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Mortagne-sur-Gironde
Les falaises mortes, non loin du port de plaisance
DétailAdministration Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente-Maritime Arrondissement Saintes Canton Cozes Code commune 17248 Code postal 17120 Maire
Mandat en coursJean-Louis Faure
2008-2014Intercommunalité Communauté d'agglomération Royan Atlantique Démographie Population 1 030 hab. (2008) Densité 55 hab./km² Gentilé Mortagnais Géographie Coordonnées Altitudes mini. 0 m — maxi. 64 m Superficie 18,87 km2 Mortagne-sur-Gironde est une commune française située dans le département de la Charente-Maritime et la région Poitou-Charentes. Ses habitants sont les Mortagnais.
Bordant les rives de l'estuaire de la Gironde, cette petite cité fut pendant plusieurs siècles une principauté, titre qu'elle acquit au lendemain de la Guerre de Cent ans, mais finit par perdre par déshérence. Importante place-forte militaire, elle devint également un port de premier ordre au XVIIIe siècle, classé troisième port de Gironde (après Bordeaux et Blaye) au milieu du XXe siècle, avant de décliner peu à peu. Elle vit aujourd'hui principalement du tourisme, restant malgré tout un port de pêche relativement actif.
La cité est divisée en deux entités distinctes : la ville ancienne, campée sur une falaise, s'organise autour de son église et de quelques rues commerçantes, tandis que le port, en contrebas, est bordé d'ancienne minoteries. Une partie des maisons ont été reconverties en bars, restaurants et commerces, faisant de cette partie de la cité un pôle économique actif en période estivale. Non loin de là, se dresse un ermitage monolithe remontant aux premiers siècles de l'ère chrétienne.
Mortagne-sur-Gironde appartient à la communauté d'agglomération Royan Atlantique, structure intercommunale regroupant 72 136 habitants (2006).
La commune appartient également depuis 2011 au réseau « Villages de pierres et d'eau », label initié par le conseil général afin de promouvoir des sites exceptionnels présentant la particularité d'être situés au bord d'une étendue d'eau (mer, rivière, étang...)[1].
Sommaire
Géographie
Articles connexes : Géographie de la Charente-Maritime et Géologie de la Charente-Maritime.Localisation
Articles détaillés : Haute Saintonge et Estuaire de la Gironde.La commune de Mortagne-sur-Gironde est située dans la partie sud-ouest du département de la Charente-Maritime, sur la rive droite de l'estuaire de la Gironde, à mi-chemin entre les villes de Blaye, au sud (dans le département de la Gironde) et de Royan, au nord. Elle appartient au canton de Cozes et à l'arrondissement de Saintes. Elle se trouve à 25 kilomètres de Royan[2], 30 kilomètres de Saintes[3], 40 kilomètres de Blaye[4], 73 kilomètres de Bordeaux[5] et 80 kilomètres de La Rochelle[6], préfecture du département.
La petite cité se divise en deux entités, qui tirent chacune partie des caractéristiques géographiques du site : une « ville haute », campée sur de puissantes falaises, constituant l'une des extrémités du plateau crétacé de Saintonge, répondant à une « ville basse » (également appelée « La rive ») établie en contrebas, autour du port de plaisance, dans une zone marécageuse constituée d'alluvions récentes. Le bassin de plaisance, creusé dans les terres, est relié à l'estuaire par un chenal, dit « chenal de Mortagne ». L'estuaire de la Gironde, que l'on peut contempler depuis une table d'orientation située sur les hauteurs (place Bel-Air; la vue porte jusqu'à Pauillac et Le Verdon-sur-Mer), est large de douze kilomètres.
Les falaises de Mortagne, qui forment un véritable « mur » de plus de trente mètres de haut, sont dites « mortes », c'est-à-dire qu'elles ne sont plus baignées par les flots de l'estuaire, mais de dressent en retrait, au milieu des terres. Elles permettent de déterminer l'emplacement du littoral primitif, il y a environ 80 millions d'années. Datées de la période crétacée, et plus exactement de l'étage stratigraphique campanien, elles sont riches en spongiaires et en bryozoaires. Certaines falaises ont été rabotées au moment des glaciations : des formes en « U » caractéristiques sont encore visibles. Elles témoignent de la présence de vallées glaciaires au Quaternaire.
