- Bataille de la Drang
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Bataille de Ia Drang Informations générales Date 14 novembre; 18 novembre 1965 Lieu Ia Drang Valley, Vietnam Issue Nul (les deux camps revendiquent la victoire)[1],[2],[3] Belligérants Nord-Viêt Nam
Viet CongÉtats-Unis
Sud-Viêt NamCommandants Nguyen Huu An Thomas W. Brown
Harold G. Moore (X-Ray)
Robert McDade (Albany)Forces en présence Plus de 4,000
(Albany et X-Ray)1000
(Albany et X-Ray)Pertes X-Ray : Est. 634 morts (Moore)
Albany : Inconnu[4]
(403 morts reportés)
Globalement pour la Campagne de Ia Drang (pas seulement pour ces combats) :
1 519 morts par le body count[4]X-Ray : 96 morts
121 blessés
Albany : 155 morts
124 blessés
Globalement pour la Campagne de Ia Drang (pas seulement pour ces combats) :
305 morts[5]
524 blessés[4]Guerre du Viêt Nam Batailles Opération Ranch Hand – Bataille d'Ap Bac – Incidents du golfe du Tonkin – Guerre civile laotienne – Opération Rolling Thunder – Bataille de la Drang – Offensive du Tết – Bataille de Lang Vei – Bataille de Khe Sanh – Bataille de Huế – Bataille de Saïgon – Guerre civile cambodgienne – Opération Igloo White – Bataille d'Hamburger Hill – Raid de Son Tay – Bataille des îles Paracels – Campagne Hô-Chi-Minh – Bataille de Xuân Lộc – Bataille de Truong Sa – Chute de Saïgon – Incident du Mayagüez
modifier La bataille de la Drang est l'un des premiers affrontements majeurs entre l'US Army et l'Armée populaire vietnamienne durant la guerre du Vietnam. La bataille se déroula en deux parties entre le 14 et le 18 novembre 1965 autour de deux zones d'atterrissage, au nord de Plei Me, dans les Hauts Plateaux du Vietnam du Sud. La bataille tire son nom de la rivière Drang qui s'écoule tout au long de vallée, au nord de Plei Me, là où les combats se sont déroulés. Ia veut dire « rivière » dans le langage montagnard local.
Les forces américaines en présence étaient le Premier et le Second bataillons du 7e de cavalerie et le Premier bataillon du 5e de cavalerie US. Les forces vietnamiennes comprenaient les 33e, 66e et 320e régiments de l'Armée populaire vietnamienne et le bataillon H15 du Front national pour la libération du Sud Viêt Nam (plus connu sous l'appellation « Viet-Cong »). La bataille a pour spécificité un appui aérien rapproché par les bombardiers américains. Les deux belligérants ont subi de lourdes pertes et tous deux revendiquèrent la victoire. Durant cette bataille, l'armée américaine perdit 234 soldats et 242 autres furent blessés. Lors de cette bataille, durant la journée du 17 novembre 1965 eut lieu la plus meurtrière embuscade de toute la guerre du Viêt-Nam, avec 155 soldats tués et 126 blessés.
Cette bataille a fait l'objet d'un livre, acclamé par les critiques, We Were Soldiers Once… And Young co-écrit par Harold G. Moore et Joseph L. Galloway, paru en 1992. En 2002, Randall Wallace adapta la 1re partie de la bataille au cinéma dans le film Nous étions soldats. La chaîne de télévision américaine National Geographic Channel diffusa un programme intitulé Day under Fire : Vietnam War (Journée sous le feu : La guerre du Viêt-Nam), qui se concentra principalement sur la bataille de Ia Drang.
