Élysée Reclus

Élysée Reclus

Élisée Reclus

Élisée Reclus
Élisée Reclus, par Nadar
Élisée Reclus, par Nadar

Naissance 15 mars 1830
Sainte-Foy-la-Grande (Gironde)
Décès 4 juillet 1905 (à 75 ans)
Torhout, Belgique
Nationalité Française
Profession(s) Géographe

Élisée Reclus, de son vrai nom Jean Jacques Élisée Reclus, à Sainte-Foy-la-Grande (Gironde) le 15 mars 1830 et mort à Torhout en Belgique le 4 juillet 1905, est un géographe, militant et penseur de lanarchisme français.

Élisée Reclus est le frère, entre autres, du géographe Onésime Reclus et du journaliste Élie Reclus.

Sommaire

Biographie

Son père Jacques Reclus, en 1796, était pasteur calviniste français (tout dabord rémunéré par lÉtat, puis indépendant) et a aussi été quelques années professeur au collège protestant de Sainte-Foy-la-Grande. Le pasteur eut, avec son épouse Zéline Trigant (née en 1805), dix-sept enfants (dont trois ne survécurent pas à la naissance). Parmi les frères d'Élisée : Élie Reclus très lié à Élisée, Onésime Reclus (1837-1916), Armand Reclus (1843-1927) et Paul Reclus (1847-1914).

Quatrième enfant du pasteur Jacques Reclus, Élisée est élevé jusque vers lâge de 13 ans par ses grands-parents maternels, à La Roche-Chalais près de Sainte-Foy-la-Grande, suite à la décision prise par son père de ne plus être pasteur rétribué. En 1838 il regagne le foyer parental, à Orthez, après le décès de son grand-père. En 1843 son père, qui souhaite le destiner à une charge de pasteur, lenvoie rejoindre son frère Élie à Neuwied, en Prusse sur les bords du Rhin, dans un collège tenu par les Frères Moraves. Mais Élisée supporte mal le caractère superficiel de lenseignement religieux de cette école : il rentre en 1844 à Orthez en passant par la Belgique. Son séjour à Neuwied ne fut cependant pas entièrement négatif : il eut loccasion dy apprendre des langues vivantes (allemand, anglais, néerlandais), et le latin, ainsi que dy rencontrer des personnalités quil reverra plus tard.

Élevé pendant quelques années par une sœur de sa mère à Sainte-Foy, il est inscrit au collège protestant de cette ville pour y préparer le baccalauréat. Il rencontre vraisemblablement à cette période un ancien ouvrier parisien ce qui lui permet de lire Saint-Simon, Auguste Comte, Fourier et Lamennais.

En 1848 Élisée et Élie sinscrivent à la faculté de théologie protestante de Montauban. Ils en sont exclus en 1849 à la suite dune fugue quils firent en juin vers la Méditerranée. Cest sans doute au cours de ces années quil prit goût à ce qui devait devenir sa conception de la géographie sociale. Élisée décide alors dabandonner définitivement les études théologiques. Il se rend cependant au collège de Neuwied il est engagé comme maître répétiteur. Très vite il est à nouveau déçu par latmosphère du collège quil quitte pour se rendre à Berlin (1851). Vivant assez chichement de leçons de français, il sinscrit à luniversité pour y suivre les cours du géographe allemand Carl Ritter.

En septembre 1851 Élisée retrouve son frère Élie à Strasbourg et ensemble ils décident de rentrer à Orthez à pied en traversant la France profonde, ce qui a certainement contribué à former son caractère. Cest à cette époque quil rédige son premier texte anarchisant qui ne sera publié que bien plus tard, en 1925 (Développement de la liberté dans le monde).

Apprenant le coup dÉtat du 2 décembre 1851, les deux frères manifestent publiquement leur hostilité au nouveau cours des choses. Menacés dêtre arrêtés, ils sembarquent pour Londres ils connaissent lexistence miséreuse des exilés.

