- 1848 en France
-
Années :
1845 1846 1847 1848 1849 1850 1851Décennies :
1810 1820 1830 1840 1850 1860 1870
Siècles :
XVIIIe siècle XIXe siècle XXe siècle
Millénaires :
Ier millénaire IIe millénaire IIIe millénaire
Chronologies géographiques :
Afrique • Amérique (Canada, États-Unis) • Asie • Europe (France, Italie, Suisse) • Océanie
Chronologies thématiques :
Architecture • Chemins de fer • Droit • Littérature • Musique • Musique classique • Parcs de loisirs • Photographie • Science • Sociologie • Théâtre
Calendriers :
Romain • Chinois • Grégorien • Hébraïque • Hindou • Musulman • Persan • RépublicainChronologie de la France
Cette page concerne l'année 1848 du calendrier grégorien.
Événements
Janvier
- Dimanche 2 janvier : Au Collège de France, le cours de Michelet est suspendu.
- 6 janvier : Jean Vatout est élu à l'Académie française. Musset a eu deux voix, dont sans doute celle de Victor Hugo "Quant à moi, voici ma profession de foi sur ce point: "je préférerai toujours un cardinal à un lettré médiocre, mais je préférerais toujours un homme de talent à un cardinal.".
- 9 janvier : On joue Marion Delorme de Hugo au Théâtre-Français.
- 13 janvier : A la Chambre des pairs, discours de Victor Hugo « sur le pape Pie IX ».
- 14 janvier : Le dernier banquet, prévu à Paris, est interdit par Guizot.
- 15 janvier : Au lendemain de l'interdiction du banquet du XIIe arrondissement, Alexis de Tocqueville présente son rapport à l'Académie des sciences morales et politiques sur le livre d'Antoine-Elisée Cherbuliez, De la démocratie en Suisse (Paris, 1843). Il le publie en appendice de la 12e édition de De la démocratie en Amérique.
- 15 janvier : Article antisocialiste de Morny dans la Revue des Deux Mondes.
- 21 janvier : Au Théâtre-Français, on joue Hernani.
- 27 janvier : Dans un discours à la Chambre des députés en faveur de la réforme du système électoral, Tocqueville dénonce l'altération des mœurs publiques; il s'inquiète aussi de voir se lever le « vent des révolutions » ; « Les mœurs publiques se dégradent […], la dégradation des mœurs publiques vous amènera dans un temps court, prochain peut-être, à des révolutions nouvelles. […] Pour Dieu ! changez l'esprit du gouvernement, car cet esprit-là vous conduit à l'abîme! »
- 28 janvier : La Seine est prise, témoigne Hugo (Choses vues T1 p 585), on patine sous le pont des Arts."
- 29 janvier : Lamartine revient à la tribune de la Chambre des députés : il y prononce un discours antigouvernemental.
Février
- Jeudi 3 février : Pétitions pour la reprise du cours de Jules Michelet.
- 13 février : Vote de l'adresse qui réaffirme la politique conservatrice de Guizot.
- 14 février : Girardin renonce à son mandat de député.
- 15 février : Honoré de Balzac revient de Wierzchownia, il est bouleversé par les évènements qui éclatent le 23.
- 19 février : Victor Hugo veut interpeller, à la Chambre des pairs, sur la situation politique, mais il y renonce.
- 21 février : Les organisateurs du banquet interdit le 14 janvier l'avaient prévu pour le 22. Ils souhaitaient l'appuyer par une manifestation préalable. Devant la double interdiction gouvernementale, ils s'inclinent.
- 22 février- 24 février : Révolution à Paris. Ces trois journées révolutionnaires renversent la Monarchie de Juillet, Louis-Philippe abdique.
- 22 février : Les manifestants (étudiants du Quartier latin et ouvriers des faubourgs) se rassemblent, à l’appel des sociétés secrètes et avancent vers la place de la Concorde. La troupe les repousse, mais l’ébullition demeure. Guizot veut faire appel à la garde nationale pour disperser les manifestants. En fin d'après-midi, des incidents dans le quartier de la Madeleine font un premier mort. La garde pactise avec les manifestants et exige à la fois la réforme et la démission de Guizot, que Louis-Philippe accepte dans l’après-midi du 23.
