Louis Malvy

Louis Malvy
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Louis Malvy
Louis Malvy.jpg

Parlementaire français
Date de naissance 1er décembre 1875
Date de décès 10 juin 1949
Mandat Député 1906-1919
puis 1924-1940
Circonscription Lot
Groupe parlementaire RRRS
IIIe République

Louis-Jean Malvy, Louis Malvy, né à Figeac (Lot) le 1er décembre 1875 et mort à Paris le 10 juin 1949, est un homme politique Radical français.


Sommaire

Biographie

Ses origines

Louis-Jean Malvy est issu d'une famille souillagaise dont on retrouve des traces dans les registres locaux jusqu'en 1466 et de la petite bourgeoisie active d'artisans et de commerçants : aubergistes, vitriers, plâtriers,négociants... Son père, Martin Malvy, directeur d'une minoterie, a été élu maire (de gauche ; radical-socialiste) de Souillac en 1892 et conseiller général du canton en 1894. Louis-Jean Malvy épouse en 1901, Louise de Verninac, fille d'une famille de la noblesse provinciale, la famille de Verninac, qui a donné à la France des ministres sous Louis XVI, et un vice-président du Sénat, le propre beau-père de Louis-Jean Malvy. Il est par ce lien familial apparenté au peintre Eugène Delacroix et à l'ébéniste Jean-François Oeben.

Ses descendants

Louis-Jean Malvy a eu trois enfants : un fils et deux filles. D'une liaison avec une actrice, Hélène Berry, il aura une fille, Jeannine, née le 11 novembre 1915, qu'il pensionne ainsi que son frère aîné après la mort en couches de la mère en décembre 1915.

Charles Malvy

Son fils, Charles Malvy, avocat, engagé lui aussi à gauche, dirige à partir de 1935 le journal La Gauche Quercynoise. La devise de ce périodique anti-bolchevique est : " Ordre, Travail et Propriété ". Au début de la seconde guerre mondiale, Charles Malvy rejoint de Gaulle et s'engage dans les FFL. Il fait la campagne d'Italie, débarque en Provence et poursuit le combat jusqu'en Allemagne en 1945.

Paulette Malvy

Une fille de Louis-Jean Malvy, Paulette, épouse Marcel Peyrouton, ministre de l'Intérieur éphémère du Maréchal Pétain à Vichy, qui signe (aux côtés de Pétain, Pierre Laval, Raphaël Alibert, Charles Huntziger, René Belin, Paul Baudouin et François Darlan) et applique le texte discriminatoire du 3 octobre 1940 envers les Juifs. Mais, anti-collaborationniste, il s'oppose à Laval, et rejoint Alger en 1942, où il sera nommé Gouverneur général de l'Algérie avec l'appui des Américains favorables au général Giraud. Traduit en Haute Cour à la Libération (comme ancien ministre de Vichy), il sera acquitté.

Jeannine Malvy

La seconde fille de Louis-Jean Malvy épouse Maurice Rheims, qui s'engage lui aussi dans les FFL après s'être évadé d'un camp de prisonniers, et termine la guerre comme commandant d'une unité parachutiste, et est décoré de la médaille de la Résistance. Maurice Rheims sera un grand commissaire-priseur et membre de l'Académie française. (Références : le livre de Jean-Yves Le Naour, L'Affaire Malvy )

Martin Malvy

Son petit-fils, Martin Malvy, a notamment été député PS du Lot (élu et réélu à compter de 1978), et ministre du budget de François Mitterrand. Il est président de la Région Midi-Pyrénées depuis 1998 où il a été réélu le 21 mars 2010 avec près de 68 % des suffrages (record national).

Mandats politiques

  • Maire de Souillac de 1929 à 1940
  • Député du Lot de 1906 à 1919 et de 1924 à 1940

Fonctions gouvernementales

Action politique

Louis Jean Malvy est ministre de l'Intérieur lors de la Première Guerre mondiale. Il décide de ne pas appliquer le carnet B afin de prévenir une éventuelle réaction ouvrière face à la guerre et permettre audacieusement le ralliement des ouvriers à l'Union Sacrée. Lors de la contestation sociale de 1917, qui consume le consensus autour de l'Union sacrée, il fait pression sur les entrepreneurs afin qu'ils accordent des augmentations à leurs employés pour que ces derniers puissent faire face à la vie chère (grève des ouvrières, à Paris, en juin).