Après avoir séjourné en Angleterre et en Irlande ( il est ouvrier agricole), Élisée quitte Liverpool pour les États-Unis à la fin de 1852 et débarque à la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, début 1853. Il y exerce divers petits métiers (dont celui dhomme de peine), puis il est embauché comme précepteur des trois enfants dune famille de planteurs dorigine française (les Fortier) de la région de la Nouvelle-Orléans. Cest au cours de cette période, il observa de près le système esclavagiste quil a acquis sa haine de lexploitation de lhomme par lhomme. Pendant ses vacances, il visite le Mississippi et va même jusquà Chicago. Bien que son employeur nait pas été parmi les plus féroces esclavagistes, Élisée ne supporte pas cet environnement et quitte la famille Fortier pour se rendre en Nouvelle-Grenade (actuellement la Colombie) afin dy réaliser un projet dexploitation agricole à Riohacha, dans la Sierra Nevada de Sainte Marthe. Malgré laide financière consentie par la famille Fortier pour son projet, des difficultés de toutes sortes (notamment la maladie), saccumulent devant lui, lempêchant de mener à bien son projet de créer une plantation de café.

En juillet 1857, Élisée sembarque pour rentrer en France et il se fixe désormais chez son frère Élie à Paris. Tout en donnant des cours de langues étrangères, Élisée sengage dans ce qui allait par la suite devenir sa principale occupation : il entre dans la Société de Géographie. Fin 1858, il retourne à Orthez en compagnie de son père qui revenait dAngleterre il était allé chercher des aides financières pour un asile de vieillards quil avait créé dans son village. Le 14 décembre de la même année Élisée se marie civilement avec Clarisse Brian et il retourne à Paris chez Élie.

En 1860, en compagnie dÉlie, Élisée est admis dans une loge maçonnique (les Émules dHiram). Il ny fut jamais actif et au bout dun an, il quitte la franc-maçonnerie, ne supportant pas lesprit qui y régnait. La maison Hachette décide demployer Élisée pour rédiger des guides pour voyageurs (guides Joanne), ce qui va lamener à parcourir de nombreux pays européens (Allemagne, Suisse, Italie, Angleterre, Sicile, Espagne …).

En 1862 Élisée se rend à Londres à loccasion de lExposition universelle.

Dans le courant de l'année 1863 les deux frères vont sinstaller à Vascœuil (Eure, Haute Normandie) chez leur ami Alfred Dumesnil, gendre de Jules Michelet. Adèle Dumesnil, la fille de l'historien étant décédée en 1855, Dumesnil, veuf, épousera en 1871 Louise Reclus, sœur d'Élisée et d'Élie.

Le 1er octobre 1863, en collaboration avec plusieurs personnes (dont son frère Élisée), Élie fonde une banque (la société du Crédit au Travail) dont le but était daider à la création de sociétés ouvrières. Dans le même temps Élie soccupe de la publication dun journal (lAssociation) dont il est à la fois le directeur et le principal rédacteur ; pendant ses absences, il est remplacé par Élisée. Mais lexpérience du Crédit au Travail sachèvera sur un constat déchec en 1868.

En septembre 1864 les deux frères Élie et Élisée adhèrent à la section des Batignolles de lAssociation internationale des travailleurs (AIT, fondée le 28 septembre à Londres). En novembre de la même année Élie et Élisée rencontrent Bakounine (à Paris) avec qui ils entretiendront des liens amicaux et politiques forts. Ils militent ensemble à la Fraternité Internationale, société secrète fondée par Bakounine. En 1865 Élisée se rend à Florence, il revoit Bakounine et fait la connaissance de révolutionnaires italiens.

En 1867 Élisée Reclus participe à deux réunions internationales : du 2 au 7 septembre, deuxième Congrès de lAIT à Lausanne ; du 9 au 12 septembre, premier Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté à Genève. Du 21 au 25 septembre 1868 il participe activement au 2e Congrès de la Ligue de la Paix et de la Liberté, à Berne. Il y fait une intervention que lon considère généralement comme sa première adhésion publique à lanarchisme. Élisée, Bakounine et quelques autres sopposent à la majorité des congressistes sur la question de la décentralisation. Ils en tirèrent les conséquences en quittant la Ligue.

Le 22 février 1869 la femme dÉlisée, Clarisse, décède, ce qui va passablement le perturber et léloigner temporairement de laction politique. Du 6 juillet au 17 août 1869, Élisée est invité à une séance du Conseil général de lInternationale à Londres. Il rédige cette même année son Histoire dun ruisseau.

Soucieux de donner un foyer à ses filles (à la mort de leur mère, elles furent confiées à deux sœurs dÉlisée habitant le midi de la France), il sunit librement à Fanny Lherminez, lors dune réunion de famille en mai 1870. La même année Élisée sengage comme volontaire dans la Garde mobile, puis dans le bataillon des aérostiers, aux côtés de son ami Nadar.

