Nuit de Jérusalem

Nuit de Jérusalem
Jérusalem - Wikipédia

Jérusalem

Icône d'homonymie Pour les articles homonymes?, voir Jérusalem (homonymie).
Jérusalem
(he) יְרוּשָׁלַיִם - (ar) القدس
Jérusalem vue du mont des Oliviers vers le Dôme du Rocher et, en arrière-plan, les dômes du Saint-Sépulcre ; à droite, la Porte dorée, murée, par où est attendue la venue ou le retour du Messie.
Jérusalem vue du mont des Oliviers vers le Dôme du Rocher et, en arrière-plan, les dômes du Saint-Sépulcre ; à droite, la Porte dorée, murée, par où est attendue la venue ou le retour du Messie.

Blason de Jérusalem
Données générales
Pays Israël Israël
District District de Jérusalem
Situation géographique et statistique
Localisation de Jérusalem en Israël
Jérusalem
Coordonnées
31° 47′ 00″ Nord
       35° 13′ 00″ Est
/ 31.783333, 35.216667
Superficie
200 km2
Altitude
606–826 m
Population
760,800 hab.
Densité
3 800 hab./km²
Google Earth – Mapquest
Politique
Maire Nir Barkat (2008 - ?)
http://www.jerusalem.muni.il/
Panorama du Mur des Lamentations et des immeubles adjacents.

Jérusalem (ʒe.ry.za.lɛm) (ou Salem, également nommée Hiérosolyme ou Solyme en ancien français ; יְרוּשָׁלַיִם Yerushaláyim en hébreu [dénomination israélienne officielle] ; arabe : القدس al Quds ou اورشليم Ûrshalîm [dénomination israélienne officielle en arabe]) est une ville du Proche-Orient qui tient une place prépondérante dans les religions juive, chrétienne et musulmane, et dans le sentiment « national » israélien. L’État d’Israël a proclamé Jérusalem unifiée comme étant sa « capitale éternelle ». Cette désignation n’est pas reconnue par l'ensemble de la communauté internationale. Jérusalem-est est considérée par certains comme un territoire occupé et revendiquée par les Palestiniens comme capitale du futur État palestinien.

Jérusalem est située sur les Monts de Judée (dont le mont Sion), à 745 m d’altitude moyenne, avec de fortes variations entre monts et vallées (de 700 à 800 m environ). Le Mont Scopus culmine à 826 m et la vallée du Cédron descend sous les 600 m. Le point le plus élevé est le Mont Herzl avec 834 m [note 1]. La ville s’étend, début 2005, sur 200 km2 pour une population de 760 800 habitants[1]. La ville qui est le chef-lieu du District de Jérusalem, est très hétérogène : s’y mêlent de nombreuses religions, peuples, groupes socio-économiques. La partie nommée « vieille ville » est entourée de remparts et est constituée de deux quartiers à dominante arabe, dits quartier chrétien et quartier musulman, d’un quartier à dominante arménienne et d’un quartier à dominante juive.

Sommaire

Histoire

Chalcolithique et Âge de bronze

L'occupation humaine de la région de Jérusalem est attestée depuis le Chalcolithique par des fragments de céramique trouvés près de la source de Gihon et datant d'environ 3500 av. J.-C.[2]. Ces fragments de poterie sont les premiers vestiges découverts à ce jour sur le site de Jérusalem. Il n'est pas établi que l’occupation du site fut alors continue[3].

La colline a été réoccupée au début de l'âge du bronze (vers 3000 avant notre ère). On a trouvé des poteries de cette période, des maisons rectangulaires[2] et les premières tombes sculptées dans la roche. En 1909, les fouilles organisées par la mission Parker autour de la source de Gihon, à l'est de l'Ophel a mis au jour des grottes creusées dans le rocher ayant servi de tombes. On y a trouvé des jarres, des bols et des cruches, pour la plupart dans la même tombe (le tombe numéro 3). Ces poteries sont datées du Bronze Ancien I (IVe début du IIIe millénaire av. J.-C.). Ces céramiques peintes appartiennent à un type de céramiques typiques des villes du sud du pays et représentées dans les tombes découvertes à Mitzpah en Benjamin (Tell en-Nasbeh, à 13 km au nord de Jérusalem), Guézer et Jéricho (niveaux VI et VII). On y a aussi trouvé un bol noir et rouge peut-être importé de Chypre. A l'ouest de l'Ophel, les fouilles de Macalister et Duncan en 1923-1925 ont livrées une petite quantité de céramiques datées du Bronze ancien (IIIe millénaire av. J.-C.). Lors des fouilles réalisées le long des murs ouest et sud du Mont du Temple, on a également trouvé des poteries datées du Bronze Ancien. Ces découvertes témoignent de l'occupation de la colline sud de Jérusalem dès le IVe millénaire av. J.-C. Cette occupation s'inscrit dans le cadre général du peuplement des monts de Benjamin au Bronze Ancien I dont on a aussi trouvé des traces sur les sites de Aï et Mitzpah (en Benjamin).[4]

Par la suite, il n'existe pas de trace d’occupation pendant la seconde moitié du troisième millénaire avant J.-C. Il semble que Jérusalem ait été détruite et reconstruite au cours de la première moitié de l'âge du Bronze moyen. On ne connait rien des conquérants, excepté quelques tombes de l'époque. Les traces de la ville-état cananéenne de Jérusalem remontent seulement au début du deuxième millénaire avant notre ère.

Période cananéenne sous domination égyptienne

Jérusalem est mentionnée pour la première fois dans les textes égyptiens dits « d'exécration[5],[6] » (XXe et XIXe siècles av. J.-C. siècle avant notre ère, à la période où l'Égypte a vassalisé Canaan) sous le nom de Rushalimu. La prononciation exacte du nom égyptien ne ressort pas clairement des hiéroglyphes (on trouve aussi Urushalimu ou d'autres variantes [3],[5]). Ces textes d'exécration sont des textes à vocation magique qui tentent d'attirer le malheur sur les ennemis de l'Égypte[7], les noms de villes et de leurs dirigeants ont été inscrits sur la terre accompagnés de malédictions (les noms de deux dirigeants de Jérusalem, Shas'an et Y'qar 'h sont également inscrits sur ces textes. 100 ans plus tard des textes mentionnent un seul souverain dont le nom commence par « Ba ... »)[3]. Beaucoup de villes comme Jérusalem étaient gouvernées par plus d'un dirigeant, la majorité des villes de la région citées dans les textes d'exécration ayant trois dirigeants[8]. Un siècle plus tard seulement un gouvernant est mentionné pour Jérusalem. Certains voient en cela la preuve que plusieurs tribus, chacune avec son propre chef, étaient intégrées au sein de la ville[8]. On peut supposer que le nom de la ville reflète le culte du dieu Shalem (en) ou Shalimu car il était courant alors d'appeler les cités du nom du dieu local[3],[5]. Le nom de Jérusalem se réfère donc au culte du dieu Shalem des Cananéens. Shalem est un dieu populaire dans le panthéon ouest sémitique. Il était le dieu de la création, de l'exhaustivité, et du soleil couchant. Comme la première syllabe de Jérusalem vient de uru, qui signifie « fondation » ou « ville fondée par », le sens du nom primitif est donc « fondée par Shalem », ou « sous la protection de Shalem ».

Une étymologie détaillée est donnée par Sander et Trenel. Le nom de « Shalem » provient de deux racines chaldéennes : YeRu (« ville », « demeure »[note 2]) et ShLM, qui a donné les mots salaam en arabe et shalom en hébreu. Cette racine ShLM signifie aujourd'hui « paix », mais le sens initial est celui de la complétude, de l'achèvement[9], d'où dérive ultérieurement la notion de paix[5].

Il est à nouveau fait référence à Jérusalem à plusieurs occasions dans les tablettes de la chancellerie des pharaons Aménophis III et de son successeur, Akhenaton (vers 1350 av. J.-C.). Jérusalem y est décrite comme une petite ville, dirigée par un gouverneur, 'Adbi-Heba, vassal du pharaon[5]. Deux thèses s'opposent sur l'importance de Jérusalem à l'époque: selon certains historiens, dont Zecharia Kallai et Hayim Tadmor, Jérusalem était la capitale d'un important royaume cananéen ayant une influence régionale comparable à d'autres grands royaumes cananéens tels que celui de Shechem; d'autres au contraire, tels que Nadav Naʾaman ou Ann E. Killebrew, soutiennent qu'au XIVe siècle av. J.-C., Jérusalem est plus un petit centre administratif que la capitale d'un empire[10],[11].

L'archéologie montre que la ville est restée intacte, bien que très petite, ne couvrant que 3 à 4 hectares. La population totale du royaume ne dépasse pas 1 500 habitants. Malgré sa taille, Jérusalem était une ville importante politiquement qui exerce une influence sur les villes des environs. Un morceau d'une stèle égyptienne de cette époque a été retrouvé au nord des murs de la ville actuelle. Ces découvertes montrent l'importance de Jérusalem pour l’Égypte. Au-delà des murs de la cité, le roi de Jérusalem contrôle une région qui s'étend de Sichem au nord à Jéricho à l'est, vers la plaine côtière à l’ouest et peut-être jusqu'à Hébron au sud. Elle devient si puissante que des villes-états aussi loin qu'Ashkelon ont uni leurs forces pour vaincre le puissant roi de Jérusalem. Jérusalem est également attaquée par des pillards appelés les Apirou. Les textes égyptiens les désignent souvent comme pillards des villes cananéennes. De nombreux épisodes politiques et militaires de cette période sont consignés dans les Lettres d'Amarna[12],[6]. Ces nombreuses lettres décrivent les relations diplomatiques et militaires de l’Egypte avec ses voisins. Parmi les 350 retrouvées, six ont été envoyées par le roi de Jérusalem, Abdi-Heba (en), un roi dont le nom provient de Hebat, un dieu hourrite. Il plaide auprès du pharaon pour obtenir de l'aide militaire contre ses adversaires. Il se présente comme le seul en qui l’Égypte puisse vraiment avoir confiance, mais en vain, l'Égypte ne paraît pas favorable à la montée en puissance de Jérusalem et aide ses adversaires. La garnison égyptienne de Jérusalem est transférée à Gaza[3],[note 3]. Avec ses moyens de défense affaiblis et sous l'attaque constante des Apirou et de ses rivaux en Canaan, le roi de Jérusalem se plaint dans sa dernière lettre que tout est perdu. Nous ne savons pas ce qu'il est advenu de lui et de sa ville mais il s’ensuit une phase de déclin très marqué, comme dans toute la région, en raison de l’invasion des peuples de la mer.

