- Hermione (frégate)
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Hermione
L’Hermione au combat naval de Louisbourg en 1781.Autres noms « La frégate de la liberté » Histoire A servi dans Marine royale française Lancement 1779 Mise en service 1780, construction en six mois Caractéristiques techniques Type frégate Maître-bau 11,5 mètres Tirant d'eau à 1 000 tonnes : 4,73 mètres ;
à 1 100 tonnes : 4,94 mètresTirant d'air à 1 000 tonnes : 47,1 mètres ;
à 1 100 tonnes : 46,9 mètresTonnage 1 166 tonnes vide Propulsion à voile Caractéristiques militaires Armement 26 canons tirant des boulets de 12 livres et 6 ou 8 canons avec boulets de 6 livres Autres caractéristiques Équipage 316 marins au XVIIIe siècle. Aujourd'hui, 80 personnes seront nécessaires pour naviguer. Chantier naval arsenal de Rochefort modifier L’Hermione est un navire de guerre français en service de 1779 à 1793. C'est une frégate de 12 (en référence au calibre de ses canons), portant 34 canons.
Elle fait partie des frégates construites à l'arsenal de Rochefort ; ses sister-ships sont la Courageuse, la Concorde et la Fée.
C'est la seconde frégate portant ce nom mythologique dans la Marine française. Une troisième Hermione a été construite sous le Premier Empire à l'arsenal de Lorient par la société des frères Crucy.
Elle est connue pour avoir conduit le marquis de La Fayette aux États-Unis en 1780, lui permettant de rejoindre les insurgés américains en lutte pour leur indépendance.
Elle fait depuis deux décennies l'objet d'une très importante opération de reconstitution.
Sommaire
Historique
- 1779 : construction en six mois sur les plans d'Henri Chevillard, dit Chevillard Aîné. Entre mai et décembre, le navire est testé avec succès dans le golfe de Gascogne sous le commandement de Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville.
- 1780 : La Fayette embarque à Rochefort sur la frégate en mars et après trente-huit jours de navigation, débarque à Boston pour annoncer l'envoi de renfort français au général Washington. L’Hermione appareille le 2 juin ; elle combat la frégate britannique Iris et subit d'importants dommages.
- 1781 : en mai, le navire reçoit le Congrès américain à son bord. Il combat à plusieurs reprises avec le vaisseau l’Astrée commandé par Jean-François de La Pérouse. L’Hermione est elle-même toujours commandé à cette époque par Latouche-Tréville.
- 1782 : à la fin de la guerre d'indépendance, la frégate regagne la France en février. Elle accompagne alors une escadre en direction de l'Inde pour aider Pierre André de Suffren dans le conflit avec les Britanniques. La paix est cependant rapidement signée et le navire retourne à Rochefort en avril 1784.
- 1793 : le navire reprend du service contre la Grande-Bretagne. Le 20 septembre, il s'échoue sur des rochers au large du Croisic, en France, subissant une importante voie d'eau qui provoque son naufrage.
Caractéristiques
L’Hermione est une frégate ; c'est un bâtiment plus léger et plus maniable qu'un vaisseau. Rattachée à une escadre, elle doit servir d'éclaireur, de répéteur de signaux, ou bien doit assister les vaisseaux désemparés dans la bataille. Employée seule, elle est utilisée pour faire des croisières et la guerre au commerce ennemi.
Elle arbore les mensurations d'un navire de 1 166 tonnes, avec une longueur de tête en tête de 66 m, une largeur au maître-couple de 11,5 m et de 5,78 m de creux. Elle pouvait embarquer 316 hommes. Elle comptait trois mâts et sa voilure de route couvrait plus de 2 200 m2.
Elle est armée de trente-quatre canons, vingt-six tirant des boulets de douze livres (d'où le terme de « frégate de 12 ») et huit canons de huit livres[1].
Elle dispose de trois ponts : le pont de gaillard, le pont de batterie et le faux-pont, situé au-dessous du pont principal. Le premier sert à la manœuvre, le second à l'artillerie et le troisième au repos.
La reconstruction
L'ambition de l'Association Hermione-La Fayette est de reconstruire le plus fidèlement possible à la frégate d'origine, tout en tenant compte des contraintes règlementaires actuelles, notamment en matière de navigabilité, un navire de plus de 65 mètres de long portant trois mâts et 1 500 m2 de voilure, et dont la coque est entièrement réalisée en chêne.
Quelques chiffres : un grand mât à 54 mètres au-dessus de la quille, 2 000 chênes sélectionnés dans les forêts françaises, un puzzle de plus de 400 000 pièces de bois et de métal, 1 000 poulies, 1 tonne d'étoupe pour le calfatage, 26 canons tirant des boulets de 12 livres sur le pont de batterie et 8 canons tirant des boulets de 6 livres sur le pont de gaillard.
