- Via Turonensis
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La via Turonensis (ou voie de Tours) est le nom latin d'un des quatre chemins de France du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, le plus au nord. Elle part de la tour Saint-Jacques à Paris, puis traverse Orléans, Tours, Poitiers, Bordeaux.
À l'étape d'Ostabat, elle est rejointe par la via Lemovicensis et la via Podiensis, au niveau du Carrefour de Gibraltar.
Elle traverse la frontière espagnole par le col de Bentarte en amont du col de Roncevaux ou par Valcarlos. Elle prend le nom de Camino navarro, suivant les interprétations, à l'entrée en Basse-Navarre ou à la jonction d'Ostabat ou à Saint-Jean-Pied-de-Port ou au passage de la frontière espagnole.
Elle rencontre la via Tolosane à Puente la Reina et, à partir de cette étape, poursuit sa route jusqu'à Saint-Jacques-de-Compostelle sous le nom de Camino francés.
Sommaire
Historique
Dans le chapitre premier de son Guide du Pèlerin (XIIe siècle), Aimery Picaud décrit ainsi ce qui est nommé aujourd'hui la via Turonensis :
« Il y a quatre routes qui, menant à Saint-Jacques, se réunissent en une seule à Puente la Reina, en territoire espagnol ; [… … …], une autre encore passe par Saint-Martin de Tours, Saint-Hilaire de Poitiers, Saint-Jean-d'Angély, Saint-Eutrope de Saintes et la ville de Bordeaux. »
Passant par Paris, le « grand chemin de Saint-Jacques » est le seul itinéraire contemporain mentionné par des récits de pèlerins de Saint-Jacques (ou jacquets) venus du nord et du nord-est de l'Europe, il gagnait, par Orléans ou Chartres, le célèbre sanctuaire de Saint-Martin de Tours qui lui valut le nom de via Turonensis.
Offerte par l'Espagne, une plaque apposée en 1965 sur la tour Saint-Jacques, seul vestige de l’église médiévale Saint-Jacques-de-La-Boucherie à Paris affirme que des millions de pèlerins en sont partis en direction de Saint-Jacques-de-Compostelle. Mais aucun historien sérieux n'a jamais pu confirmer cette affirmation. L'Espagne a transformé ainsi le clocher d'une ancienne église de pèlerinage à saint Jacques en support publicitaire pour Compostelle.
Après le Poitou, aimé d'Aimery Picaud, et les merveilles romanes des églises de Saintonge, les héros épiques reprenaient vie aux sanctuaires de Bordeaux, Blaye et Belin, donnant aux jacquets la force d'affronter l'aride traversée des Landes et les hauteurs du col de Roncevaux, pour atteindre enfin la terre de l'apôtre Jacques et rejoindre, via Pampelune, le Camino francés à Puente la Reina.
Le chemin principal[1]
- Paris, quartier du Châtelet. Le point de départ se situe au niveau de la tour Saint-Jacques, vestige de l’église médiévale Saint-Jacques-de-La-Boucherie, puis en suivant la rue Saint-Jacques l'église Saint-Jacques du Haut-Pas. Poursuite par la rue de la Tombe-Issoire
Essonne
- Longpont-sur-Orge
- Étréchy
- Étampes, l'église Saint Basile, la collégiale Notre-Dame du Fort et la tour Guinette.
- Angerville, l'église Saint-Germain de Dommerville et la chapelle Villeneuve
Eure-et-Loir
Loiret
Loir-et-Cher
Indre-et-Loire
- Amboise, l'église Saint-Florentin, la chapelle Saint-Hubert et le château royal
- Tours, la cathédrale Saint-Gatien, le Cloître de la Psalette, le palais de l'ancien archevêché et la Tour Charlemagne.
- Montbazon
- Sainte-Maure-de-Touraine, l’église Sainte-Maure et l’ancien château des Rohan
Vienne
- Châtellerault, l’église Saint Jacques et le pont Henri IV
- Poitiers : L'église Saint-Hilaire le Grand, la cathédrale Saint-Pierre, l’église Notre-Dame la Grande, le Baptistère Saint-Jean, l'église Sainte-Radegonde
- Lusignan, les églises Notre-Dame et Saint-Junien
Deux-Sèvres
- Parthenay, la porte Saint-Jacques, l'église Saint Pierre
- Chenay, l’église Notre-Dame
- Celles-sur-Belle,
- Melle : L'église Saint-Hilaire, l’église Saint Savinien et l’église Saint Pierre
Charente-Maritime
- Aulnay, l'église Saint-Pierre
- Saint-Jean-d'Angély, l'abbaye Saint-Jean-Baptiste
- Saintes, la basilique Saint-Eutrope, la cathédrale Saint-Pierre, l'église Sainte-Marie de l'Abbaye-aux-Dames. (Depuis Saintes, une variante part en direction de Talmont-sur-Gironde. De là, le pèlerin peut choisir de traverser l'estuaire et de poursuivre par la Voie de Soulac ou de poursuivre vers Bordeaux en longeant l'estuaire de la Gironde).
- Saint-Léger
- Pons, l'église Saint Vivien et l'hôpital des pèlerins.
