Régiment de la Garde Pavlovski

Régiment de la Garde Pavlovski
Régiment de la Garde Pavlovski
Znak LG Pavlovsk polk.jpg


Insigne régimentaire du Régiment de la Garde Pavlovski

Période 17961918
Pays Flag of Russia.svg Empire russe
Type Régiment d'infanterie
Garnison Saint-Petersbourg
Devise Dieu avec nous
Anniversaire 23 novembre, Saint Alexandre Nevski
Guerres
Batailles

Le Régiment de la Garde Pavlovski, (en langue russe : Павловский лейб-гвардии полк) fut créé le 19 novembre 1796 par Paul Ier de Russie.

Sommaire

Historique du Régiment de la Garde Pavlovski

Le 15 mai 1790, Catherine II de Russie créa le Bataillon d'infanterie Tenginski, de nouvelles recrues, des soldats du rang des régiments de Moscou formèrent un régiment d'infanterie composé de quatre bataillons et de quatre compagnies. Le 12 avril 1791, il reçut le nom de Régiment de Grenadiers (Grenaderski) de Moscou (Moskovski). Le 19 novembre 1796, les deux bataillons, les deux compagnies de réserve du Régiment de Moscou formèrent le Régiment de Grenadiers Pavlovski.

Le 19 novembre 1796, le Régiment de Grenadiers se composa de deux bataillons déjà existant et d'un bataillon de réserve formé de deux compagnies.

Le 29 novembre 1796, le régiment fut réorganisé en deux bataillons, chacun fut doté de grenadiers et de mousquetaires.

En 1798, Paul Ier de Russie renomma ce régiment, il porta le nom de son commandant le major-général Ivan Fiodorovitch Emme puis le 8 novembre 1800, il prit le nom du major-général Henrik Petrovitch Kerbits. Le 1er mars 1801, Alexandre Ier de Russie le restaura dans son ancien nom[1].

Le Régiment de la Garde Pavlovski reçut son baptême du feu au cours de la Guerre de la Deuxième coalition. Sous les ordres du lieutenant-général Herman il prit part à l'Expédition russe en Hollande. En 1799, il fut engagé dans les batailles de Bergen, Castricum puis Batum le 19 septembre 1799[1].

Le 9 décembre 1805, sous les ordres du lieutenant-général et comte Alexandre Ostermann-Tolstoï, le Régiment fut engagé dans l'Expédition de Hanovre. Le 23 décembre 1806, les Grenadiers du Régiment Pavlovski engagèrent la bataille près du petit village de Czarnovo, le 26 décembre 1806, ils s'illustrèrent à la bataille de Pułtusk[1].

Le 8 février 1807, le Régiment démontra sa vaillance lors de la bataille d'Eylau. En 1807, la 2e division du Régiment s'illustra par sa bravoure au cours des combats de Lindenau, les batailles d'Heilsberg. Au cours des combats qui se déroulèrent pendant la bataille de Friedland, leur commandant, le major-général Nikolaï Nikolaïevitch Mazovski (1756-1807) fut mortellement blessé par des tirs de mitraille, avant de rendre son dernier soupir, ses dernière paroles furent « Amis, ne vous découragez pas ! »[2] En considération pour le comportement héroïque du régiment au cours de la bataille de Friedland, le 20 janvier 1808, Alexandre Ier de Russie imposa au régiment le port de la mitre recouverte d'une plaque de cuivre criblée d'impacts de balles et de mitrailles reçus au cours de cette bataille de la Campagne de Prusse, ces mitres subsistèrent jusqu'en 1914, en effet, 532 d'entre elles préservées de l'usure du temps furent encore portées par les Grenadiers du Régiment de la Garde Pavlvoski au début de la Première Guerre mondiale[3]. Le 13 novembre de la même année, le patronyme de chacun de ces héroïques grenadiers fut insrit sur la plaque cuivrée de sa mitre.

En 1812, le Régiment de la Garde Pavlovski fut incorporé à la 1re Division de Grenadiers, au 3e Corps placé sous le commandement du lieutenant-général Nikolaï Alexeïevitch Toutchkov (1765-1812).

Dans les rangs du 1er Corps d'Armée placé sous le commandement du maréchal Pierre Wittgenstein, le 7 septembre 1812, le régiment s'illustra à la Borodino. Les Grenadiers de la garde disposés a Outitza, bourgade située sur la route de Smolensk engagèrent le combat contre la Ve Armée commandée par le maréchal Józef Antoni Poniatowski. Nikolaï Nikolaïevitch Toutchkov, commandant ses valeureux grenadiers russes fut atteint d'une balle en pleine poitrine, après trois semaines d'agonie, il décèdera des suites de sa blessure[3]. Entre le 15 novembre et le 18 novembre 1812, à Krasnoïe, le Régiment de la Garde Pavlovski placé sous les ordres du colonel Iegor Khristoforovitch Richter remportèrent une nouvelle victoire sur la Grande Armée[1]. Le 2e Bataillon s'illustra aux batailles de Kliastitsy, Polotsk, et la Bérézina.