Le territoire communal est constitué en grande partie de « champagnes » calcaires et de croupes plus ou moins accentuées (hauteurs de « La Roche Tendron », de « Vil Mortagne », de « Peu-Renoux »...) où sont cultivés maïs, blé, avoine, tournesols, luzerne, ainsi que la vigne qui sert à produire des eaux-de-vie réputées, cognac et pineau des Charentes.
Des « combes » (vallées sèches) entaillent le plateau en divers endroits : on note ainsi la « combe à Rambaud », près du hameau « L'échailler », la « combe de Font-Pâques », plus profonde, la « combe de Jau », qui vient s'y greffer, la « combe d'Armel », dans la partie sud-est, près du lieu-dit « La richarde », mais aussi, tout au nord, la « combe de la bataille ».
Une source jaillit dans la partie sud-est de la commune, donnant naissance à un modeste cours d'eau, la rivière de Fontdevine. Long de 4,7 kilomètres, il est tributaire de la Gironde[7].
Au pied des falaises, se sont constituées de vastes zones marécageuses, issues de la présence dans les eaux de l'estuaire de nombreuses alluvions argileuses, qui se sont accumulées progressivement. Ces vastes étendues humides, appelées « Petite Camargue » ou « Camargue saintongeaise », s'étendent de Saint-Seurin-d'Uzet à Blaye. Ponctuées de roselières et sillonnées de canaux, elles accueillent une riche végétation palustre. Elles se prolongent par une partie immergée, le « banc de Saint-Seurin ».
Les forêts constituent près de 17 % du territoire communal[8], et se concentrent surtout dans sa partie septentrionale (forêt de Valleret). Elles sont constituées essentiellement de chênes pédonculés, de chênes tauzins, de chênes pubescents ou de frênes.
Axes de communication
Voies routières
La commune, un peu en marge des grands axes de communication, est accessible par plusieurs routes secondaires. La principale est la D 145 ou « route verte », itinéraire touristique reliant Bordeaux à Royan, qui longe la rive droite de l'estuaire de la Gironde. En entrant à Mortagne depuis Saint-Seurin-d'Uzet, la route devient sinueuse et parfois pentue (côte de 14 % au lieu-dit « Tire-Cul »[9]), en raison des « falaises mortes » qui modifient le relief : elle offre des points de vue spectaculaires sur l'estuaire et les marais de la « Petite Camargue ».
L'extrémité nord du territoire communal est traversée par une route importante, seule véritable « artère » du canton de Cozes : la D 730, qui appartient au réseau des routes départementales de première catégorie[10] (fréquentation importante : plus de 3 000 véhicules/jour). Cet axe majeur, dit « route de Bordeaux », irrigue toute la partie méridionale du département, jusqu'à La Roche-Chalais, en Dordogne. C'est également la principale voie de communication (hors autoroute) pour rejoindre Mirambeau, Blaye et Bordeaux. La D 6, qui vient se greffer sur la D 730, relie directement le hameau de Touvent (commune de Boutenac-Touvent) au centre-bourg, ménageant des vues panoramiques sur l'estuaire de la Gironde et les côtes médocaines.
Dans la partie occidentale de la commune, la D 245 et la D 245 e permettent de desservir les hameaux de Beauchêne, Font-Pâques, Chez Bouyer ou Font-Remy.
La commune ne dispose pas de gare de chemins de fer. Les gares SNCF les plus proches sont situées à Royan, Saintes et Pons.
Transports urbains
La commune est desservie par le réseau de transports départementaux « Les Mouettes ». Des correspondances existent avec les gares de Saintes et Royan.
Communes limitrophes
Environnement
Article connexe : Faune et flore de la Charente-Maritime.Une grande partie du territoire communal est intégré à une zone protégée en raison de la richesse de son écosystème (prés salés atlantiques, mares temporaires méditerranéennes, pelouses sèches, falaises, estuaire de la Gironde et marais associés). Les marais de la « Petite Camargue », fréquentés par de nombreuses espèces d'oiseaux, sont le cadre de visites guidées régulières.
