Abbyssinie

Abbyssinie

Éthiopie

የኢትዮጵያ ፈደራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ (am)
Itiyopiya Fereralawa Dmkokratawa Repabliikii (om)
République fédérale démocratique d’Éthiopie (fr)
Drapeau de l'Éthiopie Armoiries de l'Éthiopie
(Détails) (Détails)
carte
Langue officielle Aucune (1)
Capitale Addis-Abeba
9°01′N, 38°44′E
Plus grande ville Addis-Abeba
Forme de l’État
 - Président
- Premier ministre
République
kindeneh Geremew
Kindeneh Geremew
Superficie
 - Totale
 - Eau (%)
Classé 27e
1 127 127 km²
0,7 %
Population
 - Totale (2009)
 - Densité
Classé 14e
85 237 000 hab.
70 hab./km²
Formation
 Royaume de D'mt
 
VIIIe av. J-C
Gentilé Éthiopiens, Éthiopiennes


IDH (2008) Augmentation 0,503 (moyen-faible) ( 155e)
Monnaie Birr (ETB)
Fuseau horaire UTC +3
Hymne national Whedefit Gesgeshi Woude Henate Ethiopia
Domaine internet .et
Indicatif
téléphonique
+251

(1)Depuis 1994, l'Éthiopie n'a plus de langue officielle: toutes les langues éthiopiennes sont reconnues par l'État, selon l'article 5 de la Constitution.

Carte de l'Éthiopie

L'Éthiopie (ge'ez: ኢትዮጵያ, Prononciation du titre dans sa version originale), officiellement la République fédérale démocratique d’Éthiopie (amharique: የኢትዮጵያ ፈደራላዊ ዲሞክራሲያዊ ሪፐብሊክ, ye-Ītyōṗṗyā Fēdēralāwī Dīmōkrāsīyāwī Rīpeblīk, Prononciation du titre dans sa version originale; afaan oromo: Itiyopiya Fereralawa Dmkokratawa Repabliikii), est État indépendant situé dans la Corne de l'Afrique. Sans accès à la mer, suite à la sécession de l’Érythrée en 1993, l'Éthiopie partage des frontières communes avec ce pays au nord, le Soudan à l'ouest, le Kenya au sud, Djibouti au nord-est et la Somalie à l'est.

Deuxième pays d'Afrique par sa population, l'Éthiopie est le dixième pays du continent par sa superficie. Essentiellement constitué de hauts plateaux, s'étendant de la dépression de Danakil à -120 m jusqu'aux sommets enneigés du mont Ras Dashan à 4 543 m, le pays possède un environnement très diversifié traversé par six zones climatiques. La capitale Addis Abeba, située à 2 400 m d'altitude, est la quatrième capitale la plus élevée au monde.

Considérée comme le berceau de l'humanité, lieu de la découverte de Lucy, l'Éthiopie est avec le Tchad et le Kenya, l'un des pays où l'on retrouve les plus anciens hominidés, et depuis 2003, celui où ont été découverts les plus anciens spécimens d'Homo sapiens.

La civilisation éthiopienne est l'une des plus anciennes, le prophète mésopotamien Mani citant au IIIe siècle le Royaume d'Aksoum parmi les quatre plus importantes puissances au monde. Au sein de l'Afrique, l'Éthiopie se caractérise comme l'une des seules nations à avoir conservé sa souveraineté pendant le démembrement de l’Afrique au XIXe siècle.

L'Éthiopie est, après l'Arménie, la deuxième plus ancienne nation chrétienne au monde, maintenant cette tradition depuis 330. C'est parallèlement un pays ayant accueilli les premiers musulmans persécutés en Arabie, aujourd'hui l'Islam est très présent dans les régions Afar, Oromo et Somali. Harar est par ailleurs considérée, par les musulmans éthiopiens, comme une ville sainte de l'islam. On note aussi des populations juives (les Falasha) et animistes. L'Éthiopie est aujourd'hui un pays constitutionnellement laïc[1] où toutes les croyances coexistent.

Sur le plan international, l'Éthiopie était membre de la Société des Nations en 1923, signataire de la Déclaration des Nations unies dès 1942 et un des 51 États membres fondateurs de l'ONU. Addis-Abeba est aujourd'hui le siège de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) et de l'Union Africaine dont Haïlé Selassié a été l’un des principaux promoteurs (sous le nom d’OUA).

Sommaire

Étymologie

L'origine du nom « Éthiopie » n'est pas connue avec certitude. Son usage attesté le plus ancien remonte à L'Iliade où le nom apparaît deux fois et trois fois dans L'Odyssée d'Homère. Son utilisation pour désigner spécifiquement le royaume d'Axoum apparaît pour la première fois au IVe siècle sur l'inscription d'Ezana[2] qui traduit Habachat par Aithiops (Αἰθίοψ) en grec ancien[3], signifiant « au visage brûlé[4] ».

Selon La Chronique des rois d'Axoum, un manuscrit ge'ez du XVIIe siècle, le nom Éthiopie est dérivé de Ityopp'is un fils de Koush inconnu de la Bible, qui selon la légende fonda la ville d'Axoum. Pline l'Ancien[5] affirme de la même façon que le nom du pays est dérivé d'un dénommé « Aethiops, fils de Vulcain ». La tombe d'Ityopis est encore visible près d'Axoum[6].

En France et plus généralement hors de l'Éthiopie, le pays a historiquement été connu sous le nom d'« Abyssinie », de l'arabe Habachyî signifiant Abyssin[7], issu de l'éthiosémitique Habashat. Le terme Habashat est aussi l'origine du terme Habesha, utilisé aujourd'hui en Éthiopie pour désigner tous les Éthiopiens et Érythréens. À strictement parler le terme Habesha fait référence aux populations tigrées et amharas qui ont historiquement dominé l'Histoire du pays. L'arabe moderne utilise encore le mot Al-Habacha[8] ou le mot Ithyûbyâ[9] pour désigner l’Éthiopie.

