philippines et américaines notamment.

San Francisco représentait ainsi l'extrémité septentrionale d'un chapelet plus ou moins continu d'implantations militaires et religieuses destinées à assurer physiquement la souveraineté espagnole sur ce vaste territoire. L'expédition de don Gaspar de Portolà arriva le 2 novembre 1769, dans la baie de San Francisco[4].

Le 17 septembre 1776, les Espagnols fondent un presidio et le 9 octobre la mission nouvellement construite est dédiée au patron des missionnaires : San Francisco de Asis (saint François d'Assise). Comme le reste de la Californie, San Francisco passe sous la souveraineté mexicaine en 1821. Ce n'est cependant qu'en 1836 que sont installées les premières habitations d'un village sur le bord de la baie, en un endroit appelé Yerba Buena (« la bonne herbe »), par référence à la menthe qui pousse sur les collines environnantes.

La ruée vers l'or

San Francisco en 1851.
San Francisco en 1860

La ville ne prend son essor qu'avec la ruée vers l'or de 1848-1849, accueillant les émigrants à la recherche du précieux minerai. Elle est le terminus du premier chemin de fer transcontinental. Les aventuriers du monde entier sont attirés par ce pays de l'or où l'on arrive par la porte dorée (Golden Gate). Quelques années plus tard, la découverte de gisements d'argent dans la Sierra Nevada accélère le développement de l'agglomération.

En 1847, Oscar Levi Strauss s'installe à San Francisco et crée les premiers jeans qui remportent un grand succès auprès des prospecteurs et des chercheurs d'or. Pendant la guerre, les usines Levi's fournissent l'armée américaine en pantalon.

C'est également dans la deuxième moitié du XIXe siècle que la diaspora chinoise commença à s'installer à San Francisco ; ils surnommaient alors la Californie la « montagne dorée ». Les émigrés fuyaient les conséquences des guerres de l'opium et ont prospéré dans la restauration, le commerce, la pêche et la blanchisserie : San Francisco était alors une ville d'hommes (mineurs, aventuriers) qui avait besoin de laveries. Les Chinois constituèrent des sociétés secrètes pour régler leurs différends. Le quartier chinois n'avait pas bonne réputation. Dans certains bars, on avait aménagé une porte étroite pour retarder l'avance des policiers. Au début du XXe siècle, des Juifs issus de la bourgeoisie allemande s'installent à San Francisco.

Le XXe siècle

L'Hôtel de ville de San Francisco après le tremblement de terre de 1906.

En 1906, elle subit un tremblement de terre et une grande partie de la ville est détruite par un gigantesque incendie déclenché à la suite du séisme. Il fallut trois jours pour circonscrire le sinistre. La ville fut ensuite rapidement reconstruite, notamment grâce à l'afflux d'une main-d'œuvre étrangère venue d'Europe et d'Asie. San Francisco fut également la ville de Joshua Norton, empereur autoproclamé des États-Unis.

En 1915, l'Exposition internationale de San Francisco attire 19 millions de visiteurs[5]. Pendant la Grande Dépression, la ville est affectée par l'agitation sociale : la grève des dockers devint générale le 16 juillet 1934 mais finit par échouer[6]. Les travaux du Golden Gate Bridge débutèrent le 5 janvier 1933[7], sous les auspices du Public Works Administration (PWA) puis à partir de 1935 du Work Projects Administration (WPA), programmes lancés à l’initiative du président Franklin D. Roosevelt dans le cadre de sa politique de grands travaux. Il s’agissait de créer des emplois dans les travaux publics, payés par les fonds fédéraux afin de réduire le chômage. L'Exposition internationale du Golden Gate a lieu en 1939 et 1940 sur l'île artificielle de Treasure Island fraîchement construite. La Seconde Guerre mondiale voit le développement des industries militaires en Californie : le port de San Francisco sert de point de départ des troupes pour les batailles du Pacifique contre l'Empire japonais[8].

Après la Seconde Guerre mondiale, une première conférence de la paix se réunit à San Francisco. Elle aboutit le 26 juin 1945 à la signature de la charte de l'ONU par cinquante pays. En 1951, la deuxième « Conférence de la paix » s'y est tenue, et a débouché sur le traité de San Francisco. Ce traité entre en application le 28 avril 1952 et met fin à la période d'occupation (1945-1952 au Japon). La révolution industrielle de la deuxième moitié du XXe siècle transforme l'économie de la région : le développement de la Silicon Valley, au sud de la ville, donne une image dynamique et moderne de cette région de la Californie. La ville constitue la dernière frontière, la cité américaine la plus à l'ouest.

San Francisco ville d'ouverture

San Francisco est de par sa tradition de tolérance, souvent à l'avant-garde de l'émancipation des minorités et des droits civiques. Le programme des Black Panthers, « Free Breakfast for Children Program », est parti de San Francisco. La ville fut également dans les années 1960-1970 un foyer important de la contreculture hippie, du psychédélisme et du Flower Power.

San Francisco est devenue une ville émblématique de la cause des homosexuels, notamment dans les années 1970 avec l'activisme politique d'Harvey Milk, assassiné en 1978 avec le maire George Moscone. Elle fut le berceau du mouvement Beatnik.

En mars 2003, environ 150 000 San-Franciscains défilèrent contre la guerre en Irak[9]. Le 27 octobre 2007 une nouvelle manifestation pacifiste rassembla entre 10 000 et 30 000 personnes[10].

Géographie

Article détaillé : Baie de San Francisco.
Image satellite de San Francisco
L'une des nombreuses collines de San Francisco avec la Coit Tower

San Francisco se trouve sur la côte ouest des États-Unis dans l'État de Californie. La ville se situe sur l'extrémité nord de la péninsule de San Francisco. Elle est entourée à l’est par les eaux de la baie de San Francisco, au nord par le détroit du Golden Gate et à l’ouest par l’océan Pacifique. Plusieurs ponts relient la ville aux rives de la baie : les plus célèbres sont le Golden Gate Bridge (au nord-ouest) et le Bay Bridge, qui relie San Francisco à Oakland vers l’est.

Plusieurs îles appartiennent à la commune de San Francisco (Alcatraz, Treasure Island, Yerba Buena Island), de même que de petits secteurs d'Angel Island et Red Rock Island, près du pont Richmond-San Rafael. Les Îles Farallon, situées dans l'océan Pacifique à 43 km au nord-ouest de la côte, dépendent administrativement de la municipalité, mais ne sont pas habitées et servent de réserve naturelle.