La préservation de la biodiversité a conduit à intégrer 1 % de la surface communale dans une zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique de classe I (petits espaces homogènes) — soit respectivement les marais de la « Petite Camargue », la combe d'Armel, les falaises de Saint-Seurin et le banc de Saint-Seurin-Les conches — et 40 % dans une zone de classe II (grands espaces naturels riches), comprenant l'estuaire de la Gironde, ses marais et ses coteaux. Cet ensemble, qui couvre plusieurs communes, bénéficie d'une protection spéciale dans le cadre du réseau de protection des espaces naturels de grande valeur patrimoniale Natura 2000 (classement en « site d'importance communautaire »). Les différents sites sont fréquentés par de nombreux mammifères (loutre, vison, grand et petit rhinolophe, barbastelle...), par des amphibiens (cistude d'Europe, espèce protégée)[11] et par de nombreuses espèces d'oiseaux, pour qui les rives de la Gironde sont une étape migratoire, un lieu de reproduction ou d'hivernage (busard cendré, busard des roseaux, échasse blanche, faucon hobereau, faucon pèlerin, tadorne de Belon...). L'estuaire de la Gironde est quant à lui une importante étape migratoire pour le saumon atlantique, l'esturgeon, l'alose et la lamproie[12].
8 % du territoire communal est concerné par la directive oiseaux (protection des oiseaux sauvages et de leur biotope) et 35 % par la directive habitats-faune-flore[8].
Climat
Article connexe : Climat de la Charente-Maritime.Le climat est de type océanique aquitain : la pluviométrie est relativement élevée en automne et en hiver et les hivers sont doux. L'été reste tempéré grâce à la brise marine. Deux vents venant de l'océan, le noroît et le suroît, soufflent sur les côtes du département. L'ensoleillement de la côte charentaise est très important : avec 2 250 heures par an, il est comparable à celui que connaît une partie de la côte méditerranéenne[13].
Les relevés de la station météorologique de La Rochelle entre 1946 et 2000 permettent de déterminer quelques dates majeures au point de vue climatique en Charente-Maritime : ainsi, au cours de cette période, la température la plus froide est relevée le 15 février 1956 : -13,6° C.
Un pic de température (dépassé seulement au cours de la canicule de 2003) est atteint le 8 juillet 1982 avec près de 39° C à l'ombre.
Si 1953 est considérée comme l'année la plus sèche, 2000 est au contraire la plus pluvieuse[14].La Charente-Maritime est le département français le plus durement touché par la tempête Martin du 27 décembre 1999. Les records nationaux de vents enregistrés sont atteints avec 198 km/h au nord de l'île d'Oléron (station de la pointe de Chassiron). Des pointes à 194 km/h sont relevées à Royan.
Un an après le passage de la tempête Klaus (janvier 2009), la commune est touchée par la tempête Xynthia (février 2010).
Données générales
Ville Ensoleillement
(h/an)Pluie
(mm/an)Neige
(j/an)Orage
(j/an)Brouillard
(j/an)Moyenne nationale 1 973 770 14 22 40 Mortagne-sur-Gironde[15] 2250 755 4 13 26 Paris 1 630 642 15 19 13 Nice 2 668 767 1 31 1 Strasbourg 1 633 610 30 29 65 Brest 1 492 1 109 9 11 74 Données météorologiques à La Rochelle
Données climatiques à La Rochelle mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) 3,4 2,8 5,4 7,4 10,7 13,7 15,8 15,7 13,7 10,5 6,3 3,9 9,2 Température moyenne (°C) 5,9 6,9 8,7 11,1 14,3 17,5 19,8 19,6 17,8 14,2 9,4 6,6 12,7 Température maximale moyenne (°C) 8,5 9,9 12,1 14,7 17,9 21,3 23,8 23,5 21,8 18,0 12,6 9,2 16,1 Ensoleillement (h) 84 111,0 174,0 212,0 239,0 272,0 305,0 277,0 218,0 167,0 107,0 85,0 2 250,0 Précipitations (mm) 82,5 66,1 57,0 52,7 61,1 42,9 35,1 46,4 56,5 81,6 91,8 81,8 755,3 Source : Climatologie mensuelle à la station départementale de La Rochelle de 1961 à 1990[16].Données météorologiques à Bordeaux
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) 2,8 3,4 4,6 6,6 10,3 13 15,1 15,2 12,5 9,5 5,5 3,8 8,5 Température moyenne (°C) 6,4 7,6 9,6 11,6 15,4 18,3 20,8 20,9 18,1 14,2 9,4 7,3 13,3 Température maximale moyenne (°C) 10 11,7 14,5 16,5 20,5 23,5 26,4 26,6 23,7 18,8 13,4 10,7 18,1 Précipitations (mm) 92 82,6 70 80 83,9 63,8 54,5 59,5 90,3 94,1 106,9 106,7 984,1 Record de froid (°C) -16,4 -15,2 -9,9 -5,3 -1,8 2,5 4,8 1,5 -1,8 -5,3 -12,3 -13,4 -16,4 Record de chaleur (°C) 20,2 26,2 29,8 31,1 35,4 38,5 39,2 41,9 37,6 32,2 25,1 22,5 41,9 Source : Le climat à Bordeaux (en °C et mm, moyennes mensuelles 1971/2000 et records depuis 1880)[17]Toponymie
Du latin Mauritania (Terre des Maures), du nom probable d'une station militaire romaine du Bas Empire composée de troupes Maures[18], comme les autres Mortagne.