En 1813, pour ses hauts faits d'armes, au cours d'une cérémonie, Alexandre Ier de Russie leur accorda le titre de Régiment de la Garde Pavlovski.

La 2e Brigade de la 2e Division d'infanterie de la Garde rencontra l'Armée française à Lützen, le 21 mai 1813, ils furent défaits près de la ville saxonne de Bautzen. Le 27 août 1813, ils furent de nouveau vaincus à Dresde. À Kulm, le 30 août 1813, la 2e brigade remporta une victoire sur les Français. Au sein, de l'armée des Coalisés, elle remporta la grande victoire de Leipzig[3].

En 1814, le régiment fut engagé dans la Campagne de France et s'illustra lors de la Prise de Paris, il engagea le combat près du Pré-Saint-Gervais. Après une entrée victorieuse dans la capitale, le régiment bivouaqua au bois de Boulogne[3].

Les premier et deuxième bataillons du Régiment de la Garde Pavlovski furent impliqués dans le conflit opposant la Russie à la Turquie. Le 29 août 1828, ils mirent le siège sur le côté septentrional de la forteresse de Varna, en septembre 1828, ils engagèrent le combat contre les Turcs sur le côté sud de la forteresse. Le 3 octobre, ils reçurent la mission d'acheminer les prisonniers de l'Empire Ottoman dans la ville de Varna, lieu de leur détention[4].

Le 6 novembre 1831, pour le courage et la bravoure dont firent preuve les 1er et 3e bataillons du Régiment de la Garde Pavlovski au cours de l'Insurrection de novembre 1830, les privilèges et les droits de la vieille garde furent accordés au Régiment de la Garde Pavlovski.

En 1863, le Régiment fut engagé dans la répression menée contre les rebelles polonais.

La Russie ayant déclaré la guerre à l'Empire ottoman le 24 avril 1877, l'Armée impériale de Russie se transporta en Roumanie. Le Régiment de la Garde Pavlvoski avec une partie de l'armée embarqua à Galati, traversa le Danube et débarqua dans le port roumain de Braila. Les grenadiers du régiment furent acheminés vers la région de Dobroudja où, le 12 octobre 1877, ils prirent d'assaut le vallon occupé par les troupes turques. Sous le commandement du feld-maréchal Iossif Vladimirovitch Gourko (1828-1901), le 19 décembre 1877, près du village de Tachkisen (village de Bulgarie), dans une neige très profonde, le régiment engagea la bataille contre les turcs, malgré de multiples obstacles, il remportèrent une grande victoire sur l'Armée de l'Empire ottoman[5]. Lors de son raid à travers les Balkans, du 21 novembre au 23 novembre 1877, dans les montagnes d'Arab-Konak et Chandornik, les grenadiers de la Garde s'illustrèrent lors de la prise de bastions alors occupés par les troupes turques[6]. Du 15 janvier au 17 janvier 1878, le Régiment de la Garde livra bataille dans les collines entourant la ville de Philippol en Roumélie orientale.

Le Régiment de la Garde Pavlovski fut engagé dans la Première Guerre mondiale.

Le 26 février 1917, certaines unités du Régiment de la Garde Pavlovski prirent les armes contre les manifestants massés sur la Perspective Nevski. Ce jour là, on ne déplora aucune victime. Ce même jour, vers trois heures, la 4e Compagnie de Grenadiers de la Garde se rendit à l'armurerie, se saisit des armes puis se mèla à la foule, les officiers du régiment tentèrent de ramener les hommes dans leur caserne, mais ce fut un échec. La compagnie, sous le commandement d'une enseigne se dirigea vers le canal Iekaterina où, s'unissant à la police commença à tirer. Possédant peu de munitions, ils durent se résoudre à regagner leur caserne. Aucune des unités du bataillon ne leur prêtant main forte, la compagnie resta isolée, assiégés, les grenadiers de la 4e Compagnie furent contraients à rendre les armes. On procéda à l'arrestation de 19 soldats de cette compagnie. Encadrés par des hommes de troupes, ils furent amenés à la forteresse Troubetzkoy. Chacun des 19 soldats s'attendaient à une mort certaine, mais, le soulèvement du Régiment de Volhynie ayant gagné certains bataillons de réserve de la Garde, ceux-ci eurent la vie sauve. Le colonel Eksten fut tué au cours de cette mutinerie[7].

