- Guerre du Viet Nam
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Guerre du Viêt Nam
Histoire du Viêt Nam - Dynastie Hồng Bàng
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- République Démocratique
- République Socialiste
Voir aussi :
- Guerre franco-chinoise
- Guerre d'Indochine
- Guerre du Viêt Nam
- Guerre sino-vietnamienne
ModifierLa guerre du Viêt Nam (aussi appelée deuxième guerre d'Indochine) est une guerre qui a opposé de 1959 à 1975, d'une part la République démocratique du Viêt Nam (ou Nord-Vietnam) et son armée populaire vietnamienne — soutenue matériellement par le bloc de l'Est et la Chine — et le Front national pour la libération du Viêt Nam (ou Viet Cong), face à, d'autre part, la République du Viêt Nam (ou Sud-Vietnam), militairement soutenue par l'armée des États-Unis à partir de 1964, à la suite des incidents du golfe du Tonkin appuyé par plusieurs alliés (Australie, Corée du Sud, Thaïlande, Philippines).
Présentation générale
Après l'échec de la France pour reconquérir l'Indochine suite à la victoire du Việt Minh à la bataille de Diên Biên Phu le 7 mai 1954, les accords de Genève divisèrent le pays en deux par une zone démilitarisée au niveau du 17e parallèle. Les deux parties du Viêt Nam connurent alors la mise en place de gouvernements idéologiquement opposés :
Au nord, la République démocratique du Viêt Nam (RDVN), régime communiste fondé par Hô Chi Minh en septembre 1945.
Au sud, la République du Viêt Nam (RVN), régime nationaliste soutenu par les Américains et proclamé par Ngô Dinh Diêm en août 1955, suite à un coup d’État contre Bao Daï déguisé en référendum. Ngô Dinh Diêm et ses alliés s'opposèrent à la tenue des élections de réunification initialement prévues au plus tard à l'été 1956 par les accords de Genève.
La guerre du Viêt Nam débuta à l'instigation des dirigeants de la République démocratique du Viêt Nam (RDVN) sous la forme d'une guerre civile afin de réunifier tout le pays sous son régime et de, selon elle, le libérer d'une agression étrangère impérialiste. Considérant cette lutte comme une poursuite de la Première Guerre d'Indochine, leur stratégie consista à s'appuyer sur le Front national pour la libération du Viêt Nam (FNL, aussi appelé « Viêt-Cong », abréviation péjorative de « communistes vietnamiens » utilisée par la RVN et ses alliés), en réactivant la guérilla au Sud par des ex-éléments du Viêt-Minh dès 1957 ; puis, à effectuer des infiltrations de cadres communistes et de matériels dès 1958 grâce à la réutilisation de la Piste Hô Chi Minh.
Dès le début du conflit, la RDVN fût soutenue par des aides logistiques sino-soviétiques alors que de son côté, la RVN fût progressivement « coadministrée » par un interventionnisme américain croissant au fil des années.
Les États-Unis, inscrivirent ce conflit dans une logique de guerre froide en s'appuyant sur une stratégie anti-communistes. L’expansion du communisme devait être stoppée conformément à la doctrine américaine de l’endiguement, afin d'empêcher un « effet domino » en Asie du Sud-Est.
Après quinze ans de combats (entre 1957 et 1972) et un lourd bilan humain, l’intervention directe et massive des États-Unis prit fin avec la signature des accords de paix de Paris en 1973. Les combats entre forces viêtnamiennes s'achevèrent avec la chute de Saïgon, capitale de la RVN, le 30 avril 1975. Après la victoire de la RDVN, les deux Viêt Nam furent unis conformément aux buts du FNL pour former l'actuelle République socialiste du Viêt Nam, dotée d'un gouvernement composé essentiellement du parti communiste et basé à Hanoï, jusqu'alors capitale de la RDVN.
Côté américain, cette guerre marqua toute une génération et dégrada considérablement l'image du pays. Considérée comme la première défaite militaire de l'histoire des États-Unis, cette guerre impliqua plus de 3,5 millions de jeunes américains envoyés au front entre 1965 et 1972. Parmi les cinéastes influençant cette image figurent en autres Stanley Kubrick, Francis Ford Coppola et Oliver Stone, vétéran du Viêt Nam qui réalisera une trilogie sur ce conflit avec les films Platoon, Né un 4 juillet et Entre Ciel et Terre.
Origine du conflit : l’après-guerre d'Indochine
La Deuxième Guerre d'Indochine trouve son origine dans la première (1946-1954), conflit qui opposa la France à la Ligue pour l'Indépendance du Viêt Nam, fondée et dirigée par le leader révolutionnaire Hô Chi Minh.
Article détaillé : Première Guerre d'Indochine.Occupé par les troupes japonaises durant la Seconde Guerre mondiale jusqu'en août 1945, les guérilleros du Viêt Minh, profitant du vide créé par la reddition du Japon, s'emparèrent de la capitale Hanoï. L'empereur Bao Dai, replacé sur le trône par les Japonais, abdiqua pour devenir conseiller suprême du premier gouvernement de la nouvelle République démocratique du Viêt Nam (RDVN), dont la déclaration d'indépendance fut déclarée à Hanoï le 2 septembre 1945. En 1945, la reconquête de l'Indochine par la France puis, l'échec des gouvernements vietnamien et français à s'accorder sur un modus vivendi, conduisit en décembre1946 à la Première Guerre d'Indochine. La bataille décisive eut lieu au printemps 1954 avec la bataille de Diên Biên Phu. Après un siège de 55 jours, les Français capitulèrent le 7 mai 1954.
Entre temps, lors d'une réunion des quatre « Grands » à Berlin en février 1954, il avait été décidé d'organiser une conférence à Genève à partir du 26 avril, où l'on traiterait de la Corée et de l'Indochine.
Article détaillé : accords de Genève.Les délégués de la RDVN et de l'État du Viêt Nam y rencontrèrent les délégations de la France, du Royaume-Uni, de l'Union soviétique, des États-Unis, de la République populaire de Chine et des deux États voisins, le Laos et le Cambodge, afin de discuter du futur de toutes les anciennes possessions françaises en Indochine. La Conférence de Genève prit fin le 21 juillet 1954, par un accord signé entre Pierre Mendès France et Pham Van Dong, respectivement au nom de la France et du Viêt Nam. À cet accord était également signée une déclaration commune par les neuf participants, sauf par les États-Unis et par l'État du Viêt Nam.
L'indépendance du Laos, du Cambodge et du Viêt Nam était reconnue. Ce dernier étant partagé en deux zones de regroupement militaire des forces armées françaises et viêtnamiennes de part et d'autre du 17e parallèle. La réunification du pays pourrait intervenir après des élections générales qui devaient être organisées dans un délai de deux ans (1956), et la constitution d'un gouvernement.