Sommaire
Contexte
Tout au long des années 1963 et 1964, une série d'incidents politiques et militaires a considérablement affecté les capacités de l'Armée de la République du Viêt Nam (ARVN) principale force militaire au Sud-Vietnam. Les commandants de l'ARVN furent d'abord sous le commandement direct du président Ngo Dinh Diem, ceci afin d'éviter à tout prix les batailles rangées et coups d'État, mais permettant dans le même temps aux forces du FNL (plus connu sous le nom de Viet-Cong) de se former et de se développer sans une forte opposition. Même après le renversement de Diem suite au coup d'État de 1963, le nouveau commandement militaire sud-vietnamien resta globalement le même que celui mis en place par Diem avant le coup d'État. Ils montrèrent tous un manque d'intérêt à combattre le FNL naissant, préférant occuper leur temps à s’entre-déchirer.
Du fait de ce vide militaire, les forces du FNL furent en mesure de mener des opérations militaires de plus en plus importantes. Au début, ce fut par la constitution de grandes formations de combat (bataillons et régiments) qui glissa à la fin de 1964, en une guerre totale contre les unités de l'ARVN, qu'elles dépassaient dans tous les domaines. Au début de l'année 1965, la majorité des régions rurales du Sud-Vietnam étaient sous contrôle limité des troupes Vietcong, de plus en plus soutenu par des unités régulières de l'armée Nord-Vietnamienne. En 1965, les unités de l'ARVN sur le terrain furent irrémédiablement surclassées, prises en embuscade et abattues.
Les conseillers militaires américains au Sud-Vietnam faisaient depuis longtemps pression pour que les forces de l'ARVN soient reprises en main par des commandants américains. En plus du fait d'emmener les hommes au combat (qui semblaient généralement disposés à le faire une fois bien commandés), on s'est assuré qu'un meilleur entraînement et que le leadership du commandement américain soit plus que suffisant pour combler les lacunes existantes dans le commandement de l'ARVN. Toutefois, le commandant de l'assistance militaire au Viêt-Nam, nouvellement nommé, le général William Westmoreland, estima que l'implication directe de forces américaines était une solution plus appropriée ; si les unités de l'ARVN ne voulaient pas combattre il n'en serait pas de même pour des unités de l'armée américaine. Au début de l'année 1965, il avait obtenu l'engagement de 300 000 soldats américains par le président Lyndon B. Johnson, et avait activement essayé de les avoir le plus rapidement possible au Sud-Vietnam. Le regroupement de forces prêtes au combat eut lieu au cours de l'été 1965.
En 1965, les forces du Vietcong avaient le contrôle de la plupart des campagnes et avaient établi une importante infrastructure militaire dans les Hauts Plateaux du Sud Vietnam, au nord-est de la région de Saigon. Les forces communistes vietnamiennes avaient déjà opéré dans cette zone au cours de la décennie précédente contre les Français, remportant une importante et symbolique victoire durant la bataille de la passe de Mang Yang (aussi connue sous le nom de bataille d'An Khé), ceci à la suite de l'évacuation du poste de That Khe. La zone comportait peu de routes fiables, ce qui en faisait un lieu idéal pour les forces communistes pour y installer des bases qui étaient relativement à l'abri des attaques des forces de l'ARVN qui se cantonnaient aux routes. Au cours de l'année 1965, de grands groupes de soldats réguliers de l'armée nord-vietnamienne furent acheminés dans la région afin de prendre part à de grandes opérations offensives. Des attaques menées vers le sud-ouest à partir de ces bases menaçaient de couper le Sud-Vietnam en deux.
Le commandement américain vit cela comme l'endroit idéal pour tester leurs nouvelles tactiques et concept de mobilité aérienne. Ce concept fut élaboré pour des unités de la taille d'un bataillon et permettait de les acheminer, de les ravitailler, et de les extraire d'une zone d'opération en utilisant des hélicoptères. Mais les armes lourdes d'une force interarmes normale ne pouvait pas être acheminées par ce moyen, donc l'infanterie aéromobile serait soutenue par un ensemble coordonné comprenant un soutien aérien, un soutien d'artillerie terrestre et aérien, le tout en position à distance de la zone d'action et commandé par des observateurs en position sur la zone d'action. Ces tactiques furent testées par la nouvelle 11th Air Mobility Division. La 11th Division fut renommée en 1st Cavalry Divison (qui était stationnée en Corée du Sud depuis la guerre de Corée) avant le départ outre-mer. Les soldats de la division se baptisèrent eux-mêmes les "Air Cav". À partir de juillet 1965, ils commencèrent à être déployés au Camp Radcliffe à An Khe, Sud-Vietnam. En novembre, la quasi totalité des trois brigades de la division était en poste sur le terrain et prête pour les opérations.
