- Iles-de-la-Madeleine
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Îles de la Madeleine
Cet article concerne l'archipel. Pour pour la municipalité, voir Les Îles-de-la-Madeleine. Pour les autres significations, voir Îles de la Madeleine (homonymie).Îles de la Madeleine
Les îles de la MadeleineGéographie Pays Canada Localisation Golfe du Saint-Laurent Coordonnées Superficie 205,40 km2 Administration Canada Province Québec Agglomération Les Îles-de-la-Madeleine Démographie Population 13 091 hab. (2006) Densité 63,73 hab./km2 Autres informations Les îles de la Madeleine[1] sont un archipel canadien du golfe du Saint-Laurent appartenant au Québec. Elles représentent l'une de six municipalités régionales de comté (MRC) de la région administrative Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine. Ses habitants sont les Madelinots et les Madeliniennes.
Sommaire
Géographie
L'archipel est situé environ au centre du golfe du Saint-Laurent, trônant sur les hauts fonds entre la péninsule gaspésienne et l'île du Cap-Breton (Nouvelle-Écosse) et à mi-chemin entre l'Île-du-Prince-Édouard et Terre-Neuve.
Le territoire, anciennement très boisé, est maintenant l'objet de reboisement continu et est recouvert de forêts à près de 25 %. Il est aussi très dunaire, offrant près de 300 km de plages. Au sud de l'archipel se trouvent deux îles très différentes l'une de l'autre : l'île du Havre Aubert est la plus grande, la plus boisée et est habitée par des francophones. La seconde, l'île d'Entrée, habitée par des anglophones, est une petite île non reliée par les dunes, dominée par les plus hautes collines (Big Hill) de l'archipel et dotée de quelques arbres seulement, réunis en un petit boisé.
Les îles de l'archipel sont principalement reliées par quatre longues dunes et deux ponts :
- l'île du Havre Aubert,
- l'île de la Grande Entrée,
- l'île du Havre aux Maisons,
- l'île du Cap aux Meules,
- l'île aux Loups (où se trouve la localité de Pointe-aux-Loups),
- la Grosse Île et
- la Pointe de l'Est.
L'archipel comprend aussi, détachés du groupe principal,
- l'île d'Entrée,
- l'île Brion,
- le Rocher aux Oiseaux,
- l'île du Corps-Mort
Le territoire de l'archipel est divisé en deux municipalités, soit Les Îles-de-la-Madeleine qui regroupe la grande majorité du territoire et de la population, et Grosse-Île, qui est redevenue une municipalité distincte le 1er janvier 2006.
Les habitants vivent à l'heure normale de l'Atlantique (HNA), comme ceux de l'extrême est de la basse Côte-Nord, c'est-à-dire une heure plus tard que dans le reste du Québec, qui vit à l'heure normale de l'Est (HNE).
713 naufrages ont été comptabilisés sur ces îles, dus à de fortes tempêtes, ce qui donne aux Îles-de-la-Madeleine le triste titre de plus grand cimetière marin en Amérique du Nord. Le dernier naufrage à ce jour est celui du Nadine, qui coula le 16 décembre 1990, à quelques kilomètres des côtes.
Géologie
L'archipel des Îles-de-la-Madeleine est sur le site d'une mer datant de l'époque où les continents étaient réunis (pangée). La mer était alors vis-à-vis l'équateur et elle s'est asséchée laissant une épaisse couche de sel, sur laquelle s'est ensuite entassée une succession de sédiments de roches volcaniques. La compression des nouvelles couches les a rendues plus denses que le sel qui les précédait et ce dernier a tendance à remonter sous formes de bulles, ou colonnes, qu'on appelle dômes salins ou diapirs. Plusieurs diapirs de sel entourent l'archipel et trois gros diapirs supportent les îles : vis-à-vis l'île du Havre Aubert, l'île du Cap aux Meules et Grosse-Île, où la mine Seleine exploite le sel pour le déglaçage des routes. Ce phénomène de diapirs déformant les couches géologiques supérieures est appelé relèvement isostatique et est dû aux pressions lithostatiques de ces couches.
