Հայաստան

Հայաստան

Arménie

Հայաստանի Հանրապետություն
(Hayastani Hanrapetut'yun)
(hy)
République d'Arménie (fr)
Drapeau de l'Arménie Armoiries de l'Arménie
(Détails) (Détails)
Devise nationale : Mer Hayrenik (transcription) "Notre Patrie"
carte
Langues officielles Arménien
Capitale Erevan
40°11′N 44°30′E / 40.183, 44.5
Plus grande ville Erevan
Forme de l’État
 - Président
 - Premier ministre
République
Serge Sargsian (depuis 2008)
Tigran Sargsian (depuis 2008)
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 137e
29 743 km²
4,7
Population
 - Totale (juillet 2009)
 - Densité
Classé 128e
2 697 004 hab.
112 hab./km²
Indépendance
 -  
URSS
21 septembre 1991


Gentilé Arménien, arménienne


IDH (2005) 0,775 (moyen) ( 83)
Monnaie Dram (AMD)
Fuseau horaire UTC +4
Hymne national Mer Hayrenik
Domaine internet .am
Indicatif
téléphonique
+374


L’Arménie (en arménien : Հայաստան (Hayastan)) est un pays du Caucase sans accès à la mer. Cette ancienne république soviétique a des frontières terrestres avec la Turquie à l'ouest, la Géorgie au nord, l'Azerbaïdjan à l'est et l'Iran au sud. Bien que située en Asie, l'Arménie est considéré par certains auteurs comme faisant culturellement, historiquement et politiquement parlant, partie de l'Europe[1],[2]. Elle est membre de plus de trente-cinq organisations internationales, comme l'ONU, le Conseil de l'Europe, la Communauté des États indépendants, etc. Elle est aussi un membre permanent de l'organisation internationale de la francophonie[3].

Avec un riche héritage culturel, elle est une des plus anciennes civilisations au monde. Bien que l'Arménie soit un pays constitutionnellement séculier, la religion chrétienne joue un rôle important, puisqu'elle est la première nation à adopter le christianisme comme religion d'État en 301.

Sommaire

Histoire

Article détaillé : Histoire de l'Arménie.

La région, notamment autour du mont Ararat, qui a longtemps eu une signification religieuse pour les Arméniens, est peuplée depuis la préhistoire. Les archéologues continuent de trouver des preuves selon lesquelles l'Arménie était un ancien centre de civilisation, avec l'Urartu, rival de l'Assyrie. On ne peut parler de peuple arménien qu'à partir du VIIe siècle av. J.-C., époque à laquelle la région fut investie par un peuple indo-européen (Armens et Hayaza-Azzi) qui se mêla à la population urartéenne.

Antiquité

Expansion maximale de l'Arménie sous Tigrane II.
Article détaillé : Royaume d'Arménie.

Vers 610 av. J.-C., une tribu thraco-illyrienne[4] originaire des Balkans passe en Asie Mineure et se déplace graduellement vers l’est jusqu’au Caucase pour se confondre, sans confrontation semble-t-il, avec le royaume de l’Urartu. Elle adopte ensuite la civilisation locale, impose sa langue indo-européenne et sa culture et fonde la nation arménienne. Les Arméniens sont évoqués dans les archives de Ninive.

En 480 av. J.-C., les vassaux de Xerxès Ier, roi des Perses, combattent à Marathon contre les Grecs.

Ainsi, la région passa par des périodes d’indépendance et de soumission. À la suite de la conquête de l'empire perse par Alexandre le Grand, l'Arménie subit donc l'influence grecque (dynastie Séleucide). À cette époque, la dynastie Orontide défend la souveraineté arménienne.

En 189 av. J.-C., le stratège Artaxias proclame l’indépendance et, en 187 av. J.-C., fonde sa capitale, Artaxate. Cette Arménie hellénistique, sous le règne de la nouvelle dynastie artaxiade doit faire face aux Parthes. Sous le règne de Tigrane le Grand (95 -55 av. J.-C.), elle va s’étendre de la Méditerranée aux rives de la mer Caspienne. Ce même roi déplace sa capitale à Tigranocerte vers -78.

Mais l'expansion de l'Arménie indispose les Romains qui annexent une bonne partie des terres que Tigrane venait de conquérir, tout en laissant l'Arménie indépendante jusqu'en 65 av. J.-C., année où le pays devient un protectorat romain.

De 1 à 53, les Romains et les Parthes se partagent l'Arménie. Celle-ci est à nouveau romaine de 114 à 117.

