- Manicamp
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Manicamp Administration Pays France Région Picardie Département Aisne Arrondissement Laon Canton Coucy-le-Château-Auffrique Code commune 02456 Code postal 02300 Maire
Mandat en coursPatrick Orvane
2008-2014Intercommunalité sans Démographie Population 310 hab. (2008) Densité 30 hab./km² Gentilé Manicampoise, Manicampois Géographie Coordonnées Altitudes mini. 38 m — maxi. 69 m Superficie 10,24 km2 Manicamp est une commune française située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.
Géographie
Situation
Manicamp se situe à 3 kilomètres à l'est de la frontière administrative entre les départements de l'Aisne et de l'Oise. Sa situation par rapport aux communes voisines peut se résumer au tableau ci-dessous :
Plus communément, Manicamp est à 8 kilomètres au sud de Chauny et à 7 kilomètres au nord de Blérancourt.
Accès
La route départementale 6 qui passe par le bourg rejoint les communes voisines de Bichancourt au nord-est et Bourguignon-sous-Coucy au sud, puis sans être passée par le bourg, la commune de Besmé. La route départementale 922 quant à elle rejoint Quierzy à l'ouest.
Relief et géologie
La commune est relativement plate avec un minimum de 38 mètres d'altitude sur le nord de la commune et un maximum de 69 mètres au sud.
Plaine alluvionnaire au niveau de l'Ailette.
Hydrographie
Le village est traversé par l'Ailette, une petite rivière, dont l'embouchure avec l'Oise se trouve au nord du territoire communal. Perpendiculairement à ce cours d'eau se déverse le ruisseau du Ponceau, aussi appelé « Le Ru », bien qu'il soit désigné comme ruisseau sur les cartes d'état-major, et non comme ruisselet. Le canal latéral à l'Oise, qui poursuit le canal de Saint-Quentin, passe au nord de Manicamp.
La commune est de plus parsemée de nombreux étangs publics et privés.
Climat
Le climat de Manicamp présente les caractéristiques du climat océanique. Le village est éloigné d'environ 137 km de la côte la plus proche[note 1]. Les précipitations sont réparties également toute l'année, avec des maxima au printemps et en automne, le mois de février étant le plus sec. Le total annuel des précipitations n'est pas très élevé avec 697 mm à Saint-Quentin ; il est inférieur par exemple à celui de Nice qui est de 803,3 mm.
L'amplitude thermique moyenne entre l'hiver et l'été ne dépasse pas 15 °C.
Pour la ville de Saint-Quentin (98 m), les valeurs climatiques de 1961 à 1990 sont :
Relevés Saint-Quentin mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année Température minimale moyenne (°C) 0 0,4 2,2 4,2 7,6 10,3 11,9 11,8 9,8 7 3 0,9 5,7 Température moyenne (°C) 2,3 3,4 5,8 8,6 12,3 15,2 17,1 17,1 14,6 10,8 5,9 3,2 9,7 Température maximale moyenne (°C) 4,6 6,3 9,4 13 17 20,1 22,3 22,3 19,4 14,7 8,7 5,6 13,6 Précipitations (mm) 57,1 47,5 57,1 50,2 63 66,2 59,5 51,6 56,7 59,1 68,1 61,1 697,1 Source : Infoclimat : Saint-Quentin (1961-1990)[1]Ensoleillement
Pour la ville de Saint-Quentin, les valeurs d'ensoleillement de 1961 à 1990 (en nombre d'heures) sont :
Mois Jan Fev Mar Avr Mai Jui Jui Aou Sep Oct Nov Dec Année Saint-Quentin[2] 50.4 83.5 119.6 166.8 205 209.7 219.3 205.8 161.6 118.9 69.9 47.5 1658.2 Histoire[3]
De la difficulté des recherches documentaires
Manicamp est un paisible village qui a derrière lui une longue histoire, largement transcrite au fil des années et archivée dans divers bâtiments.
Malheureusement, la Révolution de 1789 et surtout la Première Guerre mondiale ont rendu aujourd'hui la recherche documentaire sur l'histoire de Manicamp difficile. Le village a en effet été entièrement rasé en 1917, détruisant ainsi une partie des archives. Les archives départementales de l'Aisne ont également connu de nombreuses disparitions lors du premier conflit mondial.