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes de la Charente-Maritime.Les armes de Mortagne-sur-Gironde se blasonnent ainsi : «D'azur au pal d'or accosté de six losanges du même. »
Histoire
Article connexe : Histoire de la Charente-Maritime.Origines de la cité
Des fouilles archéologiques effectuées sur le territoire communal révèlent des traces d'occupation humaine très ancienne, ce que montre notamment la présence d'un éperon barré remontant au néolithique au lieu-dit de Vil-Mortagne. Des traces d'habitation gallo-romaines ont été également découvertes, qui seraient, selon certaines hypothèses, les restes d'une villa ayant appartenu à saint Ausone, ce qui n'est pas attesté. Au IIe siècle de notre ère, un ermitage monolithe est fondé par des moines, qui creusèrent au fil des siècles un ensemble comportant cellules et église à même la falaise, selon des techniques que l'on retrouve à Aubeterre-sur-Dronne.
Vers le XIIe siècle, Mortagne devint une place fortifiée, ce qui s'explique aisément étant donné la topologie des lieux, formant un promontoire protégé par des falaises. Des remparts et un château fort vinrent compléter l'œuvre de la nature pour former une place forte réputée imprenable. L’autorité du seigneur de Mortagne était appuyée par le prieuré des chanoines réguliers de l’ordre de Saint-Augustin qui gérait alors 9 paroisses[19].
Une place-forte très convoitée
Durant la guerre de Cent Ans, la ville se trouvera au centre d'interminables combats entre les partis anglais et français. En 1378, lors d'un nouveau siège de la cité par les troupes anglaises, le prince gallois Yvain de Galles, allié du roi de France, périra assassiné par le mercenaire Jon Lamb. La place forte, finalement conquise par les Anglais, passera définitivement entre les mains françaises en 1460 à la suite d'une bataille remportée par François de Montberon. Ce fait d'arme vaudra à la ville l'honneur de devenir une principauté.
La principauté de Mortagne
En 1580, au moment des guerres de religion, Mortagne, place forte catholique, est conquise et mise à sac par les troupes du « poète-soldat » Agrippa d'Aubigné. Le prieuré et l'église Saint-Étienne sont incendiés. Quelques années plus tard, en 1622, Louis XIII en personne vint soutenir les opérations militaires et délivra la principauté de Mortagne.
Par la suite, Armand Jean-Duplessis, cardinal de Richelieu, ministre de Louis XIII deviendra prince souverain de Mortagne de 1624 à 1642[20].
Le creusement du bassin à flot fut commencé au XVIIIe siècle. Le port de Mortagne deviendra à la fois un port militaire, de commerce et de pêche, abritant, entre autres, des navires de la Royale. À cette époque, la ville se divise en deux quartiers principaux : la ville-haute, siège des représentants du prince, des autorités religieuses et de la bourgeoisie, et la ville basse, regroupée autour du port, qui devient le poumon économique de la cité. On y installe de nombreuses minoteries, des entrepôts, une cimenterie. La Révolution verra la fin de la principauté et la transformation de la ville en commune du canton de Cozes.
Un port important
Le chemin de fer est installé en 1891. En 1906, la Marine nationale s'emploie à élargir le port, qui recevra jusqu'en 1914 des navires militaires, notamment des contre-torpilleurs et des sous-marins.
Plusieurs cargos assureront également des liaisons commerciales régulières, en particulier avec le Royaume-Uni, lesquelles ne cesseront qu'avec le début de la seconde guerre mondiale. En 1939, le port de Mortagne est classé troisième port de l'estuaire de la Gironde, après Bordeaux et Blaye.
Aujourd'hui, la ville vit principalement du tourisme et du développement des activités tertiaires.