Mais, par la suite, la dynastie arsacide rétablit l'indépendance du pays. Au IIe siècle, une nouvelle dynastie perse, les Sassanides, profite de la faiblesse de l'Empire romain pour envahir l'Arménie. Ce n'est que sous l'empereur Dioclétien que les Romains rétablissent leur protection sur l'Arménie. Ils portent au pouvoir le roi Tiridate IV qui se convertit au christianisme en 301 sous l'influence de saint Grégoire l’Illuminateur. L’Arménie est ainsi, dès le début du IVe siècle, le premier pays officiellement chrétien. Pour affirmer l'intégrité de la nation arménienne, le moine Mesrob Machtots crée un nouvel alphabet ; geste politique fondateur qui sauve ainsi cette culture de l'oubli. Cet alphabet, inspiré par le grec, avec 32 consonnes et 6 voyelles s’écrit de gauche à droite. Les Arméniens peuvent se passer du grec pour la publication des textes. Ainsi, vers l'an 406, l'alphabet arménien est adopté par l'ensemble du royaume. En l'an 428, l'Arménie est divisée entre les Sassanides et les Byzantins.

Moyen Âge

L'Arménie vers l'an mil.
Article détaillé : Arménie médiévale.

La région est ensuite envahie par les Arabes, qui établissent l'Émirat d'Arménie. Vers l'an 885, la dynastie Bagratide s'impose en Arménie, et l'indépendance du pays est alors reconnue. À l'époque, l'Arménie a comme capitale la ville d'Ani, qui, avec une population surpassant celle des métropoles européennes comme Paris, Londres et Rome, devient le centre culturel, religieux et économique du Caucase.

L'empire byzantin s'engage dans une lutte pour subjuguer l'Arménie et réussit finalement en 1045. Mais il est ensuite trop affaibli pour défendre la région contre les Turcs Seldjoukides qui, en 1064, ruinent l'Arménie et continuent d'avancer vers le reste de l'Asie Mineure. Malgré la renaissance zakaride dans la seconde moitié du XIIe - première moitié du XIIIe siècles, des milliers d'Arméniens partent en exil pour s'établir dans des régions plus prometteuses telles que la Moldavie, la Transylvanie, la Hongrie, l'Ukraine, la Pologne, Chypre, divers ports de la Méditerranée et surtout en Cilicie. Dans cette dernière région est fondé en 1137 un royaume arménien qui prolonge la souveraineté arménienne jusqu'en 1375, le Royaume arménien de Cilicie ou Petite-Arménie.

L'Arménie est l'alliée des croisés de Terre sainte. Plusieurs mariages ont lieu entre princesses arméniennes et souverains francs d’Orient - par exemple le comte Baudouin de Boulogne épouse une Arménienne et devient maître du Comté d’Édesse. Il y a aussi des mariages entre des princes arméniens et des princesses chypriotes. En 1190, Henri VI, empereur romain germanique, remet la couronne royale à Léon II d’Arménie. En 1199, Léon II lui rend la pareille en lui offrant lui aussi une couronne. La culture arménienne est alors très ouverte sur celle de l’Europe et des États latins d’Orient. En 1374, Léon VI de la Maison de Lusignan est le dernier roi arménien avant l'invasion du pays par les Mamelouks en 1375.

Entre trois empires

Le sultan Abdülhamid II.
Article détaillé : Massacres hamidiens.

Pendant ce temps, l'Arménie (ou Grande-Arménie) est envahie par diverses tribus turques et devient l’objet de luttes entre l’Empire ottoman et l’Empire perse. À partir du XIVe siècle, elle reste sous domination turque. Les guerres reprennent en 1827, lorsque l’Empire russe commence à avoir des vues sur le nord de l'Arménie. À la fin du XIXe siècle, le territoire est partagé entre la Russie et l’Empire ottoman. C'est à cette époque, sous le règne du Sultan Abdülhamid II, que les Turcs se livrent aux premiers massacres contre le peuple arménien (1894-1896) vivant sur la partie du territoire qu’ils contrôlent, c'est-à-dire l’Asie Mineure orientale ou l'Arménie occidentale. Ces massacres firent entre 200 000 et 250 000 morts[5].

Le génocide arménien

Déportés arméniens.
Article détaillé : Génocide arménien.

Le 24 avril 1915, le gouvernement Jeunes-Turcs de l’empire ottoman décide d’en finir avec la minorité arménienne vivant dans l’actuelle Turquie et organise la déportation et le massacre d'environ un million et demi d'Arméniens, perpétrant ainsi le premier génocide du XXe siècle. L'Arménie occidentale est vidée de sa population arménienne natale. Ce génocide n'a jamais été reconnu en tant que tel par la Turquie, dont les lois condamnent ceux qui mentionnent un génocide arménien[6]. Après l'effondrement de la Russie (1917) et de l'empire ottoman (1918), les Arméniens parviennent à créer une république indépendante, à l'existence éphémère (1918-1920).

