- Roger Garaudy
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Roger Garaudy Roger (Raja) GaraudyNaissance 17 juillet 1913
Marseille, FranceNationalité Française Profession universitaire, homme politique, philosophe, écrivain Roger Garaudy est un homme politique, philosophe et écrivain français né le 17 juillet 1913 à Marseille. C'est une figure importante du Parti Communiste jusqu'en 1968, où il entre en dissidence. Il se convertit par la suite au catholicisme puis à l'islam. À partir de 1996, il défraie l'actualité pour ses prises de position jugées négationnistes; celles-ci lui valent d'être condamné pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale et incitation à la haine raciale. Il est l'auteur de nombreux ouvrages qui reflètent ce parcours.
Sommaire
Biographie
Protestant dans sa jeunesse, tandis que son père était athée et sa grand-mère maternelle fervente catholique, Roger Garaudy se revendique volontiers comme polémique et hérétique. Alors qu'il suit des études universitaires, il adhère au Parti communiste français en 1933. Il est reçu cinquième à l'agrégation de philosophie en 1936. Mobilisé en 1939, il est déporté dans les camps vichystes d'Afrique du Nord (camp de Djelfa, Algérie) de 1940 à 1942, Il participe ensuite à la Résistance. Membre du Comité central du PCF en 1945, il est élu député communiste du Tarn (1945-1951), puis de la Seine (1956-1958), et sénateur de Paris (1959-1962). C'est à l'époque de sa députation qu'il rencontre et se lie d'amitié avec l'abbé Pierre, également député au sortir de la guerre.
Itinéraire intellectuel
Roger Garaudy a d'abord été le philosophe officiel du parti communiste jusqu'à son ralliement aux thèses de l'extrême gauche en mai 1968. Puis il se convertit à l'islam après être passé par le catholicisme.
Du marxisme à l'Islam
Directeur du Centre d'études et de recherches marxistes, il fut pendant des années le philosophe officiel du Parti, avant d'en être exclu en juin 1970, époque où il était en dissidence marxiste, proche des idées de Mai 68[pas clair]. Il devient alors catholique avant de se convertir en 1982 à l'islam. Le cheikh saoudien Bin Baz l'a nommé membre du Conseil supérieur international des mosquées. Cependant, en novembre 1996, Roger Garaudy déclare : "j'ai atterri dans l'islam sans me défaire de mes croyances personnelles ni de mes convictions intellectuelles". Ce qui a fait dire au cheikh que le philosophe français était un "hypocrite" et un "impie originel"[1].
Titulaire d'un doctorat de philosophie avec une thèse sur la Théorie matérialiste de la connaissance (Sorbonne, 1953), il enseigna à l'université de Clermont-Ferrand - où il subit l'hostilité de Michel Foucault, qui le poussa à solliciter sa mutation[2]-, puis à l'université de Poitiers.
Roger Garaudy a créé sa propre fondation en Espagne à Cordoue, la fondation Roger-Garaudy. Elle est abritée dans la Tour de la Calahorra. À l'intérieur, on découvre plusieurs personnages qui retracent l'histoire de l'islam à Cordoue à la fin du Moyen Âge.
Roger Garaudy a déclaré vivre en banlieue parisienne lors de l'émission Second regard, diffusée le 28 janvier 2007 sur Radio-Canada, qui l'interrogeait sur l'amitié qui le liait à l'Abbé Pierre.
De l'antisionisme au négationnisme
Roger Garaudy est l’auteur d’un ouvrage intitulé Les mythes fondateurs de la politique israélienne, qui fut publié en 1995 par les éditions La Vieille Taupe qui ne le servit qu'à ses propres abonnés, puis réédité en 1996. Cet ouvrage, se compose de trois chapitres principaux : « Les mythes théologiques », « les Mythes du XXe siècle » et « l'utilisation politique du mythe ».
