Henry Grouès

Henry Grouès

Abbé Pierre

abbé Pierre
L’abbé Pierre (portrait dessiné, fusain et sanguine)
L’abbé Pierre (portrait dessiné, fusain et sanguine)

Nom de naissance Henri Grouès
Naissance 5 août 1912
Lyon, France
Décès 22 janvier 2007 (à 94 ans)
Paris, France
Nationalité France Française
Profession(s) Prêtre catholique
Ancien résistant français
Ancien député français
Distinctions Grand-croix de la Légion d’honneur.
Croix de guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance

Henri Grouès, dit l’abbé Pierre[1], né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris, est un prêtre catholique français, résistant puis député, fondateur du Mouvement Emmaüs (organisation caritative laïque destinée à aider les pauvres, exclus et réfugiés) et de la Fondation Abbé-Pierre pour le logement des défavorisés.

Sommaire

Biographie

L'abbé Pierre sur La Fresque des Lyonnais

Henri Grouès est né le 5 août 1912 à Lyon (IVe) dans une famille bourgeoise aisée et pieuse de négociant en soie lyonnais, originaire, du côté paternel, du hameau de Fouillouse en Saint-Paul-sur-Ubaye, village le plus haut des Alpes-de-Haute-Provence situé au fond de la vallée de l'Ubaye, et de Tarare dans le Rhône du côté maternel. Il est le cinquième de huit enfants. Il a été baptisé à l'église Saint-Eucher, dans le 4e arrondissement de Lyon. Il passe son enfance à Irigny, une commune au Sud-Ouest de Lyon. À 12 ans, il accompagne son père à la confrérie séculaire des Hospitaliers veilleurs, où les bourgeois se font coiffeurs barbiers pour les pauvres.

Élève à l'externat Saint-Joseph (actuel lycée Saint-Marc), il fit partie des scouts de France, dans lesquels il fut totémisé « Castor méditatif ». En 1928 à 16 ans, après un « coup de foudre avec Dieu » selon ses propres mots, il veut entrer dans les ordres franciscains, cependant il devra attendre d'avoir 17 ans et demi. À ce sujet il déclara « On me disait beau gosse, peut-être même un peu mondain, pourtant, le lendemain je serai moine. »

Entrée dans les ordres

En 1931, il fait profession chez les capucins où il prononce ses vœux. Il renonce cette année-là à sa part du patrimoine familial, et donne tout ce qu’il possède à des œuvres caritatives. En religion, Henri Grouès devient frère Philippe. En 1932, il entre au cloître, au couvent de Crest où il passe sept années d'austérité religieuse.

Le samedi 18 décembre 1937, il est ordonné diacre par Mgr Pic, évêque de Valence (Drôme) dans la chapelle du Grand Séminaire, 75 rue Montplaisir, qui abrite aujourd'hui le Lycée Privé Catholique Montplaisir.

Il est ordonné prêtre le 24 août 1938 en la chapelle du lycée Saint-Marc. En avril 1939, il devient vicaire à la Basilique Saint-Joseph de Grenoble.

Seconde Guerre mondiale

Il est mobilisé comme sous-officier dans le régiment du train des équipages, en décembre 1939, au début de la Seconde Guerre mondiale.

Selon sa biographie officielle issue des archives officielles du Ministère de la Défense Nationale[2], « vicaire à la cathédrale Notre-Dame de Grenoble, il recueille des enfants juifs dont les familles ont été arrêtées lors des rafles des Juifs étrangers en zone Sud, en août 1942 »[3].

La même année, il fait passer en Suisse le plus jeune frère du général de Gaulle, Jacques, ainsi que son épouse. Il participe à la création de maquis dont il est un des leaders dans le massif du Vercors et le massif de la Chartreuse. C'est à cette époque qu'il rencontre Lucie Coutaz, qui le cache sous un faux nom, et restera sa secrétaire particulière jusqu'à sa mort en 1983. Elle est considérée comme la cofondatrice du Mouvement Emmaüs.

Il aide les réfractaires au Service du travail obligatoire (STO). Il prend le nom d’abbé Pierre dans la clandestinité. En 1944, il est arrêté par l’armée allemande à Cambo-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques, mais est relâché et passe en Espagne puis rejoint via Gibraltar le général de Gaulle à Alger en Algérie française. Il devient aumônier de la Marine sur le Jean Bart à Casablanca (Maroc) et devient une figure importante de la Résistance.

Ses actions dans la résistance lui valent la Croix de guerre avec palme à la Libération. De son expérience passée et des drames dont il a été témoin, il doit, comme bien d’autres résistants de tout bord qui l’ont côtoyé, son engagement politique pour restaurer une société digne fondée sur les droits humains fondamentaux, mais aussi sa profonde détermination à agir pour des causes qu’il croit justes, y compris parfois dans l’illégalité, et à mobiliser autour de lui pour faire changer les lois établies et les regards indifférents.