Le chantier est installé dans l'une des deux formes de radoub situées à l'extrémité de la Corderie royale à Rochefort. Le lieu est conçu et aménagé pour la visite. Dès l’origine du projet, il s’agissait non pas uniquement de reconstruire au cœur de l’ancien arsenal de Colbert un navire du XVIIIe siècle, mais avant tout de faire partager au public cette aventure afin qu’il puisse découvrir les grandes étapes de cette reconstruction. Le projet s'est révélé être un véritable succès populaire, près de 250 000 visiteurs par an, le seuil symbolique des 3 millions de visiteurs vient d'être franchi. Ce succès populaire constitue avec le soutien des collectivités territoriales, Ville de Rochefort, Département de Charente-Maritime, et Région Poitou-Charentes, le moteur principal du financement de l’Hermione.
Le chantier ayant pris du retard[2], la mise à l'eau initialement prévue en 2008 a été repoussée en 2012. Au XVIIIe siècle, le navire initial avait été construit en moins d'un an. En juin 2008 cependant, après le petit canot et grand canot, la chaloupe, la plus grande des 3 annexes embarquées de l’Hermione a été mise à l'eau, à défaut de la frégate elle-même.
Plusieurs modifications ont été apportées au plan original du navire par souci de solidité et de sécurité : en particulier, les planches sont boulonnées et non chevillées afin d'éviter le jeu secondaire à la durée de construction. De même, les mâts sont collés et non assemblés par des cercles métalliques, afin d'éviter les infiltrations d'eau. Les canons, pour des motifs de poids et également de sécurité, seront allégés et non fonctionnels. Le gréement reste en chanvre ; en mars 2011, la voilure reste prévue en lin.
Une motorisation est prévue en sécurité ainsi que des groupes électrogènes pour l'éclairage et un confort minimal.
L'association Hermione-La Fayette
Erik Orsenna, écrivain, en est le président fondateur. Il est également depuis 1991 président de la Corderie royale - Centre international de la mer, partenaire de l'Association Hermione-La Fayette dans cette opération.
Benedict Donnelly est président de l'Association Hermione-La Fayette depuis 1994. Fils d'un citoyen américain qui participa au débarquement de Normandie, il est d'autant plus sensible aux valeurs que véhicule l’Hermione.
Dès le début du projet et jusqu'à son décès à la fin de l'année 2005, Raymond Labbé, constructeur naval malouin et conseiller technique auprès du ministère de la Culture pour le patrimoine maritime, était au sein de l'association le conseiller technique. Sa grande expérience de la construction navale bois, sa connaissance du patrimoine naval français ont fortement contribué à la mise en œuvre du projet. Aujourd'hui, les membres d'un comité technique présidé par Jean-Pierre Saunier apportent leurs compétences aux entreprises chargées de la construction de la frégate.
Emmanuel de Fontainieu, directeur de la Corderie royale à Rochefort occupe le poste de secrétaire de l'Association. Il est également le responsable de la politique d'animation.
À Rochefort, une équipe de 7 salariés animée par Maryse Vital, déléguée générale, assure la gestion quotidienne de l'association : gestion générale du projet, coordination, suivi administratif et financier, gestion des adhésions, communication, relations presse, relations publiques, relations avec les partenaires, gestion du Comptoir de l’Hermione ; la boutique de vente de produits dérivés, maintenance et entretien du site, etc.
Galerie
Photos de la reconstruction de l’Hermione à Rochefort en 2005
Photos de la reconstruction de l’Hermione à Rochefort en 2006
Photos de la reconstruction de l’Hermione à Rochefort en 2009
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Avril 2009 : les pavois sont peints, l'escalier des officiers est en place.
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La proue de la frégate
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L'échelle des officiers vue de la poupe
Photos de la reconstruction de l’Hermione à Rochefort en juin 2011
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La forge
Voir aussi
Bibliographie
- Emmanuel de Fontainieu, Yves Gaubert, L’« Hermione », de Rochefort à la gloire américaine, Éditions de Monza, 2002 (ISBN 978-2908071955)
- Robert Kalbach et Jean-Luc Gireaud, L’« Hermione » : Frégate des lumières, Paris, Éditions Dervy, 2004, 332 p. (ISBN 2-84454-319-7) [présentation en ligne]
- Jean-Marie Ballu, L’« Hermione », l'aventure de sa reconstruction, Éditions du Gerfaut, 2007 (ISBN 978-2351910184)
- Jean-Yves Delitte, L’« Hermione » : La Conspiration pour la Liberté, Glénat, 2009 (ISBN 978-2353570300)
Liens externes
- (fr) Site officiel
- Restauration de l’Hermione sur le site de l'entreprise Asselin
Notes et références
- Piouffre, Gérard, Transcription du « Journal de la frégate du Roi l’Hermione de 32 canons, commandée par M. de Latouche, lieutenant de vaisseau ». J2P Éditions, BP 20, 38540 Heyrieux.
- L’Hermione à Rochefort : 270 000 visiteurs par an, ouest-france.fr, 24 mai 2010. Consulté le 21 juillet 2010
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