Administration
Articles connexes : Administration de la Charente-Maritime et Histoire des maires de France.Administration municipale
De 1789 à 1799, en vertu de la loi du 14 décembre 1789, les agents municipaux (maires) sont élus au suffrage direct pour 2 ans et rééligibles, par les citoyens actifs de la commune âgés d'au moins 25 ans, contribuables payant une contribution au moins égale à 3 journées de travail dans la commune. Sont éligibles ceux qui paient un impôt équivalent au moins à dix journées de travail.
De 1799 à 1848, La constitution du 22 frimaire an VIII (13 décembre 1799) revient sur l’élection du maire, les maires sont nommés par le préfet pour les communes de moins de 5 000 habitants. La Restauration instaure la nomination des maires et des conseillers municipaux. Après les lois organiques 1831, les maires sont nommés (par le roi pour les communes de plus de 3 000 habitants, par le préfet pour les plus petites), mais les conseillers municipaux sont élus au suffrage censitaire pour six ans.
Du 3 juillet 1848 à 1851, les maires sont élus par le conseil municipal pour les communes de moins de 6 000 habitants.
De 1851 à 1871, les maires sont nommés par le préfet, pour les communes de moins de 3 000 habitants et pour 5 ans à partir de 1855. Après 1871, les maires sont de nouveau élus, sauf dans les chefs-lieux (de départements, d'arrondissements ou de cantons).
Ce n'est que le 28 mars 1882, qu'une loi sur l’organisation municipale (encore en vigueur) est votée, et qui régit le principe de l'élection du maire et des adjoints par le conseil municipal, quelle que soit l'importance de la commune (sauf pour Paris). La loi du 5 avril 1884 fixe le mandat à quatre ans, durée portée le 10 avril 1929 à six ans[21]. De par sa taille, la commune dispose d'un conseil municipal de 15 membres (article L2121-2 du Code général des collectivités territoriales[22]). Lors du scrutin de 2008, Jean-Louis Faure est élu conseiller municipal au premier tour puis nommé maire par celui-ci[23].
Jumelage
- Roshyr and Aberfraw (Grande-Bretagne) depuis 2004 [24]
Liste des maires
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité depuis 2001 Jean-Louis Faure Toutes les données ne sont pas encore connues. Canton
Mortagne-sur-Gironde est une des quatorze communes du canton de Cozes. Ses 1030 habitants (2008) en font la quatrième commune la plus peuplée du canton, derrière Meschers-sur-Gironde, Cozes et Semussac.
Au moment de la réorganisation territoriale de 1790, Mortagne-sur-Gironde fut érigée en chef-lieu de canton au sein du district de Saintes, mais perdit cette fonction en 1800, par la loi du 28 pluviôse an VIII (17 février 1800).
Population et société
Démographie
Article connexe : Démographie de la Charente-Maritime.Évolution démographique
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués à Mortagne-sur-Gironde depuis 1793. D’après le recensement Insee de 2008, Mortagne-sur-Gironde compte 1 030 habitants (soit une stagnation par rapport à 2007).
Pyramide des âges
Économie
Article connexe : Économie de la Charente-Maritime.La position privilégiée de la commune, située dans l'arrière pays royannais, à proximité immédiate de nombreux sites touristiques ou historiques, explique que la principale activité économique de la ville soit le tourisme. La commune possède plusieurs campings et gites ruraux, un centre-ville doté des commerces de base, mais également un bassin à flot dont la capacité est de 200 bateaux. L'autre secteur économique important est la pêche, en particulier la pêche au maigre et aux pibales.
Patrimoine communal
Ermitage monolithe
Situé à 600 mètres au sud de la ville basse, l'ermitage Saint-Martial a été entièrement aménagé au creux d'une puissante falaise. D'inspiration cappadocienne, il se compose de plusieurs cellules, d'un réfectoire, d'une cuisine et d'une curieuse église monolithe, qui, bien que moins connue que celles d'Aubeterre-sur-Dronne et de Saint-Émilion, compte parmi les sommets de l'architecture soustractive dans le sud-ouest de la France. D'une grande sobriété, elle conserve une tribune taillée à même le roc, une statue de saint Antoine d'Égypte et une autre de saint Martial[31].