Carrière politique

Henri Grouès, dit l'abbé Pierre
Parlementaire français
Naissance 5 août 1912
Décès 22 janvier 2007
Mandat Député 1945-1951
Début du mandat
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Meurthe-et-Moselle
Groupe parlementaire MRP
Quatrième République

Après la guerre, sur les conseils de l’entourage de De Gaulle, et l’approbation de l’archevêque de Paris, il est élu député de Meurthe-et-Moselle aux deux assemblées nationales constituantes (1945-1946), comme indépendant apparenté au Mouvement républicain populaire (MRP) de résistants démocrates-chrétiens, puis à l’Assemblée nationale de 1946 à 1951, où il siège d’abord sein du groupe MRP. Sa profession de foi affiche un programme proche du populisme (ni capitaliste, ni collectiviste, Suppression des contraintes administratives, vote familial, immigration étroitement filtrée, expulsion immédiate des immigrés indésirables[4])

En 1947, il est vice-président de la Confédération mondiale, mouvement fédéraliste universel (mondialisation démocratique). Avec Albert Camus et André Gide, il fonde le comité de soutien à Garry Davis, citoyen du monde, qui s’oppose à la remontée rapide des égoïsmes nationaux et déchire son passeport devant l’ambassade américaine.

Il se désolidarise du parti politique après « l’incident sanglant » de Brest d’avril 1950, ayant provoqué la mort de l’ouvrier Édouard Mazé. Dans sa lettre de démission du 28 avril 1950, Pourquoi je quitte le MRP, il dénonce les positions politiques et sociales du Mouvement. Il rejoint ensuite la Ligue de la jeune République, mouvement chrétien socialiste. Mais, il ne se représentera plus à l’Assemblée à la fin de son mandat : sa courte carrière politique se termine en 1951 et l’abbé Pierre retourne à sa vocation première de prêtre-aumônier et s’investit, avec sa petite rente d’ex-député, dans ses actions caritatives.

Fondation d’Emmaüs

Il fonde en 1949 le Mouvement Emmaüs (en référence à Emmaüs, village de Palestine apparaissant dans un épisode du dernier chapitre de l'Évangile selon Luc) d’aide aux déshérités, particulièrement aux sans-abris. Il commence ainsi dès 1950 par fonder la communauté d’Emmaüs Neuilly-Plaisance.

Les communautés Emmaüs se financent par la vente de matériels et d’objets de récupération et construisent des logements.

« Emmaüs, c'est un peu la brouette, les pelles et les pioches avant les bannières. Une espèce de carburant social à base de récupération d'hommes broyés. »

[5] C’est une organisation laïque.

En 1952, il participe au jeu « Quitte ou double » sur Radio Monte Carlo pour alimenter financièrement son combat, où il gagnera 256 000 francs de l'époque.

En décembre 2003, sur la proposition de M. Jean-Paul Carteron Président du Forum de Crans Montana, il reçoit le prix de la Fondation des mains de S.A.S. le prince héréditaire Albert de Monaco. Il s'agira du seul prix « profane » accepté par l'abbé Pierre dans toute vie. Ainsi qu'il le déclara en recevant la modeste œuvre d'art symbolisant ce prix, « je la mettrai sur la table où tous les jours je dis ma messe ».

Hiver 1954

L’abbé Pierre acquiert sa notoriété à partir du très froid hiver de 1954, meurtrier pour les sans-abri pour une « insurrection de la bonté ». « Il y a cinquante ans, tous sortaient à peine des atrocités de la guerre. Tous avaient dû fuir, chacun se sentait proche des réfugiés. Les gens se rappelaient la souffrance et la peur. Ils étaient davantage prêts à réagir. Mais on ne renouvelle pas des faits historiques comme celui-là. »

Il lance le 1er février 1954 un appel mémorable sur les antennes de Radio-Luxembourg (future RTL)[6], qui deviendra célèbre sous le nom d'Appel de l'abbé Pierre.

Le lendemain, la presse titra sur « l’insurrection de la bonté ». L’appel rapportera 500 millions de francs en dons (dont 2 millions par Charlie Chaplin)[7], une somme énorme pour l’époque et complètement inattendue, des appels et courriers qui submergèrent complètement le standard téléphonique de la radio, et des dons en nature d’un volume si immense qu’il fallut des semaines pour simplement les trier, les répartir et trouver des dépôts pour les stocker convenablement un peu partout en France.

L’appel de 1954 attira des bénévoles de toute la France pour aider d’abord à la redistribution, mais aussi fonder les premiers groupes se réclamant de cet appel. Rapidement, il dut organiser cet élan inespéré de générosité, et le 23 mars il fonde les Compagnons d’Emmaüs, communauté de chiffonniers qui construisent des logements pour les sans-abri, et les accueillent en leur procurant non seulement toit et couvert en situation d’urgence mais aussi un travail digne. Nombre de compagnons d’Emmaüs seront ainsi d’anciens sans-abri, de tous âges, genres et origines sociales, sauvés de la déchéance sociale ou parfois d’une mort certaine et rétablis dans leurs droits fondamentaux, par les communautés issues de cet élan de générosité à qui ils retournent leurs remerciements par leur propre engagement caritatif.

Le combat de l’abbé Pierre a aussi permis l’adoption d’une loi interdisant l’expulsion de locataires pendant la période hivernale.

Réforme de la doctrine de l’Église

En 2005, dans son livre Mon Dieu… pourquoi ?, rédigé avec Frédéric Lenoir, il déclare qu’il a été attiré par des jeunes filles, étant lui-même jeune homme et avant d’entrer dans les ordres. À ce sujet, il invite les dirigeants d'Église à réfléchir sur une éventuelle réforme de la discipline de l’Église en faveur de l’ordination des hommes mariés. Et ne comprend pas l’opposition des papes Jean-Paul II et Benoit XVI, l’ordination des hommes mariés étant autorisée par l’Église dans certains rites orientaux. En outre, il voit dans cette autorisation un moyen de lutter contre la pénurie de nouveaux ministres du culte de l’Église. Il incite également à réfléchir à l’ordination des femmes.

