- Golgotha (Calvaire)
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Le Golgotha est une colline située dans l'antiquité à l'extérieur de Jérusalem, sur laquelle les Romains crucifiaient les condamnés. Elle est désormais incluse dans la basilique du Saint-Sépulcre.
« Golgotha » est la forme grecque de l'araméen gulgūltá et de l'hébreu biblique gulgōlet, « crâne »[1] Ce nom vient sans doute de la présence d'ossements et de crânes mais il se peut aussi que le sommet de la colline eût la forme d'un crâne.
On lui donne d'autres noms tels que Calvaire (Calvarium en latin) ou Kraniou Topos (Κρανιου Τοπος en grec).
Sommaire
Les fouilles archéologiques
D'après les fouilles menées dans la basilique du Saint-Sépulcre par le franciscain Virgilio Corbo dans les années 1960, des traces de tailles de pierre et de culture ont été mises au jour. Elles indiquaient une utilisation du Mont du Golgotha bien avant sa mention dans le Nouveau Testament. Hors de la ville, le lieu servait de carrière de pierre « malaki » dès le VIIIe siècle av. J.‑C.. Par la suite, au Ier siècle av. J.‑C., les cavités furent recouvertes de terre et le lieu fut transformé en jardin. C'est le jardin du Golgotha dont parlent les Évangiles. Par ailleurs, des traces de cultures furent trouvées dans la grotte de l'Invention de la Croix. Dans le même temps, tout un réseau de grottes sépulcrales fut édifié à l'ouest de la carrière. Les tombeaux furent creusés dans de hautes parois rocheuses verticales ; parmi ces dernières on trouve surnommée selon l'usage la « tombe de Joseph d'Arimathie ».
À 35 m du sépulcre, un gros monolithe calcaire (v. le schéma n°2, A) avait été isolé au milieu des carrières. Les dimensions actuelles du bloc sont impressionnantes : sa hauteur totale fait en moyenne 11 m, dont 4,50 m sont au-dessus du sol de l'église (v. le schéma n°2, B). De forme irrégulière, son diamètre varie entre 5 et 7 mètres. A l'époque du Christ, il était en partie recouvert par les débris des carrières ainsi que la terre apportée naturellement par l'activité érosive : Seule sa partie supérieure arrondie était visible alors. Son sommet à la forme étrange d'un « crâne » et se situe au niveau du sol de l'actuelle chapelle du Golgotha (V. Schéma n°2, C). Une étude du bloc calcaire a permis de faire des recherches sur la grotte qu'il renferme et dont l'ouverture se situe au niveau du sol de l'église (V. Schéma n°2, D). C'est une cavité naturelle relativement grande dont les parois sont irrégulières et très rugueuses. Une anfractuosité naturelle partage le bloc du sommet jusqu'à la voûte de la grotte.
Selon Nazénie Garibian de Vartavan[2], le véritable lieu du Golgotha serait précisément situé à la verticale de l'autel de la basilique constantinienne, désormais enterrée, et à l’écart du lieu où le rocher du Golgotha est actuellement situé. Les plans publiés dans le livre indiquent l'emplacement du Golgotha avec une précision de moins de deux mètres sous le passage circulaire situé à un mètre de l'endroit où la tradition veut que la chemise entachée de sang du Christ fut retrouvée et immédiatement avant l'escalier qui mène à la Chapelle Ste Hélène (la mère ci-dessus mentionnée de l'empereur Constantin), aussi appelée Chapelle St Grégoire l'Illuminateur.
Le Golgotha dans les Évangiles
Le calvaire est évoqué dans tous les évangiles du Nouveau Testament :
- Matthieu (27:33) : « Arrivés au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. » ;
- Marc (15:22) : « Et ils conduisirent Jésus au lieu nommé Golgotha, ce qui signifie lieu du crâne. » ;
- Luc (23:33) : « Lorsqu'ils furent arrivés au lieu appelé crâne, ils l'y crucifièrent. » ;
- Jean (19:17) « Ils prirent donc Jésus ; il sortit portant sa croix et vint au lieu dit du crâne, ce qui se dit en hébreu Golgotha. »
Le mot לְגֻלְגַּלֹתָם, LGLGLTM, Legoulgualotam, apparaît quatre fois[3] au chapitre 1er du Livre des Nombres, versets 2, 18, 20 et 22. La traduction est « par tête » ou « par crâne », comme dans l'Exode 16, 16 ou 38, 26 et les Nombres 3, 47. Mais dans les Juges, 9, 53 (Abimelek) [4] et le 2e livre des Rois 9, 35 (Jézabel), גֻּלְגָּלְתּ, GLGLT, Goulgolèt signifie bien « crâne ».
