Ferdinand Marcos

Ferdinand Marcos
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Ferdinand Marcos
Ferdinand Marcos at the White House.jpg
Ferdinand Marcos à la Maison Blanche en 1966.

Mandats
10e président de la République des Philippines
30 décembre 196525 février 1986
Élection 19 novembre 1965
Réélection 11 novembre 1969
16 juin 1981
Vice-président Fernando Lopez
Arturo Tolentino
Prédécesseur Diosdado Macapagal
Successeur Corazón Aquino
3e Premier ministre des Philippines
12 juin 197830 juin 1981
Président Lui-même
Prédécesseur Régime présidentiel
Successeur César Virata
Biographie
Nom de naissance Ferdinand Emmanuel Edralin Marcos
Date de naissance 11 septembre 1917
Lieu de naissance Flag of the Philippines.svg Sarrat, Ilocos Norte, Philippines
Date de décès 28 septembre 1989
Lieu de décès États-Unis d'Amérique Honolulu, Hawaii, États-Unis
Nationalité philippine
Conjoint Imelda Romuáldez
Enfants María Imelda Romuáldez Marcos
Ferdinand Romuáldez Marcos, Jr.
Irene Romuáldez Marcos
Aimee Romuáldez Marcos
Diplômé de Université des Philippines
Profession Avocat

Coat of Arms of the Philippines.svg
Présidents de la République des Philippines

Ferdinand Edralin Marcos (11 septembre 191728 septembre 1989) fut le 10e président de la République des Philippines. Il a dirigé le pays du 30 décembre 1965 au 25 février 1986.

Sommaire

Ses débuts

Ferdinand Marcos naquit à Sarrat, ilocos norte. Il est le fils de Mariano Marcos, homme de loi, et de Josefa Quetulio Edralin, enseignante. Le cadet de 4 enfants, il est d'origine Filipino (tribu locale), chinoise et japonaise. Il commença l'enseignement primaire dans l'école de Sarrat, puis fut transféré à Shamrock, et finalement, à l'école élémentaire Ermita, lorsque son père fut élu député au congrès philippin. Il termine l'enseignement primaire en 1929.

Il servit dans les troupes de réserves philippines en tant que lieutenant, dès 1937. La même année, alors qu'il était encore étudiant en première année de droit à l'Université des Philippines, il fut accusé du meurtre du député Julio Nalundasan, un adversaire politique de son père. Il fut condamné en novembre 1939, mais présenta son cas en appel devant la cour suprême philippine, et fut acquitté l'année suivante. À l'université, il fut un membre de la Upsilon Sigma Phi, une fraternité de lettres ancienne grecque asiatique. Après avoir été diplômé avec les honneurs en latin, en 1939, il devient la même année, le spécialiste philippin de la régularité juridique.

Présidence de la République

Après la guerre, il s'engage dans le parti libéral et gravit petit à petit les échelons. Il est élu député, puis sénateur, puis devient président du Sénat avant d'être nommé à la tête de son parti qu'il quitte en 1964, l'année précédent les élections présidentielles. Il rejoint le parti nationaliste dont il devient le chef de file et gagne élections par 674 000 votes. La population a beaucoup d'espoirs envers ce président et Marcos met en place une réforme agraire pour moderniser le secteur agricole mais ne fait rien pour lutter contre les inégalités et la pauvreté qui frappe les petits paysans. Dans le même temps, les secteurs les plus prospères ne sont pas frappés par les réformes et restent aux mains de clans ou familles dévoués à Marcos. Néanmoins, dans le domaine économique, les réformes de Marcos sont une réussite et la pays connaît un véritable décollage. Il est réélu en 1969 contre son principal opposant, le journaliste et chef du parti libéral Aquino.

Loi martiale

Sa vision du « Bagong Lipunan (Nouvelle Société) » – similaire à l’Ordre Nouveau qui fut imposé en Indonésie par Suharto – fut poursuivie pendant les années de loi martiale. Il s'agissait d'un mouvement incitant la société à travailler pour le but commun du pauvre comme du privilégié, et à atteindre la libération des Filipino par leur propres efforts (self-realization). Marcos s’empara d'entreprises appartenant à des dynasties familiales pour les redistribuer à des personnes en affaires depuis peu de temps. Il a aussi saisi des terres pour les redistribuer à des paysans locaux. On constata cependant que les redistributions faites dans le cadre du Bagong Lipunan profitaient en général aux proches du président Marcos. Tout au long de la période de loi martiale, ces mêmes proches ont aussi bénéficié d’avantages politiques considérables.