Partisan d'une paix blanche, il est soupçonné de pacifisme[1]. Tenu responsable de l'échec de la bataille du Chemin des Dames, il démissionne de son poste ministériel fin août 1917, entrainant la chute du Gouvernement Alexandre Ribot. Léon Daudet, rédacteur en chef du quotidien L'Action française, envoie une lettre à Clemenceau qui accuse Malvy d'avoir fourni des renseignements militaires à l'Allemagne et d'avoir fomenté les mutineries de 1917 (ce qui était entièrement faux[2]). Cette lettre est lue à l'assemblée nationale par le président du Conseil Paul Painlevé le 4 octobre. Espérant être disculpé Malvy demande à ce qu'une commission soit mise en place pour juger son action[3].

Il est arrêté sur ordre de Clemenceau de même que Joseph Caillaux. Après deux jours d'audience au Sénat, il est condamné par la haute cour de justice le 6 août 1918 ; innocenté du crime de trahison il est reconnu « coupable d'avoir - agissant comme ministre de l'intérieur dans l'exercice de ses fonctions - de 1914 à 1917, méconnu, violé et trahi les devoirs de sa charge dans des conditions le constituant en état de forfaiture et encouru ainsi les responsabilités criminelles prévues par l'article 12 de la loi du 16 juillet 1875 » [4]selon l'extrait des minutes du Greffe de la cour de justice placardé sur les murs de Paris et de province, signé par le greffier et le procureur Mérillon. Il était condamné à 5 ans de bannissement, ce qui suscita de vives réactions de la part de la presse de gauche qui évoqua alors « une nouvelle affaire Dreyfus ».
Il partit en exil en Espagne, puis fut amnistié en 1924.

Il sera réélu député du Lot dès 1924, et ce jusqu'en 1940. Il sera de nouveau ministre de l'intérieur en 1926. Avant la seconde guerre mondiale Louis-Jean Malvy, qui n'est pas favorable au Front Populaire, pacifiste, plaide, avec le ministre Bonnet, pour une paix séparée avec Mussolini qu'il a rencontré, et soutient aussi le traité de paix de Munich conclu entre Hitler, Daladier et Chamberlain. Le 10 juillet 1940, à Vichy, il vote les pleins pouvoirs au Maréchal Pétain, ce qui lui vaudra d'être frappé d'indignité nationale et inéligibilité pour 10 ans en 1945. Il sera constamment l'objet d'une haine féroce alimentée à la fois par extrême droite (vichyste et pro-nazie) et par le Parti Communiste. (Références : le livre de Jean-Yves Le Naour , L'Affaire Malvy )

Vu par Anatole de Monzie

Dans Ci-devant, le livre qu'il a écrit et publié en 1942 chez Flammarion, Anatole de Monzie, élu du Lot, maire de Cahors, et maintes fois ministre de la 3ème République, dresse un portrait intéressant et quelque peu caustique de Louis-Jean Malvy, à l'occasion de l'entrée de son gendre, Marcel Peyrouton, dans le gouvernement de Vichy en mai 1940. " Dans le Lot, un nom est accueilli avec une faveur spéciale : celui de Peyrouton, ministre de l'intérieur. Car Peyrouton est le gendre de Malvy et son avènement affirme une continuité de fortune familiale qui enchante nos habitudes de pensée. Malvy est entré comme gendre dans la politique : il continuait M. de Verninac, gentilhomme de gauche, fondateur de la république en Quercy, protecteur d'innombrables dynasties administratives. Longtemps Louis-Jean Malvy fut à gauche notre caution départementale ; on disait de moi : "Ce n'est pas un mauvais homme, dommage qu'il ne ressemble pas davantage à Malvy." Mon indépendance fit repoussoir à mon collègue, à mon camarade du Quartier Latin, dont les avancements retardèrent mon utilisation. Et voici que la caution se déporte à droite. Des espoirs fleurissent prématurément à la publication de cette liste ministérielle qui rétablit L.J. Malvy dans ses prérogatives d'autrefois."

Références

Bibliographie

Ouvrages sur Louis Malvy

Article connexe


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