- Rifains
-
Les Rifains (en tarifit : Arifi, pluriel : Irifiyen) sont un peuple berbère zénète marocaine habitant le Rif oriental (Nord-Est du Maroc). Le langage rifain fait partie de la famille des langues berbères.
Les principales villes rifaines sont Al Hoceima, Nador, Berkane, Melilla et Driouch.
Sommaire
Histoire
Au sortir de l'indépendance, la répression d'une révolte du Rif fait plus de 8 000 morts entre 1958 et 1961. En raison d'un important délaissement volontaire de la part du makhzen (pouvoir marocain), des centaines de milliers de Rifains ont émigré[1] vers l'Europe occidentale, notamment vers les Pays-Bas, la France, la Belgique, l'Allemagne et plus récemment l'Espagne. Au début des années 1980, parmi les grandes tribus significatives et influentes dans le rif, les Ouchnak proches du chef militaire Abdelkrim al-Khattabi ont contribué, grâce à de longues négociations, à l'apaisement des tensions entre le mekhzen et le peuple.
Les Rifains et l'Algérie
Le Rif a été et demeure historiquement et géographiquement une région ouverte sur l’ouest algérien (Oranie)[2]. Tout au long des siècles derniers des liens se sont tissés entre le Rif et l’Oranie, en témoignent des villes comme Bethioua ou encore Arzew qui furent fondées par des Rifains de la tribu des Ikeryian[réf. nécessaire]. Les Beni Snous (berbères de la région de Tlemcen) sont classés par les ethnologues dans le groupe rifain.
Depuis plusieurs[Combien ?] siècles, Oran est le port du grand marché du Rif qui concurrence avec celui de Melilla. Ces liens apparaitront également lorsque l’émir Abd El Kader, chef de la résistance algérienne, se réfugia au Maroc, il trouva l’appui des Rifains[réf. souhaitée].
La conquête française a élargi ses relations en facilitant les moyens de transport. Dès le début du défrichement des terres et l’implantation d’une nouvelle économie de type coloniale en Algérie, les Rifains commencent à se rendre en Algérie à la recherche de travail auprès des colons français. À Misserghin, près d’Oran, il y a avait un village[Lequel ?] presque entièrement formé par des Rifains fixés définitivement dans le pays. On[Qui ?] estime aujourd'hui que 55 à 70 % des familles rifaines ont un lien avec l'Algérie.
Langue
Article détaillé : Rifain.Quelques termes :
Français rifain
alphabet latinoui Wah d'accord Ghaya/Wakha merci ʿafak/Sahit maintenant Rekho, Rokh, Rokha où ? Mani? viens Arouah/Arahad va Roh gens Rghachi/Iwdan aujourd'hui Nhara demain Dioucha/Tioucha demander Saksa bien Mlih maman Yémma enfants Bzaouaz/Ihamochane maison Tadarte/Thadath plage Rabha garçon Ahanjar fille Tahanjarte/Chira
La survivance encore aujourd'hui de la langue rifaine doit beaucoup à l'isolement de l'influence étrangère grâce notamment, à la barrière géographique constituée par les chaînes montagneuses et à la tradition orale préservée.Toutes ces tribus parlent l'amazigh zénète (rifain : tarrifit, rifiya, zenatiya) se comprennent parfaitement mais il faut noter la présence de quelques différences. Ainsi on distingue les dialectes rifains en "ch" (Ikerayane, Izenayane, Ibdarsane, Ayt Bouyahyi, Ayt Said, Ayt Stoutte, Ayt Touzine) et ceux qui parlent avec le "k" (Ayt Ouryaghal, Ayt Temsamane, Ikabdanane, Ayt Iznassen, Ayt Ammart, Ibaqoyene).[réf. nécessaire]
Les Rifains parlent aussi le dialecte arabe marocain (mélange d'arabe et d'amazigh), propre à leur région. Ce parler est similaire à l'arabe algérien d'Oranie.
Culture
Tribus rifaines
Pendant très longtemps le fonctionnement de cette région était de type tribale. Il existe une trentaine de tribus rifaines dont les principales sont:
- AYT OURYAGHAL (Al Hoceima, Imzouren, Bni Bouayach, Ajdir, Ayt Kamara, Tamasint, etc.)
- IKERAYANE (Nador, Melilla, Selouane, Azghaghane, Beni-Nsar, Farkhana, etc.)
- IZENAYANE (Ajdir, Charana, Aghbal, Tizi-Ousri, Ahfir, Ain-Hamra, Kassita, Aknoul, etc.)
- AYT TOUZINE (Midar, Talat-Azlaf, Ayt Amrane, Ayt Mediane, Ijarmawaw etc;)
- IKABDANANE (Ras el ma, Arekmane, Saidia, Al Berkaniyane, etc.)
- AYT IZNASSEN (Berkane, Ahfir, Tafoughalt, Tazaghine, Fezouane, Ajdir, Zegzel, Taghjirt etc.)
- AYT SAID (Dar el Kebdani, Kandousi, Aisaten, etc.)
- AYT STOUT (Zaio, Timzzoujine, Agalane, etc
- AYT BOUYAHYI (Arouit, Hassi-Berkane, Taourirt, Beni-Oual, El Mri etc;)
- IBDHARSANE (Saka, Hakkuon, Guercif, Hassi-Medlam, Merada,ain zohra, Driouech etc.)
- AYT TEMSAMANE (Boudinar, Azrar, etc.)
- IBAQOYANE (Alhoceima, Izemouren, Rouadi, Ayt Hadifa, Ayt Abdellah etc.)
- AYT AMMART (Targuist, Baskara, etc.)
- AYT TAFERSIT (Agban, etc.)
- AYT OULICHEK (Ben Taieb, Anoual, Tomachine, Arobdaz, etc.)
À noter qu'il existe plusieurs Ajdir, Ahfir ou encore Tazaghine dans le Rif.
Religion
De tradition païenne comme les autres Nord-Africains (adoration du dieu de la guerre « Gurzil », de la pluie « Anzar »...), les Rifains adoptent l'islam tout en sauvegardant certaines de leurs particularités culturelles (tatouages berbères, superstitions d'origine païenne...). La région du Rif est lentement islamisée. Les Rifains sont à présent musulmans.
Folklore (Reggada)
La Aarfa (Imadiazane ou encore Reggada) est à l'origine une danse guerrière des tribus rifaines; les guerriers dansaient en signe de victoire sur l'ennemi, d'où l'usage du fusil ; les frappes de pieds au sol se font au rythme de la musique et symbolisent l'appartenance à la terre. Cette musique est fortement rythmée par le adjoune (bendir), la ghaïta, le gallal, la tamja (gasba) ou le zamar (sorte de flûte à deux cornes). On la danse avec des mouvements d'épaules, un fusil (ou un bâton), en frappant des pieds contre le sol au rythme de la musique. Chaque tribu de l'oriental possède ses chioukhs qui dirigent la danse. Ils se font concurrence. Parmi les plus célèbres on peut citer les cheikhs Mohand, Mossa, Amre ou encore Majid.
Annexe
Note
Article connexe
Catégories :- Berbères
- Groupe ethnique du Maroc
Wikimedia Foundation. 2010.