- AOC givry
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Givry (AOC)
Le vignoble de Givry[1] est situé en Saône-et-Loire à Givry, à environ 12 kilomètres de Chalon-sur-Saône. Ce vignoble fait partie de la Côte chalonnaise.
Historique
Préhistoire et antiquité
La vigne est arrivée ici à l'époque des conquêtes romaines. Des restes d'amphores ont été trouvé dans le vignoble et le village[2]. L'empereur romain Domitien, en 92, ordonna l'arrachage partiel des vignes dans le Midi et en Bourgogne afin d’éviter la concurrence[3]. Mais Probus annula cet édit en 280[4]. A partir du VIe siècle les vins de cette commune jouissait d'une haute réputation[5].
Moyen-Âge et renaissance
C'est au Moyen-Age que le vignoble se développa sous l'influence des religieux de Chalon-sur-Saône, Cluny ou la Ferté; c'est aussi à ce moment là que le celier aux moines est bati[2]. En 1371, Philippe le Hardi à fait apprécier le vin de Givry à son beau-père (le comte de Flandre)[2]. La cour pontificale, installé en Avignon, en fait, dès le millieu du XIVe siècle, une consommation conséquente et multiplie les achats à Givry[2]. A la fin du XIVe siècle, Eustache Deschamps, chante le Givry dans ses oeuvres[2]. Claude Courtépée, ainsi que les viticulteurs du village, raconte que le roi Henri IV en aurait fait son vin préféré[5].
Période moderne
Pendant ce même siècle, Givry était considéré comme le centre viticole du Chalonnais[5]. Sous l'empire, Givry possède environ 350 hectares de vignes[2]. A la fin du XIXe siècle, alors que les vins de la Côte Chalonnaise étaient déjà très estimés par les experts, la crise du phylloxéra ruina le vignoble. Les ceps malades furent arrachés; on planta des plants américains résistants sur lesquels furent greffés les cépages bourguignons.
Période contemporaine
Plus tard, la qualité des vins fut reconnue par l'attribution de l'Appellation d'Origine Contrôlée (AOC): Givry en 1946[6].
Etymologie
Givry, est un toponyme qui a les mêmes origines que Gevrey-Chambertin. Les formes les plus anciennes, qui sont Gibriacus (630) et Gebriacus (850), suggèrent un anthroponyme gallo-romain Gabrius - du celte gabros (chèvre) - avec le suffixe -acum, indiquant la possession[7].
Situation géographique
Orographie
Vignoble ayant en moyenne, un escarpement assez moyen, voire faible selon les endroits.
Géologie
Dans un paysage vallonné de la Côte Chalonnaise. Vignoble implantés sur des versants au sous-sol calcaire, sur des sols argilo-calcaire et exposé au sud/sud-est.
Climatologie
C'est un climat tempéré à légère tendance continentale avec des étés chauds et des hivers froids[8], avec une amplitude thermique assez importante entre ces deux saisons. Les précipitations sont assez hétérogène sur l'année, avec un mois de mai le plus pluvieux de l'année. Le vent qui souffle une partie de l'année est la bise. Les gelées tardives sont peu fréquentes sur le vignoble en général. Il y a bien quelques lieux-dits ou les risques de gelées sont plus importante (on parle de zones gelives). De violents orages peuvent s'abbatre sur ce vignoble avec rarement de la grêle.
Valeurs climatique de Dijon et Mâcon, car Givry est situé entre ces deux villes.