Avec la guerre franco-prussienne de 1870, puis la Commune de Paris, Élisée sengage activement dans laction politique. Il commence par se présenter aux élections législatives de février 1871, puis après la proclamation de la Commune (28 mars 1871), Élisée participe, en tant quengagé volontaire dans la Garde nationale, à une sortie à Châtillon au cours de laquelle il est fait prisonnier par les Versaillais (4 avril 1871). Il est emprisonné à Quélern, puis à lîle de Trébéron (près de Brest), enfin à Saint-Germain-en-Laye et Versailles. Le 15 novembre 1871, le Conseil de guerre le condamne à la déportation simple (transportation) en Nouvelle-Calédonie. Une pétition internationale regroupant essentiellement des scientifiques anglais et américains et réunissant une centaine de noms (dont vraisemblablement Darwin), obtient que la peine soit commuée en dix années de bannissement. Pendant toute cette période demprisonnement, et malgré des conditions peu favorables, Élisée commence à rédiger certains de ses grands textes géographiques : Histoire dune montagne, ainsi que les premiers éléments de sa Nouvelle Géographie universelle, dont la publication sera poursuivie très régulièrement jusquen 1894.

À la suite de la décision de bannissement prononcée par le Conseil de guerre, Élisée et sa famille se rendent en Suisse, à Lugano puis à Vevey ils resteront quelque temps. Il assiste au congrès de la Paix de Lugano (septembre 1872).

En février 1874 sa compagne Fanny meurt en couches. Le 10 octobre 1875, il épouse Ermance Trigant-Beaumont et le couple se fixe à Clarens, sur les bords du Léman, il restera jusquen 1891. Pendant toute cette période il reçoit de nombreux révolutionnaires (dont Kropotkine). Il continue aussi à voyager (Algérie, États-Unis, Canada, puis Brésil, Uruguay, Argentine et Chili) ; en février 1886, il se rend à Naples et y rencontre le révolutionnaire hongrois Kossuth. Au début de 1891, Élisée et sa famille se fixent à Sèvres. En 1892, il reçoit la médaille dor de la Société de géographie de Paris. Cette même année, à la suite de la condamnation de Ravachol, la situation devenant dangereuse pour lui, il décide daccepter une proposition de lUniversité libre de Bruxelles (ULB) qui lui offre une chaire de géographie comparée en lui décernant le titre dagrégé. Ce cours sera en fait annulé au début de 1894, malgré des protestations dune partie du corps enseignant au sein même de lULB et de la loge maçonnique « Les Amis Philantropes » qui avait été à lorigine de la fondation de lULB.

Il en résulta la fondation de lUniversité nouvelle, inaugurée le 25 octobre 1894, qui lui permet de donner ses cours de géographie[1]. Son frère Élie le rejoint pour y donner des cours de mythologie.

C'est en 1886 qu'Élisée Reclus va rencontrer à Bruxelles une jeune fille appelée à devenir célèbre par la suite : Alexandra David-Néel. Il a cinquante-six ans, elle en a dix-huit. Une forte amitié se noue entre eux, qui ne cessera qu'à la mort d'Élisée. Il eut sur sa jeune admiratrice une influence certaine : le premier ouvrage écrit par Alexandra David (Pour la vie) parut en 1898 avec une préface d'Élisée Reclus. Ils s'écrivirent à plusieurs reprises, notamment lors du séjour d'Alexandra à Hanoï, en 1895.

Après 1892, il occupa la chaire de géographie comparée de l'université de Bruxelles et fournit plusieurs mémoires importants aux journaux scientifiques français, allemands et anglais. Parmi ceux-ci, peuvent être mentionnés :

  • « The Progress of Mankind » (Contemp. Rev., 1896)
  • « Attila de Gerando » (Rev. Géograph., 1898)
  • « A Great Globe » (Geograph. Journ., 1898)
  • « L'Extrême-Orient » (Bul. Antwerp Geo. Soc., 1898), une étude suggestive de géographie politique concernant l'Extrême-Orient et les changements qui pouvaient y advenir.
  • « La Perse » (Bul. Soc. Neuchâteloise, 1899)
  • « La Phénicie et les Phéniciens » (ibid., 1900)
  • « La Chine et la diplomatie européenne » (série L'Humanité nouvelle, 1900)
  • « L'Enseignement de la géographie » (Instit. Géograph. de Bruxelles, No. 5, 1901)

En 1893 Élisée se rend à Florence pour témoigner dans un procès danarchistes italiens, qui sont relaxés. En 1898, il a la douleur de perdre sa fille cadette. Il fonde lInstitut géographique, qui dépend de lUniversité nouvelle. Cette même année, il crée aussi une société dédition de cartes géographiques qui fera faillite en 1904.