Histoire

L'Éthiopie est l'État indépendant le plus vieux d'Afrique, né il y a près de 3 000 ans. L'Histoire de cet État débute vers le VIIIe siècle av. J.-C. avec la formation du royaume D'mt, depuis divers régimes se sont succédé: le Royaume d'Aksoum, l'Empire d'Éthiopie, le gouvernement du Derg, la République populaire démocratique d'Éthiopie, la République d'Éthiopie et l'actuelle République fédérale démocratique d'Éthiopie.

Préhistoire et antiquité

Considérée comme l'un des berceaux de l'humanité[10], l'Éthiopie est l'une des plus anciennes zones de peuplement humain. Les premières traces d'hominidés remontent à 3 ou 4 millions d'années. L'apparition de l'homo erectus et de l'homo sapiens dans la région se situe entre 1,7 million et 200 000 ans avant notre ère. Il existe assez peu de données sur l'Éthiopie sous l'antiquité qui semble avoir fait partie du pays de Pount (-3000 - -1000).

Les ruines du temple de Yeha, région du Tigré, Éthiopie.
Région des stèles d'Aksoum avec la stèle d'Ezana au centre. Patrimoine mondial de l'UNESCO[11].

Le royaume D'mt (VIIIe - Ve siècle av. J.-C.) est généralement considéré comme la première forme organisée d'un État éthiopien. Il existe très peu de traces archéologiques de ce royaume qui aurait eu des relations très étroites avec le royaume sabéen au Yémen. Certains historiens modernes considèrent pourtant que la civilisation D'mt était indigène et aurait peu subi l'influence sabéenne alors que d'autres estiment qu'elle serait un mélange entre la culture sabéenne dominante et une culture indigène. [12][13]. Après la chute du royaume de D'mt Ve siècle av. J.-C., divers royaumes dominèrent la région jusqu'à l'émergence de l'un d'eux au Ier siècle av. J.-C.: le royaume d'Aksoum , premier empire important ayant régné sur le territoire éthiopien. Il couvrait une partie de l'Éthiopie (Nord) ainsi que de l'Érythrée actuelles.

Le royaume d'Aksoum est le premier grand État connu d'Afrique, formé d'une population cosmopolite venant d'Arabie du Sud mais aussi de juifs et de Grecs. Situé au bord de la mer Rouge, il se développe autour du commerce et commence à contrôler les principales routes maritimes passant par la région. Il s'étend sur les territoires de l'actuelle nord de l'Éthiopie, de l'Érythrée, du Yémen, du sud de l'Arabie saoudite, du nord de Djibouti et du nord Soudan. Vers 330, le roi Ezana se convertit au christianisme et progressivement la population locale adopte la nouvelle religion. Le royaume commence à décliner au VIIe siècle, pour des raisons relativement obscures, sans doute liées à l'expansion de l'islam qui coupera l'empire du reste du monde chrétien.

Le Moyen Âge éthiopien (990 - 1855)

Vers 990, l'Empire d'Éthiopie va alors remplacer le royaume axoumite et une renaissance débute vers le XIIe siècle sous la dynastie Zagoué qui sera renversée en 1270 par Yekouno Amlak. L'arrivée au pouvoir de ce dernier, prétendu descendant de Ménélik Ier (premier roi d'Éthiopie au Xe siècle av. J.-C.), marque l'avènement de la dynastie salomonide qui régna jusqu'en 1974. Pendant plus de deux siècles, le pays connaît une relative prospérité émaillée de luttes contre les musulmans installés au nord et au sud de l'Éthiopie chrétienne.

En 1527, débute une guerre entre des forces musulmanes menées par Ahmed Ibn Ibrahim Al-Ghazi, dit Ahmed « Gragne » (gaucher en amharique) et l'Empire chrétien éthiopien. Après une série de victoires en faveur des troupes musulmanes soutenues par l'Empire ottoman, l'aide apporté par le roi du Portugal au Negusse Negest Lebna Denguel se révèlera décisive. En effet, le 21 février 1543, à l'issue de la bataille de Wayna Daga, Ahmed Gragne est tué et son armée défaite, laissant derrière lui un pays en ruine.

Au cours de la seconde moitié du XVIe siècle, des jésuites vont venir en Éthiopie et parviennent habilement à imposer à l'Éthiopie le catholicisme romain en convertissant l'empereur Sousnéyos en 1621. Cette conversion forcée va entraîner des protestations qui se transforment en une véritable guerre civile en 1632 qui amènera Sousnéyos à abdiquer en faveur de son fils Fazilidas. Cette situation dans laquelle l'Éthiopie se trouve ainsi entre l'islam d'un côté et le catholicisme de l'autre a amené Alain Gascon à parler du « syndrome de Gragne ».

Le palais de Fazilidas à Gondar.

Fazilidas expulse les jésuites en 1633 et, comme ses successeurs, cherche à renforcer la sécurité du royaume. Il fait alors bâtir une nouvelle capitale en 1635 à Gondar qui devient la nouvelle place forte du pays ainsi qu'un important centre religieux, administratif et commercial. Toutefois, les 25 dernières années du XVIIIe siècle sont marquées par des conflits entre chefs de guerre locaux qui mèneront à l'effondrement progressif du royaume.

C'est vers 1769, après la mort de Yoas Ier, que débute le déclin de l'empire et le «Zemene Mesafent» (ère des princes), une période fratricide pour le contrôle du royaume. L'instabilité du pouvoir continuera tout au long du XVIIIe siècle jusqu'en 1855. L'accession au trône du Negusse Negest Tewodros II (1855 - 1868) marque la fin de cette période de trouble et le début d'un processus de centralisation du pays qui s'achèvera sous Haile Selassie I.

La période de centralisation (1855 - 1974)

Après un début de règne relativement paisible, le comportement de Tewodros II va changer lorsqu'il décide une réforme des statuts du clergé. L'expédition de Napier (1868) va marquer la fin de son règne puisque le Negusse Negest se suicidera afin d'échapper à l'emprisonnement. Waghsum Gobaze est ensuite couronné sous le nom de Telke Giyorgis II mais son règne est bref puisqu'il s'achève en 1872, suite à une bataille l'ayant opposé à Kassay Mercha, futur Negusse Negest Yohannès IV. Trois principaux dangers menacent à ce moment la souveraineté du royaume. Le premier est celui des Égyptiens qui s'implantent dans les régions voisines de l'Abyssinie. Ils lancent des offensives qui sont contenues et sont définitivement battus à la bataille de Gura en 1876. Les Italiens, représentant le deuxième danger, sont repoussés par les troupes du Ras Alula Engida suite à la bataille de Dogali (1887) . Enfin, les forces madhistes, troisième danger, décident de se cesser les offensives sur l'Empire éthiopien après la bataille de Metemma, en 1889, au lendemain de laquelle Yohannes IV décède de blessures du conflit.

