Berliet

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Fondateurs Marius Berliet
Produits Automobiles, poids lourds

Berliet est un constructeur automobile français, fondé par Marius Berliet. C'est à l'origine un constructeur spécialisé dans l'automobile, et plus particulièrement l'automobile de luxe, mais c'est essentiellement son activité dans le domaine des poids lourds qui l'a fait connaître.

Sommaire

Historique

Les origines

Marius Berliet (1866 - 1948), fils de tisserand lyonnais, construit son premier moteur et le monte sur sa première voiture en 1895, à l'aide de trois compagnons dans un atelier de 90 m3 situé à la Croix-Rousse[1] . Les voitures monocylindres seront suivies en 1900 par des modèles bicylindres.

En 1902, Berliet reprend l'activité du constructeur lyonnais Audibert et Lavirotte[2] et commence la construction de modèles à quatre cylindres dotés de radiateurs en nid d'abeille et basés sur des cadres en acier en remplacement du traditionnel bois.

En 1904-1906, la société American Locomotive Motor Car Company qui fabrique des locomotives, souhaite développer des automobiles et propose à Berliet d'acheter la licence de construction d'un modèle de course vainqueur de la Targa Bologna[1]. En souvenir du prix payé, ce qui permet d'installer une première usine à Monplaisir, le logo de la marque devient une locomotive américaine stylisée[3].

En 1906, Berliet lance son premier autobus[1].

Avant la Première Guerre mondiale, la marque offre une gamme de voitures de 8 ch à 60 ch : la plupart sont équipées de moteurs à quatre cylindres (2 412 cm3 et 4 398 cm3) mais une version six cylindres de 9 500 cm3 est également proposée.

En 1909, il existe huit succursales ou dépots et quarante-deux agents en France et Algérie[2].

En 1910, l'usine de Monplaisir fabrique le premier camion Berliet[1]. Le type M est un camion à cabine avancée avec un moteur à essence à 4 cylindres, une transmission par chaîne et d'un poids total en charge (P.T.C.) de 3,5 tonnes (charge utile de 2 tonnes).

Berliet CBA de 1914.

De 1910 à 1912, une automobile 12 ch de 1 539 cm3 est produite. À partir de 1912, les versions six cylindres ne sont plus proposées que sur commandes spéciales. C'est également en 1912 qu'une voiture Berliet gagne le rallye de Monte-Carlo. En 1913, la production monte à 3 500 véhicules.

En 1915, un terrain de 400 hectares d'un seul tenant est acheté à Vénissieux et Saint-Priest pour ériger l'usine principale[1].

Pendant la Première Guerre mondiale, Berliet, comme Renault ou Latil, produit des camions pour l'Armée française. Le CBA est le camion emblématique de la Voie Sacrée qui assure les liaisons jusqu'au front lors de la bataille de Verdun[1].

Lancé en 1914, le CBA de 4/5 tonnes de P.T.C. à cabine normale et à transmission par chaîne, qui est commandé à 25 000 exemplaires par l'armée française[4], est produit jusqu'en 1932. En 1916, 40 camions sortent quotidiennement des usines. Berliet fabrique aussi des obus et 1 000 chars d'assaut sous licence Renault. L'effectif de l'usine atteint les 3 150 personnes.

Des difficultés de l'entre-deux-guerres

En 1917, la Société anonyme des Automobiles Marius Berliet est constituée[1]. Des automobiles de 12 CV
(2 613 cm3), de 15 CV (3 308 cm3) et de 22 CV (4 398 cm3) sont produites. Le modèle VB était une copie conforme de la Dodge et devait sortir au rythme de 100 véhicules/jour. En conséquence, Berliet connaît des difficultés financières et est placé temporairement sous administration judiciaire en 1921.

Cabriolet Berliet VIRP de 1936.

En 1923, apparaît le camion LH. Au Salon de Paris, une nouvelle voiture 7 CV (1 159 cm3) est présentée. En 1924, les utilitaires VFA et VHA s'ajoutent. En 1926, de nouveaux moteurs six-cylindres sont montés sur les automobiles tandis que les camions à transmission classique de la série GD débutent. Comme les autres constructeurs à l'époque, Berliet se lance dans les premières missions sahariennes automobiles[1].

À partir de 1925, la marque fabrique ses propres carrosseries[2].