Cet ermitage fut aménagé à partir de cavités naturelles, sans doute dès les premiers temps de l'ère chrétienne (probablement IIe ou IIIe siècle). La tradition veut que saint Martial soit venu se retirer régulièrement dans ces grottes. Par la suite, une petite communauté monastique s'est employée à les agrandir. L'église daterait (selon Charles Connoué, spécialiste de l'architecture religieuse en Saintonge) du IXe siècle[32], mais elle a été remaniée par la suite. Au XIe siècle, l'ermitage était un relais sur une voie secondaire du chemin de Saint-Jacques de Compostelle. Les pélerins y trouvaient un abri, puis les moines les faisaient passer en barque de l'autre côté de l'estuaire de la Gironde, en Médoc, où ils poursuivaient leur route vers Bordeaux et ses nombreux sanctuaires, ou Soulac et sa célèbre basilique Notre-Dame. Les moines de Mortagne avaient également pour mission de secourir les marins en détresse. Cette communauté religieuse, assez réduite, resta en fonction jusqu'à la Révolution, où les derniers moines Récollets furent dispersés.
L'ermitage de Mortagne est classé monument historique depuis le 13 mars 1987[33]. Il est ouvert à la visite.
Église Saint-Étienne
Les origines de cette église remontent au moins au XIIe siècle, même s'il ne subsiste plus guère d'éléments datant de cette période, sinon quelques pans de murs (parties du chevet et du transept) et une série de chapiteaux historiés au niveau des croisillons (inscrits aux monuments historiques). Au Moyen Age, elle est une des deux églises paroissiales de la ville, avec l'église Notre-Dame, aujourd'hui disparue. Siège d'un prieuré conventuel augustinien, elle a autorité sur plusieurs paroisses alentours, dont Cozes, Saint-Seurin-d'Uzet, Gémozac ou Champagnolles[32]. Incendiée et pillée durant les Guerres de religion par les troupes d'Agrippa d'Aubigné[34], elle est reconstruite une fois la paix revenue, mais est de nouveau en fort mauvais état au début du XVIIIe siècle. Une grande campagne de travaux est menée à partir de 1769, sous la direction du tailleur de pierre Martin Blondeau et du charpentier Daniel Maurice. Au siècle suivant, le clocher, fissuré, nécessite une surveillance constante. Après délibérations, il est finalement décidé d'en construire un nouveau. Deux architectes s'opposent quant au parti à mettre en œuvre : Gustave Alaux, adepte du style néo-gothique, et Antoine Brossard, tenant du néo-classicisme. La proposition d'Alaux l'emporte finalement, et en 1859, le clocher-porche en pierre de Bourg, couronné d'une flèche servant d'amer aux navigateurs, est édifié. Il est repris en 1870 par l'architecte Aimé Bonnet[35].
L'église Saint-Étienne, d'une grande sobriété, est en forme de croix latine. Elle comprend une nef unique de quatre travées, éclairée par une série de baies en plein cintre où ont été placés des vitraux colorés, issus des ateliers Dagrant et datant de 1889[34]. Le transept conserve une série de chapiteaux médiévaux, seules survivances de l'ancienne église. Des pilastres servent d'appui à une voûte d'arêtes en anse de panier, qui couvre la quasi-totalité de l'édifice. En ciment armé, elle date de la fin du XIXe siècle et remplace un ancien lambris[32]. De nombreux indices semblent indiquer la présence d'une crypte sous le croisillon nord; la tradition veut que des compagnons de Charlemagne y aient été inhumés[34]. Plusieurs religieux et différentes personnalités mortagnaises sont enterrées sous les dalles de l'église, suivant une coutume ancienne.
Le mobilier de l'église comprend un retable d'époque Louis XVIII, dans un goût proche de celui de Saujon, une chaire Louis XIII, un chemin de croix du XVIIIe siècle et une statuaire datant essentiellement du XIXe siècle.
Culture
Article connexe : Culture en Charente-Maritime.Le Musée de Mortagne
Article détaillé : Musée de la carte postale.Depuis l'été 2003, Mortagne-sur-Gironde a aménagé un petit musée local, implanté dans l'ancien embarcadère de l'actuel port de plaisance, qui retrace l'histoire du village au moyen d'un fond original de 300 reproductions de cartes postales anciennes. Animé par une association communale, « L'embarcadère », il a pour but de faire connaître aux visiteurs l'histoire et le patrimoine de cette petite cité des bords de Gironde. L'entrée du musée est gratuite.
La présence de ce musée permanent contribue activement à l'animation touristique et culturelle de la rive droite de la Gironde.
