Economie de l'Ethiopie

Economie de l'Ethiopie

Économie de l'Éthiopie

Éthiopie
Données générales
Monnaie 1 Birr = 100 cents
Année fiscale 8 juillet - 7 juillet
Organisations économiques UA, OMC (observateur)
Statistiques [1]
Classement IDH 155 (2008)
PIB (milliards) $ 69.19 (2008)
Classement PIB à parité de pouvoir d'achat par volume : 75e (2007)
per capita : 1370 (2008)
PIB par habitant $ 1122,93 (2006)
Croissance 11.1 % (2007)
Inflation 11.6 % (2005)
Chômage 16,7% (2007)
PIB par secteur agriculture : 47%
industrie : 13.2%
services : 39.8% (2007)
Population active (millions) 27.27 (2005)
Population active par secteur agriculture : 80%
industrie : 8%
services : 12% (1985)
Pop. sous le seuil de pauvreté 38.7% (2006)
Industries principales Agroalimentaire, textile, chimie, métallurgie, ciment
Partenaires commerciaux
Exportations (milliards) $ 1288 - Café, khat, or, cuir, animaux vivants, huile (2007)
Principaux partenaires Allemagne 8.4%, Arabie Saoudite 7.1%, États-Unis 7%, Djibouti 6.7%, Chine 6.6%, Italie 6.6%, Japon 5.9%, Pays-Bas 4.9%
Importations (milliards) $ 5165 - Alimentation, pétrole et produits pétroliers, produits chimiques,machines, véhicules à moteur, céréales, textiles (2007)
Principaux partenaires Arabie Saoudite 17%, Chine 15.9%, Inde 7.8%, Italie 5.1%
Finances publiques
Dette % du PIB
Dette externe (millions) $ 2621
Aide (millions) $ 1600 (2006)
n/d= non déterminé(e)

L'économie de l'Éthiopie est très fragile car elle est essentiellement basée sur l'agriculture. Or, le pays a souvent été touché par la sécheresse, des pénuries alimentaires, ainsi que par des conflits politiques qui ont contribué à ralentir son développement économique. Aujourd'hui, malgré certaines améliorations, l'Éthiopie reste parmi les pays les plus pauvres du monde. Elle n'est pas membre de l'Organisation mondiale du commerce.

Sommaire

Histoire économique

Développement économique avant 1974

Contrairement à la plupart des pays de l'Afrique sub-saharienne, les ressources naturelles de l'Éthiopie ont permis au pays d'entretenir des relations commerciales avec le monde extérieur pendant des siècles. Durant l'Antiquité, les commerçants éthiopiens échangeaient de l'or, de l'ivoire, du musc, des peaux et quelques produits de luxe, tels que la soie et le velours.

A la fin du XIXe siècle, le café est devenu la principale production du pays. À cette époque, la plupart des activités commerciales empruntaient l'une des deux routes commerciales partant de l'ancienne province de Kaffa, l'une menant au nord à Massaoua sur les cotes de l'actuelle Érythrée, en passant par Gondar et Adoua. La seconde route longeait la rivière Awash pour rejoindre to Harer and then on to Berbera or Zeila on the Red Sea.

Lorsque l'occupation de l'Éthiopie par les italiens prit fin en 1941, les italiens laissèrent derrière eux un pays dont la structure économique était en meilleur état qu'elle ne l'avait été pendant des siècles. Il y avait eu des améliorations dans les transports, notamment par la construction de routes, et des efforts avaient été faits pour créer plusieurs petites usines et pour introduire une industrie agricole, principalement en Érythrée que l'Italie occupait depuis 1890. Toutefois, les changements étaient limités.

Jusque dans les années 1950, la plus grande partie de l'économie éthiopienne est restée inchangée. Le secteur agricole se développait très lentement et le secteur industriel ne représentait qu'une faible part de l'économie du pays.

Au début des années 1950, l'Empereur Hailé Sélassié Ier entreprit de transformer une économie de subsistance en économie agro-industrielle. Jusqu'en 1957, le gouvernement prépara des plans de développement avec l'aide des États-Unis, de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et la Yougoslavie.