- 23 février :
- Les affrontements se multiplient entre la foule et les gardes nationaux. La plupart des bataillons fraternisent avec la foule et dans l'après-midi reprennent à leur compte l'appel à la « réforme ». Tocqueville est témoin de la démission de Guizot à la Chambre des députés. Dans la soirée, une fusillade fait 52 victimes boulevard des Capucines; les corps sont promenés à travers les rues de Paris; les quartiers de l'Est et du centre se couvrent de barricades.
- Louis Molé devient Premier ministre. Dans la soirée, pour fêter cette victoire, les Parisiens sortent les lampions et vont manifester leur joie sous les fenêtres du ministère des Affaires étrangères qu’occupe Guizot. La troupe tire, faisant plusieurs morts qui sont immédiatement mis sur des charrettes et montrés dans tout Paris. La promenade des cadavres déclenche la révolution.
- 24 février :
- A l'aube, la ville est couverte de barricades.
- Au matin, Molé démissionne. Adolphe Thiers, puis Odilon Barrot, partisans de la réforme, refusent de lui succéder. Vers midi, le palais des Tuileries est attaqué par les insurgés. Louis-Philippe Ier abdique en faveur de son petit-fils de neuf ans, le comte de Paris. Lorsque la duchesse d’Orléans arrive au palais Bourbon pour demander la régence, elle y trouve des insurgés victorieux et des députés qui ont accepté, sous la pression, de former un gouvernement républicain provisoire. La famille royale s'enfuit.
- Dans la soirée, à l'Hôtel de Ville dont les insurgés se sont emparés, formation du gouvernement provisoire (Dupont de l'Eure, Lamartine, Crémieux, Ledru-Rollin, Louis Blanc, "Albert", Marie, Arago, Marrast, Flocon, Garnier-Pagès, Pyat). Une déclaration précise que ce gouvernement « veut la République ». Louis-Philippe quitte Paris. Naissance de la deuxième République française (fin en 1852).
- Émeute à Rouen : le pont de chemin de fer dit « pont aux Anglais » est incendié par les émeutiers.
- 25 février :
- La République est proclamée place de l'Hôtel-de-Ville par Lamartine et Ledru-Rollin. Le gouvernement provisoire crée une garde mobile de 24 000 hommes, recrutés parmi les jeunes chômeurs parisiens; sous l'influence des idées de Louis Blanc, il s'engage par décret à « garantir l'existence de l'ouvrier par le travail ».
- Proclamation du droit au travail.
- Le drapeau tricolore est conservé grâce à un discours de Lamartine qui retourne l’opinion de la foule, rassemblée à l’Hôtel de Ville en faveur du drapeau rouge.
- Auguste Blanqui revient de Blois à Paris.
- 26 février : Création des « Ateliers nationaux » destinés à résorber le chômage (40 000 ouvriers à la mi-avril). Dans les jours qui suivent, la peine de mort en matière politique est abolie, les délits de presse amnistiés, les titres de noblesse abolis, les biens de la famille royale confisqués. La Commission du Luxembourg, composée de délégués ouvriers, se met en place sous l'autorité de Louis Blanc.
- 27 février :
- Parmi les nombreux journaux créés : Le Salut public de Champfleury, Baudelaire et Toubin (il aura deux numéros).
- Victor Hugo félicite Lamartine pour l'abolition de la peine de mort.
- 28 février : Création d'une « Commission du gouvernement pour les travailleurs », présidée par Louis Blanc. Louis Bonaparte quitte Londres et arrive à Paris.
Mars
- Mercredi 1er mars :
- La Société du Peuple du VIIIe arrondissement témoigne sa profonde méfiance à Victor Hugo, dont elle juge le républicanisme douteux.
- Abrogation du serment pour les fonctionnaires.
- 2 mars :
- La journée de travail est ramenée à dix heures à Paris et onze en province.
- Place des Vosges, Victor Hugo prononce un discours pour « la plantation d'un arbre de la Liberté ».
- Proclamation du suffrage universel masculin.
- 3 mars : Karl Marx reçoit en même temps une expulsion hors de la Belgique et une invite (par le gouvernement provisoire) à résider en France.
