- Minerve (sous-marin)
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La Minerve est un sous-marin français de type Daphné (800 tonnes, dit « à hautes performances »). Il a coulé au large de Toulon le 27 janvier 1968.
Sommaire
La Minerve
La Minerve (indicatif visuel S647), fait partie de la classe de sous-marins français Daphné, comptant 11 sous-marins construits pendant les années 1950 et années 1960 pour la Marine nationale. Mis sur cale en mai 1958 par les chantiers Dubigeon à Nantes, il est baptisé le 30 mai 1960 et mis à flot le 19 juin 1962. Entré en service actif le 10 juin 1964, il est affecté à la première escadrille des sous-marins et ne naviguera que dans les eaux de la Méditerranée.
Le 27 janvier 1968, la Minerve disparait corps et biens au large du Cap Sicié avec 52 marins à son bord. Après avoir débarqué l'officier d'entrainement suite à une semaine de stage de mise en condition opérationnelle suivant la prise de commandement du lieutenant de vaisseau Fauve, le sous-marin faisait route dans le secteur T-65 afin d'effectuer des exercices avec un avion de patrouille maritime Breguet Atlantic. À environ 8 heures du matin, navigant à priori au schnorchel à environ 25 nautiques de la base de Toulon, il informe l'avion d'accompagnement qu'il serait à son poste d'amarrage dans une heure environ. Ce fut le dernier message reçu et on ne vit plus le sous-marin qui a coulé par des fonds entre 1000 et 2000 mètres de profondeur.
L'épave ne sera jamais retrouvée malgré trois campagnes de recherche. La première immédiatement après le naufrage, la seconde un an plus tard et la troisième après la disparition de l'Eurydice en 1970 en utilisant les moyens mis en œuvre pour retrouver l'épave de ce second sous-marin. De ce fait, la cause de l'avarie qui causa la perte de La Minerve n'a jamais été élucidée. Le seul facteur connu est que la météo était très mauvaise à ce moment. Néanmoins, le sismographe de Nice a enregistré une onde de choc au large de Toulon, pouvant être la résultante de l'implosion de la coque. L'endroit exact du naufrage reste inconnu, au moment de la perte du contact radio, l'avion situait le sous-marin en dehors du secteur T-65 et dans le sud-est de celui-ci.
Lors de la cérémonie d'hommage en présence du Général De Gaulle, le 9 février 1968, celui-ci effectua une plongée symbolique à bord de l'Euridyce qui devait disparaître dans les mêmes circonstances 2 ans plus tard. Le général confiera au ministre des armées Pierre Messmer qu'il voulait à cette occasion discuter directement avec des marins pour comprendre ce qui s'était passé. Dans ses mémoires le fils du Général, Philippe de Gaulle indique que son père porta pendant un mois un brassard noir au bras gauche en signe de deuil.
Le capitaine de vaisseau Philipe Bouillot a indiqué plus tard que le nouveau commandant de La Minerve, le lieutenant de vaisseau André Fauve avait plus de 7 000 heures en plongée durant ces 4 dernières années à bord de ce type de sous-marin et n'avait jamais rencontré de problème.
Recherches
Les premières opérations de recherche débutèrent le dimanche 28 janvier vers 2h30, le commandement de celles-ci étant assuré par un contre-amiral à bord de l'escorteur d'escadre Cassard. Les échantillons d'hydrocarbures prélevés en mer ne purent être identifiés comme appartenant au sous-marin. La campagne REMINER (REcherche MINERve) se déroula entre septembre 1968 et octobre 1969 à l'aide du bâtiment hydrographe La Recherche et du bathyscaphe Archimède mais ne permettra pas de localiser l'épave. Une autre opération eut lieu en 1970 en utilisant un traîneau sous-marin baptisé troïka mais se soldera par un échec.
Dans les années 1980, une épave disloquée a été repérée dans le secteur 65 par des moyens magnétiques américains et photographiée, mais elle n'a pu être formellement identifiée.
Caractéristiques
- Déplacement : 869 t en surface, 1 043 t en plongée
- Dimensions (m) : 57,75 x 6,74 x 5,25
- Vitesse : 16 nœuds en plongée
- Équipage : 6 officiers, 17 officiers mariniers, 27 quartiers maîtres et matelots
- Armement : 12 tubes lance-torpilles
- Propulsion : 2 moteurs diesel (en surface), 2 moteurs électriques (en plongée), 2 hélices
- Immersion : 300 m
- Autonomie : 30 jours
L'équipage
Officiers
- Commandant
- Lieutenant de vaisseau André Fauve
- Officier en second
- Lieutenant de vaisseau Jean Agnus
- Lieutenants de vaisseau
- Bernard Gadonnet, Patrice Cailliau
- Enseignes de vaisseau
- Jean-Louis Renard, Alain Jean dit Prugnaud
Officiers mariniers
- Premier-maîtres
- Bernard Doré, Richard Rich
- Maîtres
- Robert Cléren, Michel Dannay, Francis Le Blois, Auguste Le Mens, Daniel Pottier
- Second-maîtres
- Jules Descamps, Bernard Allix, Claude Saussaye, Daniel Nass, Michel Obrenovittch, Jean-Pierre Naudin, Marince Guicherd, Jacques Malarne, Nicolas Migliaccio
Quartiers-maîtres et matelots
- Quartier-maîtres
- Jean-Claude Bulher, Raymond Dumont, Dominique Faure, Jean-François Fort, Serge Gomez, Alain Guérin, Bernard Hélies, Bernard Helmer, Gérard Lambert, Gilbert Leporq, Daniel Leprête, François Meunier, Jean-Luc Moal, Jean-Marc Mouton, Christian Nicolas, Gilles Plottin, Guy Roppart, Daniel Schultz, Roger Teyssandier, Michel Vaugelade, Jacques Vigneron.
- Matelots
- Edmond Rabussier, Michel Paillard, Pierre Ampen, Jacques Priard, Claude Goutorbe, Marcel Coustal, Alain Michel, Patrick Messiaen, Maurice Loichet.
Liens externes
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