- Oncle Vania
-
Oncle Vania Auteur Anton Tchekhov Nb. d'actes 4 Version originale Titre original Dyadya Vanya Langue originale Russe Pays d'origine Russie Date de parution originale 1897 Date de la 1re représentation 26 octobre 1899 Lieu de la 1re représentation Théâtre d'art de Moscou Oncle Vania est une pièce de théâtre en 4 actes d'Anton Tchekhov de 1897 qui mélange le drame et le comique.
Cette pièce est inspirée de la pièce Le Sauvage, également d'Anton Tchekhov. La pièce fut d'abord jouée dans des villes de province et ne fut créée au Théâtre d'Art à Moscou que le 26 octobre 1899, après de nombreuses retouches, avec Olga Knipper dans le rôle d'Éléna. Le succès n'est pas immédiat. Maxime Gorki, qui avait vu la pièce à Nijni Novgorod, en félicita cependant l'auteur[1].
Sommaire
Histoire
Elle raconte le séjour d'été du professeur Sérébriakov et de sa jeune épouse Eléna, chez son beau-frère Ivan Voïnitski (l'oncle Vania qui donne son nom à la pièce).
Personnages
Liste des personnages
- Alexandre Vladimirovitch Sérébriakov : professeur à la retraite ;
- Éléna Andréevna : sa femme, 27 ans ;
- Sophia Alexandrovna (Sonia) : fille d'un premier lit de Sérébriakov ;
- Maria Vassilievna Voïnitzika : veuve, mère de la première femme du professeur ;
- Ivan Petrovitch Voïnitzki : son fils ;
- Mikhaïl Lvovitch Astrov : médecin ;
- Ilia Ilitch Téléguine : propriétaire terrien ruiné ;
- Marina : une vieille nourrice ;
- Un valet de ferme.
Diagramme des relations
Détails
- Ivan Voïnitski (oncle Vania), devenu rêveur et paresseux, jalouse le professeur qui est un hypocondriaque vaniteux. La pièce se déroule dans la propriété de Sonia, fille du professeur et nièce de Vania. Ce dernier a exploité toute sa vie le domaine pour en envoyer les revenus à Sérébriakov dont il admirait la science. Environ un an avant le début de la pièce, il perd toutes ces illusions sur les qualités humaines et intellectuelles de son beau-frère, ce qui le rend particulièrement amer, car il a l'impression d'avoir gâché sa vie.
- Elena est la seconde femme du professeur. Elle est très belle, et s'ennuie profondément au domaine. Elle n'est plus amoureuse de son mari et se sent séduite par le docteur Astrov.
- Le professeur Sérébriakov est égoïste et se plaint tout le temps. Il écrit « pour ouvrir des portes ouvertes ». Il pense avoir du succès auprès des femmes. C'est un intellectuel vieillissant qui se sent comme exilé dans cette propriété campagnarde. Il ne supporte pas de se voir vieillir. Il vit de manière complètement décalée : il écrit la nuit, dort le jour...
- Sonia est la fille du professeur et de sa première femme. Elle exploite le domaine avec son oncle Voïnistki qu'elle appelle « Oncle Vania ». Elle est amoureuse du docteur Astrov depuis longtemps, mais lui ne l'aime pas. Elle n'est pas belle et se fane encore plus dans la solitude.
- Astrov est médecin de campagne et vient souvent en visite au domaine. Il n'aime plus s'occuper de ses patients et n'aime plus personne. Il est seulement attiré par la nature. On comprendra vite qu'il est tombé sous le charme d'Elena.
- Marina est la nourrice de Sonia
- Téléguine est un propriétaire ruiné qui vit au domaine, aux crochets de Sonia et d'Oncle Vania.
- Maria est la grand-mère de Sonia, la mère de Vania et la belle-mère de Sérébriakov qu'elle admire. C'est une intellectuelle de province, typique des années 1860.
Une dispute éclatera entre Sérébriakov qui veut gager le domaine sans se soucier de l'avenir de sa fille et Voïnitski qui fait mine de tuer son beau-frère. Finalement Sérébriakov et Elena quittent la propriété à tout jamais, laissant les protagonistes à leurs frustrations et à leur destin.
Valeurs
Tchekhov s'emploie à briser les illusions que sont l'amour et l'argent comme cause de bonheur.
Sérébriakov est la caricature des intellectuels froids et égoïstes. Il est incapable de tendresse envers sa propre fille, Sonia.
Astrov est incapable d'aimer les autres. L'alcool lui sert de refuge pour exprimer sa sensibilité et ses rêves.
Eléna est consciente de son inutilité, c'est une femme qui n'a pas trouvé sa raison d'être.
Les personnages et leurs relations sont complexes et subtils. Les bonheurs possibles des uns et des autres s'entrecroisent sans jamais se trouver.
La pièce est une succession d'instants de vie. Les personnages sont touchants par leurs défauts, leurs qualités et leurs souffrances.
La dernière réplique
- La dernière réplique de l'œuvre a inspiré Rachmaninov pour écrire Nous nous reposerons (Op.26 N°3 : My otdokhniom en russe, We shall rest en anglais).
- Jacques, le héros des Thibault, la fresque de Roger Martin du Gard, se souvient, alors qu'il vient de perdre son redoutable père :
« Une phrase, comme une réminiscence musicale, chanta dans son souvenir... " Nous nous reposerons ".
C'était la fin d'une pièce qu'il avait vue jouer à Genève : il avait encore dans les oreilles la voix de l'actrice, une slave aux traits d'enfants, avec des traits candides et fébriles, qui répétait en balançant sa petite tête : " Nous nous reposerons... ". Une intonation rêveuse, un son filé comme une harmonique, accompagné d'un regard las, où il y avait, certes, plus de résignation que d'espoir : " Tu n'as pas eu de joie dans la vie... Mais patience, oncle Vania, patience... Nous nous reposerons... Nous nous reposerons... ". » Roger Martin du Gard dans La mort du père, 6e volume des Thibault.
Adaptations
- En 1970, Andreï Kontchalovsky l'a adaptée au cinéma : Oncle Vania (Dyadya Vanya).
- En 1994, Louis Malle l'a adaptée au cinéma sous le titre Vanya, 42e rue (Vanya, 42nd Street).
Notes et références
- Elsa Triolet dans Anton Tchekhov,Œuvres 1, p. 355, La Pléiade Intoduction à la pièce d'
Liens externes
Catégories :- Pièce de théâtre russe
- Pièce de théâtre du XIXe siècle
- Pièce de théâtre d'Anton Tchekhov
Wikimedia Foundation. 2010.