Dans cet ouvrage, il ne s’oppose pas à l’homoparentalité, à condition que les enfants ne subissent aucun préjudice psychologique ou social et explique notamment son opinion sur le fait « qu’un modèle parental classique n’est pas nécessairement gage de bonheur et d’équilibre pour l’enfant ». Mais il se déclare contre le mariage et préfère y substituer une « alliance » homosexuelle. Car selon lui, le mariage homosexuel « créerait un traumatisme et une déstabilisation sociale forte. »

Accidents et problèmes de santé

Il a été régulièrement malade, notamment des poumons quand il était jeune. Il s’est sorti indemne de situations dangereuses :

  • Tombé dans une profonde crevasse quand il aidait des gens à s’enfuir pendant la guerre.
  • Rescapé quand l’avion dans lequel il se trouve réussit un atterrissage d’urgence, sans moteur, dans les années 1950 en Inde.
  • Et surtout, naufragé miraculé en 1963, au Rio de la Plata entre l’Argentine et l’Uruguay. Quatre-vingts personnes perdent la vie autour de lui, qui survit accroché à un bout de bois. Peu de temps après, lors de son voyage à Alger, il exhibait avec une sorte de joie pleine de gratitude un couteau suisse qui avait été déterminant pour lui en cette aventure. Il se montra plein de compassion pour les orphelins hébergés à l’école Lavigerie (Casbah) et demanda pour eux une aide particulière au cardinal archevêque d’Alger, Monseigneur Duval.

En 1989,il enregistre le 45 tours "Les Enfants sans Noël", avec une chorale d'enfants et une pléiade d'artistes.

Tous ces accidents vont participer à lui forger une image de miraculé.

La vigne à Farinet

L’abbé Pierre fut le proprétaire, entre 1994 et 1998, de la vigne à Farinet, la plus petite vigne cadastrée du monde, créée par Jean-Louis Barrault, et dont le vin est vendu au profit d’une œuvre humanitaire. En août 1999, à l'occasion d'une visite conjointe dans la commune suisse de Saillon à proximité, l’abbé Pierre remis la vigne au Dalaï Lama, dont il est actuellement le propriétaire[8],[9]. L'abbé Pierre souhaita revoire cette vigne avant de mourir, et un survol en hélicoptère en était prévu avec Bruno Bagnoud, patron d'Air Glaciers, mais le fondateur d'Emmaüs quitta ce monde quelques jours avant[10].

Sa mort

L’abbé Pierre meurt le lundi 22 janvier 2007, tôt le matin (5 h 25 heure locale), à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, des suites d’une infection du poumon droit consécutive à une bronchite. Il était âgé de 94 ans.[11],[12]

Il affirmait : « J’ai passé ma vie à prier Dieu pour mourir jeune ». Et il ajoutait : « Vous voyez, c’est raté ! ».

L’ensemble de la classe politique française ne tarit d’éloges et reconnaît le travail réalisé par l’abbé Pierre, notamment le président de la République Jacques Chirac, le Premier ministre Dominique de Villepin, la candidate socialiste Ségolène Royal et le candidat de l'UMP Nicolas Sarkozy.

De très nombreuses associations et fondations françaises ou internationales qui ont milité avec l’abbé Pierre dans des causes communes en faveur des plus démunis lui rendent le jour même un vibrant hommage par des communiqués officiels.

L’ancien président de la République Valéry Giscard d'Estaing a demandé que soient célébrées « des obsèques nationales » en l’honneur de l’abbé Pierre. La présidence de la République s’est prononcée le jour de sa mort pour savoir si un « hommage national » ou un « deuil national » (la plus haute distinction funéraire française) serait rendu. Conformément aux souhaits de la Fondation Abbé Pierre et la famille qui semblait s’opposer à la seconde option, c’est la première option qui a été choisie (réservée tout de même à des personnalités telles, Jean-Paul II et le Commandant Cousteau), plus conforme au testament de l’abbé qui préférait que tout l’argent serve plutôt à la collecte au profit des œuvres de sa Fondation, à laquelle il a donné tout au long de sa vie l’ensemble de ses droits ainsi que les dons personnels faits à son nom.

Une chapelle ardente a été ouverte à tous, les mercredi 24 janvier et jeudi 25, toute la journée, à l’hôpital du Val-de-Grâce à Paris, où son cercueil simplement surmonté de sa canne et son bérêt fut exposé aux remerciements du public ; un hommage populaire à l’abbé Pierre a été organisée par le Mouvement Emmaüs le jeudi 25 janvier au Palais Omnisports de Paris-Bercy, de 19 à 23 heures. Par ailleurs, des livres d’or collectent les hommages populaires à Paris, Metz et dans plusieurs communautés Emmaüs du Sud de la France ; face aux demandes, d’autres communautés Emmaüs en France ou dans le monde recueillent aussi les hommages du public.