Au début du mois de novembre, la 3e brigade de la 1st division fut envoyée en mission Recherche et Destruction, dans le but de traquer une force qui avait vainement tenté d'investir la base des Forces Spéciales située à Plei Me, à environ 40 km au sud de la base d'opération de la 3e brigade située à Pleiku. La 3e Brigade effectua des recherches autour de la base de Plei Me, mais sans résultat. Le général Westmoreland fit dire de continuer les recherches vers l'ouest, en direction de la frontière cambodgienne. Mais ne sachant pas où chercher, le colonel Thomas "Tim" Brown, commandant de la 3e Brigade rentra avec ses hommes à Pleiku pour tenter de recueillir des informations supplémentaires. Il apprit qu'il y avait une sorte de concentration de forces communistes sur la montagne Chu Pong , à 22 km au nord-ouest de Plei Me. Brown pensa que c'était probablement la seule piste qu'ils avaient et décida de vérifier le renseignement avec une reconnaissance en force.
Zones d'atterrissage
Brown sélectionna pour cette mission le Premier Bataillon du 7e de cavalerie, dirigé par le lieutenant-colonel Hal Moore, avec l'ordre explicite de ne pas tenter d'escalader la montagne. Il y avait dans la région plusieurs clairières qui furent sélectionnées comme possibles zones d'atterrissage pour hélicoptères. Ces zones furent nommées comme à l'habitude d'après une lettre de l'alphabet phonétique de l'OTAN. Moore sélectionna :
(LZ pour Landing Zone)- LZ X-Ray au 2 km au nord. comme sa zone d'atterrissage. Une clairière dont le terrain plat était entouré par de petits arbres, situé au nord de la base du massif de Chu Pong et bordé par un lit de ruisseau à sec. La rivière de La Drang était située à environ
- LZ Albany au nord au
- LZ Columbus, à l'est d'Albany au
- LZ Tango à environ 2 km au nord au
- LZ Yankee à une distance similaire au sud au
- LZ Whiskey, à 2,1 km au sud-est au
- LZ Victor au 4 km au sud-sud-est. à
Un support d'artillerie fut fourni par la base d'appui-feu (Firebase) FB Falcon, située à environ 8 km au nord-est.
X-Ray était à peu près de la taille d'un terrain de football américain, avec environ 100 mètres de longueur (d'est en ouest). Il était estimé que seulement 8 Hueys pourraient se poser dans la clairière en même temps. Le 1er bataillon du 7e régiment de cavalerie était d'une constitution typique pour les unités de l'armée américaine de l'époque, étant composé de trois compagnies de fantassins (compagnies Alpha à Charlie) et d'une compagnie d'armes lourdes (compagnie Delta), avec un total de 450 hommes environ, sur les 795 de l'effectif autorisé du bataillon. Ils devaient être transportés par 16 hélicoptères Huey, qui pouvaient généralement accueillir entre 10 et 12 soldats équipés, de sorte que le bataillon devait être déposé en plusieurs vols transportant un peu moins d'une compagnie à chaque aller. Chaque vol devait durer à peu près 30 minutes. Moore organisa les vols afin que la compagnie Bravo comprenant son équipe de commandement soit acheminée en premier, suivie par les compagnies Alpha, Charlie et pour finir Delta.
Le plan de Moore était de déplacer la compagnie Bravo vers le nord-ouest, le long du lit du ruisseau, et les compagnies Alpha et Charlie en direction du sud, vers la montagne. La compagnie Delta qui comprenait des troupes d'armes spéciales, c'est-à-dire les équipes de mortiers et leurs pièces, une équipe de reconnaissance et les unités de mitrailleuses fut utilisée comme réserve de champ de bataille. Au centre de la zone d'atterrissage, se situait une grande termitière qui allait devenir le poste de commandement de Moore.