En 1930, le moteur diesel est expérimenté sur le CBA puis monté en série sur le GD2 en 1931.

À partir de 1933, seuls des voitures à 4 cylindres (1 600 et 2 000 cm3) sont produites.

Fin 1936, l'autocar PCK est lancé.

Berliet Dauphine de 1939.

La dernière voiture particulière de la marque est le modèle Dauphine motorisée par un deux litres et empruntant des éléments de carrosserie à la Peugeot 402 B. La Dauphine est fabriquée à moins de 200 exemplaires à partir de janvier 1939 jusqu'à la veille de la guerre.

La gamme des camions se compose des camions VDC, GDR, GDM et GPM.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Berliet porte son effort sur la fabrication de camions « gazobois »[1] adaptés aux restrictions de matières premières imposées par l'occupation allemande et utilisant le bois comme carburant.

L'après-guerre

A la Libération, les usines Berliet sont mises sous séquestre car on reproche à Marius Berliet de s'être empressé de fabriquer des camions pour l'armée allemande afin de maintenir la puissance de l'entreprise[5], d'avoir ignoré la Résistance (refus des sabotages internes) et par conséquence d'avoir servi l'Allemagne. Berliet est le théâtre d'une expérience unique de "gestion ouvrière", de 1944 à 1949[6] puis le contrôle de l'entreprise est rendu à la famille.

En 1949, suite au décès de Marius Berliet, son fils Paul (né en 1918) dirige l'entreprise[1].

Grâce au succès de ses légendaires modèles « long nez » de la série GLR présente sur tous les chantiers et routes de France ou partant à la conquête des pistes d'Afrique française, Berliet devient constructeur le numéro un français du secteur.

Berliet GLC.
Titre Berliet de 1953.

En octobre, le GLR 8 existe en diverses configurations benne, citerne ou fourgon. Les freins à air comprimé sont apparus sur le précédent GDR7W de fin juillet 1948.

En 1950, l'autobus PBR est présenté avec un moteur en position horizontale dans l'empattement.

En mars, la firme propose le GLA 5, un petit camion à cabine avancée de 7,75 tonnes (charge utile 2,5 tonnes) puis 9,3 tonnes de P.T.C. Il existera une version fourgon avec un toit profilé. Un an plus tard, le GLB 5 possède un moteur 4 cylindres diesel Ricardo Comet III de 5 litres, de 75 ch puis 80 ch, une transmission manuelle à 4 rapports, des freins à air comprimé, des empattements de 2,70 à 3,65 mètres. Le P.T.C. est de 9,8 tonnes (charge utile 3 tonnes) puis 10,5 tonnes. Dérivée du GLR, la série GLC est lancée.

À l'automne 1952, sont lancés les cars PLR à moteur horizontal, PLA et PLB, ces deux derniers étant basés sur les GLA et GLB. Plus tard, le PCR sera un PLR avec un moteur vertical avant.

En 1953, Berliet développe un nouveau moteur diesel de 6 cylindres de 150 puis 180 ch monté sur le camion à capot GLM 10 avec une transmission à 2x5 rapports et sur le tracteur routier TLR 10 de 28 à 32 t de poids total roulant (P.T.R.). La couchette est en option.

En 1955, lancement de l'autobus PCP 10.

En octobre 1956, apparition du moteur diesel à turbocompresseur sur le GLM 10 turbo.

À partir de 1957, la firme produit le tracteur semi-remorque TBO 15 de 60 tonnes de P.T.R. avec un moteur diesel de 200 à 320 ch et deux transmissions disponibles, la FBOTP à 2x5 rapports et une de 20 vitesses, des freins à air comprimé en configuration 6x4 et 6x6 pour l'utilisation de construction de barrages d'autoroutes, d'installations portuaires et pétrolières. Pendant l'année, le car PLH est lancé.

Le T100

Article détaillé : Berliet T100.

En 1957, Berliet introduit les modèles de camions T100 spécialisés dans les « chantiers sahariens » et construits à quatre exemplaires. À l'époque, ils sont les plus grands camions du monde. Seuls les T100 n°1 et 2 existent encore aujourd'hui[7]. Le T100 sera la vedette de l'Expédition du Ténéré, destinée à prouver le faisabilité d'une liaison directe Alger/Tchad, malgré l'absence de route.

