- Royaucourt-et-Chailvet
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Royaucourt-et-Chailvet
Château de ChailvetAdministration Pays France Région Picardie Département Aisne Arrondissement Laon Canton Anizy-le-Château Code commune 02661 Code postal 02000 Maire
Mandat en coursPatrick Toussaint
2008-2014Intercommunalité Communauté de communes des Vallons d'Anizy Démographie Population 190 hab. (2008) Densité 63 hab./km² Géographie Coordonnées Altitudes mini. 57 m — maxi. 162 m Superficie 3,04 km2 Royaucourt-et-Chailvet est une commune française, située dans le département de l'Aisne et la région Picardie.
Sommaire
Géographie
Histoire
les différentes appellations de Chailvet au cours du temps
Chailvet fut appelée successivement[1] :
- Chaleveel en 1136
- Calleviacum en 1181 (cartulaire de l'abbaye Saint-Martin de Laon),
- Chalivel en 1215 (grand cartulaire de l'évéché de Laon),
- Chaillevel en 1265 (ch de l'Hôtel-Dieu de Laon)
- Chailleveil en 1332 (ch de l'évéché de Laon)
- Chaillevellum en 1361
- Challeves, Challevet 1430
- Chaillevet 1519 (Comptes de l'Hôtel-Dieu de Laon)
L'ancienne paroisse de Royaucourt, comme la moderne commune de Royaucourt-et-Chailvet se composait de deux hameaux, Royaucourt, où s'élève l'église, et Chailvet, où se trouve le château. Au XIIe siècle, la moitié de la seigneurie relevait de la duché-pairie de Laon tandis que le reste, ainsi que le bas Chaillevois, du comte de Roucy.
Chailvet et les Templiers
En 1162, les Templiers vendent le domaine au chapitre de Laon, l'affaire est conclue par le trésorier Gautier, neveu de Gautier de Mortagne, l'évêque de Laon, professeur de théologie, qui a accueilli en 1163 Thomas Becket l'archevêque de Cantorbéry à Laon dont une des tours de sa cathédrale porte son nom. La trésorerie de l'église cathédrale de Laon resta en possession de cette terre pendant cinq siècles.
Nicolas d'Espagne, en s'affiliant à l'ordre du Temple, leur fit don de tout ce qu'il possédait à Chailvet (Calleviacum) avant 1148, comme le rappelle une charte de confirmation de l'Evêque de Laon Barthélémy de Joux ou de Jur, datée de 1148. (Arch. Nat. S4948 Suppl. n° 66) En 1163, les Templiers vendent le domaine à l'évêché de Laon, affaire conclue par le trésorier Gautier, neveu de Gautier de Mortagne, évêque de Laon depuis 1155. Théologien du XIIe siècle[2], l'évêque était un ami de Thomas Becket, archevêque de Cantorbéry. La trésorerie de l'église Cathédrale Notre-Dame de Laon resta en possession de cette terre pendant cinq siècles. la traduction du texte de la vente rédigée en latin est la suivante : « Au nom de la Sainte et Indivisible Trinité, il nous revient raisonnablement d’attester ce qui s’est fait en notre présence. C’est pour cette raison que moi, Gautier, évêque de Laon par la grâce de Dieu, je rends notoire que Gautier, trésorier de Laon, notre neveu, a acheté au frère Pierre de Noviome et aux autres frères du Temple, avec l’accord d’Eustache, maître des frères du Temple en France, ce qu’eux-mêmes détenaient à Chailvet en 240 livres proviniennes, l’année 1163 de l’Incarnation du Verbe, et qu’il a ainsi accordé qu’il donnerait les pièces prévues, cent livres à la fête suivante de tous les Saints et 