La commune de San Francisco s’inscrit grossièrement dans un carré d’environ 11 km de côté, mais elle est en fait légèrement plus petite. D'après le Bureau du recensement américain, la ville s'étend sur 600,7 km², dont 120,9 km² de terre et 479,7 km² de surface aquatique. Les eaux occupent donc 79,86 % de la surface totale.

San Francisco est célèbre pour ses 43 collines situées à l'intérieur des limites de la commune[11],[12]. Une « colline » san-franciscaine est définie par une altitude de plus de 30 mètres. Certaines d'entre elles correspondent à un quartier, comme Nob Hill, Pacific Heights, Russian Hill ou Telegraph Hill ; d'autres sont des jardins publics ou des parcs comme ceux de Twin Peaks, Mont Sutro, Mont Davidson et Buena Vista.

Une série de collines moins densément peuplées couvrent le centre géographique de la ville. Le Mont Sutro domine cette zone surmontée de la Sutro Tower, une tour de transmission rouge et blanche imposante bien connue des San-Franciscains. À proximité se trouvent Twin Peaks, deux collines tout aussi populaires, formant l'un des plus hauts points de la ville. À environ un kilomètre et demi au sud de là se dresse le point culminant de San Francisco, Mont Davidson, à 282 mètres d'altitude[12]. Une croix de 31,4 mètres de haut y fut dressée en 1934.

San Francisco se trouve à proximité des failles de San Andreas et de Hayward, ce qui explique la fréquence des séismes dans la région. Les deux principaux tremblements de terre ayant touché la ville sont ceux de 1906 et de 1989 (7,1 sur l'échelle ouverte de Richter). Les normes parasismiques ont limité les dégâts et le nombre des victimes de ce dernier.

Plan de San Francisco

La péninsule de San Francisco est le résultat de l'affrontement de deux plaques tectoniques : la plaque pacifique et la plaque nord-américaine. Les roches qui composent les fondations géologiques de la ville se sont formées à la marge d'une zone de subduction entre 200 millions et 100 millions d'années avant notre ère[13]. Pendant cette période, les roches du manteau ont été métamorphisées et ont subi d'importantes transformations physiques. Ce substrat rocheux a ensuite été recouvert par des sédiments lorsque le niveau de la mer s'est élevé. La géologie de San Francisco est complexe[14]. Les terrains superficiels sont dominés par des couches sédimentaires, sauf au centre : ils se sont formés il y a quelques milliers d'années et recouvrent un substrat rocheux plus profond. Au nord et le long de la côte Pacifique se trouvent des sables du quaternaire. Le quartier de Mission District est construit sur des alluvions datant du pléistocène. Les quartiers sud-ouest reposent sur des couches de boue de la fin de l'holocène. Les collines du centre (Twin Peaks, Forest Hill, Diamond Heights) sont composées de roches de natures diverses : le complexe franciscain de silex (Franciscan Complex chert) a été formé à la fin du crétacé ou au début du jurassique. Mais on trouve également des roches volcaniques et métamorphiques datant de la même époque. Les secteurs de Potrero Hill et Bayview comprennent des couchent de serpentinite, une roche métamorphique du Jurassique.

Des quartiers entiers de la ville reposent sur des remblais (de type polder, composés de boue, sable et des débris de précédents tremblements de terre) et d'autres terres créées artificiellement le long de la baie lorsque l'espace vint à manquer. Ce type de terrain devient extrêmement instable lors d'un séisme, et la liquéfaction qui en résulte cause des dégâts considérables aux structures qui y sont bâties, comme on put le constater dans le quartier de la Marina lors du tremblement de terre de Loma Prieta en 1989. Treasure Island est certainement l'exemple le plus spectaculaire de quartier construit sur de tels remblais. Bâtie à partir de matériaux directement creusés dans la baie et résultant du perçage du tunnel de Yerba Buena Island lors de la construction du Bay Bridge, cette île fut le site de l'Exposition internationale du Golden Gate en 1939 et 1940. Elle devait également accueillir l'aéroport municipal de San Francisco, mais devint une base navale au début de la Deuxieme Guerre mondiale. En 1997, Treasure Island fut rendue à San Francisco, de laquelle elle offre une vue unique sur la ville.

Climat

Le climat de San Francisco est de type méditerranéen. A l'arrière-plan, le Golden Gate Bridge
Graphique climatique de San Francisco.
Le fameux brouillard san-franciscain au-dessus du centre ville

Le climat de San Francisco est de type méditerranéen, avec des caractères propres et bien marqués : les spécialistes le rangent dans le type californien[15]. La moyenne des précipitations annuelles s'élève à 507,2 mm, dont 85 % tombent de novembre à mars. Ce total des pluies et la période de sécheresse estivale font qu'il est considéré comme un climat méditerranéen. L'amplitude thermique est modérée et la moyenne annuelle des températures plutôt tiède. Les températures maximales moyennes oscillent l'été entre 15 à 24 °C, et l'hiver entre 10 et 15 °C pendant la journée, mais peuvent tomber à 5 °C la nuit. Le climat de San Francisco est comparable à celui que l'on trouve sur la côte atlantique du Maroc ou encore au centre du Chili[15].

Les hivers sont pluvieux et doux. Le gel est quasi-inexistant et la neige reste un phénomène peu fréquent. En janvier, les températures matinales minimales avoisinent 8 °C, et l'après-midi 14 °C. Les étés sont généralement brumeux mais secs et la canicule est extrêmement rare. En septembre, pendant l'été indien de San Francisco, la température minimale moyenne est de 13 °C, et les maximales tournent autour de 22 °C. Septembre et octobre sont les mois les plus chauds de l'année.

La situation de San Francisco explique l'originalité de son climat : la ville se trouve à la même latitude que Palerme en Sicile, mais sa position sur le littoral du Pacifique lui donne des caractéristiques particulières. Le courant froid de Californie apporte des perturbations chargées de pluies en hiver. Aussi, les eaux de l'océan Pacifique, qui bordent la côte occidentale de la ville, sont rafraîchies tout au long de l'année, et avoisinent 10 °C. Les surfeurs se protègent toute l'année avec des combinaisons, même l'été, où l'eau est à sa surface souvent encore plus fraîche que l'hiver en raison du courant maritime sud-ouest qui l'été provoque la remontée d'eaux froides à la surface. Ensuite, l'association du courant froid et de la chaleur de la Californie intérieure est responsable des nappes de brouillard caractéristiques qui se forment dans certains quartiers de la ville et au-dessus des eaux de la Baie pendant l'été et au début de l'automne. Ces brumes peuvent couvrir l'agglomération jusqu’à 80 km à l'intérieur des terres. De ce fait, les températures estivales à San Francisco sont généralement beaucoup plus basses que dans d'autres endroits de la Californie, notamment la vallée centrale, où la chaleur peut atteindre 40 °C. Le brouillard est moins prononcé à la fin du printemps et pendant les mois de septembre et octobre, qui sont considérés comme les véritables mois d'été à San Francisco. Il dure une centaine de jours dans l'année et entraînait de nombreux accidents de navire avant l'invention du radar[15]. Cette fraicheur estivale est sans doute à l'origine d'une légende urbaine selon laquelle Mark Twain aurait écrit "The coldest winter I ever spent was a summer in San Francisco"[16].