Développement et nouveaux produits

En 1958, édification de l'usine de Rouïba près d'Alger (Algérie)[1], devenue à l'indépendance usine Sonacome.

Berliet GAK fourgon pompe tonne.

Fin décembre, les GAK 5 et GAK 19, qui remplacent le GLB, inaugurent la nouvelle cabine avancée monocoque Relaxe. Celle-ci adopte un pare-brise galbé, le siège et le pédalier sont suspendus.

En 1959, le GBU 15 est livré à l'armée française. Le tracteur TBU 15 suivra.

Début de Berliet-Maroc à Aïn-es-Sebaa près de Casablanca (Maroc)[1].

En octobre, le car PHN « Randonnée » à moteur arrière transversal est lancé. Les variantes PHC « Escapade » et PHL « Grand Raid » suivront.

Le GBK 6 de 12,5 tonnes de P.T.C. à cabine Relaxe apparaît[8].

En 1960, lancement du GPRK 10 porteur 6x2 avec la cabine Relaxe large déjà présentée en octobre 1958 et de l'autobus PCS 10.

À la base de la série GAK, le porteur de 8,5 tonnes de P.T.C. GAK 50, qui remplace le GAK 4, est équipé d'un moteur diesel Perkins 6 cylindres 4,73 litres de 89 ch et d'une transmission manuelle à 5 rapports.

En 1961, Berliet introduit trois véhicules.

Le T25 est un camion à benne de 47,5 tonnes de P.T.C. (25 tonnes de charge utile) pour les mines à ciel ouvert, avec un moteur diesel 6 cylindres de 14,78 litres et de 320 ch muni d'un turbocompresseur, une transmission à 2x5 rapports, des freins à disques et en option un système de blocage du différentiel. La configuration est 4x2.

À partir de mars[8], la série GCK à cabine Relaxe est équipée d'un moteur diesel 5 cylindres Magic à injection directe procédé MAN de 7,917 litres, de 150 puis 162 ch à 2 150 tr/min avec deux choix de transmissions à 5 et à 13 rapports, de freins à air comprimé, en porteur de 16 tonnes de P.T.C. et en tracteur de 25 tonnes de P.T.R.

Au Salon de Paris, la gamme lourde à cabine Relaxe large se complète des GRK 10 porteur 4x2 de 19 tonnes de P.T.C. et TRK 10 tracteur de 35 tonnes de P.T.R.

Le GRK 10 munie d'une couchette possède un moteur diesel 6 cylindres de 9,5 litres et 180 ch, une transmission manuelle à 6 rapports, une suspension à ressorts multi-lames avec barres stabilisatrices, des freins à air comprimé et des projecteurs ronds (jusqu'en 1966) intégrés dans le pare-chocs.

En 1960 et 1961, deux missions sahariennes (Ténéré-Tchad) utilisent le GBC 8 « Gazelle » entre Alger et Fort-Lamy[1].

En 1962, la mission forestière Congo[Lequel ?]-Gabon en Afrique verte suit. La même année, mise en route d'un site d'étude et de recherche à Saint-Priest puis de pistes d'essais[1].

En 1963, assemblage à Tramagal (Portugal) et début de Berliet-Sénégal à Dakar (Sénégal)[1]. Lancement du T18 (18 tonnes de charge utile), camion à benne à moteur 6 cylindres 240 ch produit en 30 exemplaires.

En 1964, Berliet développe le prototype expérimental TX40, un dumper articulé, équipé d'un diabolo central qui peut pivoter de 180° degré autour du pivot de liaison et s'incline sur les côtés de 15° degré, avec une suspension hydropneumatique indépendante, un moteur diesel Cummins à 8 cylindres en V (V8), monté transversalement à l'avant des roues, de 15,568 litres et de 436 ch à 2 500 tr/min avec un turbocompresseur, une transmission automatique, des freins hydrauliques et une configuration 4x4. Le moteur diesel actionne une génératrice Asea Brown Boveri (ABB) d'une puissance de 220 kilowatts, de 350 ampères et de 625 volts pour alimenter quatre moteurs roues électriques. Le camion a une vitesse de pointe de 70 kilomètres à l'heure, gravit des pentes de 45° degrés avec un P.T.C. de 84 tonnes (40 tonnes de charge utile). Malgré ces qualités et son prix de l'Art et de l'Industrie automobile française remporté au Salon de Paris, ce véhicule n'entra jamais en production.

