- Léon Bourgeois
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Léon Bourgeois Mandats 58e président du Conseil
(67e chef du gouvernement)1er novembre 1895 – 22 avril 1896 Président Félix Faure Gouvernement Bourgeois Prédécesseur Alexandre Ribot Successeur Jules Méline Biographie Date de naissance 21 mai 1851 Lieu de naissance Paris Date de décès 29 septembre 1925 (à 74 ans) Lieu de décès Oger Nationalité française Parti politique Parti républicain, radical et radical-socialiste Prix Nobel de la Paix de 1920
Présidents du Conseil françaismodifier Léon Victor Auguste Bourgeois, né à Paris le 21 mai 1851 et mort au château d’Oger (Marne) le 29 septembre 1925 [1], est un homme politique français, lauréat du prix Nobel de la paix en 1920. Il est également connu comme le théoricien du solidarisme[2],[3].
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Il est le fils de Marie Victor Bourgeois et de Augustine Euphrasie Élise Hinoult. Il grandit à Paris dans une famille républicaine, il y fait des études de droit, puis se porte volontaire, à dix-neuf ans, pour lors du siège de Paris (1870) où il est deux fois médaillé dans la légion d’artillerie qui défend les forts de l'est. Il a obtenu à vingt et un an une licence en droit, il obtiendra plus tard son doctorat. Il a de multiples centres d'intérêt comme la philosophie et l'art. Le 18 avril 1876 il se marie avec Virginie Marguerite Sellier, une Châlonnaise.
Carrière administrative
Après une courte carrière d’avocat, il entre dans l’administration préfectorale avec le soutien d'Ernest Constans, occupant successivement les postes de secrétaire général de la préfecture de la Marne (1877), sous-préfet de Reims (1880), préfet du Tarn (1882), préfet de la Haute-Garonne (1885) et enfin préfet de police de Paris (1887).
Il est initié dans une loge du Grand Orient de France de Châlons-sur-Marne à l'âge de trente et un ans.En tant que préfet du Tarn, il préfère de manière peu usuelle le dialogue à l’intervention de l’armée contre les mineurs en grève à Carmaux[4].
Elu
Il est élu député radical de la Marne lors d'une élection partielle, l’emportant face au général Boulanger.
Membre du groupe de la Gauche radicale, il est nommé sous-secrétaire d’État dans le gouvernement Charles Floquet (1888-89) puis, élu député de Reims en septembre 1889, occupe, à partir de 1890, des postes ministériels importants. Il est réélu à Reims en 1893, 1898 et 1902.
Sous le Bloc des gauches, il refuse de succéder à Waldeck-Rousseau à la présidence du Conseil, et succède à Paul Deschanel à la présidence de la Chambre des députés du 10 juin 1902 au 12 janvier 1904.
Orientation politique
Elu sénateur de la Marne en 1905, il joue un rôle important dans le vote de la loi sur les Retraites ouvrières et paysannes en 1910. Ministre des Affaires étrangères, il représente la France à la conférence d'Algésiras (1906) réunie à la suite de la crise de Tanger. Son activité diplomatique prépare la création de la Société des Nations, dont il est le premier président en 1919. Cette volonté de réguler les relations entre États lui vaut le prix Nobel de la paix en 1920.
Léon Bourgeois et la guerre
Il restait marqué par son expérience de 1870,il se voulait humaniste et pacifiste, mais se sentait impliqué par la direction de la défense du territoire. Il fut actif comme membre du comité de guerre, comme président du groupe parlementaire des départements envahis, au sein de la commission des dommages de guerre du Sénat, comme vice-président de la commission sénatoriale de l’armée, mais aussi vice-président de la commission sénatoriale des Affaires étrangères et enfin président de la commission sénatoriale d’Alsace-Lorraine. Il s'intéresse au droit international comme membre de la commission interministérielle de droit maritime. Il est un défenseur des Nations et états civilisés contre les états prédateurs. C'est dans cette optique qu'il fut amené à militer pour une S.D.N universelle. Il siège à la Commission de l'Armée du Sénat lors de la Première Guerre mondiale, puis est élu président du Sénat du 14 janvier 1920 au 16 février 1923.