Durant les dernières années de sa vie, Élisée Reclus qui souffre dangine de poitrine, voyagera encore (France, Angleterre, Écosse, Berlin). Fin juin 1905, il apprend la révolte des marins du cuirassé Potemkine, ce qui constitue lune de ses dernières joies. Il meurt le 4 juillet 1905 à Torhout, près de Bruges. Conformément à ses dernières volontés, aucune cérémonie neut lieu et il fut enterré au cimetière dIxelles, (commune faisant partie de l'agglomération de Bruxelles), dans la même tombe que son frère Élie mort lannée précédente.

Il est apparenté à Franz Schrader (1844-1924), géographe, alpiniste, cartographe et peintre paysager, fils de sa cousine germaine Marie-Louise Ducos, ainsi qu'à Élie Faure (1873-1937), critique d'art.

Les idées dÉlisée Reclus

Le bannissement politique dÉlisée Reclus pour ses idées anarchistes a certainement été à lorigine de loubli relatif dans lequel on le voit aujourdhui. Ce qui est cependant remarquable, cest que, bien quÉlisée Reclus ait toujours refusé dêtre pris pour un « maître », on le présente souvent comme le fondateur de certains mouvements, ce quil naurait jamais accepté. Il a beaucoup écrit, notamment des articles, dans lesquels il développait ses idées ; à aucun moment il na imposé celles-ci. Minoritaire, il préférait se retirer du débat ; on peut ainsi citer au moins trois exemples de cette attitude. Tout dabord en quittant la franc-maçonnerie il ne se sentait pas à laise. Ensuite au congrès de la Ligue de la Paix à Berne en 1868. Enfin lorsque la maison Hachette lui imposa de mettre ses idées sociales en retrait lors de la rédaction de la Nouvelle Géographie universelle. En ce qui concerne les idées religieuses, il est remarquable de constater quÉlisée Reclus, bien que formé dans sa jeunesse pour devenir pasteur, sest complètement détaché de la religion et chacun des actes de sa vie en a été la démonstration la plus claire.

Il croyait fermement en la valeur du progrès qui seul, pensait-il, pouvait apporter une amélioration des conditions de vie et des relations entre les hommes.

Pour certains penseurs, dont Yves Lacoste, il serait le père de la réflexion géopolitique française (même si Reclus n'emploie jamais ce mot dans son œuvre).

L'un des aspects les plus marquants de la personnalité d'Élisée Reclus concerne, outre ses idées libertaires et anarchistes, sa faculté de penser et d'agir par lui-même. Autrement dit, sa libre pensée. En effet, avec ses frères, quelques amis et certains membres de sa famille, le géographe anarchiste adhérera très tôt à la Fédération de la libre pensée créée en 1848, qui deviendra la Fédération nationale de la libre pensée (Paris).

Lanarchiste

Il sagit sans doute de ce qui le définit en premier lieu. Élisée Reclus rédigea de très nombreux articles, prononça nombre de conférences sur le thème de lanarchie. Il participa aussi à des congrès dorganisations ouvrières (AIT notamment, ligue de la Paix et de la Liberté) dans lesquels il se retrouva avec dautres révolutionnaires libertaires (Bakounine, Kropotkine, Dumartheray, Jean Grave, James Guillaume, Max Nettlau). Il développa ses idées dans plusieurs brochures (le développement de la liberté dans le monde, Évolution et révolution, La peine de mort). De nos jours les mouvements anarchistes et libertaires se réclament encore de lui.

La franc-maçonnerie

Élisée Reclus et son frère Élie firent une brève incursion dans le monde de la franc-maçonnerie. Très rapidement ils sen détachèrent (Élisée plus vite quÉlie) et aucun ne remit les pieds dans une réunion, sauf lors de leur dernier exil à Bruxelles, mais pour y faire des conférences. La soif de liberté et dindépendance de deux frères ne pouvait se satisfaire des rites présidant aux réunions des loges.

Lunion libre

Élisée Reclus eut trois épouses, avec chacune desquelles le contrat social fut différent. Une constante fut cependant très marquée : il refusa toujours le mariage religieux.

