Hubert Bourgin

Hubert Bourgin

Hubert Bourgin, né le 3 novembre 1874 et mort le 6 février 1955, est un enseignant, homme politique (du socialisme à la droite) et écrivain français.

Sommaire

Biographie

Hubert Bourgin est né à Nevers le 3 novembre 1874 et mort à Crosne (Essonne) le 6 février 1955. Il suit ses études au lycée de Nevers puis à Janson-de-Sailly (Paris). Il remporte en philosophie le prix d'honneur au Concours Général. Il entre à l'École Normale en 1894, il est premier à l'agrégation des lettres en 1898. Il est docteur ès lettres en 1905 avec une thèse sur Fourier. Il est docteur en droit en 1906 avec une thèse sur l'industrie de la boucherie dans le département de l'Oise au XIXe siècle.

Il s'engage très vite en politique et fait partie des intellectuels qui se mobilisent en faveur du capitaine Dreyfus (Affaire Dreyfus) en signant (12e de la liste) une pétition dans Le Siècle et L'Aurore le 14 janvier 1898, par laquelle ils "protestent contre la violation des formes juridiques au procès de 1894 et contres les mystères qui ont entouré l'affaire Esterhazy".[1]

Il est professeur de seconde au lycée de Beauvais de 1889 à 1907, professeur au Lycée Voltaire de 1907 à 1911, professeur au Lycée Louis-le-Grand de 1911 à 1937 où il occupe de son libre choix une chaire de troisième.

De 1905 à 1923, la curiosité sociale d'Hubert Bourgin se manifeste par des enquêtes très nombreuses: activité de la boucherie aux différents sciècles, - rapports entre patrons, ouvriers et l'État, - problème de l'assistance publique en Angleterre chez Sidney et Béatrice Webb, - variations du développement industriel et variations du marché; - industrie sidérurgique en France au début de la Révolution; - étude des systèmes socialistes (Doin) du XVIIIème siècle et de Gracchus Babeuf au Congrès d'Amsterdam en 1904, puis de là aux formes de ce que Hubert Bourgin appelle la décomposition du socialisme: révisionnisme, réformisme, antipatriotisme, anarchisme, bolchevisme. Cette liste incomplète montre qu'Hubert Bourgin est l'un des historiens sociaux les plus représentatifs ce que l'on peut appeler l'entre trois guerres (1870-1914-1939)[1].

Hubert Bourgin est clairement d'une position doctrinale socialiste et syndicaliste révolutionnaire: le socialisme de Lucien Herr et de Jean Jaurès. Il est membre du parti socialiste.

Mobilisé le 6 août 1914, il débute la guerre comme instructeur au Prytanée de La Flèche, sous lieutenant d'infanterie (service des forges), il devient chef du service des Informations au sous-secrétariat d'État de l'artillerie et des munitions. De 1917 à 1918, il passe chef du bureau des Programmes au Sous-Secrétariat d'État de la Marine Marchande, et enfin de 1918 à 1919, chef de ravitaillement civil au Sous-Secrétariat du Ravitaillement. Il demeure durant cette période correcteur au concours de l'École polytechnique et répétiteur au Conservatoire des Arts et Métiers.

Pendant la Première Guerre mondiale, il évolue vers une position d'homme de droite, se rapproche d'Action française et de ses idées, sans y adhérer, et défend des positions anti-germanistes et nationalistes.

Proche de Georges Valois[2], il rejoint Le Faisceau, premier parti d'obédience fasciste en France. Ce nouveau parti s'oopose violemment à l'Action française de Charles Maurras. Il écrit alors une série d'ouvrage très contestée (Cinquante ans d'expérience démocratique, 1925, L'École normale et la politique, 1938, L'École nationale, 1942, Le socialisme universitaire, 1942). L'idée générale de ses ouvrages est qu'en prolétarisant l'enseignement à tous les degrés, l'État bourgeois joue un jeu dangereux et se fait l'artisant de sa propre ruine.

Il est également secrétaire général du journal Le Progrès civique, « journal de perfectionnement social ». On lui doit de nombreux ouvrages sur le socialisme, le syndicalisme, le pangermanisme, le militarisme allemand, ainsi que des ouvrages biographiques sur Proudhon et Fourier.

Sur un plan personnel, il adopte Georges Viennot et Marcel Viennot qui prennent alors le nom de Georges Viennot-Bourgin et de Marcel Viennot-Bourgin.