Toujours en 1964, à 60 kilomètres de Lyon, près de Bourg-en-Bresse, installation d'une vaste usine qui assemble les dumpers, la gamme militaire et les véhicules pétroliers[2].

À partir d'octobre[8], le nouveau moteur 12 litres M 635x40 de 240 ch est monté sur les GR 12, GPR 12 et TR 12. Ces camions à cabine Relaxe large connaissent des problèmes de refroidissement.

En 1965, la firme construit une usine en Chine.

En juin, le révolutionnaire Stradair à capot possède une suspension pneumatique à hauteur variable et atteint 110 km/h. Lors de la présentation, les démonstrations routières sont assurées par le cascadeur Gil Delamare.

Le porteur de 8,85 tonnes de P.T.C. Stradair est équipé d'un moteur diesel de 4 cylindres 5,88 litres de 120 ch à 2 600 tr/min en porte-à-faux avant, d'une transmission manuelle à 5 rapports et de freins à air comprimé.

En septembre, l'autobus standard PCM-R est présenté.

En 1966, la marque lance le T45, un camion à benne 4x2 de 84,5 tonnes de P.T.C. (charge utile de 45 tonnes) pour les mines, avec deux choix de moteurs diesel américains, un V16 GM, 2 temps, de 18,5 litres et de 635 ch ou un V12 Cummins type VT1710C, 4 temps, de 28 litres et de 640 ch, avec une transmission Allison semi-automatique à 6 rapports et des freins à air comprimé. Jusqu'en 1972, c'est 96 dumpers T45 qui ont été construits et vendus pour la France, le Congo, le Zambie et la Corée du Nord. Toutefois ce dernier pays refusa les moteurs et transmission américains, Berliet modifia donc ces composantes pour répondre aux exigences des Coréens.

Période de rachats

En juin 1967, Citroën rachète Berliet. Les camions Citroën sont désormais produits chez Berliet.

Dérivé du GR 12, le GR 10 bénéficie d'un moteur 6 cylindres diesel de 9,5 litres à injection directe de 155 ch, d'une transmission manuelle à 2x6 rapports et de freins à air comprimé. La planche de bord et le levier de vitesses au volant sont nouveaux. Il existe un GR 8.

En 1968, Berliet produit le T60 de 102,5 tonnes de P.T.C. (60 tonnes de charge utile) avec deux choix de moteurs diesel, le V12 MS1240 de 29,6 litres et de 500 ch ou le V12 Cummins VT1710C de 21 litres et de 635 ch avec une transmission Allison semi-automatique à 6 rapports, des freins à air comprimé et une configuration 4x2. L'URSS commande 81 de ces camions à benne pour l'exploitation des mines de cuivre, de fer et de cobalt dans la région de Gaï au sud de l'Oural.

En 1969, lancement de l'autocar Cruisair équipé de moteurs en V. Le Cruisair deviendra le PR 14 en 1975 jusqu'en 1988.

Les petits camions équipés de la nouvelle cabine K (gamme K) sont vendus par Berliet ou Citroën.

Le TR 12 corrigé devient le TR 250. Ce tracteur de 35 tonnes de P.T.R. est équipé d'un moteur diesel 6 cylindres M 635x40 de 12 litres à injection directe de 250 ch, d'une transmission manuelle à 2x6 rapports et de freins à air comprimé. Il existe un porteur GR 250 de 19 tonnes de P.T.C.

En 1970, implantation d'une usine de ponts et essieux à Saint-Priest et d'une unité de production de boîte de vitesses à Andrézieux-Bouthéon[1].

À l'automne, la nouvelle cabine basculante KB 2400 (B comme basculante et d'une largeur de 2 400 mm) apparaît sur le TR 300 à nouveau moteur V8 type V825 à quatre soupapes par cylindre.

Au Salon de Paris, Berliet présente le GX0 équipé d'un moteur diesel V16 GM à 2 temps, de 18,588 litres et de 530 ch à 2 100 tr/min avec une transmission semi-automatique à 5 rapports, un système de blocage des différentiels interpont et de chaque essieu, de freins à air comprimé, de pneus Michelin à basse pression sans chambre à air. Le GXO de configuration 6x6 est un porteur de 75 tonnes de P.T.C. ou un tracteur de 120 à 280 tonnes de P.T.R. Un modèle unique fut construit.

