- Philippe Douste-Blazy
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Philippe Douste-Blazy, né le 1er janvier 1953 à Lourdes (Hautes-Pyrénées), est un homme politique français, membre de l'UDF puis de l'UMP.
Cardiologue, il est député-maire de Lourdes puis de Toulouse. Successivement ministre de la Culture, de la Santé et des Affaires étrangères, il est actuellement Conseiller spécial du Secrétaire Général des Nations Unies, chargé des sources novatrices de financement du développement.
Sommaire
Biographie
Jeunesse
Natif de Lourdes, Philippe Douste-Blazy est le fils de Louis Douste-Blazy et petit-fils d'Antoine Béguère, maire et dirigeant du FC Lourdes lors des années dorées de ce club de rugby.
Philippe Douste-Blazy suit des études de médecine à Toulouse où il effectue son internat en 1976, et y soutient sa thèse en 1982, pour laquelle il obtient un prix en 1983[réf. nécessaire]. Il exerce ensuite comme cardiologue à Lourdes et à Toulouse, notamment à l'hôpital de Purpan à partir de 1986. Il rejoint alors la Société française de cardiologie. Il devient en 1988 professeur de médecine à la Faculté des Sciences de Toulouse, en épidémiologie, économie de la santé et de prévention.
Débuts politiques
Il entre en politique en mars 1989 en étant élu maire de Lourdes. Sa liste emporte au premier tour 53,81 % des suffrages contre 42 % à celle de François Abadie, élu depuis 1971[1].
Il est élu député européen, sur la liste « Centre pour l'Europe », en juin de la même année. Il siège dès lors au Parti populaire européen.
Cette année est aussi celle de son élection comme directeur national de l'Association de recherche contre les élévations du cholestérol (ARCOL).
Incontesté dans les scrutins locaux jusqu'à son départ de Lourdes, son ascension est rapide : élu député dans la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées fin mars 1993, il abandonne son mandat en mai, suite à sa nomination comme ministre délégué à la Santé, fonction qu'il cumule avec celle de porte-parole du gouvernement à partir du 19 janvier 1995. En mars 1994, il est élu au conseil général des Hautes-Pyrénées, devient secrétaire général du CDS en décembre suivant, et est réélu au premier tour des municipales en 1995[1].
A Lourdes, Philippe Douste-Blazy axe son action sur le tourisme. La RN 21, l'aéroport Tarbes-Ossun-Lourdes et la nouvelle gare SNCF améliorent la desserte de la ville, qui se dote d'un nouvel office du tourisme et de deux accueils pour les malades en remplacement des anciens hospices. Mais la reprise en régie municipale du golf, hérité de l'équipe précédente, et l'acquisition du lac de Lourdes, dont l'aménagement est ensuite suspendu, alourdissent les finances municipales[1]. La chambre régionale des comptes constate en 1997 une augmentation des frais de fonctionnement de la ville, due selon l'opposition au nombre de collaborateurs du cabinet pléthorique et à une politique de communication coûteuse. Les impôts locaux augmentent de 77,8 % entre 1988 et 1994[1], pour rebaisser à partir de 1998[2], l'endettement de la ville atteint 206 millions de Francs soit 13 885 F par habitants en 2000, et la taxe de séjour est instaurée[1]. En matière d'emplois, il doit faire face à la fermeture de l'abattoir, et tente sans succès d'attirer deux usines pharmaceutiques[1].
Ministre de la Culture
Soutien de Jacques Chirac à l'élection présidentielle de 1995, il est nommé ministre de la Culture le 18 mai après la victoire de ce dernier.
En juin, il est réélu maire de Lourdes, et devient secrétaire général de Force démocrate fin novembre. Il est ensuite membre du bureau politique de l'UDF (1996-1999) et vice-président de l'UDF.
Rue de Valois, il accentue les politiques culturelles en direction des territoires urbains et ruraux défavorisés, en associant les acteurs de l'aménagement du territoire et de l'Éducation nationale[3].
En mai 1997, il se fait poignarder à Lourdes par un déséquilibré[4].