L'Union soviétique

Battus par Kemal Atatürk, les Arméniens se résignent à accepter la protection des bolchéviques : le 29 novembre 1920 naît la République soviétique d'Arménie qui ne couvre qu'une petite partie du territoire historique de l'Arménie. En 1922, elle est incluse dans la République socialiste fédérative soviétique de Transcaucasie, puis, à partir de 1936 — à l'issue de l'éclatement de la Transcaucasie —, elle devient une République socialiste soviétique à part entière.

Dès lors et durant toute la période soviétique, des tensions sourdes et récurrentes vont opposer Arméniens et Azéris autour du destin de la région du Haut-Karabagh. En décembre 1920, après la soviétisation de l'Azerbaïdjan, les autorités de la RSS d'Azerbaïdjan, nouvellement créée, déclarent renoncer à leurs prétentions sur les territoires litigieux, et reconnaissent officiellement le droit à l'autodétermination du peuple du Karabagh. Mais le bureau caucasien du Comité central du parti bolchevik, alors présidé par Staline, décide du rattachement du Haut-Karabagh à l'Azerbaïdjan. Pendant près de soixante-dix ans, le problème est « gelé ». Durant toute cette période, à intervalles réguliers, la grande majorité des Arméniens du Haut-Karabagh proteste pacifiquement contre les suites de cette décision et demandent que soit discutée la possibilité d'une intégration du Haut-Karabagh au sein de l'Arménie.

Puis, avec la glasnost et la perestroïka, les tensions récurrentes entre les deux républiques soviétiques provoquées par la politique des nationalités et surtout le découpage administratif prennent une tournure plus ouverte et se cristallisent autour de la question du Haut-Karabagh. Le 12 juin 1988, la région autonome du Haut-Karabagh se déclare en sécession. Trois jours plus tard, l'Azerbaïdjan réaffirme l'attachement du Haut-Karabagh à son territoire et des violences éclatent.

L’Arménie accède à son indépendance définitive le 21 septembre 1991. Suivant l'exemple de l'Arménie et de l'Azerbaïdjan (qui a déclaré son indépendance de l'URSS le 30 août 1991), la région autonome du Karabagh déclare son indépendance le 2 septembre 1991, à la suite d'un référendum. Pour rétablir son contrôle sur le Haut-Karabagh, les autorités de Bakou envoient des troupes au Haut-Karabagh et c'est le début du conflit. Les Arméniens de la région s'organisent pour se défendre et, avec l'aide de l'Arménie, les combattants du « Comité Karabakh » chassent les Azéris. Les affrontements entre Arméniens et Azéris font de nombreuses victimes de part et d'autre. Malgré le cessez-le-feu conclu en mai 1994, cette question n’est toujours pas réglée. Aujourd’hui, l’Arménie est réduite à un dixième de son territoire historique.

Politique

L'Arménie dispose d'un régime semi-présidentiel avec à sa tête Serge Sargsian, élu en 2008. Le premier président arménien fut Levon Ter Petrossian, qui avait pris les rênes du pays en 1991. En 1998, affaibli dans son pays après avoir souhaité renégocier le statut du Haut-Karabagh, il est poussé à la démission avant d'être remplacé par Robert Kotcharian.

Politique étrangère

L'Arménie est chrétienne, petite, montagneuse et enclavée, mais bénéficie du support fourni par sa diaspora. Ses relations avec l'Azerbaïdjan et la Turquie sont difficiles à cause de la guerre du Haut-Karabagh et du génocide arménien.

  • Relation conflictuelle avec l'Azerbaïdjan, au sujet du Haut-Karabagh, dont elle conteste le statut de région autonome sous tutelle azérie.
  • Les relations avec l'Iran, qui s'étaient dégradées depuis l'installation d'un régime islamiste à Téhéran, sont aujourd'hui redevenues meilleures et tendent même à se renforcer comme en témoigne la construction d'un gazoduc reliant les deux pays.
  • Les relations avec la Turquie sont très conflictuelles, principalement en raison du génocide des Arméniens de 1915 et sa négation par la Turquie, mais aussi à cause du dossier karabakhi. Au point que la frontière entre l'Arménie et la Turquie est officiellement fermée.

Depuis son indépendance en 1991, l’Arménie a toujours gardé des relations étroites avec la Russie dont elle est l’indispensable partenaire dans la région. Elle accueille ainsi une base militaire russe à Gyumri. Cependant, la politique étrangère de l’Arménie se transforme aussi graduellement vers la recherche d’un soutien plus fort de l’Occident.