La même année, le Negus du Choa est proclamé Negusse Negest sous le nom de Ménélik II. Il signe avec les italiens un traité délimitant la frontière entre l'Éthiopie et la colonie italienne en accordant à cette dernière la région nord de l'Éthiopie, qui deviendra plus tard l’Érythrée, ainsi qu'une partie du Tigré. Cependant, les Italiens tentèrent d'envahir le pays et Ménélik II parvint à les repousser avec l'appui d'une armée de 100 000 hommes au cours de la bataille d'Adoua (1896), l'Éthiopie obtient alors la reconnaissance de sa souveraineté et de son indépendance. Outre cette victoire face au colonialisme, Ménélik II va marquer l'Histoire éthiopienne par ses conquêtes territoriales, repoussant les frontières vers le sud, l'ouest et l'est donnant ainsi au pays sa forme actuelle. Enfin, il engagera l'Éthiopie dans une phase de modernisation avec l'importation des technologies européennes, le développement des infrastructures et des changements politiques avec la création d'un Conseil de ministres.
En 1913, Ménélik II décède en laissant derrière lui un pays plus vaste, en voie de modernisation et indépendant. Lij Iyasu, son successeur, va quant à lui régner pendant trois ans. Affichant sa proximité avec l'islam, l'Église éthiopienne orthodoxe va rapidement soutenir ses opposants dont Teferi Mekonnen et Zaoditou. Le 27 septembre 1916, un coup d'État renverse Iyasu, Zaoditou arrive sur le trône impérial. Malgré la brièveté de son règne, Iyasu aura tout de même réussi à introduire des innovations politiques en permettant notamment à des sujets musulmans de sentir membres à part entière de l'unité éthiopienne.

En 1924, elle devient le premier État africain à entrer dans la Société des Nations. En 1926, Hailé Sélassié Ier, ancien gouverneur du Hararghe, devient le 256e et dernier roi de la dynastie salomonide. En 1935, les troupes fascistes de Mussolini envahissent l'Éthiopie et les forces italiennes occupent partiellement le pays du 5 mai 1936 au 5 mai 1941 (Seconde guerre italo-éthiopienne), date à laquelle Addis Abeba est libérée par la résistance éthiopienne et les troupes de l'Angleterre engagée contre l'Allemagne et l'Italie pendant la Seconde Guerre mondiale.

Après la guerre, un vaste chantier de modernisation du pays est entrepris. Toutefois, le mécontentement populaire ne cesse de croître contre le pouvoir théocratique et féodal. En 1950, l'ONU décide que l'ancienne colonie italienne de l'Érythrée constituera une unité autonome fédérée à l'Éthiopie. Toutefois, en 1962, ce système fédéraliste est abolit et l'Érythrée va voir apparaître des mouvements indépendantistes comme dans le reste du pays. En 1963, des troubles éclatent dans la région de l'Ogaden qui demande son rattachement à la Somalie. Les années suivantes sont marquées par plusieurs guerres avec la Somalie et une guerre civile entre le gouvernement et les rebelles.

La révolution et régime du Derg (1974-1991)

En 1974, un mouvement de révolution mène à la destitution de l'empereur Hailé Sélassié Ier qui régnait depuis 1930. Profitant de cette crise, une junte militaire (le Derg) établit un État socialiste dirigé par Mengistu Haile Mariam. Soutenu militairement par l'URSS et Cuba[14], Mengistu souhaitait vider le Nord de ses habitants, en raison de leur hostilité au régime. En 1987 est créé le « Parti des travailleurs d'Éthiopie » (PTE) et l'Éthiopie devient une « république démocratique populaire ». La dictature Derg plonge le pays dans la guerre civile. En 1991, après avoir subi plusieurs tentatives d'assassinat, Mengistu abandonne le pouvoir et s'enfuit du pays.

L'Éthiopie sous le FDRPE (depuis 1991)

Un régime démocratique est alors institué. Une nouvelle Constitution donne des compétences accrues aux provinces, faisant de l'Éthiopie un État fédéral : la République fédérale démocratique d'Éthiopie. Mais certains territoires de cet ancien empire aspirent progressivement à l'autodétermination. Les partis et mouvements indépendantistes se développent et connaissent un fort engouement. L'Érythrée déclare son indépendance en 1993, après des années de lutte armée. Une guerre éclate entre les deux pays de 1998 à 2000, faisant plus de 80 000 morts (guerre Érythrée-Éthiopie).

Le 15 mai 2005, des élections générales pour renouveler les 548 sièges de l'Assemblée des représentants du peuple ont lieu. L'opposition, et notamment la Coalition pour l'unité et la démocratie (CUD) affirme que sa victoire lui a été « volée » par le parti au pouvoir, le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien. Au début du mois de novembre 2005, de violentes manifestations ont lieu à Addis-Abeba, provoquant la mort d'au moins 33 personnes et l'arrestation de 2 000 opposants, dont des dirigeants du CUD.

Il existe aussi des mouvements d'indépendantistes somaliens surtout dans la région de l'Ogaden. À l'intérieur de ses frontières, l'Éthiopie est également confrontée à deux rebellions armées, le Front de libération Oromo (FLO) et le Front national de libération de l'Ogaden (FNLO).

Le régime actuel tente donc de consolider son pouvoir, relativement fragile, en s'opposant sur la scène internationale à l'Érythrée, qui symbolise l'ennemi extérieur, ainsi qu'aux mouvements nationalistes et/ou islamistes somaliens de peur que ces derniers n'appuient les indépendantistes de la région de l'Ogaden peuplée de somaliens qui luttent contre l'occupation éthiopienne. Les partis d'opposition dénoncent ce qu'ils considèrent comme une manœuvre dangereuse qui chercherait à créer de faux problèmes à l'étranger pour masquer ceux, bien réels, que le gouvernement ne réussirait pas à gérer (chômage, illettrisme, corruption, etc.).