Hubert Bourgin est le frère de Georges Bourgin, archiviste et historien de la Commune.

Bibliographie

  • Proudhon, 1901,
  • L'industrie de la boucherie à Paris pendant la Révolution (Ernest Leroux), 1911
  • Les origines diplomatiques de la guerre: d'après la correspondance du Gouvernement britannique, 1914
  • Trois petites bêtes (Cahiers du Centre), 1920
  • La Parti contre la Patrie (Plon, Nourruit & Cie), 1921
  • Cinquante ans d'expérience démocratique (Nouvelle Librairie Nationale), 1925
  • Les pierres de la maison (Nouvelle Librairie Nationale), 1926
  • Elle (lire dédié à sa femme disparue Marguerite Darcy), 1927
  • Quand tout le monde est roi, la crise de la démocratie (Bossard), 1929
  • Les flammes dans la cendre (Lemerre), 1929
  • Comptes de mon Jardin (Delagrave), 1935
  • Comtes de la montagne, 1935
  • Toutoune (livre pour enfants - Delagrave), 1938
  • L'Ecole normale et la politique (Gordon), 1938
  • De Jean Jaurès à Léon Blum (Fayard), 1938
  • L'Ecole Nationale, 1942
  • Le socialisme Universitaire (Stock), 1942

Liens internes

Notes et références

  1. revue universitaire (65ème année, N°5, novembre-décembre 1956)

Wikimedia Foundation. 2010.

Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Hubert Bourgin de Wikipédia en français (auteurs)

Игры ⚽ Нужно решить контрольную?

Regardez d'autres dictionnaires:

  • Georges Viennot-Bourgin — Pour les articles homonymes, voir Bourgin. Georges Viennot Bourgin (17 avril 1906 en Bourgogne à Fontaine Française (Côte d Or) 8 février 1986) est un phytopathologiste, scientifique et enseignant français. Biographie Georges… …   Wikipédia en Français

  • Georges Bourgin — est un historien français, archiviste paléographe de formation, né le 17 mars 1879 à Nevers et mort le 6 février 1958 à Paris. Il fut conservateur de la Section ancienne des Archives nationales. Biographie Georges Bourgin est… …   Wikipédia en Français

  • DURKHEIM ET LES DURKHEIMIENS — Durkheim est sans doute, de tous les sociologues classiques, celui qui reste le plus présent dans la sociologie contemporaine. Cela constitue une sorte de paradoxe. Conservateur, voyant dans le socialisme plutôt une conséquence des dérèglements… …   Encyclopédie Universelle

  • Le Faisceau — (1925 1928), dont le nom fait référence au fascisme italien, fut le premier parti fasciste français. Sommaire 1 Histoire 1.1 Structure 1.2 Apogée et déclin …   Wikipédia en Français

  • Le Parti Fasciste Révolutionnaire — Le Faisceau Cet article fait partie de la série sur le fascisme. sous série sur la politique Types et formes dérivées Intégralisme Austrofascisme En France En Croatie Garde de fer …   Wikipédia en Français

  • Histoire des forges du Nivernais — L histoire des forges du Nivernais en a fait une des principales régions productrices de métaux en France jusqu à l émergence des bassins sidérurgiques du Nord et de la Lorraine au XIXe siècle. Le Nivernais, avec 30 hauts fourneaux, une… …   Wikipédia en Français

  • Crosne (Essonne) — Pour les articles homonymes, voir Crosne. 48° 42′ 59″ N 2° 27′ 29″ E …   Wikipédia en Français

  • Antisémitisme sous la Troisième République — Pour consulter un article plus général, voir : Antisémitisme en France. « Le pas du commandité », Georges Clemenceau attaqué par Le Petit Journal (éd. du 19 août 1893) lors de la campagne électorale d août septembre 1893. En… …   Wikipédia en Français

  • Collège Louis-le-Grand — Lycée Louis le Grand 48°50′53″N 2°20′40.3″E / 48.84806, 2.344528 …   Wikipédia en Français

  • Collège de Clermont — Lycée Louis le Grand 48°50′53″N 2°20′40.3″E / 48.84806, 2.344528 …   Wikipédia en Français

Share the article and excerpts

Direct link
Do a right-click on the link above
and select “Copy Link”