- Église Saint-Jean d'Aubeterre-sur-Dronne
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Église Saint-Jean d'Aubeterre-sur-Dronne
Le reliquaire monolithe (réplique du saint sépulcre)Présentation Culte Anciennement, catholique romain Type Ancienne église monolithe Début de la construction VIIIe siècle Fin des travaux XIIe siècle Style(s) dominant(s) roman Protection Classé MH (1912) [1] Géographie Pays France Région Poitou-Charentes Département Charente Ville Aubeterre-sur-Dronne Coordonnées modifier L’église Saint-Jean (dite aussi église monolithe) est une ancienne église paroissiale située à Aubeterre-sur-Dronne, dans le département de la Charente et le diocèse d'Angoulême. Creusée à même une puissante falaise surplombant le village à partir du VIIIe siècle, elle est considérablement agrandie au XIIe siècle par une communauté de moines bénédictins.
Comptant parmi les plus importantes églises monolithes de France, elle fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis le 3 septembre 1912[1].
Sommaire
Histoire
Sommet de l'architecture soustractive française, cette vaste église trouverait ses origines dans un ancien sanctuaire mithraïque (cette assertion reste discutée par les spécialistes[2]), sans doute transformé en oratoire par les premières communautés chrétiennes. La cavité primitive est agrandie au cours d'une première campagne durant le VIIIe siècle (sinon avant) : de cette période subsiste une piscine baptismale creusée à même le roc, ornée en son fond d'une croix grecque.
L'histoire de cet édifice atypique demeure assez méconnue. Au XIIe siècle, l'implantation d'une communauté de moines bénédictins marque le début de nouveaux travaux, au cours desquels l'édifice prend sa configuration actuelle. Il devient sans doute une halte pour les pélerins en route vers Saint-Jacques de Compostelle, au même titre que la collégiale Saint-Jacques toute proche[3]. L'église Saint-Jean a titre d'église paroissiale jusqu'en 1794, où elle est transformée en fabrique de salpêtre, afin d'alimenter en poudre à canon les armées révolutionnaires. Elle est ensuite transformée en cimetière, fonction qu'elle conserve jusqu'à ce qu'un arrêté de salubrité publique mette fin à cette pratique, en 1865[4].
Description
L'église monolithe d'Aubeterre s'inscrit dans une sorte de grand rectangle de vingt-sept mètres de long pour seize mètres de large[5], dimensions qui en font une des plus grandes églises de ce type en Europe[2]. Elle se compose d'une abside hémicylindrique voûtée en cul de four, précédée d'une large nef, séparée d'un unique bas-côté par une série de piliers massifs présentant la particularité de passer du plan octogonal (à la base) au plan carré (au sommet), et d'un long vestibule à voûte parabolique bordé d'enfeus[6]. Les voûtes, taillées en plein cintre, s'élèvent à presque vingt mètres[5].
À environ quinze mètres, l'église est bordée sur trois de ses côtés par une galerie, sorte de triforium, à laquelle on accède par un escalier taillé dans le roc. Autrefois, cette galerie était également accessible depuis l'extérieur. Un passage reliait par ailleurs l'église au château, situé juste au dessus, au sommet d'une éminence calcaire surplombant le val de Dronne. Le mur opposé, qui atteint un mètre quatre-vingt d'épaisseur, est percé de trois grandes baies en plein cintre, permettant l'éclairage direct du sanctuaire.
Cette église rupestre abrite un ensemble unique comprenant un imposant reliquaire en pierre (6 mètres de hauteur), joyau de l'art roman, une fosse à reliques, une cuve baptismale paléochrétienne ornée d'une croix grecque et une crypte, antérieure à l'époque chrétienne (des stalles médiévales y sont encore visible).
Trônant au centre de l'abside, le reliquaire s'inspire dans doute du Saint-Sépulcre de Jérusalem, tel que décrit par les premiers croisés. Ce monument, à deux étages, est orné de colonnettes et d'archivoltes, dans la plus pure tradition romane. Des dépouilles en ont été extraites en 1848, correspondant à d'anciens seigneurs d'Aubeterre (dont le maréchal d'Esparbès de Lussan[7]). Côté ouest, s'étend une véritable nécropole constituée de près de quatre-vingt sarcophages à épaulement[5].
L'église Saint-Jean partage des caractéristiques communes avec deux églises « sœurs » de la région : l'église monolithe de Saint-Émilion et, considérablement plus modeste, la chapelle de l'ermitage Saint-Martial à Mortagne-sur-Gironde.
Notes et références
- Ministère de la Culture, base Mérimée, « Notice no PA00104234 » sur www.culture.gouv.fr.
- Aubeterre-sur-Dronne, Les sources du sacre, in Le Devoir
- L'église souterraine Saint-Jean, Site d'Aubeterre-sur-Dronne
- in Archeologia, n° 51, « Les églises monolithes d'Aubeterre, de Gurat et de Saint-Émilion », 1972
- L'église monolithe d'Aubeterre, site Rupestre.free
- Jean Hippolyte Michon, Statistique monumentale de la Charente, Paris, Derache (réimprimé en 1980 par Bruno Sépulchre, Paris), 1844, 334 p. [lire en ligne], p. 253
- L'église Saint-Jean d'Aubeterre (PDF)
Articles connexes
Catégories :- Monument historique classé en 1912
- Église monument historique (France)
- Église de la Charente
- Architecture romane en Poitou-Charentes
- Église romane
- Monument historique de la Charente
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