Genuae

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Gênes

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Gênes

La ville et le port.
La ville et le port.

blason
Administration
Nom italien Genova
Pays Italie Italie
Région Flag of Liguria.svg Ligurie 
Province Gênes 
Code ISTAT 010025
Code postal 16100
Préfixe tel. 010
Maire Marta Vincenzi (Parti démocrate) (2007 - 2012)
Site internet consulter
Culture et démographie
Population 611 683 hab. (30 juin 2008)
Densité 2 517 hab./km²
Gentilé Genovesi (en dialecte : zeneixi), en français : les « Génois »
Saint patron San Giovanni Battista
Fête patronale 24 juin
Géographie
Coordonnées 44° 24′ 24″ Nord
       8° 56′ 00″ Est
/ 44.40667, 8.93333
Altitude 20 m
Superficie 243 km²
Code cadastral D969
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Voir la carte administrative
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Gênes (Genova en italien, Zena en ligurien) est une ville italienne, capitale de la Ligurie, premier port de la Méditerranée avec Marseille[1]. Elle compte 615 686 habitants et 878 000[2] au sein de son aire urbaine.
Gênes est une des principales villes sur la côte méditerranéenne de la mer Ligure.

Sommaire

Géographie

Localisation

Gênes est située sur le golfe de Gênes appelé aussi parfois mer Ligurienne. La ville correspond à l'inclinaison de l'arc de cercle formé à cet endroit par la côte. Au nord de la ville commence les Apennins, débouchant à proximité sur la plaine du Pô.

Gênes offre une façade méditerranéenne au nord de l'Italie, à 193 km de Nice à l'ouest, à 155 km de Milan au nord, et à 518 km de Rome au sud-est.

Climat

Il est de type méditerranéen, mais avec des caractères particuliers. Plus qu'ailleurs en Méditerranée, le climat de Gênes est très humide (plus de 1 000 mm annuels), même si le nombre de jours de pluies est limité. Par ailleurs, on observe une faible amplitude thermique entre le jour et la nuit, et dans une moindre mesure dans l'année (hivers très doux avec gel exceptionnel, étés chauds mais non caniculaires). Les records absolus de température sont de 35.4°C maximum et de -6.8°C minimum.

Relevé météorologique de Gênes
mois jan. fév. mar. avr. mai jui. jui. aoû. sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 5,4 6,0 8,2 10,7 14,5 18,0 20,8 20,9 17,9 14,2 9,6 6,4 12,7
Température maximale moyenne (°C) 11,3 12,1 14,4 17,0 20,8 24,2 27,2 27,5 24,3 20,3 15,3 12,3 18,9
Précipitations (mm) 106 95 106 85 76 53 27 81 99 153 110 81 1 072
Ce tableau est sujet à caution car il ne cite pas ses sources.

Histoire

Présentation

La province de Gênes

C’est une ville antique, qui était surnommée La Superba, la superbe mais surtout l'orgueilleuse. Pétrarque la voit comme « une ville royale, adossée à une colline alpestre, superbe grâce à ses hommes et à ses murs. Dont le seul aspect, la désigne comme la reine des mers ».


Au Moyen Âge, Gênes était l’une des Républiques maritimes italiennes avec Venise, Amalfi et Pise. Suite aux Croisades, elle devint pour plusieurs siècles la plus puissante de ces républiques. Elle connut deux apogées, tout d'abord de 1284 à 1381, militairement et politiquement, puis de 1550 à 1630 environ, financièrement cette fois. On appelle cette période « le siècle des Génois ». La République de Gênes comprenait, en son temps, la Ligurie actuelle, la Corse et des colonies au Moyen-Orient, en Grèce, et en Afrique du Nord, du XIIIe siècle à la fin du XVe, la mer Noire est une mer génoise, Caffa en Crimée est la plus importante des colonies avec 80 000 habitants, il faut ajouter que les Génois ont fondé des colonies loin sur le Danube et, de plus, ils contrôlaient les grandes routes terrestres dans le cas ou la route des Détroits aurait été fermée. Elle succomba sous la pression des troupes de Napoléon et ne fut pas réinstituée en 1815. Le Congrès de Vienne accorda l'ancienne république « à perpétuité aux États de S.M. le roi de Sardaigne ».