L'escalade
1954 : Interventionnisme des États-Unis dans le conflit vietnamien au Sud
Au Sud (l'État du Viêt Nam), sous la pression américaine, la France nommait Ngô Đình Diệm comme Chef de gouvernement en juillet 1954 (sous la présidence de l'Empereur Bao Dai). Avec le soutien du président américain Eisenhower, son gouvernement refusait les élections générales initialement prévues. De fait, dès août 1955, Ngô Đình Diệm déclarait que son pays ne se considérait lié en aucune façon par les Accords de Genève dont il n'avait pas été signataire. Les États-Unis ajoutaient ne pas reconnaitre la RDVN, prétendant également ne pas avoir été signataire des accords. Entre temps, devenu Chef d'état après le référendum truqué contre Bao Dai, Ngô Đình Diệm proclamait la naissance de la République du Viêt Nam (RVN) le 24 octobre 1955 et instaurait un régime nationaliste et anticommuniste.
Durant cette même année, les États-Unis mettaient en place à Saigon une mission militaire chargée d'assumer complètement l'organisation et l'entraînement de l'armée de la RVN.
Face à un pouvoir de plus en plus despotique, d'anciens éléments du Viet Minh reprenaient le maquis dans le sud dès la fin de 1956 et des troubles armés étaient déclenchés au centre Viet Nam dans la province de Quang Ngai en 1957.
Début 1958, des formations de maquisards s'emparaient d'un millier d'armes dans la région de Tay Ninh, ce qui permettait d'équiper les premières unités. Ces actions étaient appuyées par la RDVN qui infiltrait au Sud des cadres communistes et livrait du matériel par la piste Hô-Chi-Minh.
En 1959, 15 nouvelles missions militaires étaient mises en place et dans le même temps, on construsait 46 bases aériennes et 11 bases navales. Alors que l'opposition au régime grandissait, une première tentative de coup d'état menée par l'armée échouait en décembre 1959.
En 1960, les bases américaines s'élevaient à 57 et plus de 2 000 opérations de « ratissage » étaient effectuées par les troupes de Diệm conduites par des officiers américains. Le 20 décembre 1960, était créé au Sud, le Front national pour la libération du Viêt Nam (FNL) appelé communément « Viêt Cong ».
Le 20 janvier 1961, le président Kennedy débutait son mandat et confirmait l'interventionnisme américain en portant à 15 000 hommes l'effectif des conseillers militaires. Il s'agissait d'un terme diplomatique pour désigner des soldats qui encadraient l'armée de Diệm. Cette armée passait dans le même temps de 170 000 à 270 000 hommes. Deux escadrilles de B-26 et deux compagnies d'hélicoptères étaient envoyées au Sud.
Le 4 janvier 1962 étaient signés entre les États-Unis et le gouvernement de Ngô Đình Diệm, des accords dont les principaux points portaient sur la pacification, la démocratisation et la libéralisation.
En février, un accord était conclu entre la RDVN et le Pathet Lao au Laos pour maintenir la piste Hô-Chi-Minh ouverte. Toujours en février, était créé d'un commandement militaire américain à Saigon : MAC (Military Assistance Command) sous les ordres du Général Paul Harkins. Malgré cette escalade militaire et son intensité opérationnelle (27 000 ratissages et 60 000 sorties aériennes) en 1962, l'activité Viêt Cong ne tarissait pas.
En janvier 1963, la bataille d'Ap Bac , engagement militaire relativement mineur entre le FNL et l'Armée de la RVN (ARVN), avait des répercussions nouvelles car on y dénombrait les premières pertes parmi des forces américaines qui l'encadraient. Le 12 février débutaient les pressions américaines pour la liberté de l’information. En novembre, on comptait 16 000 conseillers militaires. Le 1e novembre, Ngô Đình Diệm, dictateur impopulaire, subissait un coup d'état militaire autorisée par les Américains. Il était tué le 2 novembre avec son frère Ngô Đình Nhu et une junte militaire était mise en place avec à sa tête le général Duong Van Minh.
Le président Kennedy, désirant inaugurer la détente avec Moscou, ordonnait le retrait de 1 000 conseillers américains avant Noël 1963 et de tous les conseillers américains avant la fin de 1965. Le 22 novembre 1963, il était assassiné à Dallas. En 1963, 37 000 opérations de ratissage auront été menées.
1964 : Les États-Unis d'Amérique s'engagent dans la guerre au Nord
Le nouveau président américain Lyndon Johnson, annulait le retrait des troupes et augmentait le contingent et demande l'aide de plusieurs de ses alliés. Cette implication grandissante était motivée par la peur des menaces de l’élargissement du communisme. Le 30 janvier 1964, nouveau coup d'État au sud. Minh restait le chef officiel mais le pouvoir réel passait aux mains du général Nguyên Khanh. Durant le reste de l'année 1964, cinq autres coups d'État, ou tentatives, se déroulaient au sud, et sept gouvernements s'y succédaient. En mai, débutaient des raids américains sur le Laos pour tenter de couper la piste Hô-Chi-Minh. Suite aux incidents du golfe du Tonkin les 2 et 3 août, le Congrès des États-Unis approuvait la résolution du golfe de Tonkin le 7 août 1964, qui offrait au président Lyndon Johnson, la possibilité de « prendre toutes mesures nécessaires pour faire échec au communisme ».
Article détaillé : Résolution du golfe de Tonkin.En représailles, le président Johnson faisait bombarder les installations côtières du Nord. Le 31 octobre, au moment où les Américains se rendaient aux urnes pour l'élection présidentielle, quatre Américains étaient tués à Biên Hoa près de Saigon. Le 24 décembre, une bombe explosait à l'hôtel Brink de Saigon où étaient hébergés des officiers américains célibataires. Deux personnes étaient tuées et plus d'une centaine blessées.
1965 : Les États-Unis s'engagent dans la guerre terrestre au Sud
Article connexe : Histoire militaire de l'Australie au cours de la guerre du Vietnam.Le 6 février 1965, 300 Viêt Cong attaquaient le Camp Holloway, à Pleiku, provoquant la mort de huit Américains. En février, le général Khan était éliminé. Le 10 février, le Viêt Cong attaquait Qui Nhon et provoquait la mort de 21 Américains. Deux bataillons de missiles sol-air Hawk étaient installés sur la base de Da Nang très proche de la frontière de la RDVN. Lyndon Johnson franchissait une nouvelle étape le 13 du même mois en ordonnant des raids aériens plus étendus sur le Nord (Opération Rolling Thunder). En raison de mauvaises conditions météorologiques, les raids aériens ne commenceront que le 2 mars. Cette opération durera 38 mois et déversera un demi-million de tonnes de bombes. Le 7 mars, Johnson ordonnait le déploiement terrestre d'une brigade de 3 500 Marines en vue de protéger la base de Da Nang, celle-ci débarquait le lendemain. Le 9 mars, Johnson autorisait l'usage du napalm.
En avril 1965, la RDVN décrètait la mobilisation générale et décidait de faire intervenir des unités régulières de l'armée populaire vietnamienne au Sud.