80 livres l’année suivante, à la prochaine fête de tous les Saints, mais les 60 livres restantes à la fin de la troisième année, à la même fête. En plus de cela, nous sommes garants que si Gautier, pris par la mort ou par autre chose, ne donnait pas les pièces convenues, moi si je vis ou mon successeur, paierons intégralement les pièces dites et que cette terre sera la nôtre. Et si ni moi, ni mon successeur n’acquittons intégralement les pièces, Lesiardus, doyen de Laon, et le chapitre ont accordé qu’ils donneraient les pièces convenues et que l’église possèderait la terre librement. En vérité nous faisons en sorte que cela soit protégé puisque cela demeure ratifié par l’impression de notre sceau et les témoins ayant signé en bas, Signature du doyen de Laon Lesiardus. De Robert le préchantre. De Gonter et de Gautier, prêtres. De Gérard sous-trésorier. Du maître des diacres Hugues. De Manasse et Alexandre sous-diacres. De Rohard, de Galcher, frères du Temple. Angot le greffier a relu, a écrit et a signé. »
Suzeraineté de Chailvet
Raoul, fils illégitime d'Enguerrand VII(1340/18 02 1397) sire de Coucy, Comte de Soissons, époux en deuxièmes noces d'Isabeau de Lorraine, est seigneur de Chailvet[3]
Par contrat du 15 novembre 1400, Marie, veuve du duc de Bar, fille d'Enguerrand VII et de sa première épouse, Isabelle fille d'Edouard III, roi d'Angleterre, vend la seigneurie de Coucy et ses immenses dépendances (150 villes et villages), au duc Louis Ier d'Orléans, frère du roi Charles VI, grand-père de Louis XII, qui devient de fait, suzerain du Seigneur de Chailvet. Après trois années de fatiguantes importunitées, le duc d'Orléans, extorque une promesse de vente à la veuve de son fidèle Lieutenant général, pour la somme de 400 000 livres tournois[4]. Marie de Bar se réserve :" l'usurfruict des fruicts, proffits revenues et émoluments quelzconques d'y ceux biens" [5] Louis Ier d'Orléans ne profitera pas longtemps de ce qui va devenir une Pairie car, il meurt assassiné à Paris en 1407[6].
Guerre 39-45
Le 141° régiment d'Infanterie Alpine était cantonné sur le territoire de Royaucourt-et-Chailvet, au cours de la guerre de 1940. Georges Pompidou, futur Président de la République, qui faisait partie de l'encadrement de cette unité, a offert, en souvenir, un drapeau à la commune.
Administration
Liste des maires successifs Période Identité Étiquette Qualité mars 2002 mars 2008 Régis de Buttet DVD mars 2008 Patrick Toussaint[7] Toutes les données ne sont pas encore connues. Démographie
Lieux et monuments
- L'église Saint-Julien de Royaucourt, dont le début de l'édification est de 1188[13]. Classée monument historique en 1862.
- Le château de Chailvet (XVIe siècle), peu détruit au cours de la Première Guerre mondiale, restauré au lendemain de la guerre. Dépôt d'intendance de l'armée allemande lors de la Seconde Guerre mondiale, il fut incendié par les Allemands le 21 aout 1944. Sa restauration est engagée par Patrick de Buttet, en qualité de maître d'ouvrage, l'étude et la maitrise d'œuvre étant assurées par Alain Gigot, ancien architecte en chef des monuments historiques. Il est classé monument historique depuis 1984. Un article lui est consacré sur wikipedia.