- Plassac
- Mirambeau
Gironde[2]
- Pleine-Selve, l'abbaye Sainte-Marie-Madeleine
- Saint-Martin-Lacaussade, l'église et l'hôpital Saint-Martin
- Blaye, la basilique Saint-Romain et l'hôpital Saint-Nicolas
- Bourg-sur-Gironde, l'église Saint-Giron, la chapelle Saint-Jacques, l'hôpital Saint-Lazare
- Ambès, la chapelle Saint-Jacques
- La Sauve, l'abbaye de La Sauve-Majeure
- Langoiran, le prieuré-hôpital Saint-Germain (dépendant de l'abbaye bénédictine Saint-Etienne-de-Vaux, en Saintonge)
- Carbon-Blanc, l'abbaye de Bonlieu
- Lormont, l'église Saint-Martin et l'ermitage Sainte-Catherine
- Bordeaux, la cathédrale Saint-André, l’église Saint-Pierre, la basilique Saint-Michel, l’abbaye Sainte-Croix, la basilique Saint-Seurin, l'église Sainte-Eulalie et l'hôpital Saint-James.
- Gradignan, le prieuré de Cayac
- Canéjan, l'hôpital Saint-Jean de Camparian
- Cestas, l’église Saint-André et la chapelle de Toctoucau
- Le Barp, l'église et l’ancien hôpital Saint-Jacques
- Belin-Béliet, les prieurés de l'Hospitalet et de Saint-Pierre-de-Mons
Landes
- Saugnacq-et-Muret et sa chapelle
- Moustey, l’église Saint Martin et l'église Notre-Dame
- Pissos, Église Saint-Jean-Baptiste de Richet
- Labouheyre, Église Saint-Jacques de Labouheyre
- Escource
- Onesse-et-Laharie
- Lesperon
- Taller
- Gourbera
- Saint-Paul-lès-Dax et son église Saint-Paul
- Dax, la cathédrale Notre-Dame, la fontaine chaude, les thermes
- Saint-Pandelon
- Cagnotte ; l'abbaye de Cagnotte
- Cauneille
- Sorde-l'Abbaye ; l’abbaye Saint-Jean
- Hastingues ; l'Abbaye d'Arthous
Pyrénées-Atlantiques
- Arancou
- Ostabat. Sur cette dernière étape, la jonction de fait avec deux autres chemins, la via Lemovicensis et la via Podiensis, au niveau du carrefour de Gibraltar. Le chemin se poursuit par la via Podiensis, le Camino navarro et le Camino francés jusqu'à Saint-Jacques de Compostelle.
Variantes
de Paris à Tours par Chartres
- Rambouillet, le Château de Rambouillet
- Chartres, la cathédrale Notre-Dame
- Bonneval, l’Abbaye Saint-Florentin
- Châteaudun, l’église Saint-Jean-de-la-Chaîne, l’église de la Madeleine, l’église Saint-Valérien et la Sainte-Chapelle
- Cloyes-sur-le-Loir son Prieuré
- Fréteval, l'Eglise Saint-Nicolas et le Château de Fréteval
- Vendôme l’église de la Madeleine, l’ancienne abbaye de la Trinité et la Collégiale Saint-Georges
- Lavardin, l’église Saint-Genest et les vestiges du château féodal des comtes de Vendôme
- Montoire-sur-le-Loir, son prieuré et les fresques de la chapelle Saint-Gilles
- Saint-Jacques-des-Guérets comme il va de soi l’église saint Jacques.
- Château-Renault, l'église Saint-André
de Poitiers à Bordeaux par Angoulême
Vienne
- Chauvigny, la collégiale Saint-Pierre
- Nouaillé-Maupertuis
- Charroux, l'église Saint-Sauveur
- Saint-Maurice-la-Clouère et son prieuré
- Civray, son prieuré
Charente
- Nanteuil-en-Vallée, l'abbaye Notre-Dame
- Ruffec, l'église Saint-André
- Tusson, l'abbaye
- Marcillac-Lanville, prieuré de Lanville
- Saint-Amant-de-Boixe, l'abbatiale
- Angoulême, la cathédrale Saint-Pierre
- La Couronne, l'abbaye Notre-Dame
- Mouthiers-sur-Boëme, l'église Saint-Hilaire
- Charmant, l’église Notre-Dame
- Plassac, l'église Saint-Cybard
- Cressac-Saint-Genis, la chapelle des Templiers
- Aignes-et-Puypéroux, l’abbaye Saint-Gilles
- Montmoreau-Saint-Cybard, l’église Saint-Denis
- Aubeterre-sur-Dronne, l’église Saint-Jacques
Le chemin de Saint-Jacques parcourt 175 km dans le département de la Charente[3]. Mais les chemins en Charente ont été multiples[4].
Dordogne
- Saint-Aulaye, église Sainte-Eulalie; vers Bordeaux, mais le pèlerin pouvait décider d'aller vers Sainte-Foy-la-Grande :
- Montpon
- Saint-Méard-de-Gurçon
Gironde
- Coutras, l’église Saint-Jean-Baptiste
- La Sauve, l’abbaye de La Sauve-Majeure et l'église Saint-Pierre
- ou Sainte-Foy-la-Grande (via Lemovicensis)
Notes et références
- Les Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en Europe, carte éditée par Cité 4, La Balaguère et La Pèlerine
- Francis Zapata, Les chemins de Saint-Jacques en Gironde, éditions Sud Ouest, 2002, 224 p. (ISBN 978-2-87901-467-8) [présentation en ligne]
- Chemin de Compostelle en Charente », 2010. Consulté le 22 décembre 2010 Jean-Charles Brothier, «
- Joël Guitton et al., Les chemins de Saint-Jacques en Charente, éditions Sud Ouest, 2010, 254 p. (ISBN 978-2-8177-0053-3) [présentation en ligne]
Liens internes
Liens externes
- « Ypassaientparlà » Chemins de Compostelle et Patrimoine mondial
- saint Jacques et Compostelle, mythes, rêves, histoire, légendes et patrimoine
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