Radicalisme
En politique intérieure, on tient Léon Bourgeois pour l'un des théoriciens du radicalisme. Son programme politique, le « solidarisme », s’inscrivait entre le libéralisme individualiste et le socialisme collectiviste. Il écrivait dans la Revue nouvelle, suggérant le principe d’un « devoir social » que chacun devrait remplir. La philosophie de la solidarité selon Bourgeois peut seule favoriser la construction d’une République de la main tendue contre le poing fermé, de la mutualité « règle suprême de la vie commune » contre la charité réduite à une « pitié agissante ». C’est au nom de la solidarité qu’il défendra le principe de l’impôt sur les successions, sur les revenus et la mise en place d'une retraite pour les travailleurs[5].
Il fut par ailleurs un membre influent du Grand Orient de France. Paul Anxionnaz, Grand Maître du Grand Orient de France, déclarait en 1967 : « Si nous, francs-maçons du Grand Orient de France, vouons un culte particulier à sa mémoire, c’est parce qu’il n’est sans doute pas d’homme d’action, d’écrivain, de penseur dont l’œuvre tout entière ait été à un plus haut degré imprégnée de pensée et de fraternité maçonniques. »
Amateur d’art, il était sculpteur et a laissé quelques œuvres dont le buste de sa fille[6]. Une salle non permanente du Musée des Beaux-Arts et d'Archéologie de Châlons-en-Champagne lui est consacrée, on peut découvrir des souvenirs, dont son diplôme du prix Nobel.
Liste des fonctions
Son parcours public est riche de postes et titres prestigieux :
- 1880 : Sous-préfet de Reims (arrondissement de Reims)
- 1882 : Préfet du Tarn
- 1883 : Secrétaire général de le Préfecture de la Seine
- 1885 : Préfet de la Haute-Garonne
- 1886 : Directeur du personnel au ministère de l'Intérieur
- 1887 : Directeur du personnel au ministère des Affaires départementales et communales
- 1887 : Préfet de police de Paris
- 1888-1905 : Député de la Marne
- 1888 : Sous-secrétaire d'État à l'Intérieur
- 1890 : Ministre de l'Intérieur
- 1890 : Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-arts
- 1892 : Ministre de la Justice
- 1894 : Président de la Ligue de l'enseignement jusqu'en 1898
- 1895 : Président du Conseil
- 1895 : Ministre de l'Intérieur
- 1895 : Ministre des Affaires étrangères
- 1898 : Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-arts
- 1899 : Délégué de la France lors de la Première conférence de la Paix de La Haye
- 1900 : Président du Conservatoire national des arts et métiers
- 1900 : Président de la Société d'éducation sociale
- 1902 : Président de la Chambre des Députés
- 1903 : Membre de la Cour d'arbitrage international de La Haye
- 1905-1925 : Sénateur de la Marne
- 1906 : Ministre des Affaires étrangères
- 1907 : Délégué de la France lors de la Seconde conférence de la Paix ou de La Haye
- 1910 : Président du Conservatoire national des arts et métiers
- 1912 : Ministre du Travail
- 1913 : Président du Conservatoire national des arts et métiers
- 1914 : Ministre des Affaires étrangères
- 1915 : Ministre d'État
- 1916 : Ministre du Travail et de la Prévoyance
- 1917 : Ministre d'État et membre du Comité de guerre ; Premier président de la Fédération générale des pupilles de l'Enseignement public (de 1917 à 1925)
- 1919 : Premier président de la Société des Nations
- 1920 : Prix Nobel de la paix
- 1920 : Président du Sénat
Honneurs
L'importance de son implication dans la vie publique fit que de nombreux hommages lui furent rendu comme :
- des voies places ou rues : une voie du 7e arrondissement de Paris ouverte en 1907 en bordure du Champ-de-Mars a reçu le nom d’allée Léon-Bourgeois par arrêté du 10 août 1926, une à Marseille, Palaiseau, Rennes, Châlons-en-Champagne, Limoges, Castres;
- des écoles dans de nombreuse villes.