Une bonne partie du territoire est de formation dunaire, où l'ammophile joue un rôle important dans la fixation du sol. Les nombreuses et colorées falaises nous montrent aussi différentes structures. Par exemple, lorsqu'elles sont rouges et sculptées en grottes, ce sont des formations sableuses, dont l'effritement fournit les dunes en sable. On y voit aussi des siltites, des argiles, du grès, de l'albâtre, diverses roches volcaniques et du gypse, présent aussi sous forme de diapirs.
Faune et flore
Mammifères
Plusieurs espèces de phoques côtoient les îles, comme le phoque gris ou le phoque commun; le phoque du Groenland et le phoque à capuchon sont deux espèces qui viennent mettre bas en hiver sur les eaux du golfe Saint-Laurent. La faune du golfe contient également quelques rorquals et dauphins.
L'archipel compte peu de mammifères terrestres, comparativement aux autres régions du Québec. Les principales espèces indigènes tels que le renard roux, la souris sylvestre, le rat surmulot et le campagnol des champs. Tout semble indiquer qu'il y a aussi des coyotes, du moins sur l'île du Havre Aubert.
L'écureuil roux a été introduit sur l'archipel à la fin des années 1970 et s'y est très bien adapté. Une étude de densité de population a révélé qu'une densité d'écureuils plus élevée qu'ailleurs au kilomètre carré, cela est dû en grande partie à la quasi absence de prédateurs. Notez que cette espèce se retrouve seulement sur les îles de Havre-Aubert, Cap-aux-Meules et Havre-aux-Maisons. Le lièvre d'Amérique était présent sur les îles dans le passé et la population a été décimée. En 1994, un projet de réintroduction du lièvre a eu lieu sur l'île du Havre Aubert. Aujourd'hui, on retrouve ce dernier sur cette île et sur l'île du Cap aux Meules, et la population se porte bien. Par le passé, un élevage de vison d'Amérique a eu cours sur l'île du Havre Aubert. Quelques individus se sont échappés de leur lieu de captivité et on retrouve maintenant une petite population dans les étangs bordant la lagune du Havre-aux-Basques.
Oiseaux
Il y a un peu plus de 300 espèces qui ont été répertoriées aux Îles de la Madeleine, mais c'est approximativement 200 espèces d'oiseaux qui fréquentent annuellement l'archipel. Ces oiseaux possèdent différents statuts : nicheurs, migrateurs, résidents, espèces hivernantes et visiteurs. Les oiseaux marins, de rivage et la sauvagine représentent la majorité des espèces qui compose l'avifaune des Îles de la Madeleine. On peut également observer des rapaces et des passereaux.
- Parmi les nicheurs, plusieurs sont des oiseaux vivant en colonie: le fou de bassan, la mouette tridactyle, le grand héron, le cormoran à aigrettes, le guillemot à miroir, le macareux moine, le petit pingouin, etc. Le pluvier siffleur, une espèce en voie de disparition mondialement niche seulement sur les plages des Îles-de-la-Madeleine, en ce qui concerne le Québec. Entre le 1er mai et le 15 août, il est recommandé d'éviter les aires de reproduction identifiées par des panneaux de signalisation. Deux autres espèces d'oiseaux fréquentant les Îles de la Madeleine, la sterne de Dougall et le grèbe esclavon, sont également sur la liste des espèces menacées.
- Parmi les migrateurs se retrouvent fréquemment les oiseaux de rivages : les bécasseaux, les pluviers, les chevaliers, les tournepierres, le courlis corlieu et la barge hudsonienne.