- Le château de Royaucourt, aussi appelé la Grand' Maison, détruit au cours de la Première Guerre mondiale, reconstruit, sert de dépôt de munitions lors de la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle il est incendié. Seuls subsistent les caves. L'historique des propriétaires est retracée ci-dessous [14]
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- Charles DE LANCY, marchand bourgeois de Laon, vicomte de Laval et Nouvion, en 1566 (mort en 1568), obtint de Pierre de la Vieuville, seigneur de Chailvet, en 1555, la faculté de construire un pressoir en sa maison appelée la Grand’Maison, bâtie sur sa seigneurie[15] ; quelques mois plus tard, il fit au terrier la déclaration de cette « maison, jardin, estable, foulerie et pressoir au lieudict au Sablon, autrement dict la maison neufve, avec une pièce de vigne tenant à la dicte maison » de 44 ares « et une pièce de terre dessoubz ladicte vigne » de 35 ares, « le tout tenant ensemble, tenant de deux lizières à l’abbaye de sainct Vincent lez Laon acause de la thesaurye, par hault au chemin de Comporté, par bas audit seigneur de la Viefville », auquel elle devait 18 deniers de cens, 95 ares de terre en deux pièces, 90 ares de vigne en neuf pièces, un jardin de 4 ares et un autre d’une « faisse », un hectare de bois en treize pièces[16]. Son fils aîné, Charles, vicomte de Laval et Nouvion, receveur des décimes du diocèse, capitaine de quartier et gouverneur de la ville de Laon, vivant en 1614, laissa ce bien à Charles, écuyer, seigneur de Cocquebin, son petit-fils, avocat à Laon, intendant des affaires du marquis de la Vieuville, puis conseiller du Roi en tous ses conseils, maître d’hôtel ordinaire et secrétaire de ses finances (mort en 1670 ou 1671), qui s’agrandit en 1631[17] et signa à la Grand’Maison, six ans plus tard[18], le contrat de mariage de son arrière-petite-fille, Anne, avec Antoine PARMENTIER, seigneur du Cauroy, avocat à Laon, président et commissaire examinateur au présidial. Charles-Jacques LE PARMENTIER, chevalier, seigneur de Beausault, Charlemont et Vaux en partie, gentilhomme ordinaire de Monsieur, recueillit la Grand’maison à la mort du seigneur de Cocquebin, son grand-père, après 1681. Les veuve et héritiers de Charles-Antoine LE PARMENTIER, écuyer, seigneur de Ferouil, Bertincourt et du Cauroy (mort avant 1686), son frère, cédèrent la moitié du domaine en 1699, moyennant 4.500 livres, à Marthe-Madeleine, sa sœur, veuve de Charles DE MARTIGNY, écuyer seigneur de Variscourt, remariée en 1692 à Gabriel DE FAY D’ATHIES, chevalier, seigneur de Braye, capitaine au régiment de Beauce, maître des eaux et forêts de Coucy, laquelle possédait l’autre moitié. Elle mourut en 1716[19] et son second mari à la Grand’Maison en 1723. Sa fille Jeanne-Madeleine DE MARTIGNY DE BERLANCOURT (mort en 1763) eut pour héritière son arrière-petite-fille, Remiette-Jeanne -louise DE BEUVRY (mort en t 1810), qui avait épousé en 1753 à Saint-Julien Nicolas DE CARVOISIN D’HONNECOURT, chevalier, depuis marquis de Carvoisin. La maison, dont la façade regardait Laon, comprenait une cuisine, salle chambre de demeure, petit cabinet attenant quatre chambres hautes, écurie étables et fournil, avec un enclos de quatre hectares. Mme de Carvoisin éleva un rez-de-chaussée tourné vers l’ouest, coiffé de mansardes. Elle avait deux enfants, Nicolas-Louis, marquis DE CARVOISIN, mort à la Grand’Maison en 1828, et Marie-Louise-Agnès, morte à Bruyères en 1819. Félicie – Aglaé- Hippolyte DE GRAMMONT (mort en 1830), petite-fille de Nicolas-Louis, laissa le domaine à sa grand’mère, Charlotte-Marie-Antoinette C0MBAULT D’AUTEUIL, veuve divorcée du marquis de Carvoisin, qui vendit en 1834, moyennant 80.000 francs, la Grand-Maison, entourée de jardins potager et d’agrément, vignes et bois clos de murs de 6 hectares 70 ares, 22 hectares de terre, 15 de bois, 2 de pré et 2 et demi de vigne, à Louis-Charles GAUDEFROY DE ROISEL, avocat (mort en 1862), qui releva d’un étage le corps de logis et le flanqua de deux pavillons, éloigna par échange en 1863 le chemin qui longeait la maison et agrandit le domaine. Une vente aux enchères fit passer en 1875 le château de Saint-Julien et ses dépendances aux mains d’Augustine-Esther GRÉGOIRE DE SAINT-REMY, veuve de Louis-Marie-Rose GORJON DE VERVILLE, directeur des douanes, belle-mère de M. Armand DE HÉDOUVILLE, ancien maire de Montbavin et de Royaucourt-et-Chailvet, qui en a cédé la nue-propriété à son neveu, M. le commandant Xavier DE BUTTET, maire de Royaucourt-et-Chailvet [20].
