- Craonne
-
Craonne
DétailAdministration Pays France Région Picardie Département Aisne Arrondissement Laon Canton Craonne (chef-lieu) Code commune 02234 Code postal 02160 Maire
Mandat en coursNoël Genteur
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes du Chemin des Dames Démographie Population 68 hab. (2008) Densité 7,9 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 59 m — maxi. 192 m Superficie 8,62 km2 Craonne est une commune française, située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.
« Sur place, on dit /krɑn/... mais ailleurs /Krɑon/ »[1]. En fait, la prononciation krɑɔn s'est développée avec la chanson de Craonne. Le nom viendrait du celtique "Craon", la Caverne.
Sommaire
Origines
Craubenna Xe siècle ; Craonna en 907 ; Cranna, Credona, Corona, Creona
Patron
Foire de Craonne
Établissement à Craonne d'une foire franche annuelle de trois jours en 1482, à commencer du 2 novembre.
Vin de Craonne
La culture du raisin et du vin est très ancienne à Craonne. Les habitants payaient au prieur de Saint-Marcoul la dime du vin qui était du vingtième de leur récolte
Géographie
Craonne est à mi-chemin entre Laon et Reims (à environ une trentaine de kilomètres de chacune de ces villes). Le village avant 1914 avait une forme triangulaire correspondant aux trois rues principales et il s'étendait sur les pentes du plateau du Chemin des Dames, prenant à cet endroit le nom de « plateau de Craonne ». Le nouveau village a été installé dans la vallée, au sud-ouest de l'ancien village.
Histoire
Craonne au XIXe siècle
Le village de Craonne entre dans l'histoire nationale en 1814. C'est là que Napoléon Ier remporte une de ses dernières victoires : il parvient à repousser les troupes russes et prussiennes lors de la campagne de France. Cette bataille, lors de laquelle ont été engagées les Marie-Louise, fut particulièrement meurtrière : on compta 5400 morts ou blessés.
Au XIXe siècle, le village situé sur les pentes du plateau du Chemin des Dames se consacre à l'agriculture et à la viticulture. Avec l'arrivée du train, les villageois délaissent la vigne pour se consacrer au maraîchage. Sur le haut plateau surplombant la colline se trouvait un saloon américain appelé "la Californie" créé par Henry Vasnier associé des champagnes Pommery. En sus d'un service d'hôtellerie, d'un zoo, et d'un jardin exotique de plantes amérindiennes, l'endroit était connu pour être une "maison de plaisir" fréquentée par la bourgeoisie rémoise. Par la suite, le plateau prendra le nom de "plateau de Californie". Il est encore possible de découvrir des plantes exotiques ayant survécu à la Première Guerre mondiale.
Craonne lors de la Première Guerre mondiale
Craonne acquiert une tragique notoriété lors de la Première Guerre mondiale. En 1914, après la première bataille de l'Aisne, le village est occupé et sa population est déplacée : le village se situe en effet sur la ligne de front. Avec l'offensive Nivelle, le village fut entièrement rasé au printemps 1917 par les bombardements massifs : 5 millions d'obus sont tombés sur le Chemin des Dames entre le 6 et 16 avril 1917. Les combats y sont terribles lors de cette offensive : la 1re division d'infanterie qui monte à l'assaut se trouve bloquée au niveau des caves de Craonne. Puis le 4 mai, une seconde offensive est lancée par la 36e division d'infanterie qui aboutit à la reprise de Craonne et à la progression sur le plateau de Californie[2].
Après l'échec de cette offensive et les pertes graves subies, des pertes de plus de 130 000 hommes en 10 jours, l'armée française doit faire face à de nombreux actes d'insoumission concernant plus de 150 unités : on parle alors de mutineries. La Chanson de Craonne associe le village à ces insoumissions et au pacifisme.
François Flameng, peintre officiel des armées françaises, a réalisé de nombreux croquis et dessins des événements sanglants qui s'y déroulèrent, et qui furent publiés dans la revue L'Illustration.
