- Comique
-
Le comique est l'ensemble des traits humoristiques relevant de la comédie. Comique est souvent employé en synonyme de comédie. Comique sert d'adjectif à la comédie. Le comique est aussi l'acteur ou l'auteur humoriste.
Au XVIIe siècle, le terme « comique » ne désigne pas prioritairement une œuvre amusante mais une œuvre traitant de sujets bas et mettant en scène des personnages n'étant ni des dieux, ni des nobles, ni des personnages fantastiques mais appartenant à la bourgeoisie ou au peuple[1]. On parle alors d'histoire comique.
À l'opéra, un opéra-comique désigne un opéra dont certains passages sont parlés, dont les personnages principaux ne sont ni des dieux, ni des personnages fantastiques, ni des nobles. Par exemple, Carmen est un opéra comique même si son intrigue n'a rien de la comédie. Un opéra humoristique est un opéra-bouffe.
Sommaire
Les formes de comiques
Au théâtre, plusieurs formes de comiques sont distinguées :
- Le comique de caractère ou de personnage : le comique réside dans la personnalité, les manières, le phrasé, les défauts et les manies des personnages.
- Le comique de situation : le comique réside dans la situation incongrue ou paradoxale. Il repose sur des quiproquos, des malentendus, ou des conjonctions d'événements.
- Le comique de mots ou de phrases : le comique réside dans les jeux de mots, les défauts de prononciation, mais aussi d'images amusantes, de double sens,...
- Le comique de gestes : le comique réside dans les coups, les chutes, les grimaces, les mimiques.
- Le comique de mœurs : le comique consiste à souligner les tendances d'une époque.
À l'époque de Molière, le comique de gestes était considéré comme plus populaire. Molière se servait du comique de mœurs pour dénoncer certaines habitudes. Il mélangeait les genres pour s'adresser à un public plus large.
Les effets comiques
- Quiproquo : le quiproquo consiste à faire interagir deux personnages qui se méprennent sur ce dont parle l'autre. Le quiproquo est un comique de situation.
- Comique de répétition : l'effet consiste à répéter plusieurs fois les mêmes mots, les mêmes gestes, ou la même situation. C'est un comique de situation.
- Le sous-entendu complice : un personnage connaît et comprend les références utilisées par un autre, mais un troisième les ignore. Cette situation provoque le rire : on rit alors des réactions de celui qui n'est pas dans la confidence.
Les différents procédés du comique
D'après Henri Bergson, dans Le Rire, il existe plusieurs procédés de comique :
- « Le diable à ressort » : c'est lorsqu'une idée est exprimée, que notre interlocuteur la réprime, qu'on l'exprime de nouveau. C'est un flot de parole qui s'élance, qu'on arrête et qui repart toujours.
Exemple : dans les Fourberies de Scapin de Molière où le personnage ne cesse de dire : « Que diable allait-il faire dans cette galère ? »
- « Le pantin à ficelles » : c'est une scène de comédie où un personnage croit parler et agir librement alors qu'il n'est qu'un simple jouet entre les mains d'un autre.
Exemple : dans les Fourberies de Scapin de Molière, Géronte et Argan sont manipulés par Scapin: « C'est le ciel qui me les amène dans mes filets »
- « L'effet boule de neige » : c'est une accumulation, un engrenage d'actions involontaires.
Exemple: Dans Don Quichotte, le mutelier frappe Sancho Panza, qui frappe sur Maritorne, sur laquelle tombe l'aubergiste, etc.
- « La répétition » : la scène, la situation se déroule plusieurs fois.
Exemple: Dans L'école des femmes de Molière:
-
- 1er temps: Horace raconte à Arnolphe ce qu'il a imaginé pour tromper le tuteur d'Agnès, qui se trouve être Arnolphe lui-même
- 2nd temps: Arnolphe croit avoir paré le coup
- 3e temps: Agnès fait tourner les précautions d'Arnolphe au profit d'Horace
- « L'inversion » : C'est l'arroseur arrosé ou "le voleur volé"
Exemple : une femme exige de son mari qu'il fasse tous les travaux ménagers; elle a consigné le détail sur une feuille. Elle tombe maintenant au fond d'une cuve mais son mari refusera de l'aider car ce n'est pas répertorié sur sa feuille.
Références
- Antoine Furetière, l'adjectif comique désigne « ce qui appartient à la comédie » et « aussi tout ce qui est plaisant, récréatif. Cette adventure, cette querelle est comique. L'histoire comique de Francion descrite par Sorel. Le Roman comique de Scarron. » Dictionnaire universel (1690), republié sous la direction d'Alain Rey, SNC, Le Robert, 1978. D'après
Les petits classiques: le malade imaginaire Larousse 2007 section: outils de lecture (p.188-189)Voir aussi
Articles connexes
Catégories :- Genre théâtral
- Forme d'humour
- Catégorie esthétique
Wikimedia Foundation. 2010.