Géographie

Géographie physique

Le massif du Simien.
Article détaillé : Géographie de l'Éthiopie.

L'Éthiopie se trouve dans la péninsule du nord-est de l'Afrique, dite corne de l'Afrique. Dépourvue de tout littoral depuis l'indépendance de l'Érythrée, elle partage ses frontières avec la Somalie, le Soudan, le Kenya, la République de Djibouti et l'Érythrée. Le pays a un plateau central dont l'altitude varie entre 1800 et 3000 mètres, avec une altitude maximale de 4620 mètres pour le Ras Dashan.

Traversée par une faille séparant les plaques tectoniques somalienne et africaine, l'Éthiopie est la région d'Afrique où l'on trouve le plus grand nombre de volcans, dont certains sont en activité.

Le climat est tempéré sur le plateau et chaud sur le bas pays.

Le pays a été exploré et cartographié de 1838 à 1848 par Antoine d'Abbadie d'Arrast.

Géographie administrative

Subdivisions de l'Éthiopie (régions, zones, woredas)
Article détaillé : Subdivisions de l'Éthiopie.

La Constitution de 1994 a mis en place un système fédéral reposant sur neuf régions créées sur des critères liés au peuple et à la langue (Tigré, Afar, Amhara, Oromia, Somali (connue aussi sous le nom de l'Ogaden, région qui fut le centre de guerres entre la Somalie et l'Éthiopie), Gambela, Harar, Région des nations, nationalités et peuples du Sud, Benishangul-Gumaz) et deux villes-régions (Addis-Abeba et Dire Dawa).

Chaque région est subdivisée en woredas (cantons) et kébélés (municipalités). Elles disposent de leur propre gouvernement et d'un droit constitutionnel à l'autodétermination et à la sécession. Ces dispositions, bien que théoriques, marquent la fin du processus de centralisation ayant commencé sous Tewodros II. Elles sont significatives des hommes qui ont pris le pouvoir à la suite de Mengistu, à savoir des hommes combattant pour pour des régions plus autonomes (Meles Zenawi) pour le Tigré) ou même indépendante (Issayas Afeworki pour l'Érythrée).

Politique

Le fonctionnement des institutions éthiopiennes est codifié par le texte constitutionnel ratifié en décembre 1994 et entré en application le 22 août 1995.

Le régime parlementaire institué alors repose sur deux assemblées (bicaméralisme) qui représentent le pouvoir législatif :

Le pouvoir exécutif possède davantage de compétences. Il est divisé en deux pôles dont le rôle est inégal :

  • le chef de l'État, président de la République, a une fonction honorifique. Élu pour six ans par la Chambre des députés, le président n'exerce pas la réalité du pouvoir. Le poste est actuellement détenu par ato (monsieur) Girma Wolde-Giyorgis Lucha, d'origine oromo, élu en octobre 2001 et réélu le 9 octobre 2007;
  • le premier ministre mène la politique du pays. Choisi par le parti majoritaire à la Chambre des députés (sur le modèle britannique), il est désigné pour un mandat quinquennal, renouvelable une fois. Il choisit les 18 membres de son cabinet gouvernemental. Ato Meles Zenawi occupe ce poste depuis près de dix ans. D'origine tigréenne, artisan du changement politique, il est le chef du parti de coalition majoritaire au Parlement (le Front démocratique révolutionnaire du peuple éthiopien - FDRPE). Les dernières élections ont eu lieu en mai 2005.

Le pouvoir judiciaire repose sur la Cour suprême fédérale, séparée par la constitution des pouvoirs législatif et exécutif.

Les principaux partis politiques éthiopiens sont :

Économie

Monnaie éthiopienne (Birr)
Billet 10 et 1 birr

Pièce de 10 cents (recto-verso) Pièce de 25 cents (recto-verso) Pièce de 50 cents (recto-verso)

De par le maintien de son indépendance historique au sein de l’Afrique, l’Éthiopie est l’un des premiers pays africains à entrer de plain-pied dans l’économie de marché. Ceci se solde notamment par la création, en 1906, par Ménélik II, de la première banque éthiopienne « The Bank of Abyssinia[15] ». L’Éthiopie est alors rapidement soumise à l’influence des capitaux étrangers, avec une prédominance des capitaux anglais au cours du XXe siècle. Paradoxalement, le pays sera le premier pays africain à payer « l’abandon du colonialisme territorial pour le Néo-colonialisme[16] », et restera séparé de ses zones côtières et de ses ports du fait de la colonisation italienne de l’Érythrée (et aujourd’hui encore en raison de l’indépendance de l’Érythrée). Pour Joseph E. Stiglitz, prix Nobel d’économie, ce pays est un exemple flagrant des dérives de la mondialisation et de l’échec de la politique du FMI, voir « FMI, la preuve par l’Éthiopie », Le Monde diplomatique, avril 2002[17].

Aujourd'hui, 90 % de la population active éthiopienne travaille dans le secteur agricole. L'Éthiopie est le berceau de l'araire. Les agriculteurs des Hauts Plateaux pratiquent une agriculture vivrière et traditionnelle. Le teff, l'éleusine et l'ensete (« faux-bananier ») sont trois espèces cultivées sur les Hauts Plateaux. Elles représentent les principales productions alimentaires selon les régions. Le teff est une céréale encore méconnue, peu d'études ont été à ce jour réalisées sur ses propriétés. Mais c'est surtout le café qui occupe une place centrale dans l'économie éthiopienne : au cœur de la tradition éthiopienne, la culture du café occupe 400 000 hectares et la production totale tourne autour de 230 000 tonnes, dont plus de la moitié est consommée en Éthiopie où la tradition du café est bien ancrée[18]. Les volumes exportés ont représenté jusqu’à 60 % de la valeur totale des marchandises exportées de l'Éthiopie. Complètement libéralisé depuis la chute du Derg, l'emprise des multinationales sur l'économie du café et ses cours, ainsi que les conséquences sur les petits producteurs a été à de nombreuses reprises dénoncée par des ONG : « Selon un rapport de l'ONG Oxfam, le café est « une véritable mine d’or pour les torréfacteurs internationaux » tandis que les producteurs « ne reçoivent qu’environ 6 % de la valeur du paquet de café vendu dans les supermarchés et les épiceries ». »[19], critique notamment popularisée par le documentaire Black Gold sorti en 2005[20].