Député et maire de Toulouse
En juin, la défaite de la droite aux élections législatives anticipées lui fait perdre son portefeuille à la Culture. Il retrouve son siège de député des Hautes-Pyrénées, devenant président du groupe UDF-Alliance à l'Assemblée nationale. Le 23 mars 1999, il est témoin de l'arrêt cardiaque de Michel Crépeau en séance parlementaire des questions au Gouvernement et le réanime (Michel Crépeau décédera quelques jours plus tard).
En mars 2001, il laisse la circonscription de Lourdes pour se faire élire dans la première circonscription de la Haute-Garonne. Abandonnant ses mandats de conseiller général et de membre du conseil municipal de Lourdes, il remporte à la même date la mairie de Toulouse, succédant à Guy Hersant, maire par intérim en remplacement de Dominique Baudis, nommé président du CSA. Il préside la communauté d'agglomération du Grand Toulouse de 2001 à 2008.
Fin 2001, il s'associe à la candidature de Jacques Chirac pour un second mandat présidentiel. Il organise l'adhésion d'une large frange de l'UDF au nouveau parti fondé lors de la campagne présidentielle et qui deviendra l'UMP, ce qui provoque son exclusion du parti centriste.
Réélu député de la Haute-Garonne le 16 juin 2002, et devenu secrétaire général de l'UMP le même mois, il refuse d'entrer au gouvernement pour conserver la mairie de Toulouse.
Le 5 mars 2003, il est à l'origine avec Jean Leonetti d'une proposition, non discutée à l'époque, de reconnaître « l'œuvre positive de l'ensemble de nos citoyens qui ont vécu en Algérie pendant la période de présence française », co-signée par 107 autres députés[5]. Des clauses plus étendues sur le même thème réapparaîtront dans les article 1 à 4 de la Loi française du 23 février 2005, soulevant une forte polémique autour de la reconnaissance, imposée à l'école par cet article, des aspects positifs de la colonisation.
Il est aussi maître de conférence à l'Université Paris VII - Diderot où il donne un cours chaque année de "sciences économiques et sociales" aux élèves de première année de médecine.
Ministre de la Santé
Le 31 mars 2004, il est nommé ministre de la Santé et de la Protection sociale, et démissionne à la demande de Jean-Pierre Raffarin de son mandat de maire de Toulouse, où il est remplacé par Jean-Luc Moudenc. Le 29 novembre suivant, son titre s'élargit en ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille.
Il entame à ce poste la réforme de l'assurance-maladie[6], en prévoyant 10 milliards d'euros d'économies et 5 milliards de recettes supplémentaires en 3 ans, grâce à une franchise de 1 euro par acte médical, la hausse du forfait hospitalier et un élargissement de l'assiette de la CSG[7].
Ministre des Affaires étrangères
Préférant le ministère des Affaires étrangères à un ministère des Affaires sociales élargi, il est nommé à la tête du Quai d'Orsay le 2 juin 2005, dans le gouvernement Dominique de Villepin[8].
Son ministère est marqué par quelques bourdes, quand il confond Taïwan et la Thaïlande ou la Croatie et le Kosovo[6], et des déclarations embarrassantes, qualifiant de « militaire » le programme nucléaire à contre-courant des efforts diplomatiques occidentaux et se félicitant, en plein conflit israélo-libanais à Beyrouth, du rôle stabilisateur de l'Iran[9]. Son manque de maîtrise des codes diplomatiques et des dossiers, ainsi que son goût pour la communication, irritent les fonctionnaires du Quai d'Orsay[6].
Comme ministre, il défend une diplomatie humanitaire, développant notamment le fonds Unitaid, financement innovant d'achats de médicaments par une taxe prélevée sur les billets d'avion, initiée par les présidents Chirac et Lula[9].
Depuis 2007
Démissionnaire à la suite de la victoire de Nicolas Sarkozy à la présidentielle, il annonce le jour de la passation des pouvoirs à Bernard Kouchner, renoncer à se présenter aux législatives dans la 1re circonscription de Toulouse.
Le 3 mars 2007, il est élu président du conseil d'administration d'Unitaid[10].
En juin 2007, il est nommé conseiller, chargé de mission auprès du Président de la République.