- Quant aux résidents, ils sont peu nombreux. On compte environ 25 espèces, de la corneille d'Amérique, très répandue, au rare harfang des neiges. Notons enfin que le nombre d'individus et d'espèces atteint son maximum à la fin de l'été et au début de l'automne quand les oiseaux migrateurs font leur halte dans l'archipel.
Écologie
Le milieu de l'archipel est constamment balayé par le vent et subit l'influence de différents courants du golfe. Ce qui y vit y demeure fragile et vulnérable devant l'érosion. Ce processus est accéléré par les changements climatiques et la diminution des glaces hivernales et de la banquise qu'ils provoquent. La destruction des glaces agit d'ailleurs directement sur la disponibilité des aires de reproduction pour les phoques.
Eau
Environnement Canada surveille constamment la qualité bactériologique des eaux coquillières; des secteurs de plage sont ainsi fermés à la cueillette de mollusques parce qu'ils sont contaminés par les eaux usées des maisons environnantes. La qualité des secteurs est déterminée par la présence, dans les échantillons d'eau, de coliformes fécaux, qui sont causés par les pollutions résidentielle et agricole. En 2007[2], 1700 maisons des îles ne seraient pas encore équipées adéquatement pour gérer leurs eaux usées; cette pollution menace également la nappe phréatique. L'eau potable est une autre ressource qui subit de fortes pressions sur le petit territoire des Îles : plus elle est drainée de sa nappe naturelle, plus cette dernière est vulnérable à l'invasion de l'eau salée, qui est définitive.
Les déversements accidentels ou volontaires d'hydrocarbures dans le golfe Saint-Laurent sont une autre source importante de pollution dans la région. Les oiseaux en sont les principales victimes, l'engluage les condamnant souvent à la mort par hypothermie. Une grosse partie de ces déversements sont dus aux navires qui se débarrassent illégalement de leurs huiles usées dans les eaux côtières du Canada. La région a subi aussi plusieurs déversements accidentels, dont celui, en mars 1970, de la barge Irving Whale, qui a libéré 30 tonnes de combustible de soute entre l'Île-du-Prince-Édouard et les îles de la Madeleine, après qu’un de ses panneaux se soit détaché pendant une tempête. La nappe a dérivé jusque dans une aire d’alimentation d'eiders, contaminant environ 5 000 oiseaux. Ce déversement a fait presque autant de dégâts que celui de l’Arrow, dont il ne représentait que 1 % de l’ampleur. Encore en 2006, on en retrouve des résidus qui ont été enfouis dans les dunes des Îles-de-la-Madeleine.
Sources d'énergie
L'archipel est plutôt polluant quant à sa production d'électricité; le réseau est branché sur la deuxième plus grosse centrale thermique d'Hydro-Québec, qui subventionne d'ailleurs l'achat de mazout aux résidents des îles, afin de répondre à leurs besoins d'énergie. Plusieurs éoliennes expérimentales sont installées aux îles, mais peu de projets se sont réalisés en tout : une tentative d'introduction à l'île d'Entrée a échoué en 2006. Le vent est une ressource considérable sur l'archipel, mais peut-être le territoire n'offre-t-il pas tous les atouts requis à son exploitation.
Histoire
Les Îles-de-la-Madeleine furent initialement appelé par le peuple Micmac "Memquit", puis furent rebaptisées les "Araynes" par Jacques Cartier, puis les Îles Madeleine, et finalement, les Îles-de-la-Madeleine, par Honfleur, en l'honneur de sa femme, Madeleine Fontaine.
Chronologie[3]
- De 1534 à 1536, Jacques Cartier, baptise les Îles « les Araynes », du latin arena, signifiant sable. Il aborde d'abord le Rocher aux Oiseaux, qu'il nomme alors « Isle aux Margeaux » à cause des nombreux volatiles qui s'y trouvent, puis l'Île Brion, qu'il nomme ainsi en l'honneur de son protecteur, Philippe Chabot de Brion.