Simultanément, et à l'insu de l'opinion publique américaine[réf. nécessaire], le Pentagone et le président Johnson prenaient la décision d'engager les États-Unis dans la bataille terrestre au Sud avec pour ordre une mission offensive de « recherche et destruction » (search and destroy) afin d'écraser la rébellion. En juin, le général Nguyễn Văn Thiệu était nommé Chef de l'État par un comité militaire avec le général Nguyễn Cao Kỳ comme Premier Ministre. En juillet, le président Johnson annoncait que les forces américaines seraient portées à 125 000 hommes. En octobre se déroulait le premier combat terrestre entre Américains et soldats réguliers du Nord à Pleime sur les plateaux du Centre-Annam. En décembre 1965, les effectifs américains étaient de 185 000 hommes.
En mai 1966, une rébellion militaire pro-bouddhiste éclatait à Da Nang. En décembre, les effectifs américains étaient de 390 000 hommes. S'y ajoutaient 8 000 Sud-Coréens et 4 000 Australiens. Pendant toute l'année 1966, les bombardements se poursuivaient sur la RDVN.
En janvier 1967, avaient lieu les premiers engagements américains dans le « Triangle de Fer » au nord-ouest de Saigon où étaient infiltrés de nombreux éléments Viêt Cong (dans les tunnels de Củ Chi notamment).
Article détaillé : Tunnels de Củ Chi.Pendant toute l'année 1967, les bombardements se poursuivaient sur la RDVN.
Les effectifs américains stationnés au Sud étaient de 510 000 hommes auxquels s'ajoutaient 40 000 hommes de l'USAF basés en Thaïlande et 30 000 autres aux formations de la 7e Flotte américaine. L'Armée de la République du Viêt Nam (ARVN) était composée de 700 000 hommes. Enfin, s'ajoutaient 48 000 Sud-Coréens, 10 000 Thaïlandais et 4 000 Australiens payés sur le budget américain.
En février 1968, débutait l'offensive du Tết.
Article détaillé : offensive du Tết.Cette année là, les pertes des soldats américains tués, telles que rapportées chaque jeudi aux informations du soir, étaient supérieures à 100 morts par semaine. Le 7 juillet, les forces américaines évacuaient la base de Khe Sanh.
Les opérations entre 1961 et 1975 coûteront 533 milliards USD (valeur 2005) aux États-Unis.
L’offensive du Tết et la désillusion de la population américaine
Article détaillé : offensive du Tết.La foi du public américain en la « lumière au bout du tunnel » est balayée en février 1968 quand l'ennemi, supposé être sur le point de s'effondrer, organise l'offensive du Tết. Võ Nguyên Giáp, en charge des opérations viet-congs, lance la quasi-totalité de ses effectifs dans la bataille (environ 230 000 hommes)[réf. nécessaire]. Cette offensive, du point de vue militaire fut une défaite : sur 105 villes visées par les Viêt-Congs, aucune ne fut prise complètement. Il y eut au moins 48 000 tués du côté viêt-cong[réf. nécessaire]. Le FNL ne revient à son niveau d'effectifs d'avant l'offensive que dans le courant de l'année 1972 avec le renfort d'unités régulières du nord et ne jouera plus de rôle déterminant dans le conflit.
Du point de vue politique, ce fut une victoire : les faubourgs de Saïgon et la Citadelle de Hué furent occupés par le Viêt-Cong pendant plus d'un mois. À Hué, le Viêt-Cong massacra environ 3000 intellectuels, commerçants et personnes liées au régime sud-vietnamien. Si, au Viêt Nam, le soulèvement populaire fut en deçà des effets escomptés, le résultat psychologique fut rude pour l'administration de la RVN et le prestige américain.
L’offensive communiste a soudé la population de la RVN contre les communistes et, de 1968 à 1970, la conscription fut annulée parce qu’il y avait trop de volontaires. Plus un seul moine ne s’est immolé et aucun mouvement pacifiste ne s’est manifesté massivement.
Mais la cible principale fut atteinte. Ce fut le contraire qui se passa en Amérique du Nord. Il y avait déjà un faible mouvement d'opposition à la guerre dans certaines parties des États-Unis, dès 1964, spécialement sur quelques campus universitaires. Ceci se déroule durant une période jusqu’alors inconnue d'activisme estudiantin de gauche, et par l'arrivée, en nombre significatif, des baby boomers en âge d'entrer à l'université. La Seconde Guerre mondiale s'était terminée en 1945, et la Guerre de Corée en 1953. Ainsi la plupart des baby boomers, sinon tous, n’ont jamais été exposés à la guerre. De plus, la guerre du Viêt Nam reçoit une couverture médiatique d'une intensité sans précédent — elle fut appelée la première guerre télévisée — ainsi qu'une opposition aussi bruyante de la part de la Nouvelle Gauche (Voir aussi Nguyen Ngoc Loan).
Certains Américains s’opposent à la guerre sur des bases morales, la voyant comme une guerre destructrice attentant à l'indépendance du Viêt Nam, ou comme une intervention dans une guerre civile étrangère ; d'autres s'y opposent car on manque d'objectifs clairs, et qu'elle apparaît alors comme vouée à l'échec. Certains des activistes sont eux-mêmes des vétérans du Viêt Nam, comme en témoigne l'Organisation des Vétérans du Viêt Nam contre la guerre.
L'offensive du Tết relève de la guerre psychologique. Son but n’était pas seulement la conquête territoriale, mais d’amplifier l’opposition à la guerre aux États-Unis.
Interventions chinoise et soviétique en République Démocratique du Viêt Nam
Le porte-parole du ministère de la république populaire de Chine des Affaires étrangères a confirmé en 1996 que, sur demande du gouvernement nord-viêtnamien, la Chine avait envoyé entre août 1965 et août 1973 environ 320 000 soldats de l'armée populaire de libération pour aider la RDVN dans les tâches de défense aérienne, de génie militaire et de logistique. Il confirme aussi que plus de 1 400 soldats chinois avaient été tués et 4 200 grièvement blessés.
Les premières unités chinoises présentes sur le sol viêtnamien étaient composées de deux divisions d’artillerie anti-aérienne et d'un régiment indépendant, les rotations des troupes s'ensuivirent et elles étaient assignées à la défense des secteurs stratégiques. La marine chinoise était également présente : les dragueurs de mines ont nettoyé une surface de 201 km2.
En outre, la Chine a fourni 20 milliards USD d'aide militaire et financière au gouvernement de la RDVN.
Le 25 novembre 1965, un traité secret sino-khmer est signé : la Chine populaire fait transiter par le Cambodge les armes pour le FNL.
Des dossiers partiellement déclassifiés démontrent que 6 359 officiers et généraux de l'Armée rouge soviétique ont agi comme conseillers militaires et ont pris part aux opérations de combats (surtout dans la défense anti-aérienne).
Enlisement
La guerre du Viêt Nam au centre des élections américaines
En 1968, le président Lyndon Johnson débute sa campagne de réélection. Un membre de son propre parti, Eugene McCarthy, se présente contre lui pour l'investiture sur une plate-forme anti-guerre. McCarthy perd les premières élections primaires dans le New Hampshire, mais il provoque la surprise en réalisant un score élevé contre le sortant. Le coup porté à la campagne de Johnson, combiné à d'autres facteurs, le mène à annoncer qu'il retire sa candidature, lors d'un discours télévisé surprise. Il y annonce conjointement le démarrage des accord de Paix de Paris avec le Viêt Nam.