Ses obsèques

Suite à la demande de la famille, les drapeaux français n'ont pas été mis en berne lors de l’hommage national. Les obsèques se sont déroulées le vendredi 26 janvier à 11 heures, dans la cathédrale Notre-Dame de Paris. Diverses personnalités de tout bords se sont jointes à la cérémonie, placées derrière Jacques Chirac, de nombreux compagnons d’Emmaüs et la famille : Valéry Giscard d'Estaing, Dominique de Villepin, de nombreux ministres français, des artistes... ainsi qu’une immense foule anonyme. Fait rare en France, le cortège funéraire a été applaudi par le public, ainsi que dans la cathédrale.

Durant la cérémonie les représentants officiels de différentes religions étaient présents et lui ont remis symboliquement des cadeaux placés sur son cercueil, posé à même le sol. Exception notable: l'absence de tout représentant autorisé des institutions juives.

Son cercueil a ensuite été transféré vers sa communauté d’Esteville en Seine-Maritime, où l’abbé Pierre a été inhumé dans la plus stricte intimité.

Plusieurs personnalités politiques se prononcent déjà pour le transfert de sa tombe au Panthéon, en dépit de ce que voulait l’abbé dans son livre-testament et ses déclarations.

Rencontres et actions internationales

L’abbé Pierre a rencontré au cours de sa vie les papes Pie XI, Pie XII, Jean XXIII et à plusieurs reprises Jean-Paul II ; trop fatigué pour voyager il n’a pas pu rencontrer directement le nouveau pape Benoît XVI, mais il a noué des contacts épistolaires.

Bien qu’ayant souvent critiqué les positions de l’Église et tenu des propos parfois interprétés comme anticléricaux, l’abbé Pierre ne s’est jamais placé contre l’Église et tenait plus que tous à sa mission pastorale mais non prosélyte ; il respectait sa hiérarchie, à laquelle il reprochait seulement mais ouvertement d’user de trop de faste, et il a conservé sa liberté de ton et d’action ainsi que sa franchise même sur les sujets réputés dérangeants.

Refusant toute montée en responsabilité au sein de l’Église pour pouvoir se consacrer à ses missions au plus près du peuple, il a su cependant rencontrer les plus grands, et il a rencontré des membres éminents de la communauté scientifique, politique ou religieuse internationale notamment :

Image et polémiques

Image publique

L’image du grand barbu en soutane, en grosse pèlerine et godillots que lui a un jour offert un sapeur-pompier, forge vite son statut de « héros légendaire », de « juste » (d'après son testament évoqué par les membres du Mouvement Emmaüs, cette pèlerine emblématique reviendra au Musée des pompiers de Paris).

Après l’appel de 1954 et la sortie du film Les Chiffonniers d'Emmaüs consacré à l’abbé Pierre, Roland Barthes a analysé, en 1957, son visage « qui présente clairement tous les signes de l’apostolat : le regard bon, la coupe franciscaine, la barbe missionnaire, tout cela complété par la canadienne du prêtre-ouvrier et la canne du pèlerin. Ainsi sont réunis les chiffres de la légende et ceux de la modernité. »[16] Sa coupe, « équilibre neutre entre le cheveu court […] et le cheveu négligé », approche selon le sémiologue l’intemporalité de la sainteté, et l’identifie à saint François d’Assise. La barbe, celle du capucin et du missionnaire, symbolise quant à elle la pauvreté et la vocation apostolique comme pour le père de Foucauld. Son visage évoque donc à la fois la spiritualité de l’homme, le combat de son sacerdoce, et sa liberté vis-à-vis de sa hiérarchie. Pour Pierre Bourdieu, l’abbé est même un prophète, « surgi[ssant] en temps de disette, de crise », « pren[ant] la parole avec véhémence et indignation »[17].

Mais, Barthes se demande aussi si « la belle et touchante iconographie de l’abbé Pierre n’est pas l’alibi dont une bonne partie de la nation s’autorise, une fois de plus, pour substituer impunément les signes de la charité à la réalité de la justice. » Cette grande popularité en France ne s’est jamais démentie, les enquêtes d’opinion de la presse le plaçant pendant une dizaine d’années (un record inégalé, après avoir succédé au commandant Jacques-Yves Cousteau, à peine éclipsé durant un an par une seconde place temporaire imputée à l’affaire Garaudy) en tête des personnalités préférées des Français, comme celles du Journal du Dimanche publiées plusieurs fois par an, jusqu’à ce qu’il demande à en être retiré en début 2004. « C’est à la fois une arme et une croix », dit-il, pour laisser la place des honneurs aux plus jeunes.

L’abbé Pierre s’est toujours appuyé sur son image grâce aux médias, depuis son appel sur Radio-Luxembourg en 1954 jusqu’à sa présence à l’Assemblée nationale en janvier 2006, en faveur de la loi SRU sur le logement social. Selon Bernard Kouchner, fondateur de Médecins du monde, il est ainsi l’inventeur de la loi du tapage médiatique[18].