- 5 mars :
- Une Assemblée constituante est convoquée. Elle doit être élue le 9 avril au suffrage universel direct par tous les Français domiciliés âgés de 21 ans.
- 6 mars : Abrogation des lois restreignant la liberté de la presse. Jules Michelet reprend son cours.
- 7 mars : L’arrêté révoquant Prosper de Barante de sa fonction d'ambassadeur à Pétersbourg est signé par… Lamartine, alors ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire.
- 9 mars :
- Abolition de la prison pour dettes.
- Armand Marrast remplace Garnier-Pagès à la mairie de Paris.
- 11 mars : Classant ses manuscrits, Victor Hugo prévoit (entre autres) les recueils suivants : Les Contemplations, Les Petites Épopées, La Poésie de la rue, Les Quatre Hymnes du Peuple.
- 12 mars : Abolition des châtiments corporels.
- 13 mars : Nuit du 13 au 14 mars. Hugo (Choses vues T1 p 655) : "Cette nuit quatre hommes ont traversé le faubourg Saint-Antoine portant un drapeau noir avec cette inscripion : Guerre aux riches. Ils ont été arrêtés par une patrouille de garde mobile commandée par un jeune capitaine de dix-huit-ans appelé Baudoin. Le drapeau était fait avec un jupon de femme."
- 15 mars : Cours forcé des billets de banque (Paris). Le gouvernement provisoire émet, pour faciliter la circulation monétaire, des coupures de 100 francs et, pour remplir les caisses, fait augmenter de 45% tous les impôts directs (impôt des quarante-cinq centimes).
- 17 mars :
- Journée révolutionnaire à Paris.
- À la demande d'une délégation conduite par le révolutionnaire Auguste Blanqui, le gouvernement provisoire accepte de reporter les élections, mais seulement jusqu'au 23 avril, jour de Pâques. Les socialistes craignaient de voir les notables conservateurs encadrer les populations paysannes et réclamaient un report significatif pour se donner le temps d'éduquer les masses.
- Caussidière est nommé préfet de police.
- 18 mars-24 mars : L'écho de la révolution parisienne se répand en Europe: les Berlinois s'insurgent et contraignent Frédéric-Guillaume à convoquer un Parlement pour la rédaction d'une constitution; Venise se soulève aux cris de « l'Italie libre! », les Milanais chassent les troupes autrichiennes. Le24 mars, le Piémont entre en guerre contre l'Autriche.
- 19 mars : Ayant quitté Paris le 14 afin de préparer les élections, Alexis de Tocqueville prononce avec succès à Valognes une allocution qui présente sa candidature et son adhésion sincère à la République : « N'avons-nous pas renversé la vieille royauté… La royauté de dix siècles en trois ans; la royauté de la branche aînée en trois jours; la royauté de la branche cadette en trois heures. Qui pourrait vouloir restaurer, à l'aide d'une nouvelle révolution, un principe si peu viable? […] Quant à moi, dès que la République a été proclamée, je l'ai acceptée sans hésitation, je l'ai adoptée sans arrière-pensée. J'ai voulu fermement, non seulement la laisser subsister, mais la soutenir de toutes mes forces. Je le veux encore. » L'après-midi, il se rend sans y avoir été convié au dîner patriotique de Cherbourg organisé par les commissaires de la République, et remporte l'adhésion du public grâce à un « petit pathos oratoire ».
- 19 mars : début de l'affaire Libri ; un article du Moniteur dénonce les larcins du comte Libri, académicien et Secrétaire de la Commission des Manuscrits des bibliothèques de France, qui a pris la fuite en ayant dérobé des centaines de livres d'une valeur inestimable.
- 29 mars : Victor Hugo publie sa Lettre aux électeurs. Il ne sera pas candidat à la Constituante, mais il ne refuserait pas son mandat s'il était malgré tout élu.
- 31 mars : Publication du « document Taschereau » visant à discréditer Auguste Blanqui.
Avril
- Dimanche 2 avril : Après la session extraordinaire du Conseil général des 30 et 31 mars, Alexis de Tocqueville préside un banquet démocratique à Saint-Pierre-Église puis rentre à Paris.
- 16 avril : Echec de la journée révolutionnaire à Paris pour le report des élections.
