- Sonderbund
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Le Sonderbund ou Sondrebond (en allemand, Sonder + Bund : « alliance particulière ») est une ligue créée en 1845 en Suisse entre sept cantons catholiques et conservateurs afin de défendre leurs intérêts particuliers contre une centralisation du pouvoir.
Sommaire
Cantons membres
Les membres en furent les cantons de Lucerne, de Fribourg, du Valais, d'Uri, de Schwytz, d'Unterwald et de Zoug. Cependant, certains cantons catholiques à tendance libérale comme le Tessin n'en firent pas partie.
Causes
Cette alliance avait été conclue suite à la prise du pouvoir du Parti radical qui avait, grâce à la majorité des cantons, pris des mesures anti-catholiques, comme la fermeture des couvents en Argovie en 1841. Lorsque Lucerne, comme mesure de représailles, rappela les Jésuites pour conduire l’éducation la même année, des bandes armées de radicaux, appelées « Corps-francs » envahirent le canton. Dans l’Univers du 30 novembre 1847, Louis Veuillot, ironisant sur la défense que la Gazette de France (pourtant catholique) prenait des corps-francs, écrivait : « Les corps-francs détruisent en effet les abus du Moyen âge, congrégations, pèlerinages, couvents, dévotions à la sainte Vierge et autres folies, par le feu. Ils règlent, comme on sait et comme on voit, l'exercice de la liberté religieuse; ils pillent, ruinent et tuent les ultramontains pour leur apprendre à ne pas imposer leurs opinions[1]. » La conduite des corps-francs entraîna une révolte, dont l'une des véritables causes était le refus, de la part des élites de ces cantons ruraux, de perdre leurs anciens privilèges dans une Suisse plus centralisatrice.[réf. souhaitée]
La majorité radicale à la Diète fédérale décida la dissolution du Sonderbund le 21 octobre 1847, considérant qu'il était contraire au Pacte fédéral, interdisant les alliances militaires. Les catholiques considéraient quant à eux que cette alliance était défensive, et donc autorisée par le Pacte fédéral, suite aux incursions radicales à Lucerne.
Les adversaires
L'armée confédérale, composée de soldats de tous les autres cantons, sauf Neuchâtel et Appenzell Rhodes-Intérieures restés neutres, sous les ordres du général Guillaume-Henri Dufour, fut levée contre ses membres.
L'armée du Sonderbund était quant à elle sous les ordres du général Jean-Ulrich de Salis-Soglio. Celui-ci était à la tête des forces catholiques du Sonderbund alors qu'il était lui-même protestant et venait du canton des Grisons, engagé aux côtés des forces fédérales. La faiblesse du Sonderbund tient au fait qu'il s'agit d'une organisation militaire soumise aux règles de l'Ancien régime, chaque décision dépend du Conseil de Guerre, Salis-Soglio n'a pas les pleins pourvoirs.
La guerre
Article détaillé : Guerre du Sonderbund.En 27 jours, du 3 novembre au 29 novembre 1847, le Sonderbund, nettement inférieur en hommes et en armes, fut vaincu (notamment au combat de Gislikon) dans une campagne faisant moins de cent victimes. En ordonnant à ses soldats d'épargner les blessés, le général Dufour préfigura la fondation de la Croix-Rouge à laquelle il participa quelques années plus tard. Une des raisons de la victoire de Dufour réside dans le fait qu'il tenait la totalité du pouvoir militaire entre les mains, ce qui lui permettait d'avoir le dessus sur les troupes du Sonderbund.
La brièveté des combats rendit les tentatives de médiation totalement inutiles : lorsque les autres États se proposèrent d'intervenir, tout était déjà terminé. L'Europe, agitée par les troubles pré-révolutionnaire du « printemps des peuples », n'avait pas le temps de s'occuper de la Suisse ; dès l'hiver, c'est la Révolution de 1848 qui déferlait sur le continent.
En 1848, une nouvelle constitution mit un terme à la quasi-totale indépendance des cantons et transforma la Suisse en un État fédéral. Les jésuites furent bannis de Suisse. Ce bannissement sera confirmé pendant le Kulturkampf par les articles d'exception de 1874.
Postérité culturelle
- L'écrivain vaudois Charles-Ferdinand Ramuz écrivit La Grande Guerre du Sonderbund en 1906.
- En 1982, le cinéaste suisse Alain Bloch le met en scène sous le même titre.
- Le texte estl mis en scène au théâtre par François Rochaix sous forme d'un spectacle poético-musico-pictural.
L'histoire raconte les péripéties de l’aventure d'un soldat parti en 1847 de son village vaudois pour se battre contre les catholiques fribourgeois. Par son pouvoir poétique, il évoque toutes les guerres, mais aussi la destinée des hommes. Avec une belle intensité, Ramuz brosse les moments d'émotion, les détails cocasses qui se succèdent dans l'existence de citoyens devenus soldats.
Notes et références
- Louis Veuillot, L’Univers, 30 novembre 1847, reproduit dans Louis Veuillot, Mélanges, 2e éd., t. 3, Paris, 1861, pp. 52-7, et dans J. Stern, La Salette, Documents authentiques, t. 2, Éd. du Cerf, 1984, pp. 221-2.
Catégories :- Histoire contemporaine de la Suisse
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