Chronologie des relations internationales de la France

Chronologie des relations internationales de la France

Chronologie des relations internationales au XIXe siècle

Cet article retrace la chronologie des relations internationales du congrès de Vienne en 1815 au déclenchement de la Première guerre mondiale en 1914.

Sommaire

Histoire des relations internationales de 1815 à 1830

Le nouvel ordre conservateur : 1815-1823

  • 9 juin 1815 : Acte final du Congrès de Vienne. L'Autriche recouvre ses territoires perdus, à savoir Salzbourg, le Tyrol, le Trentin, les provinces illyriennes et Tarnopol. En compensation de la perte définitive de la Belgique, l'Autriche reçoit le royaume de Lombardie-Vénétie. Le duché de Parme, restauré, échoit à Marie-Louise de Habsbourg. Ferdinand III de Habsbourg recouvre le Grand-duché de Toscane qui est restauré également. François IV de Habsbourg est restauré dans son duché de Modène. Ailleurs en Italie, les Bourbons reviennent sur le trône des Deux-Siciles, le pape reprend possession des États pontificaux et Victor-Emmanuel Ier sur le royaume de Sardaigne agrandit de la Savoie, Nice et Gênes. L'Autriche domine donc de nouveau la péninsule italienne qui est de nouveau morcelée en de multiples principautés, niant ainsi le principe des nationalités.
  • Dans les terres allemandes, la Prusse devient la grande puissance mais Metternich et Talleyrand ont tenté de contrebalancer cette nouvelle puissance en protégeant les autres Etats allemands. La Prusse s'agrandit de la Posnanie, du Kulmerland, de la Poméranie suédoise, du Nord de la Saxe, de l'Altmark, Magdebourg, Halberstadt, l'Est du royaume de Westphalie et la Rhénanie. Cette dernière possession prise sur la France permet à la Prusse d'exercer un contrôle sur la frontière française. La Confédération du Rhin est dissoute et est remplacée par la Confédération germanique comprenant 39 États fédérés. Cette Confédération comprend une Diète où l'Autriche exerce la présidence.
  • La Russie, quant à elle, obtient le royaume de Pologne, c'est-à-dire l'ancien Grand-duché de Varsovie amputé de la Posnanie. Afin de satisfaire les ambitions nationalistes polonaises, il est créé la ville-libre de Cracovie.
  • Le Royaume-Uni récupère le royaume de Hanovre mais surtout assure sa domination mondiale et son contrôle des routes maritimes en obtenant quelques colonies. Dans les Antilles, il reçoit Tobago. En Méditerranée, le Royaume-Uni se voit reconnaître sa souveraineté sur l'île de Malte et les îles Ioniennes. Cette pénétration britannique en Méditerranée était voulue par Castelreagh afin de contrer les ambitions russes en direction des Détroits.
  • 18 juin 1815 : Bataille de Waterloo remportée par les coalisés sur Napoléon.
  • 26 septembre 1815 : Traité de la Sainte-Alliance signé entre la Russie, l'Autriche et la Prusse. Ces trois puissances se veulent les garantes de l'ordre religieux et monarchique. Elles s’appuient sur la communauté chrétienne et excluent de fait le sultan mais désirent s'ouvrir à la France et à l'Espagne. Le Royaume-Uni, dans un premier temps, se tient l'écart de cette alliance, dont il se méfie du caractère trop conservateur. Il se méfie aussi de la trop grande influence russe sur l'Europe.
  • 20 novembre 1815 : Traité de la Quadruple Alliance signé entre le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Cette alliance est destinée à prolonger l'isolement diplomatique de la France et à prévenir toute résurgence de la puissance française.
  • 30 novembre 1815 : Traité de Paris signé entre les coalisés et la France. Cette dernière cède Chambéry et Annecy au royaume de Piémont-Sardaigne, Landau à la Bavière, Saarlouis à la Prusse, Bouillon, Marienbourg, Philippeville, Beaumont et Dour aux Pays-Bas. Elle doit payer une indemnité de 700 millions de francs et subir l'occupation d'une partie de son territoire par une armée de Modèle:Formatnim:150000 hommes pendant cinq ans. Les États dépossédés reprennent les œuvres d'art pillées par Napoléon et entreposés au Louvre.