- 19 avril et 24 avril. Tocqueville revient le mercredi 19 à Valognes.
- 21 avril : L'impôt sur le sel est aboli.
- 23 avril : Elections à l'Assemblée constituante au suffrage universel masculin. Succès des républicains modérés (groupe du National). Lamartine est élu dans dix départements et arrive en tête à Paris. Victor Hugo a recueilli 59 446 voix (il est 48e). Il ne sera pas élu. Lamartine a 259 800 voix. Le 34e et dernier élu est Lamennais, avec 104 871 voix. Victor Hugo précède Changarnier qui n'a obtenu que 58 654 suffrages.
- Le lundi 24 avril, deuxième jour des élections à la Constituante, le candidat Alexis de Tocqueville accompagne les électeurs de Tocqueville au chef-lieu de canton et prononce, à leur demande, un discours sur le chemin de Saint-Pierre-Église. Il rentre le soir même à Paris où il apprend les résultats. Avec 110 704 voix, il est le troisième des quinze élus du département, derrière Vieillard et Havin, les deux commissaires de la République. Les élections donnent la victoire aux républicains modérés « de la veille » ; elles sont une défaite pour les candidats de la gauche républicaine ou socialiste, plus cinglante encore en ce qui concerne les chefs des clubs révolutionnaires (Blanqui, Cabet, Raspail).
- 26 avril : Plusieurs dizaines de morts dans une manifestation ouvrière à Rouen. La troupe tire sur les ouvriers.
- 27 avril : Publication du décret de l'abolition de l'esclavage, signé par Victor Schoelcher.
- 29 avril : Changarnier est nommé gouverneur général de l'Algérie.
Mai
- Jeudi 4 mai : L’Assemblée constituante se réunit, la République est officiellement proclamée.
- Député du centre-gauche sous la monarchie de Juillet, Tocqueville appartient désormais au centre-droit, et il siège avec les « républicains du lendemain » ralliés à la République après la révolution de Février (fin le 26 mai 1849).
- 9 mai-10 mai : L'Assemblée Constituante élit la Commission exécutive (Arago, Garnier-Pagès, Marie, Lamartine, Ledru-Rollin) qui doit se substituer au gouvernement provisoire.
- 11 mai : Nomination d'un ministère.
- 15 mai :
- Manifestation en France au profit de la Pologne insurgée.
- Echec de l’insurrection révolutionnaire contre l’Assemblée constituante (Barbès, Blanqui, "Albert", Raspail). Des dizaines de milliers de manifestants investissent le Palais Bourbon. L’intervention de la garde nationale qui chasse les occupants fait échouer la tentative. Le gouvernement en profite pour arrêter les chefs socialistes. Blanqui est en fuite. Barbès, Raspail, Albert, Sobrier, Flotte sont arrêtés. La droite triomphe. L'échec de cette journée révolutionnaire permet de préparer le démantèlement des Ateliers nationaux et la dissolution de la Commission du Luxembourg.
- 16 mai : La Commission des travailleurs (Commission du Luxembourg) est supprimée.
- 17 mai :
- Cormenin, Marrast, Lamennais, Vivien, Dufaure et Tocqueville sont élu à la commission constitutionnelle par l'Assemblée. La commission de dix-huit membres va siéger du 19 mai au 17 juin (vingt-quatre séances).
- Louis Eugène Cavaignac devient ministre de la Guerre.
- 21 mai : Avec les autres représentants, Tocqueville assiste à la fête de la Concorde au Champ-de-Mars.
- 22 mai :
- Abolition de l'esclavage à l'île de La Martinique.
- Victor Hugo décide de se porter candidat aux Élections complémentaires.
- 25 mai : Alexis de Tocqueville intervient longuement à la commission constitutionnelle pour défendre le bicaméralisme.
- Première de la pièce d'Honoré de Balzac, La Marâtre au Théâtre-Historique.
- 26 mai :
- Auguste Blanqui est arrêté.
- Victor Hugo rend publique sa déclaration électorale : Victor Hugo à ses concitoyens.
- 28 mai : Victor Hugo devient président de la « Société de Petit-Bourg », qui se donne pour tâche d'œuvrer en faveur des enfants pauvres, indigents, abandonnés ou orphelins.