C'est dans cette période troublée qu'apparaissent les tout premiers Israélites. Leurs habitats sur les hautes terres ont été découverts dans les années 1990[13] : de -1200 à -1000, le nombre de sites croît rapidement pour atteindre 250 vers -1000. Ces « proto-Israélites » ont laissé leur signature aux archéologues[14] : ils sont les seuls, en Palestine, à ne pas consommer de porc et à ne pas en élever, ce qui permet de les suivre à la trace. Par ailleurs, les Israélites sont attestés vers -1210 sur la Stèle de Mérenptah. On a donc coexistence d'une population de Cananéens sédentaires dans les grandes cités-États et d'Israélites nomades sédentarisés sur les hautes terres. L'organisation sociale, quant à elle, reste du même type que celle décrite dans les Lettres d'Amarna : chefferies dimorphes (c'est-à-dire mi nomade mi sédentaire) sur les hautes terres, et cités-États (citadins entourés d'agriculteurs sédentaires) dans les vallées (Megiddo, Beth Shéan, Tel Rehov, cité portuaire de Tel Dor[15]). Dans la partie côtière méridionale vivent les Philistins (cité-État d'Éqron, puis de Gath et ensuite d'Ashdod successivement).

Au Xe siècle avant JC

D'après la Bible, la ville est occupée à l'époque de David par les Jébuséens, l'une des sept tribus du pays de Canaan évoquées dans le Deutéronome, qui la nomment Jébus, vers 1004 av. J.-C. Jébus est prise par le roi David. Elle devient alors la « Cité de David », avec la vocation de devenir capitale politique et religieuse du Royaume d'Israël. Cette cité se trouve en face de ce que l'on appelle aujourd'hui la Vieille ville. Son fils, le roi Salomon y fait construire, selon la Bible le premier des Temples de Jérusalem. Vers 933 av. J.-C., le royaume d'Israël connaît un schisme entre le nouveau royaume d'Israël, au Nord, et le royaume de Juda, au Sud. Les habitants sont monothéistes et honorent le dieu de Moïse. Le royaume est alors à son apogée et domine toute la région :

« Salomon domine tous les royaumes, depuis le fleuve jusqu'au pays des Philistins et jusqu'à la frontière de l'Égypte. Tous apportent le tribut et servent Salomon chaque jour de sa vie. [1R 5,1]

Chaque jour de la vie de Salomon, Juda et Israël sont demeurés en sécurité, chacun sous sa vigne et sous son figuier, de Dan à Beer-Sheva. [1R 5,5]
Le Roi Salomon lève la corvée dans tout Israël : trente mille hommes, qu'il envoie au Liban par roulement de dix mille par mois, un mois au Liban et deux mois chez eux. [1 R 5,27-28]
Salomon a rebâti Guézer, donc [...] De même pour toutes les villes où se trouvent les entrepôts de Salomon, ainsi que les villes de garnison pour la charrerie et la cavalerie, et ce qu'il a voulu bâtir dans Jérusalem, au Liban et dans tous les pays qui lui sont soumis. Tout ce qui reste des Amorites, Hittites, [...] Salomon a imposé la corvée servile jusqu'à ce jour. [1R 9, 15-21]

Salomon rassemble chars et cavaliers jusqu'à posséder mille quatre cent chars et douze mille cavaliers, qu'il cantonne dans les villes de chars et près de lui, à Jérusalem [...] Les chevaux de Salomon proviennent d'Égypte [...] (Un char en provenance d'Égypte vaut six cent sicles d'argent, un cheval, cent cinquante, de même pour tous les rois des Hittites et des Araméens, qui les importent par leur intermédiaire.) [1R 10,26-29] »

Le gouvernement israélien présente une histoire officielle d'Israël « aux temps bibliques » sur le site Internet de son Ministère des affaires étrangères[16]. Cette histoire commence avec Abraham à Ur en Mésopotamie, se poursuit en Égypte où les descendants de Jacob sont réduits en esclavage et soumis à des travaux forcés, puis libérés par Moïse. Selon le Ministère des Affaires étrangères, c'est au cours des quarante années dans le désert que les Enfants d'Israël « devinrent une nation », « l'exode d'Égypte a marqué de façon indélébile la mémoire nationale du peuple juif ». Poursuivant l'œuvre de David, Salomon conclut « des traités avec les rois voisins, consolidés par des mariages politiques » qui firent du royaume « l'égal des grandes puissances de l'époque ». Le Ministère présente même une carte du royaume de David et Salomon[17] avec le tracé très précis des frontières, sans préciser les sources sur lesquelles s'appuie ce tracé, mais en mettant en comparaison les limites de « l'Israël actuel » (plus petit que le royaume de Salomon). Seul l'épisode de la conquête éclair de Josué, au cours duquel la totalité des Cananéens sont tués, est passé sous silence.

D'après les archéologues, les informations sont tout autres. Ils sont unanimes à reconnaître que le nom même de Salomon n'apparaît nulle part chez ses proches voisins, ni dans les archives ni sur aucune inscription, en Égypte comme au Liban ou en Assyrie, chez les Amorites, les Hittites ou les Araméens. Et ce, alors même qu'Abdi-Heba a laissé des traces bien connues. William G. Dever écrit :

« Les historiens—en particulier les biblistes, dont la plupart d'entre eux n'ont qu'une formation de philologistes, et parfois de théologiens—ont été lents ou réticents à percevoir les effets de la « révolution archéologique » récente. Mais il apparaît avec suffisamment d'évidence que toutes les histoires de l'Israël antique sont désormais obsolètes… En ce qui me concerne, mon prochain livre sera une histoire de l'Israël antique écrite en grande partie sans recours à la Bible hébraïque, fondée la plupart du temps sur les riches données archéologiques que nous possédons maintenant.[18] »

Il ajoute :

« Personnellement je suis encore acquis à la chronologie conventionnelle (pas à la « chronologie haute »), pour des raisons sur lesquelles je me suis longuement étendu dans plusieurs publications récentes, aucune d'entre elles « idéologiques ». Mais s'il advenait que l'évidence monte en faveur d'une chronologie plus basse, je serai parmi les premiers à basculer. Il ne s'agit pas de « sauver » la Bible hébraïque ; ni de défendre « Salomon dans toute sa gloire » ; ni d'argumenter sur qui était là le premier, Cananéns ou Israélites, Palestiniens ou Israéliens.[19] »

Amihai Mazar écrit :

« Il convient d'évaluer le royaume de David et de Salomon comme un début modeste, mais dynamique, de la période de la monarchie Israélite...[20] »

Les données archéologiques sur la Palestine de cette l'époque sont très nombreuses, celles sur Jérusalem sont beaucoup moins riches. Ussishkin[21] a montré que la Jérusalem de Salomon est un petit village pauvre dépourvu de fortifications. Pour Ronny Reich, à qui l'Israël Autority Association a confié la Direction des fouilles de la Cité de David[22], autour de –1000, ce petit village est limité à l'emplacement que l'on appelle la « Cité de David »[23]. La construction la plus importante de cette époque est la Structure en escalier[24]. Pourtant, comme le souligne Ronny Reich[25] d’imposantes fortifications datées de –1700 ont été retrouvées, montrant que lorsque des constructions très importantes existent elles ne disparaissent pas sans laisser aucune trace, et montrant qu'à cette époque antérieure Jérusalem était une ville de taille importante[26]. Ce phénomène de déclin très marqué n'est pas propre à Jérusalem, il est lié à l'effondrement systémique qui marque le passage de l'âge du bronze tardif à l'âge du fer (voir : Données archéologiques sur la conquête de Canaan et Données archéologiques sur les Philistins).

Les signes archéologiques d'un État centralisé tel que le décrit le récit biblique, repérables dans la gestion de la production agricole et dans la pratique de l'écriture, n'apparaissent que deux siècles plus tard : c'est ce qu'a montré toute une série d'études. Pour le début d'une production massive de poteries, voir Zimhoni[27], pour l'industrialisation de la production agricole, voir Eitan-Katz[28], pour le début d'une utilisation des poids marqués (pesage) voir Kletter[29], pour l'introduction de l'écriture voir Jamieson-Drake[30], pour l'écriture sur ostraca voir Sass[31] et Renz[32], pour l'impression des sceaux voir Avigad et Sass[33]. Rien de cela n'existe deux siècles plus tôt dans la Jérusalem de Salomon. Lehmann[34] a montré que la population rurale de Juda, rassemblée dans une douzaine de petits villages, n'excède pas quelques milliers tout au plus. La population de Jérusalem seule est, elle, estimée à quelques centaines d'habitants. Ce sont les positions des tombes, extérieures à la zone habitée, qui fournissent les estimations de population les plus directes : ce n'est que deux siècles plus tard que la population s'accroît considérablement.