La combinaison de l'eau froide océanique et les chaleurs intenses de l'intérieur de la Californie est à l'origine du brouillard caractéristique qui peut couvrir la moitié occidentale de la ville pendant parfois toute la journée pendant l'été et le début de l'automne. Le brouillard est moins prononcé dans les quartiers à l'est, à la fin du printemps, et pendant les mois de septembre et d'octobre.

Le relief prononcé et les influences maritimes sont à l'origine d'une multitude de micro-climats qui coexistent au sein même de la ville, et sont généralement plus marqués l'été que l'hiver. Les collines les plus hautes, dans le centre géographique de la ville, sont responsables pour une variation de l'ordre de 20 % dans les précipitations annuelles enregistrées dans différents endroits de la ville. Les collines protègent les quartiers situés sur leur côte est des conditions brumeuses et fraiches qui affectent les quartiers du Sunset ou de Richmond. À l'inverse, les quartiers les plus ensoleillés sont probablement SoMa, Bayview, Mission et Noe Valley.

Relevé météorologique de San Francisco (Californie) (37°47'N - 122°24'W)
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 7,7 9,3 9,4 9,9 10,3 11,4 11,9 12,6 13,3 12,9 10,9 8,3 10,6
Température moyenne (°C) 10,6 12,4 12,7 13,3 13,7 14,7 15,1 15,6 16,8 16,7 14,0 10,9 13,8
Température maximale moyenne (°C) 13,5 15,6 16,0 16,7 17,1 17,8 18,1 18,7 20,4 20,4 17,1 13,6 17,0
Précipitations (mm) 103,1 74,9 78,0 32,8 6,4 3,8 1,0 1,8 6,6 32 81,5 78,7 500,6
Source : World Climate[17]

Quartiers

Article détaillé : Quartiers de San Francisco.
Vue aérienne de San Francisco. Photo : Aran Johnson.

San Francisco possède un Japantown et un Chinatown, et tous deux sont parmi les quartiers de ce type les plus vieux des États-Unis. La ville comprend aussi une population vietnamienne importante dans le quartier du Tenderloin et une concentration de Philippins dans les quartiers de Crocker-Amazon et South of Market (SOMA), une communauté italo-américaine historique dans North Beach, un modeste quartier français parfois appelé Little France dans le Financial District, et des communautés d'origine irlandaises, chinoises et russes dans le Richmond District.

Le quartier de Mission est le plus ancien quartier de la ville — il a été construit autour de la Mission Dolores, fondée en 1776 par les missionnaires espagnols. La communauté hispanique y est prédominante, mais l'endroit est en cours de gentrification. Russian Hill est un quartier résidentiel connu notamment pour le tronçon sinueux de Lombard Street qui le traverse. Haight-Ashbury a été l'épicentre de la contre-culture hippie des années 1960, et le quartier du Castro est réputé pour sa forte concentration d'homosexuels. Il existe aussi d'autres quartiers où la communauté gay et lesbienne est particulièrement présente, notamment Noe Valley, Diamond Heights, Bernal Heights, Potrero Hill, Haight-Ashbury, Hayes Valley, Twin Peaks et SOMA.

Mission Dolores, San Francisco

San Francisco est célèbre pour ses nombreuses demeures victoriennes, dont les plus connues sont certainement l'alignement des painted ladies d'Alamo Square. Les cable cars, les fameux tramways à traction par câble, mis en service en 1873, sont l'un des symboles de la ville et il est toujours possible de les emprunter pour monter ou descendre Nob Hill ou Russian Hill. Coit Tower, qui trône sur Telegraph Hill, est également un monument instantanément reconnaissable de San Francisco.

L'expansion démographique actuelle se concentre dans l'est et le sud de la ville. Le quartier de SOMA a été l'un des épicentres du dotcom boom de la fin des années 1990, et subit actuellement un renouveau immobilier et économique. La commission d'urbanisme de la ville a proposé une transformation du quartier autour du terminal de bus situé dans SOMA, qui consisterait notamment en un trio de gratte-ciel dont le plus haut culminerait à 350 mètres[18]. Le quartier récent de Mission Bay, à l'extrémité orientale de SOMA, est en cours de réaménagement, et compte le stade de baseball AT&T Park et une annexe de l'école médicale de l'Université de Californie à San Francisco.

Les quartiers de Bayview et Excelsior, dans le sud-est de la ville, comptent une population pauvre et majoritairement afro-américaine. Les récents efforts de la municipalité pour y réduire le taux de criminalité n'ont eu guère de succès.

Parcs et jardins publics

Un sentier dans Golden Gate Park

Le plus connu et le plus grand des espaces verts de la ville est le Golden Gate Park, comptant plus de 70 hectares de plus que le Central Park de New York, mais qui reste moins étendu que Griffith Park à Los Angeles. Au sud du Golden Gate se trouve un autre parc célèbre, la base militaire désaffectée du Presidio. Ce dernier fait partie de la Golden Gate National Recreation Area, qui inclut Alcatraz et de nombreux autres aires protégées. Buena Vista Park, situé dans le quartier de Haight-Ashbury, est le plus ancien jardin public de la ville, créé en 1867. Non loin de là, Alamo Square est célèbre pour ses vues sur la ville et sa rangée de demeures victoriennes surnommées les Painted Ladies. Un important lac d'eau douce, Lake Merced, s'étend dans le sud-ouest de la ville près de l'Université d'État de San Francisco et Fort Funston.

San Francisco comprend aussi de nombreuses plages publiques, notamment Baker Beach et Ocean Beach, mais celles-ci sont réputées dangereuses pour les nageurs à cause de leurs eaux froides et leurs courants qui se révèlent régulièrement fatals aux surfeurs ou baigneurs imprudents.

Population

Ville de San Francisco
Population par année [19]
Année Habitants
1860 56 802
1870 149 473
1880 233 959
1890 298 997
1900 342 782
1910 416 912
1920 506 676
1930 634 394
Année Habitants
1940 634 536
1950 775 357
1960 740 316
1970 715 674
1980 678 974
1990 723 959
2000 776 733
2005 739 426

Au recensement de 2000, San Francisco comptait 776 733 habitants[20], 329 700 foyers et 145 068 familles. La municipalité, dont les limites correspondent à celles du comté de San Francisco, est la quatrième de Californie en nombre d'habitants, derrière Los Angeles, San Diego et San José. Cependant, l'agglomération de San José-San Francisco-Oakland[21], qui regroupe plusieurs municipalités autour de la baie, rassemble près de 7 millions d'habitants[2]. Cette aire urbaine se classe au 40e rang mondial et au 6e rang pour les États-Unis[2].