Il soutient la thèse négationniste d'un complot sioniste, qui aurait inventé la Shoah pour justifier l'expansionnisme israélien, nie le génocide commis par les nazis contre les Juifs, et rejette les thèses que les historiens ont admises depuis des décennies. Il adopte ainsi des thèses fondamentales du négationnisme : Hitler n'aurait pas donné l'ordre de l'extermination ; le mot extermination serait une fausse traduction et désigne en fait l'expulsion des Juifs ; les juifs furent décimés par le typhus et les crématoires servaient à brûler les cadavres des victimes de la maladie ; il n'y aurait pas de témoins fiables ; les crimes des Alliés seraient pires que ceux des nazis ; les chambres à gaz n'existeraient pas ; des tortures auraient été infligées aux prisonniers nazis pour leur faire avouer le génocide ; théorie du complot juif, absence prétendue de réfutation des thèses du négationnisme, impossibilités matérielles liées au Zyklon B et au fonctionnement des crématoires. L'antisionisme radical de Roger Garaudy l'avait conduit, dès 1982, à placer sur le même plan sionisme et nazisme.
L'« affaire Garaudy » est d'abord révélée par Le Canard enchaîné en janvier 1996, suivi par quelques quotidiens nationaux, entraînant contre lui, le dépôt de plusieurs plaintes avec constitution de partie civile pour contestation de crime contre l'humanité, diffamation publique raciale et provocation à la haine raciale par des associations de résistants, de déportés et des organisations de défense des droits de l’homme. Puis, le scandale est médiatisé en avril 1996, lorsque Roger Garaudy et son avocat Jacques Vergès, annoncent le soutien de l'abbé Pierre[3], qui est exclu de la Licra et est contraint de s'éloigner de la vie médiatique. Converti à l’islam depuis le début des années 1980, Roger Garaudy avait aussi reçu pendant le procès le soutien d’intellectuels de pays arabes et musulmans.
Roger Garaudy a été condamné, le 27 février 1998 pour contestation de crimes contre l’humanité, diffamation raciale. Dans ses attendus, le tribunal souligne que « loin de se borner à une critique du sionisme (…) Roger Garaudy s’est livré à une contestation virulente et systématique des crimes contre l’humanité commis contre la communauté juive ». Rejetant l’argument selon lequel son livre serait « antisioniste » et non « antisémite », les magistrats expliquent que l'auteur, « bien qu’il s’en défende, présente sous forme d’une critique politique (…) d’Israël ce qui n’est qu’une mise en cause de l’ensemble des Juifs ». Ce jugement a été confirmé en appel le 16 décembre 1998, Garaudy étant en outre condamné pour provocation à la haine raciale[4],[5],[6],[7]. Ses pourvois en cassation ont été rejetés par la chambre criminelle le 12 septembre 2000[8]. Son recours devant la Cour européenne des droits de l'homme, fondé sur la violation de l'article 10 (liberté d'expression) de la Convention européenne des Droits de l'Homme, de l'article 6 (droit à un procès équitable) de la Convention, de l'article 4 du Protocole no 7 (droit de ne pas être jugé ou puni deux fois) et des articles 9 (liberté de pensée, de conscience et de religion) et 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, a été déclaré irrecevable par la Cour, les juges européens déclarant :
- « Comme les juridictions nationales l'ont démontré, que le requérant a fait siennes les thèses négationnistes et a remis en cause systématiquement les crimes contre l'humanité commis par les nazis envers la communauté juive. [Ce livre, qui a] dans son ensemble, un caractère négationniste marqué, va à l'encontre des valeurs fondamentales de la Convention, à savoir la justice et la paix. (…) Aucun élément ne permet d'établir que M. Garaudy n'a pas bénéficié d'un procès équitable. »[9]
Mandats politiques
Député
- 21/10/1945 - 10/06/1946 : Député communiste du Tarn ;
- 02/06/1946 - 27/11/1946 : Député communiste du Tarn ;
- 10/11/1946 - 17/04/1951 : Député communiste du Tarn ;
- 02/01/1956 - 08/12/1958 : Député communiste de la Seine.
Sénateur
- 26/04/1959 - 31/10/1962 (démission) : Sénateur de la Seine (groupe communiste).