Cette population est rurale et vit modestement. Il n'est pas vraisemblable que cette population ait pu contribuer à la formation d'une armée importante. Vers –1000, sur la partie nord des hautes terres (étendue géographique correspondant à Israël), la population est estimée à 40 000 habitants. La différence s'explique par une raison géographique : la partie nord est plus arrosée et située sur les voies de communication, la partie sud est plus sèche et plus difficilement accessible. Dans What Did the Biblical Writers Know and When Did They Know It?, William G. Dever, cite le chiffre de 100 000 personnes avancé par Israël Finkelstein comme estimation haute de la population totale d'Israël et de Juda vers la fin du Xe siècle[35].

Aussi bien sur les sites cananéens à l'âge du bronze que sur des sites de l'époque israélite à l'âge du fer, au nord comme au sud, des objets de cultes divers ont été dégagé : des déesses de la fertilité, des compagnes de Dieu (culte de la déesse Ashera) et des représentations animales des divinités. Selon Amihai Mazar[note 4], qui en a retrouvé un bel exemplaire venant des collines du nord, « le taureau est le symbole de Baal, le principal dieu cananéen, et de El, le maître des dieux dans la panthéon cananéen ». Les premières traces archéologiques du culte de YHWH apparaîtront avec l'écriture, beaucoup plus tard (voir ci-après).

Le seul document archéologique dont nous disposons sur la royauté est la Stèle de Tel Dan, découverte en 1993. Cette stèle n'est pas datée exactement, mais les archéologues lui attribuent une date aux alentours de –900. Hazaël, roi de Damas, a fait graver en Araméen[note 5] :

« J'ai tué [Jo]ram fils d'[Achab] roi d'Israël, et [j'ai] tué [Ahas]yahu fils de [Joram] roi de la maison de David. Et j'ai réduit [leur ville en ruine et changé] leur terre en [désolation]. »

La signification de l'expression maison de David est tout à fait claire en archéologie : il s'agit de la dynastie royale dont David a été le premier roi[note 6]. Le caractère historique de l'inscription est indéniable.

Les historiens conservateurs rejettent ces théories et maintiennent que les faits décrits dans la Bible sont globalement crédibles[36].

Le royaume de Juda

La stèle de Tel Dan fait clairement référence à deux royaumes. Juda (le royaume du sud) est entouré de puissants voisins : Israël (le royaume du nord), Aram-Damas, Gath. Le royaume de Juda va se développer au cours des IXe et VIII siècles et, à la fin du VIII siècle, tous les signes archéologiques d'un royaume centralisé (sceaux, ostraca, poids marqués, poterie standardisée) sont présents. Cette évolution de Juda, si elle a laissé peu de traces à Jérusalem, se note particulièrement dans les cités fortifiées et centres administratifs que sont Bersheeba, Tel Arad et Lakish[37].

Le puissant voisin du nord est, dès le début du IXe siècle, un royaume centralisé, dont Omri fonde la capitale, Samarie, et la cité administrative de Jezréel[38]. La puissance des Omrides est attestée en Moab (stèle de Mesha), en Aram-Damas (stèle de Tel Dan), la puissance militaire du roi Achab est attestée Assyrie et en Aram-Damas (Bataille de Qarqar en -853). Les palais omrides de Samarie et de Megiddo[39] témoignent aussi de cette puissance.

Lorsque le royaume omride se trouve sévèrement contré par Hazaël vers -830, et Gath détruite peu après, le royaume de Juda a le champ libre pour son développement. Lorsque son encombrant rival est anéanti par l'Assyrie à la fin du VIIIe siècle, toutes les ambitions deviennent possible pour Jérusalem. En 722 av. J.-C., Samarie, la capitale du Royaume d'Israël étant occupée par les Assyriens, ses habitants affluent vers le Sud, à Jérusalem, capitale du petit royaume de Juda. Le développement de la ville est alors foudroyant et sa population passe à 12 000 habitants sur une superficie de soixante-quinze hectares.

Ézéchias fait creuser un tunnel pour amener l'eau de la source du Gihon dans la ville, ce qui assure l'approvisionnement en eau en cas de siège. Le tunnel de Siloé, de forme en S, a été creusé à partir des deux bouts. À l'endroit de la rencontre, en commémoration de l'exploi technique, Ézéchias fait graver une stèle[40]. Il s'agit d'une des plus anciennes inscritions connues en hébreu archaïque. Elle atteste que des gens savaient lire, sinon Ézéchias ne l'aurait pas mise à cet endroit. Dès le début du VIIe siècle, des gens sachant lire et écrire se trouvent dans toutes les classes sociales : graveurs de pierres tombales, officiers, ouvriers[41]. Le creusement du canal est relaté avec exactitude dans la Bible (2R 20,20) :

« Le reste concernant Ézéquias — ses prouesses, le bassin et le canal qu'il a construits pour ravitailler la ville en eau — n'est-il pas inscrit dans les annales des rois de Juda? »

On constate que, à partir de cette époque où l'écriture se généralise, les récits bibliques se mettent en correspondance avec l'histoire telle qu'on la reconstitue à travers l'archéologie. Il n'en était pas de même antérieurement, où les récits concernant Abraham, Moïse et l'Exode, la conquête Canaan par Josué, la splendeur du royaume de Salomon, n'ont aucune correspondance directe avec cette histoire.

Sous Josias, avec l'effondrement de la puissance assyrienne, les ambitions de Juda sur le royaume du nord semblent pouvoir se concrétiser. En centralisant le culte à Jérusalem et en éradiquant les cultes concurrents, Josias organise une nation qui adore un dieu unique dans un temple unique. Il élabore, dans une rédaction de la Bible, une histoire commune au nord et au sud. Mais l'Égypte stoppe net ces ambitions : Josias est tué par Nékao II à Megiddo en -609.

L'archéologie apporte la preuve que plusieurs lieux de culte (Tel Arad par exemple[42]) qui étaient jusque là en fonction sont effectivement désacralisés à l'époque de Josias. On a donc la preuve indirecte qu'il existe effectivement un Temple à Jérusalem sous Josias (comme aucune trace de construction n'a été retrouvée, il n'existe aucune preuve archéologique que Salomon ait effectivement bâti un Temple à Jérusalem).

Avec Josias, c'est un texte sacré écrit qui fait désormais autorité, qui peut être lu en public et qui prend force de loi, remplaçant la tradition et l'autorité familiale[43]. Des inscriptions datées du VIIIe siècle, trouvées sur le site de Kuntillet 'Ajrud dans le nord-est du Sinaï, ainsi qu'une inscription datée de la monarchie tardive, trouvée en Juda dans la Shefelah, voient en Ashera l'épouse de YHWH[44]. Les premières traces archéologiques du culte de YHWH trouvées à Jérusalem sont exposées au musée d'Israël de la ville. Il s'agit de deux amulettes découvertes au sud de la vieille ville, datées vers -600, comportant un texte en hébreu archaïque qui dit notamment : « que YHWH te bénisse et te garde, que YHWH fasse pour toi rayonner son visage »[45].

La période babylonienne

En 587 av. J.-C., Nabuchodonosor prend la ville, pille le temple et déporte le roi Yehoïakîn (Joaquin) et les notables à Babylone. Les Babyloniens établissent Tsidquya (Sédécias) gouverneur de Jérusalem. Celui-ci se révolte, ce qui entraîne un nouveau siège, temporairement levé par l'intervention d'une force égyptienne. Nebouzarradan, général de Nabuchodonosor, revient et prend définitivement la ville. Mais cette fois, le Temple est complètement détruit, les murailles de la ville aussi, l'incendie semble avoir été général. La ville perd environ 90% de sa population et Juda environ 60%[46]. Cependant, un gouvernement autonome semble avoir existé à Miçpa (à 13 km au nord de Jérusalem)[47].

La période perse

Les Perses battent les Babyloniens et créent un vaste empire allant de la Perse à l'Anatolie et à l'Egypte. Cyrus le Grand applique une large tolérance religieuse dans toute la région, qui prend un nouvel essor. Après une captivité de 70 ans, les Juifs sont autorisés par Cyrus le Grand à regagner (sous la conduite d'Ezra, selon la Bible) la Judée, devenue sous le nom de Yehoud une simple province de l'empire Perse. Ils retournent à Jérusalem, y ramenant les trésors du temple. Sous le gouverneur Zorobabel, le Temple est reconstruit. Si les villes cotières phéniciennes de la Via Maris connaissent alors un bel essor[48], ce n'est pas totalement le cas de la Judée, qui est en dehors des voies de communications. Des familles exilées à Babylone rentrent à Jérusalem mais en petit nombre. Malgré de nombreuses fouilles dans la région, aucune construction massive de cette époque n'a été retrouvée.[49] [50] [note 7]

Enfin, durant le règne d'Artaxerxes Ier (465-424), Néhémie reconstruit les murailles de Jérusalem. Le récit biblique des Chroniques s'arrête à cet épisode.

La période grecque

La ville passe sous domination grecque et selon la tradition juive, Alexandre le Grand la visite.

Jérusalem échoit ensuite au général Séleucos, mais le Lagide Ptolémée s'en empare et Jérusalem est sous domination égyptienne jusqu'à la bataille de Panion (-198), remportée par Antiochos III Mégas contre Ptolémée V.

La période hasmonéenne

Antiochos IV Épiphane tente d'helléniser complètement la ville et dédie le Temple à Zeus, ce qui provoque la révolte des Maccabées, qui aboutit à l'établissement de la dynastie des Hasmonéens sur la terre d'Israël. Simon Maccabée, après une longue guerre, obtient de Démétrios Nicator la reconnaissance de l'indépendance juive en -141.

