Casabianca (Q 183)

Casabianca (Q 183)
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Casabianca
Bastia-Sous-marin Casabianca.jpg

Histoire
A servi dans Pavillon de la marine française Marine nationale française
Commandé 1er juin 1925
Quille posée 7 mars 1931
Lancement 7 février 1935
Armé 1er janvier 1937
Statut Désarmé le 12 février 1952
Caractéristiques techniques
Type Sous-marin de première classe de grande patrouille dit de "1.500 tonnes"
Longueur 92,3 m
Maître-bau 8,2 m
Tirant d'eau 4,7 m
Tonnage 1 570 t (surface), 2 084 t (plongée)
Propulsion Surface : 2 Diesels Sulzer 9 cylindres. Plongée : 2 moteurs électriques Alsthom
Puissance 2x 4 300 ch (Diesel), 2x 1 200 ch (élec.)
Vitesse 17 nœuds (surface), 10 nœuds (plongée)
Profondeur 80 m (maximum de sécurité)
Caractéristiques militaires
Armement A l'origine :
11 tubes lance torpilles
1 canon de 100 mm sur le pont devant le kiosque
1 mitrailleuse double de 13,2 sur l'arrière du kiosque.
Après modernisation aux USA :
La mitrailleuse de 13,2 mm a été remplacée par 1 canon AA de 20 mm et un second canon de 20 mm sur l'avant du kiosque.
Rayon d'action 14 000 nautiques à 7 nœuds
Autres caractéristiques
Électronique Un radar de veille et un autre de navigation.
Équipage 5 officiers, 79 officiers mariniers quartiers maîtres et matelots
Chantier naval Ateliers et Chantiers de la Loire, Nantes

Sommaire

Historique

Le Casabianca est un sous-marin de grande patrouille de la classe Redoutable (1931) du type dit « 1 500 tonnes » (coque Q.183) lancé en 1935 et entré en service en 1936. Il est resté célébre pour s'être échappé de Toulon lors du sabordage de la flotte le 27 novembre 1942 afin de reprendre le combat contre les Allemands et les Italiens. Il s'illustra en participant à la libération de la Corse pendant la Seconde Guerre mondiale sous les ordres du capitaine de frégate Jean L'Herminier. Il assura la liaison entre la France occupée et l'état major de la France combattante basé à Alger.

Il devait initialement s'appeler « Casablanca ». M. François Piétri, alors ministre de la marine et qui était Corse, s'étonna que le nom du glorieux marin corse Casabianca ne soit porté par aucun bâtiment de la marine nationale. Avant son lancement, le nom de « Casablanca » fut donc remplacé par « Casabianca » (il n'y avait qu'une lettre à changer pour satisfaire le ministre...).

Le 27 novembre 1942, alors que l'annexion de la zone libre par l'Allemagne va entraîner le sabordage de la Flotte française à Toulon, pour empêcher qu'elle ne tombe entre les mains de la Kriegsmarine, son commandant, le capitaine de corvette Jean L'Herminier, décide de sauver son bâtiment du sabordage. Il rallie Alger non sans avoir été attaqué par des avions allemands ni être inquiété par un destroyer de la Royal Navy. Sur les cinq sous-marins qui ont échappé au sabordage avec le Casabianca, deux autres, le Glorieux et le Marsouin continueront la lutte au côté des alliés,

Le Casabianca dans son état d'origine avant sa modernisation aux USA

Arrivé à Alger, le Casabianca se trouve sous les ordres de l'amiral Darlan jusqu'à la mort de celui-ci, assassiné par le jeune monarchiste résistant Fernand Bonnier de la Chapelle, le 24 décembre 1942. Il passe alors sous les ordres du général Giraud, jusqu'à ce que celui-ci soit définitivement évincé par le général de Gaulle.

Quand le bâtiment participe à la libération de la Corse, il est sous les ordres du général Giraud, chef militaire de l'armée française réunifiée. Cette opération, réalisée à l'insu du général de Gaulle, sera un des prétextes qui conduiront à l'éviction du général Giraud. En tant que chef militaire, il aurait dû demander l'accord de l'autorité politique, c’est-à-dire au général de Gaulle.

Le Casabianca servira principalement à des missions de renseignement et de ravitaillement en hommes et en armes souvent périlleuses comme pour la mission secrète Pearl Harbour, au profit des maquisards corses. Les premiers agents envoyés seront Toussaint Griffi et Pierre Griffi, Laurent Preziosi, Roger de Saule. Son rôle aura été déterminant pour la libération de l'île en septembre 1943[1].

Les facéties de l'histoire ont donné à ce sous-marin un destin peu commun. Qui aurait pu penser lors de son changement de nom que le Casabianca serait l'un des principaux acteurs de la libération de la Corse dont il portait le nom du plus illustre de ses marins, selon la volonté d'un ministre de la marine lui-même natif de cette île ?

Classé monument historique, le kiosque du sous-marin Casabianca, est actuellement exposé sur la place Saint-Nicolas à Bastia. Comme les quelques sous-marins de 1.500 tonnes qui ont été modernisés aux Etats Unis, le kiosque d'origine a été considérablement modifié. Deux radars y avaient été installés ainsi qu'une plateforme sur son avant, supportant un canon antiaérien Oerlikon de 20 mm. Les 2 périscopes hissés et ce canon sont visibles sur le monument du Casabianca mais le kiosque a été tronqué de sa partie arrière ou un second canon de 20 mm Oerlikon avait remplacé la mitrailleuse double de 13,2 mm d'origine française.

Décorations

Cité 7 fois dont 6 à l'ordre de l'armée de mer, le sous-marin Casabianca est décoré de la croix de guerre 1939-1945 et arbore la fourragère rouge de la Légion d'honneur dont le sous-marin nucléaire d'attaque éponyme perpétue la mémoire.

Les derniers Casabianca

Un escorteur d'escadre refondu en escorteur anti-sous-marin a porté le nom de Casabianca de 1957 à 1984.

Actuellement, un des six sous-marins nucléaires d'attaque de la marine nationale française, mis en service en 1987, porte le nom de Casabianca.

Cinéma

Casabianca est un film en noir et blanc qui retrace la glorieuse épopée de ce sous-marins de 1.500 tonnes. Produit par Georges Peclet son scénario reprend le récit authentique du capitaine de frégate Jean l'Herminier. Il est sorti sur le écrans en 1951. C'est l'acteur Jean Vilar qui jouait le rôle du commandant.

Notes et références

  1. Plaquette concernant le 40e anniversaire de la libération de la Corse.

Bibliographie

Liens externes



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