- Accords d'Oslo
-
Les Accords d'Oslo[1] sont le résultat d'un ensemble de discussions menées en secret, en parallèle de celles publiques consécutives à la Conférence de Madrid de 1991, entre des négociateurs israéliens et palestiniens à Oslo en Norvège, pour poser les premiers jalons d'une résolution du conflit israélo-palestinien.
La Déclaration de principes, signée à Washington le 13 septembre 1993 en présence de Yitzhak Rabin, Premier ministre israélien, de Yasser Arafat, Président du comité exécutif de l'OLP et de Bill Clinton, Président des États-Unis, instaure un mode de négociations pour régler le problème et pose une base pour une autonomie palestinienne temporaire de 5 ans pour progresser vers la paix. La vive poignée de main entre Yasser Arafat et Yitzhak Rabin derrière la Maison Blanche et devant le Président Bill Clinton suite à la signature des accords de Washington fait renaître l'espoir de l'établissement d'une paix durable entre les deux entités proche-orientales.
Le processus d'Oslo est complété le 4 mai 1994, de l'Accord de Jéricho-Gaza qui investit la nouvelle Autorité nationale palestinienne de pouvoirs limités. Enfin, l'accord intérimaire sur la Cisjordanie et la Bande de Gaza ou « Accord de Taba », qui est signé à Washington le 28 septembre 1995, prévoit les premières élections du Conseil Législatif Palestinien et implique un découpage négocié des territoires palestiniens en zones où les contrôles israélien et palestinien s'appliquent de façon différente, dans l'attente de l'aboutissement des négociations toujours en cours.
Cette tentative de processus de paix israélo-palestinien, largement soutenue par la communauté internationale, sera mise en difficulté entre 1996 et 1999 suite au durcissement des positions de part et d'autre lorsque seront abordés les thèmes cruciaux du statut de Jérusalem, du problème des réfugiés palestiniens, de la lutte contre le terrorisme. Les positions les plus extrêmes s'expriment dans les années qui suivent, lors de l'assassinat de Yitzhak Rabin en 1995 par un étudiant israélien d'extrême-droite, et dans la multiplication des attentats menés par les mouvements palestiniens Hamas et Jihad islamique. Le processus d'Oslo ne pourra plus être relancé après 2000, au déclenchement de la seconde Intifada.
Sommaire
Contexte historique
La violence de la Première Intifada, déclenchée en 1987 et qui se poursuit par le biais d'attaques palestiniennes organisées contre les civils et les militaires israéliens, a mis sur le devant de la scène internationale les revendications palestiniennes mais laisse la résolution du conflit dans une impasse.
D'autre part, la guerre du Golfe, au cours de laquelle Israël a été bombardé de missiles Scud sans répondre à ces provocations irakiennes, prend fin en 1991 et les États-Unis envisagent alors l'ouverture de négociations multilatérales pour régler l'ensemble des problèmes du Proche-Orient et du Moyen-Orient. George Bush demande à son Secrétaire d'État, James Baker, d'ouvrir ces négociations. Elles se déroulent à Madrid et à Washington mais piétinent.
Article détaillé : Conférence de Madrid de 1991.En 1992, le gouvernement Shamir issu du Likoud perd les élections législatives israéliennes et Yitzhak Rabin, du parti travailliste, devient Premier Ministre. Parallèlement aux négociations de Madrid, il négocie avec l'OLP par l'entremise de la Norvège.
Ces discussions secrètes aboutissent à l'accord sur les régions de Jéricho et de Gaza. Les États-Unis rattrapent le mouvement en organisant la signature du traité.
Termes de l'accord
Cet accord entre en vigueur le 13 octobre 1993, soit un mois après la signature. Il est composé de trois éléments :
- une déclaration générale de principe sur l'autogouvernement (self-government) des deux régions de la bande de Gaza et de Jéricho (puis étendu à d'autres villes de Cisjordanie) ;
- quatre annexes ;
- des minutes explicatives.
- L'auto-gouvernement sur ces deux régions se fera par le biais d'une autorité intérimaire palestinienne et d'un Conseil élu (avant le 13 juillet 1994), et ce pour 5 ans.
- Au 13 décembre au plus tard, un comité israélo-palestinien se réunira pour déterminer les conditions et les dates de retrait des troupes israéliennes dans ces deux régions. C'est en avril 1994 au plus tard, que ce retrait devra être opéré.
Un passage sera prévu entre les deux zones. Mais les routes de Jéricho et de la bande de Gaza pourront être librement empruntés par les civils et les militaires israéliens. La santé, l'éducation, les affaires sociales, la taxation, le tourisme et la culture seront transférés aux Palestiniens.
Le Conseil, qui sera élu, aura pouvoir sur toute la bande de Gaza et sur la Cisjordanie sauf en ce qui concerne les colonies juives, les emplacements militaires, les Israéliens et Jérusalem.
Au bout de trois ans au plus tard, commenceront les négociations sur le statut final où seront abordées les questions des réfugiés palestiniens, de Jérusalem, des implantations israéliennes et les problèmes de sécurité d'Israël.
Il est également prévu une coopération israélo-palestinienne dans les domaines économiques, surtout ceux concernant le partage de l'eau.
Notes et références
Voir aussi
Articles connexes
- Yossi Beilin (architecte des accords)
- Ron Pundak (architecte des accords)
- Shimon Peres
- Yitzhak Rabin
- Yasser Arafat
- Bill Clinton
- Mona Juul
Liens externes
- « Interview de M. Alain Gresh à propos du processus d'Oslo », Israel-Palestine.ch.
Wikimedia Foundation. 2010.