Selon le rapport une délégation d'un groupe de parlementaires français, intitulé Pour un renforcement de la présence française dans la Corne de l'Afrique[21]) :

« Grande puissance africaine, l'Éthiopie, malgré des réformes récentes, souffre dans le même temps d'une économie précaire et d'un état sanitaire qui ne sont manifestement pas en adéquation avec les ambitions qu'elle s'est assignée sur la scène internationale. »
« Septième pays le plus pauvre de la Terre, avec un PIB par habitant inférieur à 1346 $ (2008)[22], l'Éthiopie, en dépit de potentialités agricoles non négligeables, est toujours confrontée au défi de la sécurité alimentaire. Son PIB a décru de 3,8 % en 2003, avec de surcroît une inflation annuelle de près de 15 %. Elle reste très dépendante de l'assistance des bailleurs de fonds tout en étant handicapée par une dette extérieure importante (6 milliards de $, soit près d'une année de PIB) encore aggravée par la chute des cours internationaux des produits qu'elle-même exporte (le café, notamment). »
« Sur le plan des structures, quinze ans après la chute du régime collectiviste de Mengistu, l'économie éthiopienne demeure refermée sur elle-même et marquée par le poids excessif de l'État, qui s'y exerce soit directement, soit à travers tout un réseau d'entreprises publiques dont l'actuel gouvernement ne semble pas pressé de se départir (le programme des privatisations lancé par le Premier ministre, M. Melès Zenawi est quasiment figé depuis trois ans). »
« Enfin, l'Éthiopie pâtit d'une sorte d'enclavement économique qui peut sembler paradoxal si on le rapporte à la taille et à la population de ce pays, assez vaste pour constituer en eux-mêmes un marché intérieur offrant de nombreux débouchés »

[23].

Culture

Cérémonie traditionnelle du café, Éthiopie
Article détaillé : Culture de l'Éthiopie.

La culture éthiopienne est très diversifiée et multi-facettes, à l'image de la diversité des peuples qui composent le pays et qui ont développé leurs propres cultures traditionnelles.

Éducation

Article détaillé : Éducation en Éthiopie.

Le système éducatif en Éthiopie a été historiquement dominé par l’Église orthodoxe pendant plusieurs siècles, jusqu’en 1900 où un système d’éducation laïc est adopté. Cependant jusqu’à la révolution de 1974, les membres de l’aristocratie essentiellement chrétienne et d’origine Amhara, y occupaient toujours alors une position privilégiée. Les langues autres que l’amharique y étaient absentes, l’enseignement de l’Oromo par exemple n’était pas pratiqué.

Le système d’éducation comprend aujourd’hui un processus de régionalisation accru avec une part importante du budget allouée à l’éducation. Le cursus scolaire en Éthiopie est composé en général de six années d’école primaire, quatre années de cursus secondaire et deux années de cursus secondaire supérieur.

Religion

Article détaillé : Religion en Éthiopie.

L'Église éthiopienne orthodoxe était Église d’État jusqu’en 1974. Selon le recensement national officiel de 2007, Près de 43,5 % de la population serait chrétiens orthodoxes et l'islam serait pratiqué par environ 33,9 %, principalement dans le sud et l'est. 18,6 % des Éthiopiens seraient protestants et 0,7 % catholiques. L'animisme représenterait 2,6 % et le 0,6 % restant est considéré comme étant « autre[24] ». Jusque dans les années 1980, il existait une petite minorité de juifs éthiopiens, les Falashas, au nombre de 30 000 personnes environ, dont la plupart ont été volontairement déplacés par l'État d'Israël dans les années 1990.

Littérature et Philosophie

De par l'existence du système d'écriture guèze, l'Éthiopie entretient une très ancienne tradition littéraire remontant à son époque axoumite. La littérature ancienne dominée par l'enseignement religieux est essentiellement moral dans son contenu

La littérature amharique commence à se développer vers le XIIIe siècle, au cours de la dynastie Zagwe. On peut distinguer essentiellement trois périodes majeures dans le développement de la littérature amharique moderne du XXe siècle correspondant à la période de l'occupation italienne (1935-1941), la période post-indépendance (1941-1974) et la période post-révolutionnaire (1974-aujourd'hui)[25].

La philosophie écrite éthiopienne s'étend sur douze siècles de production littéraire[26]. On distingue un premier temps de traduction littéraire, dominé par Le Fisalgwos (« Le Physiologue ») et "biä’afä Mikael" (« le livre des philosophes »)[27]. Enfin dans un second temps, on peut distinguer des œuvres typiquement éthiopiennes, notamment La Vie et les maximes de Skendes, et, certainement le plus important, le Traité de Zera yacob (Hatata) ainsi que le traité de son élève Walda Heymat. Dans son traité écrit au XVIIe siècle, Zara Yacoub développe une philosophie rationaliste, en adoptant une positionnement critique devant nécessairement faire appel à la Raison avant tout[28].

Musique

Article détaillé : Musique éthiopienne.

La musique éthiopienne est extrêmement diversifiée, chacun des 80 peuples du pays possédant ses propres particularités. Les influences sont elles aussi très diverses incluant aussi bien les influences de la liturgie chrétienne et musulmane, que la musique populaire des pays situés dans la Corne de l'Afrique, somalienne et soudanaise en particulier. La musique éthiopienne utilise souvent un système modal unique pentatonique, caractérisé par des intervalles prolongés entre certaines notes.