- Dijon
Pour la ville de Dijon (316 m), les valeurs climatiques jusqu'à 1990 :
Relevés Dijon ????-1990 mois jan. fév. mar. avr. mai. jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) -1 0,1 2,2 5 8,7 12 14,1 13,7 10,9 7,2 2,5 -0,2 6,3 Température moyenne (°C) 1,6 3,6 6,5 9,8 13,7 17,2 19,7 19,1 16,1 11,3 5,6 2,3 10,5 Température maximale moyenne (°C) 4,2 7 10,8 14,7 18,7 22,4 25,3 24,5 21,3 15,5 8,6 4,8 14,8 Précipitations (mm) 49,2 52,5 52,8 52,2 86,3 62,4 51 65,4 66,6 57,6 64,2 62 732,2 Source : Infoclimat : Dijon (????-1990)[9]En 2007 :
Relevés Dijon 2007 mois jan. fév. mar. avr. mai. jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température moyenne (°C) 5,3 6,4 6,9 14,7 15,6 18,5 18,7 18,2 14,4 10,7 5,3 1,6 11,3 Source : Infoclimat : Dijon (2007)[10]En 2008 :
Relevés Dijon 2008 mois jan. fév. mar. avr. mai. jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température moyenne (°C) 3,8 4,7 6,3 9,1 15,8 17,8 19,9 18,6 13,8 10,3 6,4 2,1 10,7 Source : Infoclimat : Dijon (2008)[11]- Mâcon
Pour la ville de Mâcon (216 m), les valeurs climatiques de 1961 à 1990 :
Relevés Mâcon 1961-1990 mois jan. fév. mar. avr. mai. jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) -0,6 0,7 2,5 5,2 8,9 12,3 12,4 13,9 11,1 7,5 2,9 0,1 6,6 Température moyenne (°C) 2,1 4 6,8 10 13,9 17,5 20,1 19,4 16,4 11,7 6 2,7 10,9 Température maximale moyenne (°C) 4,9 7,3 11,1 14,8 18,9 22,8 25,7 24,9 21,7 15,9 9,1 5,3 15,2 Précipitations (mm) 66,3 60,9 58,7 69,4 85,9 74,7 58,1 77,1 75,7 71,7 72,7 70,4 841,4 Source : Infoclimat : Mâcon (1961-1990)[12]Vignoble
Présentation
Le vignoble de Givry s'étend sur les communes de Givry, Jambles et Dracy-le-Fort. Sa superficie de production est de 265 hectares. Sur cette superficie ont retrouve :
Pour la proportion appellation "Villages/1er Cru" :
- 1er Cru : 110 hectares dont 100 hectares de vins rouges et 10 hectares de vins blancs.[13]
- Villages : 155 hectares dont 120 hectares de vins rouges et 35 hectares de vins blancs.[13]
Encépagement
Article détaillé : Pinot noir.Le pinot noir compose exclusivement les vins rouges de l'AOC. Il est constitué de petites grappes denses, en forme de cône de pin[14] composées de grains ovoïdes, de couleur bleu sombre[14]. C'est un cépage délicat, qui est sensible aux principales maladies et en particulier au mildiou, au rougeot parasitaire, à la pourriture grise (sur grappes et sur feuilles), et au cicadelles[15]. Ce cépage, qui nécessite des ébourgeonnages soignés, a tendance à produire un nombre important de grapillons[15]. Il profite pleinement du cycle végétatif pour mûrir en première époque. Le potentiel d'accumulation des sucres est élevé pour une acidité juste moyenne et parfois insuffisante à maturité. Les vins sont assez puissant, riches, colorés, de garde[16]. Ils sont moyennement tanniques en général.
Article détaillé : Chardonnay (cépage).Le chardonnay, lui, compose les vins blancs de l'AOC. Ses grappes sont relativement petites, cylindriques, moins denses que celles du pinot noir[17], constituées de grains irréguliers, assez petits, de couleur jaune doré[17]. De maturation de première époque comme le pinot noir, il s'accommode mieux d'une humidité de fin de saison avec une meilleure résistance à la pourriture s'il n'est pas en situation de forte vigueur. Il est sensible à l'oïdium et à la flavescence dorée. Il débourre un peu avant le pinot noir à Givry, ce qui le rend également sensible aux gelées printanières. Les teneurs en sucre des baies peuvent atteindre des niveaux élevés tout en conservant une acidité importante, ce qui permet d'obtenir des vins particulièrement bien équilibrés, puissants et amples, avec beaucoup de gras et de volume[15].
Méthodes culturales
Travail manuel
Ce travail commence par la taille, en « guyot simple », avec une baguette de cinq à huit yeux et un courson de un à trois yeux[18]. Plus rarement est pratiquée la taille en « gobelet » et en « cordon de royat ». Le tirage des sarments suit la taille. Les sarments sont enlevés et peuvent être brûlés ou mis au milieu du rang pour être broyés. On passe ensuite aux réparations. Puis vient le pliage des baguettes (car presque toutes les vignes de cette AOC sont taillées en « Guyot simple »). Éventuellement, après le pliage des baguettes, une plantation de nouvelles greffes est réalisée. L'ébourgeonnage peut débuter dès que la vigne a commencé à pousser. Cette méthode permet, en partie, de réguler les rendements[18]. Le relevage est pratiqué lorsque la vigne commence à avoir bien poussé. En général, deux à trois relevages sont pratiqués. La vendange en vert est pratiquée de plus en plus dans cette appellation. Cette opération est faite dans le but de réguler les rendements et surtout d'augmenter la qualité des raisins restants[18]. Pour finir avec le travail manuel à la vigne, se réalise l'étape importante des vendanges.