- 29 mai : Discours de Victor Hugo à la réunion des Cinq Associations d'art et d'industrie. Celles-ci désignent Victor Hugo comme candidat soutenu par elles.
Juin
- Vendredi 2 juin : La loi d'exil est abrogée pour Louis Bonaparte.
- 4 juin-5 juin : Élections complémentaires à la Constituante, où entrent Thiers, le général Changarnier, Proudhon, Victor Hugo et Louis-Napoléon Bonaparte. L'Assemblée, après débat, valide l'élection de Louis-Napoléon Bonaparte mais celui-ci démissionne. Le premier projet de Constitution de la commission est lu à l'Assemblée et transmis pour examen aux bureaux de celle-ci.
- 10 juin : Victor Hugo se rend, pour la première fois, à la Constituante.
- 14 juin : Élu député aux élections complémentaires du 4 juin, Louis Bonaparte renonce à son mandat.
- 15 juin : Les révoltés d'Ajain étaient des paysans creusois qui le 15 juin 1848 se sont révoltés contre l'impôt des 45 centimes et ont marché sur Guéret, préfecture du département de la Creuse dans la région Limousin. 16 d'entre eux furent tués par la garde nationale de Guéret.
- 20 juin : A la Constituante, discours de Victor Hugo « sur les Ateliers nationaux ».
- 21 juin :
- Le gouvernement décide de supprimer les Ateliers nationaux.
- Un décret de la Commission exécutive ordonne aux ouvriers de 17 à 25 ans de s'enrôler dans l'armée et aux autres de se tenir prêts à quitter la capitale, ce qui équivaut à dissoudre les Ateliers nationaux. Le soir même, des rassemblements d'ouvriers se forment, un cortège se dirige vers la Bastille.
- La Constituante approuve la dissolution des Ateliers nationaux.
- 23 juin-26 juin : Journées de Juin, insurrection ouvrière à Paris réprimée par l'armée commandée par le général Louis Eugène Cavaignac (5 000 ouvriers morts, 11 000 arrestations). L'état de siège n'est levé que le 19 octobre.
- Vendredi 23 juin : Les quartiers Est de la capitale se couvrent de barricades. À midi, début de l'insurrection; vers une heure première barricade à la Porte Saint-Denis. Dans l'après-midi et la nuit formation d'une sorte de forteresse fermée et criblée de barricades des rues Saint-Jacques, Saint-Denis, faubourg Saint-Denis et Poissonnière jusqu'au mur d'octroi. (Rémusat T4 p 335). Alexis de Tocqueville assiste aux combats de rue qui font de nombreux morts chez les insurgés comme chez les défenseurs de l'ordre.
- 24 juin :
- L'Assemblée exige la démission de la Commission exécutive et confie les pouvoirs militaires au général Cavaignac, ministre de la Guerre. L'état de siège est proclamé à Paris - Tocqueville, par « horreur pour la tyrannie militaire », vote contre ce paragraphe du décret, mais le regrette aussitôt. Au cours des journées de Juin, 4 000 insurgés et 1 600 soldats ou gardes ont été tués au combat, 1 500 insurgés exécutés sommairement et on dénombre 11 000 internés.
- En dehors de combats sur place un peu partout, dans la matinée reprise du Panthéon (Rémusat T4 p 335)
- Victor Hugo est l'un des soixante commissaires spécialement nommés par la Constituante pour rétablir l'ordre dans Paris. Il paie de sa personne en entraînant la garde mobile au feu.
- Les insurgés occupent pacifiquement la maison de Victor Hugo, place des Vosges. On a dit à Hugo qu'elle a été incendiée, l'a-t-elle vraiment été ?
- 25 juin : Suite de la répression. Aux premières heures, début de l'attaque générale par Lamoricière au nord, Bedeau au centre, reprise de tout le quartier de l'Hôtel de ville jusqu'à la Bastille et de tous les quartiers du nord. Seul, le faubourg Saint-Antoine résiste jusqu'au soir. Dans la nuit descente progressive des troupes de Lamoricière par les quartiers de l'est pour tourner le faubourg Saint-Antoine (Rémusat T4 p 335)
- Assassinat du général Bréa à la barrière de Fontainebleau, mort des généraux Duvivier et Négrier.