Le 1er Bataillon du 7e de Cavalerie et la bataille pour LZ X-Ray
1er jour : 14 novembre
Largages
À 10 h 48, les premiers éléments de la compagnie Bravo du 1er bataillon du 7e de Cavalerie touchent le sol de la zone atterrissage X-Ray, après environ trente minutes de bombardement d'artillerie, de roquettes et de frappes aériennes. Le lieutenant-colonel Moore et son groupe de commandement accompagnaient la compagnie Bravo du capitaine John Herren. Au lieu d'essayer de sécuriser la zone d'atterrissage avec le peu d'hommes largués (entre quatre-vingt-dix et cent hommes), il fut décidé de conserver le gros de la compagnie Bravo au centre de la zone, tandis de petits groupes de combats furent envoyés aux alentours pour reconnaître les abords de la zone d'atterrissage.
Après son largage, Herren ordonnera d'aller se positionner vers l'ouest le long du lit du ruisseau. Moins de trente minutes après son positionnement, un de ces pelotons commandé par le sergent John Mingo surprit et captura un soldat non armé du 33e régiment de l'armée nord-vietnamienne. Le prisonnier révéla qu'il y avait trois bataillons de l'armée nord-vietnamienne en position sur la montagne Chu Pong, soit environ 1 600 soldats vietnamiens pour moins 200 américains présents à ce moment dans la zone.
À 11 h 20, le second largage du bataillon arriva, avec le reste de la compagnie Bravo et un peloton de la compagnie Alpha, commandé par le capitaine Tony Nadal. À 12 h 10 eut lieu le troisième largage, comprenant la quasi totalité de la compagnie Alpha. Celle-ci rejoignit les positions qui lui étaient assignées, c'est-à-dire à l'arrière et sur le flanc gauche de la compagnie Bravo le long du lit du ruisseau mais aussi à l'ouest et au sud, perpendiculairement au lit du ruisseau. À 12 h 15, les premiers coups de feu furent tirés en direction des trois pelotons de la compagnie Bravo qui patrouillaient dans la jungle au nord-est du lit du ruisseau. À 12 h 20, Herren ordonna à son 1er peloton (sous les ordres du lieutenant Al Devney) et à son 2e peloton (sous les ordres du lieutenant Henry Herrick), d'avancer côte à côte, et au 3e peloton (sous les ordres du lieutenant Dennis Deal) de suivre les deux pelotons en tant qu'unité de reserve.
Le peloton de Devney menait le groupe à environ cent mètres à l'ouest du lit du ruisseau, avec les hommes de Herrick sur ses arrières et son flanc droit. Juste avant 13 h 0, le peloton Devney fut durement pris à partie par des soldats Nord-vietnamiens sur chacun de ses flancs, subissant des pertes et se retrouvant pris de court. C'est à peu près au même moment que Herrick transmit par radio qu'il avait reçu des tirs sur son flanc droit, et qu'il poursuivait une escouade de forces communistes dans cette direction.
Le peloton Herrick est isolé
Dans sa poursuite des forces vietnamiennes qui venaient de le prendre à partie sur son flanc droit, le peloton Herrick fut rapidement étalé sur une cinquantaine de mètres, et séparé du reste du bataillon par une distance d'environ cent mètres. Très vite, Herrick demanda par radio s'il devait traverser ou contourner la clairière qu'il venait de rencontrer dans la broussaille, avec son peloton. Herrick exprima des préoccupations à propos du fait qu'il pourrait être coupé du reste du bataillon s'il essayait de la contourner et donc qu'il sera obligé de la traverser pour continuer la poursuite engagée avec les troupes communistes.