Se saisissant de l'opportunité causée par l'abandon de Johnson, Robert Kennedy brigue alors l'investiture sur une plate-forme anti-guerre. Le vice-président de Johnson, Hubert Humphrey, se porte également candidat, promettant de continuer d'aider le gouvernement de la RVN.
Robert Kennedy est assassiné durant cet été, et McCarthy est incapable de contrer le support dont Humphrey jouit dans l'élite du parti. Humphrey gagne l'investiture de son parti, et se présente contre Richard Nixon dans les élections générales. Pendant sa campagne, Nixon dit avoir un plan secret pour terminer la guerre.
Nixon et son plan de désengagement progressif
Richard Nixon est élu président et démarre à compter de janvier 1969 sa politique de lent désengagement de la guerre. Le but est d'aider progressivement la RVN à construire sa propre armée de sorte qu'elle puisse poursuivre la guerre par elle-même. Cette politique devient la clé de voûte de la « doctrine Nixon ».
Appliquée au Viêt Nam, la doctrine devient la « vietnamisation » déjà effectuée par les Français dès 1949 avec la création d'un État vietnamien de Saïgon et son « armée nationale ». Le but de la vietnamisation est de permettre à l'armée de la RVN de tenir de mieux en mieux contre le FNL et l'armée de la RDVN, et surtout, de ne plus faire subir autant de pertes à l'armée américaine. Cela doit aussi donner, selon le mot de Henry Kissinger, « l'intervalle nécessaire » au désengagement des troupes américaines. Les soldats de la RVN resteront formés par les Américains.
Il faut signaler que 200 000 membres du FNL et soldats de la RDVN, ont fait défection entre 1968 et 1975. En 1968, l'armée de la RVN se montait à 900 000 hommes.
Le Cambodge dans la guerre
Veuillez consulter l'article de Wikipédia en anglais Cambodian IncursionLe 18 mars 1970, Lon Nol, alors premier ministre, obtient le soutien du parlement pour destituer le prince Norodom Sihanouk, accusé de ne pas lutter contre les Viêt-Cong qui utilisent l'est du Cambodge comme sanctuaires militaires. Parallèlement, Nixon ordonne, le 29 avril 1970, une incursion militaire du Cambodge par des troupes américaines et sud-vietnamiennes, afin de détruire les refuges viêt-cong bordant la RVN. Le 30 avril, il d'adresse aux Américains pour justifier l'initiative, destinée essentiellement à protéger le processus de désengagement. Le nouveau gouvernement cambodgien, présidé par le général Lon Nol, savait très peu de l'intervention surprise, décidée par la Maison Blanche en avril 1970 [1]. Celle-ci provoqua d'importantes manifestations à Washington et à Kent State University, qui augmentèrent l'opposition de l'opinion publique américaine à la guerre [1]. La déclassification de certains documents, en 2009, montra toutefois que Nixon avait mis au courant John C. Stennis (en), sénateur démocrate qui était secrétaire du Comité des forces armées du Sénat, de la préparation de l'intervention surprise [1].
Limitée dans le temps et l'espace, 30 juin 1970 et 30 km à au-delà de la frontière khmero-vietnamienne, l'invasion déstabilise complètement la situation militaire au Cambodge. En effet, le sachant, les forces communistes s'enfoncent alors plus profondément sur le territoire cambodgien, au-delà des limites des 30 km, pour éviter le plus gros de la frappe. Ensuite, il n'y a plus qu'à attendre le 30 juin pour se redéployer, submergeant mécaniquement les forces de la République khmère, peu équipées, peu entraînées, mal gérées, mal organisées...
Sans l'assistance militaire massive des forces vietnamiennes, en plus du soutien politique de Sihanouk, les Khmers rouges ne se seraient probablement pas emparés du pouvoir, tuant une grande partie (de 900 000 à 2 millions) de leur population.
Le soutien américain et d'autres nations occidentales à ce mouvement maoïste après l'invasion du Cambodge en 1979 par le Viêt Nam s'explique par son caractère antisoviétique, mais celui-ci était en réalité la conséquence d'un soutien en profondeur par la Chine, alors en conflit politique avec l'URSS.
Exemple d'exaction américaine : le massacre des habitants de Mỹ Lai
Article détaillé : Massacre de Mỹ Lai.La probité de la conduite des États-Unis durant la guerre continue à alimenter les discussions durant la présidence Nixon. En 1969, il apparaît que le lieutenant William Calley, chef de section au Viêt Nam, a conduit un massacre de civils vietnamiens (y compris de jeunes enfants) à My Lai un an auparavant. Ce crime de guerre fut stoppé lorsque Hugh C. Thompson, Jr., chef d' équipe d'un hélicoptère d'observation remarque le carnage et intervient avec ses coéquipiers pour arrêter le massacre. Bien qu'il soit incarcéré, Calley ne reçoit qu'une sentence légère à son procès en cour martiale en 1970 et est ensuite gracié par le président Nixon.
Le retrait américain et l’unification du Viêt Nam
Médiatisation du conflit
Les effets de la médiatisation de la guerre du Viêt Nam jouent énormément alors qu'affluent au pays des photos d'envoyés spéciaux que l'administration ne sait comment contrer. L'opinion publique américaine commence à douter majoritairement des options liées à un tel niveau d'engagement, alors que le parti de la génération de la « prise de conscience » (consciousness generation) maintient l'activisme par des sit-ins en faveur du règlement du conflit et du désengagement dans les allées publiques de Washington : la pression est telle que le pouvoir politique doit répondre instamment à la situation d'enlisement.
Jusqu'ici l'opinion avait été affectée par les images de sacs plastiques contenant les corps des jeunes soldats ramenés au pays ; mais des images quotidiennes à la télévision montrant le conflit prouvaient l'enlisement, et des photos choquèrent plus encore ce public malmené sur la longueur.
La photo de la jeune Phan Thị Kim Phúc, 9 ans, prise sur la route de Trang Bang en 1972, alors que l'enfant fuyait nue une zone bombardée au napalm, rapporta à Nick Ut, de Associated Press, le prix Pulitzer. (Voir sa photo)
1972 est de plus une année terrible pour l'exécutif américain, avec le scandale du Watergate et la publication des Pentagon Papers qui éclaboussent l'établissement politique.
Contestations aux États-Unis
Le 15 avril 1967, de 100 000 à 200 000 personnes défilent à New York contre la guerre[2]. À Central Park, plusieurs centaines de jeunes détruisent leurs papiers militaires[2]. D'autres fuient au Canada pour échapper à la guerre. Le 21 octobre 1967, une marche sur le Pentagone réunit plus de 100 000 personnes. En avril 1968, des étudiants occupent le campus de l'université Columbia ; ils sont évacués par la police le 30, ce qui entraîne une grève de protestation jusqu'à l'été 1968[2]. Le 22-30 août 1968, des affrontements à Chicago opposent des étudiants à la police lors de la Convention du Parti démocrate. Les étudiants américains s’insurgent contre la guerre du Viêt Nam. D'autres universités prennent position contre la guerre, comme celle de Berkeley en Californie.