  • 29 septembre 1818 : Ouverture du congrès d'Aix-la-Chapelle afin d'examiner la question de l'intégration de la France dans le système d'alliance européen.
  • 21 novembre 1818 : Fin du congrès d'Aix-la-Chapelle. Les quatre grandes puissances prennent acte du paiement de l'intégralité des indemnités de guerre par la France et acceptent d'évacuer prématurément le territoire français mais refusent encore d'intégrer la France dans leur système d'alliance.
  • 3 mars 1820 : Le tsar Alexandre Ier exprime son intention d'intervenir en Espagne afin de contrer les libéraux derrière le général Pape. Il souhaite également une intervention militaire afin de restaurer la puissance espagnole dans les colonies américaines.
  • 5 mai 1820 : Castlereagh s'exprime contre tout type d'intervention dans les États européens secoués par des mouvements libéraux. Le Royaume-Uni se réjouit de l'élimination progressive de l'Espagne en Amérique du Sud.
  • 20 octobre 1820 : Ouverture du congrès de Troppau à la demande de Metternich suite aux révolutions libérales dans la péninsule italienne.
  • 30 décembre 1820 : Ajournement de la conférence de Troppau.
  • 26 janvier 1821 : Ouverture du congrès de Laybach. Les grandes puissances donnent leur aval à une intervention autrichienne en Italie afin de restaurer l'ordre conservateur malgré les contestations britanniques.
  • Février 1821 : Début de la guerre d'indépendance grecque contre l'Empire ottoman suite à la tentative de l'ancien aide de camp du tsar, le général Ypsilanti de pénétrer dans les provinces roumaines.
  • 7 mars 1821 : Bataille de Rieti remportée par les troupes autrichiennes sur les libéraux napolitains. Les Bourbons sot restaurés sur le trône des Deux-Siciles.
  • 8 avril 1821 : Bataille de Novare remportée par les troupes autrichiennes sur les libéraux piémontais. Le royaume de Sardaigne est rendu à Victor-Emmanuel Ier. L'Autriche vient de restaurer l'ordre absolutiste en Italie et son hégémonie par la même occasion.
  • Juillet 1821 : Le tsar adresse une note au Sultan exigeant la reconstruction des églises grecques de Constantinople détruite pendant la terrible répression turque contre le mouvement national grec.
  • Août 1821 : Rappel de l'ambassadeur russe de Constantinople devant l'inertie turque face aux demandes de la Russie.
  • Décembre 1821 : Le tsar renonce à une tentative d'intervention isolée en faveur de la Grèce. Il doit tenir compte du Royaume-Uni qui ne tient pas à voir s'élargir l'influence russe en Méditerranée.
  • 13 janvier 1822 : Proclamation de l'indépendance de la Grèce par une assemblée de notables grecs, réunie à Epidaure. L'Assemblée vote également une constitution.
  • Avril 1822 : Massacre de Chios par les Turcs qui provoque l'indignation de la communauté internationale, à commencer par les intellectuels. Ces massacres inspirent Hugo (Les Orientales) et Delacroix.
  • 24 octobre 1822 : Ouverture du Congrès de Vérone. Les plénipotentiaires français – le ministre des Affaires étrangères Montmorency et l'ambassadeur à Londres Chateaubriand – plaident en faveur d'une intervention militaire en Espagne afin de restaurer Ferdinand VII dans ses prérogatives. La France cherche par cette occasion à être réintégrée dans le concert des nations et à laver ses défaites de 1814-1815. La question grecque est éludée dans la mesure où Metternich tient à conserver l'équilibre européen. Il considère également que le mouvement national grec repose sur une adhésion au libéralisme.
  • 14 décembre 1822 : Fin du congrès de Vérone. Les grandes puissances acceptent le principe d'une intervention militaire française en Espagne en faveur de Ferdinand VII.
  • 31 août 1823 : Bataille du Trocadéro remportée par les troupes françaises du duc d'Angoulême sur les libéraux espagnols. Cette victoire permet la restauration de Ferdinand VII.