Dans le contexte de confusion généralisée à cette époque aux Philippines, la déclaration de la loi martiale fut en général très bien acceptée. La criminalité chuta rapidement après l’application d’un couvre-feu. Les opposants politiques ont obtenu la possibilité de partir en exil. La loi martiale fut appliquée durant 9 ans après lesquels les excès du Président et de l’armée ont commencé à émerger.

Retour aux élections libres et fin de la loi martiale

Des élections pour l’Interim Batasang Pambansa (assemblée nationale) furent déclarées par Marcos le 7 avril 1978. Le Kilusang Bagong Lipunan (Mouvement pour la Société Nouvelle), dirigé par la première dame Imelda Marcos, remporta 151 des 161 sièges. Aucun des membres du LABAN – parti de Benigno Aquino – ne remporta de siège. Seuls deux partis régionaux d’opposition remportèrent des sièges aux cours de ces élections.

Le 17 janvier 1981 la fin de la loi martiale fut proclamée et Marcos annonça une élection présidentielle. Il ne fit face à aucune opposition : suite aux élections de 1978, le LABAN et plusieurs autres partis boycottèrent les élections nationales de 1981 comme ils avaient boycotté les élections régionales de 1980. Seul le parti Nacionalista présenta un candidat. Marcos remporta les élections avec 91,4 % des voix et une marge de 16 millions de votes.

Changements économiques de l’administration Marcos

Pour accélérer le développement économique, Marcos mit en place une série de programmes. Le pays connut alors une période de croissance économique du milieu des années 1970 au début des années 1980. Les paysans reçurent alors une aide financière et technique ; le gouvernement contribua en maintenant artificiellement certains prix. Ces mesures permirent au secteur agricole de se développer et permirent au pays d’atteindre l'autosuffisance en riz en 1976 et d'en exporter. Afin de financer les projets de développement comme les travaux d'infrastructure, le gouvernement s’engagea dans la voie de l’emprunt. Des mesures tentaient d’attirer les investissements de capitaux étrangers dans les projets industriels. Des exemptions de taxe étaient proposées et souvent les investisseurs pouvaient repartir avec leur profits sans passer par les impôts.

Un des programmes économiques les plus importants des années 1980 fut le Kilusang Kabuhayan at Kaunlaran (Mouvement pour le Livelihood et le progrès) qui fut lancé en septembre 1981. Son but était de promouvoir le développement économique local en encourageant les gens à créer leur propre gagne-pain. Les efforts du gouvernement permirent au pays d’atteindre une croissance de 6 % (la croissance était demeurée inférieure à 5 % au cours de la décennie précédente). Le PNB du pays passa de P55 milliards en 1972 à P193 milliards en 1980. Le tourisme augmenta aussi pendant cette période et contribua à la croissance. Un million de personnes visitèrent les Philippines en 1980 comparé à 200 000 en 1972. Une part importante de ces visiteurs étaient des Philippins balikbayans (de retour) qui participèrent au programme Balikbayan lancé par le ministère du tourisme en 1973.

Une source importante de croissance économique provient des Philippins travaillant outre-mer. Des milliers de Philippins sont partis travailler au Moyen-Orient, à Singapour et Hong Kong. Ces départs contribuèrent à réduire le chômage mais apportèrent des devises étrangères dans le pays qui en avait bien besoin : une portion importante du budget était alloué au paiement des intérêts d’emprunt.

L’industrie du tourisme chuta brusquement après l'assassinat de Benigno Aquino en 1983. Les manifestations contre le régime et le président qui se sont multipliées par la suite ont fait fuir les touristes. Les troubles politiques qui s’ensuivirent firent fuir les investisseurs pendant que les banques étrangères fermèrent le robinet et refusèrent d’accorder de nouveaux prêts au gouvernement.

