Liu Xiaobo

Liu Xiaobo
Liu Xiaobo
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Naissance 28 décembre 1955 (1955-12-28) (55 ans)
Changchun, Jilin, Chine
Nationalité Chinoise
Pays de résidence Chine
Diplôme Doctorat des lettres
Profession Écrivain
Activité principale Défenseur des droits de l'homme
Formation Université de Jilin
Université normale de Pékin
Distinctions Prix Nobel de la paix 2010
Conjoint Liu Xia

Liu Xiaobo (en sinogrammes simplifiés :  ; en sinogrammes traditionnels : 劉曉波 ; en pinyin : Liú Xiǎobō) né le 28 décembre 1955 à Changchun, est un écrivain, professeur d'université et militant des droits de l'homme de l'ère des réformes de la Chine.

Liu a été président du Centre chinois indépendant PEN de 2003 à 2007. Le 8 décembre 2008, Liu est placé en détention en réponse à sa participation à la Charte 08, un manifeste publié le 10 décembre. Il a été formellement arrêté le 23 juin 2009 sur, selon la China Review News, suspicion d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’État[1],[2]. » Après plus d'un an de détention, la police chinoise l'accuse officiellement le 9 décembre 2009 et transmet son dossier aux procureurs[3]. Le 25 décembre 2009, Liu Xiaobo est condamné à 11 ans de prison pour subversion, ce qui provoque de nombreuses réactions internationales[4].

Le 8 octobre 2010, le prix Nobel de la paix lui est attribué pour ses « efforts durables et non violents en faveur des droits de l’homme en Chine[5];. »

Sommaire

Jeunesse et études

Liu Xiaobo est né en 1955 à Changchun, dans la province de Jilin, de parents intellectuels et communistes ; son père enseigne à l'université puis dans une académie militaire. En 1969, lors du Mouvement d'envoi des zhiqing à la campagne, celui-ci emmène son fils dans la bannière avant droite de Horqin en Mongolie intérieure.[réf. nécessaire] Après avoir terminé ses études secondaires en 1974, Liu Xiaobo est envoyé travailler dans une ferme de la province de Jilin.[réf. nécessaire]

Liu Xiaobo fait partie de la première génération qui accède à l'université en 1977 à l'issue de la révolution culturelle. Admis comme étudiant dans la section de Lettres de l'université de Jilin, il y fonde, avec six de ses condisciples, un cercle de poésie baptisé « Les cœurs innocents » (Chi Zi Xin)[6]. Il passe sa licence en littérature en 1982 puis est admis comme étudiant-chercheur dans la section de littérature chinoise de l'Université normale de Pékin. En 1984, il passe sa maîtrise et devient enseignant dans cette même section[7],[8],[9],[10]. Cette même année, il épouse Tao Li, avec qui il a un fils, Liu Tao, en 1985.

En 1986, année où il entame son doctorat, il publie des critiques littéraires dans plusieurs revues, scandalisant les milieux littéraires et idéologiques par ses commentaires contre les doctrines officielles et les élites en place[11]. L'année suivante, il publie son premier livre, « Critique du choix : dialogue avec Li Zehou », où il se livre à une critique du confucianisme et remet en question Li Zehou, idéologue en vue qui exerçait à l'époque une grande influence sur les jeunes intellectuels [11]. En 1988, il soutient sa thèse de doctorat, « Esthétique et liberté humaine », laquelle, publiée, deviendra son deuxième livre[12].

En 1988 et 1989, il est professeur-chercheur invité dans plusieurs universités étrangères dont l'Université d'Oslo en Norvège, l'Université d'Hawaï et l'Université Columbia aux États-Unis[13].

Après 1989

Vues politiques

Système politique et économique chinois contemporain

En 2008, Liu a participé à la rédaction de la charte 08. Selon Arnaud de La Grange cette charte présente un programme en dix-neuf points, pour réclamer les droits de l'homme et démocratiser le système politique chinois actuel[14]. Pour leur part, Barry Sautman et Yan Hairong écrivent que Liu Xiaobo réclame, dans la charte, l'instauration d'un système politique de type occidental en Chine et la privatisation de toutes les entreprises et terres agricoles[15]. Le Quotidien du Peuple indique dans un article du 29 octobre 2010 que la Charte 08 « s'oppose à la dictature démocratique du peuple, au socialisme et à la structure unitaire de l'Etat, inscrits dans la Constitution chinoise »[16].

Occidentalisation de la Chine

Dans son interview en 1988 avec le magazine hongkongais Liberation Monthly, Liu Xiaobo estime que « s'il a fallu 100 ans de colonisation à Hong Kong pour être ce qu'elle est, alors il faut 300 ans de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong mais je ne suis pas sûr que 300 ans suffiraient » pour réaliser une véritable transformation historique[17]. Bien que ces propos aient été utilisés contre lui par les autorités chinoises, Liu a indiqué en 2006 qu'il n'avait pas l'intention de les retirer[18]. Liu Xiaobo déclare aussi que « la modernisation est synonyme d'occidentalisation totale », que « choisir de vivre signifie choisir le mode de vie occidental. La différence entre le mode de gouvernement occidental et le mode de gouvernement chinois, c'est la même que celle entre l'humain et le non humain, il n'y a pas de compromis. L'occidentalisation est le choix non pas de la nation mais de la race humaine »[19].

Le sinologue Jean-Philippe Béja replace ces propos dans leur contexte de 1988. Les 20 dernières années du règne de Mao Zedong ont plongé la Chine dans une situation dramatique, et nombre de Chinois, même au sein du Parti communiste chinois, sont en extase devant la réussite de la colonie de Hong Kong avec sa liberté et sa prospérité. La culture traditionnelle et le « féodalisme » maoïste apparaissent comme les obstacles majeurs de la modernisation[20].

Politique extérieure américaine

En 1996, dans un article intitulé « Leçons de la Guerre froide », il affirme que « le monde libre, sous la direction des États-Unis, a lutté contre tous les régimes qui foulent aux pieds les droits de l'homme. Les guerres importantes menées par le gouvernement américain sont défendables sur le plan éthique »[21].

En 2004, il publie un article intitulé « Victory to the Anglo-American Freedom Alliance » où il qualifie les guerres menées par les États-Unis après la guerre froide, comme étant « le meilleur exemple de la façon dont les guerres doivent être menées dans une civilisation moderne » ; il prédit qu'« un Iraq libre, démocratique et paisible va naître »[22].

Pendant l'élection présidentielle américaine de 2004, il félicita le président sortant, George Bush, de son effort de guerre en Iraq et reprocha au condidat démocrate John Kerry de ne pas soutenir suffisamment les guerres américaines. Il déclara que « quelle que soit la gravité des risques encourus en abattant Saddam Hussein, l'inaction entraînerait des risques encore plus grands, comme le prouvent la seconde Guerre mondiale et le 11 septembre ! ». À ses yeux, « la guerre contre Saddam Hussein est juste, la décision du président Bush est la bonne »[23],[24].

Militant des droits de l'homme

En mai 1989 il quitte son poste à la Columbia University à New York et retourne en Chine pour participer au mouvement démocratique. Lors des Manifestations de la place Tian'anmen à Pékin, il fait une grève de la faim pour dénoncer le durcissement du régime et en solidarité avec les étudiants. Participent également à cette grève le chanteur taïwanais Hou Dejian et deux autres intellectuels, le sociologue Zhou Duo et l'éducateur Gao Xin[25]. Puis, avant l'intervention de l'armée populaire de libération, Liu Xiaobo assurera une médiation entre les factions les moins radicales des étudiants et les autorités afin de protéger les manifestants. À l'issue de ces manifestations il sera condamné à un an et demi de prison en juin 1989[26]. Une fois libéré, Liu ne sera plus autorisé à publier et à prendre la parole en public sur le territoire chinois. Liu Xiaobo indique : « Je ne pouvais plus m'exprimer qu'à travers les médias étrangers  »[27].

