- Barbaresques
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Barbaresque
Le barbaresque est un pirate opérant dans le bassin méditerranéen après la conquête musulmane effectuée jusque dans les terres de la péninsule Ibérique ; la Méditerranée devient alors un vaste lac musulman sous cette suprématie navale.
La durée de leur activité sur la Méditerranée est telle qu'elle peut être décrite depuis les premiers temps de l'Islam (voir ce paragraphe), alors associée à la conquête terrestre des musulmans qui, une fois la péninsule ibérique prise, lancent des incursions en Septimanie puis prennent des villes en Provence.
C'est par la seconde phase de l'ère coloniale que les puissances européennes vont mettre fin aux pirates barbaresques, opérant depuis des cités du Sud de la Méditerranée entre temps passées sous domination ottomane (voir ce paragraphe).
Sommaire
Étymologie
- Adj. et nom; vx ou hist. Qui a rapport aux pays autrefois désignés sous le nom de Barbarie (Afrique du Nord). Voir aussi "berbères".
- Le mot Barbaresque, appellation ancienne, désigne aussi bien :
- une aire géographique qui correspond approximativement au Maghreb actuel, connue sous le nom de côte des Barbaresques
- qu'une période historique bien précise dans le temps puisqu'il s'agit de la période ottomane qui pour l'Algérie par exemple court sur une période de 1516, arrivée des frères Barberrousse à Alger jusqu'en 1830 approximativement.
- Ce mot désigne aussi bien les corsaires et marins originaires de cette aire géographique qu'il désigne les habitants du Maghreb.
- Ce terme peu précis de barbaresque est péjoratif, à l'instar du terme sarrasin qui désignait aussi bien au Moyen Âge européen, les Arabes que les Berbères d'Espagne, mais reflétait la réalité du sort très peu enviable qui était fait des chrétiens qui tombaient entre les mains des pirates lors des razzias, et finissaient leurs vies comme esclaves dans les bagnes d'Alger ou de Tunis.
- Voir aussi l'article Vocabulaire des croisades.
Premiers temps de l'Islam
Enclaves de Provence
Deux ports de Provence sont pris par les impétueux barbaresques, qui mènent ensuite des razzias sur les côtes alentour. Ce sont des soulèvements populaires locaux provenant de l'intérieur des terres qui les en chassent.
Majorque
Le port est un grand repaire pour les pirates, qui pilleront à plusieurs reprises les côtes de Provence. Ce sont les Catalans menés par Jaime primero Conquistador selon le nom pratiqué par l'historiographie espagnole, qui prend l'île lors de la Conquête de Majorque. Commence alors l'époque de la domination de la couronne catalano-aragonaise, geste qui les mènera en Sardaigne, Sicile, puis Naples et enfin à la fondation de deux duchés (Athènes et Néopatrie) par des mercenaires expulsés par le roi de Sicile après la prise de l'île ! (il craignait les exactions, avec raison).
Sicile
Leur domination prend fin avec l'arrivée des Normands qui y fondent un royaume les tolérant ; s'y réalise un transfert entre les deux peuples notamment amenant des progrès considérables dans le domaine cartographique (voir la biographie d'Al Idrissi).
Maghreb
Les ports de Ceuta et Melilla grouillent de barbaresques avides de richesses.
L'Occident chrétien assimile alors les lieux à la côte des barbaresques ; avec l'image laissée par les Vandales à Carthage auprès des historiographes chrétiens rentrés à Byzance, cette côte n'a plus la cote.
Ces villes joueront un rôle jusque la fin de la Reconquista, puisque les potentats qui y régnaient étaient fréquemment en guerre contre les Nasrides de l'émirat de Grenade. Les alliances stratégiques ne tiennent aucun compte de l'affrontement binaire auquel on pourrait penser en se réfugiant dans le simplisme : les Grenadins s'allient aux Gênois pour livrer bataille à ces deux villes, qui sont coalisés aux Castillans pendant les périodes d'interruption du lien de vassalité entre les Nasrides et le roi de Castille et d'Aragon.
Ces deux villes sont aujourd'hui une enclave de l'Espagne en territoire marocain, comprenant une zone frontalière spécifique.
Période ottomane
Devenues bases de départ des caravanes de captifs pour les sérails, les cités du Sud de la Méditerranée sont depuis passées sous domination ottomane du fait du développement de l'empire turc sur le monde arabo-musulman. Ces cités deviennent les derniers foyers de piraterie pratiquées par les musulmans en Méditerranée et ce jusqu'au XIXe siècle. Le développement économique de ces cités lié à l'activité de piraterie sur une très longue période de temps peut d'un certain point de vue les assimiler à des kleptocraties opérant sur le bassin méditerranéen.
Cette période prendra fin avec la prise de contrôle hégémonique des puissances européennes correspondant à la seconde phase de l'ère coloniale, au cours de laquelle ces pays installent sur les pays du Maghreb une tutelle coloniale.
Associés à ces opérations militaires, les États-Unis connaissent deux épisodes de leur histoire militaire navale connus sous le nom de :
-"guerre de la côte des barbaresques" (First Barbary War), (1801–1805)
-"guerre algérienne" ((en)Second Barbary War), (1815)Ces opérations restent dans la mémoire comme un des premiers faits d'armes du corps des Marines.
Distinction
- note : .
Ni les pirates opérant en Méditerranée orientale, tel le corsaire Khayr ad-Din Barberousse (époque de Soliman le Magnifique), ni les galères des janissaires de l'empire turc n'étaient des barbaresques.
Voir aussi
- Portail de la piraterie
- Portail de l’esclavage
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