- Philosophie de la vie
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La philosophie de la vie ((de) Lebensphilosophie) désigne un courant philosophique qui s'est développé essentiellement en Allemagne et en France au tournant du XXe siècle autour notamment de Wilhelm Dilthey, Georg Simmel et Henri Bergson. Également nommé vitalisme, ce courant trouve ses racines dans la biologie[1].
Par opposition à ces penseurs qui recherchent la vie dans l'extériorité du monde et qui la réduisent à un processus anonyme en troisième personne, le philosophe Michel Henry a proposé une approche phénoménologique de la vie fondée sur l'expérience purement subjective que chacun fait de sa propre vie, telle qu'elle se révèle immédiatement à elle-même[2],[3].
Sommaire
Histoire de la notion de vie
Aristote et la vie
Descartes et le mécanisme
Le vitalisme
Lamarck et la biologie
Claude Bernard et l'expérimentalisme
Charles Darwin et le darwinisme
Philosophie de la vie (au sens biologique)
Wilhelm Dilthey
Georg Simmel
Henri Bergson
Approche phénoménologique contemporaine
La vie est traditionnellement comprise d'un point de vue extérieur et scientifique comme un ensemble de propriétés objectives qui définissent la vie au sens biologique du terme, celle du corps matériel. Pourtant, la vie possède une composante intérieure qui relève de la subjectivité la plus radicale, d'une sphère d'immanence absolue dans laquelle nous sommes en permanence immergés et avec laquelle nous coïncidons[4].
En un sens, la vie est ce qu’il y a de plus simple, mais ce qui est le plus simple est aussi souvent ce qu'il y a de plus difficile à penser[5]. C'est le mérite du travail phénoménologique du philosophe Michel Henry que d'avoir ramené la notion de vie à l'essentiel, car elle est tout simplement ce que nous sommes, le fondement et l'essence de la manifestation, qui est l'auto-affection[6].
Nous savons ce qu'est la vie d'un savoir absolu qui ne doit rien au monde et qui précède toute connaissance et toute philosophie parce que nous sommes des humains, nous appartenons déjà à cette vie que nous connaissons de l’intérieur, qui fonde notre être et chacun de nos pouvoirs, comme par exemple la pensée[7].
Michel Henry définit la vie d'un point de vue phénoménologique comme ce qui possède la faculté et le pouvoir de se sentir et de s'éprouver soi-même en tout point de son être[8]. Pour lui, la vie est essentiellement force et affect[9]. Il établit une opposition radicale entre la chair vivante et le corps matériel dans son livre Incarnation, une philosophie de la chair[10].
Voir aussi
- Aristote
- Descartes
- Mécanisme (philosophie)
- Vitalisme
- Jean-Baptiste de Lamarck
- Claude Bernard
- Charles Darwin
- Darwinisme
- Wilhelm Dilthey
- Georg Simmel
- Henri Bergson
- Michel Henry (Phénoménologie de la vie)
- Renaud Barbaras
Notes et références
- Pour une étude historique de cette notion de vie biologique, voir par exemple André Pichot, Histoire de la notion de vie, éd. Gallimard, coll. TEL, 1993.
- Michel Henry, C'est moi la Vérité, Éditions du Seuil, 1996, § 3, pp. 46-70.
- Michel Henry, Philosophie et phénoménologie du corps, PUF, 1965, p. 305.
- Michel Henry, C'est moi la Vérité, Éditions du Seuil, 1996, pp. 46-70.
- Michel Henry, L’Essence de la manifestation, PUF, 1963 (§ 7, p. 55).
- Michel Henry, L’Essence de la manifestation, PUF, 1963 (§ 52-77, pp. 573-862).
- Michel Henry, Incarnation, éd. du Seuil, 2000, pp. 129-130.
- Michel Henry, La Barbarie, éd. Grasset, 1987, p. 15.
- Michel Henry, Voir l’invisible, éd. François Bourin, 1988, page de couverture.
- Michel Henry, Incarnation, éd. du Seuil, 2000, pp. 8-9.
Catégorie :- Branche de la philosophie
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