Marcos tenta de lancer un programme de relance de l'économie. Il négocia avec les créanciers étrangers, notamment la Banque mondiale et le Fonds monétaire international, pour restructurer la dette étrangère afin de donner plus de temps au pays pour payer. Marcos lança aussi le programme Sariling Sikap (indépendance ou autonomie) en 1984, un autre programme visant à encourager les individus à subvenir à leurs besoins et créer leur propres revenus. Des coupes dans les dépenses du gouvernement furent nécessaires pour financer le programme. Pourtant, malgré les efforts déployés, l’économie du pays continua de décliner et une croissance négative apparut à partir de 1984. L’échec du programme est attribué au manque de crédibilité de Marcos et à la corruption généralisée à tous les niveaux de gouvernement. Plusieurs millions ont été volés par des agents du gouvernement. Marcos lui-même a dépensé des sommes importantes, ponctionnées sur les fonds publics, pour aider les candidats du Kilusang Bagong Lipunan, son parti, à gagner.

Chute de Marcos

Au cours des années de pouvoir de Marcos, son régime a sombré dans la corruption et la mauvaise gestion de ses proches. Le point culminant fut l'assassinat de Benigno Aquino. Marcos peut être considéré comme un modèle en ce qui a trait au détournement de fonds : il aurait détourné des milliards de dollars du Trésor philippin. Il s'est aussi rendu célèbre pour son népotisme, employant sa famille et ses amis aux postes clé de son gouvernement.

Sa santé au cours de son 3e mandat était fragile et il fut souvent absent plusieurs semaines pour traitement. Il n'était pas vraiment remplacé pendant ces absences. Considérant les troubles politiques, plusieurs personnes se sont demandé s’il était toujours en mesure de gouverner. Dans ce contexte, l'assassinat d'Aquino en 1983 constitue l’élément déclencheur de la chute de Marcos.

En 1986 Marcos déclencha des élections et se représenta avec Arturo Tolentino comme vice-président. L'opposition était alors unie derrière la veuve d'Aquino, Cory Aquino et Salvador Laurel comme vice-président. À la suite des élections, Marcos et Aquino se déclarèrent tous deux vainqueurs. L’élection a été généralement entâchée de fraudes de la part des deux partis. Avec le support de l'armée (commandée par Juan Ponce Enrile, ancien ministre de la défense et Fidel Ramos, ancien général sous Marcos), du mouvement Pouvoir du peuple (People Power), et des protestants de tous les secteurs, Marcos fut poussé à l'exil et Aquino devint présidente.

Marcos et sa femme, Imelda Marcos, partirent en exil à Hawaii et ont par la suite été accusés de détournement de fonds par les États-Unis. Marcos est mort à Honolulu (Hawaii) en 1989. Il fut enterré dans un mausolée privé au temple Byodo-In sur l'île d'Oahu, visité quotidiennement par sa famille et ses amis. Ses derniers hommes forts sont maintenant enterrés dans une crypte réfrigérée à Ilocos Norte, où son fils, Ferdinand, Jr., et sa fille, Imee, sont respectivement devenus depuis gouverneur local et représentante du gouvernement. Imelda Marcos fut acquittée en 1990 du chef de détournement de fonds par les États-Unis, mais fut condamnée pour corruption lors d’un procès aux Philippines en 1995.

Héritage

Jusqu'à aujourd'hui, la population reste divisée concernant Ferdinand Marcos. Certains le considèrent comme un vrai héros philippin à cause de ses exploits durant la Seconde Guerre mondiale, son ascension fulgurante en politique et les lois qui sont encore en application aujourd'hui. D'autres ne voient en lui que le dictateur corrompu qui vida les coffres de l'État. D'autres le blâment pour l'effondrement de l'économie au milieu des années 1980. D'autres disent qu'il fut un homme brillant qui aurait pu faire des Philippines une des grandes nations asiatiques. Certains dénoncent le politicien de style « datu » qui mêla politique et fantaisie. D'autres estiment qu'il mit en place la politisation de l'armée et du pouvoir judiciaire.

Citations

  • « Il y a de nombreuses choses que nous ne souhaitons pas au monde. Ne faisons pas que les regretter. Changeons-les. »
  • « La communauté est le revers de la pièce de la solitude, et celui qui dirige doit agir seul. En agissant seul, il doit accepter toutes les choses seul. »

Liens externes


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Contenu soumis à la licence CC-BY-SA. Source : Article Ferdinand Marcos de Wikipédia en français (auteurs)

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