- 26 juin :
- A la fin de la nuit échec de pourparlers : à 11 heures capitulation des insurgés. (Rémusat T4 p 335)
- Ultime résistance du faubourg Saint-Antoine. On exécute massivement les insurgés. On arrête et on déporte sans jugement. Cavaignac triomphe.
- Mgr Affre, archevêque de Paris, tente, face aux insurgés, de leur faire entendre raison. Il est touché d'une balle dans le dos à la Bastille (on dira : une balle perdue). Il meurt dans la nuit.
- 27 juin : Décret sur la transportation des insurgés de Juin 1848.
- 28 juin :
- La commission exécutive est remplacée par Louis Eugène Cavaignac, ministre de la guerre nommé président du Conseil après avoir écrasé l’émeute et dissous les ateliers. Il forme un ministère de tendance républicaine modérée.
- Restriction de la liberté de la presse, fermeture des clubs les plus révolutionnaires, rétablissement des droits de timbre. Louis Blanc et Albert s’exilent en Angleterre (fin en 1870).
- 29 juin : Le ministère Cavaignac est remanié.
Juillet
- 3 juillet : Décret de création d'une Commission provisoire municipale et départementale .
- 4 juillet : Mort de Chateaubriand.
- 6 juillet : Victor Hugo entreprend son action en faveur des prisonniers politiques et contre les mesures extrêmes qui les frappent.
- 8 juillet : Obséques de Chateaubriand.
- 10 juillet : Mgr Sibour devient archevêque de Paris.
- 11 juillet : Caution financière imposée aux journaux. Beaucoup disparaissent, dont Le Peuple constituant de Lamennais.
- 12 juillet : A la Constituante, Victor Hugo intervient contre les restrictions apportées à la liberté de la presse.
- 17 juillet : A la Constituante, discours de Victor Hugo « sur les secours aux théâtres ».
- 19 juillet :
- Chateaubriand, conformément à sa volonté, est enterré à Saint-Malo ; face à la mer, à la pointe du Grand Bé
- Rétablissement du Préfet de la Seine. (Brochure Paris 1971)
- 25 juillet : Les Piémontais sont battus par les Autrichiens à Custozza. Le mouvement italien pour l'unification et l'indépendance de la péninsule subit là un revers décisif.
- 28 juillet :
- Une loi réglemente la création et le fonctionnement des clubs - toute motion de leur part portant atteinte à l'ordre public est passible de sanctions. Restriction des réunions publiques et des clubs.
Août
- Mardi 1er août :
- Le premier numéro de l'Événement, journal inspiré par Victor Hugo, dirigé par Charles et François-Victor Hugo, Auguste Vacquerie et Paul Meurice, est mis en vente.
- Premier « train de plaisir » de Paris à Dieppe, début du tourisme ferroviaire et de l'exode bientôt traditionnel des habitants de la capitale au mois d'août.
- 7 août : Gustave de Beaumont est nommé ministre plénipotentiaire à Londres.
- 8 août : Dans L'Événement, publication d'une lettre de Victor Hugo affirmant qu'il est « absolument étranger » à la rédaction de ce journal.
- 13 août : A la Constituante, discours de Victor Hugo : « Pour les secours aux transportés ».
- 13 août : Sous la présidence de l'évêque de Langres, un bureau destiné à venir en aide aux déportés de Juin est créé. Victor Hugo en assure la vice-présidence.
- 17 août : Le Théâtre historique reprend Marie Tudor.
- 25 août : Par 493 voix contre 292, la Constituante autorise des poursuites contre Louis Blanc et Caussidière. Victor Hugo vote contre.
- 28 août : Adoption du timbre-poste.
- 29 août : A la Constituante, à l'issue du débat touchant la publication des documents trouvés aux Tuileries, Victor Hugo vote contre (avec la gauche).
- La commission constitutionnelle élabore un nouveau projet, après avis des bureaux de l'Assemblée. Le « droit au travail » disparaît de la nouvelle rédaction.
- Alexis de Tocqueville est élu conseiller général au suffrage universel dans le canton de Montebourg, dorénavant séparé de celui de Sainte-Mère-Église.
Septembre
- Samedi 2 septembre :
- 1er numéro du journal Le Peuple de Proudhon.