Ces dernières années encore, malgré la maladie et l’âge, il est descendu dans la rue pour soutenir la cause des pauvres. Il a soutenu l’association Droit au logement (DAL). Un dernier combat qui fait encore l’actualité politique en pleine campagne présidentielle 2007, où les candidats se pressent pour défendre une future loi sur le logement opposable poussée par l’action médiatique d’associations de sans-logis, un texte qu’ils veulent maintenant nommer « loi Abbé Pierre, » comme avant lui son ami Coluche à qui on a attribué la loi sur les dons aux œuvres caritatives, une autre icône populaire et médiatique et pourtant si humaine de la fin du XXe siècle restée dans le cœur des Français et que l’abbé Pierre avait soutenu avant de devoir, lui le vieil homme, lui succéder dans son combat inachevé pour les « exclus du partage. »

Enfin, la marionnette de l'abbé Pierre dans l'émission télévisée satirique Les Guignols de l'Info contribue également au façonnement de son image publique et médiatique. À l'instar d'un Johnny Hallyday, il fait ou faisait aussi les choux gras de nombreux imitateurs de la scène francophone tels Laurent Gerra ou Bernard Castaing.

Affaire Roger Garaudy

En avril 1996, lorsque son ami Roger Garaudy est en procès pour négationnisme suite à la publication de son livre Les mythes fondateurs de la politique israélienne, il lui apporte son soutien, ce qui lui vaudra d’être exclu du comité d’honneur de la LICRA. Dans une lettre de soutien à l'auteur rendue publique le 18 avril 1996, il écrit tout le respect que lui inspire « l'énorme travail » réalisé par Roger Garaudy pour l'écriture du livre, et son « éclatante érudition, rigoureuse ». Il ajoute qu'accuser Roger Garaudy de « révisionnisme » est une « imposture », une « véritable calomnie[19]».

Il expliquera néanmoins par la suite avoir agi « à titre amical[20]» et se démarquera des tentatives pour « nier, banaliser ou falsifier la Shoah » dont il avait été lui-même témoin. Mais, selon les termes du quotidien L'Humanité, « ce revirement tardif ne dissipe cependant pas le malaise. »[21]. L’historien Pierre Vidal-Naquet déclara pour sa part : « Je crains que la prise de position de l’abbé Pierre ouvre les vannes d’une poussée antisémite. »[22]

Certains ont critiqué les propos de l’Abbé Pierre sur l’idée de la terre promise dans l’Ancien Testament. En effet, il dénonçait la prise très violente de cette terre par les israélites, telle qu’elle est décrite dans la Bible : « Que reste-t-il d’une promesse lorsque ce qui a été promis, on vient de le prendre en tuant par de véritables génocides des peuples qui y habitaient, paisiblement, avant qu’ils y entrent » dira-t-il à Bernard Kouchner[23] et il n’hésitera pas à en déduire une véritable vocation à l’exil de ce peuple « Je crois que - c’est çà que j’ai au fond de mon cœur - que votre mission a été - ce qui, en fait, s’est accompli partiellement - la diaspora, la dispersion à travers le monde entier pour aller porter la connaissance que vous étiez jusqu’alors les seuls à porter, en dépit de toutes les idolâtries qui vous entouraient. »[23]

Certains ont vu dans ces déclarations une reprise tout juste voilée de l'ancienne thématique chrétienne de l'auto-malédiction d'un peuple juif "avatar de Caïn", [24] (thématique désavouée par l'église à l'occasion de la déclaration "Nostre Aetate" issue de Vatican II [25]) et, finalement, "une lecture de la Bible très conforme à l'antijudaïsme d'une partie du catholicisme avant Vatican II".[26],[25]

l'abbé Pierre considère que le débat sur la Shoah reste ouvert : « ils [la LICRA] n’acceptent absolument pas le dialogue, contrairement à Garaudy. Ils considèrent que le débat (sur le génocide des juifs) est clos. Qu’oser le rouvrir n’est pas possible. Par exemple sur la question des chambres à gaz, il est vraisemblable que la totalité de celles projetées par les nazis n’ont pas été construites »[27]., propos auquel l’Abbé Pierre ajoute toutefois : « Mais mes amis de la LICRA me disent qu’avancer de telles affirmations, c’est contester la Shoah. Ce n’est pas sérieux. »[27] (Roger Garaudy sera finalement condamné pour contestation de crimes contre l’humanité et incitation à la haine raciale.)

Cette controverse ne doit toutefois pas masquer les faits qui plaident pour l'abbé Pierre, notamment son combat pendant la Seconde Guerre mondiale pour sauver des Juifs[28]. Son engagement profond contre l'antisémitisme est en particulier attesté par le fait qu'il ait lui-même toujours souligné[29] que ses actions contre les persécutions anti-juives avaient précédé et motivé son entrée dans la Résistance. Ses positions politiques sont sans ambiguïtés quand il dénonce le fait que ces rafles anti-juives ont été conduites par la police française en un temps (été 1942) et un lieu (Grenoble, en zone non occupée) qui ne permettent pas d'invoquer le prétexte de la contrainte allemande.