La période romaine et byzantine (63 av. J.-C. - 638)

La menorah du Temple de Jérusalem telle que représentée sur l'Arc de triomphe de Titus à Rome
Mosaïque du VIe siècle représentant une carte de Jérusalem

Cependant, à la suite de dissensions intestines, les Hasmonéens demandent l'arbitrage des Romains, et en 63 av. J.-C., les troupes de Pompée pénètrent dans la ville, rapidement placée sous « protectorat » romain. Formellement, le royaume de Judée reste à l'Hasmonéen Hyrcan II, mais son conseiller Antipater l'Iduméen exerce le pouvoir et son fils, Hérode le Grand peut s'emparer de la royauté en 37 av. J.-C.. Il embellit la ville et s'y construit un palais. Surtout, il rénove le Temple et double la superficie de son esplanade. La forteresse Antonia, accolée au temple, abrite la garnison romaine. C'est là que débute la narration du Nouveau Testament de la Bible chrétienne.

Aux alentours de l'an 33, Jésus de Nazareth ou Jésus-Christ y est condamné à mort et crucifié (Flavius Joseph, Ant. Jud., 5, 1-7) sur une colline voisine de la ville, Golgotha.

Suit la première révolte des Juifs de 66, racontée en détails par Flavius Josèphe dans la Guerre des Juifs. Cette révolte est réprimée et écrasée en 70 après J.-C., entraînant la destruction quasi-complète de la ville par Titus. Les Juifs sont massivement exilés et dispersés dans l'empire : c'est la constitution de la deuxième diaspora, et la narration du Nouveau Testament se termine sur cet épisode.

Selon une anecdote non validée par les historiens, le Colisée construit par Vespasien aurait été financé avec le butin provenant de Jérusalem. L'arc de Titus à Rome représente d'ailleurs la victoire des Romains emportant la Ménorah de Jérusalem.

L'empereur Hadrien rebâtit la ville pour les Romains. La construction d'un temple, dédié au dieu romain Jupiter Capitolin, sur le site du l'ancien temple d'Hérode, provoque une ultime révolte menée de 132 à 135 par Bar-Kokheba. À la suite de l'écrasement de cette révolte, Hadrien renomme la ville Colonia Ælia Capitolina selon son nomen Ælius, et en l'honneur du dieu Jupiter Capitolinus. « Colonia » signifie colonie, et précise le statut de la cité. Il fait construire des temples païens sur les sites qui seront identifiés comme ceux du Saint-Sépulcre et de la NativitéBethléem). Les Juifs sont interdits de séjour dans la ville pendant près de deux siècles.

Au IVe siècle la mère de Constantin, Hélène, visite Jérusalem, y identifie les lieux saints[51]. En 324, Constantin restitue son nom à la ville Jérusalem, mais le nom de la province, Palæstina, ne sort pas de l'usage.

En 451, le patriarcat de Jérusalem est créé. La ville Ήὰγία πόλις Ίερουσα[λήμ] (Hagiapolis Ierusalem, Cité Sainte) ou Hierusalem, est représentée sur plusieurs mosaïques chrétiennes du Ve au VIIIe siècle, en particulier sur la Carte de Madaba (env. 560-565).

Article détaillé : Rite de l'Église de Jérusalem.

Durant les guerres entre les Perses de Khosro II et l'empire romain d'Orient d'Héraclius, Jérusalem est prise par les Perses et gouvernée par des Juifs de 614 à 617, ce qui entraîne des persécutions antijuives dans l'Empire d'Orient[52]. La ville est reprise par les Byzantins en 629

La période arabe et les Croisades (638 - 1516)

Jérusalem est conquise par les Arabes en 638 après un siège de deux ans. Les musulmans y érigent le Dôme du Rocher sous Abd Al-Malik (687-691). Al-Walid construit la Mosquée Al-Aqsa (vers 705-715). Harun al-Rashid garantit à Charlemagne la protection des lieux saints, ce qui permet le développement du pèlerinage.

En 1009, le calife Al-Hakim détruit l'Anastasis, l'église du Saint-Sépulcre construite sous Constantin.

Plusieurs chefs musulmans tour à tour attaquent et conquièrent Jérusalem. Les Turcs Seldjoukides contrôlent la ville à partir de 1071 et massacrent toute la population (en l'occurrence fortement musulmane)[53]. Les Seldjoukides refusant pendant les deux décennies suivantes, contrairement à leurs prédécesseurs, le passage des pèlerins chrétiens, la première croisade est lancée sous ces deux motifs en 1095. Les Fatimides reprennent la ville en 1098, alors que la Croisade est déjà en route.

La première croisade aboutit à la prise de Jérusalem le 15 juillet 1099 et à un nouveau massacre de la population. Les Juifs qui avaient participé à la défense de la ville se réfugient dans la synagogue qui est incendiée. La ville devient la capitale du Royaume latin de Jérusalem. Les Juifs restent interdits d'établissement à Jérusalem pendant la présence des Croisés[54].

Un siècle plus tard, quand Renaud de Châtillon attaque les routes musulmanes de commerce et de pèlerinage et menace d'attaquer La Mecque avec une flotte sur la Mer Rouge, Saladin le capture lors de la bataille de Hattin et le fait exécuter. Il capture également le roi Guy de Lusignan, puis s'empare de Jérusalem le 2 octobre 1187. Il reprend rapidement toutes les cités croisées, Tyr exceptée. Il permet aux chrétiens de quitter les villes conquises et de regagner la côte sains et saufs avec une partie de leurs biens, générosité exceptionnelle pour l'époque. À Jérusalem, il rend à l'islam l'église du Temple (mosquée Al-Aqsa), mais laisse aux chrétiens le Saint-Sépulcre et rend aux juifs le Mur des Lamentations et leurs synagogues, supprimées par les Croisés. Cette mansuétude, qui contraste avec les massacres de 1071 et 1099, lui vaut l'image du « Chevalier de l'islam ».

Hattin et la chute de Jérusalem provoquent la Troisième croisade, qui reprend Acre, mais pas Jérusalem. Saladin et Richard Cœur de Lion arrivent à un accord pour Jérusalem en 1192, aux termes duquel la cité reste musulmane mais est ouverte aux pèlerins chrétiens.

Jérusalem redevient franque en 1229 après l'accord conclu entre Frédéric II du Saint-Empire et le sultan d'Égypte Al-Kamel. Elle est de nouveau ouverte aux chrétiens jusqu'en 1244, puis repasse sous contrôle exclusif musulman.

En 1267, Nahmanide ou Ramban crée la synagogue qui porte toujours son nom, à l'origine du retour des juifs dans cette cité après les massacres de la première croisade.

En 1342, les Mamelouks autorisent les Frères mineurs à s'y réinstaller. Les pèlerinages peuvent reprendre.

Période ottomane (1516 - 1917)

Le 30 décembre 1516, Sélim Ier fait son entrée à Jérusalem et la ville passe sous domination ottomane. Son fils Soliman II, dit le Magnifique, pourvoit la ville d'aqueducs, de portes et de murs, qui existent encore aujourd'hui, et donne à la vieille cité l'aspect qu'elle a gardé pendant quatre siècles. Après sa mort, le déclin de la ville commence ; les pèlerinages latins se raréfient et la communauté grecque orthodoxe, dont les sujets sont ottomans, acquiert une position plus forte dans les Lieux saints. En 1555, Charles Quint obtient de reconstruire la chapelle du Saint-Sépulcre, qui devient ainsi propriété latine.

Deux œuvres du Tasse se réfèrent à Jérusalem : La Jérusalem délivrée (La Gerusalemme liberata, 1580) et La Jérusalem conquise (1593).

En novembre 1855, sous l'impulsion de Moïse Montefiore sont construites les premières maisons hors de l'enceinte de la vieille ville, formant ce qui s'appellera le quartier de Yemin Moshe, aujourd'hui dominé par le célèbre moulin Montefiore érigé en 1857.

Mandat britannique (1917 - 1948)

En décembre 1917, le général Allenby entre à pied dans Jérusalem. La ville reste sous mandat britannique jusqu'en 1948, dans un climat d'instabilité (attentats terroristes, violences). À partir de 1918, des quartiers juifs voient le jour à l'ouest et au sud de la vieille ville, et le nombre des réfugiés juifs d'Europe centrale augmente sensiblement. Cette implantation juive accrue provoque des réactions arabes, qui éclatent à Jérusalem en 1920 et 1928. Le haut-commissaire britannique Herbert Samuel freine l'immigration juive dans une certaine mesure. En 1933, avec la montée du nazisme, les Britanniques commencent à s'orienter vers un partage du pays, Jérusalem devant se trouver sur la ligne frontière, à titre de ville ouverte.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le Royaume-Uni désire limiter l'entrée en Palestine des nombreux rescapés juifs des camps hitlériens, d'autant que les revendications arabes deviennent de plus en plus vives. L'opposition au gouvernement britannique monte donc rapidement, tant côté juif qu'arabe. Le 22 juillet 1946, l'Irgoun, organisation juive clandestine, fait sauter une aile de l'hôtel King David, siège de l'administration britannique. Des combats à Jérusalem entre Juifs et Arabes commencent dès novembre 1947.