Chronologie historique

Un grenadier russe du Régiment de la Garde Pavlovski (1914)

Récompenses et honneurs régimentaires

  • En 1813, le drapeau de Saint-Georges fut attribué à chaque bataillon du Régiment de la Garde Pavlovski avec inscrit : En récompense pour la défaite et l'expulsion de l'ennemi hors de la Russie en 1812, en oure il reçut le ruban de l'Ordre de Saint-André.
  • En considération pour le comportement héroïque du régiment au cours de la bataille de Friedland, le 20 janvier 1808, Alexandre Ier de Russie imposa au régiment le port de la mitre recouverte d'une plaque de cuivre criblée d'impacts de balles et de mitrailles reçus au cours de cette bataille de la Campagne de Prusse, ces mitres subsistèrent jusqu'en 1914, en effet, 532 d'entre elles préservées de l'usure du temps furent encore portées par les Grenadiers du Régiment de la Garde Pavlvoski au début de la Première Guerre mondiale.
  • L'inscription sur la plaque de laiton recouvrant les mitres : Combats de la Montagne Doubniak, le 12 octobre 1877.
  • Dédiée au Régiment de la Garde Pavlsovski, l'église du Bienheureux prince Alexandre Nevski située au centre de Saint-Petersbourg fut construite au début du XIXe siècle. À l'intérieur de cet édifice religieux sont conservés les uniformes d'Alexandre Ier de Russie, de son frère, l'empereur Nicolas Ier de Russie, d'Alexandre II de Russie et d'Alexandre III de Russie[8].

L'uniforme des soldats du Régiment de la Garde Pavlosvki en 1802

  • La mitre, coiffure emblématique des Grenadiers du Régiment de la Garde Pavlovski se composait à l'avant d'une plaque de laiton avec, en son centre, l'étoile d'argent de l'Ordre de Saint-André, au-dessus, l'aigle bicéphale et la devise du régiment gravés dans le cuivre Dieu avec nous. Au bas de la mitre, l'inscription Combats de la Montagne Doubniak, le 12 octobre 1877. L'arrière de la mitre, se composait d'un bandeau orné de trois grenades de couleur or, d'une coiffe rouge le tout surmonté d'un pompom blanc[9].
  • la vareuse en drap vert foncé, le bonnet de police (dit à la dragonne), la culotte dont le tissu diffère selon la saison, en drap blanc pour la saison hivernale, en coton blanc pour l'été. Les bottes en cuir noir s'arrêtant sous le genou. La capote en drap écru.

Équipement du soldat du Régiment de la Garde Pavlovski en 1802

  • deux sangles de cuir destinées à porter la giberne, cette dernière est confectionnée dans un cuir de couleur noire, sur le dos du grenadier, le havresac en cuir noir, la bretelle du fusil de couleur rouge.

L'armement des soldats du Régiment de la Garde Pavlovski en 1802

Le grenadier du Régiment était armé d'un fusil du modèle 1796, d'une baïonnette, d'un sabre briquet accroché sur le côté gauche du soldat[3].

Les uniformes, l'armement et l'équipement évolueront au cours des années : 1807, 1808, 1813.

Particularismes régimentaires

Uniforme de cérémonie du Régiment de la Garde Pavlovski en 1910

À l'époque des Guerres napoléoniennes, les cheveux des grenadiers de la Garde du Régiment Pavlovski étaient liés au bas de la nuque par un ruban noir et cachés par le col de la vareuse de couleur verte. Ils se distinguaient par le port de la moustache et des rouflaquettes[3]. En hommage à Paul Ier de Russie, les hommes du rang formant le Régiment de la Garde Pavlovski avaient un nez court et aplati comme l'empereur[10].

Le drapeau du régiment de La garde Pavlsovki se composait d'une croix orange sur fond blanc. En son centre un médaillon de couleur orange, à l'intérieur de celui-ci, l'aigle bicéphale noir surmonté de la couronne impériale de Russie[11].

Description de l'insigne régimentaire du Régiment de la Garde Pavlovski

L'insigne du régiment de la Garde Pavlsovki fut une copie de la croix prussienne remise aux combattants ayant participé à la bataille d'Eylau. En son centre, l'inscription : La victoire d'Eylau le 27 janvier 1807.

Chefs du Régiment de la Garde Pavlovski

Le major-général Nikolaï Nikolaïevitch Mazovski, commandant du Régiment de la Garde Pavlovski de 1803 à 1807

Commandants du Régiment de la Garde Pavlovski

Lieutenant-général Alexandre Ivanovitch Tsvilenev, commandant du régiment de la Garde Pavlovski de 1799 à 1806

Personnalités célèbres ayant servit au Régiment de la Garde Pavlovski

Traversé du Danube par l'Armée impériale de Russie à Ziminica, le 15 juin 1877, une œuvre du peintre russe Nikolaï Dmitrievitch Dmitriev-Orenbourgski (1883)

Association du Régiment de la Garde Pavlovski

Les ex-membres du Régiment de la Garde Pavlsovski fondèrent l'Association du Régiment, en 1951, on dénombrait 14 personnes[12].

Les officiers du Régiment de la Garde Pavlovski tués au cours de la Première Guerre mondiale, la Guerre civile russe ou victimes de la Terreur rouge

Les membres de la famille impériale en service dans les régiments de la Garde impériale ne sont pas comptabilisés dans le nombre d'officiers tués au cours ces périodes de guerre.

Notes et références

Sources

Liens internes

Liens externes


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