- Le vendangeoir Vieville de Presle, dit la Cidrerie, datant de 1746. Polycarpe Pottofeux, ancien procureur-syndic du département pendant la Terreur,agent forestier sous le Directoire, s'en rendit acquéreur en 1800 . Le cardinal Pie, futur évêque de Poitiers et l'un des principaux chefs ultramontains y passa l'été 1841, , L'historique des propriétaires est retracée ci-dessous [14]
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- A l’angle du chemin de Laon et de la Grande rue conduisant à l’église, François-Joseph VIÉVILLE, écuyer, seigneur de Presles (mort en 1754), avait en 1746[21] un vendangeoir, dont hérita[22] son fils aîné, Louis, chevalier, seigneur en partie de Signy-le-Petit, chevalier d’honneur au bailliage de Laon (mort en 1778) ; il était divisé « en une cuisine au rez-de-chaussée, petit office, corridor, traversant la maison, trois celliers ou petits caveaux, escalier conduisant à trois chambres à feu de chaque côté, dont deux à droite, grenier, couvert en tuiles, bâtiments à gauche dans lequel est un pressoir à étiquet, poulailler, loge à porc, écurie, verger plein d’arbres fruitiers » de 50 ares, deux maisons de vigneron attenant, verger en face de la porte d’entrée de 50 ares entouré de haies vives, une terre de 12 ares et un hectare et quart de vigne en cinq pièces (2 hectares un quart en 1746) à Royaucourt et Montbavin. A la mort de la veuve de Louis, Marie-Françoise BILLAUDEL (qui avait épousé en premières noces Jean-François Mahieu), sa nièce, Mine de Lannoy, et la Nation, aux droits de Macquerel de Parpeville, émigré, vendirent ce bien en 1800, moyennant 4.000 francs[23], à Pierre-Polycarpe POTTOFEUX (Voir ci-contre les personnalités de la commune). Ses cousins se défirent, cette même année, du domaine qu’il avait agrandi, pour 16.000 francs, au profit d’Etienne-René- Servais LETURC D’OMONT, receveur principal des douanes royales à Givonne, puis à Sedan. Jean-Antoine-Maurice CASSAN DE FLOIRAC, payeur des dépenses dans le département, s’en rendit acquéreur en 1826 ; le futur cardinal Pie, précepteur de ses enfants, passa en 1841 les vacances à Saint-Julien et y donna trois prônes remarqués[24] ; on montre encore au premier étage du vendangeoir, ouvrant sur le chemin, le cabinet qu’il habitait. La maison passa en 1845 aux veuves VAIRON et BOULANGER, nées MAGNIER, et en 1853 à Louis-Charles GAUDEFROY[25]. M. Armand DE HEDOUV1LLE l’a aménagée en cidrerie.
- A l’est de cet ancien vendangeoir
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- Jean-Baptiste DEBARRE, maître serrurier à Laon, acquit de François Amable DE LA GARDE, baron de Saignes, seigneur de Chailvet, et de divers, une maison « composée de deux chambres, un cabinet, cellier, vendangeoir y tenant, couvert en tuiles », au fond d’une cour commune avec Begny, petit enclos en vigne tenant à la cour, jardin derrière aussi en vigne de 30 ares, fermé de haies vives, 76 ares de vigne, 50 de terre, 25 de pré et 93 de bois en plusieurs pièces à Royaucourt, Montbavin, Bourguignon, Vaucelles et Beffecourt chargés d’un surcens de 58 s. 6 d. pour une fondation à l’église et estimés 5.000 livres. Sa veuve en fit donation en 1757 à Marguerite DEBARRE, mariée à Samuel SOULIER, marchand de bois à Laon[26] ; père et mère de Marie-Louise - Simone ( morte en 1809), qui laissa pour légataire universel son mari, Charles CARRÉ, ancien horloger à Laon (mort en 1823). La nièce de Carré, Louise-Cécile-Joseph, femme de Rémi BEAUVAIS, officier de santé à Laon, céda la maison en 1827 à son voisin CASSAN DE FLOIRAC[27], qui la réunit à la sienne.