Histoire contemporaine (de 1948 à nos jours)

Dans l'après-midi du 14 mai 1948, David Ben Gourion proclame l'indépendance de l'État d'Israël. Le 15 mai 1948, les Britanniques quittent la région, laissant Juifs et Arabes se déchirer pour la possession de la ville. Le 27 mai, la Légion arabe contraint les Israéliens à évacuer la Vieille Ville. Le 6 juin, les Israéliens parviennent à relier la ville au reste du pays (route de Birmanie). En juillet, l'aviation arabe bombarde la ville. Le 7 janvier 1949, le Conseil de sécurité des Nations unies impose la fin des combats.

La ville se retrouve dès lors partagée entre une partie occidentale contrôlée par Israël et une partie orientale (qui inclut toute la vieille ville) contrôlée par la Jordanie, séparées par un no man's land. La circulation entre les deux parties est impossible. Seuls le personnel de l'ONU et les touristes étrangers peuvent passer le check-point de la porte de Mandelbaum. La plupart des lieux saints, ainsi que le quartier juif de la vieille ville (vidé de ses habitants), se trouvent alors sous contrôle jordanien. Toutes les synagogues et de nombreuses églises de la vieille ville sont saccagées, ainsi que le cimetière du Mont des Oliviers (dont une partie des pierres tombales sont utilisées pour construire des latrines)[55],[56].

En 1967, à la suite de la guerre des Six Jours, Israël contrôle l'ensemble de Jérusalem. Les juifs retrouvent leurs lieux saints, sans que pour autant Chrétiens ni Musulmans ne voient l'accès à leurs lieux saints contesté ni rendu plus difficile. Israël prend d'ailleurs à sa charge la restauration de nombreux lieux de culte, réduits à un état de délabrement sous occupation jordanienne. Israël proclame Jérusalem « capitale éternelle et indivisible de l'État d'Israël » et annexe en 1982, puis en 1993, des territoires supplémentaires dans les limites de l'État d'Israël et de la municipalité de Jérusalem. Plus récemment, des implantations à l'Est de Jérusalem et le tracé de la « barrière de sécurité » contribuent également à modifier l'équilibre démographique et la structure économique en faveur du caractère juif de Jérusalem.

La ville dite « trois fois sainte »

Le mur des lamentations à Jérusalem
L'entrée (de Christ) à Jérusalem (icône ukrainienne vers 1570)
Vue générale du dôme du Rocher. troisième lieu saint pour des musulmans

La ville de Jérusalem est considérée comme « trois fois sainte » car elle contient les lieux les plus sacrés des religions juive et chrétienne et le troisième lieu saint de l'islam  :

Jérusalem est un site privilégié :

  • pour les Juifs depuis plus de 2500 ans car Jérusalem est considérée à la fois comme un lieu important des pérégrinations bibliques des patriarches hébreux ; la capitale du roi David et plus tard du royaume juif hasmonéen. Après les deux destructions du temple de Jérusalem et des dispersions du peuple juif qui ont suivi, le judaïsme a toujours évoqué un retour à Jérusalem, ancienne capitale du Royaume d'Israël de David. Le premier exil babylonien avait déjà entraîné un premier retour des Juifs sur la Terre promise pour reconstruire le Temple. L'identité juive est restée liée à Jérusalem à travers l'héritage biblique et historique qui a continué à être transmis et enseigné de générations en générations depuis le second exil dit « de Rome » du Peuple juif. C'est la ville où le culte religieux était rendu à l'époque des deux Temples et où demeure le Mur des Lamentations, vestige du Temple et lieu de prière. C'est un lieu de pèlerinage religieux au cours des trois fêtes de pèlerinage: ainsi, tous les ans durant la fête de Pessa'h (pâque juive), les mots « L’an prochain à Jérusalem » viennent clôturer les cérémonies. La prière quotidienne traditionnelle (toujours adressée en se tournant vers la ville) bénit la construction de Jérusalem et appelle au retour des exilés.
  • par les chrétiens depuis le Ier siècle et les récits de la vie de Jésus de Nazareth telle que décrite dans les Évangiles, depuis sa montée au Temple de Jérusalem jusqu'à sa crucifixion et sa résurrection, selon le dogme chrétien ; consécutivement, on y trouve et on y vénère aussi des souvenirs de Marie de Nazareth, de saints Étienne et Jacques qui y furent martyrisés, etc. Sainte Hélène, mère de Constantin, et les empereurs byzantins y érigèrent des sanctuaires somptueux sur les lieux saints. Ce lien entre les chrétiens et Jérusalem a également été entretenu par les Croisades successives en Terre Sainte au Moyen Âge. Jérusalem fut la capitale du Royaume latin de Jérusalem de 1099 à 1187. Elle est l'un des patriarcats historiques (avec Rome, Antioche, Alexandrie, Constantinople) ;
  • par les musulmans depuis le VIIe siècle, s'inspirant de toutes les raisons précédemment citées et également parce que la tradition fait de Jérusalem le lieu d'où le prophète de l'islam Mahomet aurait effectué son voyage nocturne, selon la sourate XVII du Coran. De plus les premiers musulmans priaient en direction de Jérusalem, la direction de La Mecque ayant été établie par Mahomet plus tard. Si le Coran ne mentionne pas explicitement le nom de la ville, mais décrit comment Mahomet, étant arrivé à la Mosquée la plus lointaine, monte au Ciel (al Mi`raj: l'ascension) accompagné par l'ange Gabriel, le nom de Jérusalem comme lieu du voyage nocturne est par contre parfaitement explicite dans le récit d'Ibn Ishaq transmis selon Mahomet[57]. L'islam a déclaré Jérusalem comme sa troisième ville sainte pour des raisons religieuses et politiques : c'est là que les musulmans se réuniront le jour du Jugement Dernier. Ce fut un lieu de pèlerinage, notamment lorsque de grands projets architecturaux furent réalisés par les Omeyyades et plus tard par les Mamelouks. La mosquée de Jérusalem s'appelle Al-Aqsa, ce qui veut dire « le plus éloigné ». De 638 à 1917, Jérusalem fut plusieurs fois dominée par des dynasties islamiques sans qu'aucune ne la prenne pour capitale.

Géographie

Vue satellitaire de Jérusalem

Topographie

Jérusalem est localisée à 31°46′45″N 35°13′25″E / 31.77917, 35.22361, sur l'extrémité d'un plateau à 800 m d'altitude entre la mer Méditerranée et la mer Morte et couvre 126 km2.

La ville est entourée de toutes parts de plusieurs vallées, parmi lesquelles celles au nord sont moins prononcées que celles situées dans les autres directions. Les deux principales se trouvent au nord-ouest de la ville actuelle.

Climat

Jérusalem possède un climat méditerranéen, marqué par une forte chaleur et une forte aridité en été. Seuls quelques mois en hiver sont humides, en particulier février, où tombe plus de la moitié des précipitations totales annuelles.

Relevé météorologique de Jérusalem
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 4 4 6 9 12 15 17 17 16 14 9 6 10,8
Température moyenne (°C) 8 8 12 15 20 21 22 24 22 17 16 10 16,2
Température maximale moyenne (°C) 12 13 16 21 25 28 29 29 28 25 19 14 21,6
Précipitations (mm) 142,2 114,3 99,1 30,5 2,5 0 0 0 0 22,9 68,6 109,2 489,3
Source : Weather.com

Quartiers et urbanisme

Extensions urbaines et problèmes

Depuis 1967, les gouvernements israéliens successifs, quel que soit le parti au pouvoir, s'évertuent à transformer la physionomie de Jérusalem. Il existe une volonté politique de modifier l'écart démographique à l’Est, peuplé essentiellement par les Palestiniens (55 000 environ en 1967). L'État d'Israël a toujours refusé catégoriquement toute politique d’expulsion des Arabes. Outre des raisons juridiques humanistes, il s'agit toujours de mettre en avant une quête de reconnaissance internationale. À la place de cette politique primaire, Israël a établi un projet d’agrandissement de la ville par la construction de quartiers juifs. Le politologue Frédéric Encel le comprend comme une façon de « détruire l’influence palestinienne en modifiant l’équilibre géographique de la ville ».

Mur de séparation à Jérusalem est, vu depuis la Vieille Ville. Haut de huit mètres, il isole Jérusalem de la Cisjordanie.

L'ambition consiste à encercler les quartiers arabes par une politique d’expropriation des terrains entourant les limites municipales de 1967. Jérusalem-Est faisait 38 km2 en 1967. Et par l'effet de cette politique, 108 km2 par la construction de quartiers juifs. Cet état de fait est accentué par le tracé du projet de barrière de séparation[58] qui devrait entourer les colonies de peuplement d'Adounim à 11 km à l'est de Jérusalem et destiné, selon Israël, à diminuer le nombre d'attentats terroristes palestiniens. De plus, selon le Conseil économique et social des Nations unies, il existe une politique de discrimination sur les permis de construire[59], favorisant les constructions pour les Juifs.

Cette politique de construction se traduit dans le plan qui a été proposé par Benjamin Netanyahou et approuvé le 21 juin 1998 par la Knesset sous le nom de « Grand Jérusalem », bien que le 13 juillet 1998, les Nations unies ont demandé à Israël de renoncer à ce plan.

Il faut ajouter à cela la mise en place d'une ceinture de blocs de colonies de peuplement juif autour de la ville au nord (Giv'at Zeev), au sud (Goush Etzion) et à l’est (Ma'ale Adoumim) qui augmente la taille de Jérusalem à 440 km2. La superficie totale de la métropole de Jérusalem en comptant Jérusalem-Est, Jérusalem-Ouest et la ceinture de colonies de peuplement est donc égale à environ 900 km2, c'est « le Très Grand Jérusalem » qui est relié administrativement et par structure de conurbation des infrastructures (transports, autoroutes). Mais la population arabe est désormais enclavée. Ainsi, l'extension de Jérusalem a eu pour effet d'édifier une ceinture urbaine disjoignant les quartiers arabes de Jérusalem-Est du reste de la Cisjordanie. Le « Grand Jérusalem » ne repose pas totalement sur des territoires accordés par le droit international à l’État d’Israël et la construction de la barrière de séparation impose de fait des frontières non reconnues à l’est de Jérusalem.

