Jean Bart (batiment de ligne)

Jean Bart (batiment de ligne)

Jean Bart (bâtiment de ligne)

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Jean Bart
Le Jean Bart attaqué par des avions AméricainsLe Jean Bart attaqué par des avions Américains
Histoire
A servi dans : Marine nationale française Pavillon
Quille posée : 12 décembre 1936
Lancement : 6 mars 1940
Armé : 1949
Statut : retiré du service en 1961, féraillé en 1969
Caractéristiques techniques
Type : Bâtiment de ligne
Longueur : 248 mètres
Maître-bau : 35 m
Tirant d’eau : 9,60 m
Déplacement : 48 950 tonnes
Propulsion : turbines Parsons - 4 hélices
Puissance : 150 000 ch
Vitesse : 32 nœuds (59 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage : ceinture : 330 mm
pont blindé supérieur : 150 mm
pont blindé inférieur : 40 mm
Armement : 8/380 mm en 2 tourelles quadruples à l'avant, 9/152 mm AA en 3 tourelles triples arrière, 24/100 mm AA en 12 tourelles doubles, 8/40 mm AA en affûts simples, 28/57 mm AA en 14 tourelles doubles, 20/20 mm AA
Rayon d’action : 7 671 milles à 20 nœuds
3 181 milles à 30 nœuds
Autres caractéristiques
Équipage : 911 hommes en 1950 (incomplet)
1 280 lors des opérations de Suez

Le Jean Bart était un bâtiment de ligne de la Marine nationale française, le second de la série des Richelieu.

Sommaire

Historique

Mis sur cale en janvier 1939 aux chantiers de la Loire de Saint-Nazaire, il est lancé le 6 mars 1940. Il est encore en construction lorsqu'éclate la Seconde Guerre mondiale. Devant l'avance allemande, sa construction est accélérée et le canal reliant son site de construction à la mer est fini à la hâte.

Le 19 juin 1940 à la suite d'un véritable exploit, sous la conduite du capitaine de vaisseau Ronarc'h, il parvient à s'évader de sa cale de construction à la barbe des premiers Allemands et à rallier Casablanca par ses propres moyens.

Le 8 novembre 1942, lors du débarquement allié en Afrique du Nord, le Jean Bart qui s'oppose au débarquement allié, est attaqué par des bâtiments américains qui l'endommagent gravement, sans pour autant le couler. Deux jours plus tard il recommence ses tirs et il subit alors une attaque aérienne et s'échoue dans le port. Ne pouvant être réparé sur place et terminé avant la fin des hostilités, il reste à Casablanca, et une partie de son artillerie principale est démontée pour servir de pièces de rechange au Richelieu. Le Jean Bart regagne Cherbourg le 25 août 1945.

En essais en 1949, il est mis en service en 1953. Le dernier cuirassé mis sur cale a été le Vanguard de la Royal Navy en 1944, mais le Jean Bart sera le dernier cuirassé à entrer en service en 1953 pour être placé en réserve en 1957. il n'aura été opérationnel que 4 ans à une époque où le capital ship n'était plus le cuirassé mais le porte-avions.

En 1950, après une première série d'essais, il rallie l'escadre de la Méditerranée. Lors de la crise de Suez en 1956, il participe aux opérations de débarquement en Égypte. L'école des canonniers s'y installe ensuite.

A partir de 1957, il est mis en réserve et ne sera plus utilisé que comme bâtiment-base pour les écoles de la marine avant d'être condamné et démoli à partir de septembre 1970... Pendant toutes ces années, il restera amarré dans la rade de Toulon. Sa silhouette imposante et majestueuse, sera emblématique du port de Toulon.

Évasion de Saint-Nazaire

La construction du Jean Bart se déroule selon une technique inhabituelle : pour éviter les aléas d'un lancement et l'immobilisation prolongée d'une cale sèche, les ingénieurs de Penhoêt construisent le cuirassé sur un terre-plein, accolé à une forme de radoub, l'ensemble étant entouré d'une enceinte. Le 6 mars 1940, le terre-plein est inondé et un déplacement latéral place le Jean Bart dans la forme de radoub. La sortie définitive est alors prévue pour le 1er octobre.