Selon Le Quotidien du Peuple, au milieu des années 1990, Liu Xiaobo commence à travailler pour le magazine Chine Démocratique, financé par la « Dotation Nationale pour la Démocratie » (National Endowment for Democracy ou NED), dont les fonds proviennent du gouvernement américain, et reçoit une paye régulière. Son salaire aurait été de 23 004 dollars américains, soit 157 600 yuans, d'après le taux de change de cette époque[28].

En 1996, Liu Xiaobo est condamné à trois ans de camp de travaux forcés pour avoir critiqué le Parti communiste chinois. Il critique également dans ses œuvres la culture chinoise, pour lui trop soumise au pouvoir[29].

De 2003 à 2007, Liu Xiaobo est président de l'Independent Chinese Pen Center, un organisme basé en Suède, financé annuellement par la Dotation nationale pour la Démocratie et faisant partie intégrante, selon le politologue F. William Engdahl, du réseau anglo-américain d'ONG promouvant les droits de l'homme et la démocratie, et d'organismes privés employés pour atteindre les buts géopolitiques particuliers de leurs sponsors[30],[31],[32],[33]. Liu Xiaobo est actuellement membre du comité d'administration de l'organisation [34].

Le 22 mars 2008, lors des troubles au Tibet, Liu Xiaobo, Wang Lixiong et 28 intellectuels chinois ont lancé un appel pour demander au gouvernement chinois d'infléchir sa politique au Tibet et pour soutenir l'appel à la paix du dalaï-lama[35]. Il dénonce également la brutalité policière au Xinjiang : arrestations arbitraires, exécutions et menaces de mort[36]. Liu Xiaobo critiquera ouvertement la récupération du spectacle des Jeux olympiques d'été de 2008 par les autorités chinoises[réf. nécessaire].

Charte 08 et arrestation

Article détaillé : Charte 08.
Manifestation pour la libération de Liu Xiaobo à Hong Kong en 2008.

Liu Xiaobo a écrit l'ébauche de la Charte 08, qui, selon le Nouvel Observateur, a été signée par plus de 10 000 personnes dont 303 citoyens chinois de premier plan[37]. Cette charte a été conçue et écrite dans l'inspiration de la Charte 77 de Tchécoslovaquie, où, au mois de janvier 1977, plus de deux cent intellectuels tchèques et slovaques ont formé une association de personnes unies par la volonté d'agir individuellement et collectivement pour le respect de l'humain et des droits civils[38].

Arrestation et condamnation

Tard dans la soirée du 8 décembre 2008, Liu Xiaobo fut emmené de chez lui par la police[39], au même moment qu'un autre dissident et lettré, Zhang Zuhua. Selon ce dernier, tous deux furent détenus brièvement sous le motif d'avoir réuni des signatures pour une charte appelant à un plus grand respect de droits de l’homme en Chine[40].

Liu Xiaobo fut formellement arrêté le 23 juin 2009 sur suspicion d’« incitation à la subversion du pouvoir de l’état ». Le 25 décembre 2009, il est condamné à 11 ans de prison pour subversion[4]. C'est la peine la plus lourde qui a été donnée pour l'inculpation de « subversion au pouvoir de l'État » qui a été créé en 1997[37]. Le procès, plus d’un an après son arrestation, a duré deux heures. Les articles écrits par Liu Xiaobo concernant le mouvement pour la démocratie de juin 1989 ont été retenus lors de son jugement comme éléments prouvant l’« incitation à la subversion »[41].

Les militants des droits de l'homme soulignent que le mois de décembre est la période privilégiée par le gouvernement chinois pour arrêter ou condamner les dissidents comme cela avait été le cas avec Hu Jia[37]. Liu Xiaobo décide de faire appel[29].

Réactions en Chine et en Occident

Manifestation à Hong Kong durant la visite d'Obama en Chine contre l'arrestation de Liu Xiaobo.

Le 11 décembre 2008[42], les États-Unis auraient demandé au gouvernement de la Chine de « remettre en liberté Liu Xiaobo et de mettre fin au harcèlement des citoyens chinois qui expriment de manière pacifique leur aspiration aux libertés fondamentales reconnues par la communauté internationale[43]. »

Le 24 juin 2009, 52 intellectuels chinois, des enseignants et chercheurs notamment, ont signé une lettre ouverte demandant au gouvernement chinois la libération de Liu Xiaobo[44].

Le 1er octobre 2009, jour du soixantième anniversaire de la proclamation par Mao Zedong de la République populaire de Chine, le Congrès des États-Unis a appelé la Chine à libérer Liu Xiaobo. Howard Berman, président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis, a indiqué lors du débat :

« Le gouvernement chinois ne semble pas être conscient de l'ironie de ses actes, car ses efforts pour étouffer la Charte 2008 ne font que souligner l'incapacité de la Chine à se conformer aux principes mêmes qu'elle avance[45]. »

Le 4 décembre 2009, l'Union européenne et les États-Unis font une demande officielle pour la libération immédiate de Liu Xiaobo[25].

Le 25 décembre 2009, sa condamnation à 11 ans de prison pour subversion provoque de nombreuses réactions internationales : l'Organisation des Nations unies se dit « profondément inquiète » suite à une décision qui remet en cause les avancées des droits de l'homme en Chine, l'Union Européenne « est très préoccupée par le caractère disproportionné de la condamnation infligée au défenseur des droits de l'Homme Liu Xiaobo », fait part de ses « inquiétudes quant au respect de la liberté d'expression et du droit à un procès équitable en Chine », les États-Unis redemandent sa libération immédiate et la chancelière allemande Angela Merkel se dit « consternée »[4]. Des ONG comme Human Rights Watch dénoncent cette décision comme un avertissement aux défenseurs des droits de l'homme en Chine[4], Liu Xiaobo étant un « bouc émissaire[37] », et un échec pour les pays occidentaux plus préoccupés par leurs intérêts économiques que pour les droits de l'homme en Chine[29]. Reporters sans frontières considère la condamnation comme une atteinte à la liberté d'expression[4], opinion partagée par Amnesty International qui s'inquiète pour les autres signataires de la charte 08[37]. Le 14e Dalaï Lama a déclaré son soutien affirmant : « en condamnant Liu Xiaobo et d'autres tels que lui, qui utilisent la liberté d'expression pour défendre publiquement leurs opinions, les autorités chinoises ont violé non seulement les principes obligatoires de la Déclaration universelle des droits de l'homme mais aussi la liberté d'expression mentionnée dans la Constitution de la République populaire de Chine[46]. »

Pour sa part, le ministère chinois des affaires étrangères a déclaré, concernant les soutiens à Liu Xiaobo : « Certains pays ou leur ambassade ont publié sur ce dossier de prétendues déclarations qui selon nous constituent de grossières ingérences dans les affaires intérieures chinoises[47]. »

Fin janvier 2010, une lettre ouverte est adressée aux dirigeants du PCC et du gouvernement soutenant Liu Xiaobo et écrite par Hu Jiwei, ancien dirigeant du Quotidien du peuple, Li Pu, ancien N°2 de l'agence Chine nouvelle, Dai Huang, un ancien journaliste de cette agence, et He Fang, membre de l'Académie chinoise des sciences sociales, affirmant qu’il est surtout reproché à Liu Xiaobo d'avoir proposé pour la Chine une structure de « république fédérale », ce qui, au regard de l’histoire du PCC n'a rien de subversif. Les auteurs déclarent : « Si le juge viole la Constitution et ne connaît pas l'histoire du Parti... et produit des accusations fausses et incorrectes, cela ternira sérieusement l'image du pays et du Parti, et il sera difficile de montrer que la Chine est un pays régi par la loi et une société harmonieuse[48]. »