En 1971, la CAMIVA (Constructeurs Associés de Matériels d'Incendie, Voirie, Aviation) regroupe les activités voirie-incendie de Berliet-Citroën et de Guinard à Saint-Alban-Leysse près de Chambéry[1]. Le GAK puis la gamme K serviront pendant de nombreuses années dans les casernes. Entrée en activité d'une usine de petite mécanique et de tôlerie à l'Arbresle au nord-ouest de Lyon. Une chaîne de montage devait fabriquer des autobus à Cuba, mais le projet avorte[2].

L'autocar PR 100 de 100 places est lancé. Sa carrière durera jusqu'en 1999.

En 1973, lancement du tracteur de 35 à 38 tonnes de poids total roulant TR 280 turbo équipé d'un moteur diesel 6 cylindres MS 635 à injection directe et turbocompresseur de 12,02 litres et de 266 ch à 1 800 tr/min, d'une transmission à 8 rapports et de freins à air comprimé. La cabine avancée KB 2400 comporte une ou deux couchettes et un 3e siège central en option. Le TR 280 se place au-dessus du TR 260 dépourvu de turbocompresseur. Il existe aussi un porteur GR 280 turbo de 19 tonnes de P.T.C.

Le TR 300 évolue en TR 320. Celui-ci possède un moteur diesel V8 type V835 de 14,88 litres et 310 ch à 2 300 tr/min, une transmission à 8 rapports, des freins à air comprimé, en configuration de tracteur 6x4 de 38 tonnes de P.T.R., et jusqu'à 120 tonnes pour le transport exceptionnel.

En 1974, la cabine large de la gamme K, qui devient basculante[9], est nommée KB 2200.

Le 880KB est un camion porteur de 12,5 t de poids total autorisé en charge (P.T.A.C.) à cabine avancée de type KB 2200 de 3 places pour des livraisons locales avec un moteur 4 cylindres diesel MD 64.20.30B de 5,88 litres, de 135 ch, une transmission BXSL à 5 rapports et des freins à air comprimé. En option un système de blocage du différentiel est disponible pour une utilisation sur les chantiers.

Le 950KB est un porteur de 13,6 tonnes de P.T.A.C. ou un tracteur de 21 tonnes de poids total roulant autorisé (P.T.R.A.) en configuration 4x2. Une couchette et un système de blocage du différentiel sont en option.

Autobus Berliet PR 110 polonais[9].

Une usine d'autobus est inaugurée à Jelcz en Pologne.

L'entreprise Automobile Peugeot ayant racheté Citroën, La Régie Renault et l'Etat demandent en compensation à reprendre Berliet pour le fusionner avec Saviem et former ainsi le principal constructeur français de poids-lourds (l'autre étant Unic). Fin 1974, Renault rachète Berliet qui compte alors un effectif de 24 000 employés.

En 1975, une chaîne de montage est installée à Lagos au Nigeria[2].

En juin 1977[10], apparition du moteur turbo à air refroidi. La motorisation 6 cylindres MDR 06.35.40 de 12,02 litres et 300 ch équipe le tracteur TR 305[10] à cabine KB 2400.

La même année, Berliet développe le tracteur TR 350 à cabine KB 2400 en configuration 6x4 avec le moteur V8 diesel MIVS 08.35.30 équipé d'un turbocompresseur de 14,96 litres et de 356 ch à 2 000 tr/min, une transmission Fuller RTO12513 à 13 rapports, des freins à air comprimé, un système de blocage du différentiel interpont et des différentiels de chaque essieu moteur avec 38 tonnes de P.T.R.A. et jusqu'à 180 tonnes pour le transport exceptionnel. Il a existé aussi un porteur GR 350 de 26 tonnes de P.T.A.C.

Au Salon de Paris, Berliet présente un tracteur haut de gamme à partir du TR 350 nommé « le Centaure ». Mais ce véhicule luxueux n'eut pas de suite chez Renault puisque seul le modèle de base fut conservé et renommé Renault R360.