Les aspirations nationales et libérales 1823-1830

  • Janvier 1824 : Alexandre Ier propose la tenue d'un congrès sur la question grecque. Il propose d'appliquer à la Grèce un modèle analogue aux principautés danubiennes : séparation de la Grèce en trois grandes régions - Grèce orientale, Grèce méridionale et Grèce occidentale - qui obtiendraient une large autonomie. Les autres puissances européennes s'opposent à ce plan.
  • 26 février 1825 : Débarquement des troupes égyptiennes de Méhémet Ali dans le Péloponnèse. Elles prennent Navarin.
  • Juin 1825 : Prise de Nauplie, où siégeait le gouvernement grec, par les Égyptiens. Les Grecs demandent le secours du Royaume-Uni et sont même prêts à accepter le protectorat de ce dernier. Le ministre des Affaires étrangères, Georges Canning, n'y donne pas suite, mais il reconnaît l'état de belligérance des Grecs.
  • 16 mars 1826 : Ultimatum du tsar Nicolas Ier adressé au sultan exigeant le respect des clauses du traité de Bucarest.
  • 23 mars 1826 : Protocole de Saint-Pétersbourg signé entre le Royaume-Uni et la Russie. Les deux diplomaties émettent un plan prévoyant l'autonomie de la Grèce dans le respect de la suzeraineté turque. Les deux puissances reconnaissent chacune leur sphère d'influence : le Danube pour les Russes et la Méditerranée pour les Britanniques.
  • 22 avril 1826 : Prise de la ville de Missolonghi par les Turcs.
  • Octobre 1826 : Le Sultan accorde une plus large autonomie aux Serbes par le libre exercice du culte chrétien, l'impôt unique, des compétences dans les domaines scolaire et sanitaire et l'interdiction aux Turcs de résider en Serbie. Les troupes turques se maintiennent toutefois sur le territoire. Miloch Obrenovitch est reconnu comme prince héréditaire.
  • 1er avril 1827 : Prise d'Athènes par les Turcs.
  • 6 juillet 1827 : Traité de Londres signé entre le Royaume-Uni, la Russie et la France. Le gouvernement du duc de Villèle vient s'immiscer dans le jeu russo-britannique dans la question grecque afin de consolider le prestige extérieur de la France et ainsi raffermir la position du roi. La France a également des ambitions en Méditerranée. Les trois puissances s'entendent pour une reconnaissance de l'autonomie grecque sous suzeraineté turque. La Grèce compterait une administration autochtone à l'exemple de la Serbie et les propriétés des Turcs pourraient être rachetées. Les trois puissances envoient chacune une flotte en Méditerranée.
  • 20 octobre 1827 : Bataille de Navarin. La flotte turco-égyptienne est détruite par la flotte russo-franco-britannique suite à un incident et de mauvaises interprétations. Le lien entre l'Empire ottoman et les puissances européennes est rompu.
  • 26 avril 1828 : Déclaration de guerre de la Russie à l'Empire ottoman. Grâce à la médiation du ministre français des Affaires étrangères La Ferronnays, le Royaume-Uni obtient que les opérations militaires russes restent cantonnées aux principautés danubiennes.
  • 6 août 1828 : Méhémet Ali accepte les demande franco-britannique d'évacuation du territoire grec.
  • Septembre 1828 : Débarquement d'un corps expéditionnaire fraco-russo-britannique sous le commandement du général Maison en Morée. La région est rapidement occupée.
  • 12 octobre 1828 : Prise de Varna par les Russes.
  • 22 mars 1829 : Protocole de Londres signé entre le Royaume-Uni, la Russie et la France. Les trois puissances envisagent la constitution du territoire grec en monarchie héréditaire dont le roi recevrait l'investiture du sultan. Un transfert de population entre Grecs et Turcs est envisagé. Le sultan s'oppose à cette solution.
  • 20 août 1829 : Prise d'Andrinople par les Russes. La route de Constantinople est ouverte, ce qui contraint le sultan à céder devant les puissances européennes.
  • 14 septembre 1829 : Traité d'Andrinople signé entre le Royaume-Uni, la Russie, la France et l'Empire ottoman. Le Sultan doit reconnaître le nouvel État qui est une monarchie héréditaire. La Grèce est cependant limitée au Péloponnèse, la Livadie, l'Acarnanie, l'Eubée, les Cyclades et les Sporades. Jean Capo d'Istria assume la direction du nouvel État en attendant de trouver un monarque.
  • 3 février 1830 : Naissance officiel de la Grèce.