Avec près de 6 423 habitants par kilomètre carré, San Francisco est la seconde grande ville américaine en termes de densité de population après New York. Le comté de San Francisco occupe la cinquième place en tant que comté américain[22].

D'après le recensement de 2000, la composition ethnique de la ville reflétait son caractère multiethnique : 43,6 % se déclarent blancs, 30,7 % d'origine asiatique, 7,6 % afro-américains, 3 % métis et 0,8 % amérindiens, alaskiens ou hawaiiens[23]. En outre, 14,1 % de la population se définit comme hispanique.

On remarque que la proportion d'origine asiatique est la plus élevée d'Amérique du Nord ; cette minorité est plus nombreuse que celle des Afro-Américains, qui ne cesse de reculer[24] : 19,6 % des San-Franciscains sont d'origine chinoise, et le Chinatown est le plus peuplé des États-Unis après celui de New York. Les autres quartiers à forte concentration asiatique sont Sunset, Richmond et Visitacion Valley[25]. Les principaux quartiers afro-américains sont Bayview et Hunter's Point, dans lesquels les Noirs représentent plus de 40 % de la population[26]. La part des Hispaniques est la plus élevée à Mission District, Ingleside, Excelsior et Crocker Amazon[26]. 8,8 % des San Franciscains revendiquent une origine irlandaise, 7,7 % une origine allemande, et 6,1 % des racines anglo-saxonnes.

San Francisco est réputée pour accueillir la part la plus importante de parents homosexuels du pays, ainsi que celle des célibataires gays. Les hommes homosexuels sont plus nombreux que la population lesbienne, qui se concentre davantage dans les banlieues de l'est de la baie[27]. D'après une récente étude de William McFarland pour les services de santé publique de la ville, un homme sur cinq à San Francisco est gay, et un peu plus d'un homosexuel san-franciscain sur 4 est infecté par le VIH[28].

Pyramide des âges dans le comté de San Francisco. Données Census 2000.

Parmi les 329 700 foyers recensés en 2000, 16 % comptaient un ou des enfants de moins de 18 ans, 31,6 % étaient des couples mariés vivant ensemble, 8,9 % avaient un chef de famille féminin sans mari, et 56 % étaient des foyers non familiaux. 38,4 % des foyers étaient un individu vivant seul. Le nombre de personnes par foyer était de 2,3 en moyenne, et la famille moyenne comptait 3,22 membres. San Francisco est la grande ville américaine comptant la proportion la plus faible d'enfants parmi sa population. Cela peut s'expliquer par le niveau élevé des loyers et par le fait que de nombreuses familles préfèrent habiter les banlieues pavillonnaires qui s'étendent en dehors des limites de la municipalité.

Population des 10 villes de Californie les plus peuplées (2004)[29]

Répartition des groupes ethniques par quartier
Blancs
Asiatiques
Hispaniques
Afro-Américains

Administration municipale et vie politique

L'Hôtel de ville de San Francisco, dans le Civic Center

San Francisco dispose d'un gouvernement consolidé ville-comté depuis 1856. La ville fait ainsi partie des 58 comtés de Californie tout en étant une municipalité. Ce statut fait que la ville est administrée par une structure particulière : le maire est également le chef de l'exécutif du comté et le conseil du comté (Board of Supervisors) officie en tant que conseil municipal.

Depuis 1900, le maire de San Francisco et les conseillers municipaux sont élus par l'ensemble des électeurs de la municipalité ; avant cette date, le maire était désigné par le conseil de la ville[30].

Les San-Franciscains se considèrent souvent comme les plus libéraux des démocrates américains, donc plus tolérants et progressistes[réf. nécessaire].

En 1989, la municipalité a voté une ordonnance dite « sanctuaire » qui implique la non-coopération avec les autorités de contrôle de l'immigration[9]. En 2007, elle a décidé d'octroyer des papiers d'identité à toute personne pouvant prouver un lieu de résidence, y compris aux immigrés clandestins[9]. Au printemps 2008, la ville a lancé une campagne d'information pour les immigrés clandestins, diffusée sur des brochures et à la radio en plusieurs langues, afin de leur faire savoir qu'ils ne seront pas dénoncés par les services municipaux (hôpitaux, écoles, police) aux services fédéraux de l'immigration[9].

La municipalité mène une politique environnementale ambitieuse. Elle a interdit les sacs plastiques[31] et 69 % des déchets y sont recyclés[31]. En 2005, la Journée mondiale de l'environnement eut lieu à San Francisco autour du thème « Des villes vertes, un plan pour la planète ! »[32].

Économie

Le quartier des affaires de San Francisco
Union Square et le centre commercial Macy's

Dans le passé, San Francisco a tiré sa prospérité de l'exploitation de l'or, de l'argent et du pétrole. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec les opérations militaires dans l'océan Pacifique contre le Japon, la base navale de San Francisco fournit des milliers d'emplois directs et indirects. Dans les années 1960, les activités portuaires déclinent. C'est le port d'Oakland qui prend alors le relais.

Le tourisme est l'activité économique principale de San Francisco, qui compte parmi les dix principales destinations américaines. San Francisco est la 5e ville américaine qui attire le plus de touristes étrangers[33]. Fisherman's Wharf est la troisième attraction touristique des États-Unis[34]. D'après The Economist, la ville a été visitée en 2004 par quelque 15 millions de touristes, rapportant 6,7 milliards de dollars[35]. Grâce à ses infrastructures, la ville se classe dans les dix premières places pour les conventions et les conférences en Amérique du Nord[36]. Les touristes français privilégient les grandes villes américaines : ainsi, sur les 20 premières destinations touristiques des Français, cinq sont américaines. La première est New York, la cinquième San Francisco et la huitième Las Vegas[37].

L'héritage de la ruée vers l'or a fait de San Francisco le centre financier et bancaire principal de la côte pacifique. Montgomery Street dans le centre financier est souvent considéré comme le « Wall Street de l'ouest ». Il est le siège du 12e district de la Réserve fédérale et des institutions Wells Fargo Charles Schwab Corporation et Visa. De nombreuses autres banques, institutions financières et sociétés de capital risque y ont élu domicile afin de pouvoir y faire affaires avec les firmes de Silicon Valley.