  • La première, Clarisse, quil épousa civilement à Orthez le 14 décembre 1858, et dont il eut deux filles, était dorigine Peul (sa mère était une Peul du Sénégal qui avait épousé un armateur bordelais). Élisée et Clarisse vécurent dix ans ensemble ; cest la mort de sa femme qui les sépara en février 1869. Ce mariage avait une signification toute particulière pour lanti-esclavagiste de retour de Louisiane.
  • Il sunit avec la seconde, Fanny, en union libre (mariage « sous le soleil ») en mai 1870, à Vascœuil. Une très grande unité de vues entre les deux époux se manifesta tout au long de leur courte vie commune. Fanny mourut en mettant au monde un enfant qui ne vécut pas, en février 1874.
  • Cest avec la dernière épouse (Ermance, qui lui survécut) quil passa les trente dernières années de sa vie. Ils se marièrent civilement à Zurich en octobre 1875. Ils neurent aucune descendance.

À loccasion des unions libres de ses deux filles célébrées simultanément, il prononça une allocution dans laquelle étaient détaillées ses principales idées sur le mariage et léducation des enfants.

Le géographe

Il sagit certainement de la définition dÉlisée Reclus la plus connue du grand public. Suivant des idées (le naturalisme), déjà développées par Carl Ritter, le géographe allemand du XIXe siècle, Élisée Reclus observa la nature et en déduisit de nombreux ouvrages de géographie (la Nouvelle Géographie universelle, en 19 tomes, et L'Homme et la Terre sont sans doute les plus connus) que lon peut considérer comme une première tentative de faire de la géographie sociale : pour Reclus, il sagissait dinclure lHomme dans le processus géographique. Il réfléchit aussi intensément à lenseignement de la géographie et souhaitait mettre à la portée de chacun des outils originaux de compréhension (Projet de globe terrestre au 10 000e en collaboration avec l'architecte Louis Bonnier[2]). Élisée Reclus se qualifiait volontiers de « géographe, mais anarchiste ».

Lespéranto

Dans la préface à louvrage qui peut être considéré comme celui il eut loccasion de développer le plus complètement ses idées (LHomme et la Terre), mais qui ne parut quaprès sa mort, Élisée Reclus évoque les langues internationales qui étaient en train de se développer, et il cite lespéranto comme lune des plus abouties. Linternationaliste convaincu quil était ne pouvait quapplaudir à lémergence doutils devant faciliter les échanges entre humains.

Le naturisme

Élisée Reclus pensait que la nudité était l'un des moyens de développer la socialisation entre individus, il en vantait les bienfaits hygiéniques moralement comme physiologiquement, et il la mettait en perspective dans de vastes vues englobantes sur l'histoire et la géographie des cultures. Certains le considèrent comme le fondateur du naturisme.

Le végétarien

Très tôt rebuté par la viande, Élisée Reclus fut un « légumiste » convaincu, comme il aimait à le dire. Il partageait cette conception avec son frère Élie.

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  • Introduction au Dictionnaire des Communes de France, en collaboration avec Élie Reclus, Hachette, Paris, 1864
  • La Terre. Description des phénomènes de la vie du globe, Hachette, Paris, 1868
  • Histoire dun ruisseau, Hetzel, Paris, 1869
  • Nouvelle Géographie universelle, tome I, Hachette, Paris, 19 volumes, 1876-1894
  • La Peine de mort Genève, 1879
  • Histoire dune montagne, La Science illustrée, Paris 1875-1876 - Hetzel, Paris, 1880
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  • Préface à Dieu et lÉtat, de Bakounine, Genève, 1882
  • L'Anarchie (1894)
  • Projet de construction dun globe terrestre à léchelle du cent millième, Bruxelles, 1895-1896
    • 1896, Renouveau dune Cité, Bruxelles, 1896
  • LÉvolution, la révolution et lidéal anarchique, Stock, Paris, 1897
  • L'évolution, la révolution et l'idéal anarchique (extraits de la troisième édition, 1898)
  • Discours à la séance solennelle de rentrée du 22 Octobre 1895 de lUniversité Nouvelle de Bruxelles. Bruxelles : Imprimerie veuve Ferdinand Larcier, 39 p.
  • À mon frère le paysan, Paris, Groupe de propagande communiste anarchiste, impr. "Les temps nouveaux", 1899.
  • Anarchie, (Londres), réédité en 2006 aux éditions du sextant
  • LEnseignement de la géographie. Globes, disques globulaires et reliefs, Bruxelles, 1901
  • LAfrique australe, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1901
  • LEmpire du Milieu, avec Onésime Reclus, Hachette, Paris, 1902
  • Préface à Pour la vie, d'Alexandra David-Néel, Bruxelles, 1902
  • Préface à Patriotisme-Colonisation de Jean Grave, Paris, 1903
  • Préface à Michel Bakounine de Max Nettlau, Messine, 1903
  • Le développement de la liberté dans le monde, [1851] 1925
  • LHomme et la Terre, 1905-1908
  • Élie Reclus, 1905
  • Les volcans de la Terre, 1906-1909
  • Correspondance, 1911-192