Histoire des relations internationales de 1830 à 1848

Les dissensions à l'heure des premiers mouvements libéraux et nationaux

  • 17 juillet 1830 : Prise d'Alger par les troupes françaises. Dans les jours qui suivent, les Français occupent également Oran et Arzew.
  • 25 août 1830 : Emeutes à Bruxelles qui donnent le signal de la guerre d'indépendance belge. Les territoires belges sont les plus peuplés du royaume des Pays-Bas mais ce sont les Hollandais qui monopolisent les postes administratifs. Cette trop grande distorsion provoque des frustrations qui explosent en révolution dans un contexte d'éclosion des mouvements nationaux.
  • La Révolution belge provoque des remous au sein des cours européennes car les frontières délimitées lors du congrès de Vienne sont une nouvelle fois remise en cause. Les grandes puissances sont les garantes de ces frontières. La question est d'autant plus cruciale que la Révolution se situe proche de la France. Le roi de Prusse mobilise ainsi plus de 60 000 soldats près du Rhin et le tsar Nicolas Ier fait de même et fait stationner ses troupes en Pologne. Le Royaume-Uni adopte une attitude ambiguë dans la mesure où il ne peut pas plaider pour une solution qu'il a toujours rejetée auparavant et qui plus est renforcerait la prédominance russe mais il craint la dislocation de l'État hollandais qui était destiné à freiner les ambitions françaises. Il craint un possible rattachement de la Belgique à la France.
  • 31 août 1830 : Le ministre français des Affaires étrangères, Mathieu Molé, proclame que la France n'interviendra pas en Belgique afin de ne pas inquiéter les autres puissances. La France cherche avant tut à trouver un accord avec le Royaume-Uni.
  • 28 septembre 1830 : Délégation du gouvernement provisoire belge emmené par Gedebien à Paris afin d'obtenir un engagement du nouveau régime français. Louis-Philippe préfère s'abstenir afin de pas heurter les autres puissances qui craignent de l'expansion révolutionnaire.
  • 4 octobre 1830 : Proclamation de l'indépendance de la Belgique.
  • 21 novembre 1830 : Emeutes à Varsovie. Les Polonais en chassent les Russes. Les insurgés comptent sur l'effet belge et sur le soutien de la France. Ce mouvement national polonais paralyse l'action du tsar contre les Belges car il doit maintenir son armée en Pologne.
  • 22 novembre 1830 : L'Assemblée constituante belge choisit comme régime la monarchie constitutionnelle.
  • 20 décembre 1830 : Protocole de Londres qui reconnaît l'indépendance de la Belgique. Les grandes puissances doivent désormais en définir les modalités. Cette rupture dans les relations internationales depuis 1815 est due au nouveau rapport de force. Le Royaume-Uni, qui a conservé sa ligne depuis Castlereagh, s'est trouvé renforcé par le changement de pouvoir en France. Les autres puissances, partisantes de l'intervention, n'en avaient pas forcément les moyens, l'Autriche préférant se concentrer sur la question italienne et la Russie sur la question polonaise. La Prusse, esseulée, ne peut rien faire.
  • 21 janvier 1831 : Traité de Londres proclamant la neutralité de l'État belge garantie par les grandes puissances. Ces dernières fixent également les frontières du nouvel État. Le duché de Limbourg et le Luxembourg échoient aux Pays-Bas. Cette partition est contestée par la Belgique qui est appuyée par la France. La clause de neutralité atténue les velléités françaises d'expansion vers le Rhin. La France renonce ainsi à son expansion séculaire en direction de ses « frontières naturelles ». Le Royaume-Uni cherche ici à protéger le port d'Anvers, porte d'entrée de l'Escaut et point essentiel pour l'exportation des produits industriels britanniques.