Des copies et interprétations de vieux documents sur Manicamp ont été réalisées par M. l'abbé Carlet, décédé en 1886. Ses notes ont été rassemblées et ont fait l'objet de nombreuses éditions, notamment par la Société archéologique et historique de Noyon. C'est grâce à ces notes que nous connaissons aujourd'hui une grande partie de l'histoire de Manicamp.
Étymologie de Manicamp
« Manicamp » est un mot qui prête à confusion. Plusieurs personnages se sont penchés sur son étymologie mais ne sont pas toujours d'accord sur ce point. Ainsi, plusieurs étymologies du nom du village sont supposées. On retrouve dans différents écrits de clercs ou de nobles des noms différents pour désigner le village : Menencamp en 1135 (retrouvé dans un acte de Simon de Vermandois, évêque de Noyon : « apud Menencamp, ortum »), Meninchamp en 1312, Manicamps en 1436 ou encore Magnicamp en 1575.
- Madius-Campus
Le village est situé à deux kilomètres de Quierzy et de son palais royal franc. Non loin des palais francs se situait la plupart du temps une plaine où les rois tenaient leurs assemblées. Ces assemblées se nomment en latin Madius-Campus ou encore Maïcampus. C'est une étymologie possible du mot « Manicamp ».
- Mani Campus
Selon M. l'abbé Carlet, « les normands (...) vinrent camper plusieurs fois à Quierzy et aux environs de Quierzy ». Un camp normand, en latin Mani Campus, « aurait laissé son nom au village, qui s'est établi par la suite sur son emplacement ». Cette version a été proposée à la Société académique de Soissons lors de la séance du 22 juin 1849.
Avant la Révolution
Après la Révolution
L'incendie de 1808
Dans la journée du 22 avril 1808, un enfant jette une braise sur un tas de fumier. Le feu saisit le tas et se propage sur les bâtiments du village, recouverts pour la plupart d'un toit de chaume. Le chaume étant un très bon isolant mais aussi un très bon combustible, le feu détruit 486 bâtiments de toute sorte ainsi que 126 maisons. Les pertes furent à l'époque estimées à 600 000 francs. Les archives départementales de l'Aisne conservaient un dossier sur ce désastre. Malheureusement, il disparu pendant l'occupation allemande de 1914-1918.
L'arrivée d'un service postal et du télégraphe
Le premier octobre 1893, Manicamp est dotée d'un bureau télégraphique relié à Chauny. Le 22 août 1914, la commune possède son propre bureau de postes, rattaché à Quierzy.
L'immeuble des postes et du télégraphe est malheureusement détruit pendant la Première Guerre mondiale, comme nous le verrons plus bas. Ce n'est que le 16 octobre 1920 que ces services de communications (ré)ouvrent, dans un immeuble tout neuf.
Au début du XXIe siècle, Manicamp ne dispose plus de centre de télécommunications. Le bâtiment subsiste toujours, mais le bureau de poste le plus proche est à Sinceny.
Le chemin de fer
La Première Guerre mondiale
L'Aisne a été le lieu de combats intensifs durant la Première Guerre mondiale. Manicamp était non loin de la ligne de front. La période 1914-1918 a été chaotique pour le village.
- Premiers coups de feu
Du 29 au 30 août 1914, c'est-à-dire à peine un mois après la déclaration des hostilités, a lieu la bataille de Guise. Des coups de canons sont entendus à Manicamp, mais sans plus. Le 30 août, deux espions allemands circulent dans Manicamp et se renseignent, notamment sur les points stratégiques (Oise etc.). Les ponts sur l'Oise et sur le canal sont dynamités par les français pour empêcher l'avancée ennemie. Le lendemain, les français franchissent l'Ailette et les allemands entrent dans Manicamp. Après la Bataille de la Marne, qui se termine par la victoire française, l'occupant fait mouvement.