Le premier plan quinquennal (1957-1961) visait le développement des infrastructures, notamment les transports et les moyens de communication pour relier les régions isolées, mais aussi le développement d'une main d'œuvre qualifiée pour travailler dans l'industrie. Le second plan quinquennal (1962-1967) avait pour objectif de diversifier la production, d'introduire des méthodes de fabrication modernes et le développement des capacités productives du pays. Le troisième plan quinquennal (1968-1973) était destiné à améliorer les performances agro-industrielles.

Si les résultats ne furent pas à la hauteur des objectifs que s'était fixé le gouvernement, le pays connu néanmoins une augmentation de sa croissance et était parvenu à diversifier ses productions industrielles.

Après la révolution

Après la révolution de 1974 ayant abouti à la prise de pouvoir par le régime Derg, l'économie éthiopienne a été restructurée et nationalisée.

Jusqu'en 1978, la croissance augmenta très peu en raison des tensions politiques, des conflits armés et d'une réforme radicale des institutions. Le climat politique instable et les nationalisations ont causé une dislocation des principaux secteurs de l'économie tel que l'agriculture et l'industrie. En outre, le budget militaire absorbait une grande partie des ressources du pays. Pendant la période de 1974 à 1978, le PIB augmenta en moyenne de 0,4% par an alors que les déficits augmentaient et que l'index des prix faisait un bond de 16,5% chaque année.

Dans une seconde phase (1978-1980), l'économie commença à se relever grâce à des réformes institutionnelles mais surtout parce que les conditions de sécurité se sont améliorées avec la fin de la guerre de l'Ogaden et la diminution de l'activité des rebelles en Érythrée. Durant cette période, le PIB augmenta en moyenne de 5,7% par an.

De 1980 à 1985, l'économie connu des revers. Hormis durant l'année fiscale 1982/83, l'augmentation du PIB ne cessa de décliner. Plusieurs facteurs expliquent ce retournement. Tout d'abord, le pays fut frappé d'une grave sècheresse en 1984 et 1985 causant une famine qui fit plus d'un million de morts. Ensuite, le secteur industriel stagna en raison du déclin de la production agricole. Enfin, en raison du climat politique, le pays vit son commerce extérieur diminuer alors que dans le même temps le budget militaire absorbait entre 40 et 50% des dépenses.

Jusqu'à la chute du régime Derg en 1991, l'économie continua a stagner malgré une amélioration des conditions climatiques qui avait permis à l'agriculture de se redresser.

Situation actuelle

Après la chute du régime Derg, des réformes ont été engagées par le nouveau pouvoir en place afin de transformer l'économie centralisée de l'Éthiopie en une économie de marché. Ces réformes ont permis de porter la croissance annuelle du PIB à 4% entre 1991 et 2003, contre 2,8% sous le régime du Derg (1974–1991). La structure de l'économie a elle aussi évoluée, la part de l’agriculture diminuant au profit de celle des services, alors que l'industrie restait globalement au même niveau[1]

Toutefois, le pays a dû faire face à de très graves crises qui ont profondément marqué l'économie. Tout d'abord, le conflit avec l’Érythrée (1998-2000) qui a entraîné une hausse sensible du budget de la défense, la suspension des financements du FMI et la diminution de l'aide extérieure.

Par ailleurs, après une première crise alimentaire grave en 2000, l'Éthiopie en a subi une seconde aux effets dramatiques en 2003, en raison de la sécheresse. Quinze millions de personnes ont été touchées malgré la mobilisation de la communauté internationale. En 2006, une nouvelle pénurie alimentaire grave, proche de la famine, a de nouveau frappée, aggravée par de fortes inondations dans l'est du pays qui ont tué des centaines de personnes et sinistré des milliers d'autres.

Structure économique

Depuis le début du XXIe siècle, l’Éthiopie connaît une croissance économique sans précédant. Entre 2002 et 2007, le taux de croissance annuel moyen dépassait 11 %, même s'il l'on prévoit pour 2008 un certain ralentissement [2].

Les indicateurs économiques conduisent toutefois à rester prudent. Tout d'abord, l'inflation continue à être importante et les prix des denrées alimentaires augmentent fortement. Ensuite, ces dernières années, l'Éthiopie a bénéficié de conditions climatiques clémentes, situation qui pourrait ne pas durer. Enfin, le pays est assujetti au prix du pétrole dont l'augmentation a impact direct sur la balance des paiements.