Langue saintongeaise
Article détaillé : Saintongeais.La commune est située dans l'aire linguistique du saintongeais, un dialecte faisant partie de la famille des langues d’oïl, branche des langues romanes, qui comprend également le français, l’angevin le picard et le poitevin avec lequel il est souvent regroupé dans un domaine plus vaste, le poitevin-saintongeais.
Le saintongeais (saintonjhais) est la langue vernaculaire parlée dans les anciennes provinces d'Aunis, Saintonge et Angoumois. On l’appelle aussi le charentais ou encore le patois charentais. Les locuteurs sont dits patoisants. Le saintongeais a fortement influencé l’acadien et en conséquence, par ricochet, le cadien ; quant au québécois, il a été influencé par les parlers tels que le normand, le francien et le saintongeais.
La langue saintongeaise présente de nombreux traits communs avec des langues telles que le cadien ou l'acadien, ce qui s'explique par les origines saintongeaises d'une partie des émigrants vers la Nouvelle-France au XVIIe siècle.
Gastronomie
La gastronomie saintongeaise est principalement axée sur trois types de produits : les produits de la terre, les produits de la mer et les produits de la vigne.
Les préparations à base de viande de porc occupent une place prépondérante dans la cuisine régionale : ainsi des gratons ou des grillons, sortes de rillettes à base de viandes rissolées et confites dans leur graisse, du gigorit (ou gigourit), un civet mêlant sang, gorge, foie et oignons, ou de la sauce de pire, à base de fressure, d'oignons et de vin blanc de pays[36].
La cuisine saintongeaise intègre tout naturellement de nombreuses recettes à base de « cagouilles », le nom local de l'escargot petit-gris. Animal tutélaire de la Saintonge, il est notamment cuisiné « à la charentaise », c'est-à-dire cuit dans un court-bouillon agrémenté de vin blanc, d'ail et de mie de pain.
Parmi les autres spécialités locales, il convient de noter également les pibales (alevins d'anguille pêchés dans la Gironde, spécialité de la ville (mais aussi de Blaye), les huîtres de Marennes-Oléron, les sardines de Royan, les « thyeusses de gueurnouilles » (cuisses de grenouilles) ou encore la « sanglette », une galette préparée à base de sang de poulet et d'oignons cuits.
Les desserts traditionnels sont issus de la cuisine paysanne : millas (gâteau à la farine de maïs, qu'on retrouve dans une grande partie du Sud-Ouest de la France), galette charentaise, au beurre de Charentes-Poitou, ou encore « merveilles » (beignets).
Les vignes de la région servent à la confection d'eaux-de-vie réputées, telles que le pineau des Charentes et plus encore, le cognac. La commune de Mortagne-sur-Gironde est ainsi intégralement située dans la zone de production des « bons bois ».
Mortagne dans la culture populaire
Une bande dessinée, Le Sorcier de la Falaise[37] se passe à Mortagne-sur-Gironde, en septembre 1957. Le calme de ce village de province est brisé par la découverte du corps d'une femme sauvagement assassinée. Maître Berger, un avocat bordelais enquête. Qui a tué Juanita Villa ? Noël Caraman, ex-star de cinéma, le maire ou le sorcier ? Finies les suppositions, un autre crime vient d'être commis...
Équipements et services
Médias
Télévision
Deux émetteurs permettent la réception des 19 chaînes gratuites de la télévision numérique terrestre (TNT)[38] : celui de Royan-Vaux-sur-Mer couvre une partie du territoire communal, mais souffre parfois de perturbations dues au relief accidenté. Depuis le mois d'octobre 2010 et le passage de la région Poitou-Charentes au « Tout numérique », il est le seul à permettre la réception par voie hertzienne de France 3 Poitou-Charentes et de son décrochage France 3 Atlantique. La chaîne régionale peut néanmoins être reçue par satellite par l'intermédiaire du bouquet gratuit Fransat, et est reprise sur la plupart des réseaux ADSL.
L'émetteur de Bordeaux-Bouliac couvre une grande partie du territoire communal; il reprend également l'ensemble des chaînes gratuites de la TNT, ainsi que le décrochage régional de France 3 Aquitaine, France 3 Bordeaux-Métropole et la chaîne locale bordelaise TV7 Bordeaux. Cet émetteur de forte puissance a débuté la diffusion d'un multiplex permettant la réception de chaînes de télévision haute définition (HD).
