- Alois Brunner
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Alois Brunner (né le 8 avril 1912 à Rohrbrunn, Autriche) est un officier SS, membre du parti nazi et un criminel de guerre nazi. Il serait l'un des derniers criminels de guerre nazis vivants, sa mort à ce jour n'étant pas avérée.
Sommaire
Biographie
Il est le fils de Joseph Brunner et Anna Kruise. En 1931, à l'âge de 19 ans, il rejoint le NSDAP. En 1941, avec le grade de Obersturmführer SS, il appartient au bureau des affaires juives à Vienne en Autriche. En 1942, il est dans l'organisation SS pour la France l'adjoint de Theodor Dannecker, et atteint le grade de Hauptsturmführer -SS. En juillet 1942, il dirige le camp d'internement et de transit de Drancy. Début février 1943 il arrive en Grèce pour organiser la déportation de la communauté juive de Salonique. Conjointement avec Helmut Knochen, chef de la police de sécurité en France, il signe, le 14 avril 1944, un ordre stipulant l'arrestation de tous les Juifs de nationalité française restants sur le territoire (orphelinats, prisons, camps de travail, opérations de ratissage dans les campagnes). Dernière vague d'arrestation et de déportation, 6 000 Juifs, parfois dénoncés pour toucher une prime réservée aux délateurs, furent envoyés de France dans les camps[1]. En septembre 1944, à Bratislava, il assiste Josef Witiska, chef de l'einsatzgruppe H, dans le processus de déportation des Juifs slovaques[2]. Il devient par ses fonctions l'un des rouages importants de la solution finale aux côtés d'Adolf Eichmann.
Il est notamment l'instigateur des faits suivants :
- Déportation vers les camps d'extermination de 47 000 juifs autrichiens ;
- Déportation vers les camps d'extermination de 43 000 juifs grecs (voir Histoire des Juifs à Salonique) ;
- Chef du camp de Drancy, en France, il a fait déporter 25 000 juifs français ou résidents en France à Auschwitz.
Il est également impliqué dans les rafles de Berlin et dans la déportation des enfants d'Izieu.
Son dernier convoi part de Sered, en Tchécoslovaquie, à la fin de la guerre[réf. nécessaire].
L'exil en Syrie
Il part en Syrie vers l'année 1954, où il est embauché, en 1971, comme conseiller du gouvernement d'Hafez el-Assad. Il aide la Syrie à mettre en place des techniques de torture dans les prisons syriennes[réf. nécessaire]. Cette même année, il est une première fois condamné à mort par contumace en France.
Il est traqué sans relâche par Simon Wiesenthal, mais trouve refuge à Damas où il serait connu sous le nom de « Dr Georg Fischer » ou bien Ali Mohammed. L'Allemagne et d'autres pays réclament sans succès son extradition. Dans une interview accordée au Chicago Sun Times, Brunner déclare en 1987 à propos des Juifs exterminés: "tous méritaient de mourir parce que c'étaient les envoyés du diable et des ordures humaines. je n'ai aucun regret et je le referais[3]." En août 1987, Interpol lance contre lui un mandat d'arrêt international.
Une rumeur fait état de la mort de Brunner, en 1992, en Syrie. Mais sa fille, Irena Ratheimer, mariée à un député autrichien, n'a jamais confirmé ce décès. Sa petite fille, Claudia Brunner, est une universitaire reconnue dans le domaine de la transexualité. L'enquête pour attester la présence d'Alois Brunner, alias Georg Fisher, au 7, rue Georges-Haddad, à Damas, s'est avérée impossible, tout comme celle pour vérifier si des obsèques chrétiennes ont bien été célébrées pour lui, ou l'existence d'un enterrement dans un cimetière de Damas[4]. En 1995, le procureur de l'Allemagne annonce une récompense de 333 000 dollars pour toute information qui permettrait son arrestation.
Brunner perd un œil et plusieurs doigts en recevant des lettres piégées qui lui sont adressées par les services secrets israéliens, le Mossad. En décembre 1999, des rumeurs font état de son décès en 1996. Mais des journalistes allemands qui avaient fait un séjour en Syrie affirment qu'il est toujours vivant et qu'il vit à l'hôtel Méridien de Damas.
Le 2 mars 2001, il est condamné à nouveau en France par contumace pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité. La peine prononcée est la condamnation à vie.
En juillet 2007, le ministère de la Justice autrichien annonce sur son site qu'une récompense de 50 000 euros est promise à toute personne qui fournirait des informations pouvant conduire à localiser ou capturer Alois Brunner et Aribert Heim.
En juillet 2011, le gouvernement allemand admet avoir détruit des documents concernant la localisation de Brunner ; la Chute du mur de Berlin, en 1989, ayant bouleversé la procédure d'extradition en cours[5].
Notes et références
- Raul Hilberg, la destruction des Juifs d'Europe, Folio Histoire vol.II Gallimard 1991 p.566
- Raul Hilberg, op.cit. p.641
- GWU.edu
- liberation.fr Libération, 26 août 1999, L'ombre d'un nazi devant les assises. Alois Brunner devrait être jugé l'année prochaine à Paris. :
- Expatica.com
Voir aussi
Liens externes
- (en) Biographie
Catégories :- Fugitif nazi
- Commandant d'un camp de concentration nazi
- Hauptsturmführer-SS
- Personnalité allemande condamnée pour crime contre l'humanité
- Criminel de guerre nazi
- Naissance en 1912
- Nazi condamné à mort mais non exécuté
- Nazi condamné à une peine de prison perpétuelle pour crimes de guerre
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