- A la Constituante, discours de Victor Hugo « sur la levée de l'état de siège ».
- 3 septembre : Victor Hugo vote avec la gauche (proposition Ceyras sur les indigents invalides).
- 4 septembre-1er novembre : Début de la rédaction de la constitution. L'Assemblée examine le projet de Constitution en première lecture. Le débat porte sur le préambule, l'élection du président par le corps législatif, le bicaméralisme.
- 7 septembre : Victor Hugo vote avec la gauche pour que figure une référence aux Droits de l'homme dans le préambule de la Constitution. "la journée, du 7, 777 voix ont voté la république démocratique. Les astrologues, il y a seulement deux siècles auraient conclu de cela bien des choses." (Hugo, Choses vue T 1 p 703)
- 9 septembre : Le baron Charon, gouverneur général de l'Algérie.
- 11 septembre : Intervention de Victor Hugo, à la Constituante, « sur la liberté de la presse ».
- 12 septembre : Alexis de Tocqueville intervient contre l'amendement Mathieu réclamant l'inscription du droit au travail dans le préambule. Il défend l'idée d'organiser socialement la charité.
- 15 septembre :
- A la Constituante, discours de Victor Hugo « contre la peine de mort ».
- Premier numéro de la Revue provinciale. Elle paraîtra régulièrement chaque mois jusqu'en août 1849.
- 17 septembre : Lors d'une élection législative partielle ("complémentaire"), Louis-Napoléon Bonaparte est élu dans cinq départements.
- 20 septembre : Victor Hugo, à la Constituante, intervient « sur la censure et le théâtre ».
- 23 septembre : Louis Bonaparte quitte Londres.
- 25 septembre-27 septembre : L'Assemblée débat sur le bicaméralisme. Alexis de Tocqueville, malade, ne peut prononcer le discours qu'il a préparé, dans lequel, suivant l'exemple américain, il défend le principe des deux chambres, qui permet selon lui un meilleur fonctionnement de la démocratie. C'est une Assemblée législative unique qui sera choisie, conformément à la tradition de 1789.
- 26 septembre : Première apparition de Louis Bonaparte à l'Assemblée.
- 27 septembre : Par 530 voix contre 289, l'Assemblée repousse le principe des deux Chambres. Victor Hugo est parmi les opposants qui ont voté pour le principe des deux Chambres.
- 29 septembre : Victor Hugo témoigne devant le 2e Conseil de guerre de Paris.
Octobre
- Mardi 3 octobre : L’Événement publie un article en faveur de la candidature de Lamartine à la présidence de la République.
- 5 octobre : Alexis de Tocqueville intervient dans la discussion sur la Constitution pour défendre l'élection du président par le peuple. L'Assemblée suit ici le modèle américain: le président de la République est élu au suffrage universel pour quatre ans; il ne peut cependant être réélu avant quatre autres années.
- 6 octobre : Devant le 15, bureau de l'Assemblée, Victor Hugo prononce son « Opinion sur l'exclusion des Bonaparte ».
- 9 octobre : La Constituante décide massivement de confier au suffrage universel direct l'élection du président de la République.
- 11 octobre :
- La loi du 12 janvier 1816 condamnant les Bonaparte à l'exil est abrogée.
- A la Constituante, discours deVictor Hugo « pour la liberté de la presse et contre l'état de siège ».
- 12 octobre : L'état de siège est levé.
- 13 octobre : Cavaignac remanie son gouvernement et fait entrer Jules Dufaure à l'Intérieur, Alexandre Vivien aux travaux publics et Pierre Freslon à l'Instruction publique. Alexis de Tocqueville, qui briguait ce dernier poste, est déçu. En compensation, Cavaignac lui offre de représenter la France à la conférence de Bruxelles prévue pour organiser la paix entre l'Autriche et le Piémont. Tocqueville hésite puis accepte. Mais la conférence n'aura jamais lieu.
- 21 octobre : Les Mémoires d'outre-tombe commencent à paraître en feuilleton dans La Presse (jusqu'au 8 février 1850).
- 22 octobre :
- Le général comte d'Hautpoul, gouverneur général de l'Algérie.