La polémique, qui meurtrira durablement l’abbé Pierre, lui valut le désaveu de certains de ses amis. Bernard Kouchner lui reprocha « d'absoudre l’intolérable [27] »; l'abbé est publiquement fustigé par le Cardinal Jean-Marie Lustiger[30], l'abbé Pierre est alors sommé par sa hiérarchie de prendre une retraite médiatique temporaire [31] et part quelque temps en séminaire en Italie; il y a déclaré au Corriere della Sera que la presse française était " inspirée par un lobby sioniste international "[32]. L'affaire ne reçut cependant que peu d’écho auprès de l'opinion française[33] qui lui renouvela sa confiance pendant de nombreuses années[34] le classant en tête des personnalités françaises les plus aimées (jusqu’à ce que l’abbé retirât lui-même son nom du classement).

l'abbé Pierre et les Brigades rouges

l'abbé Pierre a « spontanément témoigné » dans les années 1980 en faveur du groupe de réfugiés italiens à Paris, dirigé par Vanni Mulinaris. Il a également effectué une grève de la faim pour protester contre l'arrestation de Vanni Mulinaris (le mari de sa nièce) à Udine, emprisonné sur la charge de l'aide aux BR. Il est allé parler en sa faveur en 1983 au président italien Sandro Pertini.

Distinctions et hommages

  • Distinctions étrangères :
    • Médaille de la Résistance belge (14/07/1947)
    • Grand officier de l’Ordre national du Québec lors de la visite officielle à Paris du premier ministre de la province du Québec Jacques Parizeau en janvier 1995
    • Officier de l’ordre du Cèdre du Liban.
  • Récompenses diverses :
    • Médaille d’or Albert Schweitzer de la Fondation Goethe (à Bâle, Suisse) en 1975, remise par René Lenoir, secrétaire d’État français.
    • 1991, Prix Balzan pour l’Humanité, la paix et la fraternité des peuples, pour son combat pour les droits de l’homme, la démocratie, la paix, pour la lutte contre les souffrances spirituelles et physiques, et pour la solidarité universelle au travers des communautés Emmaüs.
    • Il est promu Grand officier de la Légion d’honneur en 1992 mais il refuse de la porter jusqu’en 2001 pour protester contre le refus de l’État français d’attribuer des logements vides à des SDF. La question était encore d’actualité pendant la campagne présidentielle 2007 (dont la future loi sur le droit au logement opposable devrait porter son nom, comme avant lui pour Coluche dont il a soutenu la cause avant de célébrer ses obsèques et à qui sera attribué la loi sur les dons aux œuvres caritatives).
    • En janvier 2004, il demande à ne plus figurer dans le palmarès de la presse des personnalités les plus aimées des Français, après de nombreuses années successives où il a été promu dix-sept fois en tête du Top 50 entre 1989 et 2003, afin de « laisser cette place aux jeunes. »
    • 14 juillet 2004 : élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur par le président de la République, la plus haute distinction officielle française[35].
    • Une école à son nom a été baptisée à Nueil-les-Aubiers (Deux-Sèvres) en 1993 et à Hédé en Ille-et-Vilaine le 17 septembre 2005[36].
    • 26 janvier 2007 : hommage national de la République française, avec la présence officielle du gouvernement aux obsèques[37].
    • 22 janvier 2008 : à l'occasion du premier anniversaire de sa mort, une plaque à la mémoire de l'abbé Pierre est symboliquement dévoilée par l'un des Compagnons d'Emmaüs et par un SDF sur l'immeuble où s'installa l'association durant l'hiver 1954 à Paris.
    • Une plaque fût posée en son honneur sur le mur du Lycée Saint-Marc et inaugurée le samedi 13 décembre 2008 en présence des représentants de la famille Grouès, d'Emmaûs et de Mgr Barbarin, Jean-Jack Queyranne, Michel Mercier et Gérard Collomb. Une célébration eucharistique présidée par le Cardinal Barbarin dans la chapelle du Lycée Saint-Marc suivit l'inauguration.

Des sondages l'ont désigné dix-sept fois « personnalité préférée des Français » de 1989 à 2003[34].

Œuvres

Bibliographie

Les droits d’auteur et autres droits dérivés provenant de la vente ou de la diffusion de ses livres, disques audio et vidéo ont été reversés par l’abbé Pierre tout au long de sa vie à la Fondation portant son nom. Emmaüs International est aujourd’hui légataire de ces droits[38].