La République de Gênes

Article détaillé : République de Gênes.

La conquête

Durant le bas Moyen Âge, aux XIIe et XIIIe siècles, Gênes connaît une période de prospérité et de montée en puissance grâce à son grand commerce (soie, épices, or, pierres précieuses, alun). La vie des institutions de la « Commune » est dominée par les rivalités entre ses quatre grandes familles, les Fieschi, Grimaldi, Doria et Spinola.

Gênes entreprend à la fin du Xe siècle, avec Pise, de chasser les maures de Corse et de Sardaigne. Pendant deux siècles, les deux cités vont se disputer avec acharnement les deux îles et de manière plus générale, le contrôle de la Tyrrhénienne. Dans un premier temps, Pise a l'avantage. Gênes et Pise, au gré des changements brusques de la politique romaine, se partagent les îles entre leurs différents évêchés. Les Génois sont fermement implantés dans le Nord de la Sardaigne, l'extrême Sud corse, avec Bonifacio, en Balagne, avec Calvi qu'ils fondent au XIIIe siècle et dans le cap Corse, avec Bastia. Ils possèdent en outre l'île de Capraia en face de Bastia. Les Pisans possèdent le reste des îles.

La grandeur

Cependant Gênes écrase la flotte de Pise (1284) lors de la plus grande bataille navale du Moyen Âge, la bataille de la Meloria. En effet, le 6 août 1284, près de l'îlot dit de la Meloria, se rencontrent les 88 galères d'Oberto Doria et les 103 galères de Pise commandées par le podestat vénitien : Alberto Morosini. La victoire est totale pour Gênes. Pour Pise en revanche qui subit 5 000 tués, 9 000 prisonniers, 7 galères coulées et 29 capturées, la défaite est catastrophique. La cité perd à tout jamais son indépendance et sa puissance.

Gênes récupère alors, outre le port de Livourne, les droits de Pise sur la Corse et sur la Sardaigne. Droits qui lui sont très vite contestés par la papauté et le roi d'Aragon, investi roi de Corse et de Sardaigne. La Sardaigne est abandonnée en 1320 aux Aragonais mais la Corse reste génoise malgré de longues luttes sur terre et sur mer entre la cité et l'Aragon. Dans les années 1350, le doge de Gênes Jean da Murta avait reçu la soumission du peuple de Corse. Désormais, Gênes, par l'intermédiaire d'offices financiers (la Maona jusqu'en 1453 puis la banque de Saint-George jusqu'en 1561), va s'efforcer de détruire la noblesse insulaire.

Elle détruit le port de Pise, Porto Pisano. Sa puissante flotte affronte également la Venise à plusieurs reprises, sans qu'aucune des deux rivales ne puisse dominer l'autre. Depuis 1270, les deux cités de Venise et Gênes renouvelaient des trêves successives, tout en sachant l'affrontement inévitable.

Les croisades apportèrent à Gênes une immense prospérité en transportant les troupes chrétiennes outre mer. Les marins génois prirent une part considérable dans la prise de Saint-Jean d'Acre en 1191. Le commerce génois s'avéra florissant dans le Sud des royaumes latins.

En 1259, par le traité de Nymphée, les Génois obtinrent du basileus Michel VIII Paléologue des avantages commerciaux considérables et le quartier de Galata, de l'autre côté de la Corne d'Or. Bien vite, le comptoir de Galata attira plus de navires que Constantinople elle-même. La mer Noire devint le domaine réservé des Génois. Ceux ci s'assurèrent le contrôle des routes terrestres et du Danube (maitrise de l'estuaire du Danube et fondation de San Giorgio sur le Danube) dans le cas où la route des détroits serait inaccessible. Cette domination sans partage malgré les tentatives de Venise et de l'empire grec de Trébizonde s'acheva an 1481 quand la population de Caffa ouvrit la ville aux assiégeants ottomans.