Joueur de begena.
Mulatu Astatke, créateur de l'éthio-jazz

La musique des hauts plateaux utilise un mode unique appelé qenet, basé sur quatre modes principaux: tezeta, bati, ambassel, et anchihoy[29]. Trois modes supplémentaires peuvent être considérés comme des variations: tezeta mineur, bati majeur et bati mineur.[2] Certains morceaux prennent le nom de leur qenet, tel que le tezeta, un chant de nostalgie.[1] Accompagné d’instruments traditionnels, ces modes sont généralement non tempérés (c-a-d que le ton peut dévier légèrement du système d’accord tempéré occidental), mais joués sur des instruments occidentaux tels que piano et guitare ils utilisent le système d’accord tempéré occidental. La musique des hauts plateaux est généralement homophonique ou hétérophonique[30]. En dehors, certaines sont polyphoniques.

Les principaux instruments traditionnels sont macinko (luth), krar (lyre), washint (flûte), begena (harpe), kebero (double tambour), cistree et tom (chez les Anuaks).

Dans la tradition populaire, l’azmari, chanteur et musicien éthiopien, homme ou femme, sont doués pour chanter des vers en s’accompagnant d’une macinko ou d’une krar.

La musique moderne éthiopienne laisse également une part importante à l’éthio-jazz, à travers son créateur Mulatu Astatke, et des musiciens comme le saxophoniste Getatchew Mekurya. Les musiciens populaires les plus connus sont Mahmoud Ahmed, Gigi Shibabaw, Teddy Afro, Tilahun Gèssèssè, Aster Aweke, Hamelmal Abate, Tewodros Tadesse, Ephrem Tamiru, Muluken Melesse, Bizunesh Bekele, Tadesse Alemu, Alèmayèhu Eshèté, Neway Debebe, Asnaketch Worku, Ali Birra, et Dawit (Messay) Mellesse. À la fin des années 1990, le label français Buda Musique a réédité les plus grandes voix de l'éthio-jazz avec la collection Éthiopiques permettant la redécouverte, pour les occidentaux, du groove de la corne de l'Afrique.

Peuples et langues

Démographie

Évolution démographique entre 1961 et 2003 (chiffres de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.
Article détaillé : Démographie de l'Éthiopie.

La population éthiopienne est extrêmement diversifiée. La plupart des gens parle une langue sémitique ou couchitique. Les peuples Oromo, Amhara et Tigré représentent plus des trois quart de la population, mais il y en tout plus de 80 peuples différents en Éthiopie, dont certains ont moins de 10000 membres. En général, la plupart des chrétiens vivent sur les plateaux d'Éthiopie alors que les musulmans et les adeptes des religions africaines traditionnelles ont tendance à être installés dans les régions basses.

Le pays a connu une évolution croissante et régulière de sa démographie jusqu'au début des années 1980. Par la suite cette croissance s'est accélérée jusqu'à aujourd'hui avec un taux moyen de 2,3 % par an, à l'exception d'une baisse visible entre 1992 et 1993 due à l'indépendance de l'Érythrée, le 24 mai 1993 dont la population avoisinait à l'époque 3,2 millions de personnes;

Peuples d'Éthiopie

Article détaillé : Peuples d'Éthiopie.
Ethiopianstag2.jpg

Près de 80 peuples vivent sur le territoire éthiopien, les Oromos et les Amharas, qui représentent respectivement 32,1 % et 30,2 % de la population sont démographiquement les plus importants. Parmi les autres peuples, il faut citer les Tigré, les Somalis, les Gurages, les Sidama, les Welaytas et les Afars qui à eux tous forment près de 25 % des Éthiopiens. L'ensemble de ces peuples constituent ce qu'a représenté historiquement l'Éthiopie jusqu'au XIXe siècle. Au Sud de l'Éthiopie, et plus particulièrement dans la basse vallée de l'Omo, cohabitent une multitude d'autres peuples beaucoup plus minoritaires, mais qui font partie également de l'Éthiopie actuelle.

Langues

Article détaillé : Langues d'Éthiopie.

Environ 80 langues sont parlées à travers le pays. Elles peuvent être divisées en deux familles. La première est la famille des langues afro-asiatiques : celle-ci englobe la majorité des langues du pays dont les langues sémitiques : principalement l'amharique et tigrinya. On inclut également les langues couchitiques, dont l'oromo, le somali, et l'afar. Enfin, on compte une vingtaine de langues omotiques principalement parlées dans le Sud du pays. La deuxième famille est celle des langues nilo-sahariennes plutôt parlées dans le Sud-Ouest. Quelques langues restent encore non classifiées. L'amharique est parlée par 32,7 % de la population, elle est la langue de travail du gouvernement. La deuxième langue est l'oromo, parlée par 31,7 % de la population.

Sport

Article détaillé : Sport en Éthiopie.

En Éthiopie, le sport prédominant est l'athlétisme, notamment la course, dans lequel le pays a remporté de nombreuses victoires dans les compétitions internationales. Le football est également assez populaire même si l'équipe d'Éthiopie de football connaît des résultats modestes dans les tournois mondiaux.

Santé

Article détaillé : Santé en Éthiopie.

Selon les données de la Banque mondiale, l'Éthiopie aurait 1 médecin pour 100 000 personnes[31] Toutefois, dans son rapport annuel 2006, l'Organisation mondiale de la santé évoquait un chiffre de 1936 médecins, ce qui représenterait environ 2,6 médecins pour 100 000 personnes[32].

Les principaux problèmes de santé en Éthiopie sont liés aux maladies qui se transmettent essentiellement en raison des conditions sanitaires précaires et de la malnutrition. Ces problèmes sont accrus par le manque de main d'œuvre qualifiée et d'infrastructures de santé. Le pays compte 119 hôpitaux, dont 12 à Addis-Abeba, et 412 centres de santé[33].

L'Éthiopie a une moyenne d'espérance de vie de 45 ans. Le taux de mortalité infantile est relativement élevé avec environ 10 % d'enfants décédant au moment ou juste après leur naissance, chiffre auquel il faut ajouter les complications post-natales, comme les fistules obstétriques, qui affectent de nombreuses femmes. Le sida est également très répandu dans le pays.

Le faible nombre de professionnels de santé disposant d'une formation médicale moderne et le manque de fonds accordés aux services médicaux, explique que beaucoup d'éthiopiens fassent encore appel aux guérisseurs traditionnels qui emploient des thérapies maison pour guérir les maux communs. Un nombre croissant de « faux guérisseurs » côtoie les véritables guérisseurs[34] qui seuls connaissent véritablement les vertus curatives des plantes et minéraux.