- En 1544, Sébastien Cabot, fait référence aux « Îles Saint-Jean » pour parler des Îles-de-la-Madeleine.
- En 1591, les marins du Bonaventure de l'armateur français « La Court de Pré-Ravillon et Grand Pré » découvrent les troupeaux de morses aux abords des îles « Ramea ».
- En 1593, dans le récit du Marigold, un navire anglais, on fait référence au nom autochtone Menquit, servant à désigner les Îles.
- En 1597, Charles Leigh, un marin anglais, déclenchera la première bataille entre Anglais et Français (Bretons) le long des côtes des Araynes pour obtenir la suprématie de la chasse aux morses. Aidés des Micmacs, les Français résistèrent.
- En 1629, Samuel de Champlain inscrit sur une carte «La Magdeleine» à l'endroit de l'île du Havre Aubert.
- En 1653, Nicolas Denys reçoit une concession qui inclut les Iles-de-la-Madeleine, pour la somme de 15000 livres qu'il doit payer à la Compagnie des Cent-Associés. Il en négligera cependant la colonisation.
- En 1663, la Compagnie des Cent-Associés accorde la concession des Iles-de-la-Madeleine à François Doublet de Honfleur. Il y installera des hommes qui y passeront un premier hiver; cette entreprise sera cependant considérée un échec. La même année, la Compagnie des Cent-Associés est abolie par Louis XIV et le territoire du Canada redevient de ce fait possession directe de la Couronne de France. S'ensuivra la valse des concessions, sans projets de colonisation véritables cependant… tout au plus, une guérilla entre les divers prétendants au droit exclusif sur la chasse aux phoques et aux « vaches marines ». Honfleur aurait attribué le nom des « Îles de la Madeleine » à l'archipel, en voulant ainsi honorer son épouse Madeleine Fontaine.
On dit qu'entre 1706 et 1754, des citoyens de la région de Québec (Beauport et l'île d'Orléans) viendront régulièrement passer l'hiver aux Îles pour y faire la chasse aux morses et aux otaries.
- En 1713, le traité d'Utrecht accorde l' Acadie à la Grande-Bretagne, à l'exception de l'île Royale (l'île du Cap-Breton), l'île Saint-Jean (l'Île-du-Prince-Édouard) et des Iles-de-la-Madeleine qui demeurent territoires français.
- En 1755, le destin des Acadiens prend une tournure tragique. C'est le « Grand Dérangement » et la population acadienne est déportée à travers le continent. Quelques individus échappent à cette déportation et débarquent aux îles de la Madeleine sous la rude tutelle du marchand Richard Gridley pour lequel ils chassent le morse et exploitent les pêcheries des Îles.
- Le 7 octobre 1763 le traité de Paris met fin à la guerre de Sept Ans entre la France et la Grande-Bretagne. Par ce traité, la France ne conserve que Saint-Pierre-et-Miquelon; les Îles sont placées sous la juridiction de Terre-Neuve. À la même période, des Acadiens de retour d'exil se réfugieront à Saint-Pierre-et-Miquelon.
- En 1765, Richard Gridley reçoit un permis temporaire de chasse et pêche aux Îles-de-la-Madeleine. Ce sera le début certifié du peuplement des Îles par des Acadiens venus de l'Île-du-Prince-Édouard.
- En 1774, avec l'Acte de Québec, les Îles passent sous la juridiction de la province de Québec.
- En 1783, le Traité de Versailles met fin à la Guerre d'Indépendance américaine. Les Américains, par ce traité, conservent le droit de pêcher dans les eaux des Îles et de venir sur les côtes pour y préparer leurs captures. Dans le siècle qui suit, les Madelinots dénonceront déjà une forme de « surpêche » de gens mieux équipés qu'eux.
