- Ahmed Bey
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Ahmed Bey Portrait d'Ahmed BeyNom de naissance Ahmed ben Mohamed Chérif Surnom Bey de Constantine Naissance 1786
Constantine, AlgérieDécès 1850
Alger, AlgériePays de résidence Algérie Profession Gouverneur du Beylik (territoire) de l'est algérien, chef militaire Activité principale Gouverneur du Beylik (territoire) de l'est algérien, chef militaire Compléments Ahmed Bey ou Hadj Ahmed Bey Ben Mohammed Chérif né en 1201 de l'hégire (1786 - 1851) (arabe:الحاج أحمد باي) est le dernier bey de Constantine. Fils de Mohammed Chérif, et de El Hadja Béguia, fille de Ben Ganah (noble famille saharienne), il est aussi le petit-fils de Ahmed Bey El Colly qui a été à la tête de la ville de Collo[2], et gouverneur du Beylik (territoire) de l'est algérien entre 1768 et 1771. Dernier gouverneur légitime d'Algérie après la reddition d'Hussein Dey, il reçoit du Califat ottoman, le titre de pacha d'Algérie. Il règne en entretenant une réputation méritée de tyran sur l'est algérien, d'août 1826 jusqu'au 15 décembre 1837[3][4], et lutte contre l'occupation des troupes françaises, d'octobre 1837 à juin 1848.
Sommaire
Biographie
A peine âgé de dix-huit ans, le bey Abd Allah lui concède le titre de Caïd (chef) des tribus el Aouassi[6], pour ses qualités de cavalier et son courage. Suite au tremblement de terre de la région de Blida [7] le dey, le nomme à Houna el Kadous, aux environs d'Alger, et lui donne la jouissance de l'haouch Ouled Baba. Ahmed Bey se livrer à ses passions, comme la chasse et à l'élèvage des chevaux. De temps en temps il prend part à quelques expéditions pour protéger les troupes ottomane, qui s'était engagées contre des tribus Kabyles hostiles comme les Beni Menad et les Beni Djenad[8]. Lors de son Pèlerinage à la Mecque qui a duré quinze mois, en passant par l'égypte il a rencontré plusieurs personnage célèbre, notamment Méhémet Ali, son fils Ibrahim Pacha et Toussoun Pacha.[9]. Nommé bey de Constantine en 1826, il modernise le pays en se concentrant sur l'armée avec 2 000 zouaves à pied et 1 500 cavaliers comme forces permanentes [10]. Il dirige la résistance algérienne contre les forces d'occupation française dans l'est de l'Algérie de 1830 en se portant au secours d’Hussein Pacha et, après la prise d’Alger, il se retire dans sa province, jusqu'à la prise de Constantine en 1837. En 1832 il confie à son lieutenant Ben Aïssa le soin de soumettre la population de Bône[11]. Il organise la défense de Constantine, et mène plusieurs batailles contre l'armée française.
Ahmed Bey a été accusé d'avoir fomenté un empoisonnement du commandant Joseph. Le 7 octobre 1833 Khalil très influent dans la région, inculpé d'être le commanditaire, aura la tête tranchée au camp de Dréan situé à 24(km) de Bône. Deux éventuels complices, un maure et un juif seront libérés peu de temps après[12]. Le lendemain, Ben Aïssa, lieutenant d’Ahmed Bey, accompagné d'un détachement de 2000 cavaliers se présente en reconnaissance jusqu’au camp de Dréan, pour montrer son mécontentement, signal de révolte des tribus[13].
Il remporte son premier succès en 1836 contre le maréchal Clauzel. Lors de la prise de Constantine par les français en 1837, Ahmed Bey parvient à s'échapper et à organiser la résistance dans les Aurès. En 1842, il rallie la tribu des Ouled Nasser, espérant donner la main aux kabyles du Sahel, et s'approche du camp d'Aïn Roumel. Lancé à sa poursuite, le 25 août 1842, le général français Jean-René Sillègue pénètre dans le pays des Amouchas, nom d'un village au nord de Sétif, et rencontre un rassemblement de deux à trois mille kabyles, qu'il met en déroute après avoir tué plus de cent d'entre eux. Le 10 septembre suivant, le général défait la cavalerie d'Hadj Ahmed Bey au pied du Djbel Eoii Taleb, et parvient à anéantir son influence sur les tribus du Tell[14].