Le Nouveau Testament décrit le calvaire comme un lieu proche de Jérusalem (Jean 19:20), à l'extérieur des remparts (Hébreux 13:12) conformément à la tradition juive. C'est le lieu où Jésus fut crucifié mais aussi où il aurait été enterré après son exécution. Actuellement (2006), l'église se trouve dans la ville de Jérusalem, mais le Saint-Sépulcre était probablement encore à l'extérieur au moment de la crucifixion de Jésus. Les historiens sont globalement d'accord pour admettre que l'église est bien le lieu du tombeau du Christ. Les recherches archéologiques semblent démontrer que la tombe de Jésus avait été creusée dans un massif rocheux excentré par rapport à la carrière. Le propriétaire, Joseph d'Arimathie avait commencé à préparer une sépulture familiale à cet endroit. Cette nouvelle tombe était constituée d'une entrée basse et étroite, fermée par une grosse pierre. Au bout, se trouvait un vestibule menant à la chambre funéraire. Un seul banc avait été taillé dans la roche au côté Nord à droite de l'entrée mais il est fort possible que Joseph d'Arimathie avait imaginé réaliser deux autres bancs sur les côtés Ouest et Sud pour compléter la sépulture familiale. La crucifixion de Jésus a dû probablement bouleverser ses projets et il fit de cette tombe, son lieu de sépulture. À l'heure actuelle, elle est vénérée et reconnue par les chrétiens comme étant le lieu où son corps reposa et ressuscita. Aujourd'hui, le tombeau est enfermé dans un édifice en marbre.
C'est sur le Golgotha que l'empereur romain Constantin le Grand a construit l'église du Saint-Sépulcre de Jésus aux environ de 326 -332. C'est aussi le lieu où la tombe de Jésus et la vraie croix auraient été découvertes par Hélène en 326, la mère de Constantin. C'est le principal lieu saint du christianisme et un des principaux sanctuaires de Terre Sainte.
En 1885, Charles Gordon a suggéré un autre lieu pour le Calvaire, le jardin de la Tombe, situé au nord du Saint Sépulcre dans les environs de la Porte de Damas et datant de la période de l'Empire byzantin. Cela correspondrait à la description de Jean (19:41) : « Or il y avait un jardin au lieu où il avait été crucifié, et dans ce jardin un tombeau neuf ». Dans le jardin, on peut trouver un rocher escarpé qui contient deux grandes cavités qui ressemblent étrangement à des yeux de tête de mort.
Représentations et traditions religieuses
Fréquemment les peintures représentant la crucifixion de Jésus portent le titre de calvaire. Il est aussi attribué à certains édifices religieux en haut de promontoires naturels ou sur des collines artificielles construites par des croyants. Le terme est aussi utilisé pour certains cimetières, spécialement ceux appartenant à la religion Catholique. Il est aussi employé pour définir une tâche excessivement pénible, pratiquement insurmontable, en référence à l'ascension du Christ sur le Golgotha, le jour de sa crucifixion.
L'histoire religieuse
La tradition religieuse considère que c'est le lieu où Adam est né, où il a péché et où son corps fut enfoui. Melchisédech, roi de Jérusalem au temps d'Abraham, aurait déposé le crâne d'Adam dans le calvaire. Les descendants de Noé lui auraient légué cette précieuse relique.
Le Golgotha, ou calvaire, représente le lieu de crucifixion de Jésus et des deux brigands. Certains avancent que lors de la crucifixion de Jésus, on aurait découvert le crâne d’Adam, enseveli en ce même lieu[5]. La tradition chrétienne enseigne que le sacrifice de Christ puis sa résurrection trois jours après, pardonne le péché originel dont Adam était responsable et apporte de ce fait le salut de l'humanité ; à tous ceux qui croient en ce salut.
La mystique Catherine Emmerich aurait eu des visions du Golgotha. [1]
Anecdote
L'art religieux (peintures, sculptures etc.) représente souvent des crânes afin de rappeler cette histoire. On trouve souvent sous les crucifix et les croix une tête de mort.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Notes et références
- Golgotha, dans CNTRL. L'étymologie est indiquée dans 3 évangiles sur 4, et Jean précise : en hébreu (voir plus loin)
- ISBN 0-9527827-7-4). Thèse élaborée avec son mari Christian Tutundjian de Vartavan, soutenue le 23 septembre 2005 en Sorbonne et publiée en 2008 : Garibian de Vartavan, Nazenie, La Nouvelle Jérusalem et les premiers sanctuaires chrétiens de l'Arménie. Méthode pour l'étude de l'église comme temple de Dieu, Isis Pharia, Londres, 2008 (
- Nombres 1, 2 La première est en
- Une femme brise son crâne
- Guy Couturier,CSC Professeur émérite, Université de Montréal : Parabole, mai-juin 1998, vol. XX numéro 5
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