- De l’autre côté de la Grande rue ,
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- Une maison « consistante en une porte cochère, cour, deux corps de logis couverts en tuiles, clos de 50 ares, jardin, pressoir à étiquet dans le vendangeoir, tenant du midi à la rue, d’autre à la veuve Soulier, d’autre à la grange de la cure et au pressoir du seigneur, au jardin de la fabrique et à celui de la veuve Soulier, du couchant à MM. Viéville », 76 ares de vigne en onze pièces et 26 ares de terre en cinq pièces à Royaucourt, Montbavin et Bourguignon, saisis sur les veuve et enfants d’Etienne-Samuel SOULIER, maître couvreur à Laon, furent adjugés pour 8.110 livres en 1778 à Laurent GÉRUZET, marchand drapier-mercier, et réadjugées, trois semaines plus tard, sur une surenchère de 1.200 livres, à Pierre SOLLÉ, maître peintre et vitrier[28], qui s’en défit en 1789, pour 6.000 livres, en faveur de Jacques-Joseph DUCHESNE, marchand drapier et mercier[29]. Cette maison était passée en 1816 à N. PETIT. Elle appartint ensuite à M. MONCEAU.
- l'ancien presbytère
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- Au midi de la Grande rue, bordé par trois ruelles, Adrien MIGNOT, notaire royal à Laon (mort en 1729), avait, à la fin du XVII siècle, son vendangeoir, composé d’une cuisine, une chambre, un cabinet, cellier, pressoir, cave, fournil, vendangeoir, accompagné d’un clos de 60 ares, dont un cinquième en verger et le surplus en vigne. Sa fille Barbe, mariée à Jean-Claude- Abraham FOURNIER, bourgeois de Laon, céda en 1732 sa part[30] au profit d’Anne-Louise (mort en 1771), sa cadette, mariée à Saint-Julien en 1720 à Gabriel-César LAURENT, conseiller au bailliage de Laon, dont le domaine comprit un hectare de vigne en neuf pièces et 50 ares de pré[31]. Mme LAURENT eut pour héritier[32] Jean-Adrien MIGNOT, son frère, cordonnier de la garde-robe du Roi (mort en 1785), dont les enfants se défirent du bien sur licitation, en 1785, au profit d’Adrien-Philbert-Nicole-Charles DAGNEAU DE LA BRETONNE, conseiller au bailliage de Laon, juge de paix en 1790 (mort en 1826), qui en offrit 11.700 livres[33] ; il agrandit le domaine par d’autres acquisitions en 1799, 1800 et 1813 ; le dos fut porté à plus de 2 hectares. Ses enfants, Adrien-Louis-César et Mme DE SARS vendirent en 1832, pour 46.000 francs, à Louis-Charles GAUDEFROY les deux maisons séparées par une ruelle, 7 hectares de vigne, 10 hectares de bois, 33 ares de pré et 23 ares de bois à Royaucourt, Bourguignon, Mons, Vaucelles-Beffecourt, Chaillevois et Montbavin[34]. La maison a été acquise vers 1830 par les communes de ROYAUCOURT-ET-CHAILVET et de BOURGUIGNON-SOUS-MONTBAVIN pour servir de presbytère.