Périodes d'emprisonnement de Liu Xiaobo

Périodes d'emprisonnement de Liu Xiaobo[49]
Durée de la condamnation Accusation Conséquence
Juin 1989 – Janvier 1991 À l'issue des manifestations de la place Tian'anmen : Inculpation pour diffusion de messages suscitant un comportement contre-révolutionnaire Emprisonné dans l'une des prisons de sécurité maximale, la prison de Qincheng. Libération après avoir signé une « lettre de repentance. »
Mai 1995 – Janvier 1996 Implication dans le mouvement démocratique et des droits de l'homme et expression publique de la nécessité de corriger les fautes du gouvernement[interprétation personnelle] après la protestation étudiante de 1989 Libéré après six mois de prison.
Octobre 1996 – Octobre 1999 Inculpation pour trouble de l'ordre social Emprisonné dans un Laogai, camps de rééducation par le travail, pendant trois ans. En 1996, il se marie avec Liu Xia.
25 Décembre 2009 – 2020 Suite à la rédaction de la Charte 08, enlevé[non neutre] en décembre 2008, arrestation formelle en juin 2009 et condamnation en décembre 2009 pour subversion du pouvoir de l'Etat Condamné à 11 ans de détention et privé de tous les droits politiques pendant deux ans. En octobre 2010, il est détenu à la prison de Jinzhou dans la province de Liaoning[50].

Prix Nobel de la paix

Le 18 janvier 2010, Liu a été nommé pour le prix Nobel de la paix 2010 par Václav Havel, le Dalaï Lama, André Glucksmann, Vartan Gregorian, Mike Moore, Karel Schwarzenberg, Desmond Tutu et Grigory Yavlinsky[51]. Ma Zhaoxu (马朝旭), le porte-parole du ministère des Affaires étrangères de la Chine a déclaré que l'attribution du prix Nobel de la paix à Liu serait « totalement erronée[52] ». Geir Lundestad, le secrétaire du Comité Nobel norvégien, a déclaré que la récompense ne serait pas influencée par l'opposition de Pékin[52].

Le 14 septembre 2010, Jón Gnarr, le maire de Reykjavik a rencontré sur une question sans rapport Liu Qi, membre du Politburo du PCC, et a demandé que la Chine libère le dissident Liu Xiaobo. En septembre, Václav Havel, Dana Nemcova et Václav Maly, les dirigeants de la Révolution de Velours tchécoslovaque, ont publié une lettre ouverte dans le Herald Tribune demandant que la récompense soit donnée à Liu, le 25 le New York Times s'est fait l'écho d'une pétition réclamant la même chose[53],[54]. Le philosophe Xu Youyu, ancien professeur à l'Académie des sciences sociales de Chine, a également adressé une lettre ouverte au Comité Nobel pour lui demander de distinguer Liu Xiaobo[55].

Le 8 octobre 2010, ce prix lui est attribué pour ses « efforts durables et non violents en faveur des droits de l’homme en Chine. »

Après la libération de la Birmane Aung San Suu Kyi en novembre 2010, Liu Xiaobo reste le seul prix Nobel de la paix emprisonné.

Réactions officielles chinoises

Le jour même de l'attribution du prix, le gouvernement chinois dénonce un « dévoiement » du prix, considère toujours le prisonnier politique comme un « criminel » et convoque l'ambassadeur de Norvège pour lui annoncer que ce choix allait nuire aux relations entre les deux pays[56].

Le mardi 12 octobre, Ma Zhaoxu, porte parole du ministère chinois des Affaires étrangères, indique « donner le prix Nobel de la paix à un criminel qui purge une peine de prison traduit un manque de respect pour le système judiciaire de la Chine[57]. »

Le porte-parole du ministère des affaires étrangères de la Norvège a déclaré à l'AFP que le gouvernement de la Chine avait à la dernière minute annulé une rencontre entre le ministre norvégien des pêcheries Lisbeth Berg-Hansen et les autorités sanitaires chinoises. De même, le gouvernement chinois avait annulé une comédie musicale dont la vedette était le lauréat norvégien du concours de l'Eurovision 2009, Alexander Rybak[58].

Réactions de Liu Xiaobo et de Liu Xia

Dès le 8 octobre, son épouse Liu Xia est placée en résidence surveillée dans son appartement de Pékin et son téléphone portable neutralisé[59].

Liu Xia, est autorisée à voir ses parents et à faire ses courses sous surveillance policière. Elle a précisé ne pas être surprise par les réactions officielles de Pékin. Selon elle, son mari dédie ce prix Nobel de la paix aux « âmes perdues du 4 juin », c'est-à-dire aux morts de Tiananmen victimes le 4 juin 1989 lors des répressions des manifestations de la place Tian'anmen.

Concernant la remise du prix Nobel, Liu Xia indique : « Xiaobo m'a dit qu'il espérait que je puisse aller en Norvège pour recevoir le prix à sa place[57]. »

Réactions de dissidents chinois

Les dissidents chinois attendent de l'attribution du prix Nobel à Liu Xiaobo des retombées positives dans leur lutte pour les droits de l'homme[60].

L'avocat Teng Biao indique que quatorze militants chinois dont l'avocat Xu Zhiyong ont été arrêtés en octobre 2010 alors qu'ils s'étaient retrouvés dans un restaurant à l'heure de l'annonce du lauréat du prix[61]. Selon l'organisation non gouvernementale internationale, Reporters sans Frontières, des soutiens de Liu Xiaobo ont été arrêtés à Pékin, à Jinan et à Shanghai mais également dans la province du Sichuan. Parmi eux, 3 ont été placés en détention pendant au moins 8 jours : Wu Gan, Wang Lihong et Zhao Changqing[62].

Le sociologue Zhou Duo, un des proches de Liu Xiaobo lors des événements de Tiananmen en 1989, indique que ce prix Nobel de la paix est une « bonne nouvelle, mais qui arrive si tard. » Bao Tong, l'ancien secrétaire de Zhao Ziyang un des inspirateurs des réformes de Deng Xiaoping, a affirmé que Liu mérite ce prix et qu'il s'agit d'un encouragement du monde libre qui doit renforcer « l'appel à la réforme politique au sein de la société civile. » L'artiste Ai Weiwei critique les autorités chinoises et indique que le peuple chinois ne tient plus compte du gouvernement[63]. Ai Weiwei a été arrêté par la police chinoise le 3 avril 2011[64].

Par ailleurs la dissidente chinoise Dai Qing déclare « Pourquoi le PCC considère comme un vil criminel un personnage si respecté de par le monde… Ce prix est aussi décerné à tous les Chinois opprimés[65]. »

Le lundi 18 octobre, Zhang Xianling, membre de l'association des Mères de Tiananmen, indique que Ding Zilin, une des leaders de l'association est incarcérée et détenue dans un lieu tenu secret. Mme Zhang précise que l'écrivain Jiang Qisheng, ami de Liu Xiaobo, a aussi disparu[66].

Près de 600 intellectuels chinois - universitaires, avocats et militants des droits de l'Homme - ont signé une lettre ouverte demandant une démocratisation en Chine et la libération de Liu Xiaobo et des prisonniers de conscience[67].

Réactions internationales

Manifestation au Japon le 16 octobre 2010

Malgré les pressions chinoises, de nombreux pays et organisations internationales ont officiellement félicité Liu Xiaobo[68].