En 1978, lancement du camion tactique à cabine découvrable dite torpédo en version porteur GBD en configuration 4x4 ou 6x6 et tracteur TBD 6x6. Ils concurrencent le Saviem SM8 4x4.

La gamme G devient Renault en 1980.

Au Salon de Paris, une nouvelle cabine Saviem large type 875[8] sur la gamme G moyenne haute remplace le modèle KB 2200. Le GLR bénéficie d'une nouvelle chaîne cinématique. Parmi les véhicules de chantier apparaissent les GRH 235, GRH 235R et GBH 280. Ce dernier succède au GBH 260. Enfin, la marque présente la gamme moyenne B. Celle-ci, qui adopte la cabine Saviem type 870[8], remplace les gammes K et KB.

Le GLR 230 avec la cabine M4, en configuration porteur de 19 tonnes de P.T.A.C. 4x2 ou 4x4, est équipé d'un moteur diesel 6 cylindres de 216 ch, d'une transmission BDSL à 6 ou 11 rapports et de freins à air comprimé. Un imposant filtre à air extérieur avec prise d'air haute pour l'exportation vers l'Afrique est en option .

Le GRH 235 est un camion de chantier qui possède la cabine 875 à 3 places. Le moteur diesel est le 6 cylindres MIDS 06.20.30 avec un turbocompresseur de 8,82 litres et 228 ch à 2 400 tr/min, une transmission BM8 à 8 rapports et des freins à air comprimé. Ce porteur de 26 et 30 tonnes de P.T.A.C. est en configuration 6x4.

Le GBH 280 est une variante du GLR à capot pour le chantier, avec un moteur diesel 6 cylindres suralimenté de 12 litres, de 283 ch, une transmission à 8 rapports et des freins à air comprimé. Il existe en configuration 6x4 ou 6x6 avec 32,5 tonnes de charge de P.T.A.C. mais limité à 26 tonnes sur la route.

En avril 1980, les noms de Berliet et Saviem disparaissent définitivement des calandres. Ces deux marques ne forment désormais plus qu'une seule entité : Renault Véhicules Industriels (R.V.I.). Renault choisira les mécaniques Berliet pour les gammes hautes. La cabine KB 2400 continuera sur la série R de Renault jusqu'au lancement du Prémium en 1996.

Appellations des poids lourds

Exemple : GAK 5r.

  • G : porteur
  • T : tracteur
  • K : cabine avancée si la lettre est placée en dernier.
  • chiffre : cylindrée arrondie ou puissance.
  • a, b ou r (pour renforcé) : code châssis

Appellations des moteurs de poids lourd

Exemple : MIDS 06.35.40

Ce système est resté en cours chez R.V.I.


Matériels ferroviaires

À partir de 1921, pour se diversifier, Berliet ouvre un petit atelier de construction ferroviaire et produit de petites automotrices à essence directement issues de la technique "camion" ainsi que des locotracteurs destinés aux embranchements industriels. Jusqu'en 1929, le nombre d'unités vendues sera de l'ordre d'une vingtaine d'unités. Une de ces automotrices, la RCMC à deux essieux est conservée à la fondation Marius Berliet.

En 1933, la compagnie du PLM demande à Berliet d'étudier une automotrice diesel à transmission électrique. À l'issue de l'étude, le PLM commanda six autorails (type RBD 250) dont certains éléments électriques étaient d'origine Als-Thom. Face au succès de ce matériel, 14 autres (type RBD 300) furent commandés pour des livraisons en 1937-1938.

En 1937, le Centre autorails de Grenoble a reçu dans ses effectifs 4 autorails-fourgons Berliet de la série BE ZZDM 101 à 104 ainsi que 2 autorails Berliet de la série BE 3001 à 3014 pour circulation sur la ligne Lyon - Grenoble.

Toutes ces unités, renumérotées en 1947 XBE 1000-2100-3000, assurèrent sur le réseau Sud-Est de la SNCF, un bon service jusqu'à leur radiation qui s'étala de 1963 à 1966.

Parallèlement, après la Seconde Guerre mondiale, l'entreprise fournissait des moteurs aux constructeurs ferroviaires Billard, Campagne et Moyse.

Entre 1956 et 1958, elle exporta des moteurs 6 cylindres pour équiper des "Schienenbus" de la DB. Dans les années 1960, l'activité ferroviaire se limita à de la sous-traitance pour la réalisation de ponts moteurs du métro MP 59 RATP et MR-63 de Montréal puis s'arrêta là.