Radio
La plupart des radios nationales présentes dans le département peuvent être écoutées dans la commune. Les informations départementales sont relayées par la station de radio publique France Bleu La Rochelle; cependant, France Bleu Gironde peut également être reçue sans difficultés. Les stations de radio locales pouvant être écoutées dans la commune sont principalement Terre Marine FM (généraliste émettant depuis Fouras, reprise par le réémetteur de Saintes, Mixx FM (techno, dance et musiques électroniques, émettant depuis Cognac et reprise par le réémetteur de Saintes), Wit FM (généraliste, émettant depuis Bordeaux) et Aqui FM (généraliste émettant depuis Saint-Germain-d'Esteuil, en Médoc) .
Presse
La presse locale est représentée par le quotidien Sud-Ouest, dont le siège est à Bordeaux. Des bureaux du journal sont implantés à Royan, Saintes et Blaye.
Vie locale
Cultes
Mortagne appartient au diocèse catholique de La Rochelle et Saintes, lui même subdivision de la province ecclésiastique de Poitiers depuis 2002 (de la province ecclésiastique de Bordeaux avant cette date) et au doyenné de Royan (secteur paroissial Notre-Dame de l'Estuaire).
La communauté protestante ne possède plus de lieu de culte dans la commune, le temple ayant été transformé en salle d'expositions. Les offices sont célébrés au temple de Cozes.
Pour approfondir
Notes et références
- Treize villages unis pour le meilleur et pour le pire, article de Thomas Brosset paru dans Sud Ouest, 10 février 2011
- Calcul de l'orthodromie entre Mortagne et Royan
- Calcul de l'orthodromie entre Mortagne et Saintes
- Calcul de l'orthodromie entre Mortagne et Blaye
- Calcul de l'orthodromie entre Mortagne et Bordeaux
- Calcul de l'orthodromie entre Mortagne et La Rochelle
- Fiche cours d'eau, site du Sandre
- Site du Sigore
- L'univers de l'estuaire, circuit de Mortagne
- La Charente-Maritime : schéma routier départemental, 2010-2030
- Marais et falaises des coteaux de Gironde, site Natura 2000
- L'estuaire de la Gironde, site Natura 2000
- Données Météo France.
- Relevés Météo-France de 1946 à 2000, sur le site Bernezac.com
- l'Internaute, INSEE et Lameteo.org Données de la station de La Rochelle, sources
- (fr) Climatologie mensuelle à La Rochelle sur infoclimat.fr. Consulté le 22 octobre 2009
- Météo stats | Station Bordeaux
- Origines du nom de Mortagne
- D'après l'office de tourisme
- D'après l'office de Tourisme
- La décentralisation, site de l'Assemblée nationale
- (fr) nombre des membres du conseil municipal des communes, Legifrance
- Les résultats des élections municipales 2008 à Mortagne-sur-Gironde sur Les échos
- site France Diplomatie
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur site de l'École des hautes études en sciences sociales. Consulté le 5 mai 2011
- Évolution et structure de la population (de 1968 à 2007) sur Insee. Consulté le 6 août 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2006 sur Insee. Consulté le 6 août 2010
- Recensement de la population au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 19 avril 2011
- Évolution et structure de la population à Mortagne-sur-Gironde en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 7 mai 2011
- Résultats du recensement de la population de la Charente-Maritime en 2007 sur le site de l'Insee. Consulté le 7 mai 2011
- Charente-Maritime, Saintonge, guides Gallimard, p.148
- Les églises de Saintonge, Saintes et ses environs, Tome I, par Charles Connoué, R.Delavaud imprimeur-éditeur, Saintes, 1952, p.173
- Notice no PA00104819, sur la base Mérimée, ministère de la Culture
- Inventaire du patrimoine de Mortagne-sur-Gironde
- Le patrimoine des communes de la Charente-Maritime, éditions Flohic, p.233
- Charente-Maritime, encyclopédie Bonneton, p. 106-107
- Patrick Dumas & François Rivière. Grenoble : Glénat, février 1989, 48 p. coul. (46 pl.) (Collection Circus. Aventure). ISBN 2-7234-1011-0 Le Sorcier de la Falaise (série "Maître Berger" n° 4) /
- TDF - Ma TNT, commune de Mortagne-sur-Gironde
Liens externes
Catégories :- Commune de la Charente-Maritime
- Via Turonensis
- Arrondissement de Saintes
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