Au cours des dernières années, San Francisco s'est progressivement imposée comme un pôle de compétence dans les secteurs des biotechnologies et de la biomédecine. En mai 2005, San Francisco a été choisie pour héberger le siège du programme de recherche californien de cellules souches. Le plus gros de ces industries se concentre dans le quartier de Mission Bay, dans le sud-est de la ville. Le CBD abrite plusieurs sièges sociaux : McKesson, une entreprise de médicaments, qui se classait au 15e rang des entreprises mondiales par le chiffre d'affaires en 2009[38] ; Pacific Gas and Electric Company dans le secteur de l'électricité et du gaz ; la chaîne de magasins de vêtement Gap Inc..

Les PME sont une force majeure dans l'économie de San Francisco, puisque d'après la Chambre de Commerce de la ville, près de 90 % des entreprises san-franciscaines comptent moins de 100 salariés.

San Francisco est l'une des rares villes américaines à imposer son propre salaire minimum, prenant précédent sur celui de l'état, qu'il dépasse. En novembre 2006, les électeurs san-franciscains ont également approuvé une mesure qui instaurerait des congés maladie obligatoires pour les employeurs de la ville, à la hauteur d'une heure maladie par 30 heures travaillées.

Transports

Réseau routier

Le Golden Gate Bridge

Le Bay Bridge, dont une partie est en cours de rénovation, est l'unique axe routier rejoignant directement San Francisco à l'est de la baie via Treasure Island. De la même façon, le célèbre Golden Gate Bridge, rejoint San Francisco au comté de Marin, au nord de la baie.

Les axes routiers principaux dans San Francisco sont l'Interstate 80, qui commence sur le Bay Bridge et continue vers l'est, l'U.S. Route 101, qui prolonge l'Interstate 80 vers le sud vers Silicon Valley. Dans sa direction nord, l'US 101 se confond avec deux des artères principales de la ville, Van Ness Avenue et Lombard Street pour ensuite suivre le Golden Gate Bridge et traverser comté de Marin. L'Interstate 280 commence dans South of Market vers l'ouest et bifurque ensuite vers le sud vers Silicon Valley et la Highway 1 et via Park Presidio Boulevard à travers l'ouest de la ville.

Transports publics

Cable Car, San Francisco
Logo de Muni

San Francisco a probablement le réseau de transport public le plus dense sur la côte occidentale des États-Unis. C'est aussi l'un des réseaux les plus utilisés, puisque 35 % des San-Franciscains l'empruntent quotidiennement.

Le réseau de transport public municipal, Muni, est géré par la ville. Il comprend le réseau de tramways de la ville (notamment en métro léger), y compris les 'cable cars' si appréciés des touristes, et un réseau de bus et trolleybus.


L'ensemble de la région est desservie par un réseau ferroviaire express, BART (Bay Area Rapid Transit), inauguré en 1974, qui relie San Francisco à l'est de la baie par un tunnel (le Transbay Tube) et au nord du comté de San Mateo, où se situe notamment l'aéroport international de San Francisco.

Caltrain est une ligne ferroviaire dont le terminus san-franciscain est dans le quartier de SOMA. La ligne, qui relie San Francisco à la ville de Gilroy, via San José, suit plus ou moins en parallèle l'avenue El Camino Real, et dessert de nombreuses gares le long de la péninsule de San Francisco.

Une modeste flotte de ferries fait la navette entre le quartier de l'Embarcadero et le comté de Marin, Oakland, Vallejo et le comté de Solano. Un projet de train à grande vitesse, accepté par les Californiens lors du référendum du 6 novembre 2008 reliera San Francisco à Anaheim, dans l'agglomération de Los Angeles, soit une distance de 1300 km.[39].

Aéroports

L'aéroport de San Francisco, de nuit

L'aéroport international de San Francisco (SFO) se situe à 12,9 km au sud de la ville, dans le comté de San Mateo, au bord de la Baie de San Francisco. C'est le deuxième plus gros aéroport en Californie, après celui de Los Angeles. Il est connecté au réseau ferroviaire BART et via BART ou navette à Caltrain. Les deux autres aéroports principaux de l'agglomération sont l'aéroport international d'Oakland, à 32,2 km à l'est de San Francisco, et l'aéroport international Norman Y. Mineta de San José, à 70,8 km au sud-ouest.

Ports

Ferry Building, sur le port de San Francisco

Le port de San Francisco était autrefois le plus large et le plus fréquenté de la côte occidentale américaine, mais ce titre est désormais détenu par les ports de Los Angeles et Long Beach. Même si la baie de San Francisco reste une destination portuaire importante, c'est désormais le port d'Oakland qui accueille la plupart des cargos, disposant de plus d'espace et d'une meilleure infrastructure.

Comme nombre de vieux ports américains, celui de San Francisco a été construit à base de pontons (piers) perpendiculaires à la côte. Le cargo était ensuite déchargé par grues et transporté manuellement vers des hangars construits sur les quais. C'est à travers ces pontons que transita le très important commerce du bois de la côte occidentale.

L'avènement de l'ère des containers sonna le glas du port de San Francisco, qui n'était pas équipé pour ce type de cargo. Nombre de ses hangars devinrent obsolètes et restèrent à l'abandon jusqu’à leur récente reconversion en bureaux, centres commerciaux ou espaces d'exposition. Le port de San Francisco continue à être actif, mais ses activités son désormais limitées aux ferries qui transitent à partir du Ferry Building, à la plaisance et au tourisme. Le Pier 39 accueille un centre commercial touristique et les vaisseaux de croisière. Une rénovation des Piers 27-31 est en projet[40].

Sports

L'AT&T Park à San Francisco

San Francisco accueille plusieurs équipes professionnelles : celle des San Francisco 49ers (National Football League) est la plus renommée et la plus ancienne de la ville. Cette équipe de football américain a débuté en 1946 et joue depuis 1971 dans le Monster Park au Candlestick Point. Elle a connu son apogée dans les années 1980 et 1990 en remportant cinq titres du Super Bowl grâce à des joueurs comme Joe Montana, Steve Young, Ronnie Lott ou Jerry Rice.

Les San Francisco Giants (Major League Baseball) sont l'autre équipe phare de la ville : la franchise fut créée à New York et y resta jusqu'au déménagement à San Francisco en 1958. Depuis 2000, les Giants jouent à l'AT&T Park, que les San-Franciscains continuent d'appeler PacBell Park. Ce stade de plus de 41 000 places fait partie du projet de rénovation de South Beach et de Mission Bay[41].