Trolleybus

La firme Berliet fournit des châssis d'autobus ainsi que des autobus livrés sans moteurs et qui furent équipés d'un appareillage électrique par le constructeur français de trolleybus Vetra.

Modèles d'autobus et d'autocars

Autobus

  • CBL de 1922
  • VMSD de 1927
  • CBOV de 1927, dont ceux pour la compagnie des tramways de Perpignan
  • GSBG à gazogène de 1927, dont ceux pour Lyon
  • PBG de 1931
  • GPS à 3 essieux de 1932
  • PCKBG avec gazogène de 1938
  • PCR 8 de 1952, dont ceux pour Marseille
  • PLA 5 et 19 de 1952
  • PLB 6 et 8 de 1952
  • PLR 10 et 15 de 1952, dont ceux pour l'OTL à Lyon, pour la RATVM à Marseille, et pour Nice
  • PBR 10 à 3 essieux de 1952
  • PCR de 1953, dont ceux pour l'OTL à Lyon
  • PCP 10 de 1955, avec 100 exemplaires pour la RATP à Paris
  • PCS 10 de 1960, avec 50 exemplaires pour la RATP à Paris
  • PH 80 de 1962, dont ceux pour Lyon et Grenoble
  • PH 100 de 1962, dont ceux pour Lyon, Marseille, Nice, Lille, Grenoble et Genève (en Suisse, avec 15 véhicules série 401 à 415 de la CGTE)
  • PH 12-100 de 1965, PH 100 avec face avant de PCM, dont ceux pour Marseille
  • PCM de 1965, dont ceux pour les TCRL à Lyon, pour la SGTE à Grenoble
  • PCM-R de 1965, dont ceux pour la RATP à Paris
Un Berliet PH 12-180, 1er autobus articulé français.
  • PH 12-180 de 1966, 1er autobus articulé français, construit à 15 exemplaires pour les TCRL à Lyon
  • PCM-RE de 1968, série de 25 autobus à étage pour la RATP à Paris
  • PGR de 1968, série de 500 exemplaires à gabarit réduit, pour la RATP à Paris
  • PR 100 de 1971, dont ceux pour la SEMITAG à Grenoble, ceux pour Marseille, Nice, Nantes et ceux pour la RATP à Paris
  • PR 110 pour la Pologne construit à Vénissieux puis sous licence à Jelcz en Pologne
  • PR 100-2, dont ceux pour Marseille et ceux pour la SEMITAG à Grenoble
  • PR 100 MI, dont ceux pour Reims, ceux pour la SEMITAG à Grenoble
  • PR 180 articulé de 1979, dont ceux pour Reims, ceux pour la SEMITAG à Grenoble et ceux pour la RATP à Paris
  • De nombreux châssis avec moteurs ont été carrossés par divers carrossiers dont les deux exemplaires livrés à la fin des années 1960 au réseau des VMCV à Montreux et circulant à Vevey en Suisse.

Autocars

  • CBO de 1922 sur châssis CBA
  • CBO découvrable de 1923, car alpin, dont ceux livrés au PLM pour les services routiers de la route des Alpes.
  • GDHV de 1927 sur châssis GDR
  • VMSD de 1927
  • PGB de 1931
  • GPS de 1932
  • PS de 1939 sur châssis VDC
  • PHN « Randonnée » de 1960 dont ceux des autocars Traffort à Grenoble pour la route des Alpes et les services "Europabus" Genève - Grenoble - Nice.
  • PHC « Escapade » de 1962
  • Stradair 20 avec carrosserie autocar
  • Cruisair 1 de 1969 avec 29 places.
  • Cruisair 2 de 1969 avec 39 places[9].
  • Cruisair 3 de 1969 avec 49 places[9], dont ceux des autocars Ricou à Grenoble pour les services Grenoble - Lyon
  • PR 14 de 1975
  • PR 14 S de 1976


Modèles de véhicules militaires

Berliet a longtemps été l'un des principaux fournisseurs de l'armée française et a exporté un grand nombre de véhicules militaires.