Dès le 18 mai, le capitaine de vaisseau Ronarc'h commence à s'inquiéter pour l'avenir de son bâtiment : « La nuit blanche que j'ai passée du 17 au 18 mai laisse dans ma mémoire une marque ineffaçable », déclare-t-il. Devant l'avancée allemande, la construction est accélérée : du 22 mai au 19 juin, 3500 ouvriers de l'arsenal travaillent au montage des chaudières, de l'appareil moteur et des transmissions. En l'espace d'un mois, on monte trois chaudières, l'appareil moteur, deux groupes de turbodynamos, les transmissions intérieures indispensables, deux pompes pour étaler d'éventuelles voies d'eau, et une partie de l'armement. Les deux hélices sont fixées le 6 et le 7 juin. Le 11 s'achève le montage des trois chaudières, dont l'allumage se termine le 14. La fermeture des doubles fonds a lieu le 17 et l'installation des pompes le 18. Le manque de temps empêche de faire de véritables essais.

La tranchée qui doit faire franchir au Jean Bart le plateau qui s'étend au sud de la forme de radoub est terminée à la hâte. La profondeur de dragage doit atteindre 9 mètres, sur 70 mètres de large ; cela force à attendre la grande marée, du 18 au 22 juin, pour sortir le bâtiment, ou à reporter l'opération au 3 juillet.

L'armement principal est limité à la tourelle avant; on renonce au montage de la carapace de la tourelle 2, dont deux canons seulement sont arrivés à Saint-Nazaire. Les pièces secondaires se limitent à quatre affûts doubles de 13,2 mm, complétés par deux affûts doubles de 90 mm, livrés le 15 et installés le 18, et par deux affûts doubles de 37 mm et deux affûts quadruples de 13.2 mm montés de justesse quelques heures avant l'appareillage.

Le creusement du canal de sortie est ralenti à cause d'un plateau rocheux, qui force à se contenter d'une bande de 50 mètres et une profondeur de 8,50 mètres — le tirant d'eau du Jean Bart est de 8,10 mètres.

Le 18 juin au matin, avec l'arrivée des Allemands à Rennes, le départ est fixé pour la nuit suivante. Le bâtiment ralliera Casablanca et non plus la Clyde, comme on le prévoyait initialement. Cinq remorqueurs participeront à l'opération.

Une colonne motorisée allemande est signalée sur la route de Nantes. Quatre blockhaus défendent l'accès des chantiers. Le Jean-Bart dispose lui-même de moyens d'auto-défense, mais des équipes de sabotage, armées de masses, de chalumeaux, prennent place aux points névralgiques du navire. À 13 heures, l'équipage se met aux postes de combat, et à 15 heures, l'équipe de veille de la tour observe la marche de la colonne, longue de 600 mètres. À 17 heures, les véhicules sont identifiés comme britanniques.

À la nuit, les manœuvres d'appareillage commencent. Un incident éteint les chaudières et les turbodynamos stoppent, privant le Jean Bart d'énergie et de lumière. À 3 h 30, malgré tout, les remorqueurs commencent leur travail et font tourner le bâtiment de 20 degrés sur la droite pour le mettre dans l'axe de la forme de radoub avant de l'engager dans le chenal.

Dans la tranchée, les petites bouées sont à peine visibles et le Jean Bart s'échoue par l'avant sur la gauche, tandis que l'arrière repose sur la berge ouest. Après trois quarts d'heure d'effort, les remorqueurs réussissent à dégager le navire, qui finit par atteindre le chenal de la Loire aux premières heures de l'aube.

À 4 h 40, trois bombardiers allemands se présentent à tribord, à 1 000 mètres d'altitude. Une bombe de 100 kg explose entre les deux tourelles de 380, sans causer de dégâts significatifs — un trou de 20 centimètres et quelques cloisons soufflées. Des chasseurs français, interviennent, d'abord pris pour des appareils allemands et accueillis par des tirs de DCA. À 6 h 30, le Jean Bart est rejoint par deux torpilleurs d'escorte et, à 11 heures, il accoste au pétrolier Tam pour ravitailler en eau et en mazout. À 18 heures, le cuirassé fait route sur Casablanca. Des bâtiments britanniques proposent d'escorter le Jean Bart en Angleterre, ce qui est refusé.

Après de nouveaux incidents techniques, le Jean-Bart réussit à filer 24 nœuds et arrive dans le grand port marocain le 22 à 19 h 30.

Bibliographie

  • Robert Dumas & Jean Guiglini, Les cuirassés de 23 500t, éditions Lela Presse, 2005.
  • Georges Blond, L'épopée silencieuse, dernier chapitre [sur l'évasion du Jean Bart en 1940], Éd. Grasset 1942 ; republié au Livre de Poche, 1970.
  • Vice-Amiral Ronarc'h, L'évasion du Jean Bart, juin 1940, éditions Flammarion, 1951.

Liens externes

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