Plusieurs personnalités américaines s'engagent contre la guerre du Viêt Nam :
- En 1966, le boxeur Mohamed Ali refuse de servir dans l'armée américaine et devient objecteur de conscience. Le 28 avril 1967, il refuse symboliquement l'incorporation dans un centre de recrutement. En mai-juin, il est condamné à une amende de 10 000 dollars et à 5 ans d'emprisonnement, il perd sa licence de boxe et son titre. Ali fait appel il n'ira finalement pas en prison.
- Norman Morrison (1933-1965), Alice Herz (1883-1965), Florence Beaumont et George Winne Jr. (1947-1970) se sont immolés par le feu pour protester contre la guerre du Viêt Nam.
- Daniel Berrigan et Philip Berrigan, activistes contre la guerre du Viêt Nam, furent recherché par le FBI pour avoir détruit des équipements de l'État américain.
- Les activistes Katherine Ann Power et Susan Edith Saxe ont fait un braquage pour avoir de l'argent pour leur mouvement, et ont tué un policier de Boston, l'officier Walter A. Schroeder.
Des intellectuels, des artistes et des musiciens américains prennent position contre l'engagement de leur pays au Viêt Nam : John Lennon, Ayn Rand, Jerry Rubin, Phil Ochs, Jane Fonda, Joan Baez, Norma Becker, Maggie Kuhn, Norman Mailer, Paul Goodman, Will D. Campbell, Martin Luther King, Tom Paxton, Black Panther Party, Howard Zinn, Noam Chomsky, Bob Dylan, Daniel Ellsberg...
- Jasper Johns peint un drapeau américain en le nommant Untitled[3] ;
- le chorégraphe Daniel Nagrin s'engage contre la guerre dans son solo The Peloponnesian War (1968)[4] ;
- Léonard Bernstein compose un oratorio contre la guerre.
Première tentative : l’offensive Eastertide (mars - octobre 1972)
Connaissant :
- la médiocrité des troupes de l'armée de la RVN lors de l'opération Lam Son 719 en 1971,
- le retrait progressif des troupes américaines,
- la puissance du mouvement pacifiste aux É.-U. qui interdit tout retour de ses troupes,
la RDVN planifie une offensive générale contre la RVN en mars 1972. Ce sera la première tentative d'invasion d'importance depuis la bataille de Dai Do en mai 1968.
Alors que les dernières unités combattantes américaines quittent le Viêt Nam le 23 août 1972, cette première offensive durera de mars à octobre 1972.
Soutenus par d'intenses barrages d'artillerie et de nombreux chars d'assaut, 200 000 soldats de la RDVN traversent la zone démilitarisée le 30 mars 1972} et balaient les unités de la RVN. Après la panique initiale, les unités de l'armée de la RVN se ressaisissent, se regroupent et contre-attaquent. Elles ralentissent puis arrêtent l'offensive nordiste. Aidées d'un important appui aérien américain, elles repousseront ensuite les nordistes entre juin et octobre.
D’avril à octobre, l'US Air Force est autorisée à bombarder[5] la RDVN afin de la forcer à négocier ; l'emploi dévastateur du napalm ainsi que de l'agent orange comme défoliant se systématise.
Rompues le 4 mai suite à l'attaque de la RVN, les négociations reprennent le 13 juillet à Paris entre Henry Kissinger et Lê Đức Thọ. Elles visent à permettre aux Américains de sortir d'une guerre impopulaire tout en maintenant un équilibre acceptable entre la RDVN et la RVN. Le 8 octobre, les deux parties s’accordent sur d'importantes concessions mutuelles.
Cependant, bien qu'il soit conscient que la RVN dépendait de l'appui aérien américain et que le retrait de ces derniers l'affaiblissait considérablement, le président Thiệu se montrera peu enthousiaste à accepter un cessez-le-feu.
De son côté, la RDVN n'était pas intéressée par un accord de paix à long terme : son objectif restant toujours d'envahir la RVN afin d'unifier tout le Việt Nam.
Afin de lever l'obstacle de la RVN, Nixon promit à Thiệu un soutien inconditionnel et des représailles massives si la RDVN violait les termes du traité de paix. Dans le même temps, Nixon ordonnera un arrêt des bombardements le 22 octobre bien que les troupes de la RDVN occupaient toujours le territoire de la RVN.
Du fait d'un double mauvais calculs, la RDVN subira une défaite cuisante avec la perte de (100 000 hommes contre 40 000 pour l'ARVN) et abandonnera un important matériel (la moitié de sa puissance de feu). L'échec de l'offensive Eastertide coûtera son poste au général Giáp qui laissera la place à Văn Tiến Dũng.
Les accords de Paix de Paris seront finalement signés en janvier 1973 et reconnaissent la présence de troupes nordistes au Sud.
Deuxième tentative (décembre 1974 - février 1975)
Cependant, la paix n'est toujours pas garantie et le nouveau général nordiste prépare l'offensive finale qui vaincra la RVN. Ainsi, malgré le traité de paix, les attentats et les embuscades continuent.
Bien que Richard Nixon ait promis à la RVN qu'il lui apporterait un soutien dans l'éventualité d'un effondrement de la situation militaire, le Congrès des États-Unis vote contre tout appui financier à des actions militaires dans cette région. Nixon se bat alors aussi pour sa propre carrière politique empêtrée dans le scandale du Watergate. Ainsi, aucun des soutiens militaires promis pour la défense du gouvernement de la RVN n'est envoyé, bien que l'aide économique continue. Elle est cependant presque totalement aspirée par la corruption du gouvernement de la RVN et seule une petite partie alimentera effectivement l'effort de guerre. Le 94e Congrès des États-Unis vote pour que toute aide soit supprimée pour le début de l'année fiscale 1975-76 (1er juillet 1975).
De plus, les États-Unis retirent unilatéralement leurs dernières forces du Viêt Nam en 1973. Ce repli s'achèvera le 29 mars et l'armée du RVN ne dispose plus de l'appui aérien américain.
Enfin, début 1975, les réserves de munitions, minées par l'inflation et la disparition de l'aide américaine, atteignent un niveau dramatiquement bas.
De son côté, la RDVN savait que Nixon, empêtré dans ses difficultés, ne bougerait pas, tandis que l'appui soviétique et chinois augmentait en conséquence, le risque de confrontation directe entre Grands ayant disparu. Les pertes de la défaite de 1972 étaient ainsi comblées.
Après la signature des accords de Paix de Paris, entre 10 et 12 divisions de la RDVN stationneront en RVN ainsi qu'environ 300 000 combattants du Việt Cộng. À la fin de 1974, en violation des accords, 100 000 soldats supplémentaires s'infiltreront au Laos et au Cambodge dans des camps frontaliers puis dans les zones « libérées » au sud.