- A l’Est de la ruelle dite autrefois de la Fontaine, puis des Prés,
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- Antoinette POULLET, veuve de Jean DE LIENCOURT, BASTIEN DE LIENCOURT, Martin DOLLEZ, Jean DE LA MOTHE et Antoine BOULLART, à cause de ::leurs femmes, déclarèrent en 1556 au terrier seigneurial posséder une maison, grange, étable, cour, jardin, bois de 48 ares, chargés d’un cens de 15 sols tournois, une maison au même lieu appelée la maison Pasquette, un jardin auprès de l’église de 10 ares, 48 ares de vigne en sept pièces, 3 hectares de terre en huit pièces, un hectare un quart de bois en sept pièces et un pré de 14 ares. Ce domaine fut morcelé : la première maison passa aux héritiers de Nicolas DE LIENCOURT et à Jehan FLOCQUET par moitié, la maison Pasquette, auxdits hoirs, qui la vendirent à Jacques DE LANCY avec quelques vignes, et les autres à Claude LE NAIN[35]. Guillaume ALLART, charron à Pargny-Filain, et Catherine LE NAIN, sa femme, cédèrent en 1670 à Anne et Marie HUBERT une maison « consistante en cour devant et étable, cuisine, fournil, chambre haulte, grenier, jardin derrière, tenant à la ruelle du pré d’autre à Claude Gaurel et lesdites demoiselles », avec un jardin de 60 ares séparé, en échange d’une rente de 37 livres 10 sols ; les lods et ventes envers le seigneur furent fixés à 22 livres[36]. Deux traités entre les héritiers de Marie Hubert (morte en 1677) attribuèrent en 1678 à son neveu, Antoine GÉRAULT, chanoine de la cathédrale, cette maison avec 83 ares de vigne en quatre pièces, et à Marie GÉRAULT (morte avant 1680), sa nièce, mariée à Jean-Paul DAGNEAU, avocat en Parlement, l’autre maison à l’est de la précédente, avec 83 ares de vigne en trois pièces[37]. Antoine DAGNEAU, sieur de la Bretonne, conseiller au bailliage de Laon (mort en 1720), leur fils, hérita sans doute de la part du chanoine et construisit un nouveau vendangeoir, rez de chaussée surélevé, divisé en cuisine, salle, deux chambres, trois cabinets, fournil, cellier et cave, adossé à la ruelle et tenant au jardin et clos de 30 ares, la porte cochère est datée de 1698 il porta le domaine à deux hectares et demi de vigne[38]. Ce bien passa à Philbert-Adrien DAGNEAU DE LA BRETONNE, leur petit-fils, garde du corps du Roi, ensuite valet de chambre de la Dauphine, puis de Madame (mort en 1782). Adrien-Philbert-Nicolas-Charles, leur arrière-petit-fils, abandonna à son vigneron cette maison en acquérant celle de Mignot (voir plus haut) et agrandit en 1799, 1800 et 1813, ce bien, dont ses enfants se défirent en 1832. L’ancien vendangeoir appartint ensuite à M. Pascal CUVEREAU, ébéniste à Soissons.
Personnalités liées à la commune
- Nicolas d'Espagne, apparenté aux comtes de Roucy, (1147) donne avant son départ pour la Reconquista d'Espagne, aux Templiers de Laon son domaine de Royaucourt.
- Raoul, fils illégitime d'Enguerrand VII († 1397), sire de Coucy, seigneur de Chailvet[39]
- Sébastien de la Vieuville devient par héritage seigneur de Chailvet en 1519. Fils de Jean de Coskaer et de Catherine de Kervilher, il rejoint la cour de France lors du mariage d'Anne de Bretagne en 1491. Il épouse Perrine de Saint-Vaast le 23 novembre 1510[40].
- Pierre de la Vieuville[41] seigneur de Farbus en Artois, Royaucourt et Chailvet, mais aussi de Challenet, Givaudeau et de Villemontry, chevalier de l'"Ordre du Roy" (ordre de Saint-Michel), gentilhomme de la chambre du roi, gouverneur de Reims, Mézières et du Rethelois. C'est lui qui fait construire le château de Chailvet. Il meurt en 1569, et est inhumé en l'église Saint-Julien. Son épouse, Catherine de la Taste de Montferrand, morte le 3 août 1539, est inhumée dans la nef de l'église le 25 janvier 1555.
- Robert, marquis de La Vieuville (1582), baron de Rugles et d'Arzillières, vicomte de Farbus, seigneur de Challenet (Châtenet), seigneur de Royaucourt, seigneur de Villemontry, il meurt en 1612. Grand Fauconnier de France, il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit lors de la 4e promotion du 2 janvier 1559. Conseiller privé du roi de Navarre et ambassadeur de France. Il épouse Guillemette de Bossut, puis en 1581 Catherine d'O de Vérigny (née en 1555), veuve de Michel de Poisieu. Ils sont enterrés dans l'église du monastère de Challenet (Châtenet).