  • 25 janvier 1831 : Proclamation de l'indépendance de la Pologne suite au refus du tsar Nicolas Ier d'accepter une Constitution libérale et le retour aux frontières de 1772. Les Polonais espèrent toujours le soutien de la France mais le contexte international a changé. La France fait savoir qu'elle n'interviendrait que dans un pays limitrophe. Le Royaume-Uni craint une extension de l'influence française à l'Est et préfère pour l'instant le maintien de la Russie. Les autres puissances craignent également une contagion révolutionnaire à partir de la France malgré la prudence affichée de Louis-Philippe.
  • 3 février 1831 : Les Belges offrent le trône de Belgique au duc de Nemours, le fils de Louis-Philippe.
  • 4 février 1831 : Révolution à Modène qui chasse François d'Este.
  • 17 février 1831 : Louis-Philippe refuse le trône de Belgique pour son fils car il maintient sa ligne politique. Il ne souhaite pas profiter de la situation pour obtenir des avantages territoriaux et veut préserver la bonne entente avec Londres.
  • 4 mars 1831 : Constitution d'un gouvernement provisoire des provinces unies d'Italie à Bologne. Il proclame l'abolition du pouvoir temporel du pape. L'Autriche intervient très rapidement afin de faire taire ces mouvements libéraux et nationaux.
  • 26 mars 1831 : Répression des mouvements libéraux italiens par les troupes autrichiennes qui reprennent en main le nord de la péninsule italienne. L'Autriche provoque ainsi le jonction entre le libéralisme et le nationalisme italien.
  • 4 juin 1831 : Les Belges choisissent comme roi Léopold de Saxe-Cobourg.
  • 26 juin 1831 : Traité des Dix-huit articles. Le Luxembourg revient à la Belgique.
  • 21 juillet 1831 : Entrée de Léopold Ier de Belgique à Bruxelles.
  • 1er août 1831 : Entrée des troupes hollandaises en Belgique. Elles s'emparent d'Anvers.
  • 12 août 1831 : Intervention militaire française en Belgique afin de protéger le nouvel Etat. Cette intervention est décidée en concertation avec les autres puissances et permet à la France d'obtenir un nouveau succès international. Les troupes hollandaises ne progressent plus sur le territoire belge mais conserve la forteresse d'Anvers.
  • 7 septembre 1831 : Reprise de Varsovie par les troupes russes. La répression est terrible et provoque l'exil de nombreux Polonais, notamment en France.
  • 14 octobre 1831 : Traité des Vingt-quatre articles. Le Luxembourg est finalement partagé entre la Belgique et les Pays-Bas mais ces derniers conservent le duché de Limbourg et Maastricht. Les Pays-Bas ne reconnaissent pas ce traité.
  • Novembre 1831 : Invasion de la Palestine et de la Syrie par les troupes égyptiennes de Mohamed Ali marquant le début de la première guerre turco-égyptienne (1831-1833). Le Sultan avait promis ces provinces au pacha d'Égypte en contrepartie de son intervention en Grèce. Cette intervention a permis au pacha d'Égypte de se rendre compte du déclin de la puissance ottomane et du rôle qu'il pouvait désormais aspirer à jouer en Méditerranée orientale.
  • 22 février 1832 : Occupation d'Ancône par un corps expéditionnaire français à la demande du pape. L'Autriche ne réagit pas afin d'éviter un affrontement général qui affaiblirait ses positions en Italie. La France, ici, affirme qu'elle est désormais en mesure de mener une politique autonome.
  • 26 février 1832 : Statut organique de Nicolas Ier abolissant le statut d'autonomie du royaume de Pologne.
  • 27 mai 1832 : Banquet d'Hambach offert aux émigrés polonais au cours duquel les couleurs rouge, noir et or sont arborées. Les participants réclament l'application de mesures libérales ainsi que la constitution d'un État allemand. Ici aussi, le libéralisme fait la jonction avec le nationalisme.
  • 27 juillet 1832 : Les grandes puissances imposent Othon de Wittelsbach, fils de Louis Ier de Wittelsbach, roi de Bavière, sur le trône de Grèce.