L’Arménie a ainsi exprimé le désir de s’intégrer dans les institutions européennes. Elle a adhéré au programme de Partenariat pour la paix de l’OTAN et aussi adhéré au Conseil de l’Europe (42e pays membre). Elle a envoyé une section de soldats de la paix au Kosovo sous commandement des forces grecques de la KFOR. Ainsi, l’Arménie cherche à équilibrer ses relations avec la Russie et également avec l’OTAN.

Les États-Unis, avec leur diaspora arménienne, apportent une sérieuse contribution à la reconstruction de l’économie arménienne qui a récemment vu son PIB progresser de façon impressionnante.

L’Arménie est en outre assez proche de la Géorgie, dont elle dépend économiquement pour le transit et l'importation des biens de première nécessité. Afin de ne pas mettre en péril cette relation indispensable face au blocus imposé par la Turquie et l'Azerbaïdjan depuis des années, Erevan est resté très prudent et a évité toute déclaration intempestive sur les velléités d'indépendance qui se sont matérialisées durant l'été 2008 au sein de la Géorgie en marge de la guerre d'Ossétie du Sud de 2008. Sur la question de l'indépendance de l'Ossétie du Sud et de l'Abkhazie, l'Arménie s'est donc quelque peu distancée de son protecteur principal, la Fédération de Russie — sans pour autant rejoindre le chœur des condamnations occidentales sur l'attitude de Moscou durant la crise.

Géographie

Carte de l'Arménie (The World Fact Book).
Photo satellite d'Arménie de la Nasa.
Article détaillé : Géographie de l'Arménie.

Topologie

La topologie de l'Arménie n'est pas des plus simples, puisque le pays n'est ni connexe — en raison de l'enclave arménienne d'Artsvashen, en Azerbaïdjan (sans compter le disputé Haut-Karabagh, également enclavé dans l'Azerbaïdjan) — ni simplement connexe — en raison des enclaves azerbaïdjanaises de Karki, Yukhari Askipara et Barkhudarli.

Topographie

L'Arménie est constituée de plateaux et de chaînes montagneuses très élevées. Près de 90 % du territoire se situe à plus de mille mètres d'altitude. Enclavée dans les hauteurs du Caucase, entre la mer Noire et la mer Caspienne, l'Arménie se situe en Eurasie, à cheval entre l’Europe et l’Asie.

Son point culminant historique était le mont Ararat et ses 5 160 mètres jusqu'en 1915. Depuis, le mont Ararat se trouve en Turquie et le point culminant actuel est le mont Aragats et ses 4 095 mètres.

Le paysage arménien se caractérise également par ses lacs et notamment le lac Sevan, un grand lac de 14,00 km2 perché à 1 900 mètres d'altitude à 60 km à l'est d'Erevan, la capitale.

  • Superficie : 29 800 km2
  • Densité : 111 habitants/km2
  • Frontières terrestres : 1 254 km (Azerbaïdjan 566 km ; Turquie 268 km ; exclave azérie du Nakhitchevan 221 km ; Géorgie 164 km ; Iran 35 km)
  • Littoral : 0 km
  • Extrémités d'altitude : + 400 m > + 4 095 m

Risques naturels

L'Arménie est située au cœur d'une zone qui connaît une grande activité sismique. La région est en effet soumise à la pression, forte et constante, de la péninsule Arabique, plaque tectonique jadis détachée du continent africain et qui continue de « pousser » vers le nord-est. Le dernier grand tremblement de terre a fait entre vingt-cinq et trente mille morts le 7 décembre 1988.

La végétation est rare et encore limitée par la déforestation.

Climat

Le climat, continental sur la majeure partie du territoire, devient rapidement montagnard avec l'altitude. Les hivers sont frais (particulièrement sur les hauts plateaux où il peut faire jusqu'à –40 °C) et parfois assez neigeux (surtout en altitude). Les étés sont chauds et ensoleillés, souvent ponctués de violents orages.

Tandis que le climat d'Erevan, aux alentours de 1 000 mètres d'altitude, est quasi-continental (les étés y sont bien plus secs que dans un climat continental classique), Gyumri, deuxième ville du pays perchée à plus de 1 500 mètres, vit des étés relativement doux et des hivers longs, très rigoureux et neigeux, typiques du climat montagnard.

Le climat du Haut-Karabagh est une exception. Située globalement à moins de 800 mètres d'altitude, la région connaît un climat vraisemblablement plus continental, voire méditerranéen avec des étés certes chauds mais des hivers bien moins froids que dans le reste de l'Arménie.

Températures et précipitations moyennes à Erevan
Jan. Fév. Mars Avr. Mai Juin Jul. Août Sep. Oct. Nov. Déc. Année
T° max (moyenne) [°C] -2 1 10 19 24 31 34 33 28 21 10 3 17,7
T° min (moyenne) [°C] -9 -8 -1 6 10 14 17 18 13 7 1 -3 5,4
Précipitations [mm] 23 25 28 48 53 23 15 8 13 23 31 28 318

Source : BBC Weather[8]

Régions

Article détaillé : Régions de l'Arménie.