Œuvres
- Antée (roman), Éditions Hier et Aujourd'hui, 1945
- Le communisme et la renaissance de la culture française (1945)
- Le huitième jour de la création (roman), Éditions Hier et Aujourd'hui, 1946
- Les sources françaises du socialisme scientifique, Éditions Hier et Aujourd'hui, 1948
- L'Eglise, le communisme et les chrétiens, Éditions Sociales, 1949
- Grammaire de la liberté, Éditions Sociales, 1950
- Le manifeste du parti communiste: révolution dans l’histoire de la pensée socialiste (1952)
- Théorie matérialiste de la connaissance, PUF, 1953
- La Liberté, Éditions Sociales, 1955
- Mésaventures de l’anti- marxisme. Les malheurs de M. Ponty (ouvrage collectif), Éditions Sociales, 1956
- Humanisme marxiste, Éditions Sociales, 1957
- Questions à Jean-Paul Sartre, précédées d’une lettre ouverte (1960)
- Du surréalisme au monde réel : l'itinéraire d'Aragon, Gallimard, 1961
- Perspectives de l’homme, PUF, 1961
- Dieu est mort, PUF, Paris, 1962
- Qu’est-ce que la morale marxiste?, Éditions Sociales, 1963
- D'un réalisme sans rivages Picasso Saint-John Perse Kafka, préface de Louis Aragon, Plon, 1963
- Karl Marx, Seghers, Paris (1965)
- D’un réalisme sans rivage, Plon, 1965
- De l’anathème au dialogue, Plon, 1965
- Marxisme du XXe siècle, La Palatine, Paris-Genève, 1966
- Le Problème chinois, Seghers, 1967
- Lénine, PUF, Paris, 1968
- Pour un réalisme du XXe siècle siècle. Etude sur Fernand Léger, Bernard Grasset, 1968
- Pour un modèle français du Socialisme, Gallimard, 1968
- La liberté en sursis. Prague 1968, Fayard, 1968
- Le Grand tournant du socialisme, Gallimard, Paris (1969)
- Marxistes et chrétiens face à face, en collaboration avec Q. Lauer, Arthaud, Paris, 1969
- Toute la vérité, Grasset, 1970
- Reconquête de l'espoir, Grasset, Paris, 1971
- L’Alternative, Robert Laffont, Paris, 1972
- Danser sa vie, préface de Maurice Béjart, Le Seuil, 1973
- Parole d'homme, Robert Laffont, 1975
- Le projet espérance, Robert Laffont, Paris, 1976
- Pour un dialogue des civilisations Denoël, 1977
- Appel aux vivants, Éditions du Seuil, Paris (1979), Prix des Deux Magots
- Comment l'homme devint humain Editions j.a. (1979)
- Promesse de l'Islam, Seuil, 1981
- Pour l'avènement de la femme, Albin Michel, Paris, 1981
- L’Affaire Israël : le sionisme politique, Papyrus, 1983[10]
- Biographie du XXe siècle, Tougui, Paris, 1985
- Les Fossoyeurs. Un nouvel appel aux vivants, L'Archipel, Paris, 1992
- Mon tour du siècle en solitaire, mémoires, Robert Laffont, Paris (1989)
- Intégrismes, Belfond, 1990
- Les Orateurs de la Révolution française (1991)
- À Contre - Nuit (1992)
- Avons-nous besoin de Dieu ?, introduction de l'abbé Pierre, Desclée de Brouwer, Paris (1993)
- Souviens-toi : brève histoire de l'Union soviétique, Le Temps des cerises, Pantin (1994)
- Vers une guerre de religion ? Débat du siècle, Desclée de Brouwer, Paris (1995)
- L'Islam et l'intégrisme, Le Temps des cerises, Pantin (1996)
- Les Mythes fondateurs de la politique israélienne, Librairie du savoir, Paris (1996)
- Grandeur et décadences de l'Islam, Alphabeta & chama, Paris (1996)
- Réponse au lynchage médiatique de l'abbé Pierre et de Roger Garaudy, Samiszdat Roger Garaudy, 1996[11]
- Mes témoins, Editions A Contre-Nuit, Paris, 1997
- Les États-Unis avant-garde de la décadence, Éditions Vent du Large, Paris, 1997
- Le Procès du sionisme israélien, Éditions Vent du Large, 1998
- Le Procès de la liberté, en collaboration avec Jacques Vergès, Vent du large, Paris, 1998
- L’Avenir, mode d'emploi[12], Vent du large, Paris, 1998
- L'Islam en Occident, Cordoue capitale de l'esprit, L'Harmattan, Paris (2000)
- Le Terrorisme occidental, Al-Qalam, Luxembourg, (2004)
- Qu'est-ce que l'anti-américanisme ?