En décembre 1974, les troupes de la RDVN font une nouvelle tentative en envahissant la province de Phuoc Long depuis le Cambodge. Le 17 janvier 1975, elles occupent la capitale régionale de Phuoc Binh, à 160 km de Saïgon. L'ARVN perd 3 000 soldats. Seules quelques protestations diplomatiques répondront à cette violation du traité de paix.
Le président de la RVN, Nguyễn Văn Thiệu, décidera de répartir ses forces armées afin de couvrir tout le territoire, qui, contrairement à la RDVN, s'étale tout en longueur. Son but était de prévenir les incursions des unités de la RDVN qui s'infiltraient au sud via la route Hô-Chi-Minh-Ville au Cambodge. Ce faisant, en dispersant ses forces, il commet une erreur stratégique tandis que la RDVN se préparait à frapper en force à l'endroit de son choix.
Troisième tentative : la prise des plateaux du centre (Tay Nguyen) - mars 1975
En mars 1975, le général nord-vietnamiem Văn Tiến Dũng lance une offensive planifiée par ses soins. Le nord lance de multiples petites attaques de diversion sur les provinces du nord afin de dérouter l'état-major sudiste et le forcer à laisser ses troupes dispersées. Mais le gros de ses forces est engagé afin d'envahir la province du Dac Lac au centre, se plaçant ainsi en position de couper la RVN en deux.
Au total, ce furent 17 divisions d’infanterie de l'Armée populaire vietnamienne organisées en 4 corps d’armée conventionnels appuyés par 700 blindés, des milliers de pièces d’artillerie et des centaines de batteries de missiles sol-air qui furent engagées, alors que l'Armée de la RVN n'avait plus le soutien logistique des États-Unis.
Croyant à une simple opération de diversion, les sudistes n'enverront aucun renfort pour stopper l'attaque sur Buon Me Thuoc, tandis que les accrochages au nord provoquent le blocage des routes par les réfugiés.
Rapidement, l'offensive sur les plateaux du centre tourne à la catastrophe pour les troupes sudistes qui sont submergées par le nombre.
Paniqué, Thiệu ordonne la retraite sur Đà Nẵng à la 1re division d'infanterie (sa meilleure unité), alors stationnée autour d'Hue. Puis un contre-ordre lui ordonne de revenir sur ses positions mais il est déjà trop tard. Dispersées sur les routes, gênées par le flot de réfugiés, les meilleures troupes sudistes se font tailler en pièces en rase-campagne.
Thiệu ordonne ensuite un retrait général de la cité de Pleiku qui commande les plateaux centraux et qui était le siège de l'état-major du général Pham Van Phu. Celui-ci, un homme incompétent et corrompu qui ne devait sa position qu'à son soutien politique à Thiệu « organise » la retraite : il évacue sa famille et ses principaux officiers sur Nha Trang puis Saïgon, tandis qu'il abandonne ses troupes sur place.
Celles-ci, privées de commandement, fuient vers la côte sur les petites routes de campagne au milieu des réfugiés. À leur tour, elles se font tailler en pièces.
Hue (l'ancienne cité impériale) tombe le 25 mars, puis Đà Nẵng (la seconde cité du Việt Nam) le 2 avril.
Après avoir pris les plateaux centraux et coupé les forces sudistes en deux, puis écrasé la partie nord, les troupes de l'Armée populaire vietnamienne se tournèrent ensuite vers le sud, tandis que de nouvelles troupes franchissaient la frontière depuis la RDVN.
La route de Saïgon était alors ouverte et rien n'arrêtera plus les troupes de l'Armée populaire vietnamienne.
La chute de Saïgon (30 avril 1975)
Début avril, la région de Saïgon est encerclée. Après une quinzaine de jours de combat acharné, le président Thiệu démissionne le 21 avril et est remplacé par le vice-président Trần Văn Hương, lui-même remplacé par Dương Văn Minh le 28 avril, surnommé « Le Président de 3 jours ». Après que les communistes ont refusé toute négociation, Dương Văn Minh ordonne la reddition des troupes de l'ARVN le 30 avril, qui est acceptée par la RDVN, tandis que des hélicoptères américains surchargés évacuent la ville et que les premiers boat people font leur apparition.
À 7h53, le 30 avril, lorsque le dernier hélicoptère décolle du toit de l'ambassade des États-Unis à Saïgon, des milliers de candidats à l'exil se pressent encore dans les jardins. Plus de 305 000 réfugiés finiront néanmoins par se retrouver à bord des navires américains qui croisent au large.
Cette scène de panique à Saïgon, le 30 avril 1975, sur le toit de l'ambassade des États-Unis à Saïgon est bien connue.[6]
Divisé depuis 1954 le Viêt Nam fut réunifié, de la frontière de Chine à la pointe de « Camau » le 2 juillet 1976 pour créer la « République socialiste du Viêt Nam ». Saïgon est renommée Hô Chi Minh Ville en l'honneur du précédent président de la RDVN.
De 1975 à 1982, 65 000 personnes furent exécutées au Viêt Nam et plus d'un million furent envoyées en « camps de rééducation » ou dans les « nouvelles zones économiques ». Leurs biens personnels (habitations, commerces, entreprises, terres...) furent confisqués pour une période plus ou moins longue. Plus d'un million de Sud-Vietnamiens fuirent le pays. Au total, trois millions de personnes quittèrent l'Indochine entre 1975 et 1997 selon le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés.
Les premiers Boat People étaient de 1955. Parmi le million de personnes qui quittèrent le nord, on nota des paroisses catholiques romaines, avec leur curé en tête, pour suivre la « Vierge qui allait au sud », les quelques bateaux français et les vaisseaux de la VIIe flotte américaine les attendaient. C’était la propagande franco-américaine qui fonctionnait à toute allure pour augmenter la quantité de partisans de Ngô Đình Diệm, catholique romain intégriste, qui a pris le pouvoir à Saïgon, pour priver la zone nord d’une partie de sa population active et pour « prouver » l’amour de la liberté et la haine du communisme en disqualifiant le gouvernement de la RDVN. Une partie des réfugiés de 1975 étaient l’élite du régime de Saïgon partis en avion dans les bagages des derniers personnels américains[7].
En plus du problème prioritaire et urgent du ravitaillement résolu par Mme Nguyen Thi Binh, signataire des accord de Paix de Paris au nom du Front national pour la libération du Viêt Nam, il y avait le problème d’une « catastrophe sociologique » sans précédent d’une population rurale agglutinée dans des villes de garnison, depuis 1946, vivant d’une « économie des poubelle » des déchets des armées et des fournitures militaires dont le « marché aux voleurs » était célèbre, avec les drogues et la prostitution tout autour.
Les réfugiés de 1980 étaient de petites gens fuyant la Troisième Guerre d’Indochine et les difficultés économiques d’un pays dévasté par des guerres depuis 1946.