L'un des combats les plus sanglants dont fut témoin Ahmed Bey est celui que livra le général Sillègue en 1844 aux Ouled Sultan: "Nous combattions pendant deux jours avec une ardeur et un acharnement tel, que je puis dire que c'est le combat le plus sanglant auquel j'ai assisté. Dieu, dit-il, m'est témoin que depuis mon enfance j'ai entendit la poudre parler bien des fois"[15].
Fatigué par les pertes subies, isolé et affaibli, cerné par les forces françaises, Ahmed Bey négocie la fin de sa résistance, à l'insu de ses protecteurs auressiens, et se rend le 5 juin 1848. A son passage à Constantine la population de son ancienne capitale lui réserve un « accueil enthousiaste », ce qui entraine le jugement et la condamnation de nombreux habitants de la ville par le tribunal militaire.
Ahmed s'éteint le 30 août 1850 dans sa 65e année. Selon ses désirs, il est inhumé à Alger au marabout de Sidi-Abd-el-Rhaman, près de la porte Bab El Oued. Son mausolée en marbre, est surmonté d'un turban.
Famille
Hadj Ahmed Bey aura deux filles et un fils Mohammed-Chérif, mort en 1832 âgé de cinq ans. Il aura six épouses, toutes filles de cheiks des Ayar, des Jlass, des Drid et des Hanachia influents de la région[16] :
- une fille de la tribu de Gerfa vers Tébessa.
- une fille descendante du sud.
- une fille nommée Rehia du Cheik-el-Arab Ben Gana.
- une fille descendante d'un pacha d'Alger, allié de Constantine.
- une fille El-Hanachia, apparentée aux Drid.
- une femme de sa tribu (qbila), qui meurt deux mois après son mariage (sans enfant).
Articles connexes
Références
- persee.fr Temimi Abdeljelil. Le drapeau constantinois à l'époque de Hadj Ahmed, dernier Bey de Constantine. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, N°15-16, 1973. pp. 323-326.
- Jean-Louis Geneviève Guyon, Voyage d'Alger aux Ziban, l'ancienne Zebe, en 1847, Impr. du gouvernement, 1852 [lire en ligne], p. 283
- Date officielle de la destitution du bey de Constantine
- E. Pellissier de Reynaud, Annales Algériennes. T. 1, Paris, J. Dumaine, 1854 (ISBN Bibliothèque nationale de France) [lire en ligne], chap. Tome 1, p. 226
- www.vitaminedz.com
- Titre honorifique et notable, chef des tribus Aouassi sévissant dans la province de Constantine
- 2 mars 1825, 12 redjeb 1240 de l'hégire, à l'heure du dohr
- Jean-Louis Geneviève Guyon, Voyage d'Alger aux Ziban, l'ancienne Zebe, en 1847, Impr. du gouvernement, 1852 [lire en ligne], p. 285
- [1]
- Explications du Maréchal Clausel
- Moritz Wagner, Lettres sur l'expédition de Constantine, 1838 [lire en ligne], p. 107
- Joseph n’avait, aucun intérêt personnel d'éliminer Khalil, mais il fut sans doute trompé par quelques ennemis de Khalil, opinion donnée parmi les amis indigènes de Khalil
- E. Pellissier de Reynaud, Annales Algériennes. T. 3, Alger, Anselin et Gaultier, 1839, chap. Tome 3, p. 145
- http://vieux-journaux.lemultiblog.com/
- Moritz Wagner, Lettres sur l'expédition de Constantine, 1838 [lire en ligne], p. 106
- Jean Cuisenier, Économie et parenté:leurs affinités de structure dans le domaine turc et dans le domaine arabe, Éditions de l'École des hautes études en sciences sociales, 19752, p. 375
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