Un intense échange de tirs éclata rapidement dans la clairière ; durant les premières minutes de l'engagement, son peloton ne subit pas de pertes et infligea de lourdes pertes aux Nord-vietnamiens qui affluaient de derrière les arbres. Herrick transmit par radio que l'ennemi tentait le prendre en tenaille sur ses flancs gauche et droit, menaçant de l'encercler. Le capitaine Herren lui répondit en lui ordonnant de tenter de revenir au contact du 1er peloton de Devney. Herrick lui répondit que cela lui était impossible, car une importante concentration ennemie les en séparait, lui et ses hommes.
La situation se détériora très rapidement pour le peloton Herrick, qui commença à subir des pertes sous la persistance de l'attaque Nord-vietnamienne. Herrick ordonna à ses hommes de former un petit périmètre défensif sur un petit monticule présent dans la clairière. En vingt-cinq minutes environ, cinq hommes du peloton furent tués, y compris Herrick, qui transmit par radio à Herren quand il fut touché qu'il passait le commandement du peloton au sergent Carl Palmer. Herrick donna des instructions vitales à ses hommes avant de mourir, y compris l'ordre de détruire les codes de transmissions radio et de faire appel à un soutien d'artillerie.
Le sergent Ernie Savage prit le commandement du peloton après que le sergent Palmer et le sergent Robert Stokes furent tués, bien que le peloton restât techniquement sous le contrôle du sergent de 1re classe Mac McHenry, mais qui était positionné ailleurs sur le périmètre. Savage avait pris le commandement en vertu de la proximité de la radio et commença le processus d'appel pour des bombardements d'artillerie répétés autour de la position du peloton. À ce moment, huit hommes du peloton avaient été tués et treize autres étaient blessés. Sous le commandement de Savage, et avec les soins efficaces du médecin du peloton Chalie Lose, les hommes auront tenu le monticule durant toute la durée de la bataille pour X-Ray.
Le soldat spécialiste Galen Bungum du peloton Herrick dira plus tard de la position sur le monticule :
« Nous avons ramassé tous les chargeurs complets qu'on pouvait trouver et on les a empilés face à nous. Nous ne pouvions pas creuser de trous. Le manche de ma pelle avait été soufflé par une explosion et avait traversé une de mes gourdes. Le feu était si intense que si vous aviez essayé de vous lever pour creuser un trou, vous seriez mort. Ce n'était que mort et destruction tout autour de nous[6]. »
Le sergent Savage se souviendra plus tard des assauts répétés des soldats de l'armée nord vietnamienne :
« Il semblait qu'ils ne se souciaient pas de combien d'entre eux tombaient. Certains d'entre eux trébuchaient sur les cadavres, en fonçant droit sur nous. D'autres avaient leurs armes en bandoulière et chargeaient à mains nues. Je n'étais pas à court de munitions - j'avais une trentaine de chargeurs dans mon sac. Et pas de problèmes avec le M-16. Une heure avant qu'il fasse nuit, trois hommes se sont introduits dans le périmètre. Je les ai tués tous les trois à 15 mètres de distance[6]. »
La bataille pour le lit du ruisseau
Avec le peloton Herrick isolé et encerclé, le reste du bataillon dut se battre pour maintenir le périmètre. À 13 h 32, la compagnie Charlie du Capitaine Bob Ewards arriva enfin, et prit les positions qui lui étaient attribuées au sud et au sud-ouest, face à la montagne Chu Pong.
Vers 13 h 45, par l'intermédiaire de son officier responsable des opérations aériennes au-dessus du champ de bataille (le capitaine Matt Dillon), Moore demanda des frappes aériennes, d'artillerie, et de roquettes aériennes sur la montagne pour empêcher les Nord-Vietnamiens de continuer leur avance sur les positions du bataillon.