Pour l'ONU, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme, la sud-africaine Navi Pillay déclare : «  Liu Xiaobo est évidemment un défenseur majeur des droits de l'homme ». Navi Pillay précise : «  Des militants comme Liu Xiaobo peuvent contribuer de façon importante au développement de la Chine[69]. »

Barack Obama, président des Etats-Unis, déclare :

« Le comité Nobel a choisi un porte-parole éloquent et courageux de la cause des valeurs universelles...Au cours des trente dernières années, la Chine a accompli des progrès spectaculaires...Cette récompense nous rappelle que la réforme politique n'a pas suivi le même rythme et que les droits humains doivent être respectés[70]. »

Hillary Clinton insiste plus sur les valeurs et demande « à la Chine de respecter ses obligations internationales vis-à-vis des droits de l'homme  » et appelle à une libération du dissident.

José Manuel Durão Barroso, président de la Commission européenne, indique :

« C'est un fort message de soutien à ceux qui, en faisant de grands sacrifices personnels, luttent pour la liberté et les droits de l'homme[70]. »

Le dalaï-lama appela à la libération de Liu Xiaobo et celle d'autres prisonniers d'opinion incarcérés pour avoir usé de leur droit à la liberté d'expression en Chine[71].

Au Japon, le Premier ministre Naoto Kan déclare « le Comité Nobel a montré l'importance du respect des droits de l'Homme, « qui sont universels[69]. » Le 14 octobre, Naoto Kan demande la libération du prix Nobel de la paix[72].

Václav Havel, ancien président de la République tchèque, indique : « Liu Xiaobo est exactement ce citoyen engagé à qui une telle récompense appartient à juste titre... Je suis très satisfait qu'il soit le premier Chinois de l'Histoire à le recevoir... Je voudrais à nouveau saluer la naissance de la Charte 08 et tous ses signataires et leurs familles[69]. »

A l'inverse, le président du Venezuela, Hugo Chavez, a exprimé sa solidarité avec le gouvernement chinois[73].

En France, le président Nicolas Sarkozy et le premier ministre François Fillon n'ont pas réagi à l'attribution de ce prix[74][75]. Par contre, le ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner a déclaré le 8 octobre 2010 : « La France appelle à la libération du dissident chinois Liu Xiaobo, prix Nobel de la Paix 2010 »[76].

Sommet 2010 des lauréats du Nobel de la paix

En novembre 2010 lors du sommet d'Hiroshima au Japon, le dalaï-lama et cinq autres lauréats du Nobel de la paix ont participé au sommet des prix Nobel de la Paix. Ce sommet était consacré cette année au désarmement nucléaire et organisé à Hiroshima, ville détruite par une bombe atomique à la fin de la Deuxième Guerre Mondiale. Liu Xiaobo, emprisonné en Chine, a été représenté à ce sommet par le Chinois Wuer Kaixi, un des leaders étudiants lors des manifestations de la place Tian'anmen en 1989. Ce dernier a appelé à la libération de Liu Xiaobo. Il a par ailleurs déclaré « Les militants en faveur de la démocratie et les avocats défenseurs des droits de l'homme continuent d'être harcelés et emprisonnés en Chine, au moment où nous sommes réunis à Hiroshima »[77].

Préparation de la cérémonie de remise du prix Nobel de la paix

Le prix Nobel de la paix doit être remis le 10 décembre 2010 à Oslo en Norvège.

Le 26 octobre, Liu Xia, la femme du prix Nobel indique : « Si l'on se fonde sur la situation actuelle, la probabilité que Xiaobo et que moi-même allions recevoir le prix est minime. » En effet Liu Xia est assignée à résidence à son domicile de Pékin depuis l'attribution du Nobel à son mari, le 8 octobre 2010. Liu Xia demande que des proches de Liu Xiaobo puissent se rendre à Oslo pour la cérémonie de remise du prix Nobel. Selon une ONG, les frères du dissident emprisonné sont prêts à se déplacer à Oslo pour recevoir en son nom le prix Nobel. Ils pourraient être accompagnés de proches de Liu Xiaobo[78].

En novembre 2010, Mo Shaoping, avocat de Liu Xiaobo, a été empêché de prendre un vol aérien alors qu'il souhaitait rejoindre Londres pour assister à une conférence internationale. Selon Mo Shaoping : « le gouvernement chinois veut absolument éviter que les amis de Liu Xiaobo soient présents à la cérémonie » de remise du prix Nobel de la paix . Un autre avocat, He Weifang, a connu la même interdiction de quitter le pays[79]. Le Polonais Lech Walesa, chef historique du syndicat Solidarność et prix Nobel de la paix en 1983, se propose avec d'autres lauréats du prix Nobel, de représenter Liu Xiaobo aux cérémonies officielles de la remise du prix à Oslo[80]. Le 26 novembre, le Chinois Yang Jianli, qui vit en exil aux Etats-Unis, indique qu'une chaise vide représentera le lauréat actuellement emprisonné. M. Yang déclare : « Une chaise vide pour le lauréat rappellera au monde que Liu Xiaobo croupit en prison et que la situation des droits de l'homme en Chine mérite l'attention de la communauté internationale ». M. Yang précise qu'il sera présent à la cérémonie d'Oslo[81]. Le 3 décembre, l'artiste chinois Ai Weiwei, qui souhaitait rejoindre la Corée du Sud, indique que la police a refusé sa sortie du territoire chinois car il mettait alors « en danger la sécurité nationale ». Ai Weiwei analyse ainsi cette interdiction : « la police et les autorités aux frontières augmentent leurs efforts pour empêcher des membres éminents de la société civile chinoise de voyager à l'étranger à l'approche de la cérémonie du prix Nobel de la paix » [82]. Amnesty International estime que plus de 200 Chinois ont été empêchés de se rendre à l'étranger ou ont été placés en détention à l'approche de la cérémonie de remise du prix Nobel du 10 décembre[83].

L’Institut Nobel a invité à la cérémonie organisée le 10 décembre les ambassadeurs en poste à Oslo, alors que l'ambassade chinoise a envoyé une lettre aux représentations des autres pays pour leur demander de ne pas se rendre à la cérémonie. Le directeur de l'institut indique le 18 novembre : « A ce jour, 36 ambassadeurs ont accepté notre invitation, 16 n’ont pas répondu et six ont dit non ». Les six pays qui boycottent la cérémonie sont la Chine, Cuba, la Russie, le Kazakhstan, l'Irak et le Maroc[84]. Le 8 décembre parmi les 65 pays invités, car représentés par une ambassade à Oslo, 44 ont accepté l'invitation.

Cérémonie de remise du prix Nobel de la paix

Oslo : remise du prix Nobel de la paix

Le lauréat du prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo n'a pas pu se rendre à Oslo le 10 décembre 2010 pour recevoir son prix. Sa chaise est restée vide, aucun de ses proches n'ayant pu effectuer le déplacement. Le président du comité Nobel, Thorbjørn Jagland, a indiqué : « La dernière fois qu'un lauréat n'a pu venir ou être représenté, c'était en 1935. Carl von Ossietzky en a été empêché par Hitler. Il est mort moins d'un an plus-tard. »[85].

Liu Xiaobo a dédié ce prix aux « âmes perdues » lors de la répression de la place Tiananmen en 1989. Le président du comité Nobel a appelé à la libération du lauréat, qui purge une peine de prison de onze ans en Chine. Une chaise vide symbolisait l'absence de Liu Xiaobo, dont le discours lors de son dernier procès a été lu par l'actrice norvégienne Liv Ullmann.