Décorations
- Il fut fait officier de la Légion d'honneur le 27 août 1887[7];
- Il avait aussi reçu la médaille guerre franco-prussienne;
- Il fut aussi reçut dans[8] :
- l'Ordre du Grain d'or;
- l'Ordre de la couronne de Siam;
- l'Ordre royal de l'Étoile polaire;
- l'Ordre de Saint-Alexandre de Bulgarie;
- l'Ordre de Saint-Alexandre Nevski;
- l'Ordre de Saint-André ;
- l'Ordre de l'Étoile de Roumanie;
- l'Ordre de Simon Bolivard;
- l'Ordre d'Orange-Nassau .
Citations
- « Pas d'harmonie sans l'ordre, pas d'ordre sans la paix, pas de paix sans la liberté, pas de liberté sans la justice. » (Pour la Société des Nations)
- « Les partis sont toujours en retard sur les idées. »
Voir aussi
Bibliographie
- Serge Audier, Léon Bourgeois. Fonder la solidarité, Paris, Michalon, 2007
- Yvert Benoît (dir.), Premiers ministres et présidents du Conseil. Histoire et dictionnaire raisonné des chefs du gouvernement en France (1815-2007), Paris, Perrin, 2007, 916 pages
- Alexandre Niess, Maurice Vaïsse (dir.), Léon Bourgeois (1851-1925). Du solidarisme à la Société des Nations, Langres, Guéniot, 2006, 151 pages
- Marc Sorlot, Léon Bourgeois. Un moraliste en politique, Paris, Leprince, 2005, 358 pages.
- Denis Demko, Léon Bourgeois. Philosophe de la solidarité, Edimaf, 2001, 159 pages
Lien externe
Notes et références
- Ses cendres ont été déposées au cimetière de l'ouest de Châlons-en-Champagne, et au musée Schiller Goethe de cette ville étaient présentés des souvenirs de Léon Bourgeois dont ses sculptures, musée fermé par la ville le 31 décembre 2008, depuis juillet 2010 une salle lui est consacrée au musée des Beaux-Arts de Châlons-en-Champagne
- Le solidarisme de Léon Bourgeois, un socialisme libéral ?, La Vie des Idées, le 30 janvier 2008 Nicolas Delalande,
- Pauvreté et solidarité : entretien avec Serge Paugam, La Vie des Idées, le 30 mai 2008. Nicolas Delalande,
- Ni compassion, ni socialisme, Le Monde, 4 janvier 2008 Yves-Marc Ajchenbaum,
- Serge Audier, Léon Bourgeois. Fonder la solidarité, Paris, Michalon, 2007.
- Jean-Paul Barbier Des Châlonnais célèbres illustres et mémorables, 2000.
- son dossier sur LEONORE
- la liste de la donation faite par son fils
Chronologies
Catégories :- Ministre de la Troisième République
- Président du Conseil de la Troisième République
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- Président du Sénat français
- Ministre français de l'Intérieur
- Ministre français de la Justice
- Ministre français de l'Instruction publique
- Ministre français du Travail (ou des Affaires Sociales)
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- Ancien député de la Marne (troisième République)
- Ancien sénateur de la Marne
- Sénateur de la Troisième République française
- Académie des sciences morales et politiques
- Lauréat du prix Nobel de la Paix
- Lauréat français du prix Nobel
- Officier de la Légion d'honneur
- Naissance à Paris
- Naissance en 1851
- Décès en 1925
- Personnalité de la franc-maçonnerie française
- Président de l’Assemblée générale de la Société des Nations
- Récipiendaire de l'Ordre de la Libération (Venezuela)
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