L'entente cordiale franco-britannique

Le temps des tensions

  • 14 août 1838 : Traité de commerce signé entre le Royaume-Uni et l'Empire ottoman par lequel tous les monopoles sont abolis. Ce traité ouvre ainsi la porte à l'influence commerciale britannique. La France ne tarde pas à faire la même chose pour ne pas être en reste.
  • 14 janvier 1839 : Le sultan cède la ville d'Aden au Royaume-Uni qui accroît ainsi son contrôle sur la route de l'Inde.
  • Mars 1839 : Intervention militaire britannique en Afghanistan suite aux manœuvres diplomatiques de Dost Mohammed en direction de la Russie pour échapper aux tentatives protectionnistes britanniques. C'est le début de la première guerre anglo-afghane (1839-1842).
  • 21 avril 1839 : Le sultan Mahmoud déclare le pacha d'Égypte Mohamed Ali traître à l'Empire ottoman et désire reprendre les provinces perdues de Syrie et Palestine. C'est le début de la Deuxième guerre turco-égyptienne (1839-1840). L'Autriche craint de voir la Russie mettre à exécution le traité d'Unkiar-Skelessi si bien qu'elle se rapproche du Royaume-Uni.
  • Juin 1839 : Suite à la destruction de cargaisons de drogue de la Compagnie britannique des Indes orientales par les autorités chinoises, lord Melbourne convainc la Chambre des Communes des Communes d'envoyer un corps expéditionnaire en Chine. C'est le début de la Première guerre de l'opium (1839-1842).
  • 27 juillet 1839 : Les ambassadeurs britannique, russe, français, autrichien et prussien en poste à Constantinople remettent une note au sultan Mahmoud lui proposant l'arbitrage des grandes puissances. Paris et Londres sont divisés sur les termes de l'arbitrage car la France refuse un règlement qui affaiblirait le pacha d'Égypte. En effet, l'influence de la France dans cette région ne cesse de croître.
  • 12 juin 1840 : Convention de Londres sur l'esclavage. Il est prévu un droit de visite sur les navires négriers mais la France refuse de ratifier cet accord sous le prétexte que c'est une atteinte à la souveraineté. L'État protège ici les intérêts des grandes maisons nantaises, ce qui crispe une nouvelle fois les rapports franco-britannique, le Royaume-Uni étant attaché à la suppression de la traite des noirs.
  • 15 juillet 1840 : Traité de Londres signé par le Royaume-Uni, la Russie, l'Autriche et la Prusse. Il prévoit une suite d'ultimatums présentés à Mohamed Ali. Les quatre puissances sont d'accord pour lui confier l'Égypte à titre héréditaire mais la Syrie seulement temporairement. La France n'a pas été associé au règlement de la question d'Orient ce qui porte à son comble les tensions franco-britanniques. Le nouveau président du Conseil, Adolphe Thiers, est favorable à une aventure extérieure qui effacerait définitivement le souvenir de l'humiliation de 1815. Il peut compter sur le soutien de l'opinion publique. Cette mise à l'écart de la France démontre également la remarquable capacité diplomatique de Palmerston, qui reconstitue rapidement le front des vainqueurs de 1815 pour briser l'élan français.
  • Septembre 1840 : Bombardement de Beyrouth par la flotte britannique.
  • Octobre 1840 : Louis-Philippe renvoie Thiers, jugé trop belliciste, et le remplace par le maréchal Soult. Guizot obtient le ministère des Affaires étrangères, or ce dernier est plutôt favorable à l'équilibre européen.
  • Novembre 1840 : Evacuation de la Syrie par les troupes égyptiennes devant la menace de la flotte britannique.
  • 11 décembre 1840 : Capitulation sans condition de Mohamed Ali. Ce dernier peut toutefois compter sur le soutien de la France qui conditionne son accord à un futur règlement par le maintien du pacha d'Égypte et la reconnaissance de l'hérédité de sa charge.
  • 13 juillet 1841 : Conventions de Londres sur la question d'Orient. Les détroits sont neutralisés et ils sont fermés tant que La Porte est en paix. Cette mesure donne satisfaction au Royaume-Uni tout en ménageant la Russie qui reste libre en mer Noire mais dont l'accès à la Méditerranée est momentanément bloqué. La France n'a pas tout perdu car Mohamed Ali reste sur son trône si bien que l'Égypte demeure sous influence française.
