Ferdinand Buisson

Ferdinand Buisson
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Ferdinand Buisson

Parlementaire français
Date de naissance 20 décembre 1841
Date de décès 16 février 1932
Mandat Député 1902-1914
puis 1919-1924
Début du mandat 1902
Circonscription Seine
Groupe parlementaire RRRS
IIIe République

Ferdinand Buisson, né le 20 décembre 1841 à Paris et mort le 16 février 1932 à Thieuloy-Saint-Antoine, cofondateur et président de la Ligue des droits de l'homme, président de la Ligue de l'enseignement (1902-1906). En 1927 le prix Nobel de la paix lui fut attribué conjointement à Ludwig Quidde.

Philosophe (agrégé de philosophie), éducateur et homme politique français, il était Directeur de l'Enseignement primaire. Il est l'auteur d'une thèse sur Sébastien Castellion, en qui il voit un "protestant libéral" à son image.

Ferdinand Buisson était le président de l'Association nationale des libres penseurs. En 1905, il préside la commission parlementaire chargée de mettre en œuvre la séparation des Églises et de l'Etat.

Célèbre pour son combat en faveur d'un enseignement laïque à travers la Ligue de l'enseignement, fonctionnaire, député, proche de Jules Ferry, il a créé le substantif de « laïcité ».


Sommaire

Biographie

Il fut élève au lycée Condorcet, puis obtint l'agrégation de philosophie.

Figure historique du protestantisme libéral, il s'exile volontairement en Suisse sous le Second Empire de 1866 à 1870, car il refusait de prêter serment au nouveau pouvoir; il fut professeur à l'Académie de Neuchâtel. Dès 1867, il suit les 3 congrès internationaux de la Ligue de la Paix et de la liberté. C'est au dernier congrès à Lausanne en 1869 qu'il lit un discours[1]. Parallèlement, il tente de mettre en place une Église protestante libérale, faisant appel aux pasteurs Jules Steeg et Félix Pécaut.

Dès l'annonce de la proclamation de la République, il vient en France et participe activement aux initiatives politiques et sociales de la municipalité du XVIIème arrondissement. En décembre 1870, il prend la direction de l'Orphelinat municipal du XVIIème arrondissement, premier orphelinat laïque, qui deviendra plus tard l'Orphelinat de la Seine[2].

Refusant d'enseigner la philosophie, car désireux d'œuvrer en faveur des enfants les plus pauvres, il fut, grâce à son amitié avec le ministre de l'Instruction publique Jules Simon, nommé à la direction des établissements scolaires parisiens. Soucieux de l'avenir des enfants de l'orphelinat, il se met en relation avec le philanthrope Joseph-Gabriel Prévost et place les enfants dans son orphelinat à Cempuis (Orphelinat de Cempuis) dans l'Oise. En 1880, il nommera Paul Robin, comme Directeur de cet orphelinat[3].

De 1879 à 1896, il fut appelé par Jules Ferry, successeur de Jules Simon, à la direction de l’Enseignement Primaire, avant de superviser le travail d’écriture et de conception des lois sur la laïcité. Député de la Seine de 1902 à 1914, puis de 1919 à 1924, il fut en particulier un ardent défenseur de l'enseignement professionnel obligatoire et du droit de vote pour les femmes. En 1890, il devient professeur de pédagogie à la Sorbonne. En 1898, partisan de la défense du capitaine Dreyfus, il participe à la création de la Ligue française des droits de l'homme dont il sera président de 1913 à 1926.

En 1905 il était le président de la commission parlementaire qui a rédigé le texte de la loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

Ferdinand Buisson fut également le maître d'œuvre d'un chantier éditorial remarquable : le Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire, pour la rédaction duquel il s'entoura de plus de 350 collaborateurs. La première édition fut publiée par Hachette entre 1882 et 1887. Une nouvelle édition parut en 1911. Ne se limitant pas à un rôle de responsable éditorial, Buisson rédigea lui-même des articles emblématiques, comme Laïcité, Intuition, Prière... Son dictionnaire est considéré comme la « Bible » de l’école laïque et républicaine.

Partisan de la première heure de la Société des Nations (SDN), il se consacre ensuite au rapprochement franco-allemand surtout après l'occupation de la Ruhr en 1923, en invitant des pacifistes allemands à Paris et en se rendant à Berlin. Il reçut le prix Nobel de la paix en 1927 avec le professeur allemand Ludwig Quidde.

Œuvres

Les écrits de Ferdinand Buisson sont constitués d'abord de conférences et d'articles parus sur des supports divers. Ils ont été quelquefois réunis par lui en ouvrage sous un titre unique et aujourd'hui les ouvrages consultables sont souvent des compilations, des extractions ou des rééditions qui peuvent regrouper plusieurs documents.