  • 1987 : Bernard Chevalier interroge l’abbé Pierre : Emmaüs ou venger l’homme, avec Bernard Chevalier, Éditions Le Centurion, éd. LGF/Livre de Poche, Paris. - ISBN 2253041513.
  • 1988 : Cent poèmes contre la misère, éd. Le Cherche-midi, Paris - ISBN 2862741418.
  • 1993 : Dieu et les hommes, entretien avec Bernard Kouchner, éd. Robert Laffont - ISBN 2221076184.
  • 1994 : Testament… - ISBN 2724281039. Réédition 2005, éd. Bayard/Centurion, Paris - ISBN 2227475323.
  • 1994 : Une terre et des hommes, éd. Cerf, Paris.
  • 1994 : Absolu, éd. Seuil, Paris.
  • 1996 : Dieu merci, éd. Fayard/Centurion, Paris.
  • 1996 : Le bal des exclus, éd. Fayard, Paris.
  • 1997 : Mémoires d’un croyant, éd. Fayard, Paris.
  • 1999 : Fraternité, éd. Fayard, Paris.
  • 1999 : Paroles, éd. Actes Sud, Paris.
  • 1999 : C’est quoi la mort ?, livre didactique destiné aux enfants, utilisé aussi dans l’apprentissage de la langue française, éd. Albin Michel, Paris. (Cet ouvrage bénéficie aussi de nombreuses traductions et rééditions dans divers pays).
  • 1999 : J’attendrai le plaisir du Bon Dieu : l’intégrale des entretiens d’Edmond Blattchen, éd. Alice, Paris.
  • 2000 : En route vers l’absolu, éd. Flammarion, Paris.
  • 2001 : La Planète des pauvres. Le tour du monde à vélo des communautés Emmaüs, de Louis Harenger, Louis Harenger, Michel Friedman, Emmaüs international, Abbé Pierre, éd. J’ai lu, Paris - ISBN 2290309990.
  • 2002 : Confessions, éd. Albin Michel, Paris - ISBN 2226130519.
  • 2002 : Je voulais être marin, missionnaire ou brigand, rédigé avec Denis Lefèvre, éd. Le Cherche-midi, Paris - ISBN 2749100151. Réédition en livre de poche, éd. J’ai lu, Paris - ISBN 2290342211.
  • 2004 : "L’Abbé Pierre", par Bernard Violet, éd. Fayard. Biographie réactualisée en janvier 2007 avec la reproduction intégrale du testament de 114 pages que l’Abbé Pierre avait confié à l’auteur.
  • 2004 : L’Abbé Pierre, la construction d’une légende, par Philippe Falcone, éd. Golias - ISBN 2914475497.
  • 2004 : L’Abbé Pierre parle aux jeunes, avec Pierre-Roland Saint-Dizier, éd. Du Signe, Paris - ISBN 2746812576.
  • 2005 : Le sourire d’un ange, éd. Elytis, Paris.
  • 2005 : Mon Dieu... pourquoi ? Petites méditations sur la foi chrétienne et le sens de la vie, recueil où il aborde également des sujets d’actualités comme le célibat des prêtres, l’ordination des femmes, le fanatisme religieux, le désir et le sexe, le mariage homosexuel. Il a été rédigé avec Frédéric Lenoir, éd. Plon - ISBN 2259201407.
  • 2006 : Servir : Paroles de vie, avec Albine Navarino, éd. Presses du Châtelet, Paris - ISBN 2845921861.
  • 2006 : l'abbé Pierre: Entretien et portrait par Ariane Laroux: Portraits Parlés, éditions de l'Age d'Homme.
  • 2007 : Clandestin, 1942 - 1944, éd. Vollodalen, Collection Citadelle, Paris - ISBN 978-2-9522069-3-8.Cet ouvrage reprend le texte d'une conférence prononcée par l'abbé Pierre le 23 avril 1945.
Autres ouvrages 
  • 1992 : Les Chercheurs de Dieu (tome 2 : L’Abbé Pierre, Pauline Jaricot, Xavier de Nicolo), BD de Lama Masudi (Dessins), Hugues Labiano (Dessins), Marc Malès (Dessins), Jean-Louis Fonteneau (Scenario), Thierry Lescuyer (Scenario), Marie-Noëlle Pichard (Scenario), éd. Bayard Jeunesse, Paris - ISBN 2227610727.
  • 2006 : Images d’une vie, recueil de près de 200 photos de l’abbé Pierre, réalisées avec Laurent Desmard, éd. Hoebeke. - ISBN 2842302664.
  • 2007 : N'oublions pas les jeunes. Le dernier cri de l'abbé Pierre en faveur des jeunes, de l'éducation, du logement, en collaboration avec Christophe Robert, directeur des études à la Fondation Abbé Pierre, et Patrick Doutreligne, Délégué Général de la Fondation Abbé Pierre, livre, éd. DDB. - ISBN 2220054543.
  • 2009 : "Henri, Quelques pas avec l'Abbé Pierre". Album photographique de Claude Iverné publié chez Albin Michel, ISBN : 978-2-226-18174-9

Discographie

  • 2001 : Radioscopie : Abbé Pierre - Entretien avec Jacques Chancel, CD Audio - ASIN B00005NK45.
  • 1988-2003 : Éclats De Voix, suite de CD Audio, Poèmes et réflexions, en 4 volumes :
    • Vol. 1 : Le Temps des Catacombes, rééd. label Celia - ASIN B00005R2LK.
    • Vol. 2 : Hors de Soi, rééd. label Celia - ASIN B00005R2LL.
    • Vol. 3 : Corsaire de Dieu, rééd. label Celia - ASIN B00005R2LM.
    • Vol. 4 : ?, label Scalen - ASIN B00004VAP4.
  • 2003 : Le CD merci l'abbé de Gérard verchère port.: 0609362033[39]
  • 2005 : Le CD Testament..., pour fêter le 56e anniversaire de la fondation d'Emmaüs (réflexions personnelles, textes et paroles inspirées de la Bible) - ISBN 2227475323.
  • 2005 : Avant de partir..., le testament audio de l’Abbé Pierre, CD audio et vidéos pour PC, prières et musiques de méditation - ASIN B000CCZ2PE.
  • 2006 : L’Insurgé de l’amour, label Revues Bayard, Paris - ASIN B000EQHSPU.
  • 2006 : Paroles de Paix de l’Abbé Pierre, CD audio, label Fremeux - ASIN B0001GLG2Y.

Vidéographie

  • 2005 : Vous direz à vos enfants... Le plus beau témoignage sur la beauté du don, DVD PAL (région 2), entretien avec l’abbé Pierre, studio LCJ Éditions, Paris - ASIN B000BU9OVA.
  • Les chiffonniers d’Emmaüs dans : Alain comme les autres, DVD PAL (région 2), documentaire-fiction de Denise Gilliand, avec Jean-Quentin châtelin, l’Abbé Pierre et les Compagnons d’Emmaüs, studio VPS - ASIN B000IOMRE0.