L'Arménie est divisée en onze régions (marzer, singulier - marz) :

  • Aragatsotn
  • Ararat
  • Armavir
  • Erevan
  • Gegharkunik
  • Kotayk
  • Lorri
  • Shirak
  • Syunik
  • Tavush
  • Vayots Dzor

Économie

Article détaillé : Économie de l'Arménie.

Après la chute de l'Union soviétique, les Arméniens durent tout reconstruire, repartant presque de zéro après soixante-dix ans de communisme. Comme dans toutes les autres républiques de la CEI, le passage à l'économie de marché ne s'est pas fait sans mal, malgré un important soutien de la diaspora arménienne. Les entreprises ont été privatisées et un grand effort a été entrepris dans le secteur agroalimentaire afin de pouvoir assurer rapidement l'indépendance alimentaire du pays.

Usine à l'abandon dans la région de Kotayk.

Cependant, l'économie a eu du mal à décoller durant les années 1990, à cause de l'inadaptation de l'outil industriel, le manque d'énergie, de fonds d'investissement et la pauvreté des moyens de communications. L'activité industrielle peut espérer s'appuyer sur quelques ressources minières (cuivre et aluminium) ou sur l'or. Le pays ne possède pas de ressource pétrolière même si des prospections sont menées. L'essentiel des industries est concentré à Erevan, la capitale (construction mécanique, caoutchouc). D'un point de vue énergétique, l'Arménie a longtemps été dépendante de ses voisins et a souffert de graves pénuries (ni la Turquie, ni l'Azerbaïdjan n'étaient prêts à lui vendre de l'énergie). Les Arméniens ont donc dû prendre la grave décision de redémarrer la centrale nucléaire de Metsamor (mise à l'arrêt sous la pression des écologistes, suite au tremblement de terre de 1988) afin de pallier ce déficit énergétique.

La croissance est seulement de 3,3 % en 1997, mais la situation s'est améliorée : le PIB a cru de 13,9 % en 2005. L’Arménie enregistre une croissance de 12,5 % de son produit intérieur brut (PIB) entre janvier et septembre 2006, un PIB évalué à près de 4 milliards de dollars sur les neuf premiers mois de l’année. L’Arménie a en outre enregistré une hausse très forte de son activité économique de 26,3 % entre août et septembre. La production industrielle a néanmoins enregistré une baisse de 2 % -par rapport à 2005- s’établissant à 468,1 milliards de drams entre janvier et septembre 2006. La production électrique estimée à 4 530 millions de kWh, a quant à elle subi une baisse de 5,2 %. Par ailleurs, l’agriculture enregistrait à fin septembre une croissance de 15,6 % avec une production agricole de 370,5 milliards de drams. Mais c’est le secteur de la construction qui a enregistré une croissance record de 40 % sur les neuf premiers mois de l’année avec un montant des investissements s’établissant à près de 400 milliards de drams[9].

En janvier 2007, le produit intérieur brut de l’Arménie a augmenté de 11,9 % à 230,3 millions de dollars (information diffusée par le centre national d’études statistiques). En janvier, la production industrielle a augmenté de 4 % (124 millions de dollars), et la production agricole de 3,5 % s’établit à 38 millions de dollars. Le gouvernement arménien prévoit pour 2007 une croissance économique de 9 % contre 13,4 % en 2006[10].

Alors que les prévisions de croissance économique de l’Arménie étaient, pour 2008, de 10,0 %, le pays a en fait enregistré une croissance de 13,8 %. Le budget de l’État arménien a atteint un nouveau record en 2008, équivalent à 2,45 milliards de dollars[11]. C’est ce qu’a annoncé Serge Sarkissian mercredi 12 septembre 2007. Devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre a également prévu une augmentation des impôts sur le revenu pour l’année à venir. Ce budget prévoit de consacre 1,7 milliard de dollars (583 milliards de drams) aux dépenses du gouvernement, soit 18 % de plus qu’en 2006. Serge Sargsian n’a pas donné plus de détails. Pour l'année 2009, la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) table sur une croissance de 8,3 %. Mais aujourd’hui, avec la crise économique mondiale, les données des prochains mois sont revues à la baisse. La raison de cette baisse est intimement liée à la souffrance de l'économie de la Russie. Cette dernière étant le premier partenaire économique de l’Arménie.