La gloire

La République de Gênes eut au XIVe siècle un véritable empire maritime en Méditerranée et mer Noire, incluant la Corse, alors son grenier à blé, des îles grecques (Lesbos, Chios, Ikaria et Samos), des comptoirs en Anatolie (Galata, Phocée, Scalanova, Amastris et Sinope), en Crimée (Cherson, Cembalos, Halopsis, Yalta, Soudak, Caffa et Kertch), autour des bouches du Danube (San Giorgio, Caladda, Licostomo, Eraclea aujourd'hui ruinée et Constanza), et ailleurs en mer Noire (Montecastro en Moldavie, Matrida, Taman et Tana dans le khânat de la Horde d'Or autour de la mer d'Azov). C'est une nef génoise qui rapporta involontairement de Crimée la peste noire en 1348.

Cet empire avait pour principal concurrent celui de Venise, dominant en mer Égée, sur les marchés de Constantinople et de Trébizonde, à Chypre ; de leur côté, les Vénitiens voulaient chasser les Génois de leurs possessions de Syrie. Gênes se rapprocha de Byzance (traité de Nymphée) tandis que Venise se rapprochait de Pise. Les deux cités préparaient le conflit depuis 1286 et plus particulièrement en 1294. Au printemps 1294, les navires vénitiens attaquèrent les colonies génoises de Chypre, Famagouste puis, le 7 octobre 1294, la flotte vénitienne mit la voile vers la Cilicie. Elle rencontra les Génois sur la côte arménienne et, cette fois, la bataille fut désastreuse pour Venise. Elle perdit 25 navires, un nombre important de combattants dont son général Marco Basagio.

Gênes en 1493

Face à la défaite, la ville réagit en donnant ordre à tous ses armateurs d'entreprendre une guerre de course, tandis que la cité reconstruisait une nouvelle flotte de 65 galères.

Gênes, qui a ainsi triomphé de Pise et de Venise, est alors à l'apogée de sa puissance militaire. Cependant si elle n'a rien à craindre de Pise, alors divisée en factions, Venise était parfaitement capable de s'opposer à nouveau à elle et, dès l'année suivante, les deux cités s'affrontent dans une série de coups de mains jusqu'à ce que Gênes batte à nouveau Venise le 8 septembre 1298 devant Curzola, bataille remportée par Lamba Doria, frère d'Oberto Doria, vainqueur de Pise à la Meloria. Le nouveau type de galère génoise, dite à la sensile, est largement responsable de la victoire. Bilan pour Venise : 18 navires coulés, 66 navires brûlés par les Génois qui ne peuvent les remorquer à Gênes, 7 400 prisonniers dont Marco Polo (qui rédigera ses récits de voyage en prison à Gênes) et Andrea Dandolo, fils du doge Giovanni qui préfère se tuer en se fracassant la tête à son banc que de figurer au défiler triomphal de Lamba.

Une médiation du pape et de Charles d'Anjou amène les deux cités à signer la paix de Milan en 1299, faisant planer sur Gênes toujours en proie aux luttes entre factions, l'ombre des Visconti.

Une troisième guerre éclate, de 1350 à 1355, émaillée de victoires incertaines de part et d'autre, jusqu'à ce qu'elles signent une paix temporaire à Byzance, en 1355, puis qu'elles concluent des accords commerciaux en 1361. De 1372 à 1378, une nouvelle période de tensions amène successivement une défaite vénitienne devant Pola en 1374, puis de Gênes près du cap d'Anzio en 1378. L'année suivante voit Gênes s'imposer mais, en 1379, commençait, entre les deux villes, la guerre de Chioggia s'achevant par la défaite génoise en 1380, Venise assurant sa souveraineté sur la Méditerranée orientale. La paix de Turin de 1381 voyait Venise remise en possession de tous ses privilèges à Constantinople et se faisait même reconnaître le droit de commercer librement en mer Noire. Durant cette guerre, Venise ne dut son salut qu'à la mort du général génois, Pietro Doria, tué lors de la bataille finale et au retour opportun de Vettor Pisani et de son escadre. Pour sauver leur patrie les Vénitiens se saignèrent autant financièrement que physiquement, induisant de profondes et irréversibles modifications des institutions.

