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Montgomery Clift
Montgomery Clift en 1948
Données clés Nom de naissance Edward Montgomery Clift Surnom Monty Naissance 17 octobre 1920
Omaha, États-UnisNationalité Américain Décès 23 juillet 1966 (à 45 ans)
New York, États-UnisFilms notables Une place au soleil
Tant qu’il y aura des hommes
Soudain l’été dernier
Les DésaxésSite internet Montgomery Clift Edward Montgomery Clift, né le 17 octobre 1920 à Omaha (Nebraska) et mort le 23 juillet 1966 à New York, est un acteur américain.
Sommaire
Biographie
À la fin des années 1940, Montgomery Clift impose au cinéma une interprétation qui modifie radicalement, et définitivement, l’image du héros américain. Aux antipodes de la virilité monolithique, il révèle des émotions, des doutes, qui troublent et motivent son jeu ; avec lui, le personnage devient pensant, complexe, nuancé et vulnérable. À ce titre, l’affrontement avec John Wayne (visiblement déconcerté) dans La Rivière rouge est tout à fait emblématique.
Marlon Brando et James Dean, qui s’en inspirent, ajoutent à la vulnérabilité la fameuse touche rebelle. Si Brando se défendra d’avoir été influencé, mais simplement intrigué, Dean le revendiquera en signant parfois : Jimmy Clift Brando Dean.
Par la suite, Montgomery Clift sera pour toute une génération de comédiens (issus pour la plupart de l’Actors Studio, comme Robert De Niro ou Al Pacino) une référence, un modèle intègre et résolu (sa devise aurait pu être : Absolutely not!). Jusqu’à son dernier film, il ne sera jamais caricatural.
Le comédien fut victime d’un terrible accident d’automobile, que beaucoup assimilèrent à un suicide manqué, durant le tournage du film L’Arbre de vie (1958) de Edward Dmytryk. Malgré les tentatives de la chirurgie plastique, Montgomery Clift eut le visage définitivement défiguré. Paradoxalement, l’aspect crispé de son regard, ajouté à l’intensité expressive de ses yeux, rendirent ses prestations dans Soudain l’été dernier (1959), Le Fleuve sauvage (1960) ou The Misfits (1961) encore plus émouvantes.
Montgomery Clift a entretenu, depuis le début des années 1950 jusqu’à sa mort, une sorte d’« amitié amoureuse » avec Elizabeth Taylor, amitié qui, en raison de l’homosexualité de l’acteur, est restée un amour platonique.
John Wayne, d’opinion plutôt conservatrice, reste cependant le dernier des seuls acteurs d’Hollywood à le soutenir pendant ses derniers jours. Il meurt d’un arrêt cardiaque en juillet 1966.
Monty Clift est enterré à Brooklyn au cimetière Quaker de Prospect Park. Sa pierre tombale, perdue parmi les autres n'est pas librement accessible au public. Sa famille a justifié ce choix pour préserver la paix éternelle enfin trouvée par l'acteur. En juin 2006 son Brownstone de New York situé au 217 East 61 Street a été proposé à la vente pour la somme de 5.5 M$. Monty Clift en avait fait l'acquisition en 1960 et c'est du reste dans cette même demeure qu'il est décédé en 1966. Pour l'anecdote, une plaque avait été disposée sur le mur du Brownstone côté rue mais celle-ci fut ensuite enlevée car trop de curieux venaient se faire photographier devant cette demeure et importunaient les propriétaires. Si l'homme a lutté toute sa vie contre ses démons intérieurs, il reste aujourd'hui l'une des références absolue dans le monde du 7ème art tant son jeu d'acteur était d'une incroyable sensibilité et d'une justesse époustouflante. Xavier Florit a rencontré Liliane Montevecchi, l'une de ses plus fidèles amies avec Liz Taylor, qui lui a confirmé combien l'homme était naturellement doué et longtemps sa "fracture de l'âme" lui a servi d'inspiration pour véhiculer ses émotions et habiter ses personnages avec force et vérité. Monty Clift est avec Marlon Brando et Jimmy Dean l'un des acteurs qui auront marqué de leur empreinte le cinéma américain de XXe siècle.Beaucoup d'écoles de théâtre contemporaines ainsi que d'enseignements sur l'art dramatique se réfèrent à Monty car si "l'intention" demeure essentielle dans l'appropriation d'un personnage, c'est avant tout la capacité à intégrer les fondements d'une personnalité qui permettent à un acteur de se transcender. Monty Clift a indéniablement été le premier acteur du milieu du 20ème siècle à offrir cette nouvelle dimension dans le jeu d'acteur. Même l'immense Marlon Brando reconnaissait en lui cette étrange et fascinante faculté. James Dean s'est inspiré de Monty ainsi que de Brando pour marier la force brutale de l'un à la sensibilité exacerbée de l'autre et proposer ainsi un jeu plus "border line" dans lequel le personnage est sans cesse tiraillé par cette dichotomie des émotions. L'incroyable beauté et le charisme envoutant de Monty venaient parfaire ces prestations notamment dans le film "A place in the Sun".