Bilan
Pertes humaines
Des millions de Vietnamiens sont morts des conséquences de la guerre du Viêt Nam. Les registres officiels sont difficilement consultables, quand ils existent, et nombreux parmi les tués furent littéralement déchiquetés par les bombardements. Il est ainsi très difficile de s'accorder exactement sur ce qui doit compter comme « victime de guerre du Viêt Nam » ; des gens sont encore aujourd'hui tués par des munitions non explosées et des mines, particulièrement les bombes à sous-munitions. Les effets sur l'environnement des agents chimiques, tels que l'agent orange qui était un défoliant très utilisé par les Américains, ainsi que les problèmes sociaux colossaux causés par la dévastation du pays après tant de morts ont certainement réduit la durée de vie de beaucoup de survivants. Par ailleurs, la contamination d'une partie de sols entraine aujourd'hui encore de graves problèmes de santé (malformations à la naissance, hypertrophie, rachitisme, cancer des poumons et de la prostate, maladies de la peau, du cerveau et des systèmes nerveux, respiratoire et circulatoire, cécité, diverses anomalies à la naissance) surtout dans les campagnes[réf. nécessaire].
Les estimations de pertes les plus basses, basées sur les déclarations (à présent reprises) du Nord Viêt Nam étaient autour de 1,5 million de Vietnamiens tués. Le Viêt Nam a annoncé le 3 avril 1995 qu'un total d'un million de combattants communistes vietnamiens et quatre millions de civils avaient été tués durant la guerre. La validité de ces chiffres n'a généralement pas été contestée.
Les pertes du Sud Viêt Nam sont estimées à 255 000 militaires et 430 000 civils tués, dont 80 000 en 1974, soit plus que toute autre année de guerre, alors que les forces américaines avaient été évacuées.
Le bilan pour les forces armées américaine est estimé à 58 217 soldats tués et 303 635 blessés pour un total de 8 744 000 militaires ayant participé à un moment ou a un autre ce conflit.[8]
Pertes aériennes durant la guerre au Viêt Nam
Concernant les pertes aériennes nord vietnamienne, 202 MiG furent abattus en combats aériens par 174 avions américains entre avril 1965 et janvier 1973.[9].
Voici le pertes des aéronefs des forces armées des États-Unis. Si les chiffres semblent impressionnants à première vue, ils concernent près de 15 ans de combats, et, par rapport au nombre de sorties, correspondent à un taux de pertes de 0,1%.
Cause des pertes avions hélicoptères combat aérien 79 2 missile sol-air 197 7 par artillerie antiaérienne 2 140 2 375 détruits au sol 145 205 accident et autres 1 158 2 282 Sous-total 3 719 4 871 TOTAL 8 590 Concernant les hélicoptères, utilisé pour la première fois à une très grande échelle dans un conflit, plus de 10 000 engins américains ont été engagés au total durant la durée de cette guerre avec un maximum instantané de 2 850 en 1968. Le nombres de pilotes d'hélicoptères tués ou disparu s'élève à 2 181 dont 1 905 pour l'US Army. Si l'on ramène les hélicoptères abattus par l'action ennemie au nombre de sortie, on obtient un ratio de 1 pour 18 000 [10]
Conséquences sur le développement de la péninsule sud-asiatique
La plus grande conséquence sur le développement sud-asiatique est le fait que les plus grands « cerveaux » du Viet Nam (le Viêt Nam était très développé avant la guerre) ont soit fuit aux États-Unis avec les Américains, soit été décimés/envoyés dans des camps de rééducation par les communistes. Du peu d'intellectuels qui ont survécu à la catastrophe, très peu ont pu trouver un travail car une bonne partie d'entre eux était contre le gouvernement. Le gouvernement les a par conséquent privés de travail.
Les seuls intellectuels du Viêt Nam qui restaient étaient ceux du Nord, pour autant qu'ils soient pro-gouvernementaux.
La diaspora vietnamienne contribue à redynamiser depuis les années 1990 l'économie du pays.
La Chine a profité de l'après-guerre pour s'emparer du territoire longeant la frontière entre la Chine et le nord du Vietnam, ainsi qu'une partie des îles dont le sous-sol regorge de pétrole (Voir Conflit territorial en mer de Chine méridionale).
Conséquences pour l'après-guerre
Au début de la guerre du Viêt Nam, l'armée américaine, bien qu'utilisant la conscription, lance de nombreuses campagnes de recrutements, ce qui a pour effet le départ de nombreux jeunes pour le conflit. De retour chez eux, les militaires américains, encouragés à leur départ, se retrouvent la plupart du temps montrés du doigt par l'opinion publique après la désastreuse couverture médiatique de ce long conflit.
Après la guerre, les conséquences politiques sont importantes, les gens ont moins confiance dans leur gouvernement pour gérer une guerre. Avec le scandale du Watergate, cela a paralysé pendant plusieurs années la politique étrangère des États-Unis et compromis le lien entre l'État et la population.
Plus de deux millions de Vietnamiens du Sud quittent leur pays dans des conditions dramatiques. Ils constituent une force économique aux États-Unis et ailleurs.
Chronologie
- 11 décembre 1961 : Première intervention américaine au Vietnam. Un porte-avions américain transportant deux escadrilles d'hélicoptères débarque à Saïgon. Pour la première fois, l'armée américaine aide directement les sud-vietnamiens dans leur combat contre la guérilla communiste.
- 11 juin 1963 : Pour protester contre le régime autoritaire proaméricain du président vietnamien Ngô Dinh. Diêm, un bonze bouddhiste se suicide par le feu à Saïgon. D'autres immolations publiques suivront et les mouvements d'opposition seront sévèrement réprimés par le pouvoir. En novembre, un coup d'État renversera le gouvernement de Ngô Dinh Diêm qui sera fusillé. En 1964, les États-Unis décideront d'envoyer des troupes au Vietnam afin de s'opposer à l'avancée communiste.
- 7 février 1965 : Après avoir fait évacuer les dernières familles américaines, l'US Air Force lance sa première offensive aérienne directe sur le Nord-Vietnam. Le but des États-Unis et du gouvernement sud-vietnamien est de mettre à mal les réseaux de ravitaillement en armes et en carburant des communistes du Nord. Ces bombardements marquent le début de la deuxième guerre d'Indochine. À partir du mois de mars, les marines américains arrivent de plus en plus nombreux au Sud-Vietnam.
- 29 juin 1966 : Premiers raids américains au Vietnam. Le président américain Lyndon Baines Johnson déclenche les premiers raids aériens sur le Vietnam du Nord. Les dépôts de carburants de Hanoï et de Haïpong sont bombardés.
- 2 septembre 1969 : Mort de Hô Chi-Minh. En plein conflit avec les États-Unis, le président de la République démocratique du Vietnam, artisan de l'indépendance du pays et de l'instauration d'un régime communiste, meurt d'une crise cardiaque à Hanoi à l'âge de 70 ans. Hô Chi-Minh, qui a vécu en France de l'âge de 27 à 34 ans, a créé le parti communiste indochinois en 1930 et proclamé l'indépendance et la fondation de la République démocratique du Vietnam en 1945, ouvrant neufs années de conflit avec la France, alors puissance coloniale. Après la défaite française de Dien Bien Phû, et les accords de Genève (1954), il accepte le partage provisoire du Vietnam en deux États, le Nord et le Sud. Hô Chi-Minh entame pourtant l'invasion du sud en se heurtant cette fois aux États-Unis qui soutiennent le régime de Saïgon. En avril 1976, le nom de Hô Chi-Minh est donné à la capitale du sud.