Le 3e peloton du lieutenant Bob Taft, de la compagnie Alpha, fut confronté à cent-cinquante soldats vietnamiens progressant sur la longueur et les côtés du lit du ruisseau (du sud) vers le bataillon. Il fut ordonné aux soldats du 3e peloton de laisser leurs sacs et de monter à l'assaut. L'échange de tirs en résultant fut particulièrement coûteux en hommes pour le 3e peloton – ces forces attaquantes étant rapidement abattues. Le 3e peloton fut contraint de se replier et Taft tué durant cette manœuvre. Le sergent Nathan Lorenzo, vétéran de la guerre de Corée, prit le commandement du 3e peloton et réussit à stopper l'avancée des Vietnamiens dans le lit du ruisseau.
Les forces vietnamiennes décidèrent de changer leur angle d'attaque, tentant de passer du flanc du 3e peloton à celui de la compagnie Bravo. Leur avance étant vite enrayée par le 2e peloton du lieutenant Walther "Joe" Marm de la compagnie Alpha, situé sur le flanc gauche de la compagnie Bravo. Moore ordonna au capitaine Nadal (chef de la compagnie Alpha) de prêter un de ses pelotons à la compagnie Bravo, dans un effort pour permettre à Herren de tenter de percer les lignes vietnamiennes afin de rejoindre le peloton Herrick encore isolé.
Depuis leur nouvelle position, les hommes de Marm mirent hors de combat quatre-vingt soldats vietnamiens avec un assaut à la mitrailleuse, au fusil et à la grenade. Les survivants vietnamiens qui n'avaient pas été fauchés par les tirs des fusils d'assaut et de la mitrailleuse des hommes de Marm, battirent en retraite vers le lit du ruisseau, où ils furent abattus par des tirs provenant du reste de la compagnie Alpha. On retrouva les plaques d'identité du lieutenant Taft sur le cadavre d'un soldat vietnamien, abattu par les hommes du 3e peloton de la compagnie Alpha. Fâché que le corps du lieutenant Taft eût été laissé sur le champ de bataille au milieu du chaos, le capitaine Nadal et son radio, le sergent Jack Gell, ramenèrent le corps de Taft et des autres soldats américains vers le lit du ruisseau, sous un feu ennemi intense.
Attaque venant du Sud
À 14 h 30, les derniers soldats de la compagnie Charlie arrivèrent, avec les éléments principaux de la compagnie Delta du capitaine Ray Lefebvre. Le largage eut lieu sous le feu intense des troupes vietnamiennes prenant pour cible la zone d'atterrissage, les équipages des hélicoptères et les soldats fraîchement débarqués subissant de nombreuses pertes.
Le petit contingent de la compagnie Delta prit position sur le flanc gauche de la compagnie Alpha. La compagnie Charlie, rassemblée au complet au sud et au sud-ouest, fut atteinte en quelques minutes par un assaut frontal vietnamien. Le capitaine Edwards de la compagnie Charlie transmit par radio qu'environ 175 à 200 soldats vietnamiens chargeaient les lignes de sa compagnie. Avec une ligne de vue dégagée sur le champ de bataille, la compagnie Charlie fut en mesure de faire appel à un soutien d'artillerie et ajustant avec précision les tirs, infligeant de très lourdes pertes aux forces vietnamiennes. À 15 h 0, l'attaque vietnamienne avait été enrayée, et les forces vietnamiennes rompirent le combat, se retirant environ une heure après le début de l'attaque.
Annexes
Filmographie
Le film Nous étions soldats (We Were Soldiers) de Randal Wallace, avec Mel Gibson, sorti en 2002, tente d'évoquer heure par heure cette bataille.
Notes et références
- Harold G. Moore et Joseph L. Galloway, We Were Soldiers Once… And Young, 1992 (ISBN 0-06-050698-9)
- Prologue to We Were Soldiers Once... And Young. Consulté le 2008-06-08
- Operation Silver Bayonet:The Battle of the Ia Drang, 1965. Consulté le 2008-06-08
- The Battles of la Drang Valley
- http://www.themilitarybookreview.com/html/Weweresoldiers.shtml
- (en) Moore, Harold G. & Joseph L. Galloway, We Were Soldiers Once… and Young, HarperTorch, 1992 (ISBN 978-0-679-41158-1)
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