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Expédition des Mille
L'expédition des Mille est un épisode du Risorgimento italien intervenu en 1860, lorsqu'un corps de volontaires, dirigé par Giuseppe Garibaldi, débarqua dans le sud de l'Italie afin de conquérir le Royaume des Deux-Siciles, gouverné par les Bourbons.
Sommaire
L'expédition
Articles connexes : Deuxième guerre d'indépendance italienne et risorgimento.Le 6 mai 1860, sur le rivage de Quarto (un quartier de Gênes), environ mille volontaires (1089, d’où le nom de Expédition des Mille, dont une femme, selon certains) s'embarquent sur deux navires Il Piemonte et Il Lombardo payés par le gouvernement sarde à l’armateur Raffaele Rubattino. Ces volontaires sont vêtus de chemises rouges, à l’imitation des volontaires italiens de la légion italienne commandée par Garibaldi en Uruguay. Après une brève halte à Talamone sur la côte toscane près de Grosseto, le 7 mai, pour se pourvoir en armes et envoyer un groupe de volontaires en direction des États pontificaux avec l'objectif de détourner l'attention du but final de l'expédition. Les navires repartent pour la Sicile.
Le 11 mai ils débarquent à proximité de Marsala à 13 heures, entre deux bateaux anglais qui, prévenus, couvrent le débarquement des navires de guerre des Bourbons[1] pendant que la diplomatie piémontaise s’unit au chœur européen de protestations contre l’acte de piraterie du "bandit Garibaldi", (tel est le statut juridique de Garibaldi pour le Piémont).
À Marsala, ils ne reçoivent pas l’accueil prévu. Les forces de Garibaldi augmentent grâce aux débarquements successifs de troupes sardes habillés en civil et par les prisonniers libérés. Pour fuir les troupes des Bourbons, les garibaldiens se dirigent vers l’intérieur de l’île, protégés par la bande de jeune garçons (picciotti[2]) du baron Sant'Anna.
Les Mille emportent, avec peine le 15 mai, la bataille de Calatafimi, qui oppose les 1 200 garibaldiens aux 2 000 soldats des Bourbons commandés par le général Lanza.
Appuyé par une insurrection populaire, entre le 27 et le 30 mai, Garibaldi conquiert Palerme et prend possession de l’or de la banque de Sicile. Alexandre Dumas accourt pour organiser la propagande de l’expédition auprès des journaux.
Le 20 juillet les troupes des Bourbons sont défaites à Milazzo.
Le 19 août Garibaldi débarque en Calabre, contre l'avis de Cavour, mais avec l'accord tacite de Victor Emmanuel II. Garibaldi dispose désormais de près de 20 000 soldats. En Calabre, il ne rencontre pas de résistance significative, car des régiments entiers de l'armée des Bourbons se débandent ou passent dans ses rangs. Le 30 août, l'armée des Bourbons, commandée par le général Ghio, est désarmée à Soveria Mannelli.
Ce n’est qu’à ce moment, que le roi François II, conscient de la trahison de ses troupes, se met à la tête de son armée composée encore de 50 000 soldats pour défendre le royaume dans la plaine de Volturno et la forteresse de Gaète.
Les troupes du roi, formées désormais exclusivement d’unités fidèles et emmenées à la bataille par le général Giosuè Ritucci se battent avec beaucoup de vigueur et d’héroïsme, mettant à mal les garibaldiens mais sans obtenir le succès escompté en raison du manque de coordination de certaines unités. Les combats se terminent par un statu quo qui constitue en réalité une défaite pour le roi. François II, qui est sorti de Naples avec l’armée pour sauver la capitale de la destruction, laisse les consignes à l'ex-ministre de la police, désormais premier ministre, Liborio Romano qui, en accord avec les libéraux, il invite Garibaldi à prendre possession de la ville. Garibaldi entre dans Naples le 7 septembre 1860 et prend possession du royaume [3] .
Cavour réussit à convaincre Napoléon III du danger que constitue l’entreprise de Garibaldi parce que dans les territoires occupés par les chemises rouges, risque de naitre une république révolutionnaire qui peut perturber l’équilibre européen et menacer le pape, si Garibaldi poursuit son entreprise. Napoléon III accepte que le Piémont se porte garant de l’ordre et envoie une armée pour bloquer l’avance des mille désormais devenu 50 000. Ainsi deux régiments piémontais commandés par Manfredo Fanti et Enrico Cialdini entrent par le nord des états pontificaux, rencontrant le général Lamoricière à Castelfidardo, près d’Ancône, le 18 septembre 1860.
Dans la bataille du Volturno, Garibaldi défait définitivement l'armée des Bourbons composé de 20 000 hommes. La bataille s'achève le 1er octobre (certains historiens parlent du 2 octobre).
Le 26 octobre le commandement des troupes piémontaises est pris par Victor-Emmanuel II en personne. Après la rencontre de Garibaldi et Victor-Emmanuel II (passé à l’histoire sous le nom de "rencontre de Teano" incontro di Teano), qui eut lieu près de Taverna della Catena, aujourd'hui commune de Vairano Patenora), le roi de Sardaigne dissout l’armée garibaldienne pendant que Garibaldi se retire à Caprera [4] .
Peu après, les 3 et 4 novembre, les résultats des plébiscites de Naples et de la Sicile pour l'annexion du royaume des Deux-Siciles au royaume de Sardaigne, sont massivement en faveur de l'annexion.
Importance de l'expédition
L'expédition fut d'une grande importance pour l'unification de l'Italie lors de la période du Risorgimento .
Notes
Bibliographie
- (it) Nicola Zitara, L’unità d’Italia. Nascita di una colonia, 1971, Jaka book (Les arguments économiques de la conquête du Royaume des Deux-Siciles de la part du Royaume de Sardaigne)
- Giuseppe Tomasi di Lampedusa, Il gattopardo, 1958, Feltrinelli
- Federico De Roberto : Les Vice-rois (1894)(roman)
- (it) Denis Mack Smith, I re d’Italia, 1990, Rizzoli | Denis Mack Smith, Cavour, 1984, Bompiani
- (it) Luciano Bianciardi, Daghela avanti un passo, 1969, Bietti
- (it) Rosario Villari, Corso di Storia, Laterza
- (it) Lorenzo Del Boca, Maledetti Savoia, 1998, Piemme
- (it) Giuseppe Cesare Abba, Da Quarto al Volturno. Noterelle di uno dei Mille, 1880
- (it) Anna Banti, Noi credevamo, 1967
Cinéma
- Le guépard, 1963, dirigé par Luchino Visconti
- (it) Bronte - cronaca di un massacro che i libri di storia non hanno raccontato, 1972, dirigé par Florestano Vancini
- (it) Briganti, 1999, dirigé par Pasquale Squitieri
Voir aussi
Sources
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article de Wikipédia en italien intitulé « Seconda guerra di indipendenza ».
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