Théâtre
- 1958 : Prométhée 48 de Roger Garaudy, Théâtre de l'Apollo
Distinctions
- Croix de guerre 1939-1945
- Médaille de la déportation et de l'internement pour faits de résistance
- Prix Fayçal en 1986
- Prix Kadhafi des droits de l'homme, décerné par la Jamahiriya arabe libyenne, en 2002
Références
- Antoine Basbous, l'Arabie Saoudite en question, Perrin, 2002, p.147.
- Didier Eribon, Michel Foucault, Flammarion, 1989, p. 163
- [1] La lettre de l'abbé Pierre à Roger Garaudy, 15 avril 1996
- cour d'appel alourdit la peine de Roger Garaudy », La Croix, 17 décembre 1998 « La
- « Cour d'appel de Paris : peines alourdies pour Roger Garaudy », Le Figaro, 17 décembre 1998
- « Jugement le 27 février; Procès Garaudy : Me Vergès et le catalogue des horreurs », Armelle Heliot, Le Figaro, 17 janvier 1998
- « L'écrivain reconnu coupable de contestation de crimes contre l'humanité; Garaudy : les ' Mythes ' sans excuses », Armelle Heliot, Le Figaro, 28 février 1998
- 98-88200, 98-88201, 98-88202, 98-88203 et 98-88204 Pourvois n°
- CEDH, décision du 24 juin 2003 sur la recevabilité, Garaudy c. France, requête no 65831/01; Damien Roets, « Épilogue européen dans l'affaire Garaudy : les droits de l'homme à l'épreuve du négationnisme », Recueil Dalloz 2004 p. 239
- Marcel Liebman, Points critiques, juillet 1983 [2] Garaudy et ses censeurs bruxellois, par
- Le texte de Roger Garaudy en ligne
- (fr)Présentation du livre sur Radio Islam. Consulté le 13 mars 2010
Voir aussi
Bibliographie
- Serge Perottino, Garaudy, Seghers, collection Philosophes de tous les temps, 1969
- Claude Glayman, Garaudy par Garaudy, La Table Ronde, 1970
- André Dupleix, Le socialisme de Roger Garaudy et le problème religieux, Privat, 1971
- Michaël Prazan, Adrien Minard, Roger Garaudy, itinéraire d'une négation, Calmann-Lévy, 2007 (ISBN 978-2702137604)
Liens externes
- La fiche de Roger Garaudy sur le site de l'Assemblée nationale
- L'intervention de Roger Garaudy lors du 19ème congrès du PCF à Nanterre le 6 février 1970
- Entretien avec Pierre Vidal-Naquet paru dans Le Monde du 4 mai 1996 à propos de la polémique déclenchée par le soutien de l'abbé Pierre à Roger Garaudy
- Article paru dans L'Humanité du 28 février 1998
- Sur le soutien de Garaudy dans les pays musulmans : Une chercheuse marocaine remporte le prix Roger Garaudy
- Soutien de Garaudy par l'extrême-droite
- Analyse de la jonction négationnisme/antisionisme et extrême-droite/extrême-gauche
- L'ancien communiste Roger Garaudy se convertit au révisionnisme
- Après Garaudy, un chercheur au CNRS, soutien de Faurisson en 1981, publié par l'Harmattan
- Sur le négationnisme Pierre Vidal-Naquet : Chomsky
- Roger Garaudy et l'événement de Djelfa
- Entretien avec Roger Garaudy (2002)
- Université des Mutants, créée par Roger Garaudy avec Léopold Sédar Senghor, sur l'île de Gorée (Sénégal)
- Fondation Roger Garaudy à Cordoue
Catégories :- Naissance en 1913
- Naissance à Marseille
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- Écrivain français du XXIe siècle
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- Ancien député de la Seine
- Ancien sénateur de Paris
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- Philosophe français du XXIe siècle
- Essayiste ou théoricien marxiste
- Personne condamnée pour négationnisme
- Lauréat du Prix des Deux Magots
- Ancien sénateur de la Cinquième République française
- Titulaire de la Croix de guerre 1939-1945
- Antisionisme
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