Le fort taux de chômage fait que de nombreux éthiopiens sont incapables de subvenir aux besoins de leur famille et donc encore moins capables d'acheter des médicaments. C'est principalement en raison du coût de la médecine moderne que la médecine traditionnelle continue à être la plus répandue.

L'Éthiopie en chiffres

Géographie

Superficie : 1 127 127 km²
Densité : 66,34 hab./km²
Frontières terrestres : 5 311 km (Somalie 1 626 km ; Soudan 1 606 km ; Érythrée 912 km ; Kenya 830 km ; Djibouti 337 km)
Littoral : 0 km
Altitudes extrêmes : - 125 m (Dépression de l'Afar) à + 4 533 m (Ras Dashan)
Indépendance : l'un des pays souverains les plus vieux au monde (plus de 2 000 ans)

Statistiques démographiques

Population : 85 237 000 habitants (en 2009)
Espérance de vie des hommes : 47,86 ans (en 2006)
Espérance de vie des femmes : 50,24 ans (en 2006)
Taux de croissance de la population : 2,31 % (en 2006)
Taux de natalité : 44,68 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité : 17,84 ‰ (en 2006)
Taux de mortalité infantile : 93,62 ‰ (en 2006)
Taux de fécondité : 5,22 enfants/femme (en 2006)
Taux de migration : 0,13 ‰ (en 2001)

Accès à la technologie

Lignes de téléphone : 610 300 (en 2005)
Téléphones portables : 178 000 (en 2005)
Postes de radio : 11,75 millions (en 1997)
Postes de télévision : 320 000 (en 1997)
Utilisateurs d'Internet : 113 000 (en 2005)

Infrastructures

Routes : 33 856 km (dont 4 367 km goudronnés) (en 2003)
Voies ferrées : 681 km
Voies navigables : aucune
Nombre d'aéroports : 84 (dont 14 avec des pistes goudronnées) (en 2006)

Calendrier

Article détaillé : calendrier éthiopien.

Fêtes et jours fériés

Date Nom français Nom local Remarque
6 ou 7 janvier Noël orthodoxe Gänna/Ledät (ገናልደት) Naissance de Jésus-Christ
10 janvier Fête du Sacrifice 'Id al-Adha Variable. La date était pour l'année 2006
19 janvier Fête de l'Épiphanie Temqet (ጥምቀት)
2 mars Commémoration de la victoire d'Adoua Ye'adowa Bä'al ou Adwa del (ዓድዋ ድል) Victoire de Ménélik II contre les Italiens (1896)
11 avril Naissance du prophète Mahomet Mäwlid an-Nabi Variable. La date était pour l'année 2006
21 avril Vendredi saint orthodoxe Siqlet (Crucifixion) Variable. La date était pour l'année 2006
23 avril Pâques orthodoxe Fasika (ፋሲካ) Variable. La date était pour l'année 2006
24 avril Lundi de Pâques Variable. La date était pour l'année 2006
1er mai Fête du Travail
5 mai Jour de la Libération/Victoire des Patriotes éthiopiens Omédla del (ኦሜድላ ድል) Retour d'Hailé Sélassié Ier à Addis Abeba (1941)
28 mai Fête nationale Chute du régime Derg
18 août Buhe Transfiguration de Jésus-Christ
11 septembre Nouvel an éthiopien Enqutatash (እንቁጣጣሽ)
27 septembre Mesqel : fête de la vraie Croix Mäsqäl (መስቀል)
24 octobre Fin du mois du Ramadan 'Id al-Fitr Variable. La date était pour l'année 2006

Indication spécifique de l'heure

Tableau de correspondance
Heures française Heure éthiopienne
7 h 13 h
8 h 14 h
9 h 15 h
10 h 16 h
11 h 17 h
12 h 18 h
13 h 19 h
14 h 20 h
15 h 21 h
16 h 22 h
17 h 23 h
18 h 0 h
19 h 1 h
20 h 2 h
21 h 3 h
22 h 4 h
23 h 5 h
00 h 6 h
1 h 7 h
2 h 8 h
3 h 9 h
4 h 10 h
5 h 11 h
6 h 12 h

En Éthiopie, le calcul des heures s'effectue au coucher du soleil. Ainsi, à six heures du matin, heure solaire locale, il est 12 heures à Addis-Abeba ; à 7 heures du soir, il est une heure à Addis-Abeba et à 5 heures de l'après-midi, il est 11 heures.

Le calcul de l'heure se faisant sur la base de 12 et non de 24 heures comme en France, des termes signifiant « de la journée » (« ke kenou ») ou « de la soirée » (« ke meshetou ») sont utilisés pour préciser l'heure, ce qui est l'équivalent des « AM » et « PM » dans le système américain.

Étant très près de l'équateur (latitude 9°03' Nord et longitude 38°42' Est pour Addis-Abeba), la variation est minime et le jour reste constant de 6h à 18h (12h-12h pour un Éthiopien) tout au long de l'année.

Le calendrier éthiopien compte 13 mois :

  • septembre-octobre : Meskerem
  • octobre-novembre : Teqemt
  • novembre-décembre : Hedar
  • décembre-janvier : Tahsas
  • janvier-février : Ter
  • février-mars : Yekatit
  • mars-avril : Megabit
  • avril-mai : Miyazya
  • mai- juin : Genbot
  • juin-juillet : Sene
  • juillet-août : Hamle
  • août-septembre : Nahase
  • et un mois de 5 ou 6 jours environ (selon les années bissextile) : Paguemen

Le calendrier alexandrin est utilisé par l'Église orthodoxe éthiopienne. Il prend sa forme définitive au Ier siècle de notre ère, sur la base des vieux calendriers pharaoniques. L'année débute le Ier Thoth (29 août). Elle compte 13 mois au total : 12 mois de 30 jours et 1 mois de 5 ou 6 jours. La durée moyenne de l'année est la même que l'année du calendrier julien (365,25 jours). La chronologie dépend des ères choisies. Dans l'église copte d'Éthiopie, on a choisi l'ère de Dioclétien, devenue l'« ère des Martyrs de Dioclétien », ce qui fait commencer le calendrier 284 ans après le nôtre.