  • GCM primé au concours militaire de 1926
  • VPB 4x4 de 1926
  • VPC 6x6 automitrailleuse de 1926
  • VPDF 6x4 de 1928
  • VPR 6x6 blindé de 1928
  • VUR 4x4 de 1928
  • VURB 4x4 de reconnaissance de 1929
  • VPDB 4x4 blindé de 1930
  • VUDP de 1930 pouvant se conduire dans les deux sens
  • VSH 6x6 de 1932
  • GPE porte-char de 1934
  • GLC 4x4
  • GLM avec citerne de 1952
  • GBU 6x6
  • GBO
  • T 12 8x8 porte-char de 1962
  • GBC 6x6 « Gazelle »
  • GBC 8KT 6x6 de 1962
  • VXB 170 de 1971
  • VXB blindé pour la Gendarmerie en 1971
  • VXB blindé avec canon de 90 mm
  • GBA à capot et cabine découvrable de 1973
  • GBC 8KT CLD 6x6 grue avec vérins
  • GBD à cabine découvrable 4x4 et 6x6
  • GBD 6x6 porte-fusée Exocet
  • GBD 6x6 grue avec vérins
  • VTE porte fusée nucléaire pour le plateau d'Albion (3 exemplaires)
  • TR 280
  • TRH 320 porte-char


Épilogue

Berliet aura été l'un des constructeurs les plus marquants de l'histoire du poids lourd français, en étant à l'origine de nombreuses innovations : conception avancée de ses cabines Relaxe, révolutionnaire Stradair ou autobus PR100 et trolleybus ER100 à plancher surbaissé.

Le logo qui illustre cet article est le dernier réalisé. Il représente une locomotive stylisée qui est issu du logo de 1905 représentant assez fidèlement une locomotive américaine vue de face. Peu à peu, le graphisme s'est schématisé, supprimant même le libellé Berliet.

Notes et références

  1. a, b, c, d, e, f, g, h, i, j, k, l, m, n, o, p et q Service des affaires extérieures - Automobiles M. Berliet -, guide de visite, Découverte d'un vaste monde, 1974.
  2. a, b, c, d, e et f Monique Chapelle, Berliet, Éditions Le Télégramme, 2005. (ISBN 2-84833-139-9)
  3. Renault Magazine n°83, octobre 1976.
  4. Renault magazine du centenaire, octobre 1998.
  5. Jean-Gabriel Jeudy, Camions de France, Deuxième époque, Massin éditeur, 1994, p. 76. (ISBN 2-7072-0236-3)
  6. Renaud de Rochebrune, Jean-Claude Hazera, Les patrons sous l'Occupation, Éditions Odile Jacob, 1995, p. 27. (ISBN 2-7381-0328-6)
  7. Ce dernier appartient à la Fondation de l'automobile Marius Berliet
  8. a, b, c, d et e Jean-Gabriel Jeudy, Les camions de chez nous en couleurs, éditions E.T.A.I., 1996. (ISBN 2-7268-8298-6)
  9. a, b, c et d Berliet charge utile n°52, septembre 1974.
  10. a et b Renault magazine n°84, septembre 1977.

Annexes

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Bibliographie

  • Berliet de Lyon, par J.Borgé et N. Viassnoff, éditions E.P.A., 1981. (ISBN 2-85120-127-1)
  • Charge-Utile hors-série n°31, les dumpers Berliet.
  • Charge-Utile n°109, les Berliet Cruisair.
  • 75 ans d'autobus en France, par Daniel Tillet et Christian Coullaud, éditions E.P.A., 1979.
  • L'atlas des camions français, éditions Atlas, 2007. (ISBN 978-2-7234-5924-2)
  • L'atlas les camions de légende, éditions Atlas, 2004. (ISBN 2-7234-4889-4)
  • L'atlas les camions de chantiers, éditions Atlas, 2006. (ISBN 2-7234-5532-7)
  • Les camions de chez nous, par François Coeffier et Jean-Gabriel Jeudy, éditions MDM, 1992. (ISBN 2-909313-06-9)
  • Les trolleybus français, par Pascal Béjui et René Courant, Presses et éditions ferroviaires, 1985. (ISBN 2-905447-01-X)
  • Histoire des transports dans les villes de France, par Jean Robert à compte d'auteur, 1974.
  • Joël Darmagnac : auteur d'une série d'articles dans le magazine Charge Utile.

Articles connexes

Liens externes



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