- Le village occupé
La situation se renverse. Le 14 septembre 1914, les Allemands rentrent dans Manicamp et s'y installent. Les habitants sont contraints de cacher leurs aliments et de ne plus sortir. Une Kommandantur s'installe. Les jeunes manicampois susceptibles d'être appelés aux côtés de l'armée française sont envoyés à Chauny et faits prisonniers. À partir de novembre 1915, les Hommes de 18 à 60 ans sont appelés à des corvées : entretient des routes, moissons etc. Ils doivent répondre à deux appels journaliers. L'année 1916 est celle du pillage de Manicamp par l'occupant. Vin, laine, caoutchouc etc. Les allemands emportent également toutes les pièces de métal qu'ils peuvent trouver dans le but de contribuer à l'effort de guerre : poignées de portes en laiton, cuivre, étain etc. Ils emportent également les cloches de l'église. En janvier 1917, un hiver rude s'installe. L'ennemi emporte tous les matelas du village.
- Le village évacué et libéré
Le 14 février 1917, 180 Manicampois de moins de 60 ans sont évacués vers Hirson. Les notables du village sont évacués huit jours plus tard. Le 27 février, les Manicampois de plus de 60 ans sont évacués dans un moulin à Appilly. L'armée française entre dans Manicamp le 19 mars 1917 et assiste à un terrible spectacle. Les militaires découvrent un village pillé et totalement incendié. Aucun bâtiment ne subsiste ; il ne reste que des ruines. Les digues du canal et de l'Oise avaient été également éventrées par les Allemands pour couvrir leur retraite. C'est ainsi que disparaissent de nombreuses pièces d'archive. L'Ailette fut la zone de stationnement de troupes françaises, et plusieurs unités différentes se succédèrent dans la commune, pour relever leurs compagnons.
Toutefois, le 7 avril 1918, les Manicampois, revenus moins d'un an plus tôt dans leur village, doivent évacuer d'urgence vers Crévecœur . Ils ne rentreront qu'en 1919, quelques mois après la signature de l'armistice.
1919 : un nouveau départ pour Manicamp
Nous venons de voir que le village a été totalement rasé en 1917 à cause des conflits de la Première Guerre mondiale.
Abris, baraquements provisoires
Les habitants rentrent en 1919 et doivent occuper des abris provisoires, faits à la sauvette avec les matériaux trouvés sur place. Certains de ces abris subsistent encore aujourd'hui (photo ci-contre). Il s'agit ici d'un « métro », sorte de petit couloir constitué d'une tôle autour de laquelle des pierres et débris des ruines ont été empilés. On ne tient pas debout dans un « métro », mais les Manicampois devaient surtout s'abriter des intempéries le plus rapidement possible. Peu après, des baraques en bois puis en briques sont construites. À partir de 1920, le village se reconstruit. Le matériau principal est la brique, différente de la pierre de taille (calcaire) utilisée avant les destructions. Beaucoup de maisons du village datent de cette époque et sont encore habitées aujourd'hui.
Politique et administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité 1796 1799 M. Gervais Agent municipal, Maire 1807 1823 M. de Lauraguais Duc de Brancas, Chevalier de la Légion d'Honneur, Maire 1826 mai 1848 M. Louis Honoré Demajaux-Gervais Maire mars 2001 réélu mars 2008 Patrick Orvane[4] Toutes les données ne sont pas encore connues. Environnement
Les déchèteries les plus proches sont sur les communes de Chauny et de Noyon.
Population et société
Démographie
La population du village diminue depuis le XIXe siècle, et après de légères remontées aux recensements de 1962 et 1999 la baisse continue. Le département de l'Aisne dans son ensemble est en recul démographique depuis la fin des années 1970. Même si le sud du département bénéficie du desserrement urbain de l'agglomération rémoise et de l'influence de la région parisienne[5], Manicamp en est trop éloigné pour en bénéficier. La commune a compté plus de 1000 habitants avant la Révolution et possédait 17 ponts à cette période.
Histogramme
(élaboration graphique par Wikipédia)Éducation
Manicamp se trouve dans la circonscription scolaire de Chauny, qui dépend de l'inspection académique de l'Aisne et de l'académie d'Amiens. Manicamp assure la scolarité de ses enfants et des enfants des communes voisines en école maternelle et primaire publique[12].
Le collège et le lycée de rattachement des enfants du village se situent à Chauny. Pour s'y rendre, la région met à disposition, à titre gracieux, des services de transport en commun. Les étudiants prennent un bus scolaire aux alentours de 7h20 et sont ramenés de la même manière vers 18h.