- Le 12 avril 1793, suite à la Révolution française, d'autres familles acadiennes originaires de Saint-Pierre-et-Miquelon se joignent à eux sous la gouverne de l'abbé Jean-Batiste Allain à qui l'on doit le premier registre conservé. Tous les événements seront d'abord recensés à Havre-Aubert, et par la suite il y aura scission : Havre-aux-Maisons, Lavernière, Bassin, Grande-Entrée… et beaucoup plus tard, Fatima et Cap-aux-Meules. C'est avec eux que commence la véritable colonisation des Îles de la Madeleine.
- Le 24 avril 1798, Isaac Coffin devient le seigneur officiel des Îles-de-la-Madeleine. Il en était déjà officieusement concessionnaire depuis 1787. Il était né à Boston et avait servi avec loyauté et efficacité en tant qu'officier de la marine britannique jusqu'en 1790. Les habitants des Îles seront maintenus dans la frayeur de l'oppression, Coffin ayant tenté de déporter les « Français, ennemis du roi ».
- En 1829, le premier diocèse des Provinces maritimes est érigé, avec son siège épiscopal à Charlottetown.
De suite aux diverses misères et injustices auxquelles ils sont alors soumis, les Madelinots se mettent à émigrer continuellement vers des terres nouvelles. Ils vont ainsi fonder plusieurs villages de la basse Côte-Nord dont
- Kégaska,
- Blanc-Sablon (1854),
- Havre-Saint-Pierre (1857),
- Natashquan (1855) et
- Sept-Îles (1872).
- En 1875, début de la pêche au homard avec casiers. L'année suivante débute la première liaison maritime avec Souris, Île-du-Prince-Édouard.
- En 1888, le gouvernement Mercier fait faire une étude sur la tenure des terres aux Îles-de-la-Madeleine; cela mènera à une loi sur le rachat des terres en 1898, mais on ne réglera définitivement le problème que 70 ans plus tard, sous le régime Duplessis, en rachetant les droits seigneuriaux et en faisant exécuter un nouveau cadastre.
Dans les décennies qui suivirent, la propriété des Îles changea de mains plusieurs fois.
- En 1895 est formé le comté des Îles-de-la-Madeleine au provincial le gouvernement provincial permet aux Madelinots de racheter leurs terres du concessionnaire. Débarrassés des tracasseries colonialistes, ils mettront dès lors leurs efforts à surmonter leurs difficultés et à viser l'autosuffisance.
- En 1896, une vingtaine de familles vont s'établir comme colons à Lac-au-Saumon, dans la Matapédia. Dix ans auparavant, une trentaine de familles originaires des Îles et vivant sur la Côte-Nord étaient allées fonder Saint-Théophile en Beauce.
- En 1912 et 1913, de nombreux Madelinots émigrent à Kénogami. En 1925, on y dénombre 140 familles originaires des Îles.
- En octobre 1946, les Îles sont rattachées au Diocèse de Gaspé.
- En 1947, le Canada accorde aux Îles-de-la-Madeleine le statut d'une circonscription électorale fédérale; ce sera cependant une situation éphémère.
- En 1970, la barge Irving Whale fait un accident entre l'archipel et l'Île-du-Prince-Édouard et déverse 300 tonnes d'hydrocarbures dans les eaux du golfe.
- Le 1er janvier 2002, les municipalités des Îles-de-la-Madeleine ont été fusionnées pour créer une seule municipalité.
- En juin 2004, Grosse-Île et Cap-aux-Meules ont voté en faveur de la « défusion », leur restituant leur ancien statut.
- Le 1er janvier 2006 à la suite d'un autre référendum, la municipalité centrale de Cap-aux-Meules réintègre la municipalité des Îles-de-la-Madeleine : l'archipel comprend alors la municipalité des Îles-de-la-Madeleine et celle de Grosse-Île.
- Au début de 2007, pendant l'hiver, deux incendies majeurs frappent les usines de transformation des produits marins, près des installations portuaires : Madelipêche, à Cap-aux-Meules, et Madelimer, à Grande-Entrée.