La ville compte aussi plusieurs équipes universitaires, parmi lesquelles les Dons de l'Université de San Francisco, les Gators de l'Université d'État de San Francisco et les Rams du City College of San Francisco. La coupe de l'Emerald Bowl de la ligue de football américain NCAA se tient à San Francisco chaque mois de décembre.

La course à pied Bay to Breakers a lieu chaque année depuis 1912. Elle est l'occasion pour certains participants d'y courir en costumes, voire entièrement nus, et détient le record du plus grand nombre de participants dans sa catégorie (110 000 en 1986). Le marathon de San Francisco a lieu chaque année au mois de juillet, et inclut traditionnellement une boucle qui comprend le Golden Gate Bridge.

La Route de l'Or est une compétition nautique qui relie New York à San Francisco sans escale.

Culture

Le Chinatown de San Francisco

Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, San Francisco a accéléré sa transformation en un pôle de cultures et modes de vie alternatifs. Les mouvements qui ont contribué à cette évolution sont nombreux : la Beat generation, incarnées par les beatniks (un terme né de la plume de l'éditorialiste local Herb Caen), la Renaissance de San Francisco des années 1950, la culture hippie, la libération sexuelle, les droits civiques homosexuels et le fameux « Été de l'Amour » dans le quartier de Haight-Ashbury dans les années 1960.

Les liens de San Francisco avec l'Asie sont déterminants pour comprendre la ville : la communauté chinoise est l'une des plus importantes d'Amérique du Nord ; San Francisco a le deuxième chinatown le plus peuplé des États-Unis derrière New York. La ville est notamment jumelée avec Shanghai et a développé des liens étroits avec la culture asiatique : le Musée d'Art asiatique et le jardin japonais du Golden Gate Park sont parmi les plus intéressants d'Occident. En 1975, une exposition temporaire de vestiges archéologiques chinois avait attiré 800 000 visiteurs en deux mois.

Littérature

Au XIXe siècle, Jules Verne fait passer les héros du Tour du monde en quatre-vingts jours par San Francisco ; il la décrit (sans l'avoir jamais visitée) comme l'archétype de la ville cosmopolite et portuaire :

« Passepartout observait avec curiosité la grande ville américaine : larges rues, maisons basses bien alignées, églises et temples d'un gothique anglo-saxon, docks immenses, entrepôts comme des palais, les uns en bois, les autres en brique ; dans les rues, voitures nombreuses, omnibus, car de tramways, et sur les trottoirs encombrés, non seulement des Américains et des Européens, mais aussi des Chinois et des Indiens[42]. »

San Francisco est la ville où a grandi l'écrivain Jack London. Elle est souvent évoquée dans ses romans.

La bibliothèque publique de San Francisco est un réseau de 28 bibliothèques répartis dans les quartiers de la et d'une bibliothèque centrale qui se trouve dans le Civic Center. La première bibliothèque municipale de San Francisco ouvre ses portes au public en 1879 sur Bush Street. En 2007, l'ensemble des bibliothèques publiques de San Francisco compte plus de 2,46 millions d'ouvrages, dont 1,27 million sont conservés dans la bibliothèque centrale[43]. L'actuel bâtiment qui abrite la bibliothèque centrale[44] a été construit en 1993-1995 et coûta 109,5 millions de dollars[45]. Sa superficie totale est de 35 000 m2 répartis sur six étages et un sous-sol. La nouvelle bibliothèque est deux fois plus grande que l'ancienne, qui avait été endommagée par le tremblement de terre de Loma Prieta en 1989.

Cinéma et télévision

Golden Gate Bridge

San Francisco est probablement l'une des villes les plus pittoresques d'Amérique du Nord, ce qui lui vaut d'être le décor de nombre d'œuvres cinématographiques et de séries télévisées. Au cinéma, les collines de San Francisco ont servi de décor à maintes poursuites de voitures, de Bullitt à The Rock, mais aussi à de nombreuses comédies romantiques comme La Blonde ou la Rousse à En direct sur Edtv. La ville a aussi été le siège de nombreux films noirs ou à suspense, des Passagers de la nuit à Zodiac en passant par Sueurs froides.

San Francisco accueille chaque année un festival international du film (San Francisco International Film Festival), ainsi que de nombreux autres plus spécialisés.

De nombreuses séries télévisées se situent dans la « Cité près de la Baie ». La ville a été immortalisée dans la série policière Les Rues de San Francisco ou par l'adaptation des Chroniques de San Francisco. À noter cependant que depuis les années 1980, nombre de séries ou mini-séries ayant la ville comme décor sont pour l'essentiel tournées soit en studio dans la région de Los Angeles (comme les comédies de situation La Fête à la maison ou La vie à cinq ou les séries Sliders, les mondes parallèles ou Charmed), soit au Canada, à Toronto, Montréal ou plus fréquemment en Colombie-Britannique, où les coûts de production sont moindres. La dernière exception à cette règle était la série Nash Bridges, intégralement filmée à San Francisco et dans sa région entre 1996 et 2000. Mais les épisodes de Monk sont ainsi tournés à Vancouver à l'exception de quelques rares scènes extérieures, la série vite annulée Bionic Woman était intégralement tournée elle aussi en Colombie-Britannique. Journeyman, diffusée en 2007, était en grande partie tournée dans la région de Los Angeles, tout comme Eli Stone et Women's Murder Club (2007).

Depuis le milieu des années 2000, la ville de San Francisco a tenté de séduire les sociétés de production en baissant notamment les coûts des permis de tournage et en simplifiant le système, mais avec pour l'instant un succès limité. Une série est cependant en production depuis 2009, Trauma, qui doit être tournée principalement à San Francisco.

Arts du spectacle

La ville comprend de nombreuses salles de spectacles, à commencer par celles de l'Orchestre symphonique de San Francisco, l'Opéra de San Francisco et le Ballet de San Francisco. L'opéra et le ballet de la ville comptent parmi les troupes les plus anciennes des États-Unis. La ville est également le siège de l'American Conservatory Theater, souvent abrégé A.C.T., une institution majeure de la scène théâtrale de la région de la Baie depuis sa fondation en 1965.

Outre ces institutions professionnelles et plus traditionnelles, San Francisco accueille notamment le fameux San Francisco Gay Men's Chorus, un chœur de 230 chanteurs homosexuels, ainsi que le San Francisco Lesbian/Gay Freedom Band, la première fanfare gay et lesbienne du monde. La ville compte aussi deux autres chœurs gays, le Gay Chorus of San Francisco et le Golden Gate Men's Chorus.