Parcs et loisirs

Sculpture au Musée d’Israël

On trouve à Jérusalem un grand nombre de monuments religieux et historiques, comme le Mur occidental — appelé aussi Mur des lamentations —, la mosquée Al-Aqsa et le dôme du Rocher, l'église du Saint-Sépulcre. La Vieille Ville est complètement ceinturée de murailles qui datent du XVIe siècle.

C'est également le siège de plusieurs institutions gouvernementales israéliennes, comme la Knesset (l'assemblée nationale), ou d'institutions comme l'Université hébraïque, Yad Vashem (le mémorial de la Shoah) ou l'École biblique et archéologique française.

De nombreux sites archéologiques existent à Jérusalem, notamment les Étables de Salomon, la Cité de David.

Démographie

Historique de la Population de Jérusalem
Année Juifs Musulmans Chrétiens Total Source
1471 250f[note 8]  ?  ?  ? Baron
1488 76f[note 8]  ?  ?  ? Baron
1489 200f[note 8]  ?  ?  ? Yaari, 1943[60]
1525 199f[note 8] 616f 119f  ? Baron
1539  ? 1630m[note 9]  ?  ? Tahrir[61]
1553 1,958m[note 9] 11,750 358m  ? Masters, 2004
1844 7,120 5,000 3,390 15,510 Harrel, 1974
1876 12,000 7,560 5,470 25,030 Harrel, 1974
1896 28,110 8,560 8,750 45,420 Harrel, 1974
1922 33,971 13,413 14,669 62,578 Harrel, 1974
1931 51,200 19,900 19,300 90,053 Harrel, 1974
1944 97,000 30,600 29,400 157,000  ?
1947[note 10] 100,000 65,000? 40,000? 205,000 ONU, 1983
1948 100,000 40,000 25,000 165,000 Harrel, 1974
1967 195,700 54,963 12,646 263,307 Harrel, 1974
1980 292,300  ?  ? 407,100 Municipalité de Jérusalem
1985 327,700  ?  ? 457,700 Municipalité de Jérusalem
1987 340,000 121,000 14,000 475,000 Municipalité de Jérusalem
1990 378,200 131,800 14,400 524,400 Municipalité de Jérusalem
1995 417,100 182,700 14,100 617,000 Municipalité de Jérusalem
1996 421,200  ?  ? 602,100 Municipalité de Jérusalem
2000 448,800  ?  ? 657,500 Municipalité de Jérusalem
2004 464,500  ?  ? 693,200 Municipalité de Jérusalem
2005 469,300 220,000? 15,000? 706,400 Municipalité de Jérusalem

On appelle hiérosolymitain(e)s les habitants de Jérusalem.

En 1967, il y avait 263 307 habitants dont 195 700 Juifs (74 %) et 54 963 Arabes (21 %).

En 2004, on comptait 706 000 habitants dont 458 000 Juifs (65 %) (dont 200 000 à l’Est) et 225 000 Arabes (32 %).

Au sein de la population juive, les ultra-orthodoxes (haredim) pèsent pour près du tiers, les orthodoxes non haredim sont environ 10 %, et les 60 % restant sont des traditionalistes (pratique religieuse partielle) ou des laïcs[62].

La population arabe a augmenté en proportion depuis 1967[63], passant de 20 % en 1967 à 32 % en 2004 pour l'ensemble de Jérusalem. Par ailleurs le Sénat français a constaté que l'écart démographique dans Jérusalem-Est progressait en faveur des Arabes[64].

Ces évolutions démographiques sont dues notamment au taux de natalité plus élevé des Arabes. Cependant, depuis 2005, les indices conjoncturels de fécondité des populations juives et arabes de Jérusalem sont au même niveau de 3,9 enfants par femme — conséquence de la baisse significative de la natalité arabe enregistrée depuis quelques années[65].

L'autre raison majeure est le déficit migratoire de la ville, puisque chaque année, les habitants quittant la ville sont de 6 ou 7 000 plus nombreux que ceux qui viennent s'y installer. La majorité part habiter dans la proche banlieue de Jérusalem où les coûts du logement sont nettement inférieurs. La politique de permis de construire, que le Conseil économique et social des Nations unies et Amnesty International jugent discriminatoire envers les Palestiniens, et la destruction de maisons appartenant à des Palestiniens affectent également la population arabe de Jérusalem-Est[59],[66].

Administration et politique

La question du statut de Jérusalem

Le statut de la ville, sous administration civile israélienne depuis la guerre des Six Jours, est contesté. La «ligne verte» sépare Jérusalem-Ouest (Israël) et Jérusalem-Est (territoire Jordanien occupé). Cette ligne résulte des Accords d'armistice israélo-arabes de 1949. Ces accords indiquent explicitement que la ligne d'armistice ne préjuge pas des revendications territoriales ultérieures. En particulier l'accord israélo-jordanien stipule dans son article VI.9: « Ces lignes de démarcation sont agréées par les parties sans préjudice d'accords ultérieurs ou d'accords frontaliers ultérieurs ou de revendication ultérieures des parties ». La tentative de confirmation de ces lignes d'armistice en frontières a échoué à la conférence de Lausanne de 1949 (27 Avril- 12 Septembre). Elle avait été convoquée par la commission de conciliation des Nations-Unies[67]. Finalement les accords d'armistice n'ont pas été enregistrés par les Nations-Unies qui ont néanmoins contribué à leur surveillance. Ils ont fait l'objet d'une garantie par les membres occidentaux du Conseil de sécurité des Nations unies (Etats-Unis, France, Royaume-Uni). C'est la déclaration tripartite du 29 mai 1950. Entre temps, la chambre des députés Jordanienne et la chambre des notables a voté le 24 avril 1950 l'annexion de Jérusalem-Est et de la Cisjordanie. La loi fondamentale israélienne de 1980 entérine le statut de la ville en capitale « éternelle et indivisible ». La résolution 476 et La résolution 478 du Conseil de sécurité de l'ONU sont relatives à cette décision. Elles réaffirment que « l'acquisition de territoire par la force est inadmissible », qu'il doit être mis fin à l'occupation de Jérusalem et que « les dispositions législatives et administratives prises par Israël... n'ont aucune validité en droit et constituent une violation flagrante de la convention de Genève... ».

Le Conseil de sécurité mentionne dans ses attendus « la ville sainte de Jérusalem », en effet, la délimitation de la vieille ville est la seule internationalement établie. Le nom de Jérusalem représente des réalités différentes pour Israël, la Jordanie, les pays de la ligue arabe et les Palestiniens. Le droit sur le nom sera probablement une question à trancher indépendamment des délimitations géographiques. Selon le Plan de partage de la Palestine, il y a trois entités concurrentes: une partie israélienne, une partie palestinienne, une partie internationale (la vieille ville).

En 1988 (31 juillet), Le Roi Hussein de Jordanie déclare à la télévision qu'il abandonne ses revendications de souveraineté sur la Cisjordanie et Jérusalem-Est à l'Organisation de libération de la Palestine[68]. Cette déclaration n'a pas de valeur en droit international. En 1994 (26 octobre) le Traité de paix israélo-jordanien est signé. Les frontières internationales entre Israël et la Jordanie sont fixées. Mais, le statut des territoires « ...sous contrôle militaire israélien depuis 1967 », c'est à dire notamment Jérusalem-Est, est réservé[69]. Il est néanmoins précisé que « le rôle spécial » du Royaume de Jordanie sur les lieux de pélérinage musulmans de Jérusalem est reconnu. Une priorité sera accordé à ce rôle historique lors des négociations sur le futur statut permanent de la ville[70], ceci conformément à la Déclaration de Washington du 25 juillet 1994[71]. En 2000, l'Autorité palestinienne vote une loi établissant Jérusalem capitale d'un futur État, cette loi est ratifiée en 2002. Pour les parties en présence, le statut de Jérusalem reste une question clé de la résolution du conflit israélo-palestinien.


La question de la légitimité de chacune des deux parties sur Jérusalem entraîne également des débats d'ordre archéologique. Les Israéliens ont entamé depuis 1967 des recherches pour apporter les preuves de l'existence du Temple de Jérusalem. Palestiniens et Israéliens s'accusent réciproquement de mener des travaux les uns pour détruire de nouvelles preuves de cette existence, les autres pour fragiliser les fondations des mosquées de la vieille ville. (D'après les experts israéliens, les fondations des mosquées ont été fragilisées par plusieurs tremblements de terre au cours des derniers siècles.) La discussion sur l'utilisation des expressions mont du Temple/esplanade des mosquées est significative par rapport aux soucis des deux parties de gagner la bataille de la légitimité sur Jérusalem.

Position d'Israël

la Knesset, parlement israélien situé à Jérusalem

Après la Déclaration d'Indépendance de l'État d'Israël en 1948 et la guerre qui s'ensuit, la ville se retrouve divisée entre une partie occidentale annexée par Israël et une partie orientale (comprenant toute la vieille ville) annexée par la Jordanie, séparées par un no man's land. En 1949, Jérusalem-Ouest est proclamée capitale d'Israël.