Bibliographie

Ouvrages
  • Joseph Ishill, Élisée and Élie Reclus, The Oriole Press, Berkeley Heights, New Jersey, USA, 1927
  • Cahiers Pensée et Action, Élisée Reclus, savant et anarchiste, Paris Bruxelles, 1956
  • Paul Reclus, Les frères Élie et Élisée Reclus, ou du Protestantisme à l'Anarchisme, Les Amis d'Elisée Reclus, Paris, 1964
  • Béatrice Giblin, Élisée Reclus, géographe (thèse), 1971
  • Revue Hérodote n°2, Élisée Reclus, Géographe, Anarchiste, 1976
  • Revue Hérodote n°117, Élysée Reclus, 2005
  • Gary S. Dunbar, Élisée Reclus, Historian of Nature, Archon Books, Hamden, Connecticut, USA, 1978
  • Revue Hérodote n°22, Élisée Reclus, un géographe libertaire, 1981
  • Hélène Sarrazin, Élisée Reclus ou la passion du monde, Editions du Sextant, Paris, 2006
  • Marie Fleming, The Geography of Freedom, the Odyssey of Élisée Reclus, Black Roses Books, Montreal, New York, 1988
  • Joël Cornuault, Élisée Reclus, géographe et poète, fédérop, Église-Neuve d'Issac, 1995
  • Roger Gonot, Élisée Reclus, Prophète de l'idéal anarchiste, Covedi, 1996
  • Henriette Chardak, Élisée Reclus. L'homme qui aimait la Terre, Stock, 1997
  • Itinéraire n°14, Élisée Reclus, Chelles, 1998
  • Joël Cornuault, Élisée Reclus, étonnant géographe, Fanlac, Périgueux, 1999
  • Crestian Lamaison, Élisée Reclus, l'Orthézien qui écrivait la Terre, Orthez Cité du Livre, 2005
  • Joël Cornuault, Élisée Reclus et les Fleurs Sauvages, Librairie La Brèche, Bergerac, 2005
  • Joël Cornuault, Les Cahiers Élisée Reclus, Librairie La Brèche, Bergerac, 1996 - 2006
  • Ernesto Mächler Tobar (Introduction et choix de textes), Un nom confisqué: Elisée Reclus et sa vision des Amériques, Paris, Editions Indigo & Coté-Femmes, 2007.
Articles
  • Philippe Pelletier, La "plus grande merveille de l'histoire", le Japon vu par Élisée Reclus, Hérodote, 117, p. 183-191, 2005
  • Philippe Pelletier, La géographie innovante d'Élisée Reclus, les Amis de Ste Foy et sa région, n°86-2, p. 7-38, 2005
  • Philippe Pelletier, La géographie innovante d'Élisée Reclus (version longue), Orthez, Cité du Livre, conférence du 10 décembre 2005
  • Philippe Pelletier, La grande séparation à résorber : l'Orient et l'Occident vus pas Élisée Reclus, Transtext(e)s-Transcultures, p. 80-99, 2005
  • Ernesto Mächler Tobar, "Un avantage pour des hommes sans peur. El sueno anarquista de Elisée Reclus en el Caribe Colombiano", in América, Cahiers du CRICCAL, Voyages et Fondations, 1ère Série, N° 35, Paris, Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2006, p. 75-85.

Notes et références

  1. voir revue belge de géographie - actes du colloque des 1er et 2 févr. 1985
  2. Soizic Alavoine-Muller, « Un globe terrestre pour l'exposition universelle de 1900. L'utopie géographique d'Élisée Reclus », dans L'Espace géographique, vol32, no 2, 2003, p. 156-170 [texte intégral (page consultée le 10 septembre 2009)] 

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