La chute

Mais tandis que Venise plaçait comme suprême bien l'indépendance et l'union des citoyens, Gênes s'offrit aux différentes puissances étrangères, Visconti, France, puis Espagne, déchirée de l'intérieur par les luttes fratricides des différentes factions, patriciens contre plébéiens, guelfes contre gibelins, Adorno contre Fregoso ou Campofregoso.

En 1339, Simon Boccanegra avait été acclamé premier doge de Gênes. Le doge, élu à vie, devait être plébéien et de la faction gibeline. On appelle cette période le dogat poupulaire. Aucun doge ne put rester durablement en place. Chaque coup d'état entrainant la perte de l'indépendance dans un mouvement irréversible de décomposition.

En 1390, devant la perte de ses positions commerciales en Tunisie en faveur de Venise, Gênes organisa une expédition militaire voulant lui donner le caractère d'une nouvelle croisade au prétexte de venger la piraterie des Barbaresques contre les Chrétiens. Elle obtint l'assistance d'un corps de seigneurs franco-anglais, dont Louis II de Bourbon prit le commandement et qui mit le siège devant Mahdia.

Réparation faite à Louis XIV par le doge de Gênes dans la galerie des Glaces de Versailles (par Claude Guy Hallé, château de Versailles)

Le conflit avec Venise reprend sporadiquement et une nouvelle défaite génoise amena un nouveau traité en 1404. Gênes n'est alors plus en mesure de s'imposer. Elle est à nouveau battue en 1431.

Mais le grand adversaire de la cité n'est plus Venise, au XVe siècle, mais l'Aragon qui lui dispute la Sardaigne (perdue dès 1320) et la Corse, et plus largement, la domination de la Méditerranée occidentale. Mais 5 août 1435, Alphonse V est vaincu et fait prisonnier par les Génois à la bataille de Ponza. Il est capturé par le génois Biagio Assereto.

Andrea Doria en 1528, force Adorno et Fregoso à changer de nom et transforme les institutions. Gênes est une ville particulière, marquée par les luttes intestines. C'est un port où règnent les riches familles d'armateurs, la ville grimpe vers le ciel pour voir arriver les navires, c'est avec ses palais à huit étages, la « New York » du Moyen Âge. Il n'y a pas de rues rectilignes à part le via Garibaldi (Strada nuova) mais des palais, tours, véritables quartiers fortifiés des familles patriciennes avec leurs églises et sanctuaires.

La population de la ville était tombée à 40 000 âmes en 1528.

La renaissance

Andrea Doria offre à sa cité l'indépendance. Il proclame la formation d'un unique corps civique et veille à supprimer les luttes de faction.

Désormais la république est aristocratique. Est noble ou patricien tout homme de 18 ans révolus dont la famille a exercé des charges politiques avant la révolte populaire de 1506. 400 nobles sont tirés au sort et forment le grand conseil, renouvelé par quart tous les ans. Le petit conseil ou Sénat de 100 membres est formé par tirage au sort au sein du grand conseil. La seigneurie est formé du doge, de deux procurateurs et des gouverneurs, tous élus pour deux ans. Le pouvoir prend une forme collégiale. Organe très puissant de contrôle des institutions, le syndicato est composé entre autres de deux censeurs. Le doge est de rang royal, il lui est interdit de sortir de la cité pendant son mandat de 2 ans non renouvelable avant 10 années. Or on élit généralement des hommes fort âgés et seul Giacomo Maria Brignole sera élu deux fois, en 1779 et 1795, il sera le tout dernier doge de la République.

En 1528, la commune de Gênes disparaît et devient une république, sérénissime en 1596.

En 1547, a lieu la Conjuration de Gian Luigi Fieschi qui s'achève tragiquement et provoque la cruelle vengeance d'Andrea Doria.

Gênes perd l'île de Chios, habitée par près de 40 000 Génois en 1566. Tabarka (Tunisie) en 1744, la Corse en 1768.

