René Arrieu

René Arrieu
René Arrieu
René Arrieu à Osaka (Japon) en mai 1976 lors d'une tournée de la Comédie-Française
René Arrieu à Osaka (Japon) en mai 1976 lors d'une tournée de la Comédie-Française

Nom de naissance René Jacques Gaston Arrieu
Naissance 22 mars 1924
Paris, France
Décès 6 juin 1982 (à 58 ans)
Paris, France
Lieux de résidence Paris
Activité principale Comédien
Lieux d'activité Comédie-Française (1957-1982)
Années d'activité 1942-1982
Formation Conservatoire national d'art dramatique
École de la rue Blanche
Maîtres André Brunot
Julien Bertheau
Distinctions honorifiques Chevalier de la Légion d'honneur
Chevalier des Arts et Lettres

René Arrieu est un comédien français, sociétaire de la Comédie-Française, né à Paris le 22 mars 1924 et mort à Paris le 6 juin 1982.

Contemporain de Gérard Philipe et de Jean Vilar, il participa aux nombreux festivals qui, au lendemain de la Libération, jalonnaient au début de l'été la vallée du Rhône.

Alternant planches et télévision, il eut une carrière foisonnante, autant pendant sa période « indépendante » qu'à partir de 1957 à la Comédie-Française dont il devint le 447e sociétaire en 1970[1].

S'il tourna peu au cinéma, il fut très actif en revanche dans le domaine du doublage dès 1946, prêtant sa voix à de très nombreux acteurs étrangers tels Henry Fonda, Jeff Chandler, Lee Marvin, Burt Lancaster ou Charlton Heston, mais également à des personnages de dessins animés comme Bagheera dans Le Livre de la jungle.

Il fut marié successivement à Florence Luchaire (de 1945 à 1948), dont il eut un fils Dominique Arrieu, chef opérateur de cinéma et de télévision, Ketty Albertini (de 1949 à 1960) et Alberte Aveline (de 1967 à 1978), toutes trois comédiennes.

Sommaire

Biographie

L'Occupation

Les élèves de la rue Blanche en mai 1944
Certificat d'inscription dans la classe d'André Brunot, le 21 janvier 1944.

En novembre 1941, il entre au Centre de jeunesse du spectacle à Paris dont le directeur est Raymond Rognoni. L'audition des lauréats du concours de fin d'année 1941-1942 a lieu le 5 juin 1942, avec entre autres Paul-Émile Deiber, Gina Celdac, Pierre Gallon, Françoise Vitrant, Noëlle Fougères, Cécile Paroldi et Jean-Jacques Dreux.

En 1943, il s'inscrit au Conservatoire national supérieur d'art dramatique, dans la classe d'André Brunot. L'année suivante, il fréquente le Centre d'art dramatique de la rue Blanche où le metteur en scène Julien Bertheau lui fait faire ses premières apparitions sur scène, comme figurant d'abord à la Comédie-Française dans La Reine morte d'Henri de Montherlant, puis dans des rôles plus consistants.

Août 1944 le voit entrer dans une période de turbulences. Il fréquente en effet à cette époque la comédienne Florence Luchaire, une des filles de Jean Luchaire, directeur du journal collaborationniste Les Nouveaux Temps, lorsque ce dernier quitte précipitamment Paris à la veille de sa libération, abandonnant femme et enfants[2]. Arrieu décide d'aider ceux-ci à quitter à leur tour la capitale, direction le Brenner Park Hôtel à Baden-Baden (où il croise Jean Hérold-Paquis qui le qualifie de « sorte d'éphèbe égyptien, que d'aucuns disaient danseur »[3]), puis Sigmaringen où ils retrouvent Jean Luchaire qui exerce les fonctions de commissaire à l'information dans la Commission gouvernementale française pour la défense des intérêts nationaux animée par Fernand de Brinon, et dirige le quotidien La France, journal officiel destiné aux exilés collaborationnistes[4]. Pendant leur séjour outre-Rhin, Florence Luchaire tombe enceinte, ce qui cause un scandale dans la colonie française en Allemagne ainsi que le relate Louis-Ferdinand Céline dans son ouvrage D'un château l'autre[5].

Lors de la chute du gouvernement en exil en avril 1945, il fuit vers la frontière suisse avec les Luchaire et Marcel Déat dans la voiture de Brinon « empruntée » pour l'occasion, mais le groupe est arrêté à Merano à la mi-mai 1945 et livré aux Français par les Américains. Interné au camp d'Écrouves (Meurthe-et-Moselle), René Arrieu est acquitté par la commission d’épuration du théâtre qui reconnaît le caractère extra-politique de son « escapade ».

L'après-guerre

En 1946, René Arrieu remonte sur scène, toujours grâce à Julien Berthau, dans les différents festivals d'été organisés dans le sud de la France. Il se voit ainsi confier le rôle-titre de Britannicus et celui de Curiace dans Horace représentés au Théâtre antique de Fourvière, suivis en 1947 de Pyrrhus dans Andromaque et en 1948 du rôle-titre dans Polyeucte.

Il acquiert très vite une réputation de tragédien et se produit en tournée avec différentes troupes, en France (Chorégies d'Orange, théâtre des Célestins) comme à l'étranger (Belgique, Suisse, Tunisie, Maroc, etc.) dans un répertoire classique (Jean Racine, Pierre Corneille, Shakespeare) et moderne (Jean Giraudoux, Jean Anouilh, Cocteau). Il épouse en 1949 la comédienne Ketty Albertini.