Économie
Pour la plupart des descendants des Acadiens, les Madelinots ont vécu surtout de l'agriculture et de la pêche, et, surtout, aujourd'hui, de celle du homard. Le déclin de la pêche du poisson a favorisé à faire du tourisme une activité économique aussi importante, qui a transformé la vie économique des Îles particulièrement rapidement dans les années 1990 et 2000. On retrouve quelques grosses compagnies engagées dans la transformation : Gros-Cap, Norpro 2000, Madelipêche et Madelimer. Les incendies des deux dernières auront des conséquences certaines sur l'économie des Îles pendant la saison 2007.
L'exploitation minière du sel, à la mine Seleine et la chasse aux phoques sont d'importantes source de revenus pour les Madelinots, cette dernière se déroulant au mois de mars, profitant de la mise bas des phoque du Groenland et à capuchon sur la banquise.
Aujourd'hui, bien que l'industrie de la pêche (exploitation et transformation) demeure la première activité économique de l'archipel, l'industrie touristique s'est quant à elle hissée au deuxième rang avec des retombées évaluées à quelque 50 millions $ par année.
Pêche et mariculture
- Les poissons : la diminution des ressources en poissons a obligé les Madelinots à restreindre ces activités. Les maquereaux suivent les eaux froides qui ont négligé les Îles depuis 2005. Le hareng est rare en 2006. Le sébaste était jadis transformé en grand volume, ce qu'il n'est presque plus aujourd'hui. Les principales espèces pêchées sont la morue, le flétan, le maquereau, la plie canadienne, la plie grise, le sébaste, le hareng et le turbot. En moindres quantités, on pêche aussi la merluche, le loup, l'aiguillat (requin) la loquette, la raie, la baudroie, l'éperlan, la maraîche (requin), la goberge, l'anguille et l'aiglefin.
- Les crustacés : les pêches au homard et au crabe (crabe des neiges) constituent une grosse part des revenus liés à la pêche, leurs marchés s'étant fort développés ces dernières années et les populations s'étant bien maintenues.
- Les mollusques : il y a une bonne production de moules et de coques de culture, entre autres dans la lagune d'Havre-aux-Maisons. On ensemence et pêche le pétoncle. On pêche aussi l'huître et un peu de couteau de mer. Les Îles sont habitées aussi par les oursins, dont on fait peu le commerce.
Tourisme
Les Îles sont un espace exceptionnel au milieu du golfe, offrant aux visiteurs leur nature sculptée par les vagues et le vent et également leur patrimoine culturel original :
- la plage et la baignade,
- la voile, la planche à voile, le kite-surf et le cerf-volant,
- les excursions en bateau, en zodiac, en kayak de mer, en plongée sous-marine,
- l'équitation,
- la gastronomie des Îles,
- les fromages, les charcuteries et ses autres produits locaux,
- le golf,
- les différents musées à visiter, le Musée de la Mer,
- la villégiature;
La saison estivale est le rendez-vous de plusieurs festivals :
- La Fête aux saveurs de la Mer
- Concours des Châteaux de Sable des Îles de la Madeleine, se déroulant depuis 1986,
- Festival de contes Contes en îles,
- Festival de courts métrages Images en Vues.
Recherche
Nombreux chercheurs de diverses universités et centres de recherches gouvernementaux visitent l’archipel chaque année afin d’y mener leurs recherches. En effet, les Îles-de-la-Madeleine présentent des particularités très intéressantes sur le plan des habitats naturels marins et terrestres, ainsi que sur le plan historique.
Un centre de recherche sur la mariculture du ministère de l'Agriculture, des Pêcheries et de l'Alimentation du Québec y est présent depuis les années 1970.
En 2004, on y a fondé le Centre de recherche sur les milieux insulaires et maritimes (CERMIM), affilié à l'Université du Québec à Rimouski (UQAR).