Deux tiers des pays invités étaient représentés malgré l'intense campagne diplomatique de Pékin pour les en dissuader. Thorbjörn Jagland, président du comité, a estimé : « Si le pays est capable de développer une économie sociale de marché tout en garantissant les droits de l'homme, cela aura un impact favorable énorme sur le monde. Sinon, il y aura le danger d'une crise sociale et économique [...] avec des conséquences pour tous ». Barack Obama, qui avait obtenu ce prix l'année précédente, en appela à la libération du prix Nobel 2010 « au plus vite », indiquant que Liu incarnait des valeurs « universelles »[86].

Appels à la libération de Liu Xiaobo

Appel d'ONG : anniversaire en prison (décembre 2010)

Des ONG et des défenseurs des droits de l'homme ont renouvelé leur demande de libération de Liu Xiaobo, lors de son 55e anniversaire. Interrogé à cette occasion, un porte-parole de la diplomatie chinoise a refusé d'envisager sa libération, le qualifiant de "criminel". L'AFP ne put joindre la femme du Nobel, Liu Xia, toujours assignée à résidence à Pékin, toutes ses communications demeurant bloquées[87].

Appel de Hillary Clinton (janvier 2011)

Le 14 janvier à l'occasion de la prochaine visite du président Hu Jintao à Washington, Hillary Clinton a lancé un appel à la libération de Liu Xiaobo. Lors de cette communication madame Clinton a aussi évoqué les cas de Gao Zhisheng disparu depuis avril 2010 et de Chen Guangcheng actuellement emprisonné. La secrétaire d'état considère que la Chine en matière de droits de l'homme n'a pas respecté ses engagements[88].

L'ONG Reporters sans frontières indique que, selon un haut responsable américain, le président Barack Obama a évoqué le cas de Liu Xiaobo auprès du président chinois Hu Jintao. Ce dernier a indiqué publiquement que « la Chine est toujours attachée à la protection et à la promotion des droits de l’homme », et que « d’énormes progrès ont été réalisés », mais « qu’il reste encore beaucoup à faire »[89].

Le silence des dirigeants occidentaux

Le sinologue Jean-Philippe Béja fait remarquer à l'occasion du nouvel an chinois qu'à l'exception de l'Allemagne, les dirigeants des pays occidentaux n'ont pas osé demander en public la libération de Liu Xiaobo[90].

Principales publications de Liu Xiaobo

  • Liu Xiaobo (trad. Jean-Philippe Béja), La philosophie du porc et autres essais, Gallimard, 24 mars 2011 (ISBN 9782070132508) 
  • (en) Critique on Choice - Dialogue with Le Zehou, Shanghai's People Publisher, 1987 
  • Aesthetics and Human Freedom, Bejiing Normal University Publishing, 1988 
  • Myths on Metaphysics, Shanghai's People publishing, 1989 
  • Naked to meet God, Times Literature and Art Publisher, 1989 
  • (en) Monologue:Survivors of Doomsday, Taiwan Times Publishing, 1993 
  • (en) Contemporary Politics and Intellectuals of China, Taiwan Tangshan Publishing, 1990 
  • (en) Selected Poems of Liu Xiabo and Liu Xia, Hong Kong Xiafeier International Publishing Ltd, 2000 
  • Under pen name Lao Xia and co-authored with Wang Shuo, A Belle Gave me Knockout Drug, Changjiang Literature and Arts Publishing, 2000 
  • (en) To the Nation that Lies to His Conscience, Jieyou Publishing, 2002 
  • (en) The Future of Free China in our life, Labor Reform Foundation, 2005 
  • (en) A Single Blade and Toxic Sword: Critique on Comtempory Chinese Nationalism, Boda Publishing, 2006 
  • (en) Sinking of Big Country: Memorandum to China, Yunchen Culture, octobre 2009 
  • (zh) Liu Xiaobo, A Collection of Essays by Liu Xiaobo, New Century Press, 2010 (ISBN 978-988-19430-4-0) 
  • (zh) Liu Xiaobo, Civil Awakening—The Dawn of a Free China, Laogai Research Foundation, 2010 (ISBN 978-1-931550-10-9) 

Analyses politiques

Selon le sinologue australien Geremie Barmé, paradoxalement les propos de Liu Xiaobo ne sont pas très différents de ceux du premier ministre chinois Wen Jiabao. Ce dernier plaidait, sur CNN le 3 octobre 2010, pour la démocratie, l'abandon du rôle dirigeant du PCC et la liberté de parole[65].

Jean-Luc Domenach indique que l'attribution du prix Nobel à Liu Xiaobo est un « camouflet absolu » pour la Chine qui refuse une ingérence dans ses affaires. Les dirigeants chinois devraient se montrer plus rigoureux dans leurs échanges avec les Occidentaux. Mais il est impossible de connaitre à l'avance l'ampleur des rétorsions car la direction chinoise est relativement divisée[91].

Pour Nikolaï Troïtsky, journaliste politique de l'agence de presse russe RIA Novosti, il ne fait aucun doute que Pékin ressentira l'attribution de ce prix Nobel comme un geste inamical, obéissant à des mobiles politiques[92].

Selon Jean-Philippe Béja, directeur de recherches au CERI[93], les déclarations du premier ministre Wen Jiabao seraient significatives de la possible évolution du système politique chinois. En effet ce dernier a écrit un article élogieux pour l'ancien secrétaire général réformateur du Parti Hu Yaobang et indiqué par ailleurs « sans réforme du système politique, les avancées de la réforme économique ne seront pas garanties ». L'arrestation de Liu Xiaobo puis l'attribution du prix Nobel seraient un accélérateur des interrogations au sein du Parti communiste chinois de « l'efficacité du tout répressif, à l'intérieur comme à l'international[94]. ». D'après Jean-Philippe Béja la condamnation de Liu Xiaobo n'avait pas fait l'unanimité au sein du Parti communiste chinois. En effet, l'aile réformiste du parti s'y était opposée. Jean-Philippe Beja estime que la libération de Liu Xiaobo dépendra « du rapport de forces au sein du régime » chinois et du niveau « de la pression internationale »[95].

Le 4 novembre 2010, interviewé par Robert Ménard sur la chaîne d'information I-Télé, le spécialiste de la Chine Pierre Picquart déclare que Liu Xiaobo est un opposant politique qui met en danger le gouvernement chinois et qu'il ne mérite pas le prix Nobel ; il est également d'avis que « sa place est en prison », ajoutant qu'« il y a des intégristes dans tous les pays » et que « ces gens là sont bien enfermés »[96].

Pour l'écrivain, metteur en scène et journaliste américain André Vltchek, le prix Nobel accordé à Liu Xiaobo n’a rien à voir avec les droits de l’homme : « Il s’agit d’une opération directement dirigée contre le plus grand système économique et socio-politique de dehors de l’Occident. Les droits de l’homme servent à camoufler le soutien occidental à tout groupe prêt à confronter, affronter ou détruire tout pays ou état communiste ou socialiste, supposé ou réel ». Et de conclure : « Il y a des milliers de personnes qui résistent à la terreur occidentale partout dans le monde. C’est eux qu’il faudrait récompenser en priorité ». Ainsi, « Pramoedya Ananta Toer – le plus grand écrivain indonésien qui a passé plus de dix ans dans le camp de concentration de Buru – est mort sans avoir reçu ni le Prix Nobel de la Paix ni le Prix Nobel de Littérature » [97].

Barry Sautman et Yan Hairong citent son essai de 2001, « Leçons de la Guerre Froide », pour montrer que Liu Xiaobo défend rétrospectivement les guerres menées par les États-Unis dans le monde et notamment la guerre de Corée et la guerre du Viêt Nam, alors que ces guerres ont entraîné des violations massives des droits de l'homme[98].

