- Louis Decazes
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Louis Charles Élie Amanieu Decazes (°29 mai 1819 - Paris † 16 septembre 1886 au château de La Grave, Gironde), 2e duc Decazes, 2e duc de Glücksberg, est un diplomate et un homme politique français du XIXe siècle.
Sommaire
Famille
Louis Charles Elie Amanieu Decazes était le fils aîné du duc Elie Decazes et de sa deuxième femme, Wilhelmine de Beaupoil de Saint-Aulaire. Il fut porté sur les fonts baptismaux par le roi Louis XVIII.
Biographie
Louis Louis Charles Elie Amanieu Decazes Decazes le fils aîné du duc Élie. Il entra de bonne heure dans la diplomatie, fut nommé, en 1841, secrétaire d'ambassade à Londres, en 1843 à Madrid, puis envoyé extraordinaire à Madrid (1846) et à Lisbonne (1847).
Second Empire
Membre du conseil général de la Gironde depuis 1846, il cessa toute fonction publique à la révolution de Février 1848, et s'occupa sous l'Empire d'agriculture et d'affaires industrielles.
Le 1er juin 1863, il se présenta comme candidat de l'opposition au Corps législatif dans la 5e circonscription de la Gironde, et il échoua[1] contre le député sortant, élu, M. Arman.
Il rentra au conseil général de la Gironde en 1864, et brigua encore, le 24 mai 1869, les suffrages législatifs de la 5e circonscription, qui ne lui donna que 11 867 voix contre 15 862 à M. Chaix d'Est-Ange fils, élu.
Assemblée nationale (1871)
Le duc Decazes entra au Parlement le 8 février 1871, comme représentant de la Gironde, élu[2] le 3e sur 14 ; il prit place au centre droit, fut réélu, le 8 octobre suivant, conseiller général de la Gironde pour le canton de Guîtres, et vota :
- pour l'abrogation des lois d'exil,
- pour la pétition des évêques,
- pour le pouvoir constituant de l'Assemblée,
- contre le service militaire de trois ans,
- pour l'acceptation de la démission de Thiers.
Quelque temps après ce vote, il était appelé (6 septembre 1873) à l'ambassade de Londres, se prononçait pour le septennat (19 novembre), et remplaçait (22 novembre) le duc Broglie au ministère des affaires étrangères.
Ministre des Affaires étrangères
Louis Decazes devient ministre des affaires étrangères sous l'Ordre moral, entre le 29 novembre 1873 et le 23 novembre 1877, au sein de différentes gouvernements royalistes de la Troisième République. Il conserva ce portefeuille dans plusieurs cabinets jusqu'en 1877, et ne s'associa que modérément à la politique de résistance de MM. de Broglie et de Fourtou.
Durant son passage au « pouvoir », responsable de la conduite de la politique étrangère de la France, il provoqua patriotiquement l'intervention de l'empereur de Russie contre les menées belliqueuses du parti militaire allemand, et parvint à conjurer une déclaration de guerre imminente (1875), protégeant ainsi le pays d'une invasion allemande potentielle.
En décembre, il défendit la réforme égyptienne des Capitulations, déclara (juin 1876), au moment où se rouvrait la question d'Orient, que la France avait le droit de ne penser qu'à elle-même et de rester en dehors des complications ; sauvegarda les intérêts de la politique française (mai 1877) devant l'agitation politique soulevée par de nouvelles plaintes de Pie IX ; consentit, à la prière du maréchal de Mac-Mahon, après la chute du cabinet Simon-Martel (17 mai 1877), à conserver son portefeuille, et défendit assez heureusement, en juin suivant, le cabinet de Broglie contre les attaques de Gambetta qui déclarait que ce cabinet n'excitait à l'étranger que des méfiances.
Assemblée nationale (Troisième République)
Il avait été réélu[3] député, aux élections générales du 20 février 1876, par le 8e arrondissement de Paris, au second tour de scrutin, contre M. Edgar Raoul-Duval[4].
Aux élections du 14 octobre 1877, qui suivirent la dissolution de la « Chambre des 363 », le duc Decazes ne songea pas à se représenter à Paris; porté dans la 2e circonscription de Libourne et à Puget-Théniers (Alpes-Maritimes), il échoua[5] à Libourne contre M. Lalanne , et fut élu[6], à Puget-Théniers, contre M. de Saint-Cyr [7].