La dette extérieure de l’Arménie représentait 1,265 milliard de dollars au 1er juillet 2007 en augmentation de 9,3 % en un an (chiffres fournis par le Centre national d’études statistiques d’Arménie). La dette de l’État arménien est de 1,103 milliard de dollars, celle de la Banque centrale d'Arménie est de 158 millions. Les créanciers de l’Arménie sont les structures financières internationales (1,124 milliard) dont la Banque mondiale (909 millions) et le Fonds monétaire international (156 millions).

Démographie

Après de nombreuses années de diminution, la population arménienne s'est stabilisée et, d'après les chiffres publiés début 2008, recommence à augmenter. Les autorités arméniennes se félicitent de voir enfin s’inverser en faveur des immigrants la balance migratoire arménienne, après de longues années d’émigration qui, surtout dans la décennie qui a suivi l’indépendance, ont provoqué une réduction démographique conséquente. Au 1er janvier 2008, l'Arménie comptait 3 299 900 habitants, dont environ un million vivent à la campagne et deux millions en ville (1,1 million rien qu'à Erevan)[12].

Quelques chiffres[13] :

  • Âges (2009) :
    • 0-14 ans : 18,2 % (289 119 hommes, 252 150 femmes)
    • 15-64 ans : 71,1 % (986 764 hommes, 1 123 708 femmes)
    • + 65 ans : 10,6 % (122 996 hommes, 192 267 femmes)
  • Espérance de vie totale : 72,68 ans (2009)
    • Espérance de vie des hommes : 69,06 ans (est. 2009)
    • Espérance de vie des femmes : 76,81 ans (est. 2009)
  • Taux de variation de la population : - 0,03 % (est. 2009)
  • Taux de natalité : 12,53 ‰ (est. 2008)
  • Taux de mortalité : 8,34 ‰ (est. 2008)
  • Taux de mortalité infantile totale : 20,21 ‰ (est. 2009)
    • Taux de mortalité infantile des garçons : 24,97 ‰ (est. 2009)
    • Taux de mortalité infantile des filles : 14,77 ‰ (est. 2009)
  • Taux de fécondité : 1,36 enfant/femme (est. 2009)
  • Taux de migration : - 4 56 ‰ (est. 2009)
  • Taux d'illettrisme total (est. 2001) : 0,6 %
    • Taux d'illettrisme des hommes (est. 2001) : 0,3 %
    • Taux d'illettrisme des femmes (est. 2001) : 0,8 %

Finalement peu peuplée, l'Arménie jouit du soutien d'une très importante diaspora arménienne à travers le monde : en Fédération de Russie (1,5 million), au Canada et aux États-Unis (1,2 million), en Afrique (900 000), en Syrie et au Liban (900 000) — dont 235 000 au Liban, 4 % de la population libanaise où ils constituent deux des dix-huit communautés officielles — dans l'Union européenne (surtout en France) (700 000) et en Amérique latine (200 000).

Société

Équipements

Article détaillé : Transport en Arménie.

L'Arménie est très handicapée par le blocus terrestre de la frontière par la Turquie. Le pays compte huit cents kilomètres de voies ferrées, le plus souvent en mauvais état. Les routes, quant à elles, sont normalement praticables dans les montagnes. Les télécommunications sont également en développement.

Le pays compte seize chaînes de télévision et autant de stations radiophoniques.

  • Lignes de téléphone : 562 600 (en 2003)
  • Téléphones portables : 114 400 (en 2003)
  • Postes de radio : 850 000 (en 1997)
  • Postes de télévision : 825 000 (en 1997)
  • Utilisateurs d'Internet : 150 000 (en 2003)
  • Nombre de fournisseurs d'accès Internet : 1 (en 2003)
  • Routes : 7 504 km (dont 5 089 km asphaltés) (en 2006)
  • Voies ferrées : 845 km (828 électrifiées), en grande partie obsolètes (en 2003)
  • Voies navigables : n.c.
  • Nombre d'aéroports : 17 (dont l'aéroport national en complète rénovation) (en 2003)

Fêtes et jours fériés

Fêtes et jours fériés
Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Nouvel an Նոր տարի (Nor dari) Fête de la nouvelle année
6 janvier Noël Ծնունտ (Tsnount) (naissance) Seul pays à fêter Noël le 6 janvier
28 janvier Jour de l'armée
8 mars Journée internationale des droits de la femme Journée consacrée aux droits des femmes.
24 avril Jour de commémoration du génocide arménien Մեծ Եղեռն (Medz Eghern) (Grand désastre) Journée dédiée au souvenir du génocide arménien.
1er mai Fête du travail
9 mai Jour de la Victoire de 1945
28 mai Fête de la Première République Anniversaire de la Première République arménienne
entre 1918 et 1920.
5 juillet Jour de la Constitution
21 septembre Jour du référendum Fête nationale (jour de l'indépendance en 1991).