La reconstruction
Après la guerre, la reconstruction du nouveau village se fit en contrebas du plateau de Californie, dans la plaine, sur une espace plus propice à une agriculture moderne. Le village était situé en zone rouge : le village devait donc disparaître. C'est la ténacité de quelques villageois revenus à Craonne qui oblige les responsables politiques de reconstruire un village.
Aujourd'hui, le village accueille colloques et manifestations autour de la Première Guerre mondiale. C'est là que se réunit en particulier le Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918.
Héraldique
Article connexe : Armorial des communes de l'Aisne.Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2001 [3]... Noël Genteur DVG Conseiller général Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
À partir du XXIe siècle, les recensements réels des communes de moins de 10 000 habitants ont lieu tous les cinq ans. Pour Craonne, cela correspond à 2005, 2010, etc[4]. Les autres dates de « recensements » (2008, etc.) sont des estimations.
Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)
Lieux et monuments
- Sur le plateau de Californie, se dresse la sculpture de Haïm Kern, commémorant le quatre-vingtième anniversaire de l’armistice de 1918. C'est Lionel Jospin qui inaugura le monument.
- La mairie a reçu le 16 avril 2007, trois tableaux de Tardi.
- Entre le plateau de Californie et la grotte du Dragon, sur le point le plus élevé du plateau, se trouvait un moulin, qui servit d'observatoire à Napoléon Ier, pour suivre et diriger les opérations de la bataille de Craonne le 7 mars 1814.
La tour n'existe plus, tout comme le monument érigé en souvenir de la bataille, qui furent détruits pendant la Première Guerre mondiale. À sa place aujourd'hui une statue en pierre de l'Empereur, érigée par le comité de tourisme et l'union des St. de l'Aisne et inaugurée le 30 juin 1974 par M. Michel Poniatowski, ministre d'État, ministre de l'Intérieur (photographie de la statue).
Personnalités liées à la commune
Yves Gibeau, auteur d'Allons z'enfants, est enterré dans l'ancien cimetière de Craonne depuis 1994.
Dans son discours du 5 novembre 1998 à Craonne, le Premier ministre de l'époque Lionel Jospin a souhaité que les soldats « fusillés pour l’exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l’avance, glissant dans une boue trempée de sang, plongés dans un désespoir sans fond », qui « refusèrent d’être des sacrifiés », victimes « d’une discipline dont la rigueur n’avait d’égale que la dureté des combats, réintègrent aujourd’hui, pleinement, notre mémoire collective nationale » [10]. Dans le contexte de cohabitation, cette initiative fut critiquée par le Président de la République Jacques Chirac[réf. nécessaire].
Avec ses 65 habitants, Craonne est le chef-lieu de canton le moins peuplé de France.
Notes et références
- Stéphane Audoin-Rouzeau, 2000 ans d'histoire, France Inter, 24 avril 2007. ,
- La bataille de l'Aisne sur le site du CRID (Collectif de Recherche International et de Débat sur la Guerre de 1914-1918)
- Conseil général de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008 Réélu en mars 2008
- Calendrier de recensement sur Insee. Consulté le 22 mai 2011
- Recensement de 1999 sur la population de Coyolles sur insee.fr
- [PDF] Recensement de 2006 des communes de l'Aisne
- [PDF] Recensement de la population de l'Aisne au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 31 décembre 2010
- Craonne sur le site de l'INSEE lors du recensement de 2007
- Information sur Craonne sur Cassini
- Le discours intégral du Premier Ministre en 1998
Voir aussi
Bibliographie
- Nicolas Offenstadt, Le Chemin des Dames de l'événement à la mémoire, Paris, Stock, 2004.
Articles connexes
- Monuments aux morts pacifistes
- Soldat fusillé pour l'exemple
- Liste des communes de l'Aisne
- Chemin des Dames
- Bataille de Craonne (1814)
Liens externes
- Le Site :Les Ballades de Marie51 à Craonne
- Emission France Inter "La-bas si j'y suis" sur Craonne et sa chanson
Catégories :- Commune de l'Aisne
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
Wikimedia Foundation. 2010.