Critiques concernant Liu Xiaobo

Selon le Quotidien du peuple, journal officiel du Parti communiste chinois, Liu travaille depuis 2005 pour « les forces anti-chinoises de l'Occident », il est payé par l'étranger et a déclaré à ses co-détenus : « Je ne suis pas comme vous, je ne manque pas d'argent. Les étrangers me paient chaque année, même quand je suis en prison »[99].

Pour le professeur Barry Sautman de l'université de science et de technologie de Hong Kong et l’anthropologue Yan Hairong, il ne suffit pas de dire que Liu Xiaobo est pour les droits de l’homme et la démocratie, il faut examiner de près ses objectifs politiques et sociaux, lesquels sont manifestement contraires aux intérêts de la grande majorité des Chinois. Pour Liu Xiaobo, s'il a fallu 100 ans de colonisation à Hong Kong pour être ce qu'elle est, alors il faut 300 ans de colonisation à la Chine pour devenir comme Hong Kong. C'était son avis en 1988, ça l'est toujours en 2007. Liu attribue le progrès de la Chine à l’occidentalisation, déclarant que plus il y a de sphères de la societé chinoise qui sont occidentalisées, plus il y a de progrès. C’est là ignorer la nature du colonialisme en Chine, marqué par la discrimination raciale comme politique officielle et les monopoles politique et économique pour les colonisateurs. La Charte 08, dont Liu est le principal auteur, demandait l’instauration d’un système politique à l’occidentale mais aussi la privatisation des entreprises d’État et de la terre dans le cadre du libre marché. La privatisation qui a eu lieu entretemps a surtout enrichi d’anciens responsables et aggravé les conditions de travail, et de l’instauration d’un capitalisme agraire fondé sur la propriété privée pourrait bien renaître l’opposition entre riches propriétaires et paysans sans terre. C’est pourquoi les Chinois, d’après les sondages, s’y opposent.

Sautman et Hairong font remarquer qu’il n’y avait nul besoin d’emprisonner Liu Liaobo, ce qu’il faut, c’est mettre en lumière, auprès du public, la voie qu’il préconise pour le pays et ainsi détourner les gens de l’« ignoble » avenir qu’il leur propose. Et d’ajouter : dans les geôles de pays amis des gouvernements qui se proclament phares des droits de l’homme et de la démocratie, la plupart des prisonniers veulent, pour leur propre peuple, bien mieux que ce que Liu veut pour le sien et ont davantage de titre à un prix[100].

Le philosophe communiste italien Domenico Losurdo renchérit en qualifiant Liu Xiaobo de « nostalgique de la colonisation qui ne voit de salut que dans l'écrasement de sa propre culture par les armées occidentales ». Il rappelle ce qu'a été la période coloniale pour la Chine, « un pays de très antique civilisation littéralement "crucifié" », « la mort en masse d'inanition » à la fin du XIXe siècle. Il stigmatise l'attribution du Nobel de la paix à un « négationniste » des souffrances infligées par le colonialisme à la Chine, signalant par ailleurs que, dans un entretien avec un journaliste suédois en 2006, Liu Xiaobo a célébré la guerre des États-Unis pour l'exportation de la démocratie en Irak[101].