Filmographie biographique

Voir aussi

Liens internes

Liens externes

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Notes et références

  1. C'est le nom qu'il a pris dans la Résistance.
  2. voir
  3. l'abbé Pierre a livré son récit, très tôt, dans une conférence donnée le 23 avril 1945, dans le cadre des « conférences de l'information », au Palais de Chaillot.
  4. Sa profession de foi de juin 1946
  5. Albine Novarino. (2007) l'abbé Pierre. Paris: Éditions du Huitième Jour. ISBN 9782914119887
  6. L'appel de 1954 sur le site officiel des Compagnons d'Emmaüs
  7. Journal Le Monde, article du 22 janvier 2007 : l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs, est mort http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3382,36-857943,0.html
  8. Dalaï-Lama, Site web de Saillon
  9. HIS HOLINESS THE DALAI LAMA TO VISIT SWITZERLAND Bestows Two Public Talks to the People of Geneva, Bureau du Tibet
  10. L’Abbé Pierre est mort
  11. http://www.lemonde.fr/web/depeches/0,14-0,39-29464777@7-40,0.html Le Monde annonce la mort de l’abbé Pierre.
  12. Le Nouvel Obs annonce la mort de l’abbé Pierre
  13. D'après le Corriere della Sera cité dans La presse étrangère dénonce l'"indécente récupération" de son combat, Courrierinternational.com, 23 janvier 2007
  14. (it) Abbé Pierre, il frate ribelle che scelse gli emarginati, Corriere della Sera, 23 janvier 2007
  15. AFP : "ROME, 23 jan 2007 (AFP) - l'abbé Pierre et les Brigades rouges italiennes : un épisode méconnu" (23/01/2007 16:25), publié sur le site de La Croix ici; D'inattendues amitiés brigadistes, Libération, 24 janvier 2007; «Quel giorno in Tribunale con lui Difese i terroristi rossi e l' Hyperion», Corriere della Sera,23 janvier 2007 (it)
  16. Iconographie de l'abbé Pierre dans Mythologies, Roland Barthes, Éditions du Seuil, Paris, 1957.
  17. L’abbé ne fait pas le moine, Luc Le Vaillant, 25 septembre 2002.
  18. « C’était ta grande découverte : autant qu’aider, il faut témoigner. Sans paroles, sans images, pas d’indignation », Bernard Kouchner à l’abbé Pierre, Dieu et les Hommes, Éd. Robert Laffont, 1993.
  19. Cité dans Roger Garaudy, itinéraire d'une négation, Michaël Prazan - Adrien Minard, février 2007, calmann-lévy
  20. L’abbé Pierre s’explique à ce sujet dans le documentaire Un abbé nommé Pierre, une vie au service des autres, documentaire télévisé de Claude Pinoteau, en précisant le soutien « à titre amical apporté à la personne de Roger Garaudy et non aux propos qu’il a tenus dans son livre, dont il n’avait pas pris connaissance.
  21. « L’abbé Pierre exclu de la LICRA, », L’Humanité, 2 mai 1996
  22. http://www.anti-rev.org/textes/VidalNaquet96a/ Pierre Vidal-Naquet Analyse des relais dont disposent les négationnistes sur les juifs et le judaïsme.
  23. a  et b Passage censuré dans Dieu et les Hommes, publié dans Le secret de l’Abbé Pierre de Michel-Antoine Burnier et Cécile Romane, éd. Mille et une nuits, Paris 1996, p. 11. 10 http://www.denistouret.net/textes/abbe_Pierre.html
  24. convertissez-vous.com
  25. a  et b Site officiel du Vatican
  26. Nouvelobs
  27. a , b  et c L'Humanité
  28. Voir à cet égard la tribune « Il aurait mérité dix fois d'être fait “Juste parmi les nations”, publiée par Jean-Claude Duclos, conservateur du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère, évoquant l’hommage national rendu aux Justes français au Panthéon, quelques jours avant la mort de l’abbé Pierre. Duclos rappelle que l’abbé Pierre n’a jamais prononcé de propos antisémites, ni pendant, ni après la guerre, et a sauvé des Juifs pendant la guerre au péril de sa vie. http://www.liberation.fr/actualite/societe/230198.FR.php
  29. avril 1945, conférence de Chaillot
  30. Nouvelobs
  31. col.fr | Mort de l’Abbé Pierre
  32. Libération daté du 23 janvier 2007, p.4
  33. En 1996 l’Abbé Pierre perd une place au classement de la personnalité des français de l'institut de sondage IFOP, conservant tout de même la deuxième place. Cette chute de popularité dans l'opinion publique a été analysé comme une réaction à son soutien de Garaudy (Le Figaro 24/01/07, p.9)
  34. a  et b Le top 50 des personnalités, 12/06, sondage IFOP pour le Journal du dimanche p.12 et suivantes.
  35. Journal officiel
  36. Ecole Abbé Pierre de Hédé
  37. Annonce officielle de l’Élysée le 22 janvier 2007.
  38. Emmaüs: un label, mais un lourd héritage, [Le Figaro], 15/10/2007.
  39. référence nécessaire
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