Travail mécanique
L'enjambeur est d'une aide précieuse. Les différents travaux se composent du broyage des sarments, réalisé lorsque les sarments sont tirés et mis au milieu du rang. De trou fait à la tarière, là où les pieds de vignes sont manquants, en vue de planter des greffes au printemps. De labourage ou griffage, réalisé dans le but d'aérer les sols et de supprimer des mauvaises herbes. De désherbage fait chimiquement pour tuer les mauvaises herbes. De plusieurs traitements des vignes, réalisés dans le but de les protéger contre certaines maladies cryptogamiques (mildiou, oïdium, pourriture grise, etc.) et certains insectes (eudémis et cochylis)[18]. De plusieurs rognages consistant à reciper ou couper les branches de vignes (rameaux) qui dépassent du système de palissage. Des vendanges mécaniques se réalisant avec une machine à vendanger ou une tête de récolte montée sur un enjambeur.
Rendements
Les rendements en premier cru sont de l'ordre de 45 hectolitres par hectare pour les vins rouges et 50 hectolitres par hectare pour les vins blancs[19].
Titres alcoométriques volumique minimal et maximal
AOC Rouge Rouge Blanc Blanc Rosé Rosé Titre alcoométrique volumique minimal maximal minimal maximal minimal maximal Village[19] 10,5 % 13,5 % 11 % 13,5 % Premier cru[19] 11 % 13,5 % 11,5 % 13,5 % Vinification et élevage
Voici les méthodes générales de vinification à Givry. Il existe cependant des petites différences de méthode entre les différents viticulteurs et négociants.
Vinification en rouge
Article détaillé : Vin rouge.La récolte des raisins se fait à maturité et de façon manuelle ou mécanique. La vendange manuelle est le plus souvent triée, soit à la vigne soit à la cave avec une table de tri, ce qui permet d'enlever les grappes pourries ou insuffisamment mûres[18]. La vendange manuelle est généralement éraflée puis mise en cuve. Une macération pré-fermentaire à froid est quelquefois pratiquée. La fermentation alcoolique peut démarrer, le plus souvent après un levurage. Commence alors le travail d'extraction des polyphénols (tanins, anthocyanes) et autres éléments qualitatifs du raisin (polyssacharides etc.)[18]. L'extraction se faisait par pigeage, opération qui consiste à enfoncer le chapeau de marc dans le jus en fermentation à l'aide d'un outil en bois ou aujourd'hui d'un robot pigeur hydraulique. Plus couramment, l'extraction est conduite par des remontages, opération qui consiste à pomper le jus depuis le bas de la cuve pour arroser le chapeau de marc et ainsi lessiver les composants qualitatifs du raisin. Les températures de fermentation alcoolique peuvent être plus ou moins élevées suivant les pratiques de chaque vinificateur avec une moyenne générale de 28 à 35 degrés au maximum de la fermentation[18]. La chaptalisation est réalisée si le degré naturel est insuffisant : cette pratique est réglementée[18]. À l'issue de la fermentation alcoolique suit l'opération de décuvage qui donne le vin de goutte et le vin de presse. La fermentation malolactique se déroule après mais est dépendante de la température. Le vin est soutiré et mis en fût ou cuve pour son élevage. L'élevage se poursuit pendant plusieurs mois (12 à 24 mois)[18] puis le vin est collé, filtré et mis en bouteilles.
Vinification en blanc
Article détaillé : Vin blanc.Comme pour le rouge, la récolte est manuelle ou mécanique et peut être triée. Les raisins sont ensuite transférés dans un pressoir pour le pressurage. Une fois le moût en cuve, le débourbage est pratiqué généralement après un enzymage. À ce stade, une stabulation préfermentaire à froid (environ 10 à 12 degrés pendant plusieurs jours) peut être recherchée pour favoriser l'extraction des arômes[18]. Mais le plus souvent, après 12 à 48 heures, le jus clair est soutiré et mis à fermenter[18]. La fermentation alcoolique se déroule avec un suivi tout particulier pour les températures qui doivent rester à peu près stables (18 à 24 degrés)[18]. La chaptalisation est aussi pratiquée pour augmenter le titre alcoométrique volumique si nécessaire. La fermentation malolactique est réalisée en fûts ou en cuves. Les vins sont élevés « sur lies », en fûts, dans lesquels le vinificateur réalise régulièrement un « bâtonnage », c'est-à-dire une remise en suspension des lies[18]. Cette opération dure pendant plusieurs mois au cours de l'élevage des blancs. À la fin, la filtration du vin est pratiquée pour rendre les vins plus limpides[18]. La mise en bouteille clôture l'opération.