Le calendrier civil éthiopien, lui, est issu de ce calendrier, mais l'ère de référence est l'ère d'Annianus d'Alexandrie qui recule la naissance du Christ de 7 ou 8 ans par rapport à celle de Denys le Petit ; le 11 septembre 2007, les Éthiopiens ont fêté leur entrée dans le 3e millénaire (an 2000). À cette occasion, plus de 18 000 prisonniers ont été libérés.

Codes

L'Éthiopie a pour codes :

Voir aussi

Notes

  1. Article 11 de la Constitution éthiopienne
  2. Munro Hay 1991
  3. Brehanou Abebe, Histoire de l'Éthiopie : d'Axoum à la révolution
  4. A. Bailly, Dictionnaire Grec-Français 
  5. Pline l’Ancien (trad. Émile Littré), Histoire naturelle, Firmin-Didot, coll. « Auteurs latins », Paris, 1855, « XXXV, 8 » 
  6. Stuart Munro-Hay, « Aksum, An African Civilisation of Late Antiquity », p. 15
  7. Habachyî en arabe ḥabašyī, حبشيّ : abyssin ; éthiopien
  8. Al-Habacha en arabe al-ḥabaša, الحبشة, Abyssinie
  9. Ithyûbyâ en arabe ʾiṯyūbyā, إثيوبيا, Éthiopie
  10. [pdf] Quintana-Murci, Veitia, Santachiara-Benerecetti, McElreavey, Fellous, Bourgeron L’ADN mitochondrial, le chromosome Y et l’histoire des populations humaines
  11. Sur le site de l'UNESCO [lire en ligne]
  12. Stuart Munro-Hay, Aksum: An African Civilization of Late Antiquity. Edinburgh: University Press, 1991, pp.57.
  13. Nadia Durrani, The Tihamah Coastal Plain of South-West Arabia in its Regional context c. 6000 BC - AD 600 (Society for Arabian Studies Monographs No. 4). Oxford: Archaeopress, 2005, p.121.
  14. Le Monde du 23 mai 2006
  15. ABOUT US
  16. Berhanou Abebe, Histoire de l'Éthiopie: d'Axoum à la Révolution
  17. « FMI, la preuve par l’Éthiopie », par Joseph E. Stiglitz, Le Monde diplomatique, avril 2002, http://www.monde-diplomatique.fr/2002/04/STIGLITZ/16370
  18. Le café, un don de l'Éthiopie au monde, Dossier les nouvelles d'Addis, http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/18_decouverte/18002_cafe/02_undondelethiopie.html
  19. Un café au goût d'injustice, Oxfam tire la sonnette d'alarme, Dossier les nouvelles d'Addis, http://www.lesnouvelles.org/P10_magazine/18_decouverte/18002_cafe/03_goutdinjustice.html
  20. Réalisé par Marc Francis, Nick Francis, Documentaire, 2005, site : http://www.blackgoldmovie.com/
  21. Djibouti, Érythrée, Éthiopie : pour un renforcement de la présence française dans la Corne de l'Afrique
  22. IMF 2008
  23. Référence, compte-rendu du déplacement effectué par une délégation du groupe interparlementaire du 22 au 30 mai 2004 ou lien
  24. (en)Recensement national officiel de 2007
  25. Melakneh Mengistu, Map of African littérature, Branna, janvier 2005
  26. Claude Sumner , L'éthique en philosophie éthiopienne : les normes de la moralité, Éthiopiques n°36, 1er semestre 1984 - vol. 2 n°1 [lire en ligne]
  27. [lire en ligne]
  28. Teodros Kiros, Explorations in African Political Thought, Ch.5: Zara Yacob A 17th ethiopian founder of modernity in Africa, New Political science Reader [lire en ligne]
  29. Shelemay, Kay Kaufman. Ethiopia, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. S. Sadie and J. Tyrrell (Londres : Macmillan, 2001), viii, p. 356
  30. Shelemay, Kay Kaufman. Ethiopia, The New Grove Dictionary of Music and Musicians, ed. S. Sadie and J. Tyrrell (Londres : Macmillan, 2001), viii, p. 356
  31. BBC, The World Today, 24 juillet 2007
  32. Rapport annuel 2006 de l'OMS (pdf)
  33. Etharc.org - Éthiopie (en)
  34. Gérard Bodeker, P$lanning for Cost-effective Traditional Health Services, International Symposium on Traditional Medicine, 11-13 septembre 2000.

Articles connexes

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Liens externes

Catégorie Éthiopie de l’annuaire dmoz

Bibliographie

  • (fr) Gérard Prunier, L'Éthiopie contemporaine, Karthala, 2007, 440 p., (ISBN 978-2845867369)
  • (fr) Berhanu Abebe, Histoire de l'Éthiopie d'Axoum à la révolution, Maisonneuve & Larose, 1998, 238p. (ISBN 978-2706813405)
  • (fr) Paul-B Henze, Histoire de l'Éthiopie - L'œuvre du temps, Karthala, 2004, (ISBN 2-84586-537-6)
  • (fr) Paul Gentizon, La Conquête de l'Éthiopie, Paris, Editions Berger-Levrault, 1936, 295p.
  • (fr) Alain Gascon, La Grande Éthiopie, une utopie africaine, Paris, CNRS éditions, 1995, (ISBN 2-271-05235-1).
  • (fr) Xavier vand der Stapen, Éthiopie, au pays des hommes libres, Tournai, La Renaissance du Livre, 2004, (ISBN 2-8046-0828-X).
  • (fr) Tidiane N'Diaye L'Éclipse des Dieux Chap. La civilisation éthiopienne, Éditions du Rocher/Serpent A Plumes, 2006, 317 p. (ISBN 978-2-268-05641-8)
  • (fr) Tidiane N'Diaye Les Falachas, Nègres errants du peuple juif,Gallimard, coll. « Continents noirs », 2004 (ISBN 978-2070771356)
  • (fr) Bernd Bierbaum, Éthiopie, entre ciel et terre, Paris, Éditions du sextant, 2007. (ISBN 978-2-84978-018-3)
  • Portail de l'Éthiopie Portail de l'Éthiopie
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