Plusieurs festivals de musique ont lieu chaque année à San Francisco, parmi lesquels le San Francisco Blues Festival, le plus vieux festival de blues américain, tenu chaque automne depuis 1973, et le San Francisco Jazz Festival, chaque automne depuis 1982. Depuis 1993, le festival Noise Pop célèbre par ailleurs les dernières tendances musicales rock, le San Francisco Electronic Music Festival a été lancé en 2000, et le Mission Creek Music Festival met à l'affiche des interprètes locaux depuis 1996.

San Francisco a inspiré de nombreux auteurs et interprètes, de Henry Mancini aux Arctic Monkeys, en passant par les Village People et Chris Isaak. Maxime Le Forestier a immortalisé dans San Francisco son expérience bohémienne pendant l'âge d'or du mouvement hippie de la ville, et Otis Redding a chanté la nostalgie d'un natif de la Géorgie dans (Sittin' on) The Dock of The Bay.

Les deux chansons les plus prisées des San-Franciscains sur leur ville restent cependant San Francisco, chantée par Jeanette Mac Donald dans le film du même titre, et I Left My Heart in San Francisco, par Tony Bennett.

Vie nocturne

San Francisco a une vie nocturne intense et variée, offrant nombre de bars, lounges et clubs à ceux qui y sortent. Les quartiers qui vivent le plus la nuit sont North Beach, le Mission District, la Marina, le Castro et South of Market. Certaines salles de concert san-franciscaines sont légendaires, comme The Fillmore et The Warfield. Bimbo's 365 et le Great American Music Hall sont également connues pour accueillir des interprètes à la popularité grandissante, et 1015 Folsom et Ruby Skye sont parmi les boîtes de nuit les plus fréquentées. A cause d'un éclairage nocturne intense, de la réverbération de la lumière sur l'eau et de l'humidité et de la pollution de l'air, la ville est souvent couverte d'un halo nocturne qui traduit un phénomène de pollution lumineuse affectant notamment les oiseaux à l'époque des migrations.

Les musées de San Francisco

La vie culturelle de San Francisco est particulièrement riche grâce à ses musées :

The Palace of Fine Arts

Le California Palace of the Legion of Honor

Situé dans le Lincoln Park, dans l'ouest de la ville, ce musée est l'un des plus remarquables de San Francisco. Construit en souvenir des 3 600 soldats californiens morts en France pendant la Première Guerre mondiale, il ouvrit ses portes en 1924 grâce aux efforts et à la fortune de la famille Spreckels.

L'Exploratorium

Article détaillé : Exploratorium.

L'Exploratorium est un musée consacré aux sciences, fondé en 1969 par le physicien Frank Oppenheimer. Il fait partie du Palace of Fine Arts (Palais des Beaux-Arts) ; il est installé dans un bâtiment construit en 1915 à l'occasion de l'exposition internationale. Il reproduit un dôme romain. Il reçoit chaque année la visite de 500 000 personnes, dont de nombreux élèves de l'agglomération[46] .

L'Académie des sciences de Californie

Article détaillé : California Academy of Sciences.

L'Académie des sciences de Californie a été fondée en 1853[47]. Elle est située au 875 Howard Street dans le quartier de Yerba Buena. Le musée s'installera à l'automne 2008 dans un nouveau complexe en construction depuis 2005 et qui regroupera le museum d'histoire naturelle, l'aquarium Steinhart et le planétarium Morrison. Le nouveau bâtiment, situé dans le Golden Gate Park et dont les plans ont été dessinés par l'architecte Renzo Piano accueillera les 38 000 animaux vivants de l'institution[47]. 9 870 m² seront ouverts au public[47].

Le Musée des arts asiatiques

Situé dans le quartier du Civic Center dans un bâtiment inauguré en 1966, l’Asian Art Museum abrite environ 15 000 objets d'Asie. La base de cette collection provient du patrimoine du millionnaire Avery Brundage, mort en 1975. Il s'agit du plus riche musée d'art asiatique du monde après celui de Taïpeh[48]. En 1989, un département d'art coréen est venu enrichir cette institution. Enfin, le 20 mars 2003, après une restructuration menée sous la direction de l'architecte italien Gae Aulenti, le musée offre un nouveau cadre aux collections.

Autres musées

San Francisco Maritime National Historical Park

Tourisme

San Francisco a reçu 15,8 millions de touristes en 2006. Ceux-ci ont engendré des revenus de 7,8 milliards de dollars.[51]

Médias

Plusieurs journaux sont publiés à San Francisco : le San Francisco Chronicle constitue le quotidien le plus important de Californie du nord en matière de distribution[52]. Il a été créé en 1865 et fait partie de la Hearst Corporation, et son tirage quotidien atteint 512 000 exemplaires en semaine, et 540 000 le dimanche. Herb Caen y travailla à partir de la fin des années 1930. Le San Francisco Examiner fut l'un des journaux les plus remarquables de l'empire médiatique de William Randolph Hearst ; puis il déclina pour devenir aujourd'hui un petit tabloïd[53],[54]. Sing Tao Daily se place parmi les plus grands journaux chinois de la Baie de San Francisco[55].

Plusieurs quotidiens et hebdomadaires gratuits sont distribués à San Francisco, notamment San Francisco Bay Guardian, un hebdomadaire progressiste, ou le SF Weekly.

La ville accueille également les sièges des magazines citadins San Francisco Magazine et 7x7, ainsi que de nombreuses autres publications, comme les mensuels culturels The Believer et Planet, le magazine de mode et design Surface ou le magazine asio-américain Hyphen.

L'agglomération de San Francisco est la cinquième région sur le marché américain en termes d'audience télévisuelle[56], et la quatrième en termes d'audience radiophonique[57] . Tous les réseaux de télévision américains (Fox, NBC, ABC et CBS) y ont une chaîne affiliée, et la ville accueille également d'autres stations de télévision indépendantes et non affiliées, ainsi que des bureaux régionaux pour CNN et la BBC.

San Francisco est aussi le siège de nouveaux médias tels que le webzine Salon.com, la firme CNET Networks et la société de publication orientée LGBT PlanetOut.