La splendeur

L'Université
Photo de James Anderson

À l’époque moderne donc, les anciennes institutions font place, en 1528, à une république oligarchique ou aristocratique puisque tous les nobles gouvernent la République, composée de 28 alberghi, factions qui rassemblent les grandes familles de la noblesse génoise en près de 800 patriciens, telles que les Doria, Grimaldi, Fieschi, Spinola, Sauli, de Ferrari, Brignole Sale, Lomellino, Balbi, Durazzo, Giustiniani, Pareto. Elles élisent tous les deux ans un doge de la République assisté d'un censeur et de deux consuls. Les Génois sont les principaux banquiers de la Couronne d'Espagne, jusqu'à la banqueroute de Philippe II. Le siècle qui s'étend de 1550 à 1650 est parfois nommé « le siècle des Génois ».

En 1575 et 1576 se déroule la guerre civile génoise. Au début de la république, la succession de « nouveaux nobles » (tels les Sauli, Brignole Sale) et d'« anciens nobles » (tel les Doria, Grimaldi, Spinola, Centurione) fut respectée mais les « anciens nobles » accaparèrent rapidement le pouvoir. Les « nouveaux nobles » s'enrichirent considérablement en faisant commerce du coton et de la soie tandis que les « anciens nobles » s'adonnaient à la banque. Après cette crise, anciens et nouveaux nobles se virent égaux et les alberghi disparurent.

En 1637, le doge Gian Francesco I Brignole offre la souveraineté de ses États à la Vierge Marie.


À cette époque, Gênes est une cité splendide qui mérite à nouveau son surnom de « la Superbe », c'est-à-dire l'Orgueilleuse. Van Dick, Rubens... font les portraits de son riche patriciat. La Strada nuova, seule rue droite de la ville dont madame de Staël disait « la rue des rois et la reine des rues », abrite les plus somptueux palais (Palazzo Rosso des Brignole-Sale, Palazzo Bianco des Grimaldi).

La population croît rapidement, 140 000 habitants en 1630, nécessitant la construction de la plus impressionnante muraille d'Italie : le nouveau mur, s'étirant sur 12 km et protégeant la cité de tous côtés. Il fut édifié entre 1626 et 1639.

Au XVIIe siècle, la république soutient deux guerres victorieuses contre la Savoie.

Les conjurations de Vacheron et de Della Torre

Le riche plébéien Vacheron, avec l'aide de la Savoie, tenta en 1628 d'assassiner tous les patriciens afin de permettre une invasion victorieuse de Gênes par la Savoie. Mais il fut découvert et exécuté avec ses complices.

Néanmoins, cela ne découragea pas le duc de Savoie et en 1672, Raffaele Della Torre tenta de faire sauter la salle du Conseil à l'aide d'une machine infernale. Au cours de sa fuite, il fut assassiné d'un coup de poignard à Venise.[3]

La lutte

Vu panoramique, ca 1880
Photographie de Celestino Degoix
Vue de Gênes, aquatinte d'Ambroise Louis Garneray (1810 ca.)
Gian Francesco II Brignole Sale, doge de Gênes de 1746 à 1748 par Hyacinthe Rigaud en 1739

En 1684, le doge de Gênes (Francesco Maria Imperiale) commet l'erreur de défier Louis XIV en fournissant des galères à l'Espagne, ennemie de la France. Au même moment, il traite avec désinvolture l'ambassadeur français François Pidou, chevalier de Saint-Olon. Sur ordre du roi, le marquis de Seignelay, intendant de la marine, accompagné du lieutenant général des armées navales Abraham Duquesne, organise en mai 1684 une expédition punitive. La ville subit un violent bombardement. Le doge dut venir s'humilier à Versailles en mai 1685. Le doge se rendit à la présence du roi, en août plein, avec un vêtement de velours, une action publicitaire adroite qui détermina le début d'une période de grande exportation de velours de Gênes à la France. Pendant la visite, le roi, montrant au doge le nouveau palais royal de Versailles, lui demanda quelle était la chose qui l'avait le plus étonné pendant sa visite. Le doge répondit d'une formule lapidaire, caractéristique du sarcasme génois : « Mi chi » c'est-à-dire « Moi ici ».