  • Janvier 1842 : L'armée britannique est contrainte d'évacuer l'Afghanistan ce qui met fin à la première guerre anglo-afghane. Cette première tentative d'expansion britannique en Asie centrale se solde par un terrible échec.
  • 29 août 1842 : Traité de Nankin signé entre le Royaume-Uni et la Chine. Le Royaume-Uni obtient la clause de la nation la plus favorisée, l'entière souveraineté sur l'île de Hong-Kong, le paiement d'une indemnité de guerre, la légalisation du commerce de l'opium et l'ouverture de cinq ports chinois au commerce britannique. Les autres puissances, dont la France et les États-Unis, vont chercher à obtenir les mêmes avantages que les Britanniques.
  • 9 septembre 1842 : Traité de protectorat signé entre l'amiral Dupetit-Thouars pour la France et la reine Pomare IV pour Tahiti. Tahiti est ainsi placé sous protectorat de la France.
  • Septembre 1843 : Visite de la reine Victoria et du prince Albert au château d'Eu, propriété personnelle du roi de France. Cette visite symbolise la normalisation des rapports entre les deux couronnes.
  • Février 1844 : Affaire Pritchard. Un missionnaire anglais tente de fomenter une révolte antifrançaise à Tahiti afin de favoriser les intérêts britanniques. Il est expulsé par l'amiral Dupetit-Thouars.
  • 3 mai 1844 : Le général Narvaez, pro-français, devient le chef du gouvernement en Espagne. L'influence française en Espagne supplante ainsi l'influence britannique.
  • 30 mai 1844 : Attaque de troupes marocaines dans l'Oranais. C'est le début de la guerre du Maroc (1844).
  • 19 juin 1844 : Prise d'Oudja par les forces françaises de Bugeaud. La ville marocaine est évacuée afin de ne pas mécontenter le Royaume-Uni qui ne voit pas d'un bon œil l'expansion française au Maghreb. Bugeaud souhaitait contraindre le sultan chérifien à négocier mais en vain.
  • 6 août 1844 : Bombardement de la ville de Tanger par la marine française.
  • 14 août 1844 : Bataille d'Isly. Bugeaud remporte une victoire sur les troupes marocaines.
  • 10 septembre 1844 : Traité de Tanger signé entre le duc de Joinville pour la France et le sultan chérifien. L'armée française évacue le Maroc qui en contrepartie s'engage à livrer Abd el-Kader en cas de capture. L'intervention française au Maroc provoque un rapprochement de ce dernier avec le Royaume-Uni qui devient le garant de l'indépendance du royaume chérifien.
  • Octobre 1845 : Visite officielle de Louis-Philippe à Londres où il est reçu par la reine au château de Windsor.
  • 8 septembre 1845 : Deuxième visite de la reine Victoria et du prince Albert au château d'Eu.
  • 11 décembre 1845 : Création du Sonderbund par l'alliance de sept cantons suisses catholiques et conservateurs à savoir, Schwyz, Uri, Unterwald, Lucerne, Zoug, Fribourg et Valais. La Sonderbund obtient la préférence des grandes puissances européennes.
  • 29 juin 1846 : Retour de Palmerston aux Affaires étrangères qui met fin à la fragile entente franco-britannique. Il désire revenir sur les accords de l'année passé sur les mariages espagnols.
  • 10 octobre 1846 : Double mariages d'Isabelle II avec son cousin François d'Assise de Bourbon et l'infante Louise de Bourbon avec Antoine d'Orléans, duc de Montpensier, dernier fils de Louis-Philippe. Si le couple royal n'a pas de descendant, la couronne pourrait revenir à Louise et à un prince français, ce qui présente un risque aux yeux de Palmerston.
  • 16 novembre 1846 : Annexion de la ville-livre de Cracovie par l'Autriche. Metternich avait reçu l'assentiment préalable de la Russie et de la Prusse.
  • 20 juillet 1847 : La Diète fédéral helvétique proclame l'anticonstitutionnalité du Sonderbund. L'Autriche et la France ne soutiennent pas le Sonderbund mais réclament la tenue de négociations internationales. Palmerston, plutôt proche des libéraux, s'y refuse.
  • 16 août 1847 : Occupation de la ville de Ferrare par les troupes autrichiennes afin de freiner les réformes libérales du pape Pie IX.
  • Novembre 1847 : Reprise en main des cantons catholiques par l'armée fédérale suisse.
  • 23 décembre 1847 : Retrait des troupes autrichiennes de Ferrare.