En 1967, lors de la guerre des Six Jours, Tsahal conquiert Jérusalem-Est et Israël déclare Jérusalem unifié, sa capitale « éternelle et indivisible ». Toutefois, la quasi-totalité des États ont maintenu jusqu'à ce jour leurs ambassades en Israël à Tel-Aviv car le droit international a jugé nulle cette modification du statut de la ville. Les Juifs ont alors accès à leurs lieux saints, tandis que l'accès à l'Esplanade des Mosquées et aux lieux saints musulmans est règlementée. La gestion de l'esplanade restait sous la juridiction d'un organisme palestinien, le WAQF[réf. nécessaire].

En 1980, dans une loi fondamentale israélienne, la Knesset déclare Jérusalem capitale « éternelle et indivisible »  : c'est la Loi de Jérusalem. Les différents pouvoirs israéliens, législatif, exécutif, judiciaire et administratif, sont regroupés à Jérusalem.

En 2000 au sommet de Camp David II, Ehoud Barak propose de partager la ville[réf. nécessaire] mais cela est refusée par Yasser Arafat[réf. nécessaire] et ce qui a vraisemblablement conduit le premier ministre israélien à la défaite aux élections anticipées qui ont suivi. En 2005, la question du statut et de l'éventuel partage de Jérusalem reste au cœur du futur processus de paix mais aucune tentative de négociations n'a plus été entamée sur ce point depuis le sommet de Taba.

Position de l'OLP et de l'autorité palestinienne

Absente du pacte de l'OLP de 1964, les organisations palestiniennes ont revendiqué pour la première fois cette ville en 1968, comme la troisième ville sainte de l'islam. Lors de la proclamation d'un État palestinien par l'OLP en 1988 une première revendication de Jérusalem pour capitale est effectuée.[72],[73]. L'OLP de Yasser Arafat s'est souvent positionnée dans le sens de ces revendications refusant d'avoir une autre capitale que Jérusalem. L'OLP possédait à Jérusalem un siège officieux, la « Maison d'Orient », dirigée par Fayçal Husseini ; en 2001, cette institution a été fermée de force. Jérusalem est par ailleurs la ville d'origine de réfugiés palestiniens qui souhaitent revenir y vivre. La question du statut final de la ville est ainsi intimement liée à la question des réfugiés palestiniens.

Position du Vatican

Les chrétiens d'Orient n'ont plus émis de revendications sur Jérusalem depuis la fin du Royaume de Jérusalem. Ils ont toutefois continué à vivre en Palestine, à entretenir certains lieux de pèlerinage importants et ils ont vécu la création de l'État d'Israël comme une rupture. C'est parmi les Arabes chrétiens mais aussi, selon le gouvernement français, au Vatican[74]que l'on trouve les plus fervents soutiens à une internationalisation de Jérusalem, comme proposée en 1947.

Position de l'ONU

La position de l'ONU concernant Jérusalem est liée à la résolution 181 de l'Assemblée générale ainsi que les résolutions de l'Assemblée générale et du Conseil de sécurité qui en découlent.

Le Conseil de sécurité, dans ses résolutions 476 et 478, déclare que la loi israélienne établissant Jérusalem capitale « éternelle et indivisible » est nulle et non avenue, et constitue une violation du droit international. La résolution invite les États membres à retirer leur mission diplomatique de la ville.

Première proposition de l'ONU

À l'expiration du mandat britannique, le plan de partage de la Palestine de 1947 prévoyait que Jérusalem devienne un Corpus Separatum sous contrôle international et indépendant de ce qui devaient devenir un État palestinien arabe et un État hébreu. Cette séparation devait ainsi garantir à tous les cultes le libre accès à tous les lieux saints en sécurité. Le Comité spécial sur la Palestine avait prévu qu'après un délai de dix ans de « Corpus Separatum », le statut définitif de Jérusalem serait fixé par la population consultée par référendum.

Historique des résolutions

Les résolutions suivantes ont été adoptées par le conseil de sécurité des Nations unies. Elles concernent Jérusalem de manière tacite (résolution 252) ou explicite pour toutes les résolutions ultérieures :

Positions internationales

  • Les États-Unis ont fait passer une loi au Congrès en 1995 établissant que « Jérusalem devrait être reconnue capitale de l'État d'Israël », et que l'ambassade américaine devrait être déplacée à Jérusalem au plus tard le 31 mai 1999. Depuis, le déménagement de l'ambassade a systématiquement été reporté, deux fois par an, par le président américain. Les termes de ces reports précisent cependant que l'administration est engagée dans le processus de déplacement de l'ambassade à Jérusalem. Une des conséquences de la loi de 1995 est que les documents officiels américains abordent Jérusalem comme la capitale d'Israël.
  • Le Royaume-Uni considère que le statut de Jérusalem doit être défini par des négociations entre les parties israélienne et palestinienne. Ce pays reconnaît le contrôle de fait d'Israël sur la partie occidentale de la ville mais considère Jérusalem-Est comme territoire occupé et ne reconnaît aucune souveraineté sur la ville.
  • L'Union européenne dans un rapport confidentiel de décembre 2008 accuse l'Etat d'Israël de « poursuivre activement l’annexion illégale de Jérusalem-Est ». Notamment selon le magazine Nouvel Observateur « d’utiliser le développement de la colonisation, la construction du mur de séparation, la planification des voies de circulation, l’instauration du régime des permis de résidence et de déplacements imposés aux Palestiniens » pour séparer Jérusalem-Est de la Cisjordanie.[84]

Économie

Marché de Mahane Yehuda dans l'ouest de Jérusalem.

Historiquement, l'économie de Jérusalem était centrée principalement sur les pélerinages religieux[85] et maintenant plus généralement sur le tourisme, et les entreprises publiques[note 11],[86].

Depuis la création de l’État d’Israël, le gouvernement est demeuré un acteur majeur dans l'économie de la ville. Il ne génère pas seulement un grand nombre d'emplois mais œuvre à offrir les conditions propices à la création d'entreprises[87].

Bien que Tel Aviv reste le centre financier d'Israël, un nombre grandissant de sociétés high tech quittent Tel Aviv pour Jérusalem. La zone industrielle Har Hatzvin située au nord de la ville accueille plusieurs grandes sociétés comme Intel, Teva Pharmaceutical Industries, et ECI Telecom[88].

Parmi les principales industries de Jérusalem, citons les fabriques de chaussures, le textile, l'industrie pharmaceutique, les produits de métaux, et les articles imprimés. Les usines sont situées surtout dans la zone industrielle d'Atarot au nord, le long de la route de Ramallah[86].

Art et culture

Vie sociale

Éducation

Jérusalem accueille de nombreuses universités prestigieuses offrant des cours en hébreu, arabe et en anglais. L'université hébraïque de Jérusalem a été fondée en 1925, elle fait depuis partie des 100 meilleures universités du monde[89]. Albert Einstein ou Sigmund Freud ont fait partie du conseil des gouverneurs[90]. L'université compte parmi ces anciens élèves quelques lauréats du prix Nobel dont les universitaires Avram Hershko[91], David Gross[92] et Daniel Kahneman[93] .

Cérémonie d'inauguration de université hébraïque de Jérusalem.

Le travail des étudiants et chercheurs est facilité par la bibliothèque nationale d'Israël, qui accueille prés de 5 millions de livres[90]. La bibliothèque a ouvert ses portes en 1892, prés de trente ans avant la première université. C'est le site avec le plus de livres de thème hébraïque. Aujourd'hui, elle réunit la bibliothèque nationale et la bibliothèque universitaire[94]. L'université hébraïque de Jérusalem est composée de trois campus, l'un au mont Scopus, l'autre à Givat Ram, et le campus de médecine au centre médical Hadassah.

L'Université al-Qods a été fondée en 1984[95], elle accueille les universitaires palestiniens et ceux des pays arabes[96]. L'université al-Qods est située au sud-est de la ville sur près de 19 hectares[95]. D'autres instituts d'étude supérieure dans Jérusalem sont l' académie de musique et de danse de Jérusalem et l'académie Bezalel des Arts et du design[97] dont les bâtiments sont situés sur le campus de l'université hébraïque de Jérusalem.

Le campus de l'université hébraïque de Jérusalem à Givat Ram.

La faculté des Technologie de Jérusalem a été fondée en 1969, offrant un enseignement d' ingénierie et de hautes technologies industrielles[98].

L'enseignement pour les Arabes de Jérusalem et d'Israël a été critiqué pour sa moins bonne qualité que celui pour les Juifs[99]. De nombreuses écoles de l'est de Jérusalem sont remplies à leur capacité maximum, au point qu'on enregistre des plaintes contre la surpopulation. Cependant, la municipalité de Jérusalem est en train de construire plus d'une douzaine de nouvelles écoles dans les quartiers arabes de la ville[100]. Les écoles dans Ras el-Amud et Umm Lison ont ouvert en 2008[101] En mars 2007, le gouvernement israélien propose un plan sur 5 ans de construction de 8 000 nouvelles classes dans la ville, dont 40% dans le secteur arabe et 28% dans le secteur Haredi. Un budget de 4.6 milliards de shekels a été débloqué pour le projet[102] En 2008, un philanthrope britannique a fait un dont de 3 millions de dollars américains pour la construction d'écoles dans la partie arabe de l'est de Jérusalem[101]. Les lycéens arabes passent le Bagrut, comme examen , la majeure partie de leur programme d'études est identique à celui des autres écoles secondaires israéliennes et comprend certains sujets juifs[99].

Santé

Sécurité

Sport

Stade Teddy Kollek.

Les deux sports les plus populaires sont le football et le basket-ball[103]. Le Betar Jérusalem, dans le championnat d'Israël de football, est le plus connu en Israël, ayant été vainqueur cinq fois de la coupe d'Israël de football[104]. Jérusalem compte une autre équipe de football, le Hapoel Katamon F.C., vainqueur une seule fois de la coupe d'Israël de football, qui est en troisième division, la liga Artzit.