Sports
On trouve sur la commune l'association MASL ( Manicamp Amitiés Sport et Loisirs), déclaration à la préfecture de l’Aisne le 9 août 2002 sous le titre Manicamp Amities Sports et Loisirs et avec comme objet de « réunir la population de Manicamp à travers des activités multiples et variées en matière de jeux, culture, sports, sorties, randonnées, repas, etc. »
Santé
Il n'y a pas de service de santé sur la commune, mais on trouve pharmacies, docteurs, dentistes, etc. à environ 5 kilomètres sur les communes voisines (Ognes, Sinceny, Chauny, Blérancourt etc.), puis maisons de retraite à environ 10 kilomètres (Morlincourt ou Nampcel) et hôpital à 12 (Noyon ou Tergnier)[13].
Culte
La paroisse catholique « Saint Momble en Chaunois » regroupe 23 communes, dont Manicamp. Elle est rattachée a la zone de Chauny dans le diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin[14],[15].
Économie
L'activité économique de Manicamp a largement baissé depuis le démantèlement de la voie de chemin de fer. Il reste quelques exploitations agricoles, une boucherie, ainsi que quelques prestataires de services (dont un taxi).
Agriculture
Les terres au nord servent principalement pour le fourrage.
Faune et flore
On peut observer une faune et une flore assez riches au niveau du lieu-dit « Les Carrières », en particulier le râle des genêts, le pulicaire vulgaire, le séneçon aquatique et l'œnanthe à feuilles de silaüs[16].
Lieux et monuments
L'église[15].
Le pont sur l'Oise
Le pont sur l'Oise de la RD 922 vers Abbécourt est bâti sur une passerelle apportée en France par les alliés en juin 1944, pour construire les ports du génie militaire en Normandie. En 1947, l'une de ces passerelles est installée à Manicamp pour reconstruire le pont sur l'Oise, à la demande du département[17].
L'Oise a été la ligne frontière entre la Neustrie et l'Austrasie[18].
L'Ailette et son canal ont été le théâtre d'importants combats en 1914-18 et en mai-juin 1940 (Ligne Weygand).
Personnalités liées à la commune
- Le comte Lauragais
- Louis-Antoine Saint-Just
- Gracchus Babeuf
Unité militaire liée à la commune
Combats de la 87e division d'infanterie d'Afrique sur l'Ailette en mai-juin 1940 : 18e régiment de tirailleurs algériens
Notes et références
Notes
- Ault, sur la côte de la Manche, est à 136,6 km à vol d'oiseau
Références
- Archives climatologiques mensuelles - Saint-Quentin (1961-1990), consulté le 13 octobre 2010.
- Archives climatologiques mensuelles - Saint-Quentin (1961-1990), consulté le 13 octobre 2010.
- D'après : Notice historique sur Manicamp, d'après les notes de M. l'abbé Carlet, par Alfred Ponthieux et Jules Bouzard, tous deux membres de la société historique et archéologique de Noyon.
- Conseil général de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- Résultats du recensement de la population 2006 sur site de l'INSEE
- Recensement de 1999 sur la population de Manicamp
- [PDF] Recensement de 2006 des communes de l'Aisne
- [PDF] Recensement de 2007 des communes de l'Aisne
- [PDF] Recensement de la population de l'Aisne au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 2 janvier 2011
- Manicamp sur le site de l'INSEE lors du recensement de 2007
- Manicamp sur Cassini
- Les écoles sur site de l'Inspection Académique de l'Aisne. Consulté le 12 octobre 2010
- http://www.actuacity.com/manicamp_02300/services-de-sante_3/
- Paroisse Saint Momble en Chaunois sur site du diocèse de Soissons, Laon et Saint-Quentin
- http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/les-eglises-un-patrimoine-a-financer
- « Deux bons spots dans la vallée de l'Oise » sur site d'Ornithomedia.com, 4 juin 2007. Consulté le 13 octobre 2010
- Le « PONT D'ARROMANCHES » de MANICAMP sur site « Autour de Quierzy ». Consulté le 13 octobre 2010
- Page d'accueil sur site « Quierzy, résidence royale ». Consulté le 13 octobre 2010
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
Catégories :- Commune de l'Aisne
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
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