Annexes
Bibliographie
- Henri Froment-Meurice, Journal d'Asie, L'Harmattan, Paris, 2005, ISBN 2-7475-8270-1 Extraits sur Géopolitis
- Hannah Arendt, Du mensonge à la violence "Du mensonge en politique : réflexions sur les documents du Pentagone", Calmann-Levy, Paris, 2003
- Jacques Portes, Les Américains et la guerre du Vietnam, Éditions Complexe, Paris, 1999, ISBN 2-87027-471-8
- Jacques Danois, Frères dans la rizière, Fayard, 1998, ISBN 2-213-60109-7
- Robert McNamara, Avec le recul, Seuil, 1998, ISBN 2-02-025917-6
- Philippe Franchini, Les guerres d'Indochine, Pygmalion, Paris, 1997, ISBN 2857042671
- Gilles Férier, Les trois guerres d'Indochine, Presses Universitaires de Lyon, 1994, ISBN 2-7297-0483-3
- Jean-Claude Guillebaud / Raymond Depardon, La colline des Anges, Seuil, 1993, ISBN 2-02-019828-2
- Truong Nhu Tang, Mémoires d'un Vietcong, Flammarion, 1992, ISBN 2-08-064803-9
- Olivier Todd, Cruel avril, Robert Laffont, 1987, ISBN 2-221-04852-0
- Stanley Karnow, Vietnam, 1983, ISBN 2-7242-2475-2
- Jacques Suant, Vietnam 45-72, Arthaud, 1972
- Philip Jones Griffiths, Vietnam Inc., 1971, ISBN 0-7148-9309-9
- Norman Mailer, Les Armées de la nuit, 1969, ISBN 2-246-13962-7
- Jean Cazemajou, Jean-Michel Lacroix (sous la direction de), La guerre du Vietnam et l'opinion publique américaine 1961-1973, Presses de la Sorbonne nouvelle, 1991.
- Laurent Cesari, L'Indochine en guerres, 1945-1993, Belin, 2000.
- Christopher Gosha, Maurice Vaïsse, La guerre du Vietnam et l'Europe 1963-1973, Bruylant, 2003.
- Mangold Tom, Penycate John "Les tunnels de Cu Chi" Albin Michel 1986
- Vital Ferry, Les ailes du dragon tome 2: Aviation civile en Indochine (1955-1975), le trait d'union n°168, 1996.
- Neil Sheehan, L'innocence perdue. Un Américain au Vietnam, Seuil, 1990, ISBN 2-02-012189-1
- Stephen King, Cœurs perdus en Atlantide (Hearts in Atlantis) 1999, King fait souvent référence à cette guerre dans son livre.
Notes et références
- ↑ a , b et c Walter Pincus, Democrat Endorsed Cambodia Invasion. Nixon Papers Cite 1970 Conversation, Washington Post, 24 juin 2009
- ↑ a , b et c François Weil, Histoire de New York, Paris, Fayard, 2005 (ISBN 2213618569), p.306
- ↑ Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p.141
- ↑ Rosita Boisseau, « Quand la danse américaine partait en guerre contre les injustices », dans Le Monde du 15-02-2008, mis en ligne le 14-02-2008, [lire en ligne]
- ↑ L'ARVN bombarda au napalm le 8 mai le village de Trảng Bàng qui sera immortalisée par la photo de Kim Phúc.
- ↑ http://www.arthistoryclub.com/art_history/upload/thumb/e/e3/250px-Vietnamescape.jpg
- ↑ Dirck Halstead, White Christmas - The Fall of Saigon, The Digital Journalist
- ↑ Bilan des pertes américaines sur globalsecurity.org
- ↑ Donald J. McCARTHY, Jr, MiG KILLERS - A Chronology of U.S. Air Victories in Vietnam 1965-1973, Speciality Press, 2009 (ISBN 978-1-58007-136-9)
- ↑ Général Andrè Martini, L'histoire de l'aviation légère de l'armée de terre 1794-2004, Lavauzelle, Paris, 2005, 214, 215 p. (ISBN 2-7025-1277-1)
Articles connexes
- Histoire des États-Unis de 1964 à 1980
- Histoire du Viêt Nam | Việt Cộng | Armée populaire vietnamienne
- Histoire du Laos | Piste Hô Chi Minh
- Histoire du Cambodge
- Kampuchea démocratique (à partir de 1975)
Controverses
- Amnésie sélective de guerre
- Troubles comportementaux de guerre
- Séquelles de guerre laissées sur l'environnement et les populations locales : Les États-Unis ont largué 7,8 Mt de bombes sur le pays contre 3,5 Mt pour l’ensemble des fronts de la Seconde Guerre mondiale.
- Boat people
- Tribunal Russell
- Camp de prisonniers de guerre, sur lesquels des théories laissant entendre que des prisonniers américains seraient toujours au Viêt Nam.
Œuvres cinématographiques
- La Sixième Face du Pentagone, de Chris Marker, 1967
- Les Bérets verts (The Green Berets), film de John Wayne et Ray Kellog, 1968
- Voyage au bout de l'enfer (The Deer Hunter), film de Michael Cimino, 1978
- Le Retour (Coming home), film de Hal Ashby, 1978
- Apocalypse Now, film de Francis Ford Coppola, 1979
- Hair, film de Milos Forman, 1979
- Rambo (First Blood), film de Ted Kotchev, 1982
- Rambo II : La Mission (First Blood Part II), film de George Pan Cosmatos, 1985
- Platoon, film de Oliver Stone, 1986
- Hamburger Hill, film de John Irvin, 1987
- Good Morning, Vietnam, film de Barry Levinson, 1987
- Full Metal Jacket, film de Stanley Kubrick, 1987
- Dear America, lettres du Vietnam, de Bill Couturié, 1988
- Né un 4 juillet (Born on the Fourth of July), film de Oliver Stone, 1989
- Outrages (Casualties of War), film de Brian de Palma, 1989
- Air America, film de Roger Spottiswoode, 1990
- Le Vol de l'intruder (Flight of the Intruder), film de John Milius, 1991.
- Entre Ciel et Terre, film de Oliver Stone, 1993
- Forrest Gump, film de Robert Zemeckis, 1994
- La guerre du Viêt Nam, images inconnues, film documentaire de Isabelle Clarke, 1997
- Tigerland, film de Joel Schumacher, 2001
- Nous étions soldats (We Were Soldiers), film de Randall Wallace 2002
- Rescue Dawn, film de Werner Herzog, 2007
- Across the Universe (film) 2007
Voir aussi la catégorie Film sur la guerre du Viêt Nam.
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