Enseignement

Image satellite du campus de l'université de San Francisco

Jumelages et coopérations

À savoir

Maisons de San Francisco
  • Les habitants de la région de San Francisco désignent généralement la ville tout simplement par the City. San Francisco est parfois poétiquement appelée en anglais The City by the Bay, et l'éditorialiste san-franciscain Herb Caen l'a aussi baptisée Baghdad by the Bay et The City that Knows How. Les habitants de la région de la Baie n'utilisent jamais le surnom de Frisco, que seuls les touristes semblent affectionner. San Fran n'est pas non plus très populaire chez les San-Franciscains, qui en revanche abrègent parfois le nom de la ville par ses initiales, « SF ».
  • Le premier pont en béton armé jamais construit aux États-Unis, le Lake Alvord Bridge, fut construit dans le Golden Gate Park en 1889.
  • En 2002, San Francisco comptait autant de sans domicile fixes que la ville de New York, alors qu'elle n'en a que le dixième de la population. En effet, la ville de New York offre des tickets de bus aux sans-abris pour les envoyer en Californie durant les mois d'hiver quand la température à New York passe sous 0°. Ces sans-abris sont invités à aller en Californie et notamment à San Francisco pour passer l'hiver (ou plus...) sous un climat clément.
  • San Francisco est l'une des rares villes américaines où les policiers enquêteurs, équivalents aux inspecteurs de police judiciaire en France, ont le titre d’inspector, et non de detective.
  • La terre tremble régulièrement à San Francisco et les sismographes enregistrent des amplitudes de secousses alarmantes qui font craindre la répétition du grand séisme du 18 avril 1906.

San-Franciscains célèbres

De nombreuses personnalités sont originaires de San Francisco ou y ont résidé. On peut notamment citer les photographes Ansel Adams et Dorothea Lange, la danseuse Isadora Duncan, souvent considérée comme la fondatrice de la danse moderne, l'écrivain contemporain Armistead Maupin, le romancier écossais Robert Louis Stevenson, et le guitariste Kirk Hammett.

San Francisco est aussi le repaire de nombreux réalisateurs et acteurs, parmi lesquels Robin Williams et Sean Penn. Clint Eastwood y est né et y a notamment filmé la saga de L'Inspecteur Harry, Francis Ford Coppola y a vécu et y a installé sa maison de production American Zoetrope, et George Lucas, qui réside au nord de la ville, vient d'y déplacer le siège de ses sociétés Lucasfilm Ltd., Industrial Light & Magic et LucasArts dans le parc du Presidio.

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

Sur les autres projets Wikimedia :

37° 47′ 24″ N 122° 24′ 00″ W / 37.790, -122.40

Bibliographie

  • Geneviève Gaillard, Jacqueline Souchon, San Francisco et nulle part ailleurs/The City by the Bay, éditions PIPPA, collection « Itinérances » (ISBN 978-2-916506-09-8)
  • Richard DeLeon Lawrence, Left Coast City, University Press of Kansas, 1992, 256 pages, (ISBN 0-7006-0555-X).
  • Florence Lipsky, San Francisco, la grille sur les collines, Parenthèses, Paris, 1999, (ISBN 2863640771) (sur l'architecture)
  • Jean-François Coulais, Pierre Gentelle, San Francisco, Belin, Paris, 2003, Collection : Terre des villes, (ISBN 2701135966) (géographie)
  • Michelle Galindo (Sous la direction de), Herausgegeben Von Michelle Galindo (Sous la direction de), San Francisco Architecture & Design, Te Neues Publishing Company, 2005, (ISBN 3832790802)
  • Frédéric Leriche, Le redéveloppement urbain de Mission bay à San Francisco, dans L'Information géographique, n°8107, volume 69, décembre 2005.
  • Cynthia Ghorra-Gobin, Los Angeles et San Francisco, bien des différences mais aussi bien des ressemblances, dans Hérodote, 2001, n°101, pages 76-95
  • Karen Joy Fowler, Valérie Rosier, Les sirènes de San Francisco, Anne Carrière, 2002, (ISBN 2843371880)
  • Peter Lloyd, San Francisco, Könemann, 1998, (ISBN 3895082716)

Notes et références

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  2. a , b  et c (fr) Palmarès des plus grandes villes du monde, PopulationData.net. Consulté le 03-01-2008
  3. Suzanne B. Stewart, novembre 2003, Archaeological Research Issues for the Point Reyes National Seashore - Golden Gate National Recreation Area p. 55 [pdf] Sonoma State University - Anthropological Studies Center
  4. Visitors: San Francisco Historical Information, [1] édité par le City and County of San Francisco
  5. J.-M. Dewailly, E. Flament, Le Tourisme, Paris, SEDES, 2000, p.73
  6. Denise Artaud, L'Amérique en crise. Roosevelt et le New Deal, Paris, Armand Colin, 1987, (ISBN 2-200-37116-0), p.87
  7. Dates clé sur le site officiel
  8. Jacques Binoche, Histoire des États-Unis, Ellipses, Paris, 2003 (1re éd. ) (ISBN 2729814515) , p.188
  9. a , b , c  et d Jess McKinley, « On Invasion’s Anniversary, Protests and Pessimism », dans The New York Times du 20-03-2008, [lire en ligne]
  10. États-Unis : Plusieurs manifestations contre la guerre en Irak, dans Courrier international du 27-10-2007, [lire en ligne], consulté le 30-10-2007
  11. Gladys Hansen, San Francisco Almanac, Chronicle Books, 1995, (ISBN 0-8118-0841-6)
  12. a  et b (en) Tom Graham, « Peak Experience », 07-11-2004, San Francisco Chronicle. Consulté le 03-05-2008
  13. (en) Geology of the Golden Gate, USGS. Consulté le 04-05-2008
  14. Consulter la carte géologique de l'USGS
  15. a , b  et c G. Viers, Éléments de climatologie, Paris, Nathan, 1990, p.119
  16. http://www.snopes.com/quotes/twain.asp
  17. (en) World Climate, « San Francisco, CA, California, USA: Climate, Global Warming, and Daylight Charts and Data ». Consulté le 15-06-2008
  18. (en) « S.F. planners have high hopes for new center of downtown», 26 mai 2006, San Francisco Chronicle
  19. POPULATION OF THE 100 LARGEST CITIES AND OTHER URBAN PLACES IN THE UNITED STATES: 1790 TO 1990 U.S. Bureau of the Census (Bureau du recensement des États-Unis), Washington, D.C., juin 1998. Consulté le 29 janvier 2006
  20. 799 263 habitants au 1er janvier 2005 d'après le California Statistical Abstract, [pdf] page 17
  21. Pour le bureau de recensement, l'agglomération est désignée comme Combined Metropolitan Statistical Areas (CMSA)
  22. G.I.S. Lounge U.S. Population Density, 2000 Census. Consulté le 29 janvier 2006
  23. Données du California Statistical Abstract, [pdf] page 19
  24. La communauté afro-américaine de San Francisco représentait 13,4 % de la population en 1970, contre 7,1 % en 2002
  25. François Hauter, « La mosaïque de la "vieille montagne d'or" », Le Figaro, 8 août 2007, [lire en ligne]
  26. a  et b (en) Zip Code Tabulation Area 94124, 2000, Bureau du recensement des États-Unis. Consulté le 02-01-2008
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  28. Nick Gibbens, San Francisco could be world's gayest city, 999Today, 11 avril 2006.
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