Le gouvernement génois se limite désormais à assurer la sécurité et à prélever l'impôt, tandis que la haute classe dirigeante s'adonne au grand commerce et à la finance. Le blé acheté en grande quantité et à bas prix au royaume de Naples suffit à approvisionner la cité qui, ainsi, ne pense pas à mettre en valeur la Corse où elle construit tout de mêmes routes, forts et ponts. La maitrise de la Corse est nécessaire à la survie de Gênes, car toute nation possédant l'île serait en mesure d'exercer le blocus de la métropole.

Durant le XVIIe siècle, la République eut à mener plusieurs violentes guerres contre le royaume de Savoie. Lors de la guerre de succession d'Autriche, les armées génoises tout juste réorganisées et portées à 10 000 hommes par le général en chef Francesco II Brignole Sale, souffrent des défaites de la France. Gênes est dès lors occupée. En 1747, Gênes se révolte contre l'occupant autrichien menée par un enfant nommé Ballila.

Gênes cède à titre « provisoire » sa séculaire souveraineté sur l'île de Corse en 1768.

En 1795, Giacomo Maria Brignole est élu, pour la seconde fois (après 1779), dernier doge de Gênes. La République continua d'exister moralement malgré l'occupation française et au Congrès de Vienne en 1814-1815, Antoine Brignole Sale défend vigoureusement mais sans succès l'indépendance de la Ligurie; il est le dernier ministre de l'antique République et il poursuivra une brillante carrière commencée au côté de Napoléon, comme ministre et maire de Gênes.

Par la Constitution dorienne de 1528, le choix du doge devait être équiprobable entre les membres du grand conseil mais, vers la fin de la République et l'augmentation du nombre de patriciens pauvres, certains suffrages se monnayaient parfois même à vil prix.

Les principales familles aristocratiques

Sur les 79 doges que compta la République, un certains nombre de familles seront représentées plusieurs fois au dogat :

  • 11 doges : Grimaldi - Spinola
  • 8 doges : Durazzo
  • 7 doges : De Franchi - Giustiniani - Lomellini
  • 6 doges : Centurione - Doria
  • 5 doges : Cattaneo - Gentile
  • 5 mandats biennaux, 4 doges : Brignole (Giacomo Maria fut l'unique doge élu deux fois et fut l’ultime doge)
  • 4 doges : De Mari - Imperiale - Invrea - Negrone
  • 3 doges : Pallavicini - Sauli
  • 2 doges : Balbi - Cambiaso - Chiavari - Della Torre - Lercari - Pinello - Veneroso - Viale
  • 1 doge : Assereto - Ayroli - Canevaro - Chiavica Cibo - Cicala Zoaglio - Clavarezza - Da Passano - De Ferrari - De Fornari - De Marini - Della Rovere - Di Negro - Ferreti - Franzoni - Frugoni - Garbarino - Giudice Calvi - Odone - Promontorio - Saluzzo - Senarega - Vacca (o Vaccari) - Vivaldi

A Gênes où ne s'affirma pas une seigneurie, où l'union tardive de l'oligarchie préférait taire les guerres fratricides du passé, il n'y eut pas d'historiographie officielle qui aurait projeté dans le passé les gloires de la noblesse gênoise. Ainsi, par cet aspect, véritable omerta du passé, des gloires comme des violences, l'histoire de la Superbe République semble moins glorieuse que celle de Venise, sa Sérénissime soeur rivale. Mais cela n'est qu'apparence trompeuse.

La République ligurienne

En 1797, les armées de la République française avancent en Italie et un comité jacobin proclame une République ligurienne à Gênes, renversant ainsi l'ancienne république au profit d'une « république sœur ». Les aristocrates génois, dont le dernier doge Giacomo Maria Brignole, continuent la lutte en se disséminant dans l'Italie du Nord. Les Génois, attachés à leur république aristocratique, acceptent d'abord mal cet nouvel état calqué sur le modèle français. En 1800, Gênes se donne un doge pour cinq ans, puis à vie en 1802, comme en France, en la personne d'un membre de la famille Durazzo. En 1805, la république est annexée à l'empire français. En 1814, le territoire de l'ancienne République de Gênes ne retrouve pas son indépendance et est annexé au Royaume de Sardaigne (Piémont). Plus tard, en 1861, Gênes, avec tout le Royaume de Sardaigne, sont intégrés dans le nouveau Royaume d'Italie.