Démographie
On compte près de 13 000 habitants aux Îles, dont l'origine est acadienne à 85 %, le reste de la population est soit québécoise, gaélique (écossaise, irlandaise) ou anglaise. 94 % des habitants ont le français comme langue maternelle et pour environ 6 % c'est l'anglais. Les membres de la communauté de langue anglaise se concentrent à Grosse-Île, Old Harry et l'île d'Entrée. De façon générale, la population anglophone a commencé à décliner après la Seconde Guerre mondiale, surtout à l'île d'Entrée. Étant restée homogène et relativement isolée pendant longtemps, la population s'est vue intégrer de plus en plus de personnes d'origines ethniques diverses, qui restent néanmoins peu nombreuses, et ce, surtout depuis le boum touristique, au tournant du siècle.
Villages
Les habitants des Îles-de-la-Madeleine, se regroupent en 11 localités ou « autour de 11 clochers » :
- Île d'Entrée (anglophone)
- Sur l'île du Havre-Aubert
- Sur l'île du Cap-aux-Meules
- Havre-aux-Maisons
- Pointe-aux-Loups
- Grosse-Île (anglophone)
- Sur l'île de la Grande-Entrée
Personnalités
- Pol Chantraine, écrivain d´origine belge a vécu la plus grande partie de sa vie aux îles.
- Eudore Labrie (1917-2006), communément appelé « Docteur Labrie », est un médecin, pharmacien, dentiste, chirurgien et politicien, originaire de Saint-Quentin, au Nouveau-Brunswick; ayant œuvré dans le domaine de la santé aux îles de 1948 à 1992. On l'honora en 1993 en baptisant la bibliothèque médicale de l'hôpital en son nom. Il a aussi été maire de Cap-aux-Meules de 1961 à 1967. Un endroit à Cap-aux-Meules est appelé «la butte du Docteur Labrie». Cette butte est baptisée ainsi, car sa demeure y était installée.
- Georges Langford, poète et chansonnier originaire d'Havre-aux-Maisons, auteur de la célèbre chanson Le frigidaire, popularisée par Tex Lecor.
- Denise Leblanc, professeure, directrice et politicienne, originaire de l'Étang-du-Nord; elle a été la Ministre québécoise de la Fonction publique de 1981 à 1984 et aussi pendant quelque temps la Ministre responsable de la Condition féminine. Le campus des Îles de la Madeleine (affilié au Cégep de la Gaspésie et des Îles ) a été nommé «Campus Denise Leblanc» en son honneur.
- Sylvain Rivière, poète, romancier et dramaturge, né à Carleton (Gaspésie) en 1955, il réside aux Îles-de-la-Madeleine depuis 1981. Il y a fondé en 1989 le Théâtre de la parlure et en 2002 le festival Contes en Îles.
- Mario Saint-Amand, acteur québécois né en 1968, il a été cofondateur, avec Nathalie Bourgeois et Céline Lafrance, du KinOcéan, la version madeleinienne du Kino.
Voir aussi
Lectures suggérées
- Deux cents ans d'histoire - Album souvenir, Musée de la Mer, Îles-de-la-Madeleine, 1993. 212 pages, nombreuses photos en n&b.
- Azade Harvey - Auguste LeBourdais, naufragé en 1871 aux Îles-de-la-Madeleine, Éditions Intrinsèque, Montréal, 1979. 80 pages, photos en n&b.
Articles connexes
Liens externes
Note
- ↑ On ne met pas de traits d'union quand on parle de l'archipel, mais on en met quand on parle de la municipalité ou de la région. Voir la notice de la Commission de toponymie
- ↑ Article de la Semaine Verte
- ↑ Condensé à partir de Îles-de-la-Madeleine, 1793-1993, Deux siècles d'Histoire, de Chantal Naud, Les Éditions Vignaud 1993, C.P. 1169, Étang-du-Nord, Îles-de-la-Madeleine, QC.
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