En 1954, il alterne au cours d'une tournée de deux mois le rôle de Mesa dans Partage de midi de Paul Claudel et La Dame aux camélias d'Alexandre Dumas fils sous la direction de Jean-Louis Barrault, suivie en 1955-1956 d'une tournée de quatre mois avec Bérénice.

Il est engagé en novembre 1957 comme pensionnaire à la Comédie-Française où il fait ses débuts dans le rôle-titre de Bajazet. S'ensuivent durant près de 25 ans de très nombreux rôles tels que Éghiste dans Électre de Jean Giraudoux, Don Salluste dans Ruy Blas de Victor Hugo, Astrov dans Oncle Vania, d'Anton Tchekhov ou Théramène dans Phèdre. Il épouse en 1967 la comédienne Alberte Aveline entrée comme pensionnaire l'année précédente. Il est nommé sociétaire en 1970.

Parallèlement à sa carrière sur les planches, il participe à de nombreuses émissions télévisées (dramatiques, séries, téléfilms) et participe à de très nombreux doublages, prêtant sa voix notamment à Henry Fonda, Charlton Heston, Lee Marvin, James Stewart ou encore Burt Lancaster.

Il meurt d'une embolie cérébrale le 6 juin 1982 à l'âge de 58 ans[6]. À l'instar de Jean Yonnel, il fut l'un des rares tragédiens en titre du Théâtre-Français.

Théâtre

1942-1957

Charlan, Jean-Marc Thibault, René Arrieu et Lucien Nat dans Cristobal au théâtre Montparnasse, mai 1943.
La troupe du Huon de Bordeaux au théâtre Pigalle, décembre 1946.
Avec Serge Reggiani dans Les Trois Mousquetaires au théâtre de la Porte Saint-Martin, décembre 1951.
Avec Edwige Feuillère dans La liberté est un dimanche, Tournées théâtrales France-Monde, janvier 1953.
Avec Marcel Lupovici dans Celui qui ne croyait pas aux Hospices de Beaune, le 8 juillet 1955.
Avec Renée Faure dans La Servante d'Evolène au théâtre du Jorat, juin 1956.
Avec Geneviève Page dans Le Cœur volant au théâtre Antoine, octobre 1957.

Comédie-Française (1957-1982)

Avec Annie Ducaux dans Bajazet à la Comédie-Française, décembre 1957.
Avec Jean-Paul Roussillon dans Le Mariage de Kretchinsky à la Comédie-Française, novembre 1966..
Avec Catherine Samie dans L’Émigré de Brisbane à la Comédie-Française, novembre 1967.
Avec Jacques Eyser dans La Nuit des rois à la Comédie-Française, février 1976.

Filmographie

Cinéma

Télévision

Avec Alain Nobis dans Esther à la télévision française, mai 1959.
Avec Yves Brainville dans Le Navire-étoile à la télévision française, février 1963.

Voxographie

Les sources de cette voxographie proviennent des archives de l'ADAMI, qui gère les droits de doublage en cas de diffusion/rediffusion d'une œuvre.
Les dates avant 1946 indiquent les sorties initiales des films pour lesquels René Arrieu a participé aux redoublages à partir de la fin des années 1940 et non aux doublages originaux.

Cinéma

Films


Dessins animés

Télévision

Téléfilms et feuilletons

Animation

Séries télévisées

Séries animées

Documentaires

  • 1973 : Le Monde en guerre, documentaire en 26 épisodes de David Elstein : Un des narrateurs.

Radio

  • 1949 (9 juin) : Hommage à Franz Kafka, à l'occasion du 25e anniversaire de sa mort, écrit et réalisé par Alain Trutat. Avec le concours de Jacqueline Morane, Jean Clarence et Michel Vitold. Extraits de Nocturne, De nouvelles lampes, L'Épée.
  • 1956 (21 octobre) : Introduction de la pièce radiophonique de Blaise Cendrars, Sarajevo avec René Arrieu comme récitant. Mise en ondes de Pierre Walker pour Radio-Lausanne

Liens externes

Théâtre
Cinéma/télévision
Documents vidéo

Notes et références

  1. Liste des sociétaires sur le site de la Comédie-Française
  2. Claude Lévy, Les Nouveaux Temps et l'Idéologie de la collaboration, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1974, p. 224.
  3. Jean Hérold-Paquis, Des illusions... désillusions!, Bourgoin, 1948, p. 49.
  4. Philippe Randa, Dictionnaire commenté de la collaboration française, Jean Picollec, 1997, p. 518.
  5. Louis-Ferdinand Céline, D'un château l'autre, rééd. Folio, Gallimard, 1994, p. 369.
  6. Les Gens du cinéma parlent d'une crise cardiaque.
  7. Du 2 au 5 décembre puis tournée France et Belgique
  8. 142 représentations jusqu'au 27 avril 1952, reprise en septembre 1952 pour 30 autres représentations
  9. Samedi 3, dimanche 4, lundi 5 et mardi 6 juillet 1954
  10. Créé par Michel Parent et Jean Vilar.
  11. Les 8 et 9 juillet
  12. La générale a lieu à Metz le 7 novembre 1955, puis la troupe part dans une tournée qui la conduira en Belgique, en Suisse, en Tunisie, au Maroc, en Algérie et aux Pays-Bas. Cette tournée se terminera le 23 mars 1956.
  13. Nemo d'Alexandre Rivemale (1956)
  14. Calendrier des spectacles
  15. Fiche du film sur le site de la BIFI
  16. L'Île mystérieuse, téléfilm (1963)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article René Arrieu de Wikipédia en français (auteurs)

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