XXe siècle

Sous le fascisme, la Grande Gênes est constituée. Le port est aménagé. En 1941, la ville est bombardée une seconde fois par les Alliés.

Culture

Principaux monuments

Le port
La Piazza de Ferrari

Dans les trois quartiers principaux du centre historique, médiéval, renaissance et du port :

  • Leurs ruelles, i vicoli.
  • Le Porto Antico (Vieux Port) avec le plus grand aquarium d’Italie et d'Europe
  • La Lanterna, un des phares les plus anciens encore en fonction, haut de 117 mètres, il domine la ville et la mer depuis le XVIe siècle.
  • La Loggia dei Banchieri (Loge des Banquiers, l'ancienne Bourse).
  • Les palais (dont ceux de la célèbre rue Garibaldi, l'ancienne Strada Nuova) :
    • Le Palazzo San Giorgio (palais Saint-Georges, siège de la banque fondée en 1407)
    • Le Palazzo Ducale (palais des Doges)
    • Le Palazzo Bianco
    • Le Palazzo Rosso
    • Le Palazzo Grimaldi-Doria Tursi
    • Le Palazzo della Meridiana
    • Le Palazzo Doria del Principe
  • Les édifices religieux :
  • Les musées d'art de la Strada Nuova (maintenant Via Garibaldi) : Palazzo Bianco [1], Palazzo Rosso [2] et Palazzo Tursi [3].
  • La Piazza de Ferrari, avec la Bourse et les magasins de la Via XX Settembre.
  • Le théâtre Carlo Felice

En périphérie :

Bibliographie culturelle

  • Federico Alizeri (Gênes 1817 - 1882) Guida artistica di Genova (rist. anast. Genova, 1846-47)

Personnalités nées à Gênes

Administration

Liste des maires (sindaci) successifs
Période Identité Parti Qualité
30 mai 2002-31 mai 2007 Giuseppe Pericu Centro-Sinistra -
31 mai 2007 Marta Vincenzi Parti démocrate (Italie) -
Toutes les données ne nous sont pas encore connues.

Hameaux

La Grande Gênes

L'ensemble Grande Genova (Grande Gênes) - c'est-à-dire la ville qui s'étend d'un bout à l'autre du golfe qui porte le nom de Gênes, depuis les falaises de Nervi jusqu'à la plage de galets de Voltri - remonte à l'époque du fascisme (1926), quand furent agglomérés au chef-lieu plus de vingt communes, jusque là autonomes, qui sont aujourd'hui des quartiers (delegazioni) mais qui sont depuis toujours dans le cadre du centre ville : les vallées adjacentes et les deux riviera.

Par extension, on utilise parfois le terme pour l'ensemble de l'agglomération autour de la commune de Gênes, avec les myriades de petites municipalités qui s'étendent sur flancs des collines et les hauteurs des environs (comme le mont Figogna, où se trouve le sanctuaire de la Madonna della Guardia) ou encore les lieux touristiques divers, falaise ou plages de sable au-delà de Vesima, à l'ouest, ou de Bogliasco, à l'est.

En fait, c'est le réseau d'autobus et la ligne ferroviaire qui les desservent qui marquent le mieux l'unité de ces divers quartiers de l'actuelle et proprement dite « grande Gênes ».

Autrefois communes, aujourd’hui quartiers (delegazioni)

Communes adjointes en 1873
Communes adjointes en 1926

Communes limitrophes

Arenzano, Bargagli, Bogliasco, Bosio (AL), Campomorone, Ceranesi, Davagna, Masone, Mele, Mignanego, Montoggio, Sant'Olcese, Sassello (SV), Serra Riccò, Sori, Tiglieto, Urbe (SV)

Évolution démographique

Habitants recensés


Transports urbains

Depuis 1990, Gênes est équipée d’un métro géré par la compagnie Transdev. Le réseau comprend également 5 lignes métro on superficie et 3 navebus (Pegli-Centro, Genes-Camogli, Genes-Portofino), une ligne de trolleybus, deux funiculaires, une ligne à crémaillère, plusieurs lignes d'autobus, et dix ascenseurs urbains.

Notes et références

<

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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