Histoire des relations internationales de 1848 à 1871

Le Printemps des peuples 1848-1849

Le retour à l'ordre conservateur 1849-1850

  • 12 mars 1849 : Charles-Albert déclare une nouvelle fois la guerre à l'Autriche. Il profite des déboires de cette dernière en Hongrie pour espérer en tirer profit.
  • 23 mars 1849 : Bataille de Novare. Les troupes piémontaises sont écrasées par les Autrichiens.
  • 28 mars 1849 : Le Parlement de Francfort élit empereur du Reich, le roi de Prusse Frédéric-Guillaume IV. Par ce geste, les députés de Francfort font le choix d'une "Petite Allemagne", c'est-à-dire sans l'Autriche. Le roi de Prusse refuse car il ne veut pas devoir son trône à une assemblée révolutionnaire. Ce refus marque l'échec définitif du Parlement de Francfort.
  • 14 avril 1849 : Proclamation de l'indépendance de la Hongrie et de la déchéance de la dynastie Habsbourg par le Parlement hongrois.
  • 24 avril 1849 : Expédition de Rome. La France envoie un corps expéditionnaire à Rome commandé par le général Oudinot. Ce dernier devait empêcher la progression autrichienne, jouer le rôle de force d'interposition entre républicains et pontificaux et permettre le rétablissement du pape Pie IX dans le cadre d'une constitution libérale.
  • 1er mai 1849 : Le chancelier autrichien Schwarzenberg demande l'aide du tsar Nicolas Ier pour réprimer le mouvement national hongrois. Ce dernier lui accorde si bien que la Hongrie doit désormais lutter sur deux fronts. L'Autriche peut également compter sur l'hostilité des Tchèques, Croates et Serbes à l'égard des Hongrois.
  • 28 mai 1849 : Union restreinte signée entre la Prusse, la Saxe et le Hanovre. Cette union s'élargit progressivement à 28 États. La France soutient la politique de Radowitz, espérant ainsi obtenir des compensations dans le Palatinat et la rive gauche du Rhin. A l'inverse, le tsar s'inquiète de la naissance d'une si imposante puissance à ses frontières et fait savoir à Frédéric-Guillaume IV qu'il interviendrait militairement.
  • 30 juin 1849 : Capitulation de la République romaine face au corps expéditionnaire français du général Oudinot. Ce dernier rétablit le pape dans son entière autorité. Ce revirement français provoque la perte de confiance des libéraux italiens envers la France. L'opinion publique française est partagée entre les catholiques et les républicains. L'Autriche est satisfaite de voir la France s'enfermer dans ses contradictions. Cela lui permet d'asseoir son hégémonie sur la péninsule italienne.
  • 6 août 1849 : Traité de Milan signé entre l'Autriche et la Sardaigne. Le royaume de Piémont-Sardaigne renonce à ses prétentions sur le royaume de Lombardie-Vénétie et doit payer une lourde indemnité de guerre.
  • 13 août 1849 : Capitulation hongroise. L'Autriche sort de la tourmente tandis que le prestige du tsar sort grandit de cette crise. Il devient le champion de l'ordre européen.
  • Octobre 1849 : La Saxe et le Hanovre se retirent du projet prussien devant les pressions russes.
  • 27 février 1850 : Convention de Munich signée entre la Bavière, le Wurtemberg, la Saxe et le Hanovre à l'initiative de l'Autriche.
  • 2 juillet 1850 : Traité de Berlin signé entre le Danemark et la Prusse. La Prusse reconnaît au roi de Danemark la possession des duchés de Schleswig et Holstein mais ces derniers ne peuvent être rattachés au Danemark. C'est une union personnelle.
  • Octobre 1850 : Affaire de Hesse-Cassel. L'Electeur de Hesse-Cassel, en proie à une révolte populaire libérale, en appelle à la Confédération germanique qui décide d'envoyer une force armée bavaroise pour réprimer le mouvement. La Prusse dénie à la Confédération germanique le droit d'intervenir au sein d’un membre de l'Union restreinte. Elle voit d'un mauvais œil les forces armées d'un allié de l'Autriche intervenir dans un État sur lequel elle possède un droit de passage militaire. La Prusse occupe la Hesse-Cassel. L'Autriche reçoit le soutien de la Russie.
  • 29 novembre 1850 : Accords d'Olmütz conclus entre l'Autriche et la Prusse plus connue sous le nom de Reculade d'Olmütz. L'Autriche obtient de la Prusse l'annulation de l'Union restreinte, la fin de la mobilisation générale en Prusse et l'acceptation de l'intervention militaire bavaroise en Hesse-Cassel. La Confédération germanique est rétablit dans ses statuts de 1815. Schwarzenberg n'est tout de même pas parvenu à obtenir l'adhésion des autres puissances à son projet d'entrée de l'Autriche dans la Confédération.

L'éclatement du consensus du congrès de Vienne 1850-1858

Le nouvel équilibre européen 1858-1871

Histoire des relations internationales de 1871 à 1885

Histoire des relations internationales de 1885 à 1914

Voir aussi

Articles connexes

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