Production, commercialisation, structure des exploitations
En quantité la production de Givry donne :
- 10190 hectolitres de vins rouges dont 4595 hectolitres de 1er Cru.[6]
- 2085 hectolitres de vins blancs dont 470 hectolitres de 1er Cru.[6]
Il y a beaucoup de domaines qui sont de petite et moyenne taille.
Lieux dits
- 1er Cru : A Vigne Rouge, Celier aux Moines, Clos Charlé, Clos de la Baraude, Clos du Cras Long, Clos du Vernoy, Clos Jus, Clos Marceaux, Clos Marole, Clos Saint-Paul, Clos Saint-Pierre, Clos Salomon, Crauzot, en Coue, en Cras Long, Gautiers, la Baraude, la Grande Berge, la Plante, le Paradis, le Petit Prétan, les Vignes, les Bois Cheveaux, les Bois, les Grandes Vignes, les Grands Prétans, Petit Marole et Servoisine
- Villages :
Terroir et vins
Vins rouges de teinte rubis vif, moyennement corsés, aux nuances fruitées et animales, francs et chaleureux. Vins blancs confidentiels mais charmeurs[20].
Types de vins, gastronomie et température de service
Le Givry rouge s'accorde bien avec de la charcuterie fine, du veau braisé, de la poularde roti, du fromage (camenbert, reblochon...)[21]. Il se sert entre 14 à 16 degrés et à en moyenne, une durée de garde de 4 à 8 ans[20].
Le Givry blanc s'accorde bien avec des poissons à sauce légère, de la viande blanche, du fromage à pates pressés (Saint-nectaire par exemple)[21]. Se sert entre 10 à 12 degrés et à en moyenne, un durée de garde de 2 à 6 ans.
Sources, bibliographie
- Hubert Duyker : Grands vins de Bourgogne , édition : Fernand Nathan, Paris, 1980, 200 pages, (ISBN 2-09-284 562-4)
- André Dominé : Le Vin, éditions Place des Victoires, Paris, 2000, 928 pages, (ISBN 2844591086)
- Michel Mastrojanni : Les Vins de France (guide vert solar). Éditions Solar, Paris 1992 - 1994 - 1998, (ISBN 2-263-02796-3)
- Marcel Lachivier, Vins, vignes et vignerons. Histoire du vignoble français, Éd. Fayard, Paris, 1988, pp. 289, 367, 368, 372, 374. (ISBN 2-213-02202-X)
Notes et références
- ↑ Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
- ↑ a , b , c , d , e et f Site sur les producteurs de Givry
- ↑ Marcel Lachiver, op. cit., pp. 37-38.
- ↑ Henri Cannard : AOC Mercurey (Le vignoble d'hier : page 27)
- ↑ a , b et c Hubert Duyker (édition "Fernand Nathan") : Grands vins de Bourgogne (Page 152 : Givry)
- ↑ a , b et c Site de présentation de l'appellation Givry
- ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Éd. Larousse, 1968.
- ↑ André Dominé : Le vin, « La Bourgogne », p. 181.
- ↑ Archives climatologiques mensuelles - Dijon (????-1990)
- ↑ Moyennes de températures sur Dijon en 2007
- ↑ Moyennes de températures sur Dijon en 2008
- ↑ Archives climatologiques mensuelles - Mâcon (1961-1990)
- ↑ a , b , c et d Bourgogne Aujourd'hui n°78 : page 34
- ↑ a et b Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Pinot noir », p.12
- ↑ a , b et c Catalogue des variétés et clones de vigne cultivés en France ENTAV, Éditeur
- ↑ Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Pinot noir », p.13
- ↑ a et b Christian Pessey, Vins de Bourgogne, La vigne et le vin « Chardonnay », p.13
- ↑ a , b , c , d , e , f , g , h , i , j , k , l , m et n Conduite et gestion de l'exploitation agricole, cours de viticulture du lycée viticole de Beaune (1999-2001). Baccalauréat professionnel option viticulture-oenologie.
- ↑ a , b et c Fédération viticole de Saône-et-Loire : Chiffres de 2005
- ↑ a et b Guide vert Solar : Les vins de France (page 190 : n°134 sur Givry)
- ↑ a et b [1] Site du BIVB : Page sur Givry
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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