Personnalités arméniennes ou d'origine arménienne

Arts et culture

Articles détaillés : Culture de l'Arménie et Art arménien.

Malgré les nombreuses difficultés de sa longue histoire, l'Arménie a su créer des richesses culturelles inscrites dans la pérennité. Des premiers royaumes à l'invention de l'alphabet arménien en passant par la christianisation du pays, elle a su profiter de chaque événement comme outil ou inspiration de son œuvre culturelle.

Architecture

Monastère de Sainte-Croix à Van.
Article détaillé : Architecture arménienne.

L'Arménie s'est constituée un riche patrimoine architectural fait de monastères, églises et chapelles. On y trouve — tant dans le pays que dans l'Arménie historique — une typologie assez unique d'architecture ecclésiastique.

La domination ottomane met un frein à l'essaimage de l'art architectural arménien et il semble véritablement y avoir une pause dans la chronologie de l'histoire architecturale arménienne à partir du XIVe siècle, à l'invasion touranienne du royaume de Petite-Arménie.

À l'émergence d'un début d'indépendance après le génocide, l'influence soviétique est telle qu'elle sera la seule source d'inspiration artistique jusqu'à l'indépendance en 1991.

Littérature

Article détaillé : Littérature arménienne.

L'Arménie devient chrétienne en 301 et dès lors, sa littérature, en parallèle à la poésie, se développe. Les premiers temps voient naître une littérature historiographique dès le Ve siècle. À partir du Xe siècle, ce sont le roman et surtout la poésie qui se développent. Le XIXe siècle voit la naissance de la révolution littéraire arménienne (Raffi, Toumanian, Demirdjian), aussi bien à l'intérieur du pays qu'en dehors, grâce à la diaspora arménienne.

Musique

Article détaillé : Musique arménienne.

De par ses diverses situations géographiques et ses influences différentes tout au long de son histoire, l'Arménie a une longue tradition musicale faite de musique folklorique, religieuse, classique et, plus récemment, de jazz et de rap.

Artisanat

Article détaillé : Livre arménien.

L'art s'est également développé à travers les céramiques ou les enluminures que dessinaient les moines. Par ailleurs, le tissage de tapis, comme dans tout le Moyen-Orient, est une spécialité arménienne depuis des millénaires.

Cinéma

Article détaillé : Cinéma arménien.

Le cinéma arménien est né avec son premier film documentaire, Soviet Armenia en 1924. Dirigé par Hamo Beknazarian, Namus[14] est le premier film muet arménien, en 1926.

Sergueï Paradjanov est un de ses maîtres, avec notamment Les Chevaux de feu ou La couleur de la grenade.

Télévision

L'Arménie possède plus d'une dizaine de chaînes de télévision nationales et reçoit quelques chaînes étrangères, notamment russes et iraniennes.

La principale chaîne arménienne est Arménie 1 (H1), la télévision publique. Imaginée en 1955 par le conseil des ministres de l'Union soviétique et créée en 1956, elle continue d'émettre aujourd'hui, non seulement en Arménie, mais aussi dans le reste de l'Europe, en Russie, en Australie et aux États-Unis.

L'autre chaîne importante, Armenia TV, est privée. Bien plus jeune que sa grande sœur, elle n'est créée qu'en 1999 et est diffusée dans plusieurs pays européens, américains et asiatiques.

Par ailleurs, Horizon TV[15] est une chaîne de télévision d'informations, en diffusion 24h/24. À noter que CNN et Euronews diffusant leurs programmes en Arménie décrochent plusieurs heures par jour pour des programmes en arménien.

La plupart des autres chaînes du pays sont soit locales (plusieurs télévisions à Erevan par exemple) soit spécialisées (musique, automobile, informations…).

Cuisine

Spécialités arméniennes.
Article détaillé : Cuisine arménienne.

La cuisine de l'Arménie et de sa diaspora est riche de par sa diversité qui s'est forgée au cours de l'Histoire. Tantôt influencée par le Moyen-Orient, tantôt par la Russie ou bien l'Europe, cette cuisine a également influencé celle des pays avoisinants, notamment la Syrie et le Liban.

L'Arménie a une cuisine peu variée, principalement à base de poissons et de brochettes de viande. Le poisson est le plus souvent grillé et servi avec des légumes ou du riz. Les brochettes sont à base de porc, de poulet ou de bœuf — haché ou entier — et accompagnées de riz ou de frites. Par ailleurs, la spécialité nationale est le khach (խաշ), sorte de potée de pieds de bœuf bouillis et assaisonnés au service. Ce plat de la région de Shirak n'est consommé qu'en hiver en Arménie (alors qu'il l'est toute l'année en Géorgie).