Commerce extérieur

Partenaires commerciaux de l'Éthiopie (en millions de dollars)
Pays
Exportations
Importations
Balance commerciale
Allemagne
94
65
29
Japon
56
103
-47
Arabie Saoudite
39
21
18
Italie
32
112
-80
Suisse
29
10
19
États-Unis
18
61
-43
France
14
40
-26
Royaume-Uni
10
55
-45
Inde
8
66
-58
Yémen
6
241
-235
Chine
n.a.
97
n.a.

Bien que l'Éthiopie soit ouvert au commerce international, celui-ci reste encore assez peu développé, comparativement à d'autres pays voisins.

L'un des freins est sans doute lié aux droits de douane encore relativement élevés. Malgré l'absence de barrières commerciales officielles, certains domaines restent fermés aux investisseurs privés, tel que le secteur des banques et celui des assurances. En outre, le dédouanement est lent et toutes les importations en direction du pays doivent passer par des ressortissants éthiopiens inscrits comme agents d'importation ou de distribution auprès du Ministère du commerce et de l'industrie.

Investissement étranger

Les investissements directs à l'étranger (IDE) ont régulièrement augmentés depuis 2003. En 2006, il représentait 23,5% du PIB. Bien que le gouvernement ait engagé dans un programme de réformes économiques et de libéralisation, il garde la main mise sur le secteur des services. En outre, les investissements étrangers sont freinés par le mauvais état des infrastructures, la difficulté à acquérir des terres, le contrôle strict des échanges commerciaux et les coûts très élevés des transactions.

Les principaux pays investisseurs sont l'Arabie Saoudite, la Chine et les États-Unis.

Secteurs économiques

Agriculture

Article détaillé : Agriculture de l'Éthiopie.

L'agriculture est la ressource principale de l'économie éthiopienne, fournissant 85 % des emplois. Le secteur contribue à environ 45 % du PIB et 62 % des exportations totales. Le café contribue à lui seul à 39,4 % des exportations totales en 2001 / 2002.

Le café est le cadeau de l'Éthiopie au monde. Le pays est le producteur principal de café Arabica en Afrique. Le thé présente aussi un autre potentiel de production, de traitement et d’exportation.

Doté de larges zones agro-écologiques et de ressources diversifiées, l'Éthiopie cultive tous les types de céréales, de fibres, d'arachide, de café, de thé, de fleurs, ainsi que des fruits et légumes. Plus de 140 sortes de récoltes sont actuellement cultivées en Éthiopie. Les terres potentiellement irrigables sont évaluées à 10 millions d'hectares.

L'élevage en Éthiopie est l'un des plus grands d’Afrique. La pêche et la sylviculture sont des ressources également non-négligeables. Des occasions considérables existent pour de nouveaux investissements privés dans la production et le traitement de ces ressources.

Horticulture

Rose d'Éthiopie

Les conditions agro-climatiques diversifiées de l'Éthiopie sont appropriées à la production d'une large gamme de fruits, de légumes et de fleurs. La production de légumes et de fleurs coupées sont des secteurs en forte croissance. En 2002, une production annuelle de plus de 29 000 tonnes de fruits et de légumes et de 10 tonnes de fleurs ont été exportées.

Il n'y a aucune exagération à affirmer que le sous-secteur de la floriculture est une occasion d'investissement avec l'assurance de générer un potentiel de revenus attractifs à court terme. De plus ce sous-secteur a été identifié par le gouvernement comme une zone prioritaire et à cet effet, une gamme de primes d'encouragement ont été mis en place.

Élevage

L’Éthiopie est le premier pays d’Afrique et parmi les dix premiers dans le monde en termes d'élevage. Ce secteur inclut 35 millions de bétail, 12 millions de moutons et 10 millions de chèvres. Les occasions d’investissement sont potentiellement attirantes dans l'élevage commercial et moderne, la production et le traitement de la viande, du lait et des œufs.

Apiculture

Avec environ 3,3 millions de ruches, l'Éthiopie est la principale nation productrice et exportatrice de miel et de cire d’abeille en Afrique. Cette place lui confère d'excellentes perspectives pour l’investissement privé dans l'apiculture.