En basket-ball, le Hapoel Jerusalem joue dans la top division. Le club a gagné le championnat d'Israël de basket-ball trois fois, et la coupe ULEB en 2004[105]. Inauguré en 1992, le stade Teddy Kollek est le plus grand stade de football de Jérusalem avec une capacité de 21 000 places[106].

Transport

Autoroute Begin
Fresque illustrant le tramway de Jérusalem rue de Jaffa

Transport aérien

L'aéroport le plus proche est celui d'Atarot, au nord de Jérusalem. Il a été utilisé pour les vols domestiques jusqu'en octobre 2000 notamment pour les vols vers Eilat. Depuis lors, les vols ont été transférés vers l'aéroport Ben Gourion. Désormais, l'aéroport est sous le contrôle de Tsahal en raison de la situation géographique de l'aéroport, proche des territoires palestiniens[107].

Transports routiers

La compagnie nationale d'autobus Egged, deuxième plus grande compagnie d'autobus dans le monde[108], dessert la plupart des localités autour de Jérusalem et gère les services d'autocars vers le reste du pays depuis la station centrale de bus sur la route de Jaffa, près de l'entrée ouest de Jérusalem.

Tramway

Article détaillé : Tramway de Jérusalem.

L'appel d'offres a eu lieu en 2000. Le tramway est en cours de construction et doit être livré en septembre 2010, cependant un délai de 9 mois supplémentaire a été demandé. Il devrait être capable de transporter quotidiennement près de deux cent mille personnes selon les estimations. Il est prévu 23 stations[109]. Alstom s'occupe de la construction des rames du tramway[109] et Veolia Environnement s'occupe de l'aménagement cependant le groupe pourrait quitter le projet[110].

Jumelages

Notes et références

Notes

  1. Voir la discussion correspondante
  2. Et éventuellement « peuple », selon Gesenius (Sander et Trénel 1859).
  3. D'autres références[réf. nécessaire] tendent à montrer que la ville était une petite ville administrative et non la capitale d'un grand royaume et que si l'Égypte repliait ses troupes vers le sud, ce n'était probablement pas par hostilité contre l'un ou l'autre mais pour protéger le territoire égyptien.
  4. Amihai Mazar dans le film La Bible dévoilée, épisode n°4.
  5. Aram est la Syrie.
  6. Maison de... est une expression consacrée que l'on trouve dans d'autres inscriptions pour désigner d'autres dynasties. Les archives assyriennes désignent le royaume d'Israël sous le nom de Maison d'Omri (Jules Oppert, Histoire des empires de Chaldée & d'Assyrie d'après les monuments : depuis l'établissement définitif des Sémites en Mésopotamie (2000 ans avant J.-C) jusqu'aux Séleucides (150 ans avant J.-C), Beau jeune, 1865, 144 p., p. 106 ).
  7. O. Lipschits et I. Finkelstein s’accordent sur le fait qu’il n’y a pas eu de révolution de Jérusalem à cette période, ni démographique, ni architecturale (pas de retour massif d’exilés, pas de grand temple (peut être juste un simple autel) etc...). En revanche ils divergent sur la possibilité de remparts. Pour I. Finkelstein, la faible taille de la population, au plus 100 familles, et l’absence de trace archéologique sûre d'un rempart conduisent à conclure qu'il n'y avait pas de rempart. O. Lipschits estime, quant à lui, que cette l’absence de trace archéologique est due à la reprise des pierres lors des travaux du temps d’Hérode, mais que « le rétablissement de Jérusalem dans son statut de capitale régionale nécessitait la restauration de ses remparts ».
  8. a , b , c  et d f = nombre de familles
  9. a  et b m = adultes de sexe masculin
  10. comprend Bethléem et les villages arabes aux alentours
  11. Étant donné qu'il s'agit de la capitale d'Israël.

Références

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    Toujours selon Sander et Trenel, la racine verbale ShLM signifie « achever ».
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  26. Ronny Reich, film « La Bible dévoilée » chap. 6 de l’épisode 2. Taille importante au même titre que d'autres Cité-états, nullement capitale d'un grand royaume centralisé comme le sera Samarie pour le royaume d'Omri.
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  36. [1]
  37. Israël Finkelstein, Un archéologue au pays de la Bible, éditions Bayard (2008) p.78.
  38. Ussishkin, D. (1997) Jezreel, Samaria and Megiddo : Royal Centers of Omri and Ahab, in Emerton, J.A. editor, Congress Volume Cambridge 1995 (Vetus Testamentus Supplement 66), pp.351-364.
  39. Norma Franklin, Correlation and Chronology : Samaria and Megiddo Redux, in The Bible and Radiocarbon Dating (2005) pp.310-322.
  40. Ronny Reich dans le film La Bible dévoilée, épisode 3.
  41. William M. Schneidewind dans le film La Bible dévoilée, épisode 4.
  42. Israël Finkelstein dans le film La Bible dévoilée, épisode 4.
  43. Thomas Römer dans le film La Bible dévoilée, épisode 4.
  44. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, La Bible dévoilée, éditions Bayard, 2004, pp.276-277.
  45. Film La Bible dévoilée, épisode 4.
  46. Estimation Oded Lipschits, cité par Estelle Villeneuve, in Le Monde de la Bible n°187, janvier-février 2009, p.32.
  47. Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, citant les fouilles menées par Oded Lipschits, in La Bible dévoilée, éditions Bayard, 2004, pp.346-347.
  48. Estelle Villeneuve, chercheur-associé à l'UMR CNRS « Archéologie et science de l’antiquité », in Le Monde de la Bible, n°187, janvier-février 2009, p.32.
  49. Judah and Judeans in the Persian Period, Collectif édité par O. Lipschits et M. Oeming, Einsensbrauns, Winona Lake, 2006. Oded Lifschits est professeur à l’université de Tel Aviv, spécialiste de la Judée au temps des Perses et des Babyloniens.
  50. The Territorial Extent and Demography of Yehud/Judea in the Persian and Early Hellenistic Periods, I. Finkelstein, in Revue Biblique 2009.
  51. Voir Maurice Halbwachs, La topographie légendaire des Évangiles en Terre Sainte, PUF, 1941 et L'invention de la Sainte Croix, selon la Légende dorée.
  52. Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, « Les Juifs dans le monde antique et médiéval », « Babylonie ».
  53. Pierre Langevin, Le Moyen Âge pour les nuls, Paris, éditions First, 2007, p.111
  54. Sous la direction d'Élie Barnavi,Histoire universelle des Juifs, page 108, Hachette, Paris, 1992, ISBN 2-01-016334-6
  55. (en) Protecting Jerusalem's Holy Sites: A Strategy for Negotiating a Sacred Peace by David E. Guinn (Cambridge University Press, 2006) p.35 ISBN 0-521-86662-6
  56. Jerusalem (DC Washington Institute for Near East Policy) by Teddy Kollek, 1990, p15
  57. « et Muhammad voyait les prodiges entre le ciel et la terre, jusqu'à ce qu'il arrivât à Jérusalem (Bayt al-Maqdis) », Ibn Ishaq, Muhammad, traduction Abdurrahmân Badawî, éditions Al Bouraq, tome 1, p. 315 (2001).
  58. Description et plan de la barrière de séparation par le Monde Diplomatique.
  59. a  et b Question de la violation des droits de l'Homme dans les territoires arabes occupés, y compris la Palestine par la Commission internationale de juristes.
  60. Avraham Yaari, Igrot Eretz Yisrael : Palestine Letters, Tel-Aviv, 1943, p. 98 
  61. Tahrir : Registre Turque des taxes, p. 56 
  62. Selon une étude de 1998 du professeur Sergio DellaPergola, de l'Université hébraïque de Jérusalem, citée par Elli Wohlgelernter, « Haredi population in Jerusalem not likely to take over », Jerusalem Post du 23 janvier 1998. Article reproduit sur le site du Jewih News Weekly of northern California.
  63. Le maire veut pousser les Arabes de Jérusalem hors de la ville, France-palestine.org
  64. Mission d'information effectuée en Israël et dans les Territoires palestiniens du 25 au 29 novembre 1996.
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  66. rapport d'Amnesty International
  67. Compte-rendu de la soixante-et-onzième séance sur UNISPAL, 13. Consulté le 22 septembre 2009
  68. (en) John Kifner, « HUSSEIN SURRENDERS CLAIMS ON WEST BANK TO THE P.L.O. ; U.S. PEACE PLAN IN JEOPARDY ; Internal Tensions », dans [York Times], 1er août 1988 [texte intégral (page consultée le 29 juin 2009)] 
  69. Traité de paix israélo-jordanien, article 3, paragraphe 2
  70. Traité de paix israélo-jordanien, article 9, paragraphe 2
  71. Déclaration de Washington, partie B, paragraphe 3
  72. Quel Etat palestinien ? Le monde diplomatique
  73. copie de la proclamation
  74. Présentation du Vatican - Relations internationales
  75. Résolution 252 de l'ONU[pdf]
  76. Résolution 267 de l'ONU[pdf]
  77. Résolution 271 de l'ONU[pdf]
  78. Résolution 298 de l'ONU[pdf]
  79. Résolution 465 de l'ONU[pdf]
  80. Résolution 476 de l'ONU[pdf]
  81. Résolution 478 de l'ONU[pdf]
  82. Résolution 1073 de l'ONU[pdf]
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  • (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Jerusalem ».

Bibliographie

Vue de Jérusalem du Mont des Oliviers

Voir aussi

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