La carrière de Montgomery Clift a été courte mais d'une richesse sans égale tant les films dans lesquels il a joués sont devenus des classiques. Marcher sur ses traces revient à flâner dans le magnifique Prospect Park de Brooklyn, longer le Quaker Cemetery, deviner sa pierre tombale dans les sous bois, emprunter le Queensboro Bridge pour rejoindre le 217 East sur la 61ème rue, sa dernière demeure, et terminer par un diner au restaurant "The Isle of Capri", la table préférée de Monty à Manhattan.
Filmographie
- 1948 : Les Anges marqués (The Search) de Fred Zinnemann : Ralph ‘Steve’ Stevenson
- 1948 : La Rivière rouge (Red River) d’Howard Hawks : Matthew Garth
- 1949 : L’Héritière (The Heiress) de William Wyler : Morris Townsend
- 1950 : La Ville écartelée (The Big lift) de George Seaton : Sgt. 1st Class Danny MacCullough
- 1951 : Une place au soleil (A Place in the sun) de George Stevens : George Eastman
- 1953 : La Loi du silence (I Confess) d’Alfred Hitchcock : Père Michael William Logan
- 1953 : Tant qu’il y aura des hommes (From here to eternity) de Fred Zinnemann : Robert Lee Prewitt
- 1954 : Station Terminus (Stazione Termini) de Vittorio De Sica : Giovanni Doria
- 1957 : L’Arbre de vie (Raintree county) d’Edward Dmytryk : John Wickliff Shawnessy
- 1958 : Le Bal des maudits (The Young Lions) d’Edward Dmytryk : Noah Ackerman
- 1958 : Cœurs brisés (Lonelyhearts) de Vincent J. Donehue : Adam White
- 1959 : Soudain l’été dernier (Suddenly last summer) de Joseph L. Mankiewicz : Docteur Cukrowicz
- 1960 : Le Fleuve sauvage (Wild river) d’Elia Kazan : Chuck Glover
- 1961 : Les Désaxés (The Misfits) de John Huston : Perce Howland
- 1961 : Jugement à Nuremberg (Judgment at Nuremberg) de Stanley Kramer : Rudolph Petersen
- 1962 : Freud, passions secrètes (Freud) de John Huston : Sigmund Freud
- 1966 : L’Espion de Raoul Lévy : Professeur James Bower
Théâtre
En 1954, il adapte et joue La Mouette de Tchekhov.
Pièce radiophonique
- 1964 : La Ménagerie de verre, pièce de Tennessee Williams, avec Jessica Tandy, Julie Harris et David Wayne
Bibliographie
- Montgomery Clift – Portrait d’un rebelle, de Patricia Bosworth, Mercure de France, Paris, 1974 (ISBN 9782715200159)
Liens externes
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