Pêche

Article détaillé : Pêche en Éthiopie.

La pêche est une activité économique de faible importance en Éthiopie. En effet, si le pays à de nombreux lacs et cours d'eau, il n'a plus aucune frontière maritime depuis que l'Erythrée a obtenu son indépendance en 1995, privant ainsi l'Éthiopie d'un accès à la Mer Rouge.

Industrie

L'industrie est jusqu'à présent à sa première phase de développement et représente environ 15 % du PIB. Ces industries sont principalement engagées dans la production de produits alimentaires, textile, habillement, teinture et vêtements en cuir, chaussures, bagages et sacs à main, fabrication de bois et dérivés (l'Éthiopie possède environ 2,5 millions d’hectares de forêts naturelles), produits en caoutchouc et en plastique, chimie et produits chimiques, fabrication de fer de base et d’acier ainsi que l'assemblage de voitures, des caravanes et des semi-remorques. L'industrie agroalimentaire est le sous-secteur le plus vif et enregistre des augmentations continuelles et significatives dans la production depuis 1992. Durant le premier semestre 2001, l'Éthiopie a exporté l'équivalent d’environ 54,8 millions de Birr de produits alimentaires. En reconnaissant que le secteur privé est le moteur du développement industriel, le gouvernement éthiopien a mis au point un nombre de mesures qui permettraient au secteur de devenir un concurrent efficace dans la mondialisation, là où la compétitivité du marché est la règle absolue du jeu. Il a introduit des mesures qui décourageront la réalisation de profits illégaux et encourageront et offriront un appui à ceux qui s’engagent dans de véritables activités d’affaires et contribuent au développement de l’économie nationale.

Services

Finances

Le secteur financier est très peu développé, ce qui ralentit le développement du pays. L'Éthiopie ne dispose pas d'une place boursière. La banque de détail est peu développée ; par exemple, la ville, pourtant touristique, de Lalibela ne comptait aucun guichet de banque en 2003. Le change est réglementé.

Tourisme

Les touristes et les auteurs qui se sont rendus en Éthiopie se demandent pourquoi son potentiel touristique est encore si peu exploité. Le pays a beaucoup à offrir aux touristes : les visiteurs trouveront des paysages comparables avec ses pays voisins, le Kenya ou la Tanzanie, des sites historiques impressionnants ainsi que des monuments semblables à l'Égypte. Avec son unique héritage culturel, ses magnifiques paysages, son climat agréable, une abondante et riche faune et flore, d'importants sites archéologiques ainsi que la récente croissance des afflux touristiques, le potentiel de l'Éthiopie la place parmi les principales destinations touristiques d’Afrique. De plus, l'Éthiopie n'ayant jamais été colonisée, il n'existe pas de tensions raciales et sociales contrairement au reste de l'Afrique. Il y a donc d’énormes occasions pour l’investissement privé dans l'hôtellerie et la restauration.

Transports

Article détaillé : Transport en Éthiopie.

L'Éthiopie a un système de transport essentiellement axé sur un réseau routier assez développé qui relie la capitale, Addis-Abeba, aux principales villes du pays. En revanche, il n'existe qu'une seule ligne de chemins de fer reliant Addis Abeba au port de de Djibouti. Le transport aérien est en plein développement, avec des liaisons internes et vers la plupart des pays d'Afrique, d'Asie, d'Europe et d'Amérique du Nord.

Médias

Article détaillé : Médias en Éthiopie.

Bien que la constitution garantisse la liberté d'expression et de la liberté de la presse, la radio, la télévision et la presse restent essentiellement sous le contrôle de l'État même si, officiellement, la censure a été abolie depuis 1992. Le pays possède une unique chaîne de télévision gouvernementale, Ethiopian television (ETV) et la presse écrite est assez peu développée en raison de l'analphabétisme et d'un réseau de distribution très limité en dehors des grandes villes.

Annexes

Notes et références

  1. David Andrews, Lodewyk Erasmus et Robert Powell, L’Éthiopie : manne financière, Finances & Développement, septembre 2005 [pdf]
  2. La Banque mondiale prévoit un taux de croissance de 8,8 % pour la période 2007-2008 (Progrès réalisés en matière de développement)

Liens externes


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