- Charles de la Vieuville (1582 - † 2 janvier 1653 fut baron de Rugles, seigneur de Pavant, châtelain de Sy-en-Rethélois, marquis puis duc de La Vieuville, chevalier des "Ordres du Roi", capitaine de la compagnie de la garde écossaise du roi, maître d’hôtel du duc de Nevers, futur duc de Mantoue. Le 7 février 1611, il épouse Marie Bouhier de Beaumarchais († 7 juin 1663), fille de Vincent Bouhier, seigneur de Beaumarchais, trésorier de l’Épargne, et de Marie Lucrèce Hotman. Lieutenant général en Champagne et Rethélois (v.1616), il est aussi Grand Fauconnier de France par survivance. Nommé surintendant des Finances le 21 janvier 1623, il fait entrer alors Richelieu au Conseil du roi et disgracier Sillery. Sur ordre de Richelieu, il est emprisonné pour prévarication le 13 août 1624 à Amboise[42] d'où il s'évade en 1625 ou en 1631[43] et se réfugie en Angleterre. Il est alors en disgrâce, et ce jusqu'à la mort de Richelieu. Le 8 septembre 1651, il est rétabli de nouveau surintendant et il est fait ministre d'État, duc et pair de France[44]. Le tombeau du duc et de la duchesse de La Vieuville, sculpté par Gilles Guérin, est visible au Musée du Louvre. Ils sont tous deux été inhumés dans la chapelle Saint-François de Sales de l'église du couvent des Minimes de la place Royale à Paris[45].
- Charles II de La Vieuville (v. 1616 - † 1689), fils du précédent. Seigneur de Pavant, duc de La Vieuville, pair de France, seigneur de Sallèdes et par mariage seigneur du château de La Chaux-Montgros en Auvergne. Chevalier d’honneur de la reine en 1670, il est gouverneur du Poitou. Le 25 septembre 1649, il épouse la comtesse Françoise Marie de Vienne de Châteauvieux, († 1669), fille de René de Châteauvieux et de Marie de la Guesle[46].
- Pierre Parat écuyer et secrétaire du roi achète le domaine en 1666. Il est seigneur de Chailvet, capitaine de cavalerie, maintenu noble par R de Machault le 11 juin 1670 Armes: contrefacé d'argent et de gueule de 8 pièces[47]. Il meurt en son château de Chailvet le 1er mars 1699.
- Polycarpe Pottofeux [48], membre de la Convention, né à Saint-Quentin (Aisne) le 28 mars 1763, mort à Laon (Aisne) le 6 janvier 1821, était avocat dans cette dernière ville. Il fut nommé procureur général syndic de l'Aisne, et élu par ce département, en septembre 1792, avec 337 voix (609 votants), premier député suppléant à la Convention. Admis à siéger aussitôt en remplacement de Thomas Paine qui avait opté pour le Pas-de-Calais, Pottofeux donna sa démission dès le 8 novembre 1792, et fut remplacé par Bouchereau. Après le 9 thermidor, il fut accusé de terrorisme, traduit devant le tribunal révolutionnaire et acquitté. Il demanda en vain (le 6 brumaire an IV) à reprendre son siège à la Convention, et impliqué plus tard dans la conspiration de Babeuf, il bénéficia d'un nouvel acquittement, l'accusateur national n'ayant pas trouvé de preuves suffisantes contre lui, quoiqu'«il ne le regardât pas, dit le Moniteur, comme exempt d'imprudence et de blâme ». Nommé agent forestier par le Directoire, il perdit bientôt ces fonctions par suite de ses relations avec l'ancien parti jacobin, il se fit alors défenseur officieux à Laon, et exerça cette profession jusqu'à sa mort (1821). Cf Etude de A. Matton, Société Académique de Saint-Quentin, Tome III, p 173 à 310, 1880
- Henry de Buttet(1907-2005), président de la Société Historique de Haute-Picardie et de la Fédération des Sociétés d'Histoire et d'Archéologie de l'Aisne, officier de la Légion d'Honneur.
- Gérard Caudron, né en 1945 à Royaucourt-et-Chailvet, élu maire de Villeneuve-d'Ascq en 2008, député européen.