Voir aussi

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Liens externes

Notes et références

  1. (en) Benjamin Kang Lim, China's top dissident arrested for subversion », Reuters, 24 juin 2009.
  2. « 刘晓波因涉嫌煽动颠覆国家政权罪被依法逮捕 » (« Liu Xiaobo Formally Arrested on 'Suspicion of Inciting Subversion of State Power' Charges »), China Review News, 24 juin 2009.
  3. (en) China Moves to Bring Dissident to Trial, The New York Times. Consulté le 10 décembre 2009
  4. a, b, c, d et e « Réactions à la condamnation du dissident chinois Liu Xiaobo », Le nouvel Observateur, 25 décembre 2009
  5. (en) The Nobel Peace Prize 2010 sur nobelprize.org. Mis en ligne le 8 octobre 2010, consulté le 8 octobre 2010
  6. 赤子心诗社, Baidu, 22 April 2009.
  7. 明報記者陳陽、方德豪 : 劉曉波﹕六四損鄧歷史地位 (en Chinese), Ming Pao (22 October 2008). Consulté le 26 December 2009..
  8. (en) Asia Watch Committee, Repression in China since 4 June 1989: cumulative data, New York, Human Rights Watch, 1990 (ISBN 978-0-929692-74-6) (LCCN 90084977), p. 28 
  9. 劉曉波簡歷, Boxun.com. Consulté le 12 October 2010.
  10. « Le prix Nobel de la paix de Liu Xiaobo exaspère Pékin - Un intellectuel engagé au parcours atypique », dans Le Monde, 10 octobre 2010 .
  11. a et b (zh) 貝嶺, « 別無選擇—記1989年前後的劉曉波 », dans United Daily News, Taiwan, 17 juin 2010 
  12. 余世存, « 北京当代汉语研究所2008年公告 », dans Independent Chinese PEN Center,, 2 juin 2008 [texte intégral] .
  13. Bruno Philip, « Liu Xiaobo, des camps de rééducation à la prison », dans Le Monde, 25 décembre 2009 [texte intégral] 
  14. Arnaud de La Grange, correspondant à Pékin - Le Figaro janvier 2009
  15. Barry Sautman and Yan Hairong, Do supporters of Nobel winner Liu Xiaobo really know what he stands for?, sur le site guardian.co.uk, 15 décembre 2010 : « Liu, in his "Charter 'O8", called for a Western-style political system in China and privatisation of all enterprises and farm land. »
  16. Le Quotidien du Peuple en ligne : Qui est vraiment Liu Xiaobo ?.
  17. « [It would take] 300 years of colonialism. In 100 years of colonialism, Hong Kong has changed to what we see today. With China being so big, of course it would take 300 years of colonialism for it to be able to transform into how Hong Kong is today. I have my doubts as to whether 300 years would be enough ».
  18. (zh) Xiaobo Liu, « 我與《開放》結緣十九年 », dans Open Magazine, 19 décembre 2006 [texte intégral (page consultée le 9 octobre 2010)] .
  19. (en) « Modernization means wholesale westernization, choosing a human life is choosing Western way of life. Difference between Western and Chinese governing systems is humane vs in-humane, there's no middle ground... Westernization is not a choice of a nation, but a choice for the human race. »[réf. incomplète]
  20. Liu Xiaobo, Jean-Philippe Béja, La philosophie du porc et autres essais, p. 17-18.« Toutefois, il faut se replacer dans le contexte de l'époque. Devant la situation dramatique où se trouve la Chine après les vingt dernières années du règne de Mao, nombreux sont ceux, y compris à l'intérieur du Parti communiste, qui s'extasient devant la réussite de la colonie de Hong Kong où règnent la liberté et sa prospérité. La culture traditionnelle ainsi que le « féodalisme » maoïste sont alors considérés comme les principaux obstacles à la modernisation »
  21. (en) Barry Sautman et Yan Hairong, Do supporters of Nobel winner Liu Xiaobo really know what he stands for?, The Guardian, 15 décembre 2010 : « in his article Lessons from the Cold War, Liu argues that "The free world led by the US fought almost all regimes that trampled on human rights … The major wars that the US became involved in are all ethically defensible." »
  22. Liu Xiaobo, "刘晓波:美英自由联盟必胜" (Liu Xiaobo: Victory to the Anglo-American Freedom Alliance), Epoch Times, 13 April 2004.
  23. Liu Xiaobo, "伊战与美国大选" (The Iraq War and the US Presidential Election), Independent Chinese PEN Center, 13 October 2004.
  24. Barry Sautman and Yan Hairong, Do supporters of Nobel winner Liu Xiaobo really know what he stands for?, sur le site guardian.co.uk, 15 décembre 2010 : « The outstanding achievement made by Bush in anti-terrorism absolutely cannot be erased by Kerry's slandering … However much risk must be endured in striking down Saddam Hussein, know that no action would lead to a greater risk. This has been proven by the second world war and September 11! No matter what, the war against Saddam Hussein is just! The decision by President Bush is right! »
  25. a et b U.S., EU urge China to release prominent dissident, Reuters, 14 décembre 2009.
  26. Le Nobel de la paix au dissident chinois Liu Xiaobo, Le Figaro, 12 octobre 2010
  27. Liu Xiaobo - « J'espère être la dernière victime de l'inquisition intellectuelle en Chine », Rue 89
  28. Qui est vraiment Liu Xiaobo ?, Le Quotidien du Peuple en ligne, 29-10-2010 ; « Payé par des étrangers. Au milieu des années 1990, Liu Xiaobo a commencé à travailler pour le magazine Chine Démocratique, financé par la « Fondation Nationale pour la Démocratie », dont la majeure partie des fonds provient du ministère des affaires étrangères des États-Unis, et a été payé régulièrement. Aboluowang.com, un site d'information étranger, a publié un article disant que le salaire de Liu était de 23 004 Dollars US, soit 157 600 Yuans, d'après le taux de change de cette époque. Et même quand il était en prison, Liu recevait encore 13 000 Yuans chaque mois ».
  29. a, b et c Pékin condamne Liu Xiaobo à onze ans de prison, Le Figaro, 25 décembre 2009.
  30. (en) National Endowment for Democracy, « Description of 2007 Grants / China ». Consulté le 10 décembre 2010.
  31. (en) National Endowment for Democracy, « Description of 2008 Grants / China ». Consulté le 10 décembre 2010.
  32. (en) National Endowment for Democracy, « Description of 2009 Grants / China ». Consulté le 10 décembre 2010.
  33. (en) National Endowment for Democracy, « Where We Work / Asia / China ». Consulté le 11 octobre 2010.
  34. (en) F. William Engdahl, The Geopolitical Agenda behind the 2010 Nobel Peace Prize, sur le site Geopolitics - Geoeconomics, October 2010 : « Liu Xiaobo was President of the Independent Chinese PEN Center until 2007 and currently holds a seat on its board according to his official biography at the PEN International website.1 PEN is not just any random collection of writers. It is an integral part of the Anglo-American web of human rights and democracy advocacy NGOs and private organizations used to achieve defined geopolitical goals of its sponsors. »
  35. Trente intellectuels chinois s'engagent, Le Courrier International, 27 mars 2008.
  36. Marie Holzman, « Un prix Nobel de la paix pour Liu Xiaobo », dans Le Temps, 7 octobre 2010 [texte intégral] .
  37. a, b, c, d et e 11 ans de prison pour l'opposant chinois Liu Xiaobo, Le nouvel Observateur, 25/12/2009
  38. Charter 08, signed by hundreds of Chinese intellectuals, www.Boxun.com (Dec 10, 2008). Consulté le 2008-12-09.
  39. "著名学者张祖桦、刘晓波'失踪,'" Boxun, December 9, 2008.
  40. (en) "China Detains Dissidents ahead of Human Rights Day," Reuters, December 9, 2008 : "Report: Chinese Police Detain Political Critic," Associated Press, December 9, 2008.
  41. Amnesty International : Liu Xiaobo Prix Nobel de la Paix 2010
  42. Les É.-U. s'inquiètent des actions de la Chine contre les défenseurs des droits de l'homme
  43. (en) Sean McCormack : Harassment of Chinese Signatories to Charter 08 Press Statement, U.S. Department of State (December 11, 2008). Consulté le 2008-12-10.
  44. Pétition en Chine en faveur du dissident emprisonné Liu Xiaobo, Rue89, 27/6/2009
  45. Aujourd'hui la Chine du 2 octobre 2009
  46. (en) Dalai Lama saddened by Chinese dissident's imprisonment
  47. Pascal Liétout, « Pékin critique “l'ingérence” occidentale au procès de Liu Xiaobo », dans Reuters, 24 décembre 2010 
  48. L'appel de quatre grands anciens du PCC, par Arnaud de la Grange, 24 janvier 2010
  49. 和平獎得主劉曉波小傳, Hong Kong Mingpao
  50. (en) Ramzy, Austin : Chinese Dissident Liu Xiaobo Wins Nobel Peace Prize (8 October 2010). Consulté le 9 October 2010. : « Last year, he was sentenced on Christmas Day, when much of the foreign press was away, to 11 years in prison for "inciting subversion of state power." He is now held in a cell with five common criminals at Jinzhou Prison in Liaoning province, about 500 km northeast of Beijing, where his wife lives. »
  51. (en) A Chinese Champion of Peace and Freedom, Project Syndicate (January 18, 2010).
  52. a et b (en) China opposes Nobel for jailed dissident, lawmakers back Liu Xiabo, phayul.com (February 6, 2010).
  53. (en) Andrew Jacobs, « Petition Urges Nobel for Jailed Chinese Writer », dans The New York Times, 25 septembre 2010 [texte intégral (page consultée le 8 octobre 2010)] 
  54. (en) Vaclav Havel, Dana Mencova et Vaclav Maly, « A Nobel Prize for a Chinese Dissident », dans The New York Times, 20 septembre 2010 [texte intégral (page consultée le 8 octobre 2010)] 
  55. Jean-Philippe Béja, « Donnez le Prix Nobel de la Paix à Liu Xiaobo » sur Mediapart. Mis en ligne le 25 septembre 2010, consulté le 8 octobre 2010
  56. « Nobel : l'ambassadeur de Norvège convoqué par Pékin », dans Le Monde, 8 octobre 2010 [texte intégral] 
  57. a et b Reuters, « Liu Xiaobo demande à sa femme de récupérer son prix à Oslo », dans L'Express, 12 octobre 2010 [texte intégral] 
  58. (en) China scraps meetings, musical, The Straits Times, 13/10/2010. Consulté le 13 October 2010
  59. « L'épouse de Liu Xiaobo est assignée à résidence », dans Le Monde, 11 octobre 2010 [texte intégral] 
  60. Romandie :Les dissidents chinois espèrent profiter du Nobel de Liu Xiaobo
  61. Le Monde du dimanche 10 et lundi 11 octobre 2010 : Le prix Nobel de la paix de Liu Xiaobo exaspère Pékin par Brice Pedroletti
  62. Reporters sans frontières le 13 octobre 2010 : Arrestations, censure et propagande en réaction au prix Nobel attribué à Liu Xiaobo
  63. Éric Meyer, « Un Nobel qui offusque la Chine », dans Sud Ouest, 9 octobre 2010, p. 2 
  64. L’artiste Ai Weiwei interpellé, Courrier International, 4 avril 2011, consulté le 19 avril 2011.
  65. a et b Libération, 9 octobre 2010, p. 4
  66. « Plusieurs militants proches de Liu Xiaobo auraient été arrêtés », dans Le Monde, 18 octobre 2010 [texte intégral] 
  67. Libération : Pékin multiplie les arrestations de militants proches du Nobel Liu Xiaobo
  68. Le Nobel de la paix à Liu Xiaobo, les réactions fusent sur Radio-Canada.ca. Mis en ligne le 8 octobre 2010, consulté le 14 octobre 2010
  69. a, b et c Nobel de la paix à Liu Xiaobo : le monde applaudit, Pékin dit sa colère, 9 octobre 2010, Le Nouvel Observateur
  70. a et b « Un prix historique pour un homme courageux », dans Le Figaro, 9 octobre 2010, p. 8 
  71. (en) Kalsang Rinchen, Dalai Lama congratulates 2010 Nobel Peace laureate Liu Xiaobo, Phayul.com, 8 octobre 2010
  72. « Le Premier ministre appelle à la libération de Liu Xiaobo », dans South China Morning Post, 14 octobre 2010 [texte intégral] 
  73. (en) Poltics of the Nobel Peace prize, Aljazeera, 11 October 2010 : « China's is not the only critical voice: Hugo Chavez, the Venezuelan president, has also entered the debate, expressing solidarity with the Chinese government ».
  74. (fr)L’Elysée et Matignon toujours silencieux sur le Nobel de la Paix Chinois sur elysee.blog.lemonde.fr. Consulté le 4 novembre 2010.
  75. (fr)nouvelobs.com sur nouvelobs.com. Consulté le 4 novembre 2010.
  76. Le JDD du 8 octobre 2010 : Liu Xiaobo, le monde réagit
  77. L'Express du 12 novembre 2010 : Appel à la libération du dissident Liu Xiaobo au sommet des Nobel de la Paix
  78. Le Point : L'épouse de Liu Xiaobo demande à ses amis de recevoir le Nobel en son nom
  79. Rfi du mardi 09 novembre 2010 : Un avocat proche du prix Nobel de la paix empêché de prendre l’avion
  80. L'Express du 22 novembre 2010 : Des lauréats du Nobel de la Paix prêts à représenter Liu Xiaobo
  81. AFP : Une chaise vide représentera Liu Xiaobo à la remise du Nobel
  82. L'Express du 3 décembre 2010 : Avant le Nobel, un artiste chinois empêché de quitter le pays
  83. Le Nouvel Observateur du 8 décembre 2010 : Pékin renforce son contrôle sur les dissidents avant le Nobel
  84. Libération du 18 novembre 2010 : Six pays boycottent la cérémonie en l'honneur du Nobel Liu Xiaobo
  85. Le Nouvel Observateur du 10 décembre 2010 : L'âme de Liu Xiaobo plane sur Oslo
  86. Le Monde du 10 décembre 2010 : Le prix Nobel a été symboliquement remis à Liu Xiaobo, grand absent à Oslo
  87. Marianne BARRIAUX, Nouveaux appels à libérer Liu Xiaobo, Nobel de la Paix, qui célèbre ses 55 ans en prison, AFP, 28 décembre 2010
  88. Le Nouvel Observateur : Etats-Unis: Clinton appelle la Chine à libérer ses dissidents avant la visite de Hu
  89. Reporters sans frontière du 20 janvier 2011 : La femme de Hu Jia réitère la demande de libération de son mari pour raison médicale
  90. Jean-Philippe Béja, Un Prix Nobel en prison : Le silence assourdissant des dirigeants occidentaux, Le Monde, 23 février 2011, « A part les organisations des droits de l'homme et de courageux intellectuels chinois, personne n'est intervenu avec force en faveur du Prix Nobel de la paix ou de son épouse. Depuis le 8 octobre, Nicolas Sarkozy, David Cameron et Barak Obama ont rencontré Hu Jintao. Aucun des chefs des principales puissances occidentales (à l'exception de l'Allemagne) n'a soulevé en public la question de la libération de Liu Xiaobo ou, au moins, de la mise au secret de son épouse »
  91. Pierre Tillinac, Sud Ouest, 9 octobre 2010, p. 2.
  92. (en) Nikolai Troitsky, Nobel Prize: A weapon in the battle for peace?, Reuters, 08/10/2010 : « It is hard to say whether this year's award to the Chinese dissident, in keeping with the Solzhenitsyn-Sakharov model, is a harbinger of a new cold war between the West and China. But there can be no doubt that Beijing will take this as an unfriendly, politically motivated gesture ».
  93. Note : le CERI est le Centre d'Etudes et de Recherches Internationales CERI
  94. Le Monde du 14 octobre 2008 : Le prix Nobel de la paix remis à Liu Xiaobo pourrait diviser le pouvoir à Pékin
  95. Le Monde des Idées du 25 novembre 2010 : La liberté de Liu Xiaobo vaut celle d'Aung San Suu Kyi
  96. Ménard sans interdit, sur le site itélé, chronique du jeudi 4 novembre.
  97. André Vltchek, L’Occident améliore ses techniques pour agresser la Chine, Le Grand Soir, 17 octobre 2010.
  98. (en) Barry Sautman et Yan Hairong, Do supporters of Nobel winner Liu Xiaobo really know what he stands for?, The Guardian, 15 décembre 2010 : « He has endorsed the invasions of Iraq and Afghanistan, and he applauded the Vietnam and Korean wars retrospectively in a 2001 essay. All these conflicts have entailed massive violations of human rights. »
  99. Le Quotidien du Peuple en ligne : Qui est vraiment Liu Xiaobo ?
  100. (en) Barry Sautman et Yan Hairong, Medal contention, in South China Morning Post, 12 octobre 2010 (reproduit sur le site sinolize.com) : « The award of this year's Nobel Peace Prize to imprisoned dissident Liu Xiaobo is being celebrated globally, mainly by elites who claim to know what Liu is about. They say he is for human rights and democracy, but there is more to it than that, because much of what he is about is ignoble. [...] There was no need to imprison Liu [...]. Rather, there has only been a need to bring to light Liu's self-proclaimed goals. If most Chinese, especially the non-elite majority, knew about his prescribed path for China, they would turn away from him as someone with things ignoble on offer. The world has many political prisoners; most are in fact imprisoned in countries with governments that continue to receive all manner of assistance from other countries that proclaim themselves beacons of human rights and democracy. Among those myriads languishing in prison, most want something far better for the peoples of their country than does Liu and are far worthier of an award because of it ».
  101. (fr) Domenico Losurdo, Ce que le jury Nobel vous cache. Qui est Liu Xiaobo ?, sur le site voltairenet.org, 14 octobre 2010.