- Dans Le Moniteur, Victor Hugo précise qu'il a voté, avec la majorité, contre la pratique du remplacement militaire.
- 24 octobre : Démission de Goudchaux du gouvernement Cavaignac.
- 25 octobre : Date approximative de la visite de Louis Bonaparte à Victor Hugo pour lui demander son appui.
- 28 octobre : L’Événement prend parti pour la candidature de Louis Bonaparte.
Novembre
- Jeudi 2 novembre-4 novembre. Le projet de Constitution, discuté en seconde lecture, est adopté par 739 voix contre 30, par une majorité de droite. Elle est promulguée le 21 novembre.
- 10 novembre : A la Constituante, discours de Victor Hugo « sur la question des encouragements aux lettres et aux arts ».
- 12 novembre : Promulgation Place de la Concorde de la nouvelle constitution de la Deuxième République. L’État doit fournir du travail ou une assistance aux citoyens nécessiteux. L’exécutif est représenté par un président élu pour quatre ans au suffrage universel, qui nomme et révoque les ministres. L’Assemblée unique, élue pour trois ans, vote les lois.
- 14 novembre : Armand Marrast est élu président de l'Assemblée.
- 15 novembre : Assassinat de Rossi, ancien ambassadeur de France à Rome, italien, ami de Guizot.
- 20 novembre : Louis Bonaparte publie un manifeste électoral.
- 25 novembre : Victor Hugo vote contre le décret que prend l'Assemblée de déclarer que le général Cavaignac a bien mérité de la patrie.
- Gobineau s'indigne de voir les légitimistes se rallier à la candidature de Louis-Napoléon et « servir de piédestal à l'ambition d'un Bonaparte ».
Décembre
- 9 décembre : A la suite d'un article de L’Événement et malgré les démentis de Victor Hugo, le commissaire de police de l'Assemblée fait prévenir le poète qu'il doit veiller à sa sécurité. Si Cavaignac tente un coup de force, Victor Hugo sera enlevé.
- 10 décembre : Élection de Louis Napoléon Bonaparte (parti de l’ordre) comme président de la République avec plus de 5,4 millions de voix ; Cavaignac ne recueille que 1,4 million de voix. Les scores du général Changarnier, de Ledru-Rollin et Lamartine sont négligeables (fin en 1852) :
Candidat Tendance % Louis-Napoléon Bonaparte Monarchiste / Bonapartiste 74,44 % Louis-Eugène Cavaignac Militaire, Conservateur 19,65 % Alexandre Ledru-Rollin Républicain, Extrême gauche 05,08 % François-Vincent Raspail Républicain, Extrême gauche 00,49 % Alphonse de Lamartine Républicain 00,28 % Nicolas Changarnier Monarchiste 00,07 % -
- Tocqueville, qui soutient Cavaignac, refuse de conserver son poste de médiateur pour la conférence de Bruxelles et songe un moment à démissionner de l'Assemblée. Beaumont quitte également l'ambassade de France à Londres.
- 20 décembre :
- Louis-Napoléon Bonaparte est proclamé officiellement président de la République et prête serment devant l'Assemblée. Après avoir juré « de rester fidèle à la République démocratique, une et indivisible et de remplir tous les devoirs que [lui] impose la Constitution », il forme un cabinet conservateur présidé par Odilon Barrot avec Alfred de Falloux à l'Instruction publique (fin en octobre 1849). Déjà commandant de la garde nationale de la Seine, Changarnier, malgré ou en raison de sa ferveur légitimiste, est nommé commandant de la division militaire de Paris et commandant de la garde nationale mobile.
- Abolition de l'esclavage à l'île de La Réunion.
- 22 décembre : L’Événement se dit déçu par le cabinet proposé par le Président.
- 23 décembre : Victor Hugo est invité à l'Élysée. Premier diner organisé par Louis-Napoléon Bonaparte.
- 26 décembre : Le ministère Odilon Barrot se présente devant l'Assemblée.
Liens internes
- L'année 1848 dans le monde
- Chronologie de la France sous la monarchie de Juillet (1830-1848)
- Chronologie de la France sous la Deuxième République (1848-1852)
- 1848 à Paris
Catégories :- Chronologie de la France au XIXe siècle
- 1848 en France
Wikimedia Foundation. 2010.