En février 2008, il devient Conseiller spécial pour les sources novatrices de financement du développement, auprès du Secrétaire Général des Nations Unies[11], un poste de rang équivalent à secrétaire général adjoint des Nations unies[12]. Dans ce cadre, il a lancé MassiveGood, un programme humanitaire par lequel les voyageurs peuvent faire de micro-contributions à Unitaid lors d'une réservation d'un billet d'avion ou d'autres moyens de transports sur Internet.
Détail des mandats et fonctions
- Mandats électifs
- 25 juillet 1989 - 30 mars 1993 : député européen
- 1989 - 2000 : maire (UDF) de Lourdes (Hautes-Pyrénées)
- 2 avril 1993 - 1er mai 1993 : député de la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées
- 1994 - 2001 : conseiller général des Hautes-Pyrénées, élu dans le canton de Lourdes-Est
- 12 juin 1997 - 1er avril 2001 : député de la deuxième circonscription des Hautes-Pyrénées
- 1998 - 2002 : président du groupe UDF-Alliance à l'Assemblée nationale
- 2 avril 2001 - 30 avril 2004 : député de la première circonscription de la Haute-Garonne
- 2001 - 2004 : maire (UDF puis UMP) de Toulouse (Haute-Garonne)
- 2001 - 2008 : président de la communauté d'agglomération du Grand Toulouse
- Fonctions ministérielles
- 30 mars 1993 - 19 janvier 1995 : ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville, chargé de la Santé
- 19 janvier 1995 - 11 mai 1995 : ministre délégué auprès du ministre d'État, ministre des Affaires Sociales, de la Santé et de la Ville, chargé de la Santé, porte-parole du Gouvernement
- 18 mai 1995 - 2 juin 1997 : ministre de la Culture
- 31 mars 2004 - 29 novembre 2004 : ministre de la Santé et de la Protection sociale
- 29 novembre 2004 - 31 mai 2005 : ministre des Solidarités, de la Santé et de la Famille
- 2 juin 2005 - 15 mai 2007 : ministre des Affaires étrangères
- Autres fonctions
- 1996 - 1999 : membre du bureau politique de l'UDF
- 2002 - 2004 : secrétaire général de l'UMP
- 3 mars 2007 : président d'Unitaid
- juin 2007 : chargé de mission auprès du président de la République
- 19 février 2008 : Conseiller spécial du Secrétaire général, chargé des financements innovants, avec rang de Secrétaire général adjoint des Nations unies, titre protocolaire à titre bénévole, tels qu'Unitaid[13]
Notes et références
- Pascal Jalabert, « A Lourdes, le bilan controversé des années Douste », La Dépêche du Midi, 15 février 2000
- Gilbert Laval, « Lourdes, sans pitié », Libération, 7 mars 2001
- Ministres, site du ministère de la Culture et de la Communication
- « Suite attentat Douste Blazy », site de l'INA, 2 mai 1997.
- Proposition de loi
- Philippe Douste-Blazy, "Mister Bluff" au Quai d'Orsay, Raphaëlle Bacqué, Le Monde, 28 avril 2006
- « Assurance-maladie : comment Douste-Blazy a gagné son pari », Le Monde, 18 juin 2004
- Philippe Douste-Blazy, Catherine Colonna à la diplomatie : le mariage du médiatique et de l'experte », Le Monde, 4 juin 2005 «
- Philippe Douste-Blazy, le diplomate de circonstance] », lemonde.fr, 16 mai 2007 Natalie Nougayrède, «
- Composition des instances d'Unitaid sur son site officiel
- [1], List of UN Senior Officials, June 27, 2011, p. 19
- [2] Biographical Note - Secretary-General appoints Philippe Douste-Blazy of France as special adviser on innovative financing for development, 19 février 2008
- Quotidien Le Monde daté du 21 février 2008 Source :
Bibliographie
Directeur de collection aux éditions Plon, il y a édité trois ouvrages :
- Pour sauver nos retraites, éditions Plon, collection Demain, 1998
- Le profit partagé, éd. Plon, collection Demain, 2000
- La ville à bout de souffle, éd. Plon, collection Demain, 2000
Liens externes
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