  • Le Christianisme libéral, Cherbuliez, Paris, 1865, rééd Théolib, 2008.
  • De l'enseignement de l'histoire sainte dans les écoles primaires, 1869, rééd Théolib, 2008.
  • Sébastien Castellion, sa vie, son oeuvre, Hachette, Paris, 1892, 2 tomes [(fr) lire en ligne]
  • La Religion, la Morale et la Science, quatre conférences. Fischbacher, Paris, 1900, rééd Théolib, 2008.
  • Libre Pensée et protestantisme libéral, quatre lettres au Protestant et réponses de Charles Wagner. Fischbacher, Paris, 1903, rééd Théolib, 2008
  • Condorcet. – Réédition : Alcan, Paris, 1929.
  • (Dir.) Dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire (deux éditions, en 1887 et en 1911). – Réédition : Alcan, Paris, 1929.
  • (Dir.) Nouveau dictionnaire de pédagogie et d'instruction primaire [(fr) lire en ligne]
  • Éducation et République. Choix de 111 textes, effectué par Pierre Hayat, avec des notes et une présentation, aux éditions Kimé, Paris, 2003. (ISBN 2-84174-293-8)
  • La politique radicale, 1908.
  • Le vote des femmes , Paris, H.Dunod et E.Pinat,1911
  • L'avenir du sentiment religieux (1914), Fischbacher; 1923, rééd Théolib, 2008.
  • Le fonds religieux de la morale laïque, in Revue pédagogique, rééd Théolib, 2008.
  • Sommes-nous tous des libres croyants ? Libre pensée et protestantisme libéral, Éditions Le foyer de l'âme/Église réformée de la Bastille, 1992. (co-auteur : le pasteur Charles Wagner)
  • Souvenirs et autres écrits, sous ce titre Theolib a réédité en 2011 la conférence Souvenirs prononcée par F. Buisson en 1916 (et éditée une seule fois chez Fischbacher en 1916) ; l'hommage à Félix Pécaut du 3 août 1898 ; L'école et la nation en France, une synthèse de sa vision républicaine de l'école paru en 1913 dans L'Année pédagogique (ISBN 978-2-36500-000-0)

Voir aussi

Bibliographie

  • Patrick Dubois, le Dictionnaire de Ferdinand Buisson. Berne : Lang, 2002. ISBN 3-906768-10-4.
  • Laurence Loeffel, Ferdinand Buisson. Paris : Hachette, 1999. ISBN 2-01-170595-9.
  • Ferdinand Buisson : fondateur de la laïcité, actes du colloque commémorant le 70e anniversaire de anniversaire de la disparition de Ferdinand Buisson, Oise (sous la direction de Laurence Loeffel). Amiens : SCÉRÉN-CRDP Académie d'Amiens, coll. « Documents, actes et rapports pour l'éducation », 2004. 120 p., 24 cm. ISBN 2-86615-286-7.
  • Samuël Tomei, Ferdinand Buisson (1841-1932), Protestantisme libéral, foi laïque et radical-socialisme, ANRT, 2004, 888 p.
  • Antoine Prost, Ferdinand Buisson, libéral laïque dans l'âme, Le Monde de l'Éducation, janvier 2008, p 64-65
  • Pierre Hayat, La dialectique de l'école et de la société chez Ferdinand Buisson, in L'Enseignement philosophique, novembre-décembre 2008.
  • Vincent Peillon, Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson, Le Seuil, Paris, 2010 (ISBN 978-2020985215).
  • Pierre Nora, « Le Dictionnaire de pédagogie de Ferdinand Buisson, cathédrale de l’école primaire », in P. Nora (dir.),

Les lieux de mémoire. I La République, Paris, Gallimard, 1984, reéd. Paris, Gallimard, coll. Quarto, p. 327-347.

  • Mireille Gueissaz, "L'image énigmatique de Ferdinand Buisson. La vocation républicaine d'un saint puritain", ANRT, 1999, 480 pages+104 pages d'annexes (présentation du fonds Buisson)

Articles connexes

  • Les villes de Elbeuf, Ermont, Grandvilliers, Voiron possèdent un Lycée Ferdinand Buisson.
  • La première école de filles d'Antony, inaugurée en 1905, fut baptisée "Ferdinand Buisson" et disposait alors de 5 classes. Le groupe scolaire "Ferdinand Buisson" existe toujours.
  • Diverses écoles maternelles ou primaires sont aussi nommées "Ferdinand Buisson", comme à Limay (78), Saint-Omer, Béthune (62), Franconville (95), Le Havre-Graville (76), Lyon 5e (69), Meudon (92), Montesson (78), Montgeron (91), Vélizy (78) ou Grenoble (38) par exemple.
  • Max Lagarrigue, Les liaisons dangereuses de la Ligue des droits de l’homme, in revue Le Meilleur des mondes, n°1, 2006, pp. 134-138.
  • La ville de Tourlaville (50) possède un espace culturel Ferdinand Buisson.

Liens externes

Notes et références



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