- L'Illustration
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L’Illustration
L'Illustration du samedi 23 juin 1900Pays France Langue Français Périodicité hebdomadaire Genre Actualités Date de fondation 1843 Date du dernier numéro 1944 Éditeur Paris/Saint-Mandé puis Bobigny L’Illustration est un magazine hebdomadaire français publié de 1843 à 1944. Il connut 5 293 numéros, soit 180 000 pages environ.
Sommaire
Historique
Inspiré de The Illustrated London News[1], l’hebdomadaire L’Illustration a été fondé par les journalistes Jean-Baptiste-Alexandre Paulin, Édouard Charton, le géographe Adolphe Joanne, l’éditeur Jean-Jacques Dubochet et le journaliste Jacques-Julien Dubochet, qui en devient rédacteur en chef et gérant. Son premier numéro paraît le 4 mars 1843. La rédaction est située rue Saint-Georges dans le 9e arrondissement de Paris et l’imprimerie à Saint-Mandé.
Dans la seconde moitié du XIXe siècle, L’Illustration va « s’attacher les meilleurs dessinateurs du moment, Henri Valentin, Édouard Renard, Gavarni, Janet-Lange, Cham et bien d’autres[2]. » et contribuer à la vivacité de la gravure sur bois.
L’Illustration est le premier journal en France à publier, en 1891, une photographie en noir et blanc, et en 1907, une photographie en couleurs. Il devient dès 1903 la propriété de la famille Baschet. En 1907, c’est dans son supplément littéraire que le célèbre roman de Gaston Leroux, Le Mystère de la chambre jaune paraît en feuilleton. Le héros s’y appelle alors Boitabille avant de devenir Rouletabille dans le volume qui paraîtra l’année suivante.
Au début des années 1930, le journal, en pleine prospérité, est à l’étroit dans ses locaux de la rue Saint-Georges. Il acquiert en 1931, 30 hectares de terrains maraîchers, à Bobigny, sur le site de « la Vache à l’aise ». Un bâtiment de briques rouges et de béton, de 141 mètres de long et 90 mètres de large, surmonté d’une tour de 64 mètres de hauteur, y est construit afin d’accueillir l’une des plus grandes et des plus modernes imprimeries d’Europe. Les travaux s’achèvent le 15 décembre 1932 et l’inauguration a lieu le 30 juin 1933.
La fabrication de l’hebdomadaire exploite à cette époque deux techniques d’impression très luxueuses : l’héliogravure et l’offset. Cette dernière fait de l’Illustration un périodique original dans la presse écrite puisque ce procédé ne se généralise qu’après la Seconde Guerre mondiale. En 1933, l’Illustration possède à Bobigny sept machines offset Roland dont trois modèles en deux couleurs. De nombreux tirages en couleurs agrémentent les articles chaque semaine, mais c’est surtout le numéro de Noël qui incarne le mieux le nom de l’hebdomadaire. Véritable feu d’artifice de couleurs, ce numéro demandait un surcroît de travail de plusieurs mois à l’ensemble du personnel. L’historien Jean-Noël Marchandiau[3] signale notamment le témoignage d’un célèbre éditeur américain avouant l’incapacité de ses imprimeurs à égaler les prouesses de l’équipe des imprimeurs de Bobigny. En 1930, ce numéro de 35 pages, entièrement en couleurs, est vendu 35 francs alors que son prix de revient est bien supérieur.
L’Illustration, qui continue de paraître durant la Seconde Guerre mondiale, sous la direction du collaborateur Jacques de Lesdain, sera interdite à la Libération. Elle renaît en 1945 sous le titre France-Illustration qui dure jusqu’en 1955.
L’imprimerie de Bobigny continue de fonctionner jusqu’en 1971. Les locaux servent ensuite d’entrepôts puis, abandonnés, sont rachetés par la ville de Bobigny qui les cède pour un franc symbolique à l’université Paris XIII. Par la suite, l'Université Paris XIII confiera la tour et son terrain au CROUS de Créteil qui l'a depuis rénové et y a aménagé une résidence universitaire.
Ligne éditoriale
L’Illustration traitait de tous les sujets d’actualités, que ce soit dans le domaine politique, économique, social, scientifique, artistique ou sportif. Sa marque de fabrique était, comme son nom l’indique, une riche iconographie à chaque numéro (gravures, puis photographies, dessins...).
Citation
- « Je me souviens des vieux numéros de l’Illustration », Georges Perec, Je me souviens, page 16.
- « Lorsque la partie de cartes était finie, l'apothicaire et le médecin jouaient aux dominos, et Emma changeant de place, s'accoudait sur la table, à feuilleter l’Illustration », Gustave Flaubert, Madame Bovary.
- « J'ai envie de me marier, de me suicider, ou de m'abonner à l’Illustration. Un geste désespéré, quoi… », Albert Camus, Albert Camus, une vie, Olivier Todd.
Notes et références
- Jean-Pierre Chuard, Des journaux et des hommes, collection Archives vivantes, Cabédita éditeur, Paris, 1993, p.140
- Jean-Pierre Chuard, Des journaux et des hommes, Cabédita, Lausanne, 1993.
- Jean-Noël Marchandiau, L’Illustration 1843-1944, vie et mort d’un journal, Toulouse, Privat, 1987.
Bibliographie
- Jean-Noël Marchandiau, L’Illustration : vie et mort d’un journal, 1843-1944, Toulouse, Privat, Coll. « Bibliothèque historique Privat », 1987, 344 p.
- Jean-Pierre Bacot, La Presse illustrée au XIXe siècle. Une histoire oubliée, Presses universitaires de Limoges, 2005.
- (de) Cordula Marx, Die französische Wochenzeitschrift 'L'Illustration' während der Zeit der deutschen Besatzung 1940 - 1944. Thèse Université de Würzburg, 1993 (sur l'histoire de l'hebdomadaire pendant l'occupation allemande).
Annexes
Liens externes
- Site officiel de la société propriétaire de L’Illustration et de ses archives et qui publia le journal
- Site concernant l’imprimerie installée à Bobigny et réalisé par des étudiants de l'université Paris XIII qui occupe désormais les locaux
- Le Blog de Jean-Paul Perrin dédié à l'histoire de la presse illustrée aux XIXe et XXe siècles
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