Mais l'élection de Puget-Théniers fut invalidée par la nouvelle Chambre en raison de nombreuses irrégularités, et le duc Decazes ne se représenta pas an nouveau scrutin du 2 février 1878, qui élut M. Émile Récipon. Il ne fut pas plus heureux au Sénat qui avait à élire un sénateur inamovible en remplacement du général d'Aurelles de Paladine, décédé. Les « constitutionnels » dont c'était le tour, présentèrent le duc Decazes, les gauches lui opposèrent M. Victor Lefranc. L'élection du duc était certaine, mais un certain nombre de voix légitimistes et bonapartistes s'égarèrent à dessein sur divers noms, et, aux trois scrutins des 23 et 24 janvier et 7 février, M. Decazes ne put réunir la majorité requise par la loi constitutionnelle ; il retira sa candidature, et mit un terme à sa carrière politique.
Grand officier de la Légion d'honneur depuis le 18 juillet 1876, il était décoré de la plupart des ordres étrangers.
Mariage et descendance
Il épouse le 3 août 1863 la comtesse autrichienne Séverine Rosalie de Löwenthal (1845-1911). Veuve en 1886, celle-ci se remariera avec Joseph Lubomirski.
Louis et Séverine Decazes ont deux enfants :
- Jean (1864 - 1912), qui sera chambellan du roi de Danemark ;
- Wilhelmine Egidia Octavie (1865 - ), qui épouse en 1886 Brandelys Delille, comte de Sardelys.
Distinctions
Il était :
- Grand officier de la Légion d'honneur (18 juillet 1876) ;
- Grand-croix de l'Ordre d'Isabelle la Catholique ;
- Commandeur de l'Ordre de Charles III d'Espagne ;
- Commandeur de l'Ordre de l'Étoile Polaire de Suède ;
- Commandeur de l'Ordre de Dannebrog ;
- Chambellan de S.M. le roi de Danemark[8] ;
Annexes
Bibliographie
- Jacques Basso, Les élections législatives dans le département des Alpes-Maritimes de 1860 à 1939, Paris, LGDJ, 1968.
- Fiche sur le site de l'Assemblée nationale.
Notes et références
- Avec 12 838 voix contre 16 552 accordées au député sortant.
- Par 100 332 voix sur 133 349 votants et 207 101 inscrits.
- Avec 7 232 voix sur 10 924 votants et 15 353 inscrits.
- 2533 voix.
- Avec 7 221 voix contre 7 704 à l'élu.
- par 3 194 voix sur 5 624 votants et 6 806 inscrits.
- 2 395 voix.
« N° 14,439. — Lettres Patentes portant que le duc Louis Decazes de Glucksbierg, né en mai 1819, est autorisé à accepter le titre de chambellan de Sa Majesté le Roi de Danemark, sans perdre la qualité et les droits de Français ; à la charge expresse par lui de ne jamais, et sous quelque prétexte que ce puisse titre, porter les armes contre la France, sous les peines contenues dans les lois et ordonnances du royaume.
Paris, 29 février 1840.) »- Source
- Bulletin des lois du Royaume de France, vol. 17, Imprimerie royale, août 1840 [lire en ligne]
Voir aussi
Articles connexes
- Liste des députés de la Gironde ;
- Liste des députés de la Seine ;
- Liste des députés des Alpes-Maritimes ;
Liens externes
- Louis Decazes de Glücksbierg sur roglo.eu. Consulté le 25 mai 2011 ;
- Louis Charles Elie Armanieu DECAZES DE GLÜCKSBIERG sur gw1.geneanet.org. Consulté le 25 mai 2011 ;
Chronologie
Précédé par Louis Decazes Suivi par Élie Decazes
2e Duc Decazes
2e Duc de Glücksberg(1860-1886) Jean Decazes Albert de Broglie Ministre français des Affaires étrangères
1873-1877Gaston de Banneville Catégories :- Naissance en 1819
- Naissance à Paris
- Décès en 1886
- Diplomate français
- Ancien conseiller général de la Gironde
- Ministre français des Affaires étrangères
- Député à l'Assemblée nationale (1871)
- Ancien député de la Gironde
- Ancien député de la Seine (troisième République)
- Ancien député des Alpes-Maritimes (troisième République)
- Ministre de la Troisième République
- Duc Decazes
- Duc français du XIXe siècle
- Grand officier de la Légion d'honneur
- Ordre d'Isabelle la Catholique
- Ordre royal de Dannebrog
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