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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Liu Xiaobo de Wikipédia en français (auteurs)

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  • Liu Xiaobo (taekwondo) — Liu Xiaobo (Chinese: 劉哮波; Pinyin: Liú Xiàobō) is a male Chinese Taekwondo practitioner who competes at the 2008 Summer Olympics.References* http://news.xinhuanet.com/english/2008 07/20/content 8577298.htm …   Wikipedia

  • Liu Xiaobo — /lju ʃaʊˈbɔ/ (say lyooh show baw) noun born 1955, Chinese dissident intellectual, writer and human rights activist; Nobel Peace prize 2010 …  

  • Liu Xia (artiste) — Liu Xia, née en 1959 à Pékin, est une peintre, poète et photographe chinoise. Elle est plus connue comme étant la femme de l homme qui a reçu le prix Nobel de la paix en 2010, Liu Xiaobo[1]. Elle réside à Pékin où elle est en résidence surveillée …   Wikipédia en Français

  • Liú — Liu ist ein chinesischer Familienname. Die Transkription Liu kann mit unterschiedlichen chinesischen Schriftzeichen ausgeführt werden, die Familiennamen 劉; (刘 in Kurzzeichen) (Lau auf kantonesisch), 柳, 留 sowie 六. Auf vietnamesisch kann der Name… …   Deutsch Wikipedia

  • Liu — ist ein chinesischer Familienname. Die Transkription Liu kann mit unterschiedlichen chinesischen Schriftzeichen ausgeführt werden, die Familiennamen 劉; (刘 in Kurzzeichen) (Lau auf kantonesisch), 柳, 留 sowie 六. Auf vietnamesisch kann der Name… …   Deutsch Wikipedia

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