La cuisine de l'Arménie occidentale (pratiquée en diaspora depuis le génocide arménien) est à rapprocher de la cuisine turque, libanaise et grecque. En entrée, on y mange souvent des mezzés dont du houmous, moutabal, böreks, dolmas, etc. Les repas commencent souvent avec un plat de légumes crus : concombres, radis, salades, tomates, etc. Le plat principal peut, comme en Arménie, être à base de brochettes accompagnées de riz pilaf. Cependant, des plats plus longs à préparer (parfois jusqu'à une journée) sont très appréciés. Ainsi le su-börek, sorte de lasagnes au fromage et au persil, les mantis, petits raviolis de viande, les koftas ou la moussaka font partie des plats traditionnels.

Les plats sont accompagnés de lavash, le pain traditionnel arménien.

Les desserts arméniens sont à rapprocher des desserts orientaux en général : baklavas, kadayifs, loukoums, etc.

Religions

Le royaume d'Arménie est le premier État à reconnaître puis adopter le christianisme comme religion officielle sous le roi Tiridate IV (298-330) lorsque ce dernier, une partie de sa famille et quelques membres du palais sont convertis, en 301 selon la tradition, par saint Grégoire l'Illuminateur.
Cependant, il reste une controverse quant à la date exacte du baptême de la famille royale. Les deux études les plus sérieuses proposaient d'une part 314 (P. Anean, 1961) et d'autre part 294 (B. Mc Dermot, 1970), jusqu’à la publication de travaux plus récents affirmant que la conversion eut lieu entre 305 (R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005) et 311[16] et non sous l'influence romaine, affaiblie en orient à cette époque[17].

  • Chrétiens appartenant à l'Église apostolique autocéphale : 94,7 %
  • Autres chrétiens : 3 %
  • Un peu plus de 0,5 % de musulmans vivent en Arménie

Bibliographie

  • René Grousset, Histoire de l’Arménie des origines à 1071, Payot, Paris, 1947 (réimpr. 1973, 1984, 1995, 2008), 644 p. 
  • Annie et Jean-Pierre Mahé, L'Arménie à l'épreuve des siècles (ISBN 2-07-031409-X)
  • Gérard Chaliand et Yves Ternon, 1915, le génocide des arméniens (ISBN 2-87027-901-9)
  • Arnold J. Toynbee, Les massacres des Arméniens, Payot, 2004
  • Clément Lépidis, L'Arménien, Éditions du Seuil, 1973
  • Quid, www.quid.fr
  • P. Kaplanian, Guide de l'Arménie, Géorgie, Karabagh, éditions de l'Adret, coll. « Les guides peuples du Monde », 2e édition, (ISBN 9782907629782)
  • Gilbert Sinoué, Erevan, Flammarion, coll. « Fiction Francaise », janvier 2009 (ISBN 2081217341 )

Codes

L'Arménie a pour codes :

Notes et références

  1. (en)Hans Juergen-Zahorka, « How Armenia Could Approach the European Union », LIBERTAS - Europaeisches Institut GmbH. Consulté le 23 décembre 2006
  2. EUROPE AND ARMENIA, Inside Europe. Consulté le 23 décembre 2006
  3. « L’Arménie devient membre permanent de la Francophonie » dans Les Nouvelles d'Arménie, 20 octobre 2008 [lire en ligne (page consultée le 20 octobre 2008)].
  4. Quid. Consulté le 25 octobre 2006
  5. Gustave Meyrier, Les Massacres de Diarbékir : correspondance diplomatique du vice-consul de France, L'inventaire, (ISBN 2910490300)
  6. (en) Amnesty International, « Turkey: Freedom of expression/torture/prisoners of conscience », 22 mai 2005 [lire en ligne (page consultée le 2 avril 2008)].
  7. (ru) Военный бюджет Армении на 2009-й год. sur Miacum.ru, 28 septembre 2008. Consulté le 26 juillet 2009.
  8. Climat d'Erevan sur le site de la BBC Weather(en).
  9. Nouvelles d'Arménie en ligne
  10. Nouvelles d'Arménie en Ligne
  11. (en) Armenian Budget Increases 40% In One Year sur Hulik News. Consulté le 20 janvier 2009.
  12. Résultats du recensement sur armenews.com
  13. CIA World Factbook, « Armenia : People », 2009. Consulté le 5 avril 2009.
  14. (fr+en) Namus sur l’Internet Movie Database
  15. Site de la chaîne de télévision Horizon TV
  16. Aram Mardirossian - Le Livre des Canons arméniens (Kanonagirk' Hayoc) - Église, Droit et Société en Arménie du IVe au VIIIe siècles, 2004
  17. R. Manaseryan - l’Arménie d’Artawazd à Trdat le Grand, 2005

Voir aussi

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Articles connexes

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