Voir aussi
Notes et références
- Maximilien Melleville, historien laonnois Dictionnaire historique du département de l'Aisne 1865, p. 199)
- Louis-Gabriel Michaud Biographie universelle ancienne et moderne 1816, tome XVI, p. 604
- Maximilien Melleville Dictionnaire historique du département de l'Aisne 1865, p. 292
- H. Lacaille La vente de la Baronnie de Coucy 1894
- Arch. nat. titres domaniaux q.t,c.7.
- J.F.L. Devisme, Manuel historique du département de l'Aisne, Laon, 1826 et Abbé Vernier, Histoire du canton de Coucy-le-Château, Paris, Dumoulin, 1876, p. 53 et suivantes.
- Préfecture de l'Aisne consulté le 7 juillet 2008
- Recensement de 1999 sur la population de Royaucourt-et-Chailvet
- [PDF] Recensement de 2006 des communes de l'Aisne
- [PDF] Recensement de 2007 des communes de l'Aisne
- [PDF] Recensement de la population de l'Aisne au 1er janvier 2008 sur Insee. Consulté le 2 janvier 2011
- Royaucourt-et-Chailvet sur le site de l'INSEE lors du recensement de 2007
- Église Saint-Julien de Royaucourt
- Les vendangeoirs du Laonnois - Maxime de Sars - tome II - Société Historique de Haute Picardie 1935
- Acte du 1er février 1555, mentionné dans l’inventaire de 1716
- Archives de l’Aisne, E190
- Vente du 17 mars 1631, mentionné en 1716
- Archives du château de la Garenne, près Sedan
- Inventaire après décès du 29 avril - 6 mai 1716, archives de l’Aisne, Greffe de Laon 287
- Archives du château de Saint-Julien
- Archives de l’Aisne, C 905
- Inventaire après décès du 6 mars 1778 (Archives de l’Aisne, Greffe de Laon, 296), visite par experts du 5 juin 1778 (Archives de l’Aisne, E 323
- Vente du 23 floréal an VIII devant Begny à Mons-en-Laonnois (Archives du Château de Saint-Julien
- BEAUNARD, I, p 113, Histoire du cardinal Pie : évêque de Poitiers, H. Oudin, Poitiers, 1886
- Archives du Château de Saint-Julien
- Vente du 17 septembre 1757 devant E, Cotte (A. A., Min. Gérandal, 39); vêture du 22 novembre par le bailli de la duché-pairie (A. A., B 2687)
- Vente du 15 mars 1827 devant Béguin à Mons (Arch. du château de Saint-Julien)
- Adjudication au bailliage de Laon du 20 juin 1778 et réadjudication du 10 juillet (A. A., Greffe de Laon, 3103).
- du 20 mars 1789 devant de la Campagne (A. A., Min. Sorlin, 24)
- Vente du 10 décembre 1732 devant Lescuier (Etude Masson. A. A., Greffe de Laon, 203-3)
- A. A., C 905
- A. A., C 2875
- Adjudication du 9 décembre 1785 devant Petitjean (Etude Masson)
- Vente du 1er août 1832 devant Béguin à Mons-en-Laonnois (Arch. du château de Saint-Julien)
- A. A., E 192
- Echange du 8 avril 1670 devant Maillart (Arch. du château de Saint-Julien)
- Partages des 20 janvier et 5 mars 1678 s. p. (Ibid.)
- A. A., C 905
- Maximilien Melleville Dictionnaire historique du département de l'Aisne 1865, p. 292
- Historique de la famille de La Vieu Ville - Commission du vieux Parisp. 81 et 82
- Pierre de la Vieu Ville et sa descendance
- Voltaire Œuvres complètes 1857, tome 8, p. 398, 399
- Henri de Campion Mémoires 1857, p. 160
- Œuvres complètes 1857, tome 8, p. 399 Voltaire
- Notice du Musée impérial de Versailles 1860, p. 393 Eudoxe Soulié
- Sites et monuments 1969/1970,p. 22
- Archives généalogiques et historiques de la noblesse de France - LAINE - 3e tome - 1830
- Biographie extraite du dictionnaire des parlementaires français de 1789 à 1889 (A.Robert et G.Cougny)
Liens externes
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- Patrimoine du XVe siècle
- Ville décorée de la Croix de guerre 1914-1918
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